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1 notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard Se questo è un uomo di Primo Levi Einaudi, Torino 1989 Il commento è stato redatto da Alberto Cavaglion appositamente per la Grande su CD-ROM Sommario Sigle Prefazione 1 2 I Il viaggio 11 II Sul fondo 34 III Iniziazione 62 IV Ka-Be 70 V Le nostre notti 95 VI Il lavoro 110 VII Una buona giornata 120 VIII Al di qua del bene e del male 121 IX I sommersi e i salvati 144 X Esame di chimica 168 XI Il canto di Ulisse 180 XII I fatti dell’estate 193 XIII Ottobre 1944 203 XIV Kraus 214 XV Die drei Leute vom Labor 221 XVI L’ultimo 233 XVII Storia di dieci giorni 241 Si esto es un hombre de Primo Levi tr. Pilar Gómez Bedate (1987) Título original: Se questo é un uomo © Giulio Einaudi Editore Torino 1958, 1976 Primera edición en esta colección: enero de 2002 Segunda edición: mayo de 2002 © Muchnik Editores, S.A., Barcelona ISBN: 84-7669-525-x Depósito legal: B.24.799-2002 Presentación3 El viaje 5 En el fondo 10 La iniciación 19 Ka-be 22 Nuestras noches 30 El trabajo 35 Un día bueno 39 Más acá del bien y del mal 43 Los hundidos y los salvados 48 Examen de química 56 El canto de Ulises 60 Los acontecimientos del verano 64 Octubre de 1944 68 Kraus 72 Die drei leute vom labor 75 El último 80 Historia de diez días 83 18 Apéndice de 1976-95 Si c’est un homme de Primo Levi Giulio Einaudi éditeur s.p.a., Turin, 1958 et 1976. Pocket Julliard, pour la traduction française, 1987. PREFACE J’AI eu la chance de n’être déporté à Auschwitz qu’en 1944, alors que le gouvernement allemand, en raison de la pénurie croissante de main-d’œuvre, avait déjà décidé d’allonger la moyenne de vie des prisonniers à éliminer, améliorant sensiblement leurs conditions de vie et suspendant provisoirement les exécutions arbitraires individuelles. Aussi, en fait de détails atroces, mon livre n’ajoutera-t-il rien à ce que les lecteurs du monde entier savent déjà sur l’inquiétante question des camps d’extermination. Je ne l’ai pas écrit dans le but d’avancer de nouveaux chefs d’accusation, mais plutôt pour fournir des documents à une étude dépassionnée de certains aspects de l’âme humaine. Beaucoup d’entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que «l’étranger, c’est l’ennemi». Le plus souvent, cette conviction sommeille dans les esprits, comme une infection latente ; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans lien entre eux, elle ne fonde pas un système. Mais lorsque cela se produit, lorsque le dogme informulé est promu au rang de prémisse majeure d’un syllogisme, alors, au bout de la chaîne logique, il y a le Lager; c’est-à- dire le produit d’une conception du monde poussée à ses plus extrêmes conséquences avec une cohérence rigoureuse ; tant que la conception a cours, les conséquences nous menacent. Puisse l’histoire des camps d’extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d’alarme. Je suis conscient des défauts de structure de ce livre, et j’en demande pardon au lecteur. En fait, celui-ci était déjà écrit, sinon en acte, du moins en intention et en pensée dès l’époque du Lager. Le besoin de raconter aux «autres», de faire participer les «autres», avait acquis chez nous, avant comme après notre libération, la violence d’une impulsion immédiate, aussi impérieuse que les autres besoins élémentaires ; c’est pour répondre à un tel besoin que j’ai écrit mon livre ; c’est avant tout en vue d’une libération intérieure. De là son caractère fragmentaire : les chapitres en ont été rédigés non pas selon un déroulement logique, mais par ordre d’urgence. Le travail de liaison, de fusion, SIGLE Salvo casi specifici, di cui si darà conto nelle singole note, si fa uso delle abbreviazioni consuete: SQU (Se questo è un uomo); App. (Appendice all’ed. scolastica di SQU, 1976); T (La tregua); SP (Il sistema periodico); SES (I sommersi e i salvati); CS (La chiave a stella); SNOQ (Se non ora, quando?); OI (Ad ora incerta); SN (Storie naturali); VF (Vizio di forma); L (Lilìt e altri racconti); AM (L’altrui mestiere); RS (Racconti e saggi); RR (La ricerca delle radici. Antologia personale). Le citazioni rinviano ai due volumi di Opere, a c. di M. Belpoliti, introd. di D. Del Giudice, Einaudi, Torino 1997 (I e II, seguito direttamente dal numero della pagina). Le note a SQU previste dallo stesso Levi per l’ed. scolastica einaudiana (1976) sono riportate tra parentesi quadre [ ]. Altre sigle utilizzate: Cases. C. Cases, L’ordine delle cose e l’ordine delle parole, in P. 1-evi: un’antologia della critica, a c. di E. Ferrero, Einaudi, Torino 1997, pp.5-39. Conversazioni. Primo Levi. Conversazioni e interviste 1963-1987, a c. di M. Belpoliti, Einaudi, Torino 1997. Memorie. E Dostoevskij, Memorie di una casa morta, tr. it. di Alfredo Polledro, Rizzoli, Milano 1950. Mengaldo. Lingua e scrittura in Levi, in P. Levi: un’antologia cit., pp. 169-242. Rapporto. Rapporto sulla organizzazione igienico-sanitaria del campo di concentramento per ebrei di Monowitz (Auschwitz-Alta Slesia), in «Minerva Medica», XXXVII, lugliodicembre 1946, pp.535-544 ora in Opere cit. (1,1339-1360). Segre. C. Segre, Lettura di “Se questo è un uomo”, in P. Levi: un’antologia cit., pp. 55-75. Tesio. Note di commento a P Levi, Se questo è un uomo, Einaudi Scuola, Torino 1997.

