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Atlante della letteratura italiana a cura di Sergio Luzzatto e Gabriele Pedullà vol. II. Dalla Controriforma alla Restaurazione A cura di Erminia Irace Torino, Einaudi, 2011 Massimo Bucciantini Occhi di lince – 308-313 L’affaire Galileo – 338-343 La scuola galileiana – 344 Mots-clef : Galilée – Académie – Rome – Lincei – 17 e siècle – anti-aristotélisme. Occhi di lince Sur l’Accademia dei Lincei de Rome Palazzo Cesi, via della maschera d’oro, 17 agosto 1603 : quatre jeunes passionnés de philo et de sciences de la nature décident de s’associer en académie, qui est en réalité à ses débuts un cercle privé. Federico Cesi (18 ans), Jan Van Heeck (Heckius, 28 ans), Francesco Stelluti et Anastasio de Filiis (26 ans). Férus d’astronomie. Utilisent un alphabet crypté pour communiquer. Mais c’est un faux départ : l’académie est vite fermée par le père Cesi, Heckius est éloigné de Rome, Federico envoyé à Naples, mort d’Anastasio en 1608. Pourtant, détermination du jeune Cesi qui mûrit à distance et en secret l’idée d’une académie où s’élaborerait une culture nouvelle, non dogmatique et anti-aristotélicienne. Réouverure de l’académie. 1610, l’oncle de Federico, Bartolomeo Cesi, cardinal, devient protecteur de l’académie. Federico prend les rênes de la famille. C’est désormais une vraie académie, avec membres et associés, qui publie des ouvrages. But : « propagatione delle scienze, communicatione e

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Atlante della letteratura italianaa cura di Sergio Luzzatto e Gabriele Pedullà

vol. II. Dalla Controriforma alla RestaurazioneA cura di Erminia IraceTorino, Einaudi, 2011

Massimo BucciantiniOcchi di lince – 308-313L’affaire Galileo – 338-343La scuola galileiana – 344

Mots-clef : Galilée – Académie – Rome – Lincei – 17e siècle – anti-aristotélisme.

Occhi di lince

Sur l’Accademia dei Lincei de RomePalazzo Cesi, via della maschera d’oro, 17 agosto 1603 : quatre jeunes passionnés de philo et de sciences de la nature décident de s’associer en académie, qui est en réalité à ses débuts un cercle privé. Federico Cesi (18 ans), Jan Van Heeck (Heckius, 28 ans), Francesco Stelluti et Anastasio de Filiis (26 ans). Férus d’astronomie. Utilisent un alphabet crypté pour communiquer.Mais c’est un faux départ : l’académie est vite fermée par le père Cesi, Heckius est éloigné de Rome, Federico envoyé à Naples, mort d’Anastasio en 1608. Pourtant, détermination du jeune Cesi qui mûrit à distance et en secret l’idée d’une académie où s’élaborerait une culture nouvelle, non dogmatique et anti-aristotélicienne. Réouverure de l’académie.1610, l’oncle de Federico, Bartolomeo Cesi, cardinal, devient protecteur de l’académie. Federico prend les rênes de la famille. C’est désormais une vraie académie, avec membres et associés, qui publie des ouvrages. But : « propagatione delle scienze, communicatione e perpetuatione a pubblico utile » (cité p. 312). Sciences naturelles, littérature, humanités

25 avril 1611, Galilée entre à l’académie.1616, Del natural desiderio di sapere – discours lu par Cesi en présence de Galilée et qui représente le manifeste politico-culturel de l’académie.

« ‘Io credo più agli occhi miei, che ad Aristotele […]. Il saper mio nasce dalle sperientie che veggo ; quel degli altri, da’ libri’. Sono parole pronunciate da [Giambattista] Della Porta, ma che

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potrebbero essere attribuite indifferentemente sia a Cesi sia a gran parte dei membri dell’accademia. Se volessimo individuare una cifra che leghi tra loro le pubblicazioni lincee, cioè le opere promosse e finanziate da Cesi durante la fase pubblica dell’accademia, dovremmo cercarla nella critica all’aristotelismo e alla cultura libresca universitaria. Nient’altro, infatti, può tenere insieme opere epistemologicamente così distanti (a cominciare dal concetto stesso di esperienza) quali, per esempio, il De aeris transmutationibus o gli Elementorum curvilineorum libri tres di Della Porta e le Lettere sulle macchie solari o Il Saggiatore di Galileo. La loro pubblicazione rientrava in una vasta operazione editoriale fortemente voluta da Cesi e tesa all’affermazione dell’accademia come soggetto di rinnovamento all’interno del contesto culturale romano. » (310-11)

Federico Cesi se rapproche de la cour papale et des cours cardinalices et les académiciens lui confient la tâche de défendre le copernicanisme et les intérêts galiléens.Nénamoins, Cesi engage l’académie dans un projet de « vasta riforma morale ed enciclopedica del sapere che era [un]a sfida impossibile (perché per tanti versi affrontata ancora con strumenti cinquecenteschi). […] La battaglia condotta da Galileo per l’affermazione di una scienza copernicana del moto all’interno del mondo cattolico, cioè per il riconoscimento di una immagine della natura fondata su una nuova cosmologia e una nuova meccanica, resta fuori dall’orizzonte intellettuale di Cesi. (311)

La realtà dell’accademia fu dunque assai più complessa della riduttiva immagine di mera portavoce della scienza galileiana che a lungo l’ha accompagnata. 313

L’affaire Galileo

5 mars 1616, le De revolutionibus orbium coelestium de Copernic (1543) est mis à l’index « donec corregantur » par la Congrégation présidée par Paul V. La théorie de la mobilité de la terre et de la stabilité du soleil est définie « falsa e del tutto contraria alla divina Scrittura ».

