L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone,...

22
Collection Brochures Agronomiques Edition 2017 L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. Un partenariat original avec les éleveurs. Jérôme Velin, directeur des ressources et du développement à Danone Algérie. Le partenariat que développe Danone Algérie Djurdjura mérite d'être analysé. Il est source d'inspiration pour d'autres laiteries et même pour d'autres filières agro-alimentaire. Dossier préparé par Djamel BELAID. مهندس زراعي

Transcript of L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone,...

Page 1: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

Collection Brochures Agronomiques

Edition 2017

L'éclatante réussite de Danone –Djurdjura en ALGERIE.

Un partenariat original avec les éleveurs.

Jérôme Velin, directeur des ressources et du développement à Danone Algérie.

Le partenariat que développe Danone Algérie Djurdjura mérite d'être analysé. Ilest source d'inspiration pour d'autres laiteries et même pour d'autres filières

agro-alimentaire.

Dossier préparé par Djamel BELAID.

مهندس زراعي

Page 2: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

ETUDE DE CAS

Coordination verticale dans les filièresagroalimentaires.

Un examen du Programme d’Appui aux Eleveurs de DanoneDjurdjura Algérie.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Working Paper2014-2016

Coordination verticale dans les filièresagroalimentaires : Un examen du Programme

d’Appui aux Eleveurs de Danone Djurdjura Algérie.

Achabou Mohamed Akli, Abrika Belaid http://www.ipag.fr/fr/accueil/la-recherche/publications-WP.html

(Extraits)Cet article examine les conséquences en termes decomplexité managériale et de risques organisationnelsdu modèle de coordination verticale avec les éleveursadopté par Danone en Algérie afin de maîtriser sesapprovisionnements. Des entretiens qualitatifs ont étéconduits auprès de deux responsables de cetteentreprise et de treize agriculteurs. Nos résultatsmontrent que si le mode de coordination adopté permetune amélioration de la qualité du lait fourni ainsiqu’une modernisation des exploitations agricoles, ilexpose néanmoins l’entreprise à un risqued’opportunisme des éleveurs.

III. – RÉSULTATSIII.1. La coordination verticale avec les éleveurs vuepar les responsables de DanoneLes responsables de Danone ont été en premier lieuinterrogés sur les motivations qui ont conduit leurentreprise à mettre en place un programme d’appui auxéleveurs. Nous avons par la suite abordé la question desdifficultés rencontrées avec les éleveurs.III.1.1. Un choix stratégique nécessaire pour DanoneNos entretiens avec les responsablesd’approvisionnement de Danone nous ont permis de

recenser trois objectifs principaux de la mise en placed’une coordination verticale avec les éleveurs.1) L’amélioration de la qualité du lait fourni : cela sefait par l’exercice d’un contrôle sur les conditions deproduction dans les fermes (contrôle de l’alimentationdes vaches et les conditions d’hygiène dans les étables).D’après l’un des responsables « le soutien aux éleveursvise l’amélioration des conditions de production au seindes fermes afin d’assurer un lait de qualité supérieure,respectant les normes internationales en matièred’hygiène et de sécurité alimentaire » (RA1).2) La sécurisation des approvisionnements : Danone estconfrontée à une double problématique sur ce plan :– Difficultés pour s’approvisionner en lait en poudresur le marché international en raison de contraintesadministratives (dédouanement, modalités de paiement)et logistiques (flotte de transport insuffisante pourrépondre à la demande nationale).– Insuffisance de l’approvisionnement sur le marchélocal : mauvaise qualité et irrégularité desapprovisionnements en lait frais ; --non-respect des engagements, notamment en ce quiconcerne l’alimentation des vaches (qualité del’aliment); --dominance de l’informalité dans les paiements(paiement en liquidité), ce qui élimine la traçabilité destransactions.En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sontdans l’obligation de se soumettre aux exigencesimposées dans le cahier des charges.3) Fidéliser les éleveurs : Danone recherche à traversson programme à « fidéliser les producteurs de lait àtravers une stratégie de coopération pérennisée» (RA2).

Sources : Achabou Mohamed Akli, Abrika Belaid.

.

Page 3: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

ELEVEURS

Des éleveurs classés « V.I.P ». Des avantages pour les éleveurs en contrepartie d’obligations.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ III.1.2. Des avantages pour les éleveurs encontrepartie d’obligationsEn intégrant le programme de Danone les éleveurspeuvent bénéficier de plusieurs avantages. Le premierest celui d’un financement pour l’acquisition de 5 à 25génisses. Le montant de ce financement représente 75%du prix d’acquisition, les 25% restants sont à la chargede l’éleveur. Il s’agit d’un crédit sans intérêtremboursable sur 42 mois.Les répondants précisent que « le choix de la race desvaches revient à l’agriculteur, sauf si ce dernier solliciteles services de l’entreprise pour une éventuelleorientation » (RA1). Les éleveurs bénéficientégalement d’autres financements avec les mêmesconditions de prêt (remboursement sur 42 mois sansintérêts) pour l’achat de matériels tels que les cuves etles chariots trieurs.

CONSEILS Ces financements peuvent être accordés aussi pourl’achat des produits d’hygiène et d’un aliment de hautequalité auprès de « la maison des éleveurs 3».

Quatre catégories d'éleveursIl faut noter que Danone assure également desformations gratuites aux éleveurs soit sous forme destages ou d’assistance technique au niveau des étables.En contrepartie de tous ces avantages, les éleveursdoivent se soumettre à plusieurs obligations. Lapremière est celle d’avoir une production journalièresupérieure à 200 litres. À ce propos, Danone distingue4 catégories d’éleveurs :– les « VIP » : éleveurs produisant plus de 500litres/jour ;– les « producteurs clés » : éleveurs produisant entre200 et 500 litres/jour ;– les « DDA 4 Plus » : éleveurs produisant entre 100 et

200 litres/jour ;– les « DDA » : éleveurs produisant moins de 100litres/jour.

Seules les deux premières catégories d’éleveurspeuvent bénéficier de l’avantage de financement degénisses. D’après l’un des responsables interrogés «cette stratégie pousse les éleveurs appartenant auxcatégories 3 et 4 à fournir plus d’efforts pour augmenterleur productivité et atteindre les catégories finançables» (RA1).La deuxième obligation est celle de fournir un laitrépondant à des conditions d’hygiène bien précises. Ils’agit de l’absence de tout antibiotique dans lacomposante chimique du lait, d’une acidité inférieure à16° Dornic et d’un test d’ébullition positif (chauffé à100°). Le taux de protéine et de matière grasse faitégalement l’objet de mesures avecun Milkoscan. Pour encourager les producteurs àfournir un lait de bonne qualité, Danone accorde uneprime d’un Dinar Algérien (DA) pour chaque grammede protéine supplémentaire et de deux Dinars si le tauxde germes est inférieur à 100 000 germes. Danone offreégalement 2 DA aux éleveurs qui acheminent leurproduction à l’usine.

Z O O M Enfin, une subvention de 12 DA par litre est accordéepar l’État aux éleveurs par le biais de Danone.

Sources : Achabou Mohamed Akli, Abrika Belaid.

.

Page 4: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

PROGRAMME

Des améliorations et des difficultés. Le programme d’appui aux éleveurs permet à Danone d’obtenir

des résultats satisfaisants._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Le programme d’appui aux éleveurs permet à Danoned’obtenir des résultats satisfaisants.

Utiliser des matières grasses naturellesSelon ses responsables, il permet à l’entreprise de «dégager des gains sur les coûts de la matière premièreet de s’assurer de la qualité de cette dernière enexerçant un contrôle sur les conditions d’hygiène dansles étables » (RA2). De plus, l’utilisation de matièresgrasses naturelles à la place des concentrés industrielsassure une montée rapide du produit Danone sur lemarché local en mettant en confiance leconsommateur : « l’utilisation de matières grassesnaturelles permet de mettre en confiance leconsommateur qui se montre de plus en plus méfiantvis-à-vis des produits importés » (RA1).Toutefois, malgré les efforts consentis par Danone,l’entreprise rencontre quelques difficultés.

