TEXTE ÉTIENNE DORVILLE PHOTOS LUC MASSELIN

L’agence gLobatLas organise, à L’automne, un grand raid4x4 dans Le sud du Pérou. invité à La reconnaissance de L’itinéraire, je vous Présente, en avant-Première L’itinéraire de ce voyage aux Paysages à couPer Le souffLe,entre jungLe, montagnes et déserts, au cœur de La civiLisation inca. bienvenue à bord !

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RECO GLOBATLAS AU PÉROU

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Arrivé sur le tarmac de l'aéroport deLima Callao, je ressens la moiteur dulieu, une odeur de kérosène envahitla zone. Cette fois, j'y suis, c'est le Pé-rou ! Bagages récupérés sans en-

combre, je prends la direction du quartier Mira-flores en taxi. Le trafic est dense mais fluide, lesvéhicules se frôlent, et les klaxons retentissent sanscesse. Arrivé à l’hôtel, le chauffeur de taxi me dé-clare sans rire : « Nous sommes sains et saufs ! »Humour ou fatalisme, allez savoir… Je retrouveLuc Masselin, le représentant de l’agence Glo-batlas, qui m’a invité à participer à la reco préa-lable au raid prévu en octobre. On ne peut ima-giner meilleur guide que Luc qui vit dans lepays depuis plus de vingt ans. Dès le lendemain,nous embarquons à bord d’un splendide ToyotaLand Cruiser 2.7 TX de location, et l’aventure com-mence. La route s’annonce plutôt belle, mais nousrestons prudents. Ici, la règle c'est… qu'il n'y a pasde règles. Il vaut mieux donc avoir des yeux par-tout. Des kilomètres de désert nous attendentpour atteindre notre premier objectif : Nazca.

Nazca et ses mystèresNous évoluons au cœur de paysages très variésavec des zones de cultures en tout genre, tels deschamps de coton et des vignobles réputés pourleurs grands vins. Suivent des dunes de sable, etmême des palmiers. Après la ville de Pisco, qui a

donné son nom à l’eau de vie locale, nous em-pruntons des canyons et des tunnels, qui nousmènent dans une vallée où les élevages d’écre-visses prolifèrent, entourés d’orangers et de ci-tronniers, avant d’ arriver enfin au pied de la plushaute dune du monde : El Cerro Blanco. A Nazca,nous croisons Carlos, le pilote d’avion qui survoleles fameuses traces dans le désert qui donnentl’impression d’adresser un message à l'univers.Découverts en 1926, ces géoglyphes sont degrands dessins tracés sur le sol, souvent figura-tifs, et parfois longs de plusieurs kilomètres. Onles doit à la civilisation Nazca, une culture pré-in-caïque qui se développa entre 300 et 800 av. J.-C. À ce jour, on a dénombré plus de 350 dessinsdistincts représentant des animaux, ainsi que desspirales et des ellipses qui formeraient un im-mense calendrier astronomique dont les lignespointent vers des étoiles ou des constellations.En ces lieux classés au patrimoine mondial del’UNESCO, nous rencontrons aussi Tobie, un amicéramiste de Luc, qui nous raconte comment,avec son père, il découvrait dans le désert denombreuses céramiques anciennes datant deplusieurs siècles. Aujourd’hui, il les reconstitue àl’identique et les propose dans sa boutique.Après une nuit passée dans une hacienda, nousenchainons les courbes du bord de mer sur la Pa-namerica que nous allons suivre sur 600 kilo-mètres. Nous traversons des vallées d'oliviers et

AU PAYS DE L’INCA

Le Pérousituation géographique : Equateur et Colombie auNord, Brésil et Bolivie àl’Est, Chili au Sud et OcéanPacifique à l’Ouest.capitale : Limaétat : République

Président : Pedro Pablo Kuczynski superficie : 1 285 215 km² (2,5 fois la France)Population : 29 100 000 habitants (2008)Langues : Espagnol, Quechua, Aymaramonnaie : Sol. 1 euro = 3,45 PEN formalités : Passeport en cours de validité

La distribution de carburant se faitparfois de manière innattendue

Ce raid comprend lepassage de nombreuxcols de la Cordillèreentre 4 000 m et 5 000 md'altitude.