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

Se questo è un uomo

di

Primo Levi

Einaudi, Torino 1989

Il commento è stato redatto da AlbertoCavaglionappositamente per la Grande suCD-ROM

Sommario

SiglePrefazione

12

I Il viaggio 11II Sul fondo 34

III Iniziazione 62IV Ka-Be 70

V Le nostre notti 95VI Il lavoro 110

VII Una buona giornata 120VIII Al di qua del bene e del male 121

IX I sommersi e i salvati 144X Esame di chimica 168XI Il canto di Ulisse 180

XII I fatti dell’estate 193XIII Ottobre 1944 203

XIV Kraus 214XV Die drei Leute vom Labor 221

XVI L’ultimo 233XVII Storia di dieci giorni 241

Si esto es un hombre

de

Primo Levi

tr. Pilar Gómez Bedate (1987)

Título original: Se questo é un uomo© Giulio Einaudi Editore Torino 1958, 1976Primera edición en esta colección: enero de 2002Segunda edición: mayo de 2002© Muchnik Editores, S.A., BarcelonaISBN: 84-7669-525-xDepósito legal: B.24.799-2002

Presentación3

El viaje 5En el fondo 10La iniciación 19Ka-be 22Nuestras noches 30El trabajo 35Un día bueno 39Más acá del bien y del mal 43Los hundidos y los salvados 48Examen de química 56El canto de Ulises 60Los acontecimientos del verano 64Octubre de 1944 68Kraus 72Die drei leute vom labor 75El último 80Historia de diez días 83

18 Apéndice de 1976-95

Si c’est un homme

de

Primo Levi

Giulio Einaudi éditeur s.p.a.,Turin, 1958 et 1976.PocketJulliard, pour la traduction française,1987.

PREFACE

J’AI eu la chance de n’être déporté à Auschwitzqu’en 1944, alors que le gouvernement allemand, enraison de la pénurie croissante de main-d’œuvre, avaitdéjà décidé d’allonger la moyenne de vie desprisonniers à éliminer, améliorant sensiblement leursconditions de vie et suspendant provisoirement lesexécutions arbitraires individuelles.

Aussi, en fait de détails atroces, mon livren’ajoutera-t-il rien à ce que les lecteurs du monde entiersavent déjà sur l’inquiétante question des campsd’extermination. Je ne l’ai pas écrit dans le butd’avancer de nouveaux chefs d’accusation, mais plutôtpour fournir des documents à une étude dépassionnéede certains aspects de l’âme humaine. Beaucoupd’entre nous, individus ou peuples, sont à la merci decette idée, consciente ou inconsciente, que «l’étranger,c’est l’ennemi». Le plus souvent, cette convictionsommeille dans les esprits, comme une infection latente; elle ne se manifeste que par des actes isolés, sans lienentre eux, elle ne fonde pas un système. Mais lorsquecela se produit, lorsque le dogme informulé est promuau rang de prémisse majeure d’un syllogisme, alors,au bout de la chaîne logique, il y a le Lager; c’est-à-dire le produit d’une conception du monde poussée àses plus extrêmes conséquences avec une cohérencerigoureuse ; tant que la conception a cours, lesconséquences nous menacent. Puisse l’histoire descamps d’extermination retentir pour tous comme unsinistre signal d’alarme.

Je suis conscient des défauts de structure de celivre, et j’en demande pardon au lecteur. En fait, celui-ciétait déjà écrit, sinon en acte, du moins en intention eten pensée dès l’époque du Lager. Le besoin de raconteraux «autres», de faire participer les «autres», avaitacquis chez nous, avant comme après notre libération,la violence d’une impulsion immédiate, aussiimpérieuse que les autres besoins élémentaires ; c’estpour répondre à un tel besoin que j’ai écrit mon livre ;c’est avant tout en vue d’une libération intérieure. Delà son caractère fragmentaire : les chapitres en ont étérédigés non pas selon un déroulement logique, maispar ordre d’urgence. Le travail de liaison, de fusion,

SIGLE

Salvo casi specifici, di cui si darà conto nelle singolenote, si fa uso delle abbreviazioni consuete: SQU (Sequesto è un uomo); App. (Appendice all’ed. scolasticadi SQU, 1976); T (La tregua); SP (Il sistema periodico);SES (I sommersi e i salvati); CS (La chiave a stella);SNOQ (Se non ora, quando?); OI (Ad ora incerta);SN (Storie naturali); VF (Vizio di forma); L (Lilìt e altriracconti); AM (L’altrui mestiere); RS (Racconti e saggi);RR (La ricerca delle radici. Antologia personale). Lecitazioni rinviano ai due volumi di Opere, a c. di M.Belpoliti, introd. di D. Del Giudice, Einaudi, Torino 1997(I e II, seguito direttamente dal numero della pagina).

Le note a SQU previste dallo stesso Levi per l’ed.scolastica einaudiana (1976) sono riportate traparentesi quadre [ ].

Altre sigle utilizzate:

Cases. C. Cases, L’ordine delle cose e l’ordine delleparole, in P. 1-evi: un’antologia della critica, a c. di E.Ferrero, Einaudi, Torino 1997, pp.5-39.

Conversazioni. Primo Levi. Conversazioni e interviste1963-1987, a c. di M. Belpoliti, Einaudi, Torino 1997.

Memorie. E Dostoevskij, Memorie di una casa morta,tr. it. di Alfredo Polledro, Rizzoli, Milano 1950.

Mengaldo. Lingua e scrittura in Levi, in P. Levi:un’antologia cit., pp. 169-242.

Rapporto. Rapporto sulla organizzazioneigienico-sanitaria del campo di concentramento perebrei di Monowitz (Auschwitz-Alta Slesia), in «MinervaMedica», XXXVII, lugliodicembre 1946, pp.535-544ora in Opere cit. (1,1339-1360).

Segre. C. Segre, Lettura di “Se questo è un uomo”, inP. Levi: un’antologia cit., pp. 55-75.

Tesio. Note di commento a P Levi, Se questo è unuomo, Einaudi Scuola, Torino 1997.

