LES ANNEES 1960 EN FRANCE ET EN ITALIE

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Cisem Area Innovazione e Ricerca Patricia Mari-Fabre Mario Pasquariello Sous la direction de Luca Azzollini [« LES ANNEES 1960 EN FRANCE ET EN ITALIE »] MODULE CLIL/EMILE HISTOIRE EN FRANÇAIS ©2012 Cisem Area Innovazione e Riforma dirigée par Luca Azzollini

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Cisem Area Innovazione e Ricerca

Patricia Mari-Fabre Mario Pasquariello

Sous la direction de Luca Azzollini

[« LES ANNEES 1960 EN FRANCE ET EN ITALIE »] MODULE CLIL/EMILE HISTOIRE EN FRANÇAIS ©2012 Cisem Area Innovazione e Riforma dirigée par Luca Azzollini

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A la rédaction de ce volume ont collaboré: Modulo 1 Unité 1 Andrea Gilardoni, Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello Unité 2 Andrea Gilardoni, Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello Unité 3 Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello Unité 4 Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello Unité 5 Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello Unità 7 Patricia Mari-Fabre, Mario Pasquariello

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Doc.1

UNITE 1 LA POLITIQUE EXTERIEURE DE LA FRANCE DE CHARLES DE GAULLE

LE DISCOURS DE PHNOM PENH (ALLOCUTION DU 1ER SEPTEMBRE 1966)

Ecoute un extrait du Discours du Général de Gaulle à Phnom

Penh . Tu pourras retrouver également le texte intégral. Compréhension de l’oral Quel a été le rôle de la France en In-dochine depuis l’époque coloniale jusqu’à la décolonisation? 1. Quelle est la position de Charles

De Gaulle par rapport à l’intervention américaine?

2. Quelle est la solution proposée?

LA FRANCE QUITTE L’OTAN

Charles de Gaulles « Lettres, notes et carnets », éd. Plon, 1980

Le 1er septembre 1966 le Général de Gaulle intervient à la réunion populaire de Phnom-Penh devant 100 000 personnes. Le général expose ses vues sur le conflit vietnamien, il souligne les responsabilités de la France dans le déclenchement du conflit et envisage un moyen d’y mettre un terme. Prononcée dans un complexe sportif à proximité des frontières du Vietnam, au lendemain de son entretien avec M. Nguyen Thong, délégué général de la République du Nord Vietnam, cette allocu-tion connaît un grand retentissement.

« Cher Monsieur le Président, Notre alliance atlantique achèvera dans trois ans son premier terme. Je tiens à vous dire que la France mesure à quel point la so-lidarité de défense ainsi établie entre quinze peuples libres de l’Occident contribue à assurer leur sécurité, et notamment quel rôle essentiel jouent à cet égard les Etats-Unis. Aussi la France envisage-t-elle dès à présent de rester, le moment venu, partie au traité si-gné à Washington le 4 avril 1949. Cela signifie que, à moins d’événements qui, au cours des trois prochaines années, vien-draient à changer les données fondamentales des rapports entre l’Ouest et l’Est, elle serait en 1969 et plus tard résolue, tout comme aujourd’hui, à combattre aux côtés de ses alliés au cas où l’un d’entre eux serait l’objet d’une agression qui n’aurait pas été pro-voquée. Cependant, la France considère que les changements accomplis ou en voie de l’être depuis 1949 en Europe, en Asie et ailleurs, ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces, ne justifient plus, pour ce qui la concerne, les dispositions d’ordre mili-taire prises après la conclusion de l’alliance, soit en commun sous la forme de conventions multilatérales, soit par accords particuliers entre le gouvernement français et le gouvernement américain. C’est pourquoi la France se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamée par la présence permanente d’éléments militaires alliés, ou par l’utilisation habituelle qui est faite des son ciel, de cesser sa partici-pation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN. »

Doc.2

CONTEXTE

TEXTE

Le 7 mars 1966, le président de la Répu-blique française, le général de Gaulle, adresse à son homologue américain, Lyn-don B. Johnson, une lettre dans laquelle il annonce le retrait de la France des orga-nismes militaires intégrés de l’OTAN, sans attendre une révision possible du traité à l’échéance décennale prévue (1969).