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de jacarandas en fleurs, le paysage est juste in-croyablement beau. C'est donc du Pacifique auxAndes que notre itinéraire se dessine pour enfinarriver à Arequipa, deuxième ville la plus peupléedu pays située au pied du volcan Misti qui culmineà 5 800 m. Nous visitons le Monasterio Santa Ca-talina, le plus grand couvent du monde, et flânonsdans les rues où l’architecture des habitationsévoque l'influence espagnole et le passé colonialde la ville. Nous en profitons aussi pour dégusterquelques plats régionaux, notamment le fameuxRocoto Relleno et ses écrevisses, un vrai délice. Pasétonnant que, pour la cinquième année consé-cutive, le Pérou soit classé comme meilleuredestination gastronomique mondiale.

Le temps des rencontresCette fois, nous allons entrer dans le vif du sujetTT, car le moment est venu de quitter l'asphalteet le bitume pour de la piste en direction du plushaut lac navigable du monde. Nous apprécionsle confort du Toy et son moteur puissant qui noushisse sans problème vers des cols à plus de4 500 m. La faune et la flore se font plutôt rares,mais les lamas et les alpagas y sont, eux, plutôtnombreux. Les éleveurs vivent perdus dans cesmontagnes où le climat changeant ne leur laisseaucun répit. Nous roulons sans rencontrer âme quivive pendant des dizaines de kilomètres et puis,soudain, apparaissent des enfants vêtus de leurponcho de couleurs. Nous sous arrêtons pouréchanger quelques mots avec eux. Nous sommesplutôt les bienvenus car ils rentrent de l'école etnous les ramenons chez eux dans leurs maisonsdistantes de plusieurs kilomètres. Leur sourire etleur joie seront pour nous une récompense ines-timable… La route n'en finit pas, ça monte, ça des-cend, nous travrsons même un désert de sableperché à 4 000 mètres. Le Pérou n’en finit pas desurprendre.

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Le peuple du lacNous parvenons ainsi à Puno par les hauteurs, cequi nous permet de jouir d’une vue exceptionnellesur la ville et le lac Titicaca. Nous roulons lente-ment, pénétrant dans ce bourg de 120 000 ha-bitants où nous allons faire halte. Nous prenonsle temps d’embarquer sur un bateau pour visiterle lac et son peuple de pêcheurs et de chasseurs.Le peuple Aymara se fond dans ce décor où il vitdepuis des centaines d'années. Les îles flottantespossèdent des écoles et des maisons. Les habi-tants ont conservé leur mode de vie traditionnel

La jungle fait aussi partie des paysages péruviens.

Perché à 3 812 m, le lac Titicaca, qui couvre une superficiede 8 372 km2, est le plus grand d'Amérique du Sud.

Au Nord d'Arequipa, le canyon de Colca est deux fois plusprofond que celui du Colorado aux USA.

Les glaciers de la Cordillère alimentent de nombreux cours d'eau.

Zone humide non loin d'Arequipa.

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mais ils savent aussi s’adapter aux temps mo-dernes en accueillant des touristes. Nous visitonsTaquile, une île au milieu du lac. La frénésie dumonde n'y est visiblement pas encore arrivée : leshommes tricotent et les femmes gèrent les fi-nances sous forme de rétribution communautaire.Le soir, nous dormons sur place, sous un ciel étoiléà 3 800 m d’altitude, et partageons un peu dubonheur de vivre de ce peuple plein de sagesse.Les meilleures choses ayant une fin, nous repre-nons la route avec, comme destination, le canyonde Colca, un des plus profonds au monde. C'est

aussi là que prend sa source le fleuve Amazone.Nous ne savons plus où porter notre regard tantles paysages sont hors normes. Nous retrou-vons le volcan Misti avant de monter toujours plushaut pour atteindre 5 000 m. La vue est bluffante,nous nous arrêtons quelques minutes, l'air est rare,la végétation étrange et dispersée. Tout à coupsurgit une Viscacha, un animal à tête d'écureuilet corps de lapin. Etrange rencontre ! Chemin fai-sant, nous passons par Chivay, ville réputée pourses bains chauds, puis nous dirigeons vers la croixdu condor. Ces oiseaux majestueux utilisent lescourants d'air chaud ascendants pour s'élever versle soleil. Notre itinéraire est plutôt chargé avec,en prime, une route en très mauvais état alors quenous devons rejoindre les trois canyons avant lanuit pour y monter notre campement. Ce soir-là,nous bivouaquerons à plus de 4 000 m. Nuit étoi-lée, et au petit matin, nous apprécions une tassede café brûlant vu la fraîcheur du climat ! Un der-nier adieu aux chullpas, tombeaux en pierrepré-incas, et nous reprenons la direction deCusco.

