Origini Etruschi haack[1]

18
LE ORIGINI DEGLI ETRUSCHI S TORIA A RCHEOLOGIA A NTROPOLOGIA a cura di Vincenzo Bellelli «L’ERMA» di BRETSCHNEIDER

Transcript of Origini Etruschi haack[1]

Page 1: Origini Etruschi haack[1]

LE ORIGINI DEGLI ETRUSCHIStoria archeologia antropologia

a cura diVincenzo Bellelli

«L’ERMA» di BRETSCHNEIDER

Page 2: Origini Etruschi haack[1]

Le origini degli EtruschiStoria Archeologia Antropologia

© Copyright 2012 «L’ERMA» di BRETSCHNEIDERVia Cassiodoro, 19 - 00193 Roma

www.lerma.it - [email protected]

Progetto grafico«L’ERMA» di BRETSCHNEIDER

Tutti i diritti riservati. è vietata la riproduzionedi testi e illustrazioni senza il permesso scritto dell’Editore.

In copertina:Particolare del volto maschile del Sarcofago degli Sposi,

da Cerveteri (Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia); foto di Antonio Russo pubblicata su concessione

del Ministero per i Beni e le Attività Culturali - Soprintendenza per i BeniArcheologici dell’Etruria Meridionale (Aut. n. Prot. MBAC-SBAEM 7950 del 6-9-2012)

Le origini degli Etruschi. Storia, archeologia, antropologia / a cura di Vincen-zo Bellelli - Roma: «L’ERMA» di BRETSCHNEIDER , 2012 - 496 ; ill. 24 cm. (Studia Archaeologica ; 186)ISBN 978-88-8265-742-0

CDD 22. 937.51. Etruschi

Volume stampato con il contributo dell’Università degli Studi di Palermo - Centro di Gestione “Polo didattico di Agrigento”

e della Fondazione della Cassa di Risparmio di Civitavecchia

Università degli Studi di PalermoPolo didattico di Agrigento Corso di Laura magistrale in Archeologia

Page 3: Origini Etruschi haack[1]

5

INDICE GENERALE

PREMESSA (Oscar Belvedere) » 7

INtRoDuzIoNE (Vincenzo Bellelli) » 11

PRIMA PARtE

Atti del seminArio di Agrigento (9 febbraio 2011)

I ALLA RICERCA DELLE oRIGINI EtRuSChE (Vincenzo Bellelli) » 17

II LE tRADIzIoNI LEttERARIE SuLLE oRIGINI DEGLI EtRuSChI: status quaestiOnis

E quALChE ANNotAzIoNE A MARGINE (Roberto sammartano) » 49

III LE oRIGINI EtRuSChE: IL quADRo DI RIfERIMENto DELLA PRotoStoRIA (alessandro Zanini) » 85

IV ex paRte ORientis: I tERESh E LA quEStIoNE DELL’oRIGINE ANAtoLICA DEGLI EtRuSChI (Massimo Cultraro) » 105

V EtRuSChI: PoPoLo o NAzIoNE ? (Luca sineo) » 143

VI GLI EtRuSChI E LA LoRo oRIGINE ALLA LuCE DEGLI StuDI DI ANtRoPoLoGIA fISICA (Giandonato tartarelli) » 153

SECoNDA PARtE

sAggi

VII SuLLA GRAfIA E LA LINGuA DELLE ISCRIzIoNI ANELLENIChE DI LEMNoS (Luciano agostiniani) » 169

VIII EtRuRIA MERIDIoNALE E MEDItERRANEo NELLA tARDA Età DEL bRoNzo (Barbara Barbaro, Marco Bettelli, isabella Damiani, Daniela De angelis, Claudia Minniti, Flavia trucco) » 195

Page 4: Origini Etruschi haack[1]

6

IX IL VILLANoVIANo: uN PRobLEMA ARChEoLoGICo DI StoRIA MEDItERRANEA (anna Maria Bietti sestieri) » 249

X LA tRADItIoN PéLASGIquE à CAERé (Dominique Briquel) » 279

XI oRIGINI EtRuSChE, oRIGINI ItALIChE E L’ERuDIzIoNE ANtIquARIA SEttECENtESCA (stefano Bruni) » 295

XII L’IDENtItà EtNICA CoME PRoCESSo DI RELAzIoNE: ALCuNE RIfLESSIoNI A PRoPoSIto DEL MoNDo ItALICo (Luca Cerchiai) » 345

XIII L’ oRIGINE LIDIA DEL PoPoLo EtRuSCo: quEStIoNI DI PRINCIPIo (Carlo De simone) » 359

XIV LAtINo E I tIRRENI (hES th 1011-1016): quEStIoNI DI StoRIA E DI CRoNoLoGIA (andrea ercolani) » 383

XV LE PRobLèME DES oRIGINES étRuSquES DANS L’ENtRE – DEuX– GuERRES (Marie-Laurence Haack) » 397

XVI bRoNzo fINALE IN IStRIA (Kristina Mihovilić) » 411

XVII GLI INfLuSSI DEL VICINo oRIENtE SuLL’EtRuRIA NELL’VIII-VII SEC A C : uN bILANCIo (alessandro naso) » 433

XVIII DIoNySuS AND thE tyRRhENIAN PIRAtES (Dimitris paleothodoros) » 455

Page 5: Origini Etruschi haack[1]

397Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

XV

Le probLème des origines étrusques dans L’entre-deux-guerresmarie-Laurence Haack

dans un article de mars 1939 qu’il publie dans le deuxième numéro d’une revue des universitaires et intellectuels allemands opposés au national-so-cialisme, Hans mühlestein1, lui-même auteur d’un livre sur l’origine des etrusques2, résume le problème qui se pose aux études sur l’origine de ces mêmes etrusques dans sa décennie  : pour lui, ces études n’ont pas seulement de sens en tant que telles pour l’his-toire des etrusques, mais elles ont une signification historique, parce qu’elles sont devenues des instruments de la politique culturelle des fascistes et des nazis. Les propos de H. mühlestein ont le mérite d’exposer clairement les enjeux politiques du débat scientifique autour des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres. plus qu’auparavant, le problème des origines des etrusques fait l’objet d’une volonté d’exploitation et de confiscation de la part de ceux qui placent la nation au cœur de leur programme politique3 et les débats atteignent une rare intensité parmi les zélateurs des régimes fasciste et nazi. en italie, la thèse de l’autochtonie des etrusques, jusque-là très minoritaire, prend une nouvelle ampleur  ; en alle-magne, au contraire, la thèse de l’hété-rochtonie des etrusques est largement développée dans le but d’opposer une truphè étrusque jugée décadente et orientale à une virilité romaine nor-

dique. Le débat, arbitré jusque-là par les universitaires et par les scientifiques, est élargi à un grand public pour qui les etrusques sont érigés en modèles ou en repoussoirs.