Mais pourquoi aussi tard, 60 ans après la publication ? En raison du succès et de la diffusion des idées de Galilée, qui incitent l’Eglise à mettre un frein à la propagation de cette théorie cosmologique « in tutto contraria alle Sacre Lettere » et qui risque être « recepita da molti » (« Si calpesta tutta la filosofia d’Aristotele, della quale tanto

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si serve la teologia scolatisca » citations p. 338). A travers Copernic, l’Eglise s’attaque à la « secte » galiléenne.Le problème vient de la réception publique, qui fait craindre une perte «  di controllo del territorio intellettuale da parte della gerarchia ecclesiastica per le infauste conseguenze morali e religiose che la circolazione di queste non gradite idee avrebbero (sic) prodotto ». 338.Galilée avait publié en 1610 le Sidereus Nuncius puis l’Istoria e dimostrazioni intorno alle macchie solari (1613). Grâce à l’invention du téléscope, l’astronomie devient pour la première fois et progressivement une science vérifiable : une révision fondamentale des théories du cosmos est désormais possible. Le copernicanisme et les positions défendues par Galilée, mathématicien et philosophe du Grand duc de Toscane, sont ainsi déclarés hérétiques. Ce dernier doit se résoudre à renoncer à convertir au copernicanisme les mathématiciens jésuites du Collegio romano.Bucciantini soulève le paradoxe : « Se l’interpretazione delle Scritture è in contrasto con i dati forniti dalla ragione e con quelli sensibili, sono questi ultimi che devono essere abbandonati ed essere considerati falsi e ingannevoli. Ovvero : se si vuole fondare su basi solide il copernicanesimo, diventa assolumante necessario affrontare la questione anche sul terreno scritturale » (341) : c’est dans l’autorité des Écritures saintes que l’on doit trouver la confirmation des observations. C’est du moins l’opinion du théologien Foscarini dans la Letterea sopra l’opinione de’ Pittagorici e del Copernico. Les découvertes téléscopique du Sidereus Nuncius ne peuvent être que des fruits de l’imagination si les vérités de la foi leur sont contraires. Car au 17e s., la théologie occupe dans la hiérarchie des sciences une place plus importante que la connaissance de la nature. « Solo innestandosi sulle verità bibliche la nuova cosmologia eliocentrica può assicurarsi una crescita vitale. Le verità bibliche devono garantire la correttezza delle conclusioni tratte nell’ambito della filosifia naturale : da qui, da questa incrollabile certezza, si sviluppa il progetto di Foscarini per una teologia copernicana. » (341).

C’est bien le danger du copernicanisme : prouver que les Écritures ont tort. On invite donc Galilée, dans les années comprises entre la mise à l’index de Copernic et son procès (1633), à parler en mathématicien, c’est-à-dire ex suppositione, et non en observateur de la nature. Position de défense des principes théologiques et culturels chrétiens fixée par le Concile de Trente, qui repose sur la conviction de l’imperfection absolue propre à toute forme de connaissance humaine.

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Implicitement, on craint que ne soit mise en péril l’idée même d’ordre et de civilisation, que les principes éthico-religieux sur lesquels repose le monde, les hiérarchies sociales et politiques, ne soit ébranlés.

L’affaire Galilée continue à susciter des remous. Le 31 octobre 1992, les travaux de la commission pour la réhabilitation du savant s’achèvent par une déclaration de Jean-Paul II à l’Académie des sciences pontificale. Puis en 2011, discussions à l’occasion du 400e

anniversaire du Sidereus Nuncius. L’Eglise tend à exhonérer le pape d’alors, Urbain VIII, de toute responsabilité, en soulignant qu’il ne signa pas la sentence de la condamnation. Tend à occulter la réalité de l’arrêt du Saint Office du 16 juin 1633 : « Il Papa decretò che il medesimo Galileo Galilei doveva essere interrogato circa l’intenzione, anche sotto minaccia di tortura. Una volta sostenuto [questo esame], dopo l’abiura per grave sospetto d’eresia, dinanzi all’assemblea plenaria del Sant’Uffizio, doveva essere condannato al carcere ad arbitrio della Sacra Congregazione, ingiungendogli che d’ora in poi egli non trattasse più in qualsiasi modo, né in scritto, né a parole, della mobilità della Terra e dalla stabilità del Sole, sotto pena di ricaduta. Quanto al libro scritto, che si intitola Dialogo di Galileo Galilei linceo, doveva essere proibito. »

BIBLIOGRAPHIE

E. GARIN, Galileo : gli scandali della nuova filosofia, « Nuncius », VIII (1993), p. 417-430.M. BUCCIANTINI, Contro Galileo. Alle origini dell’affaire, Olschki, 1995F. BERETTA, Le procès de Galilée et les archives du Saint-Office. Aspects judiciaires et théologiques, in « Revue des sciences philosophiques et théologiques », 83 (1999), p. 441-490.M. CAMEROTA, Galileo Galilei e la cultura scientifica nell’età della Controriforma, Salerno, Roma, 2004.Voir Edizione nazionale delle opere di Galileo Galilei, Barbèra, Firenze, 1890-1909 (1968).

La scuola galileiana

Synthèse, à travers la présentation chiffrée des correspondants de Galilée (correpondance de 4000 lettres, édition nationale), de l’école galiléenne en Europe, de la diffusion de ses ouvrages et traductions.