Dans le nombril du mondeNotre arrivée dans la cité représente le point fortde notre voyage. Cusco, le « nombril du monde »,capitale de l’empire Tiwantisuyo perché à 3 500mètres, est d’une beauté à couper le souffle. Unpetit déjeuner rapide avec de la tisane de cocapour le mal des montagnes, et nous partons à ladécouverte de la ville et de ses sites archéolo-giques. Cette cité est peuplée d’environ 400 000

Un site idéal pour le bivouac !

Aujourd'hui site archéologique majeur, les anciens Incasconsidéraient Cusco comme le nombril du monde

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habitants, et ça circule dans tous les sens. Nousne manquons pas de nous rendre au marché auxsorcières qui a conservé ses rites et croyances an-cestraux. Les chemins de terre qui entourent laville et sa région sont nombreux et, grâce au LandCruiser, nous pouvons sortir des sentiers battuspour découvrir la vie locale sans la présence detouristes. Nous poursuivons notre périple vers lessites les plus emblématiques en nous rapprochantde la vallée sacrée des Incas. Après Chinchero, Ma-ras-Moray, la salineras, Ollantaytambo, nous pre-nons le train qui mène au site du Machu Picchu,qui signifie vieux pic en langue quechua. Nousapprécions la balade ferroviaire qui nous livre despaysages entre rivière et montagne pour arriverenfin, dans un climat subtropical, au pied de lacité Inca. Un guide francophone nous accom-pagne pour la visite du site, ce qui nous permetde mieux comprendre la logique Inca sur la vo-lonté de créer une telle cité sur les pentesabruptes de la montagne.

De cimes en valléesNous poursuivons notre itinéraire dans la Val-lée Sacrée qui serpente entre montagnes et gla-ciers pour nous rendre à Pissac, autre site ma-jeur de la région avec son marché coloré où lesgens descendent des montagnes pour y vendrefruits et légumes. Au terme d’une seconde es-cale à Cusco, nous reprenons la route en di-rection d’Abancay, ville sur la route de Nazca,puis mettons le cap sur Ampay, un volcan quiculmine à 4 000 m. La route qui en fait le tourest étroite mais la vue y est spectaculaire avec,pour notre plus grand plaisir, environ 100 kilo-

Entre Playa Lagunillas et Punta Santa Maria, Playa Roja est l'une desplus belles plages de la réserve nationale de Paracas.

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mètres de piste à travers un parc protégé.Nous passons la nuit à Abancay, avant de repartiren direction de Nazca. Après avoir roulé dans unclimat subtropical, nous nous élevons à plus de4 000 m sur le plateau andin parsemé, ci et là,de lacs, flamants roses, vigognes et autres al-pagas. La fin du voyage approche, mais il nousreste une dernière reco à effectuer dans le dé-sert de Ica, l’un des plus secs au monde. Nousle traversons pour rejoindre la péninsule de Paracas où nous tentons de voir le fameuxChandelier, un dessin de 120 mètres de longgravé dans le rocher. Du sable à perte de vue,

À Chinchero, entre Cusco et le Machu Picchu, deschamps cultivés de fèves et de pommes de terre.

des dunes, l’océan, le Pérou regroupe 80% desclimats mondiaux réunis dans un même pays,et ce périple des plus atypiques nous en a ap-porté la preuve irréfutable. Après un rapide pas-sage dans le port d’El Chaco, à Paracas, nousnous dirigeons vers Lima où se termine notrevoyage qui nous aura fait parcourir un peu plusde 3 500 km, du Pacifique aux Andes, dans desdécors prodigieux. La bonne nouvelle, c’estque cette aventure inédite, vous allez pouvoir,vous aussi, la vivre en participant au raid « Chas-qui Nawis » organisé par l’agence Globatlas enoctobre prochain. À vous de jouer ! n

Sur le site de Suykutambo, ces greniers à grains datent de l'époque pré-inca.

Raid 4X4 Chasqui Nawisn du 13 au 31 octobre 2017raid limité à 6 véhicules

Globatlas Aventures Tél. 04 72 02 60 48E-mail : contact@ globatlasadventures.comwww.globatlasadventures.com

À 300 km au Sud-Sud-Est de Cusco, les trois canyons avec leursimpressionnantes falaises de basalte.

Une halte face au Huascarânqui culmine à 6 768 m.