1. Autochtonie et « itAliAnité »

en italie, après la première guerre mon-diale, la théorie de l’autochonie des etrusques est déjà ancienne  : elle avait été un peu oubliée depuis les travaux de giuseppe micali, qui, dans deux livres, L’Italia avanti il dominio dei Romani, 1ère éd., 1810; 2ème éd., 1822, et Storia degli antichi popoli italiani, 18324, avait réfuté la théorie d’Hérodote pour mieux faire valoir l’ancienneté et la richesse de la contribution étrusque à la civilisation italienne. g. micali préconisait, en effet, la formation d’une conscience natio-nale par la connaissance de l’apport des différentes populations autochtones  ; parmi ces peuples, les etrusques étaient considérés comme le point le plus haut de la civilisation préromaine. toutefois, cette théorie n’avait pas été très suivie, parce qu’elle avait fait l’objet de vives critiques de la part de J.C.L. sismonde de sismondi et, surtout, de b.g. niehbur. ainsi, elle n’avait rencontré aucun suc-cès dans la deuxième moitié du xixème

siècle, car les scientifiques européens de haut rang comme a. schwegler et th.

Page 6: Origini Etruschi haack[1]

398 marie-Laurence Haack

mommsen s’étaient alors rangés plutôt du côté de niebuhr5.

Le renouveau de la thèse autoch-toniste commence au début du xxème

siècle dans un contexte de rivalité ac-crue entre science italienne et science allemande. Le linguiste a. trombetti6, en 1905, formule l’idée de monogenèse: pour lui, toutes les langues descendent d’une seule et unique langue et il recon-naît dans la langue étrusque des traces d’une ancienne unité linguistique pré-indoeuropéenne. La thèse d’a. trom-betti reçoit alors un très bon accueil

tant parmi les autres linguistes italiens que parmi les historiens et les archéolo-gues italiens qui y voient un appui aux thèses des préhistoriens sur les «  terra-mare  ». Fort de ce succès, a. trombetti approfondit sa théorie monogénique dans les années 207 : il signale les nom-breuses concordances entre l’étrusque et le groupe caucasien et le groupe in-do-européen, et il relève que l’étrusque n’appartient à aucun de ces groupes, mais à un groupe intermédiaire qui a des affinités avec le groupe caucasien. on trouverait dans ce groupe intermé-

Fig. 1. photographie des participants du premier congrès national étrusque rassemblés devant le mu-sée archéologique de Fie-sole. Les légendes sont de la main de r. bianchi ban-dinelli, in m. barbanera (éd.), Ranuccio Bianchi Ban-dinelli e il suo mondo, bari, 2000, p. 18.

Page 7: Origini Etruschi haack[1]

399Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

diaire les langues méditerranéennes, et, parmi ces dernières, il range aussi les idiomes préhelléniques et ceux d’asie mineure. L’accueil des universitaires est plus partagé à l’étranger, mais en italie, quand ils ne sont pas purement repris ou développés8, les travaux de trombet-ti connaissent un grand retentissement. malgré quelques critiques à gauche par a. gramsci9 et par V. pisani10, les jour-naux présentent a. trombetti comme une gloire nationale dont les travaux sur l’origine des etrusques ont permis de déchiffrer la langue étrusque11. ainsi, dans les comptes rendus, la nationalité de trombetti est sans cesse rappelée12. Lors du premier Congrès international étrusque de 1928 (Fig. 1)13, p. ducati, pourtant universitaire de renom, pré-sente les apports de trombetti comme ceux d’un italien14 faisant faire un «  pas gigantesque à l’interprétation de l’étrusque  »15. Les catholiques italiens sont aussi favorables à l’idée d’une mo-nogenèse du langage, car elle sert de preuve à l’idée d’une monogenèse de l’humanité à partir d’adam et eve16. Les idées d’a. trombetti bénéficient d’une réaction nationale à la méthode maté-rialiste, naturaliste et hypercritique de linguistes allemands comme F. müller qui avait tenté une première classifica-tion généalogique complète des lan-gues terrestres et qui avait abouti à une vision polygénétique de la langue avec 78 groupes linguistiques différents17.

malgré des réserves sur le manque de prise en compte des données archéo-logiques18, en italie, le linguiste g. devo-to19 et le paléontologue u. antonielli20 souscrivent à l’idée d’une autochtonie étrusque. L’etrurie serait la seule région d’italie où se serait conservée la langue étrusque. pour eux, en effet, il existe une différence ethnique entre les indigènes du l’Âge du bronze qui pratiquaient l’in-

humation et les Villanoviens descendus du nord qui, eux, recouraient à l’inciné-ration. Les premiers constitueraient la première strate tyrrhénienne, alors que les seconds seraient des envahisseurs indo-européens.

Chez les germanophones, on trouve, dans les années 20 presque uniquement, quelques partisans de l’idée d’ancienneté des etrusques, les désaccords portant sur la nature et sur le nombre des vagues qui ont recouvert le substrat étrusque. pour C. schuchhardt21, les etrusques sont les plus fidèles gardiens et conservateurs de la vieille culture méditerranéenne occidentale. pour lui, trois invasions se seraient succédé : une d’abord le long de l’adriatique, puis à la fin du néolithique, en apulie et en sicile, une autre des iapyges venus d’illyrie, enfin une dernière des « terramaricoles » et des villanoviens por-tant avec elle la civilisation du bronze. H. mühlestein22 reprend lui aussi la thèse que les etrusques seraient les descendants d’une très ancienne race atlantico-mé-diterranéenne, antérieure aux indo-eu-ropéens, et il pense qu’une vague «  tyr-rhénique » venue de l’egée ou des côtes d’asie mineure se serait superposée aux etrusques, arrivés en italie par terre et par mer à travers l’adriatique.

a la fin des années 30, en revanche, la thèse de l’autochtonie prend un tour réso-lument politique dans la presse italienne23. dans La Difesa della razza (Fig. 2-3), revue qui se veut raciste et antisémite24, la thèse de l’autochtonie se teinte d’accents réso-lument nationalistes. o. gurrieri25, journa-liste et historien d’art de pérouse, non seu-lement, en 1939, voit dans les etrusques une race autochtone mais il fait aussi des toscans de la renaissance les descendants des antiques etrusques. La part poten-tielle d’étrangeté ou du moins, d’éléments hétérochtones, est pensée en terme de possible pollution d’une pureté indigène.

Page 8: Origini Etruschi haack[1]

400 marie-Laurence Haack

ainsi, les monuments étrusques laissaie-raient entrevoir « la mancanza di qualsiasi inquinazione e profanazione straniera » qui entacherait la « linea mirabile di continuità e di purezza » de la « stirpe italica »26. Les agents potentiels d’une contamination sont désignés: il s’agit des sémites qui n’auraient jamais réussi à entamer la pu-reté de l’art étrusque, comme le démon-treraient les qualités artistiques de monu-ments tels que la sculpture de la Louve et la statue funéraire d’arruns Volumnius27. décrivant cette dernière, o. gurrieri défi-nit d’ailleurs les caractères étrusques ou ariens et italiques par leur pureté : «le fron-ti ampie e spaziose, i nasi diritti, l’arco della sopraciglia elevato, il taglio della bocca e la conformazione del mento sono indubbie qualità di purezza»28.

Les partisans, surtout italiens, de la thèse autochtoniste, se heurtent aux te-nants d’une thèse hétérochtoniste qui se divise en deux camps.