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Voi che vivete sicuri (1)Nelle vostre tiepide case,Voi che trovate tornando a seraIl cibo caldo e visi amici:Considerate (2) se questo è un uomoChe lavora nel fango (3)Che non conosce paceChe lotta per mezzo paneChe muore per un sì o per un no.Considerate se questa è una donna,Senza capelli e senza nomeSenza più forza di ricordareVuoti gli occhi (4) e freddo il gremboCome una rana d’inverno.Meditate che questo è stato:Vi comando (5) queste parole.Scolpitele nel vostro cuoreStando in casa andando per via,Coricandovi alzandovi;Ripetetele ai vostri figli (6).O vi si sfaccia la casa,La malattia vi impedisca (7),I vostri nati torcano (8) il viso da voi.

Si esto es un hombre

Los que vivís segurosEn vuestras casas caldeadasLos que os encontráis, al volver por la tarde,La comida caliente y los rostros amigos:Considerad si es un hombreQuien trabaja en el fangoQuien no conoce la pazQuien lucha por la mitad de un panecilloQuien muere por un sí o por un no.Considerad si es una mujerQuien no tiene cabellos ni nombreNi fuerzas para recordarloVacía la mirada y frío el regazoComo una rana invernalPensad que esto ha sucedido:Os encomiendo estas palabras.Grabadlas en vuestros corazonesAl estar en casa, al ir por la calle,Al acostaros, al levantaros;Repetídselas a vuestros hijos.O que vuestra casa se derrumbe,La enfermedad os imposibilite,Vuestros descendientes os vuelvan el rostro.

selon un plan déterminé, n’est intervenu qu’après.

Il me semble inutile d’ajouter qu’aucun des faitsn’y est inventé.

PRIMO LEVITurin, janvier 1947.

SI C’EST UN HOMME

Vous qui vivez en toute quiétudeBien au chaud dans vos maisons,Vous qui trouvez le soir en rentrantLa table mise et des visages amis,Considérez si c’est un hommeQue celui qui peine dans la boue,Qui ne connaît pas de repos,Qui se bat pour un quignon de pain,Qui meurt pour un oui pour un non.Considérez si c’est une femmeQue celle qui a perdu son nom et ses cheveuxEt jusqu’à la force de se souvenir,Les yeux vides et le sein froidComme une grenouille en hiver.N’oubliez pas que cela fut,Son, ne l’oubliez pasGravez ces mots dans votre coeur.Pensez-y chez vous, dans la rue,En vous couchant, en vous levant;Répétez-les à vos enfants.Ou que votre maison s’écroule,Que la maladie vous accable,Que vos enfants se détournent de vous.

1 sicuri. La poesia inizia con un appello al lettore, diascendenza dantesca. L’ossatura portante delcomponimento è l’apostrofe al lettore, sul genere diquelle che Auerbach ha mirabilmente descritto (E.Auerbach, Gli appelli di Dante al lettore, in Studi suDante, Feltrinelli, Milano 1984, p.309). È questo,d’altra parte, il primo di una serie di appelli al lettore,che attraversano il libro («Ma consideri ognuno,quanto valore, quanto significato è racchiuso...»;«Vorremmo ora invitare il lettore a riflettere ...»). Ilmodello ispiratore potrebbe essere l’appello al lettoredi Par. I, 5: «O voi che siete in piccioletta barca,/desiderosi d’ascoltar ... non vi mettete in pelago, ché,forse, perdendo me, rimarreste smarriti». L’apostrofeha il preciso scopo di rendere partecipe il lettore diciò che sta per essere narrato, dell’enormità di unaesperienza vissuta. Di qui il tono « alto etestamentario» da «accordo di preludio», secondo lagiusta definizione data da F. Fortini (L’opera in versi,in P. Levi un’antologia cit., p. 164: la poesia in epigrafesta a SQU, come «il grido di apertura di chi si vietaquello finale», ivi, p.166). Ma l’autorevolezza di chiscrive la poesia è legata alla funzione di chi sente diessere stato testimone di un’esperienza terribile, chelo rende diverso da chi legge. Levi vuole togliere ogniautoreferenzialità ai suoi versi, dicendoci che la suapoesia non ha alcun legame con ogni formatradizionale di lirica italiana. Si fatica a parlare di questiversi come di una lirica perché si pone uno strettolegame fra questa struttura poetica e le apostrofipresenti nella Bibbia, soprattutto in Giobbe enell’Ecclesiaste. Se la Commedia sia stata o non siastata per Levi un pungolo a riscoprire l’altra parte delcanone della letteratura occidentale è questioneaperta e controversa. Come si vedrà meglio in seguitole citazioni bibliche e dantesche presenti in SQU sonofra loro spesso intrecciate e riesce difficile operaredelle distinzioni nette. L’impressione generale è di unaabile mescolanza quando non del prevalere di unDante letto come se fosse un capitolo dell’Esodo;operazione nient’affatto insensata sul piano dellafilologia dantesca: Charles Singleton ha sottolineatola correlazione tra il polo della narrazione biblica equello della Commedia. Secondo Singleton,utilizzando le scritture veterotestamentarie si puògiungere ad una maggiore comprensione del poemastesso (C. Singleton, La poesia della DivinaCommedia, Il Mulino, Bologna 1987, p. 495). Sullariflessione intorno a questi problemi devo molto, piùdi quanto non risulti dalle note, alla stimolante tesi dilaurea di Ernesto D. Paolin, che vivamente ringrazio(La memoria e l’oltraggio. P. Levi interprete di Dante,Università degli studi di Torino, Facoltà di Lettere eFilosofia, a.a. 1998-1999, rel. prof. M. Guglielminetti).