Des fermes, souvent de petite tailleLa première concerne le nombre élevé de fermes,souvent de petite taille, rendant difficile le suivitechnique et la collecte du lait. Cette diversité impliqueégalement une variation importante dans la qualité dulait. Le responsable de Danone regrette ainsi «l’absence d’une ferme modèle dans la Willaya de TiziOuzou contrairement aux willayas de Bordj BouArreridj, Constantine, Oran, Ain-Temouchent où ontrouve de grandes exploitations avec un nombreimportant de vaches… les grandes exploitations neposent pas de problèmes, d’ailleurs elles rentrentdirectement en contrat avec nous » (RA2).

Une productivité non satisfaisanteLa deuxième difficulté concerne l’incapacité decertains éleveurs financés à atteindre des niveaux deproduction satisfaisants : « les premiers éleveurs qui ontbénéficié du soutien de Danone ont rencontré desdifficultés importantes pour atteindre une productivitésuffisante (200 litres par jour) et ont terminé par sedésister, c’est pourquoi nous avons pris des mesuresimportantes » (RA1). En effet, l’attribution d’unfinancement est aujourd’hui précédée d’une périoded’essai de trois mois, l’objectif étant -« d’évaluer la régularité des agriculteurs ;

-de mesurer leurs potentialités ; -d’assurer une fidélisation envers Danone ; -de tester la qualité du lait » (RA2).

Une période d'essaiCette période d’essai peut être réduite si l’entrepriseconstate rapidement que l’éleveur présente un potentielintéressant. Une fois les financements accordés, leséleveurs disposent d’un délai de six mois après laréception des vaches pour commencer leremboursement de leur prêt. Pour garantir leremboursement, Danone conditionne désormaisl’attribution des financements à une hypothèque de 3ans. Seuls les biens immobiliers (terrains, immeubles)sont acceptés pour cette hypothèque.

REPERES En cas de contentieux, Danone préfère opter pour unegestion graduelle afin d’éviter les poursuites judiciairese²t sauvegarder ainsi son image de marque. Un choixqui semble apporter des résultats satisfaisants «l’ensemble des éleveurs finissent par rembourser latotalité des financements reçus de peur de perdre leursbiens hypothéqués » (RA2).

Fidéliser les éleveursMais au-delà de l’enjeu du remboursement des prêts parles éleveurs, c’est la question de leur fidélisation quiinquiète les responsables interrogés. Ils considèrent queleur entreprise « fait face à la concurrence déloyale desautres producteurs laitiers (Soummam, ORLAC, Tifralait, Paturage, Tassita, Le fermier…) qui, grâce à leursfaibles exigences en termes de qualité, arrivent à attirerdes éleveurs qui travaillaient habituellement avecDanone » (RA1).

Z O O M Enfin, les responsables interrogés ont soulevé lemanque de professionnalisme de certains éleveurs quipratiquent le mouillage ou fournissent un lait fermentéou contenant des antibiotiques.

Sources : Achabou Mohamed Akli, Abrika Belaid.

.

Page 5: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

TEMOIGNAGES

La coordination verticale vue par leséleveurs.

« Le sérieux, la régularité et l’assistance des équipes de Danonenous aident énormément ».

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Nos entretiens avec les éleveurs nous ont permis deconstater qu’ils travaillent exclusivement avec Danone(13/13). En effet, hormis quelques litres utilisés pour laconsommation personnelle, le reste de la production estdestiné à Danone. Ce choix est soit dicté par desobligations contractuelles (éleveurs ayant bénéficié dufinancement de Danone) ou tout simplement un choixpar défaut (éleveurs non financés par Danone) : « jetravaille exclusivement avec Danone car c’est la seulequi vient collecter le lait à Adekar » (éleveur 12), «c’est le seul collecteur dans la région, pas le choix »(éleveur 13).Il faut noter que dix éleveurs sur les treize interrogésexercent au moins une activité supplémentaire pourcompléter leurs revenus :-« je fais du transport avec mon tracteur pour arrondirles fins de mois, en plus des plantations pour les vachessur un terrain de 3 hectares » (éleveur 10) ; -« je fais de la production de fruits et légumes enfonction des saisons et des années, et une partie del’aliment et des fourrages » (éleveur 2).

Ils font également intervenir des membres de leurfamille pour des raisons économiques; très peu fontainsi appel à des salariés déclarés.

III.2.1. Les éleveurs intégrés dans le programme deDanone : entre un sentiment de suivi de qualité etd’un prix inéquitableParmi les éleveurs interrogés, six ont intégré leprogramme d’appui aux éleveurs de Danone. Ilsjustifient ce choix par les bénéfices obtenus en termesde financement de matériel laitier, de cheptel,d’aliment, ou d’orientations, etc. Ils précisentnéanmoins que l’obtention de ces avantages estassociée à des exigences importantes : -« l’hypothèque, l’engagement à payer, cahier descharges … avec un risque de perdre » (éleveur 6), -« donner des garanties de remboursement, de vendreexclusivement à Danone et l’adoption de nouvellesnormes de qualité » (éleveur 4), -« de nouvelles habitudes devaient être acquises avec laformalisation de l’activité, alors que d’habitude c’estune gestion au jour le jour » (éleveur 2).

Des difficultés considérées comme surmontablesCes difficultés sont considérées par les répondants (5/6)comme surmontables surtout avec le soutien deDanone, « surmontables par rapport aux moyens offertspar Danone » (éleveur 1), « grâce à l’assistance et lesuivi de Danone nous arrivons à les surmonter»(éleveur 2), « le sérieux, la régularité et l’assistance deséquipes de Danone nous aident énormément » (éleveur5) et les facilités accordées « des différés deremboursement lors de la baisse de la production et lefinancement de l’aliment » (éleveur 3).

Les prix proposés par Danone restent insuffisantsLes éleveurs s’accordent en revanche sur le fait que lesprix proposés par Danone restent insuffisants au regarddes efforts demandés : « le prix proposé demeureinsuffisant car nous mobilisons nos énergies enpermanence » (éleveur 5), « l’effort demandé est plusimportant, ce n’est pas facile de réaliser la qualitédemandée » (éleveur 3), « les salaires ont augmentépartout, l’inflation, les prix ont tous augmenté sauf lelait qui est fixé par les pouvoirs publics » (éleveur 6).

Collaboration avec Danone et indépendanceConcernant les conséquences de la collaboration avecDanone sur leur indépendance, les avis des éleveurssont partagés. Si certains (3/6) considèrent que celle-cin’est pas remise en cause, d’autres (3/6) relativisent etsoulignent une « perte d’indépendance lors de lapériode de remboursement du prêt, elle s’arrête dès quecelle-ci se termine » (éleveur 2) et qu’ « une certainedépendance existe dans les relations de travail »(éleveur 3). Cela ne semble pas avoir de conséquencessur leur volonté de rester fidèles à Danone : « je suisreconnaissant et je resterai fidèle à Danone » (éleveur5).

Une collaboration très bénéfique (apprentissage)Ils considèrent leur collaboration avec cette entreprisecomme très bénéfique, particulièrement en termesd’apprentissage :-«cela me permet d’aller vers le professionnalisme demon exploitation » (éleveur 1) ;

Page 6: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

-«nous avons changé notre culture et pratique d’élevagepour répondre au cahier des charges, la qualité,l’hygiène, l’alimentation… » (éleveur 3), -«nous voulons bien tirer profit des avantages de lafirme avec l’introduction de nouvelles techniques deproduction pour améliorer notre rendement » (éleveur

2), -«c’est une nouvelle culture et approche, rapportqualitatif et quantitatif, il y a une forme deprofessionnalisation et une meilleure maîtrise del’activité de l’élevage » (éleveur 5).

Sources : Achabou Mohamed Akli, Abrika Belaid.

Page 7: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

TEMOIGNAGES

Les éleveurs non intégrés dans leprogramme de Danone:

...entre incapacité à répondre aux exigences et opportunisme._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Cinq éleveurs parmi les treize interrogés n’ont pasintégré le programme d’appui aux éleveurs de Danone,tandis que deux autres ont préféré sortir de ceprogramme pour des raisons que nous évoquerons plusloin.

Non intégration dans le programme par incapacité àrépondre aux exigencesLes éleveurs 9, 10 et 11 expliquent leur non intégrationdans le programme de Danone par leur incapacité àrépondre aux exigences demandées : « nous respectonsdifficilement les exigences de Danone, nous travaillons16h par jour et c’est juste juste, nous sommes dépassés» (éleveur 11), « elles sont difficiles, il faut des normespour améliorer la qualité du lait » (éleveur 9). De plus,ils considèrent que les prix proposés sont peurémunérateurs, voire non équitables « le prix qu’onnous propose n’est pas intéressant » (éleveur 10), « jene vois pas d’équité, les prix sont dérisoires au regarddes efforts fournis et des risques pris » (éleveur 11).