2. hétérochtonie et « étrusquicité »

1. L’attrait nordique

on distingue une thèse continentale dont les tenants pensent que les etrusques sont un peuple descendu en italie d’au-delà les alpes, à travers les alpes rhé-tiques. Comme la thèse de l’autochto-nie, cette thèse est ancienne à l’époque contemporaine. Le premier à avoir formu-lé cette idée est nicolas Fréret, secrétaire perpétuel de l’académie des inscriptions et belles Lettres entre 1743 et 1749, mais les publications de l’entre-deux-guerres rattachent cette théorie au nom du sa-vant allemand b.g. niebuhr, auteur d’une Römische Geschichte rédigée d’abord en 1811-1812, sans doute parce que la thèse est reprise surtout chez des savants ger-manophones. b.g. niebuhr croit que les rhètes étaient issus des etrusques passés pendant leur voyage d’immigration à tra-

Fig. 2. e. Villa, arianità della lingua etrusca, dans La di-fesa della razza, a. i, n° 5, 5 ottobre 1938, p. 20.

Fig. 3. Couverture du pre-mier numéro de la revue La difesa della razza, 5 août 1938.

Page 9: Origini Etruschi haack[1]

401Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

vers les alpes, il note des ressemblances entre les nécropoles d’etrurie (tarquinia) et celles de bologne et il souscrit à l’iden-tification rasena-reti. en outre, il fait valoir que l’idée d’une origine rhétique des etrusques trouve confirmation chez tite-Live29. La thèse avait pris une nou-velle vigueur dans les années 1870 avec l’identification des terramares qui se se-raient développés dans la plaine du pô et en emilie entre le xViième et le xiiième siècle et qui auraient disparu aux débuts de l’Âge du Fer. W. Helbig30, influencé par le palethnologue Luigi pigorini31, avait donc conclu que les habitants des terramares auraient été chassés par les etrusques ve-nus du nord à travers les alpes rhétiques. Les etrusques auraient donc occupé les terramares, puis ils auraient franchi à leur tour l’apennin tosco-émilien et ils se se-raient établis en toscane. suivie en France par J. martha et par s. gsell et adoptée par les historiens italiens, g. de sanctis32, L. pareti33 et b. nogara34, la thèse de Hel-big fut adoptée par Friedrich von duhn35, qui arrive à la même conclusion, en pro-cédant au classement palethnologique des peuples préromains de l’italie. il dis-tingue deux groupes principaux parmi les peuples «  italiques »  : les incinérants, venus les premiers de la chaîne suisse des alpes dans le nord-ouest de l’italie, et les inhumants, ancêtres des futurs ombriens et sabelliens, descendus du nord-est des alpes vers le Centre de l’italie. pour lui, les etrusques incinérants sont donc un peuple indo-européen d’au-delà des alpes.

Cette théorie qui fait valoir que les inscriptions pré-romaines des vallées rhétiques ont un caractère étruscoïde fait du tyrol le berceau de la civilisa-tion étrusque et elle rencontre un suc-cès croissant à la fin des années 30 au moment où le Haut-adige fait l’objet de rivalités entre italiens et autrichiens, mais

cette théorie se heurte à la vive critique de savants italiens comme C. battisti36 et p. Laviosa-Zambotti37 qui vantent l’italia-nité des rhètes38. p. Laviosa-Zambotti, à partir de l’étude d’un important maté-riel archéologique, arrive à la conclusion que cette civilisation, dans la vallée du pô, serait une « émanation directe de celle de l’Apennin »  ; cette dépendance est établie par une succession de types et de formes révélant des correspondances et par la supériorité technique et stylis-tique des productions du sud sur celles de la vallée du pô.

2. La décadence orientale

L’autre versant de la théorie hétérochto-niste est constitué par la thèse de l’origine transmarine qui, elle, reçoit un accueil plus favorable en allemagne qu’en italie en un temps où l’exemple grec, en parti-culier spartiate, est préféré . F. schacher-meyr39 défend l’hypothèse d’une double immigration. une première vague de colons serait à placer entre 1 000 et 950 av. J.-C. et débouche sur les fondations de tarquinia, de populonia et peut-être aussi de Cerveteri. de tarquinia, les en-vahisseurs seraient allés dans la région de Viterbe et d’orvieto  ; de populonia, ils se seraient avancés vers l’intérieur. Les etrusques qui seraient demeurés en orient se seraient établis dans différentes îles de la mer egée, notamment à Lem-nos. La seconde vague, plus importante, daterait des environs de 800 avant J.-C. et aboutit à la fondation de Vetulonia ; de là se serait effectuée une nouvelle poussée vers Chiusi. avec le débarquement des tyrrhéniens sur les côtes ensuite appe-lées tyrrhéniennes, aurait commencé la conquête du territoire étrusque. L’origine lydienne des etrusques, conformément à la tradition d’Hérodote, est soutenue

Page 10: Origini Etruschi haack[1]

402 marie-Laurence Haack

aussi par W. brandenstein40 : au deuxième millénaire, les etrusques auraient migré vers le nord de l’asie mineure, en Lydie, où ils auraient acquis une réputation de navigateurs et de pirates ; ils auraient été contraints par la suite d’aller en occident au ixème siècle, donc en italie. La thèse est appuyée par les observations linguis-tiques de g. Herbig41, d’e. Fiesel42, d’e. Hr-kal43 et de p. Kretschmer44, qui, à partir de 1939, a soutenu que l’étrusque était une langue « proto-indo-européenne », proche des parlers pélasgiques de la péninsule grecque, qui se serait séparée très tôt de l’indo-européen commun et se serait d’abord développée en Lydie. La thèse est aussi confirmée par des archéolo-gues, comme e. brandenburg45, qui note des ressemblances entre les édifices reli-gieux d’asie mineure et d’etrurie.

La thèse de l’origine orientale des etrusques a donné lieu à une dépréciation des etrusques chez certains non-spécia-listes des etrusques. Le tibétologue a. grünwedel46, par exemple, pense que l’étrusque dériverait de l’égyptien et, pour le prouver, il prétend déchiffrer des inscriptions étrusques grâce aux hiéro-glyphes égyptiens. a. grünwedel note en

effet des ressemblances entre les noms de dieux égyptiens et étrusques, mais il estime que les etrusques ont déformé les idées des egyptiens. il donne ainsi des ins-criptions étrusques les plus célèbres des traductions qui font des etrusques des adeptes de la sorcellerie, du satanisme et des pratiques tantriques.

bien que l’étude d’a. grünwedel ait été passée sous silence par les étrusco-logues ou durement critiquée par des égyptologues47, elle a servi de source aux théoriciens de l’anthropologie raciale chère au parti nazi48. H.F.K. günther49, prin-cipal idéologue du racisme national-so-cialiste, dresse ainsi un panorama des six races, où les etrusques sont rangés parmi les races orientales, derrière les races nor-diques et occidentales. il s’étonne que les recherches sur les etrusques aient encore eu très peu recours au témoignage raciologique que constituent les images physiques des etrusques. d’après lui, les représentations antiques du corps des etrusques démontrent la validité de l’hy-pothèse de l’origine d’asie mineure. il dis-tingue ainsi sur les peintures des tombes et des monuments funéraires étrusques (pour la plupart du Vième au Vème siècle av. J.-C.) des individus trapus au visage rond et au nez court qui seraient, selon lui, des individus proche-orientaux. il appuie son analyse par des considérations psycholo-giques sur le sens étrusque du commerce, de l’exploitation des ressources du sol, sur les superstitions étrusques, sur la cruauté et les orgies étrusques.

a. rosenberg, autre idéologue du régime nazi mais, contrairement à H.K.F. günther, adepte du mythe nordique, dans son livre Der Mythus des zwanzigs-ten Jahrhunderts édité pour la première fois en 1930 et vendu à plus d’un million d’exemplaires50, va plus loin encore, en se servant de la thèse de l’origine orientale pour déprécier systématiquement les

Fig. 4. photographie mon-trant le profil d’un etrusque “vivant” de Volterra, in e. Fi-scher, Zur rassenfrage der etrusker, Sitzungsberichte der Preußischen Akademie der Wissenschaften, physik.-ma-thematische Klasse, 1938, fig. 8.