2 Considerate... Si noti l’iterazione dell’imperativo«Considerate»; la ripresa anaforica, come già il «voi»dei vv. 1 e 3 è una delle varie figure di ripetizione(polisindeto, anafora, epifora, anadiplosi), di cuifornisce un’ampia campionatura Mengaldo, 173 ss.;ma si veda anche S. Nezri, Iterazioni, nel n.monografico di « Riga», 13, 1997, pp.372-379.L’attacco di questo secondo capoverso riscrive«Considerate vostra semenza...» con cui inizia1’orazion picciola di Ulisse (Inf. XXVI, 118). In SQUle simmetrie sono sempre tanto importanti quanto leasimmetrie; in particolare si osserva come Levi amisempre anticipare, la prolessi è un accorgimentostilistico costante; in modo più o meno velato, gliepisodi principali della sua narrazione sono sempreanticipati con qualche accordo di preludio, facilmenteudibile. Al canto di Ulisse, e proprio alla ricostruzionea memoria dell’«orazion picciola» di Inf. XXVI saràdedicato un intero capitolo di SQU. Si deve altresìtenere nel giusto conto l’abitudine di Levi a«danteggiare» (secondo il significato che a questoverbo diede il Contini in Un’idea di Dante, in Variantie altra linguistica, Einaudi, Torino 1970, pp.369-405 eche è comune a un’intera generazione di torinesipassati vicini alla scuola di Augusto Monti, a partireda Massimo Mila). Da ultimo, sarà interessanterilevare la partizione dei due «Considerate» secondouna rigida divisione di genere, maschile e femminile:«Considerate se questo è un uomo» (v. 5) e«Considerate se questa è una donna» (v 10) cheanticipa alcuni passaggi importanti del libro intorno apersonaggi femminili (le madri, le spose, le nuoreoperose, «le nostre donne», le donne dei somi).

3 nel fango. E uno dei vocaboli chiave di SQU; il luogotopico che serve a connotare l’inferno di Auschwitz.Infinite sono le occorrenze dantesche, sulle quali nonè nemmeno il caso di soffermarsi («pien di fango» èFilippi Argenti, Inf. VIII, 32). Come il fangos vi sonoaltre parole-chiave adoperate di continuo, come sefossero dei pro-memoria danteschi: la pioggia, la neve,il vento e la bufera, il buio (la buia notte, le nuvole«maligne»), la nudità, lo sterco: elementi esteriori delpaesaggio di Auschwitz che più chiaramente rinvianoa Malebolge. Vedi sotto, cap. «Il lavoro», nota 5.

4 vuoti gli occhi... Purg. XXIII, 22 e 31; gli occhi deigolosi, la loro incredibile magrezza («ne li occhi eraciascuna oscura e cava») non riescono però acancellare il sospetto della persistenza di un’ecobaudelairiana («Tes yeux creux» in La Muse Maladee «sa paupière creuse» in L’Amour du Mensonge). Ilriferimento non è azzardato, ma giustificato da unprelievo dai Fleurs du mal dichiarato dallo stesso Levi(vedi sotto, cap. «Storia degli ultimi giorni», nota 25).

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5 Vi comando... In SQU, come è stato giustamenteindicato (Segre, 68-69), Levi opera straordinari econtinui spostamenti del punto di vista. Ad una primapersona plurale di valore collettivo («Buna ... in cuinoi soffrimmo e morimmo innumerevoli») si affiancauna seconda persona rivolta a un se stessogeneralizzato («piove e tira vento: ma sai che staseratocca a te il supplemento di zuppa»); una terzapersona descrittiva e apparentemente neutrale, peròtrapunta da considerazioni morali («Si immagini oraun uomo a cui...»). Segre non manca di rilevarel’importanza che assume, in questo panoramamultiforme, la prima persona «autobiografica ogiudicante»: «Vi comando...». Sarà il caso diaggiungere che, a partire dalla poesia in esergo, e daquesto verso in particolare, tale persona giudicantesfuma nella stessa «voce di Dio», come dimostra laparafrasi della maggiore preghiera ebraica (vedi notasuccessiva). Questo progressivo innalzamento deltono è costante in SQU e ha due punti cruciali:l’episodio di Kuhn («Se io fossi Dio...») e nella « vocedi Dio» («Il canto di Ulisse») che come uno squillo ditromba fa risuonare in Lager i valori dell’umanesimoclassico. Quasi tutte le citazioni bibliche di SQU sonoformulate in prima persona e tendono a collocarel’autore sul piano elevato del narratore che osservadall’alto lo scorrere degli eventi pur essendoneprotagonista (vedi sotto, cap. « L’ultimo», nota 5); nelcapitolo che prelude alla liberazione l’io che narra dicedi sentirsi «come Dio dopo il primo giorno dellacreazione» («Storia di dieci giorni», nota 18).Contrariamente a quanto di solito di crede, il problemadella teodicea ha una sua precisa consistenza in SQU,anche a prescindere, anzi, proprio in forza del nonmai dismesso habitus rationalis dello scrittore.

6 Scolpitele ... alzandovi... ai vostri figli. Questapoesia, datata 10 gennaio 1946, venne scritta durantela stesura di SQU, a sua volta datato, nell’ultimapagina della edizione einaudiana, «Avigliana,dicembre 1945-gennaio 1947». Come si sa, con titoloShemà, la poesia venne raccolta in L’osteria di Brema,poi in OI (II, 525). Shemà è 1’orazione fondamentaledegli ebrei, una sorta di atto di fede che inizia con leparole «Ascolta (Shemà), Israele, il Signore Dio nostroè unico» e termina con l’esortazione a non dimenticaree a trasmettere ai figli la nozione fondamentaledell’unicità di Dio. Non vi sono altre testimonianzeletterarie dell’ebraismo italiano nel Novecento in cuiuna preghiera, questa preghiera, venga collocata inposizione di tale preminenza. I vv. 16-19 della poesiadi Levi - da «Scolpitele» a «figli» - sono traduzionefedele del testo ebraico di Deut. 6, 6-7. Nella poesia,però, «l’atto di fede manca» o come è stato detto«l’obbligo del ricordo è spostato da un Dio di dubbiaesistenza a un male di indubbia onnipresenza»(Segre, 57 e, dello stesso, I romanzi e le poesie, in P.Levi un’antologia cit., p.107); si potrebbe precisareche il male di indubbia onnipresenza induce lo scrittorea vincere ogni indugio e giudicare «come se» fosselui il Dio di cui si dubita l’esistenza; una completasecolarizzazione dei medesimi versetti verrà molti annipiù tardi, in un contesto umoristico, parlando del padre,in RR (II, 1362).