De Gaulle précise que si la forme de l’alliance se trouve ainsi modifiée, le fond de celle-ci n’est pas altéré. Après avoir évoqué les changements intervenus à l’échelle mondiale depuis 1949 et l’évolution de la situation propre de la France, de Gaulle souligne que les disposi-tions militaires prévues dans le traité ne sont plus justifiées.

CONTEXTE

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Doc.3

Pour comprendre le contexte Cherche des informations sur : 9 le président des Etats-Unis Lindon Johnson 9 la politique américaine pendant la Guerre

froide 9 l’OTAN et les alliances atlantiques 9 les circonstances de leur naissance

9 leurs fonctions 9 ce qui a changé depuis 1949 en Europe, en

Asie et ailleurs 9 l’évolution de la situation en France qui

amène le pays à changer les termes de l’alliance en 1966.

NOTRE NUMERO DE TELEPHONE

Caricature de Jean Leffel, parue dans le Canard enchaîné, 1967

Compréhension de texte : doc. 2 et 3 1. A la lumière de ces deux documents, illustre la politique étrangère du général de Gaulle.

Quelle attitude de Gaulle préconise-t-il vis-à-vis de l’OTAN ? 2. Quels sont les arguments que fournit le président Charles de Gaulle pour sortir du commandement uni-

fié de l’OTAN? – Tu peux aussi te rapporter au document 4.

L’Américain: «… Et si un jour vous avez des difficultés, et que vous ayez besoin de nous, souvenez-vous de notre numé-ro de téléphone: 14-18 et 39-45.»

Analyse d’un document iconographique

1. Commente la caricature en insis-tant sur la valeur symbolique des personnages.

2. Pourquoi peut-on dire que l’auteur de la caricature ironise sur la posi-tion du général de Gaulle?

3. Que s’est-il passé en 1914-1918? Et en 1939-1945? Quel a été le rôle des États Unis?

4. Dis en quelques lignes le sort subi par la France pendant ces deux pé-riodes.

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Doc.4

LA REACTION DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

LES RAISONS GAULLISTES DU RETRAIT

Dans le document suivant, le PCF mène une analyse objective, dans le contexte national et international, des raisons qui ont conduit le général de Gaulle à annoncer le retrait de France de l’OTAN.

André Narrittsens, Regard historique et réflexions sur l’OTAN : 2ème partie France/OTAN, 1966, site du Parti Com-muniste Français, section d’Aubervilliers, 29 mars 2009 http://pcfaubervilliers.fr

Plusieurs actes ont précédé la décision du 7 mars 1966. Ainsi en mars 1959 les forces navales françaises de Méditerranée sont soustraites au commandement de l’OTAN et en juin est signifié le refus de stocker sur le territoire national des armes nucléaires étrangères. En janvier 1963, de Gaulle rejette la proposition amé-ricano-britannique de créer une force nucléaire multilatérale dans l’OTAN et menace de quitter l’organisation si celle-ci se réalise en dépit de1 son avis. Dans ce contexte il s’oppose à l’entrée dans le Marché commun de la Grande-Bretagne, jugée trop atlantiste. Le 21 juin 1963, la France décide de retirer ses forces navales de l’Atlantique et de la Manche2 du commandement allié. De Gaulle s’est à de nombreuses reprises expliqué sur les raisons qui, selon lui, militaient pour3 une révision des termes de l’Alliance. Les raisons qui avaient présidé à celle-ci sont modifiées4: les risques d’affrontement Est-Ouest ont décru, l’équilibre nu-cléaire entre les USA et l’URSS a poussé la doctrine militaire améri-caine à évoluer et la stratégie dite de « riposte graduée », désor-mais défendue, ne garantit plus l’Europe d’une intervention améri-caine en cas d’agression atomique5. L’engagement US dans des conflits lointains (Vietnam notamment) peut entraîner, par le sys-tème de l’Alliance, la France dans des guerres qu’elle ne souhaite pas. D’autre part, et c’est sans doute l’argument essentiel, la France s’est économiquement redressée et, dotée de son propre armement nucléaire, elle peut non seulement se défendre toute seule mais faire entendre sa voix au sujet de6 défense de l’Europe. Ceci dit, de Gaulle considère toujours les américains comme des alliés (il a appuyé Kennedy lors de la crise de Cuba), et ne conteste que le principe de l’intégration qui préside à l’organisation mili-taire de l’Alliance. La lettre du 7 mars est particulièrement explicite sur ce point. 1 Malgré… 2 La France décide de retirer du commandement allié ses forces na-vales situées dans l’Atlantique et dans la Manche. 3 En faveur de… 4 Les raisons qui avaient conduit à sa création ont changé. 5 Cette stratégie, désormais défen-due, ne garantit plus une intervention américaine en Europe en cas d’agression atomique. 6 En matière de…