Poursuivre la collaboration avec DanoneMalgré ces insuffisances, les trois éleveurs déclarentvouloir poursuivre leur collaboration avec Danone etintégrer son programme pour bénéficier de l’expertisede cette entreprise : -«l’instruction des managers, l’expérience et la qualitéde la gestion dans ce domaine sont supérieurs chezDanone. Elle donne l’avantage de faire des projetsfuturs » (éleveur 10), -«bénéficier de l’expérience acquise, la maîtrise dudomaine et la compétence du partenaire Danone quidispose d’un capital expérience et d’un savoir-faireinnovant au plan international » (éleveur 11), -«améliorer la méthode de production, bénéficier desstages de formation » (éleveur 9).

Deux n’ont pas intégré le programmeLes deux autres éleveurs (12 et 13) qui n’ont pas

intégré le programme de Danone nous ont expliqué leurchoix par une volonté de garder leur indépendance :-«contrôle permanent, dépendance, obligation derembourser, je ne veux dépendre de personne, je suislibre ainsi, je ne cherche pas à m’enrichir, surtout je neveux pas recevoir d’ordre ou de pression, ni mêmeaccepter le chantage en hypothéquant mon terrain »(éleveur 13), -« aucune de mes vaches n’est financée par Danone ; jerefuse d’être esclave de Danone, je refuse le chantaged’une dépendance par obligation » (éleveur 12).

Deux éleveurs ont quitté le programme DanoneEnfin, deux éleveurs (7 et 8) ont préféré quitter leprogramme de Danone pour rejoindre les concurrents :-« j’ai mis fin à ma collaboration avec Danone pourtravailler avec Amioud qui propose un prix plusintéressant. J’ai aussi quitté Danone par rapport àl’éloignement, l’isolement ; sinon, je n’ai aucun autreproblème, j’ai d’ailleurs tout remboursé après mondépart » (éleveur 7), -« Danone n’offre pas un prix conséquent au regard dela qualité qu’elle exige de nous. J’ai donc négocié avecSoummam, cette dernière a d’ailleurs payé la redevancerestante à Danone » (éleveur 8).

Danone nous a permis de moderniser notre matérielLes deux éleveurs nous ont précisé que le prix est leseul motif qui a motivé leur choix, autrement ils jugentleur collaboration avec Danone très bénéfique : -« Elle nous a permis de moderniser notre matériel deproduction. Nous avons modifié nos méthodes etprocédés de production » (éleveur 7), -« nous avons bénéficié de l’expertise internationale deDanone pour améliorer la qualité du lait, lamodernisation des techniques et des équipements deproduction » (éleveur 8).

..

Page 8: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

INTERVIEW

Jérôme Velin, directeur des ressourceset du développement à Danone Algérie .

Nous avons réalisé un partenariat innovant avec les éleveurs_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Actualité Algérie

Jérôme Velin, directeur des ressources et dudéveloppement à Danone Algérie au quotidien Le

Maghreb « Nous avons réalisé un partenariatinnovant avec les éleveurs »

Avec une volonté de participer activement audéveloppement de la production laitière algérienne dequalité, Danone Algérie propose, de façon exclusive,tout un programme d'aide aux producteurs algériens.Ainsi, le lait est payé à 30 DA le litre comme prix debase, plus une prime à la protéine de 0, 4 à 0,8 DA pourtout gramme supérieur à 31 grammes par litre avec uneprime de saisonnalité de 0, 5 DA (entre août etdécembre) pour les VIP et les producteurs clés. Parailleurs, une autre forme d'aide à la production de laitde vache en Algérie est octroyée à la qualitébactériologique du lait, allant jusqu'à 1, 5 et 2 DA parlitre pour un lait à moins de 100 000 germes par litre,selon M Jérôme Velin, directeur des ressources et dudéveloppement chez Danone Djurdjura Algérie, quenous avons rencontré en marge du Forum économiquealgéro-français qui s'est déroulé à Alger les 30 et 31maidernier. Il nous a également informé d'une autre formede soutien portant sur la promotion de la productiond'aliments pour vache laitière. C'est un accord signéavec plusieurs fournisseurs d'aliments qui bénéficientainsi d'une subvention à hauteur de 10 %. M. JérômeVelin s'est également étalé sur d'autres questions de lafilière lait en Algérie…

Le Maghreb : Quels sont les objectifs que poursuitDanone Djurdjura ?M. Jérôme Velin. Notre métier est de fabriquer demeilleurs produits laitiers en Algérie. Dans ce cadre,nous considérons qu'avoir une collecte de lait dans debonnes conditions est un élément, clé pour avoir desproduits dérivés de bonne qualité. Aujourd'hui,seulement 35 % de collecte de lait permettent desubvenir à nos besoins. Le reste provient desimportations de lait en poudre. Nous produisons 100000 tonnes de produits laitiers par an. Nous avonsbesoin de développer davantage notre collecte de lait enqualité mais aussi en quantité. Quels sont les projets de Danone Algérie en cours de

réalisation ?Aujourd'hui, nous sommes en train de développer lafilière de collecte de lait d'une façon pérenne et avancerde plus en vite, soit une hausse de, 20 % par an. Maispour l'instant nous sommes toujours à 35 % de collectede nos besoins. Dans les autres pays dans lesquels onopère, la collecte représente 90 % environ. Donc, nousavons hâte d'avancer encore plus vite dans la collectede lait en Algérie. Nous avons, dans ce sens, unprogramme de partenariat qui nous permetd'accompagner nos producteurs de lait, aussi bien dansle cadre de la collecte que dans celui desinvestissements, puisqu'on finance des génisses et deséquipements. Nous négocions aussi pour eux desproduits d'alimentation animale ou d'hygiène quipermettent de développer des élevages et la filière laitdans de bonnes conditions.

Quels sont vos projets pour les années à venir ?Nous sommes en Algérie pour un travail de longuehaleine. Le développement de la filière lait se fait dansla durée. Nous développons tout un programmed'accompagnement et de formation des éleveurs depuisplusieurs années. Notre souhait est d'accélérer ceprogramme au cours des mois prochains. Nouscherchons toujours des moyens qui permettentd'améliorer la collecte de lait et les conditions d'élevagede vaches. Danone Djurdjura Algérie fait partie ducolloque Innovation présent à ce forum algéro-français.Nous sommes aussi dans un cadre de partenariat avecnos éleveurs algériens. Nous avons présenté dans lecadre de ce forum une communication sur cepartenariat innovant.

Quelles sont les grandes lignes de ce partenariatinnovant ?Au départ, il y avait un contrat de collecte entre nous etles éleveurs. C'est-à-dire qu'on collecte du lait dans lecadre d'une relation commerciale. L'innovation résidedans le fait que le partenariat n'est pas seulementcommercial, mais un vrai partenariat, c'est-à-dire unpartage des risques et des gains. Ce dont les éleveursont besoin, c'est surtout de formation et d'assistance.Pour leur développement, ils ont besoin d'avoir uneactivité pérenne et rentable. C'est dans ce cadre là,donc, qu'on cherche à renforcer notre partenariat de

Page 9: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

façon à développer encore plus notre aide financière. Ily a un contrat de financement de génisses etd'équipements d'élevages. On négocie aussi avec euxles prix d'aliments de bétail ainsi que des produitsd'hygiène ; de façon à ce que l'on mène une exploitationrentable afin d'atteindre les normes internationales.Nous avons ainsi des échanges permanents avec nospartenaires de sorte à pouvoir se développer ensemble,dans le cadre de ce partenariat innovant. Nous allons,ainsi, étendre nos activités laitières en faisant agir noteréseau Danone international.