7 vi impedisca. Come il successivo «torcano», il verbo«impedire», usato in questo senso arcaicizzante, èancora prova dell’abitudine di Levi a danteggiare («matanto lo impedisce», Inf. I, 35 e 96). Questi ultimi versi,tuttavia, costituiscono un’altra anticipazione: una sortadi laica maledizione, che fa venire in mente il dialogodi Giobbe con Dio (ma non si riscontrano in SQUesplicite citazioni dai passi di Giobbe poi antologizzatiin RR, II, 1369-1380). Più che l’invettiva dantesca, ilmodello classico della «maledizione»veterotestamentaria pare qui evidente e suffragato daaltri luoghi del libro; vedi per esempio, sotto, nel finaledel cap. «L’esame di chimica», quel fulmineo «Chesia maledetto» indirizzato alla volta di Alex. Di nuovol’io giudicante quando si esprime tende a sfumare nellavoce di Dio, vedi per es. «Storia di dieci giorni», nota22.

8 torcano. « torcere» è un verbo-chiave del lessicodi SQU; ritorna più volte, vedi per es. sotto, cap. «Sulfondo», nota 14 e «Ka-Be», nota 26 oppure «I fattidell’estate», nota 10; sull’occorrenza del vocabolo inDante non c’è che l’imbarazzo della scelta («Li dirittiocchi torse allora in biechi» Inf. VI, 91; «e da lor torceil muso» Purg. XIV, 130; «li occhi torsi» Par. III, 21).

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PREFAZIONE

Per mia fortuna (1), sono statodeportato ad Auschwitz solo nel 1944,e cioè dopo che il governo tedesco, datala crescente scarsità di manodopera,aveva stabilito di allungare la vita me-dia dei prigionieri da eliminarsi,concedendo sensibili miglioramenti neltenor di vita e sospendendotemporaneamente le uccisioni ad arbi-trio dei singoli.

Perciò questo mio libro, in fatto diparticolari atroci (2), non aggiungenulla a quanto è ormai noto ai lettoridi tutto il mondo sull’inquietanteargomento dei campi di distruzione.Esso non è stato scritto allo scopo diformulare nuovi capi di accusa; potràpiuttosto fornire documenti per unostudio pacato di alcuni aspettidell’animo umano’. A molti, individuio popoli, può accadere di ritenere, piùo meno consapevolmente, che «ognistraniero è nemico»4. Per lo più questaconvinzione giace in fondo agli animicome una infezione latente; simanifesta solo in atti saltuari eincoordinati, e non sta all’origine diun sistema di pensiero’. Ma quandoquesto avvie[8]ne, quando il dogmainespresso diventa premessa maggioredi un sillogismo, allora, al terminedella catena, sta il Lager. Esso è ilprodotto di una concezione del mon-do portata alle sue conseguenze conrigorosa coerenza: finché laconcezione sussiste, le conseguenze ciminacciano. La storia dei campi didistruzione dovrebbe venire intesa datutti come un sinistro segnale dipericolo.

Mi rendo conto e chiedo venia deidifetti strutturali del libro. Se non difa t to , come intenzione e comeconcezione esso è nato già fin daigiorni d i Lager. I l b isogno diraccontare agli «altri», di fare gli«altri» partecipi, aveva assunto franoi, prima della liberazione e dopo,il carattere di un impulso immediatoe violento, tanto da rivaleggiare congli altri bisogni elementari: il libroè stato scritto per soddisfare a questobisogno; in primo luogo quindi ascopo di liberazione interiore (6). Diqui il suo carattere frammentario: icapitoli sono stati scritti non insuccessione logica, ma per ordine diurgenza. Il lavoro di raccordo e difusione è stato svolto su piano ed èposteriore.

Mi pare superfluo aggiungere chenessuno dei fatti è inventato (7). [10]

Presentación

Tuve la suerte de no ser deportado aAuschwitz hasta 1944, y después de queel gobierno alemán hubiera decidido, acausa de la escasez creciente de manode obra, prolongar la media de vida delos prisioneros que iba a eliminar con-cediéndoles mejoras notables en el te-nor de vida y suspendiendo temporal-mente las matanzas dejadas a mercedde particulares.

Por ello, este libro mío, por lo que serefiere a detalles atroces, no añade nadaa lo ya sabido por los lectores de todoel mundo sobre el inquietante asunto delos campos de destrucción. No lo heescrito con la intención de formularnuevos cargos; sino más bien de pro-porcionar documentación para un es-tudio sereno de algunos aspectos delalma humana. Habrá muchos, indivi-duos o pueblos, que piensen más o me-nos conscientemente, que “todo extran-jero es un enemigo”. En la mayoría delos casos esta convicción yace en el fon-do de las almas como una infección la-tente; se manifiesta solo en actos inter-mitentes e incoordinados, y no está enel origen de un sistema de pensamien-to. Pero cuando éste llega, cuando eldogma inexpresado se convierte en lapremisa mayor de un silogismo, enton-ces, al final de la cadena está el Lager:Él es producto de un concepto de mun-do llevado a sus últimas consecuenciascon una coherencia rigurosa: mientrasel concepto subsiste las consecuenciasnos amenazan. La historia de los cam-pos de destrucción debería ser entendi-da por todos como una siniestra señalde peligro.