Page 11: Origini Etruschi haack[1]

403Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

etrusques51. il considère les etrusques comme des proche-orientaux, inférieurs aux grecs, dont ils n’ont pu assimiler les apports, et ennemis des romains. Cette haine des etrusques se cristallise autour deux figures qui caractérise-raient les etrusques : l’hétaïre divine et le prêtre magicien52. L’existence d’hétaïres étrusques se justifierait par le caractère proche-oriental des etrusques et l’histo-ricité d’une prostitution divine dans ce même proche-orient. ainsi, pour rosen-berg, dans la rome étrusque, la prêtresse tanaquil, «  la grande prostituée », « pous-sait rageusement l’empire des hétaïres à l’extrême »53 avec l’aide des prêtres haruspices, accusés des pires perversi-tés. selon rosenberg, «  entre les mains de leurs prêtres, une magie asiatique naît, accompagnée de sorcellerie, de pédéras-tie, de masturbation, de meurtre de jeunes garçons, d’appropriation magique de la force de la victime tuée par le prêtre meur-trier et de prédictions tirées des matières fécales et des entrailles du sacrifié »54. pour rosenberg, ce fut donc une « noblesse guerrière nordique » parvenue en ita-lie à la suite d’  «  expéditions migratoires nordiques  » qui contribua à «  chasser le dernier Etrusque, Tarquin le Superbe  »55. Cette idée d’une opposition d’origine et de naissance entre etrusques et romains séduit même en italie où J. evola, lec-teur de a. rosenberg chez qui il admire une stricte hiérarchie des races, adopte, à sa suite, la vieille thèse hérodotéenne d’une origine orientale des etrusques, sans nommer Hérodote et sans faire allusion au débat historiographique  ; il se contente de citer sénèque  (Tuscos Asia sibi indicat) pour affirmer que les etrusques sont «  dominés par le symbole de l’Asie »56 et parmi les symboles de cet élément asiatique présent dans rome, il insiste sur les Livres sibyllins, « représen-tants l’élément asiatique mêlé d’hellénisme

bâtard  »57, introduits par le second tar-quin. Cette opposition entre romains occidentaux et etrusques orientaux est redoublée d’une autre opposition entre romains nordiques et etrusques méridio-naux. Chez les romains, l’aigle et Hache sont les «  symboles primordiaux des souches nordico-aryennes  »58, tandis que les etrusques sont pour evola un peuple italique, comme les sicules, les sabins, les osques, les Volsques et les samnites, voire un peuple sémitique, quand il fait de tanaquil, une « femme royale sémi-tique »59.

Le succès du livre d’a. rosenberg qui trouve un écho complaisant dans cer-tains manuels allemands sur l’antiquité, comme dans celui de W. Zschietzschmann publié en 193960, incite sûrement eugen Fischer, médecin devenu célèbre pour ses travaux de génétique et d’anthropo-logie sur les populations, à manifester un intérêt pour le peuple étrusque en 1938

Fig. 5. dessin d’un profil de statue étrusque, in e. Fis-cher, Zur rassenfrage der etrusker, Sitzungsberichte der Preußischen Akademie der Wissenschaften, physik.-mathematische Klasse, 1938.

Page 12: Origini Etruschi haack[1]

404 marie-Laurence Haack

et en 193961. Cet intérêt date de l’apogée de la carrière de Fischer, quand ce der-nier dispose à la fois de fonds et de crédit auprès de la classe politique et universi-taire allemande séduite par son idéolo-gie de l’hygiène raciale. e. Fischer reçoit de l’institut qu’il dirige (Kaiser-Wilhelm-Institut für Anthropologie, menschliche Erblehre und Eugenik) une somme de 2000 rm pour un voyage d’études en italie62. L’objectif du voyage d’étude est de déterminer si les etrusques forment une unité du point de vue de la race ou si les etrusques ont des rapports avec l’une des races de l’italie actuelle ou l’une des races connues. durant son voyage, e. Fischer visite de nombreux musées et né-cropoles, à bologne, à Florence et à tar-quinia. il prend beaucoup de notes et de photographies des sarcophages et des urnes étrusques ainsi que des toscans de son époque et il finit par conclure, après examen des profils des etrusques, en par-ticulier des nez, que les etrusques, tout en ayant peut-être une origine orien-tale, n’appartiennent à aucune des races orientales connues et qu’ils constituent à eux seuls une race à part qu’il appelle « race aquiline » (Fig. 4-5). en effet, il note l’existence d’un tel nez chez les popula-tions d’italie centrale, depuis l’antiquité jusqu’à la période médiévale et jusqu’à son époque. ainsi, il note la présence de nombreux « etrusques vivants » (lebende Etrusker) à Chiusi, à Volterra (Fig. 4) et à tarquinia, mais peu à pérouse et pas du tout à Viterbe et il voit plus de « visages étrusques  » à rome qu’à Florence. il conclut donc à l’existence d’une race «  particulière  » en toscane, en ombrie et dans la moitié nord du Latium, qu’il s’emploie à définir comme aquiline. en italie, o. gurrieri adopte, sans le discu-ter, le classement anthropologique d’e. Fischer, et il range en 1941 dans une même physionomie «  aquiline  » les an-

tiques etrusques, Leon battista alberti, michelangelo buonarroti et benvenuto Cellini63.

on aurait tort de penser que l’af-frontement entre tenants d’une origine continentale et tenants d’une origine transmarine s’achève avec la publication par m. pallottino de sa célèbre Etruscolo-gia en 1942. Certes, m. pallottino, dans la première édition de son manuel, déve-loppe pour la première fois l’idée d’une formation progressive de la civilisation étrusque – aujourd’hui, nous dirions de l’identité étrusque – par intégration d’élé-ments étrangers. toutefois, la préface de l’ouvrage de 1942, contrairement aux pré-faces des éditions postérieures, non seule-ment met en avant, comme il est de bon ton alors en italie, le caractère italien des etrusques :

«  Il 'mistero' degli etruschi è il mistero del germogliare di una civiltà che è la più antica fiorita nella penisola italiana e alla quale si riportano i fondamenti stessi della storia di Roma  (...). Nel ' mistero' degli Etruschi s’intravvede il fulcro delle origini italiche, la chiave di volta della travagliata ricostruzione del nostro passato più lon-tano” » (p. xiV).

mais elle vante aussi la suprématie des études italiennes dans la quête des origines étrusques : « Problema (i. e. celui de l’origine des etrusques) tutto nostro  : impostato e trattato prevalentemente da studiosi italiani » (p. xiV).

bien que m. pallottino connaisse par-faitement la bibliographie sur le sujet, il passe sous silence, dans la bibliographie de son manuel, la plupart des ouvrages en langue allemande sur le sujet – ul-time étape d’une lutte scientifique qui ne s’éteindra qu’avec la seconde édition d’Etruscologia en 194764 et la publication en 1950 par Fr. altheim - lui-même ex-col-laborateur de l’Ahnenerbe65 - de son livre Der Ursprung der Etrusker.