Combien y a-t-il d'éleveurs ?Actuellement nous avons recensé 900 éleveurs chez quinous collectons notre lait de vache. Ils sont repartis surl'ensemble du territoire national et le plus grand nombred'entre eux est situé proche de notre usine. Il s'agit defaire en sorte de répondre à nos besoins. Néanmoins,nous avons reparti nos différents éleveurs selon levolume de la production et de la qualité du lait produit.Nous avons environ 20 partenaires privilégiés quiconstituent 20% de notre collecte. Il y aussi 60 éleveursque nous qualifions de partenaires clés qui arrivent à

collecter 40 % de notre collecte. Un autre réseau decollecte est garanti par 800 éleveurs. Nous ne pouvonspas négliger ces 800 éleveurs que nous allonsaccompagner. Vous vous imaginez le degré dedialogue et de la relation fine que nous pouvons avoiravec nos partenaires privilégiés. Notre but est donc dedévelopper une relation permanente avec les 900éleveurs. Faut-il rappeler que le ministère del'Agriculture affiche une volonté manifeste dedévelopper la filière lait. Il y a, dans ce sens, un certainnombre d'actions menées. Je pense qu'il faut créer uncadre commercial de sorte que les éleveurs qui veulentse développer puissent faire la collecte sereinement entermes, notamment, d'accès aux financements rapides.Il faut trouver un cadre administratif plus favorabledans le sens, surtout, de l'accès à la terre qui bloqueactuellement. Et il est fondamental de développer lafilière fourragère en Algérie.

Meziane Atmani.LE MAGHREB 06 06 2011

.

.

Page 10: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

INTERVIEW

F. Lacombe: Danone 2ème acteur. 1200 collaborateurs, un réseau de 1500 fermiers sur 17 wilayas._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Interview exclusive de François Lacombe, DG de

Danone Algérie, pour la revue Binatna [ar] Après 15 années de présence en Algérie, quel bilanfaites-vous ?Très positif. Danone, associé à la famille Battouche,s’est installé en Algérie dans la gamme des produitslaitiers frais en 2001, en créant Danone DjurdjuraAlgérie.Nous sommes aujourd’hui le deuxième acteur de cettecatégorie sur le marché local avec 30% de parts demarché. Nous produisons 100% de nos produitslocalement dans nos usines d’Akbou et de Blida.Nous hébergeons 1200 collaborateurs et avonsdéveloppé un réseau de 1500 fermiers sur 17 wilayaspour la collecte de lait. Nos partenaires de distributionemploient environ 1000 personnes. Cela représente unécosystème de 5000 à 6000 personnes travaillant pourDanone.Je rajouterais que nous avons investi, sur les 3 dernièresannées, 110 millions d’euros. Investissements que l’ondoit considérer comme un gage de confiance en notreavenir ici.

Pouvez-vous nous décrire votre stratégied’approvisionnement en lait frais local ?

Nous estimons qu’il faut renforcer notre collecte enadoptant une approche sociale, en fonction de la taillede chaque exploita-tion. Nous avons créé des domainesde développement des compétences pour permettre àl’éleveur de disposer des outils et des fonds nécessairesau développement de son activité.Plus en amont, nous travaillons en partenariat avec descéréaliers et des chercheurs sur la réduction des coûtsimputés à l’alimentation du bétail, en remplaçant lesadditifs alimentaires importés par une avoine localepluviale. Nous avons des projets pilotes trèsprometteurs dont les premiers résultats indiquent uneréduction de coûts de 40% et une amélioration desrevenus des fermiers de 70%.

Quels sont vos projets sociétaux en Algérie ?Danone développe deux principaux projets sociaux enAlgérie : H’lib Dzaïr et Danone Nations Cup.Nous nous sommes interrogés sur la meilleure façon de

structurer la filière laitière, d’améliorer les revenus dufermier et d’assurer par conséquent la fourniture de lait.Dans ce but, nous avons monté le projet H’lib Dzaïr, unprojet sociétal co-financé par le fonds Danone «écosystème ». Ce fonds, doté d’une enveloppe de 100millions d’euros pour structurer des filières amont ouaval dans le monde entier, en plus de contribuerfinancièrement aux initiatives, s’assure que les projetsaient un fort impact social et environnemental ainsiqu’une pérennité financière. A terme, ce projet avocation à se transformer en système d’économiesociale pérenne.Quant à la Danone Nations Cup, elle répond au souhaitde Danone de promouvoir auprès des jeunes nosvaleurs fondatrices : la santé, une bonne hygiène de vie,la famille. Pour cela, nous organisons en Algérie ungrand tournoi sportif auquel participent 100.000enfants. Les meilleurs joueurs représentent leur pays autournoi mondial. En octobre dernier, la finale a eu lieuau stade de France à Paris. J’y étais en compagnied’enfants vainqueurs du tournoi algérien originaires deChlef. Je peux vous garantir qu’il y avait beaucoupd’émotion et de fierté !

Quels sont vos projets et perspectives pour lesannées à venir en l’Algérie ?Nous co-construisons notre futur avec et autour de lafamille algérienne, la santé et l’alimentation. Nous nousintéressons à la sociologie de l’alimentation en Algérieet travaillons notre innovation en ce sens : commentaméliorer nos produits de façon à apporter aux famillesplus de plaisir associé à une notion d’équilibrealimentaire et de qualité.Nous sommes convaincus que par cette approche trèscentrée sur les familles et les pratiques locales,combinée à l’expérience de Danone dans le domaine dela recherche et du développement, la qualité et laconstruction de marques, les perspectives pour lesannées à venir sont très positives.

publié le 27/06/201. https://dz.ambafrance.org/Interview-exclusive-de-Francois-Lacombe-DG-de-Danone-Algerie-pour-le-revue.

.

Page 11: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

APPUI TECHNIQUE

Plan d'action en faveur des éleveurs. 40 techniciens sont mobilisés afin d’apporter un appui en

apportant un accompagnement technique_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Danone va investir dans l'élevage

15 avril 2017

« Danone Djurdjura Algérie » ambitionne d’investirdans l’élevage. Un projet dans ce sens est au stade dela réflexion. «Nous sommes en train de travailler surdes projets mais pour l’instant rien n’est encore ficeléni matérialisé. Dans un avenir proche, nous pourronsnous positionner par rapport à cette question ».

C'est ce qu' a affirmé, hier, son responsable de lacommunication M. Zakaria Sayeh, en marge dulancement de la plateforme Nour Dar.

Danone Algérie s’engage pleinement dans ledéveloppement de la filière lait à travers lerenforcement du taux d’intégration du lait cru dans saproduction.

Partenaire de 1500 éleveursActuellement, Danone Algérie est partenaire avec 1500éleveurs avec lesquels des conventions ont été signéespour l’achat exclusif du lait cru couvrant « 60% desbesoins de production de l’entreprise» a indiqué sonresponsable de la communication M. Zakaria Sayeh.

40 techniciens mobilisésUn plan d’action est initié au profit des éleveurs pourqui plus de 40 techniciens sont mobilisés afind’apporter leur appui en apportant un accompagnementtechnique et prodiguant des conseils pratiques pourpermettre aux éleveurs d’augmenter leur productivité etd’améliorer la qualité.

Wassila Ould Hamouda

.

Page 12: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

TUNISIE

Danone booste la production laitière. Aujourd’hui, notre pays est autosuffisant en lait.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Tunisie, Danone booste la production laitière14/03/2017 Antoine Hervé

Réception du lait dans l’un des 240 centres de collectede Danone en Tunisie. Photo : Antoine Hervé

En instaurant des primes à la qualité, l’industrielfrançais participe au développement de la productionlaitière dans un pays au climat hostile à l’élevage desbovins. Reportage.

«Mais c’est Noël ! » Mohamed Ali Touzri, acheteurlait chez Délice Danone à Tunis, raconte comment seséleveurs ont découvert leur première prime à la qualité.« Certains ont touché jusqu’à 2 500 dinars », expliquel’ex-pilote de ligne reconvertit,responsable du programme Evolution, de la joint-venture franco-tunisienne. Annexées sur le taux dematières grasses et le nombre de germes par litre, cesprimes concernent, pour l’heure, une cinquantaine degros producteurs sur les 10 000 éleveurs laitiers quecompte le pays.