Me doy cuenta, y pido indulgenciapor ellos, de los defectos estructuralesdel libro. Si no en acto, sí en la inten-ción y en su concepción, nació en losdías del Lager. La necesidad de hablara “los demás”, de hacer que “los demás”supiesen, había asumido entre nosotros,antes de nuestra liberación y después deella, el carácter de un impulso inmedia-to y violento, hasta el punto de que ri-valizaba con nuestras demás necesida-des más elementales; este libro lo es-cribí para satisfacer esta necesidad, enprimer lugar, por lo tanto, como una li-beración interior. De aquí su carácterfragmentario: sus capítulos han sidoescritos no en una sucesión lógica sinopor su orden de urgencia. El trabajo deempalmarlos y de fundirlos lo he hechosegún un plan posterior.

Me parece superfluo añadir que nin-guno de los datos ha sido inventado.

PRIMO LEVI

PREFAZIONE

1 Per mia fortuna. Secondo i dati forniti da J. Nystedt (Le opere diP. Levi viste al computer. Osservazioni stilolinguistiche, in «ActaUniversitas Stocholmiensis», Stockholm Sweden, 1993 ) «gioia»e «fortuna» sono i due vocaboli più ricorrenti nell’opera di Levi;anche nel libro del suo esordio il gioco fortuito del caso ha unruolo nell’evolversi degli avvenimenti, su cui si sofferma ancheMengaldo, 231. Qui l’espressione «per mia fortuna» assolve a unobbligo che è tipico della premessa: tenere sottotono ognidefinizione di poetica, lavorando per effetto di sottrazione (il libro«non aggiunge nulla...», «non è stato scritto allo scopo di ...»);soprattutto Levi mette in campo, subito, nella prima frase, l’ironia.Chi può dirsi fortunato di essere stato deportato ad Auschwitz nel1944? Su questi temi ha scritto pagine molto significative R.Gordon,‘Per mia fortuna’: Irony and Ethics in PLevi’s Writing, in «TheModem Language Revievn», 92, 2, April 1997, pp. 337-347. Peramor di completezza andrà aggiunto che la stessa espressione«per mia fortuna» ritorna sotto nel cap. « Ka-Be» (nota 11), conl’unica variante del passaggio alla prima persona plurale («pernostra fortuna»); la stessa osservazione vale anche per il cap.«Storia di dieci giorni», nota 2.

2 particolari atroci. Come risulterà da alcune scelte aggettivali(«mite», «pacato», «sereno»), Levi insiste fin dall’inizio sull’assenzadi ogni atrocità in SQU. L’estremo, l’urlo sono esclusi per sceltadalla sua poetica, ma se ne ascoltano qua e là i rumori.

3 uno studio ... dell’animo umano... La definizione rinvia, come ilsuccessivo sillogismo, al mondo della filosofia, o meglio dellapsicologia umana: fin dall’incipit, il libro si presenta come unbreviario di etica, un racconto filosofico, una «operetta morale».Sul tema della curiosità in Levi vi sono molte altre testimonianze,anche in SQU, vedi per esempio sotto, cap. «L’esame di chimica»,nota 13. Non è ancora però l’interesse dell’etologo che si vedrànell’uomo maturo, è la curiosità dello studente costretto dallanecessità a mettere in pratica gli insegnamenti di storia del pensierooccidentale ricevuti al liceo; sfilano in SQU, in ordine sparso, iprincipali capitoli del manuale di storia della filosofia: daipresocratici, da Aristotele a Cartesio, da Hobbes a Rousseau aMachiavelli.

4 «ogni straniero è nemico». È il primo documento che prova «labontà dell’istituzione liceale», su cui si sono soffermati molti critici,parlando del «bagaglio scolastico» di Levi. Che la bontà delLiceoaClassico in quanto istituzione si riveli proprio quando gliindividui «non hanno disposizioni spiccate (Levi le avevanaturalmente per le materie scientifiche)» (Cases, 5) è dimostratonon solo sul terreno della lingua (classicheggiante, «marmorea»,«buona per le lapidi») e della letteratura, ma anche da altrediscipline come la logica filosofica o l’etica delle sensazioni: il Levidell’ultimo periodo esprimerà riserve contro i filosofi (Conversazioni,204): il caso del sillogismo aristotelico, qui fedelmente riprodotto,è il più clamoroso (da porre accanto al «tutto è guerra» che Leviricava da Eraclito, vedi sotto, cap. «Le nostre notti», nota 4) edimostra una forte inclinazione per la filosofia; nel programma delvecchio liceo, il sillogismo dello « straniero-nemico» rappresentava,ancora fino a non molti anni fa, il primo serio scoglio che si paravainnanzi allo studente appena uscito dal ginnasio, il primo serioostacolo davanti ai problemi di ogni logica deduttiva; privato d’ognineutralità, naturalmente qui il sillogismo è chiamato a spiegare lanascita della xenofobia: «Tutti gli stranieri sono nemici» (premessamaggiore). I nemici devono essere soppressi. Tutti gli stranieridevono essere soppressi.

5 un sistema di pensiero. Un aspetto di Levi poco indagato èl’osservatore delle ideologie, dei caratteri nazionali. SQU è unosservatorio particolare utile a spiegare non solo, come è ovvio,«la terza Germania», ma anche altri più duttili «sistemi di pensiero»:per esempio l’italiano o il greco, in minore misura anche il francese.Soprattutto attrae la curiosità di Levi il carattere dell’Italiano, il soloche dimostra come, nelle condizioni estreme (e non soltanto inquelle) sia necessario fare a meno di ogni sistema, come è spiegatobene nel finale del capitolo «Iniziazione» (vedi sotto, nota 10).L’italiano, deriso in Lager, elabora a sua volta un «sistema dipensiero», soprattutto lo pratica nel preciso momento in cui formulail seguente dilemma: «Non sarà più salutare prendere coscienzadi non avere sistema?»