Au lendemain de sa réélection en décembre, le Général an-nonce le 7 mars la décision du retrait au principal intéressé, le président américain Lyndon Johnson : la France, écrit-il, en-tend recouvrer “l’exercice en-tier de sa souveraineté”. Les modalités pratiques sont dé-taillées par le gouvernement français dans deux mémoran-dums adressés les 11 et 29 mars aux autres gouverne-ments de l’Alliance. Tout en restant membre à part entière de l’Alliance, la France se re-tire de la structure militaire intégrée et modifie sa partici-pation à l’OTAN : les forces françaises affectées au com-mandement de l’Organisation cesseront de l’être au 1er juil-let 1966, alors que les forces et les installations militaires pré-sentes en France devront éva-cuer le territoire national avant le 1er avril 1967.

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Doc.5 L’IMPACT POLITIQUE NATIONAL

La suite du document présente les différentes positions et les réactions de la gauche française : tout en partageant la décision prise par le général et au-delà des différences d'opinion sur les questions de principe, l’auteur de ce texte révèle cependant des stratégies opposées.

André Narrittsens, Regard histo-rique et réflexions sur l’OTAN : 2ème partie France/OTAN, 1966, Source : http://pcfaubervilliers.fr

Les initiatives gaullistes dans le domaine de la politique extérieure qui se sont traduites par un certain désengagement de la France de la tutelle amé-ricaine et par une politique de coopération internationale plus réaliste, lui ont fait adopter une position que Maurice Thorez exposait en 1963 dans ces termes : « Si nous nous prononçons résolument contre le pouvoir personnel, nous ne sommes pas a priori contre telle ou telle mesure qui peut lui être dic-tée par une conjoncture qui lui échappe et par le développement des contra-dictions impérialistes à l’intérieur et à l’extérieur. » Le retrait des organismes militaires intégrés de l’OTAN fait partie de ces me-sures. [...] Deux jours après que la décision a été rendue publique, Yves Mo-reau signe un éditorial dans L’Humanité dans lequel il précise que « notre1 position a un caractère fondamentalement différent de celle du pouvoir gaulliste » et rappelle que le PCF a «dès sa création dénoncé le bloc atlan-tique comme une nouvelle Sainte-Alliance réactionnaire, dangereuse pour la paix, néfaste pour notre pays ». Ceci dit la conclusion est sans ambigüité : « quelles que soient les raisons qui ont inspiré la démarche du général de Gaulle, nous l’approuvons puisqu’elle va dans le sens de la coexistence. » [...] Waldeck Rochet, dans le rapport du Comité Central qu’il présente en février 1967 devant le XVIIIe congrès du PCF, confirme ces positions, ajoutant que « le pacte atlantique arrivant à expiration en 1969, nous nous prononçons contre son renouvellement et son aménagement. Nous considérons que d’ici 1969 tout doit être fait pour parvenir à la dissolution des pactes militaires et à leur remplacement par un système de sécurité collective européenne en-globant tous les États de l’Europe, quel que soit leur régime économique et social. » Autant de positions qui seront exposées lors du débat à propos de la motion de censure déposée notamment par le Parti socialiste. La censure2 ne re-cueille que 137 voix (socialistes, rassemblement démocratique, une partie des élus démocrates-chrétiens). Les gaullistes et les républicains indépen-dants ont voté contre, les communistes se sont abstenus. Le clivage intervenu au sein de la « gauche » à l’occasion de ce vote, ex-prime les fortes contradictions qui continuent d’exister entre les partis. Elles signalent un désaccord profond que les discussions engagées six années plus tard pour l’élaboration d’un programme commun de gouvernement ne par-viendront qu’à lever partiellement : le texte du programme commun affir-mera simultanément le principe du respect des alliances et celui du refus de réintégrer l’OTAN. L’union politique de la gauche ne pouvait se traduire que par un compromis. 1 Le point de vue est celui du PCF. 2 La motion de censure.