Mohamed Ali Touzri, acheteur lait chez Délice Danone.Photo : Antoine Hervé

Des stocks stratégiquesAdel Drira, directeur des achats : « Aujourd’hui, notrepays est autosuffisant en lait ». Photo : Antoine hervé

Le groupe Danone a participé, avec quelques autresindustriels laitiers, dont le Français Bongrain, aurenouveau de la filière laitière en Tunisie ces vingtdernières années. «Aujourd’hui, notre pays estautosuffisant en lait, ce qui est rare au Maghreb,commente Adel Drira, le directeur des achats deDanone Tunisie. Nous exportons même vers la Libye. »La Tunisie a interdit d’importer de la poudre de laitdepuis le début des années 2000. Cela alors que le laitrégénéré est encore très répandu dans la région,notamment en Algérie. Reste que, pour réguler sonstock, la Tunisie s’est dotée de sa propre tour deséchage de lait, d’une capacité de 150 000 litres/jour.L’État a aussi constitué des stocks stratégiques : 68millions de litres de lait UHT l’an dernier pour faireface notamment au pic de consommation du Ramadan.

La Tunisie s’est dotée de sa propre

tour de séchage de lait.

120 000 personnes dans les zones ruralesIbrahim Mejri, 51 ans, est éleveur à Sidi Thabet, aunord-ouest de Tunis. Il perçoit 0,736 dinar tunisien(DT) par litre de lait. Ibrahim a calculé qu’il lui faudrait« 0,85 DT/litre pour couvrir ses chargesd’alimentation ». À côté de lui, Mohamed Ali Touzricommente : « Ce prix de 0,736 dinar est fixé par l’État.C’est un bon prix ! Il a permis de fixer 120 000personnes dans les zones rurales ». Au détail, le litre delait est subventionné par l’État, comme la baguette depain. Résultat : la consommation est passée de 80 à 120litres par habitant en moins de vingt ans en Tunisie.

La Tunisie a interdit d’importer de lapoudre de lait depuis le début des

années 2000.

Ibrahim Mejri dans son exploitation laitière à SidiThabet, au nord-ouest de Tunis. Photo : Antoine Hervé

Deux des trois vaches d’Ibrahim - une holstein et unebrown suisse – viennent d’Allemagne.

Un programme destiné aux éleveurs demoins de vingt vaches« L’amélioration génétique fait partie de lamodernisation du cheptel au même titre que les culturesfourragères ou l’hygiène de traite », explique ImenCherif, jeune conseillère agricole du programme MilkyWay. Ce programme est destiné aux éleveurs de moinsde vingt vaches, soit 98 % des producteurs du pays.Huit élevages sur dix comptent même moins de cinqvaches.

L'avénement du froid dans lesexploitationsLe climat tunisien – fortes températures et faibles pluies– limite les périodes de pâturage. « Une vache souffre àpartir de 25 °C, c’est-à-dire ici de mai à novembre,explique Mohamed. Il faut souvent nourrir les bêtes aufourrage et au concentré, principalement avec du maïset du soja. Cela coûte cher ! » Sans compter qu’avec lasécheresse, le prix du foin et de la paille a doublé.

Page 13: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

Le programme Evolution est consacré aux « gros »éleveurs, soit une vingtaine d’exploitations publiquesou privées. « La plus grosse ferme produit 28 000 litrespar jour », sourit Mohamed. « Depuis 2013, nous avonsdispensé 14 000 heures de formation technico-économique à un millier d’éleveurs, explique MyriamAmri, coordinatrice du projet. Cela portait surnotamment :-l’hygiène de traite, -l’alimentation des animaux, -la conception des bâtiments d’élevage,-la gestion de la dette ».

Le lait commence à être payé à la qualité en Tunisie.Photo : Antoine Hervé

Installer plus de froid à la fermeAbdessalem Gargouri est gérant d’un des 240 centresde collecte de lait mis en place dans le pays par DéliceDanone. À ce titre, il a participé à l’avènement du froiddans les exploitations. « L’objectif est d’installer plus

de froid à la ferme, explique-t-il. Il s’agit d’améliorerla traçabilité et de généraliser les primes à la qualité.Mais il faudra encore quelques années pour le faire ».

Zoom : microcrédits et transformationAlors qu’il n’y avait quasiment que des moutons et deschèvres en Tunisie jusque dans les années 1970, l’États’est emparé du problème et a encouragé la productionde vaches laitières. Cela en facilitant notamment l’accèsà des microcrédits. Il a aussi permis la création d’unequarantaine d’usines de transformation du lait. Celles-cioffrent aujourd’hui une capacité de transformation deprès de 40 millions de litres. Un luxe car la productionréelle ne dépasse guère 1 à 2,5 Ml par jour selon lasaison.

https://www.afrique-agriculture.org/articles/filieres/danone-booste-la-production-laitiere

nb : titres et sous-titres de la Rédaction.

.

Page 14: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

TUNISIE

Délice Danone au secours des éleveurstunisiens.

Un développement exemplaire._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Webmanagercenter

Délice Danone au secours des éleveurs tunisiens11 janvier 2017

Dans une démarche approfondissant la responsabilitésociale et la prise en compte des préoccupations despetits et moyens éleveurs (1), et dans le soucid’améliorer leur productivité et la qualité du lait, DéliceDanone, acteur majeur de la filière lait s’est engagédans une voie inédite en mettant en place desdynamiques de développement en faveur des petits etmoyens producteurs laitiers et a décidé de miser surl’innovation, en allant en amont à leur rencontre.L’objectif étant de revaloriser leur métier en leurapportant un savoir-faire enrichissant à travers tout unprojet aux dimensions professionnelles et sociales.

Et c’est en comptant sur une équipe jeune et dynamiquede formateurs, techniciens et ingénieurs, que DéliceDanone est parti sur le terrain à la rencontre des petitset moyens éleveurs qui souffrent aujourd’hui d’uncontexte difficile causé par plusieurs facteurs dontparticulièrement la non maîtrise des techniquesd’élevage et du manque d’encadrement. En résulte alorsune faible production, un lait d’une qualité moyenne etsurtout des revenus très bas face à des chargesalimentaires toujours élevées, ceci sans parler desdifficultés de collecte du lait.

Ce contexte défavorable au développement du métierde producteur laitier, Délice Danone, dans uneapproche responsable, a décidé de contribuer à lecombattre en mettant en place depuis 2013 une stratégiebien structurée en vue d’apporter des solutionspérennes à cette situation. C’est ainsi que naquirent lesprojets “Hlibna” destiné aux petits éleveurs, et “Projetévolution” pour les moyens éleveurs.

Projet Hlibna : 1500 éleveurs formésDémarche multipartenariale, initiée par Délice Danone,Taysir et Danone Ecosystème depuis 2013 dans le cadred’un programme de développement du petit éleveur, leprojet Hlibna cible essentiellement 5 zones: Le Kef,Sidi Thabet, Menzel Temime, Morneg/Boumhel etJendouba.

Grâce à des sessions de formation, d’encadrementterrain et au savoir-faire des conseillers technique deTaysir, le projet a permis d’améliorer le revenu despetits éleveurs, d’assurer des conditions d’élevage avecun accès plus facile aux services et aux financements,de permettre une meilleure maîtrise de l’hygiène et dela production d’un lait de bonne qualité doublée d’unebonne conservation. Hlibna a également permis auxéleveurs d’augmenter leur cheptel via l’importation de200 génisses pleines.

Résultat: avec ce procédé, et grâce à la création de lieuxd’échanges et des synergies autour des centres decollecte et des mini-tanks permettant le refroidissementdu lait (2), plus aucune goutte de lait ne se perd ! Mieuxencore, Délice Danone assure aux éleveursl’écoulement de la totalité de leurs productions de lait.

En outre, “Hlibna“, qui a touché à ce jour 1500 éleveurset qui vise à en toucher 5000 d’ici 2020, a sauvé unnombre de jeunes du chômage en leur assurant unrevenu stable et leur évitant l’exode rural.

D’ailleurs, il n’a pas fallu longtemps pour que lesrépercussions positives du projet se fassent sentir. Aubout de deux ans seulement, l’on a noté une netteamélioration des quantités de lait produites (+60%), desvolumes chez les centres de collecte de lait (+25%)ainsi qu’un élargissement du cheptel (+10%), d’où unaccroissement de rentabilité et une marge positive pourles éleveurs.

Cette amélioration sensible, on la doit aussi en partie àHamdi Meddeb. Le PDG du groupe agro-alimentaireDélice Danone a tenu à contribuer personnellement enmettant à la disposition des groupements d’éleveurs120 mini-tanks collectifs d’une capacité de 1000 litrespar tank, ce qui a permis de mettre en place le froid à laferme pour préserver la qualité du lait.