6 liberazione interiore. Sulla scrittura di Levi come testimonianzae sul carattere per lui liberatorio dello scrivere cfr. App. (I, 173 ) ela prefazione a A. Bravo-D. Jalla, La vita offesa (II, 1347-1348); suquesto tema si sofferma Segre, 57, che individua, a partire propriodalla prefazione di SQU, quattro «motivazioni alla scrittura»: 1)documentare un’esperienza estrema 2) mostrare, anche perprevenire, le peggiori conseguenze della xenofobia 3 ) meditaresul comportamento umano in condizioni eccezionali 4) raccontareper liberarsi dall’ossessione. Il ricordo si unisce al giudizio e sfocianell’esortazione, secondo uno schema che ritroviamo anche nellapoesia in epigrafe.

7 ... inventato. La prefazione si chiude con una notazione ironica,simmetrica rispetto al «per mia fortuna» che ne ha costituitol’esordio; pare di scorgere in questa battuta un’allusione allinguaggio cinematografico. Si direbbe la parodia grottesca dei titolidi coda di un film. Dell’importanza che ebbe il cinema, soprattuttodi certe colonne sonore, al momento della prima stesura di SQU,molte suggestioni vengono da una lunga intervista, Il teatrino dellamemoria (Conversazioni, 12 ss.). Ma SQU non è un libro«semplice», è un libro «semplice e incomprensibile», «piano edenigmatico» : si noti la contraddizione che suscita una delle frasipiù importanti del libro: «Oggi, questo vero oggi in cui sto seduto aun tavolo e scrivo, io stesso non sono convinto che queste cosesono realmente accadute» (cap. «Esame di chimica», nota 7). Ilproblema delle contraddizioni in SQU è un problema non imputabilesoltanto alle diverse stratificazioni di una scrittura portata innanziper fasi successive che, sarà bene ricordarlo, perdurano circa undecennio. Il problema tocca la questione fondamentale di ogniscrittura che nasca nel momento di passaggio dalla schiavitù allalibertà. Leo Strauss, in un saggio meritatamente famoso (Scritturae persecuzione, a c. di G. Ferrara, Venezia, Marsilio, 1990, sivedano in partic. le pp. 20-34), ha elencato una serie di stranezzeche sono tipiche di questa letteratura da lui definita essoterica,recante dentro di sé i segni ancora vistosi della reclusione: «oscuritàdel disegno, contraddizioni, ripetizioni inesatte di frasiprecedentemente enunziate» e noi potremmo aggiungere, comequalità tipiche di SQU: le iterazioni, l’incerta precisione nel dareun’identità anagrafica alle figure incontrate, gli ossimori catalogati

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IL VIAGGIO

Ero stato catturato(1) dalla Miliziafascista il 13 dicembre 1943. Avevoventiquattro anni, poco senno ,nessuna esperienza, e una decisapropensione, favorita dal regime disegregazione a cui da quattro anni leleggi razziali mi avevano ridotto, avivere in un mio mondo scarsamentereale, popolato da civili fantasmicartesiani (2), da sincere amicizie maschilie da amicizie femminili esangui .Coltivavo un moderato e astrattosenso di ribellione (3).

Non mi era stato facile scegliere lavia della montagna, e contribuire amettere in piedi quanto, nella opinionemia e di altri amici di me poco piùesperti, avrebbe dovuto diventare unabanda partigiana affiliata a «Giustiziae Libertà». Mancavano i contatti, learmi, i quattrini e l’esperienza perprocurarseli; mancavano gli uominicapaci, ed eravamo invece sommersida un diluvio di gente squalificata, inbuona e in mala fede, che arrivavalassù [up there] dalla pianura in cercadi una organizzazione inesistente, diquadri, di armi, o anche solo diprotezione, di un nascondiglio,di un fuoco, di un paio di scarpe.[12]

A quel tempo, non mi era stata an-cora insegnata la dottrina che dovevopiù tardi rapidamente imparare inLager, e secondo la quale primoufficio dell’uomo è perseguire ipropri scopi con mezzi idonei (4), echi sbaglia paga; per cui non possoche considerare conforme a giustizia(5) il successivo svolgersi dei fatti.Tre centurie della Milizia, partite in

El viaje

Me había capturado la Miliciafascista el 13 de diciembre de 1943.Tenía veinticuatro años, poco juicio,ninguna experiencia, y una inclinacióndecidida, favorecida por el régimen desegregación al que estaba reducido des-de hacía cuatro años por las leyes ra-ciales, a vivir en un mundo poco real,poblado por educados fantasmascartesianos, sinceras amistades mascu-linas y lánguidas amistades femeninas.Cultivaba un sentido de la rebeliónmoderado y abstracto.

No me había sido fácil elegir el ca-mino del monte y contribuir a poner enpie todo lo que, en mi opinión y en lade otros amigos no mucho más exper-tos, habría podido convertirse en unabanda de partisanos afiliada a «Justiciay Libertad». No teníamos contactos, ar-mas, dinero ni experiencia para procu-rárnoslos; nos faltaban hombres capa-ces y estábamos agobiados por un mon-tón de gente que no servía parael caso, de buena fe o de mala ,que subía de la l lanura en buscade una organización inexistente, de je-fes, de armas o también únicamente deprotección, de un escondrijo, de unahoguera, de un par de zapatos.

En aquel tiempo todavía no me habíasido predicada la doctrina que tendríaque aprender más tarde y rápidamenteen el Lager, según la cual el primer ofi-cio de un hombre es perseguir sus pro-pios fines por medios adecuados, yquien se equivoca lo paga, por lo queno puedo sino considerar justo elsucesivo desarrollo de los acontecimientos.Tres centurias de la Milicia que habían

1. LE VOYAGE

J’AVAIS été fait prisonnier par la Milicefasciste le 13 décembre 1943. J’avaisvingt-quatre ans, peu de jugement,aucune expérience et une propensionmarquée, encouragée par le régime deségrégation que m’avaient imposéquatre ans de lois raciales, à vivredans un monde quasiment irréel,peuplé d’honnêtes figurescartésiennes, d’amitiés masculines sincèreset d’amitiés féminines inconsistantes.Je cultivais à part moi un sentiment de révolteabstrait et modéré.