Page 13: Origini Etruschi haack[1]

405Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

BiBliogrAphie

Antonielli u. 1924. Appunti di paletnologia laziale, in Bullettino di Paletnologia italiana, n° xLiV, p. 154-192.

Antonielli u. 1927. Due gravi problemi pa-letnologici  : L’età enea in Etruria, incinerazione ed inumazione nell’Italia centrale, in StEtr, 1, p. 11-48.

BAttisti C. 1931. Popoli e lingue dell’Alto Adi-ge. Studi sulla latinità altoatesina, Florence.

BAttisti C. 1936. Rassegna critica degli studi linguistici sull’Alto Adige nel quinquennio 1931-1936, in Arch. für l’Alto Adige, 31, p. 561-611.

Bollmus r. 1970. Das Amt Rosenberg und seine Gegner. Studien zum Machtkampf im natio-nalsozialistischen Herrschaftssystem, stuttgart.

Bottiglioni g. 1957. L’Ermeneutica etrusca, in Miscellanea glottologica, modena, 1957, p. 56-68 (= Annuario della R. Università di Pavia per l’Anno Accademico 1933-1934).

BrAndenstein W. 1937. Die Herkunft der Etrusker, Leipzig (Der alte Orient, band 35, Heft 1).

BrAndenBurg e. 1931. Die Denkmäler der Fel-sarchitektur, Leipzig.

BulAndA e. 1934. Etrurja i Etruskowie, Lwow.cAmporeAle g. 1999. Giacomo Devoto e gli

studi etruschi, in C.a. mAstrelli et a. pArenti (éd.), Giacomo Devoto nel centenario della nascità. atti del convegno “giacomo devoto e le istituzioni” (Firenze, 24-25 ottobre 1997), Florence, p. 55-61.

cAssAtA F. 2008. “La Difesa della razza”. Politica, ideologia e immagine del razzismo fascista, turin.

clemen C. 1936. Die Religion der Etrusker, bonn.

conte e.-issner C. 1995. La quête de la race : une anthropologie du nazisme, paris.

dell’isolA g. (pseudonyme de giuseppe pensABene) 1939. La razza aquilina, in La Difesa della Razza, 20 marzo 1939, p. 8-9.

delpino F. 2007. Appunti per una biografia in-tellettuale di Massimo Pallottino, in L.m. michetti (éd.), Massimo Pallottino a dieci anni dalla scom-parsa, atti dell’incontro di studio (roma, 10-11 novembre 2005), rome, p. 1-27.

de sAnctis g. 1907. Storia dei Romani, i, turin.deVoto g. 1958. Per una critica di me stesso,

in Scritti minori, i, Florence, p. 3-28.ducAti p. 1928. Il Primo Congresso Internazio-

nale Etrusco (27 Aprile-3 maggio 1928), in Nuova Antologia, 16 luglio 1928.

Von duhn Fr. 1913. Das voretruskische und etruskische Bologna (in Prähistorische Zeitschrift, V).

Von duhn Fr. 1924. Italische Gräberkunde, Heidelberg.

eVolA J. 1932. Il simbolo aristocratico ro-mano e la disfatta classica dell’Aventino, in No-biltà della stirpe, nov.-déc. 1932 (= in Symboles et «  mythes  » de la tradition occidentale, milan, 1980, p. 33-49).

eVolA J. 1935. Tusca, Diorama, 15 mars 1935 (= « roma contro tusca », m. tArchi (éd.), Diora-ma filosofico, rome, 1974, p. 249-253).

Fiesel e. 1931. Etruskisch, berlin-Leipzig.Fischer e. 1938. Zur Rassenfrage der Etrusker,

in Sitzungsberichte der Preußischen Akademie der Wissenschaften, physik.-mathematische Klasse, p. 249-263.

Fischer e. 1939. Zur Frage der Etrusker, in For-schungen und Fortschritte, 15, 8, 10 mars 1939, p. 101-103 (traduction anglaise dans: e. Fischer, The Problem of the Etruscans, Research and Progress, bd V, nr 6, 1939).

FrAmke g. 1987. Im Kampf um Südtirol. Ettore Tolomei (1865-1952) und das « Archivio per l’Alto Adige », tübingen.

gillette a. 2002. Racial Theories in Fascist Italy, Londres-new York.

grAmsci a. 1977. Gli intellettuali e l’organiz-zazione della cultura, nouv. éd., rome (1ère éd., turin, 1949).

gurrieri o. 1939. Unità della razza dagli Etru-schi al Rinascimento, in La Difesa della Razza, ii, n. 5, 5 gennaio 1939.

gurrieri o. 1941. Genio artistico della nostra razza, in La difesa della razza, iV, n. 13, 5 maggio 1941.

günther H. 2006. Les peuples de l’Europe, trad. d’e. thiBAult, paris (= Rassenkunde Europas, munich, 1926).

hAAck m.-L. 2011. L’étruscologie : une histoire contemporaine ?, in Anabases, 13, p. 266-270.

heilmAn L. 1975. Ricordando Giacomo Devo-to (1897-1974), in Atene e Roma, n. s. xx, fasc. 1-2, p. 113-134.

helBig W. 1879. Die Italiker in der Po-Ebene, Leipzig.

helBig W. 1884. Sopra la provenienza degli Etruschi (in Annali dell’Istituto di corrispondenza archeologica), roma.

herBig g. 1914. Kleinasiatisch-etruskische

Page 14: Origini Etruschi haack[1]

406 marie-Laurence Haack

Namengleichungen (Sitzungsberichte Bayer. Aka-demie der Wiss.), munich.

hrkAl e. 1938. Beiträge zur etruskischen Sprachenfrage, Wien.

kAter m.H. 1974. Das «  Ahnenerbe  » der SS 1935-1945. Ein Beitrag zur Kulturpolitik des Drit-ten Reiches, stuttgart.

kretschmer p. 1940. Die vorgriechischen Sprach- und Volksschichten, in Glotta, 28, p. 231-278.

lAViosA-ZAmBotti p. 1937. La civiltà enea della valle Padana, in StEtr, 11, p. 9-56.

lill r. 2002. Südtirol in der Zeit des Nationa-lismus, Constance.

losemAnn V. 1977. Nationalsozialismus und Antike. Studien zur Entwicklung des Faches Alte Geschichte 1933-1945, Hambourg.

mühlestein H. 1929. Über die Herkunft der Etrusker, berlin.

mühlestein H. 1939. Die Geschichtsbedeutung der Etruskerfrage. Einleitung: Alfred Rosenbergs Etruskophobie. Eine kritische Abrechnung, in Zeitschrift für Freie Deutsche Forschung (Libres recherches allemandes), 2, mars 1939, p. 15-29.

müller F. 1877. Grundriß der Sprachwissen-schaft, Vienne.

müller F. 1879. Allgemeine Ethnographie, Vienne.

pAllottino m. 1976. Sul concetto di storia ita-lica, in L’Italie préromaine et la Rome républicaine. I. Mélanges offerts à Jacques Heurgon, rome p. 771-789.

pAreti L. 1926. Le origini etrusche, le leggende e i dati della scienza, Florence.