Autre organisme qui a aidé à la mise en place de“Hlibna“: le Fonds Danone pour l’écosystème. Cefonds mis en place par Danone, en collaboration avecdes ONG locales, vient en aide aux projets dedéveloppement dans les pays les moins avancés. Sonambition est de soutenir les petites entreprises, de créer

Page 15: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

des emplois et des programmes de réinsertion pour leschômeurs.

L’Agence Française de Développement et l’UnionEuropéenne ont également soutenu financièrementdepuis le début cette initiative sociale et solidaire enfaveur des petits exploitants agricoles.

D’un autre côté et afin de faire évoluer l’activité despetits éleveurs, Taysir a permis le financement de 133éleveurs en les faisant bénéficier de microcréditspouvant aller jusqu’à 20000 dt, pouvant financer touttype de besoins (investissements, stocks, trésorerie…)

“Projet évolution”: 40 fermes touchéesCe projet, qui touche aujourd’hui 40 fermes situéesessentiellement à Siliana et ambitionne d’arriver à 150d’ici 2020, cible les moyens éleveurs et les aide à créerdes projets viables. Il s’agit de zones à fort potentield’élevage, mais malheureusement sous exploitées oùl’on rencontre des producteurs laitiers moyens dont lesavoir faire est insuffisant, d’où un besoin d’appuitechnique et financier pour créer leurs projets.

Grâce à des sessions de formation, d’encadrement, debenchmarking, et toute la logistique qui l’accompagne(rassurer l’éleveur quant à la vente de son lait par uncontrat à long terme, mise en place d’un plan de

développement de la ferme, optimisation de lagestion…), ces 40 fermes évolutions ont pu produire2,55 millions de litres pour l’année 2016 avec unemoyenne de 8 mille litres par jour en décembre 2016.La grande nouveauté est que désormais le lait, très bienconservé grâce aux tanks à laits mis à la dispositiondes éleveurs, est produit avec une qualité nettementsupérieure.

Naturellement, “Projet évolution” a pu créer unequarantaine d’emplois fixes grâce à lacontractualisation de la relation entre le producteur(l’éleveur) et l’acheteur (STIAL), l’amélioration desniveaux de vie, la création d’éleveurs de profession.Sans compter la création d’une dynamique positivedans le secteur de l’élevage et la fixation des jeunes surleur terroir.

A travers toutes ces actions entreprises dans le secteurde l’élevage, Délice Danone signe son engagement etréaffirme sa responsabilité sociale en apportant unstimulus au secteur dans notre pays. Les projets Hlibnaet Evolution ont permis de vivre une expériencehumainement enrichissante et qui est appelée à sepoursuivre dans la durée et pourquoi pas être reproduitedans d’autres secteurs..

.

.

Page 16: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

AFRIQUE

Danone boit du petit-lait au sud duSahara.

Large développement de Danone en Afrique._ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Danone boit du petit-lait au sud du Sahara

21 janvier 2014 Par Frédéric Maury@fredmaury

Après l'acquisition de Fan Milk en Afrique de l'Ouest,le groupe français Danone projette de reprendre leleader kényan des produits laitiers, Brookside Dairy.

Danone se sera battu jusqu’au bout. Juin 2013 : commed’autres concurrents, tel Nestlé, le géant mondial desproduits laitiers est devancé par le financier Abraaj dansla reprise du capital de Fan Milk. Mais quelques moisplus tard, le français revient par la fenêtre, s’offre 49 %de ce leader des produits laitiers glacés et des jus defruits en Afrique de l’Ouest, et s’assure par ailleurs saprise de contrôle progressive.

Un joli coup, mais cher payé. « Pour doubler tout lemonde, Abraaj a proposé des sommes folles, entre 12 et14 fois l’Ebitda [marge opérationnelle avant intérêts,taxes, dépréciation et amortissement], souligne unbanquier d’affaires. Et Danone n’a pas hésité ensuite às’aligner pour revenir dans le jeu. » Le groupe françaisa investi entre 150 et 200 millions d’euros dans cetteopération. « C’était une occasion unique : il n’existepas deux sociétés comme Fan Milk en Afrique del’Ouest », reconnaît le banquier.

Totalement absent de la zone jusque-là, Danone s’inviteainsi dans six pays, dont de gros marchés comme leNigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire, et acquiert unréseau de distribution d’environ 30 000 revendeurs.

Brookside-Enchiffres

SecretAlors que cette opération est à peine finalisée,Emmanuel Marchant, l’homme de Danone dans larégion, projette déjà une autre acquisition : la reprisedes parts du même Abraaj dans le kényan BrooksideDairy. Un objectif encore secret au moment où nousécrivons ces lignes. Selon des sources fiables, le groupen’est pas le seul en lice. Fondé au début des années1990 et contrôlé majoritairement par la famille duprésident Uhuru Kenyatta, Brookside Dairy est unleader incontesté en Afrique de l’Est, achetant en

moyenne 500 000 litres de lait par jour auprès de 125000 petits producteurs kényans. Présent en Tanzanie eten Ouganda et exportant ses produits au Rwanda, auBurundi et en Égypte, il veut devenir le premier groupede produits laitiers du Marché commun de l’Afriqueorientale et de l’Afrique australe (Comesa).

L’élévation du niveau de vie entraîne la hausse de laconsommation de protéines animales, notamment deviande et de lait

Déjà premier en Tunisie, en Algérie, et aussi au Marocdepuis la prise de contrôle majoritaire de Centralelaitière en 2012, Danone semble décidé à employer lesgrands moyens pour doper ses ventes de produitslaitiers sur le continent. « C’est tout à fait logique,souligne le financier Lionel Zinsou, un proche dugroupe qui a fait partie de son comité exécutif dans lesannées 1990. L’élévation du niveau de vie entraîne lahausse de la consommation de protéines animales,notamment de viande et de lait. »

Danone n’est pas le seul géant mondial des produitslaitiers à s’intéresser à l’Afrique. Nestlé y est implantédepuis longtemps avec un portefeuille alimentaire bienplus diversifié. Si le néerlandais FrieslandCampina estdéjà un poids lourd du Nigeria, Arla Foods, autre géantd’Europe du Nord, a mis en place une stratégieafricaine en s’implantant modestement en Côted’Ivoire. Quant à Sodiaal (Candia, Yoplait), il y estprésent via des franchisés locaux. Et il ne faut pas nonplus oublier l’offensive de Lactalis et du fromager Bel(La vache qui rit, Babybel, etc.).

PastoralMais d’autres défis attendent les grands groupes.Certes, ces géants devraient se battre à coupsd’innovations (en misant notamment sur des produitsmoins chers que les yaourts) et de marketing, mais passeulement. Dans une zone où la production laitièrelocale reste faible, l’enjeu réside aussi en amont de lafilière. Et dans les relations avec les éleveurs. EnAfrique de l’Ouest, les importations de poudre de laitont triplé ces quinze dernières années.

Fan Milk, le nouveau partenaire de Danone dans la

Page 17: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

zone, n’utilise d’ailleurs que de la poudre importéepour fabriquer ses laits aromatisés et ses yaourts. Lestransformateurs locaux apparus durant la dernièredécennie n’ont guère cherché à développer l’amont.Alors qu’entre janvier et avril 2013, les prix mondiauxdu lait en poudre ont doublé.

« Dans l’UEMOA [Union économique et monétaireouest-africaine], la production de lait a augmenté, maisbeaucoup moins qu’en Asie ou en Amérique du Sud. Etelle est dominée par l’élevage pastoral », insisteGuillaume Duteurtre, chercheur au Centre decoopération internationale en recherche agronomiquepour le développement (Cirad).

Tropicale

Lire aussi :Danone veut s’offrir le kényan Brookside Dairy2013 : revivez une année de business et d’économieAfrique : les nouveaux territoires que la France veutexplorer

« Sur le continent, il n’y a pas d’investissementspublics comme il y en a eu en Asie, et les laiteriesindustrielles sont peu nombreuses, même si certainesont fleuri ces derniers temps en zones périurbaines. »Danone (et d’autres géants laitiers) devrait soutenircette tendance et développer une vision différente du

marché. « C’est un groupe très préoccupé par le longterme et donc par les filières locales », analyse BagoréBathily, fondateur de la Laiterie du Berger, située dansla campagne sénégalaise et soutenue par le fonds socialde Danone depuis plusieurs années.