La décision du 7 mars 1966 fait affleurer la division des partis sur la question de l’indépendance nationale. Socialistes et radicaux, atlantistes par tradition, qui avaient d’abord soutenu le pouvoir de Ve République, combattent la décision gaulliste par une motion de censure et, se situant dé-sormais dans l’opposition, commencent à esquisser quelques rapprochements avec les communistes.

Le Parti communiste, qui s’est opposé dès son début au pouvoir gaulliste, vu d’abord comme un nouveau bonapartisme, puis comme un pouvoir personnel au service des monopoles, sou-tient une orientation de coexistence pacifique. Op-posé à la stratégie nu-cléaire française et ayant toujours combattu l’OTAN, il agit pour mettre fin à la course aux armements, pour un désarmement uni-versel et complet sous con-trôle international.

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Pour comprendre le contexte Dans le doc.4 on fait référence à la position française à l’égard de l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun (voir ci-contre). 9 De quoi s’agit-il ? 9 Que sais tu de la CEE ? 9 Quelle a été la politique de la France à

l’égard du Royaume-Uni et des membres de la CEE sous la présidence du général de Gaulle?

Compréhension de texte : doc. 4 et 5 1. Quelles sont les positions du PCF face au retrait de la France de

l’OTAN? Quelle en est la raison? Pourquoi a-y-il des divergences internes à la gauche?

2. Quel effet la décision du président de Gaulle a-t-elle sur la poli-tique nationale?

3. Dans la première partie du texte sont exposées les stratégies gaullistes en matière de politique extérieure : repère-les et dis dans quelle mesure elles révèlent que le Général agit en fonction d'une vision politique précise et cohérente.

Vers la naissance de la CEE Après 1945, les États de l'Eu-rope de l'Ouest veulent se protéger de la menace sovié-tique et développer leurs économies en s'unissant.

En 1951, création de la CECA : La France, l'Italie, la RFA et les trois pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) décident de créer ensemble une union économique pour la produc-tion du charbon et de l'acier. En 1957, ils signent le Traité de Rome qui fonde la CEE. A l'origine, la CEE comprend 6 pays : l'Allemagne, la France, l'Italie et les trois pays du Be-nelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). Ce traité met en place le Marché commun..

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Doc.1 UNITE 2 DE GAULLE ET L’EUROPE CONFERENCE DE PRESSE DU 15 MAI 1962

Pour écouter un extrait du discours voir la vidéo ici Tu y retrouveras également le texte intégral !

LA BARRIERE

Compréhension de texte : doc. 1 et 2 Mets en relation les deux documents et explique quel rôle le général de Gaulle attribue aux patries et aux États dans la construction de l’Europe. Production écrite Tu es le rédacteur d’un journal de l’époque et tu es chargé d’écrire un article qui portera un titre impé-rieux : « La politique extérieure de la France doit se rendre indépendante des deux Grands ». Sers-toi de tous les documents présentés … Sources http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/accueil/biographie.php http://www.nato.int/cps/fr/natolive/index.htm http://pcfaubervilliers.fr/spip.php?article216 http://www.charles-de-gaulle.org/pages/espace-pedagogique

Lors d'une conférence de presse à L'Elysée, le 15 mai 1962, le géné-ral de Gaulle, pour exprimer son opposition à une Europe suprana-tionale qui effacerait le système d'une Europe des Etats-nations, prononce une de ses "petites phrases" que la postérité a gardées en mémoire.

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Légende: "La barrière". Le 18 mai 1962, réagissant à la conférence de presse du gé-néral de Gaulle, président de la Répu-blique française, le caricaturiste allemand Hartung fustige les conceptions euro-péennes gaullistes favorables à une Eu-rope des États et hostile à toute forme d'in-tégration supranationale. Source : Die Welt. Unabhängige Tageszei-tung. 18.05.1962. Hamburg: Die Welt. Copyright : (c) Hartung

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