pisAni V. 1929. Divagazioni etrusche, in Nuo-va Antologia, 1 marzo 1929, p. 123-127.

prosdocimi a.L. 1999. Giacomo Devoto e la linguistica dell’Italia antica, in C.a. mAstrelli et a. pArenti (éd.), Giacomo Devoto nel centenario della nascità, atti del convegno “giacomo devoto e le istituzioni” (Firenze, 24-25 ottobre 1997), Floren-ce, p. 63-82.

rAmAt p. 1986. Giacomo Devoto (1898-1974). The man and his work, in p. rAmAt et alii (ed.), the History of Linguistics in Italy, amsterdam-phila-delphie, p. 301-319.

rAspAnti m. 1994. I razzismi del fascismo, in La menzogna della razza. Documenti e immagini del razzismo e dell’antisemitismo fascista, grafis.

rAspAnti m. 1999. Il mito ariano nella cultura italiana fra otto e novecento, in a. Burgio (éd.), Nel

nome della razza. Il razzismo nella storia d’Italia 1870-1945, bologne, p. 75-85.

renArd m. 1939. Nicolas Fréret et la théorie de l’origine septentrionale des Etrusques, in Latomus, 3, p. 84-94.

riBeZZo F. 1920. Sulla originaria unità tirrena dell’Italia nella toponomastica, in RIGI, 4, p. 83-97.

riBeZZo F. 1935. Sostrato etrusco-mediterra-neo e sostrato indo-europeo nei loro contatti e nelle loro interferenze linguistiche, in atti del iii congresso internazionale dei linguisti (roma, 19-26 settembre 1933-xi), Florence, p. 103-104 (= RIGI, xViii, p. 61 sq.).

rosenBerg a. 1986. Le Mythe du XXème siècle, paris (éd. française).

rosiello L. 1986. Linguistica e marxismo nel pensiero di Antonio Gramsci, in p. rAmAt et alii (eds.), The History of Linguistics in Italy, amster-dam-philadelphie, p. 237-258.

sAller K. 1961. Die Rassenlehre des Natio-nalsozialismus in Wissenschaft und Propaganda, darmstadt. 

schAchermeyr F. 1929. Etruskische Frühge-schichte, berlin-Leipzig.

schmuhl H.W. 2008. The Kaiser Wilhelm Insti-tute for anthropology, human heredity, and Euge-nics, 1927-1945. Crossing boundaries, boston.

schuBArt W. 1924. Orientalische Literaturzei-tung, 27, p. 179-180.

schuchhArdt C. 1925. Die Etrusker als itali-sches Volk (in Prähistorische Zeitschrift, xVi).

schuchhArdt C. 1926. Alteuropa, eine Vorge-schichte unseres Erdteiles², berlin-Leipzig.

steininger r. 2003. South Tyrol. A Mino-rity Conflict of the Twentieth Century, new brunswick-Londres.

tArAntini m. 2008. Tra teoria pigoriniana e mediterraneismo. Orientamenti della ricerca prei-storica e protostorica in Italia (1882-1913), in a. de pAscAle-a. del lucchese-o. rAggio (éd.), La nascita della paletnologia in Liguria, bordighera, p. 53-61.

tromBetti a. 1905. L’unità d’origine del lin-guaggio, bologna.

tromBetti a. 1927a. La lingua etrusca e le lin-gue preindoeuropee del Mediterraneo, in StEtr, 1, p. 213-238.

tromBetti a. 1927b. La lingua etrusca e gli studi storici, in Historia, 1, 2, 1927, p. 58-76 (= L. pAreti, Studi minori di storia antica, I. Preistoria e storia antica, rome, 1958, p. 321-337).

Page 15: Origini Etruschi haack[1]

407Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

tromBetti a. 1928. La lingua etrusca, Florence.tromBetti a. 1929. Die Sprache der Etrusker,

in  : Die Einkehr, Unterhaltungs-Beilage der Mün-chener Neuesten Nachrichten, 10 Febr. 1929.

tromBetti a. 1930. Schizzo grammaticale del-la lingua etrusca, in Le meraviglie del passato, 4, milan, p. 1221-1228. 

ZschietZschmAnn W. 1939. Die antike Kunst, II, 2. Die hellenistische und römische Kunst, potsdam.

notes

1 Cf. mühlestein 1939. Hans mühlestein est un historien suisse pacifiste et critique d’art an-tifasciste.

2 mühlestein 1929. 3 beaucoup d’universitaires de l’entre-

deux-guerres font allusion aux implications po-litiques de leurs recherches dans les préfaces de leurs ouvrages. Voir, par exemple, BrAndenstein 1937, p. 4  : «  Bedenken wir schließlich, daß die Etruskerfrage sogar in der Politik eine Rolle spielt, nicht nur in Italien und in der Türkei, sondern auch in Deutschland, dann ist klar, daß die Etruskerfra-ge allgemeines Interesse beansprucht ».

4 on notera une évolution de la pensée de g. micali qui, dans les Monumenti inediti a illu-strazione della storia degli antichi popoli italiani, son dernier livre publié en 1844, voit des res-semblances entre les croyances religieuses des etrusques et celles des peuples orientaux.

5 sur g. micali, voir la critique de pAllottino 1976, p. 774.

6 Cf. tromBetti 1905. 7 Cf. tromBetti 1927a et 1928. La thèse du

livre est aussi présentée dans tromBetti 1929 et 1930.

8 Voir riBeZZo 1920, riBeZZo 1935 , pour qui la langue étrusque appartient à un substrat archaïque, antérieur à l’arrivée des indo-eu-ropéens en italie. Bottiglioni 1957, constate le re-nouveau de la thèse autochtoniste et se range lui aussi du côté d’a. trombetti. on note aussi que les conclusions de L. pAreti aux Atti del Pri-mo Congresso Internazionale Etrusco (27 aprile-3 maggio 1928), Florence, 1929, p. 284, relèvent que la plus grande partie des glottologues admettent à son époque une relative autochto-nie des etrusques.

9 Cf. grAmsci 1977, p. 230-236. a. gramsci s’en prend au nationalisme de l’accueil des thèses de trombetti, et en particulier à la réac-tion de p. ducati. «  Il Ducati appoggia questa tendenza nazionalistica nella scienza, senza accorgersi delle contraddizioni in cui cade  » (p. 232). on peut comprendre aussi l’attitude d’a. gramsci comme une réaction aux théories idéa-listes de la langue qui prévalent alors en italie. Cf. rosiello 1986.

10 Cf. pisAni 1929. L’article est une critique des méthodes d’a. trombetti: pour V. pisani, la méthode purement étymologique n’est pas scientifique, il faut combiner histoire phono-logique et sémantique et la parenté de deux langues doit s’appuyer aussi sur des arguments grammaticaux.