En Égypte, Danone a créé une mégaferme de plusieursmilliers de vaches (comme Centrale laitière au Maroc),mais il aide aussi les petits producteurs via son Fondspour l’écosystème. Au sud du Sahara, Danone devraitdans un premier temps soutenir la productionindépendante locale en améliorant la collecte comme asu le faire Brookside Dairy au Kenya. Ce dernieremploie ainsi des centaines de bicycle boys pourramasser le lait autour de Nairobi.

À condition d’encourager l’investissement local, voirede décourager les importations, la production laitièrepeut se développer partout en Afrique, y compris enzone tropicale humide. « Il n’y a pas de raison qu’il ensoit autrement. Au Vietnam, une ferme de 36 000 têtesvient d’être inaugurée », raconte Duteurtre. Pour lespays africains, l’enjeu est aussi important : réduire lafacture des importations et renforcer la sécuritéalimentaire.

.

.

Page 18: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

DOSSIER DE PRESSE

Au Maroc, Centrale Danone. Le projet Hlib Bladi en faveur des petits éleveurs.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

DOSSIER DE PRESSE: HLIB BLADI, UNPROJET AMBITIEUX EN FAVEUR DES PETITS

ÉLEVEURS LAITIERS

La place qu’occupe Centrale Danone à l’échellenationale lui confère un rôle d’architecte du secteurlaitier ainsi qu’une responsabilité dans ledéveloppement de la filière laitière et laprofessionnalisation de ses intervenants, notamment lespetits éleveurs laitiers qui représentent, à eux seuls,80% du volume de collecte de lait à l’échelle nationale.L’entreprise accompagne ainsi la stratégie nationale duPlan Maroc Vert pour, d’une part, l’accompagnementdes éleveurs laitiers dans l’amélioration de leursrevenus et, d’autre part, le développement accéléréd’une agriculture moderne en projetant, à terme,d’atteindre l’autosuffisance nationale en matièrelaitière.C’est dans le cadre du déploiement de cette stratégienationale que l’entreprise a développé de nombreuxprogrammes d’accompagnement en faveur des éleveurspartenaires dont Hlib Bladi, un programme tourné versune logique de partenariat durable et pérenne avec leséleveurs partenaires et qui incarne les engagements duFonds Danone pour l’Ecosystème au Maroc.Le Fonds Danone pour l’Ecosystème, créé en 2009 parle Groupe Danone, s’assigne pour mission de financeret de co-créer des capacités socio-économiques despopulations locales travaillant avec Danone àtravers des partenariats inclusifs qui soutiennent leursactivités et contribuent à l’intérêt général. Ce sont 38 filiales du Groupe Danone qui sontimpliquées dans ce Fonds, dont Centrale Danone auMaroc. Plus de 100 millions d’euros de dotation ont étéversés pour une cinquantaine de projets à travers laplanète et un objectif de 50 000 emplois créés ouconsolidés.

1 . CENTRALE DANONE S’ENGAGE AUPRÈSDES ÉLEVEURS PARTENAIRESNombre de centres de collecte 76Nombre des éleveurs 10 000Volumes encadrés 63 Millions de litresVolumes additionnels crées par le projet 18 Millions delitresDurée du projet 5 ansEnveloppe budgétaire 74 Millions DhsAdapté aux réalités des petits éleveurs laitiers, le projet

Hlib Bladi s’engage en faveur de l’amont laitier àtravers trois objectifs majeurs :

L’augmentation des revenus des petits producteurslaitiers et le renforcement de leurs capacités deproduction;

La formation des adhérents aux centres de collectesur les problématiques de qualité, d’hygiène et deconduite des élevages;

Le développement d’une activité d’élevage et decollecte plus respectueuse de l’environnement et àfort impact social.Centrale Danone est engagée, par le biais du projet HlibBladi, à accompagner les petits éleveurs dans ledéveloppement de leur activité et de leurs revenus.

Adil Benkirane, Directeur Achat Lait, Centrale Danone

Centrale Danone intervient, via Hlib Bladi, tout aulong de la chaîne de production et de collecte du lait pardes actions de formation et d’équipement structurantesincluant :

Le renforcement des capacités des adhérents à traversun programme de formation étalé sur 663 journées etaxé sur 4 thématiques majeures (l’alimentation, lareproduction, la santé et la gestion des exploitations) auprofit de 10.000 éleveurs ;

La mise à niveau des centres de collecte parl’équipement et le renforcement de l’infrastructure descentres de collecte ;

L’équipement et l’encadrement de proximité deséleveurs à haut potentiel pour leur permettre l’accèsaux services de l’insémination artificiel et du contrôlelaitier ;

Des actions sociales d’appui des centres de collecte etéleveurs pour faciliter l’accès à l’eau, l’électricité ainsiqu’au microcrédit et apporter une aide au soutien et à laformation scolaire en faveur des enfants des éleveurs ;

Des actions environnementales telles la récupérationdes eaux pluviales ou l’énergie solaire et la constructiond’une fosse septique.

2. HLIB BLADI : UN PROJET AU SERVICEDE LA FILIÈRE LAITIÈRELe programme Hlib Bladi en chiffres :

La coopérative Inbiaate en quelques chiffres :

Page 19: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

15 adhérents ; 52 vaches laitières avec uneproduction moyenne de 14 litres / jour /vache ; Production journalière moyenne de 800 L.

TÉMOIGNAGE Confrontés à des problèmes de rentabilité et à descoûts d’exploitation de plus en plus élevés, notreactivité laitière est devenue de moins en moins profitable.Il nous a fallu chercher d’autres alternatives ! HlibBladi est venu au bon moment pour apporter des solutionsconcrètes à nos problèmes à travers la formation et le renforcement de nos capacités.Mustapha EL HORCHE, Président de la coopérativeInbiaate

1 - DES OBJECTIFS AMBITIEUX À LAHAUTEUR DES ENJEUXa. Amélioration de la qualité du lait et du revenuquotidien de l’éleveur Fort de l’expertise développée par Centrale Danone auxcotés de plus de 120 000 éleveurs partenaires, leprogramme Hlib Bladi, implémenté au sein de lacoopérative Inbiaate, a permis aux producteurs laitiersadhérents d’augmenter la qualité du lait produit et,ainsi, de leurs revenus quotidiens.Consciente que la qualité du lait dépend directement del’hygiène à la traite, des conditions de stockage du laitet de la propreté de l’exploitation et du matériel,Centrale Danone a recentré son accompagnement surl’amélioration des conditions de production et destockage du lait. Et ce, en finançant les équipements etmatériels nécessaires, notamment un nouveau bac àlait, des bidons en aluminium, des filtres à lait et desdétergents pour assurer l’hygiène de la collecte lait.L’entreprise a également financé, pour le comptedes éleveurs, des analyseurs automatiques de la qualitédu lait (Lactoscan). Ces analyseurs permettent deréaliser, de façon facile et rapide, un contrôle desprincipaux paramètres physico-chimiques du laitproduit par les éleveurs.

3 . L’IMPLÉMENTATION DU MODÈLE HLIBBLADI : CAS DE LA COOPÉRATIVE INBIAATEPar ailleurs, des actions de formation structurantes ontété dispensées en faveur des éleveurs adhérents sur lesbonnes pratiques d’hygiène de la production laitière etde la conduite de l’élevage en termes de rationnementet d’alimentation du bétail.Pour accompagner la mise en oeuvre du programme,une assistance technique a été assurée par destechniciens spécialisés dédiés au projet.Ces actions ont eu pour effet d’améliorer le volume dulait collecté et sa qualité microbiologique, ce qui agénéré la revalorisation du paiement des éleveurs. Eneffet, la rémunération des éleveurs est soumise à unegrille tarifaire récompensant les éleveurs dont la qualitédu lait est conforme ou supérieure aux normes

réglementaires nationales d’hygiène.Les résultats de ces initiatives ne se sont pas faitsattendre : L’ensemble de ces actions ont permisl’amélioration du paiement au litre de +11% etl’augmentation des volumes de production du lait de+30%.b. Sécurisation de l’approvisionnement en aliment debétail.L’alimentation tient un rôle essentiel dans l’élevage carelle influe sur la production du lait et sa qualité. C’estpour cette raison que Centrale Danone, au travers duprogramme Hlib Bladi, a assuré le financement annuelde l’achat groupé de 250 tonnes de maïs fourrager enfaveur des adhérents de la coopérative Inbiaate.Par ailleurs, l’entreprise a mis en place des programmesd’encadrement et de formation sur les techniques derécolte et de stockage de l’aliment de bétail avecl’objectif, in fine, de renforcer les capacités desadhérents et d’améliorer la qualité et le volume du laitproduit.