11 a. trombetti encourage ce mouvement, en multipliant les articles et les conférences pour le grand public à qui il vante la richesse de la langue italienne. Cf. alla scoperta dell’etruria antica  : i. il mistero del linguaggio  ; ii. spiragli nell’interpretazione dei testi; iii. un primato da riconquistare all’italia, La Fiera letteraria, 7, 14 et 21 marzo 1926; Luci nel mistero etrusco, Il resto del Carlino, 23 marzo 1926; origini etrusche, Gerarchia, maggio 1926, V; La lingua etrusca e gli studi storici, Historia, 2, 1927; il deciframento della lingua etrusca. intervista col prof. a. trom-betti, L’Avvenire dell’Italia, 18 febbraio 1928; per l’interpretazione dei testi etruschi, Corriere della sera, 22 febbr. 1928; decifriamo l’etrusco, Il resto del Carlino, 24 febbraio 1928; il congresso dei Linguisti all’aia: 230 scienzati all’aia, L’Avvenire d’Italia, 17 aprile 1928; La Lingua etrusca, Ge-rarchia, Vi, maggio 1928; il problema della lin-gua etrusca, Conferenza. Il Piccolo (Trieste) i, 2 giugno 1928 e Il resto del Carlino, 6 giugno 1928.

12 Les comptes rendus de m. pAllottino, BCAR, 56, 1928, p.155-158 et de C. BAttisti, Alfre-do Trombetti e il problema dell’origine mediterra-nea della lingua etrusca, in StEtr, 15, 1941, p. 165-170, font figure d’exception.

13 on notera que, lors de ce congrès, la tran-sformation du Comitato Permanente per l’Etruria dell’Ente per le Attività Toscane en un Istituto In-ternazionale di Etruscologia est votée « secondo il desiderio esplicitamente espresso da S.E. Benito Mussolini, Primo Ministro del Re d’Italia ». Cf. or-dini del giorno votati al i Congresso internazio-nale etrusco, in Atti del Primo Congresso Inter-

Page 16: Origini Etruschi haack[1]

408 marie-Laurence Haack

nazionale Etrusco (Firenze-bologna 27 aprile-5 maggio 1928), Florence, 1929, p. 295.

14 ducAti 1928, p. 199. 15 ducAti 1928, p. 204. on notera, par ail-

leurs, que p. ducati minimise les critiques de g. devoto.

16 Voir, par exemple, le commentaire d’a. BAllini, Alfredo Trombetti (1866-1929), milan, 1930, p. 15-16 à la théorie de la monogenèse  : «  Tale accenno egli si sentiva lieto di fare perchè appunto nelle note espressioni bibliche egli vedeva l’unica, ancora, ma pur tanto alta testimonianza della verità della sua dottrina. E come di idee e fe-nomeni suggeriti dalla Bibbia egli vedeva trovarsi continuamente conferma nelle conquiste della scienza, così egli sentiva non dover esser lontano il giorno in cui anche l’unità d’origine del linguag-gio accennata dai libri santi sarebbe divenuta un chiaro fatto scientifico». a. trombetti lui-même a insisté sur les conséquences morales de sa théorie de la monogenèse. Cf. tromBetti 1905, p. Viii  : « Quantunque l’unità di origine del linguag-gio abbia grande importanza di per sè per la luce che possono trarne molte scienze (...), tuttavia ha importanza anche maggiore per le conclusioni d’ordine morale che ne derivano. La scienza e l’ar-te, quando non siano accompagnate ad un ideale di bontà, sono per lo meno cose imperfette. Perciò richiamo l’attenzione su certe deduzioni morali che vengono spontanee dall’esame dei fatti (...), ma sopratutto sulla conclusione generale che può ricavarsi in favore dell’unità della specie umana (...) e per conseguenza anche in favore della fra-tellanza reale degli uomini. Tutti i buoni debbono augurarsi (...) che piuttosto anche per opera della scienza venga confermato il concetto sublime del-la fratellanza degli uomini, frutto della intuizione e del sentimento, religioso o altro ».

17 Cf. müller 1877 et 1879. 18 Voir l’insistance de g. devoto sur l’histo-

ricité, in deVoto 1958, spéc. p. 12 et les analyses de heilmAn 1975. a.L. prosdocimi (1999, spéc. p. 71, 74-75), résume ainsi l’apport de g. devoto à la thèse de l’autochtonie: « Gli Antichi italici erano stati l’occasione per individuare la lingua come sto-ria e il dato di lingua come fonte di storia » (p. 81).

19 sur l’œuvre linguistique de g. devoto, cf. rAmAt 1986; cAmporeAle 1999 et prosdocimi 1999.

20 Cf. Antonielli 1924 et 1927.21 Cf. schuchhArdt 1925 et 1926. 22 Cf. mühlestein 1929.

23 Cette orientation nationaliste des articles sur l’origine des etrusques est à mettre en rap-port avec les propos du duce sur la pureté de la race italienne, sur la race “ario-romaine” qua-lifiée de “super race de la nation italienne” et du manifeste des hommes de science racistes rédi-gé par un groupe d’universitaires italiens. nous avons déjà évoqué ce lien dans hAAck 2011.

24 sur le racisme italien, voir rAspAnti 1994, p. 74 sq; rAspAnti 1999; gillette 2002, p. 65-69, 98-99.

25 sur o. gurrieri, voir cAssAtA 2008, p. 299. 26 Cf. gurrieri 1939, p. 16.27 Ibid., p. 16-17. 28 Ibid., p. 17. 29 Cf. liV., 5, 33. dans ce passage, tite-Live

dit que les etrusques ont fondé douze colonies d’abord sur le versant tyrrhénien, puis autant au-delà de l’apennin jusqu’aux alpes, et que les rhètes sont des etrusques rendus sauvages par la nature du territoire alpin.

30 Cf. helBig 1879 et 1884. 31 sur L. pigorini, cf. tArAntini 2008. 32 Cf. de sAnctis 1907.33 Cf. pAreti 1926, reconnaît, comme g. de

sanctis, dans les terramares des proto-étru-sques. sur le livre de L. pareti, voir les critiques de tromBetti 1927b.

34 b. nogara fait un lien entre les migrations italiotes et la migration étrusque d’un côté, et de l’autre les mouvements de populations de la seconde moitié du millénaire.

35 Cf. Von duhn 1913 et 1924. dans un con-texte de nationalisme exarcerbé, la référence des savants allemands des années 30 à niebuhr est mal perçue par le belge m. renard. selon ce dernier, niebuhr n’a fait que reprendre telle quelle la théorie de Fréret. Cf. renArd 1939. pour m. renard, art. cit., p. 93-94, «  Mais pour l’es-sentiel de sa théorie sur l’origine transalpine des Etrusques, on ne trouve absolument rien chez lui (i. e. niebuhr) qui ne figure déjà dans l’exposé de Fréret » (en italique dans le texte de m. renard).

36 Cf. BAttisti 1931, p. 4 sq; BAttisti 1936. pour C. battisti, il y aurait des ressemblances con-sidérables entre l’étrusque et les inscriptions rédigées avec l’alphabet de bolzano. sur le par-cours scientifique et politique de Carlo battisti, voir, par exemple, les pages éclairantes de FrAm-ke 1987, p. 126-139.

37 Cf. lAViosA-ZAmBotti 1937.

Page 17: Origini Etruschi haack[1]

409Le problème des origines étrusques dans l’entre-deux-guerres

38 on pourra lire leurs travaux comme des échos des efforts italiens d’ « italianisation » de l’éducation et de la culture du Haut-adige. Voir lill 2002, p. 126-129; steininger 2003, p. 26-42.

39 Cf. schAchermeyr 1929. La théorie de scha-chermeyr est reprise sans critique par l’archéo-logue polonais e. bulanda (1934). pour e. bulan-da, l’étrusque est une langue égéenne et l’art étrusque est une survivance de l’art égéen ; les Lydo-étrusques ont fondé de 1200 à 700 av. J.C. un empire naval autour de la cité de tyrsa. donc, ce serait à partir de tyrsa qu’ils auraient colonisé l’italie et conquis imbros et Lemnos.