Ces actions concrètes et efficaces ont permis, d’unepart, l’augmentation de la marge bénéficiaire de 0,28Dhs sur le coût de revient du litre de lait et, d’autre part,d’améliorer la qualité du lait et de délier sa productionde la fluctuation des prix de l’aliment de bétail sur lemarché national.

c. Mise à niveau des infrastructuresEn conformité avec les recommandations de l’OfficeNational de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires(ONSSA), Centrale Danone s’est engagée en faveur dela mise à niveau des locaux de la coopérative Inbiaate.L’entreprise a, ainsi, installé des panneaux solaires, ausein de la coopérative, afin de réduire les dépensesénergétiques des adhérents. En ligne avec sa politiquede responsabilité environnementale, la constructiond’une fosse septique, reliée directement à la coopérativeet répondant aux normes en vigueur, a également étéprise en charge par l’entreprise afin de garantirl’évacuation des eaux usées.

d. Un engagement solidaire fortEn tant qu’entreprise citoyenne et responsable, CentraleDanone s’est engagée, au travers de ce programmesocio-économique, à contribuer à améliorer le cadre etles conditions d’apprentissage des enfants des éleveursde cette coopérative.A ce titre, Centrale Danone a procédé à l’aménagementet à l’équipement complet d’une structure dédiée auxélèves scolarisés dans l’enseignement préscolaire del’école de la coopérative, afin de répondre au mieuxaux besoins et attentes des jeunes élèves. Le salaire de l’institutrice de la classe est financé, demanière collective et solidaire, par les éleveurs à partird’un prélèvement de 5 centimes par litre de lait vendupar la coopérative.Pour encourager la scolarisation des élèves, CentraleDanone a, par ailleurs, offert des cartables et des

Page 20: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

fournitures scolaires à l’ensemble des enfants.

Confortée par l’intérêt suscité par Hlib Bladi auprès deséleveurs adhérents de la coopérative Inbiaate,l’entreprise prévoit de soutenir ce programme qui seraporté, d’ici la fin de l’année, par trois nouveauxobjectifs majeurs :

Le financement de 50 génisses hautementproductives, portant le nombre global du cheptel à 102génisses ;

La négociation d’un contrat d’encadrement sanitaireavec un vétérinaire de la région pour l’ensemble du

cheptel ; Le renforcement continu de l’amélioration de la

qualité du lait et des revenus des éleveurs partenaires.En parfaite synergie avec les recommandations issuesdu Plan Maroc Vert, le développement de ceprogramme contribuerait à améliorer la situation de lacollecte laitière au Maroc et participerait audéveloppement d’une activité d’élevage prospère etpérenne.

.

.

Page 21: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

POINT DE VUE

Partenariat Delice-Danone. Un partenariat stratégique à la conquête du marché local.

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Monographie d’entreprises en coproduction :Delice-Danone / Point de vue

Mercredi 23 Mars 2016 IPEMED

Dans le cadre de l’étude de l’Observatoire de lacoproduction en Méditerranée dédiée au potentiel de laTunisie pour le développement de la coproduction, dontla sortie est prévue pour mars 2016, plusieursmonographies d’entreprise européennes impliquées

dans des opérations de coproduction avec desentreprises tunisiennes, et inversement, ont étéréalisées. Avant la sortie de ce rapport, IPEMEDprésente la monographie de l’entreprise tunisienneDelice, impliquée dans une opération de coproductionavec l’entreprise française Danone.

Delice – Danone : un partenariatstratégique à la conquête du marchélocalLe groupe Décile-Danone, acteur majeur de l’industrieagro-alimentaire tunisienne, est présent sur les marchésdu yaourt, du lait et du jus. Récemment constitué enholding dans l’objectif d’une entrée en bourse – chosefaite en 2014, le groupe s’appuie sur plusieurs filiales.La STIAL (Société Tunisienne des IndustriesAgroalimentaires) est la filiale principale du groupe, encharge de la production de yaourt, lait et jus tandis queSOCOGES est la filiale distribution du groupe. Cesdeux entités sont détenues à 50% par le groupe Danone.La Compagnie Fromagère, pour sa part produisant du

fromage, est détenue à 42,5% par le groupe françaisBon Grain. Les autres filiales sont détenues à 100% parla holding tunisienne. Nous nous intéresserons ici auxpartenariats STIAL – Danone et SOCOGES – Danone.

En 1997, le groupe Danone s’intéresse au marchétunisien dans le cadre de l’internationalisation de sesactivités. Il voit en Délice, groupe familial créé en 1978par Hamdi Meddeb, un des seuls groupes privésprometteurs du secteur. Dans sa démarche traditionnelle

de partenariat avec des acteurs locaux, Danone décidede débourser 7 millions d’euros pour l’acquisition de50% de la STIAL.

Les motivations de Danone sont les mêmes que dans lamajorité des autres acquisitions du même acabit :bénéficier de la connaissance du marché des partenaireslocaux ainsi que de leurs circuits de production et dedistribution déjà existants. Délice, pour sa part,souhaitait bénéficier de l’expertise et du savoir-fairetechnique de l’entreprise ainsi que de la sécurité et de lapuissance financière d’un grand groupe international.Toutefois, contrairement à ce qui est souvent le casdans ce type d’opération, Délice ne souhaitait pasbénéficier de l’image de la marque Danone. C’estpourquoi la stratégie de cobranding reste toujours lamême, la marque « Délice » étant plus vendeuse que lamarque « Danone » sur les marchés concernés.

Ainsi, la STIAL bénéficie aujourd’hui de la force d’ungroupe multinational : (i) formations croisées à l’étranger de son personnel ;

Page 22: L'éclatante réussite de Danone – Djurdjura en ALGERIE. · En intégrant le programme de Danone, les éleveurs sont dans l’obligation de se soumettre aux exigences imposées

(ii) centre de recherche et développement basé àBarcelone pour l’ensemble du groupe ; (iii) intégration dans le groupe comme business unit. Sila STIAL représente une activité très faible au sein dumastodonte qu’est Danone, elle peut être considéréecomme une des business units les plus rentables dugroupe. Le groupe Délice est ainsi relativementindépendant dans ses activités et prises de décision,Danone disposant de 3 à 4 cadres expatriés en moyenneen Tunisie.

Aujourd’hui, le groupe Délice-Danone est leader sur lemarché tunisien : il détient 65% des parts de marché duyaourt, 60% des parts de marché du lait et 70% desparts de marché du beurre.

Z O O M Les perspectives de croissance sont toutes aussiprometteuses : le groupe mise sur le changement deshabitudes alimentaires et ainsi sur l’augmentation de laconsommation per capita de lait et de yaourt.

S’ajoute à cela une stratégie de diversification avec lacréation de nouveaux produits pour élargir la gamme.Cette stratégie peut néanmoins se heurter à la taillerestreinte du marché tunisien.

Un autre frein important du secteur agro-alimentaireconcerne la logistique de distribution dans la mesure oùil n’y a pas de centrale d’achats et la distribution estréalisée au détail. La force du groupe Délice reposeainsi sur sa filiale de distribution SOCOGES, quibénéficie de la connaissance aiguë du marché localtunisien d’une part, et de l’expertise Danone en termesde logistique d’autre part.

Ainsi, après une entrée en bourse en 2014 pour 120millions de dinars (15% du capital), le partenariatstratégique entre Danone et Délice a permis derenforcer le groupe Délice sur le marché tunisien grâceaux ressources financières, de savoir-faire et derecherche et développement du groupe Danone.Réciproquement, l’investissement est rentable pour legroupe Danone non seulement financièrement maiségalement dans le cadre de sa conquête des marchésémergents.

http://www.ipemed.coop/fr/point-de-vue-r19/point-de-vue-c58/monographie-dentreprises-en-coproduction-delice-danone-a2733.html

.