40 Cf. BrAndenstein 1937. 41 Cf. herBig 1914, p. 1-39. 42 Cf. Fiesel 1931. 43 Cf. hrkAl 1938. 44 Cf. kretschmer 1940. 45 Cf. BrAndenBurg 1931, p. 39 sq. 46 Tusca. 1. Die agramer Mumienbinden.

2. Die inschrift des Cippus von Perugia. 3. Die Pulena-Rolle. 4. Das Bleitäfelchen von Magliano. 5. Die Leber von Piacenza. 6. Golini-Grab.I. 7. Die Inschrift von Capua. Unter Zuziehung anderen sachlich zugehörigen archäologischen Materials übersetzt. Additum est glossarium Tusco-Latinum, Leipzig, 1922.

47 Cf. schuBArt 1924. 48 sur cette anthropologie, cf. sAller 1961;

conte-issner 1995, spéc. p. 65-99, où l’on trouvera des explications sur les luttes que se livrèrent les raciologues allemands de l’entre-deux-guerres.

49 Cf. günther 2006, p. 197 sq. 50 sur le livre, cf. Bollmus 1970, p. 17-26. 51 Cette thèse de l’origine orientale est con-

sidérée comme probable dans la définition de l’etrurie et des etrusques que donne o. gros dans Erläuterungen zum «Mythus des 20. Jahrhunderts», 2ème éd., munich, 1939, p. 30: «Vermutlich um 800 v. Chr. von den aus Kleinasien eingewanderten Etruskern besiedelt». La thèse de l’origine orienta-le est aussi largement empruntée à grünwedel. sur l’influence du livre de a. grünwedel, cf. Boll-mus 1970, p. 23 et note 50, p. 257-258, qui signale qu’une „ bibliothèque grünwedel“ se trouvait dans les locaux de l’Ahnenerbe.

52 a. rosenberg met etrusques et Juifs sur le même plan en raison de leur religiosité : pour lui, les deux peuples seraient à l’origine de la « caste sacerdotale  » (Priesterwesen) qui sévit encore à son époque. Cf. alfred rosenberg, Denkschrift

über die ersten Vorbereitungsarbeiten für die Hohe Schule (16.05.1938)  : « Hand in Hand muss das Heranziehen jüngerer Gelehrter gehen, um hier den Nachwuchs zu bilden; einer von ihnen bear-beitet schon eingehend die ganze Struktur und Ge-schichte des spartanischen Staates; einem anderen Gelehrten habe ich mit einer kleinen Unterstützung die Möglichkeit gegeben, die ganze Forschung über die Etrusker als neben den Juden wichtigsten Ursprungsherd des ganzen Priesterwesens in Eu-ropa näher zu erforschen  » (http://homepages.uni-tuebingen.de/gerd.simon/Hs_ds_ro_3805.pdf). Voir aussi alfred rosenberg, denkschrift über die aufgaben der Hohen schule. Vom be-auftragten des Führers für die Überwachung der gesamten geistigen und weltanschaulichen schulung und erziehung der nsdap (1.9.38) (http://homepages.uni-tuebingen.de/gerd.si-mon/Hsdok3809.pdf).

53 Cf. rosenBerg 1986, p. 60. 54 Ibid. 55 Cf. rosenBerg 1986, p. 58.56 Cf. eVolA 1935. 57 Cf. eVolA 1932, spéc. p. 42. 58 Cf. eVolA 1932, p. 43. 59 Cf. eVolA 1932, p. 34. 60 Cf. ZschietZschmAnn 1939, p. 84. on trouve

dans la bibliographie sur l’art étrusque la men-tion du livre de a. rosenberg avec l’apprécia-tion suivante : « Die tiefschürfende Darstellung der Wesenszüge des Etruskertums insgesamt von Alfred Rosenberg in " Der Mythus des 20. Jahrhun-dert " beruht nicht allein auf den Deutungen der etr. Sprache durch Grünwedel, sondern selbstver-ständlich ebenso auf der Auswertung aller übri-gen Hinterlassenschaften der etr. Kultur; dieser Versuch der Wesensdeutung des etr. Menschen und seiner Auswirkungen Spracherklärungen, die die Sprachwissenschaft bekanntlich durchgehend abgelehnt hat, für Phantasie halt ». on notera tout de même les sévères critiques de C. Cle-men (1936, p. 59, n. 1), il signale que rosenberg reprend sans le dire mühlestein  : «  wieder im stillschweigenden Anschluss an ihn ». C. Clemen signale aussi que rosenberg interprète les pro-pos de müller-deecke (p. 56-57, note 2), en les tronquant, et C. Clemen critique l’utilisation que fait rosenberg de la Tusca de grünwedel (p. 9, note 4), puisque, selon lui, rosenberg fait repo-ser sa conception des etrusques sur de fausses lectures (falschen Lesungen).

Page 18: Origini Etruschi haack[1]

410 marie-Laurence Haack

61 Cf. Fischer 1938 et 1939.62 schmuhl 2008, p. 169: financement du

voyage à hauteur de 2 000 rm. archives  : Fi-scher, tätigkeitsbericht april 1938-märz 1939, 16/4/1939, mpb archive, dept. i, rep. 3, no. 16. H. Himmler, en personne, avait justifié l’utilité des voyages en italie et des visites dans les musées italiens par des raisons „raciologiques“. dans une lettre du 10 décembre 1937 adressée à Walter drüst, directeur de l’Ahnenerbe, il écrit: « Les musées en Italie recèlent d’innombrables choses, qui nous intéressent, du point de vue de l’aryanité. Les Italiens, eux, n’ont aucun intérêt pour ces choses-là » (texte cité et traduit par J. chApoutot, Le national-socialisme et l’Antiquité, paris, 2008, p. 94).

63 Cf. gurrieri 1941, p. 10. Voir aussi dell’i-solA 1939.

64 sur l’itinéraire de m. pallottino de la fin des années 20 à la fin de la deuxième guerre mondia-le, on lira les pages éclairantes de delpino 2007.

65 de 1938 à 1942, les fouilles archéologi-ques de Fr. altheim sont financées par l’Ahne-nerbe. Cf. kAter 1974, p. 79. surtout, d’après m. Kater, ibid., Fr. altheim aurait été pressenti pour devenir le directeur d’un «  rassenkundlich-historisches Institut » pour l’antiquité qui aurait été installé à rome. Cet institut faisait partie d’un grand projet de H. Himmler, consistant à fournir «  la preuve exacte que les Romains, de même que, naturellement, les Samnites, les Ombriens, les Volsques, les Latins, etc., mais aussi sans doute une partie des peuples préromains, comme les Etrusques et les Sigules [sic], provien-nent du nord, qu’ils sont issus d’une migration des peuples aryens et indogermaniques venus de nos contrées de la mer du nord » (lettre datée 10 décembre 1937 adressée par H. Himmmler à Walter drüst, directeur de l’Ahnenerbe citée et traduite par J. chApoutot, op. cit., p. 95). sur l’attitude de Fr. altheim pendant l’entre-deux-guerres, voir losemAnn 1977, p. 123-132.