Ce n’était pas sans mal que je m’étaisdécidé à choisir la route de la montagne et àcontribuer à mettre sur pied ce qui, dans monesprit et dans celui de quelques amis guère plusexpérimentés que moi, était censé devenir unebande de partisans affiliée à Giustizia e Libertà(1). Nous manquions de contacts, d’armes,d’argent, et de l’expérience nécessaire pournous procurer tout cela ; nous manquionsd’hommes capables, et nous étions enrevanche envahis par une foule d’individus detous bords, plus ou moins sincères, quimontaient de la plaine dans l’espoir de trouverauprès de nous une organisation inexistante,des cadres, des armes, ou même un peu deprotection, un refuge, un feu où se chauffer,une paire de chaussures. [11]

A cette époque on ne m’avait pas encoreenseigne la doctrine que je devais plus tardapprendre si rapidement au Lager, et selonlaquelle le premier devoir de 1 homme estde savoir utiliser les moyens appropriespour arriver au but qu il s’est prescrit, ettant pis pour lui s’il se trompe , en vertu dequoi il me faut bien considérer comme purejustice ce qui arriva ensuite Trois centsmiliciens fascistes, partis en pleine nuit

da Mengaldo. Forse SQU non piacque subito perché recava in sévistosi i segni del passaggio dalla schiavitù alla libertà edassomigliava, come dice Strauss, ai discorsi di Socrate, chesembrano brutti di fuori, «ma custodiscono al loro interno le piùbelle immagini delle cose divine».

IL VIAGGIO

1 Ero stato catturato... I primi cinque capoversi del primo capitolo,fino a «politicamente sospetti», sono un’inserzione prevista da Leviper l’ed. del 1958. Nel 1947 l’attacco del libro era più irruente, sientrava più immediatamente nel discorso: «Alla metà del febbraio’44, gli ebrei italiani...»; il passaggio dalla cronaca alla tragicità erapiù brusco (Segre, 69-70). Lo schema diaristico è prevalente neiprimi due capitoli con «rare emergenze» negli altri capitoli, fuorchénell’ultimo, dove il diario rispunta nella sua forma vera propria(«Storia di dieci giorni»), ma di un diario, si tratta, molto sui generis.Sempre Segre ha notato, nel primo capitolo in misura più evidenteche negli altri, l’alternanza delle parti di carattere descrittive,riflessive e delle parti narrative, diaristiche: una delle prerogativedi questo libro non facilmente etichettatile. Il tono diaristico ha giàun grandioso sobbalzo nell’episodio dei Gattegno. L’inserzione perl’ed. 1958 risente probabilmente della rilettura di Dostoevskij dopoil 1950 (Memorie, 17-18). Vedi sotto, cap. «Sul fondo», nota 35.Sulla questione delle varianti fra prima edizione e versioneeinaudiana cfr. G. Tesio, Su alcune giunte e varianti di ‘Se questoè un uomo’, in Piemonte letterario dell’Otto-Novecento, Bulzoni,Roma 1991, pp. 173-196, che fonda la propria analisi sul confrontofra il dattiloscritto e le bozze delle due edizioni; ma si tenga presenteadesso la nota al testo di SQU predisposta da M. Belpoliti in codaa Opere (I, 1375 ss.), dove si tiene conto delle varianti fra unapoco conosciuta copia del dattiloscritto posseduta da Anna Yona ela versione 1947.

2 civili fantasmi cartesiani. [I «fantasmi cartesiani» a cui s’alludesono sogni e propositi forse mal realizzabili, ma non confusi, bensìrazionali e logici]. Sulla «collocazione elegantemente letteraria eclassica» degli aggettivi, qui, e in tutto SQU, ha pagine chiarissimeMengaldo, 178 ss. « Civil i», «civiltà» è parola-chiavedell’illuminismo leviano (cfr. D. Amsallem, Illuminismo in «Riga»cit., pp. 361371). Vedi anche sotto, cap. «Die drei Leute vomLabor», nota 11 e si rammenti il finale della prima sezione del cap.« Esame di chimica»: «Io so che non sono della stoffa di quelli cheresistono, sono troppo civile, penso ancora troppo...».

3 senso di ribellione... All’interno di una narrazione cronachistica,queste notazioni fortemente letterarie inserite per presentare sestesso costituiscono una prima spezzatura di cui è difficile definirela matrice. A parte «i civili fantasmi cartesiani», che vengono adarricchire la componente filosofica di questo libro; a parte «l’astrattosenso _di ribellione», meglio chiarito da un posteriore cenno,altrettanto bonario e affettuoso, alle «discussioni astratte» presentenella prefazione all’ed. scolastica di T (I, 1141), colpiscono, in questaesposizione telegrafica del proprio vissuto, due sintagmi: «sincereamicizie maschili» e, soprattutto, quasi in posizione di chiasmo,«amicizie femminili esangui». Il riferimento è al piccolo mondo diamicizie torinesi-milanesi poi immortalato nei racconti di SP, contenerezza nostalgica evocato nel cap. « Il canto di Ulisse» esoprattutto nella citazione dei versi dell’amico Ortona (cap. «Kraus», nota 8); ma non è da escludere una traccia deldecadentismo francese («les poses langoureuses» delle donne inBaudelaire, Chanson d’après-midi, vedi sotto, cap. « Storia di diecigiorni», nota 25), magari filtrata attraverso il ricordo di Gozzano, ilcui ruolo, negli anni di formazione di Levi, rimane ancora tutto dachiarire: o meglio, si riscontra qui un segno della parodia deldannunzianesimo che Gozzano lasciò in eredità alla gioventùtorinese degli anni Trenta. In quelle «amicizie esangui» vi è forseun’eco delle «intellettuali gemebonde», di quelle donne « rifattesui romanzi» su cui ha scritto pagine memorabili E. Sanguineti (G.Gozzano. Indagini e letture, Einaudi, Torino 1975, si vedano peres. le pp. 38 e 77 ss.).

4 perseguire i propri scopi con mezzi idonei. Nello scrivere questepagine per la nuova edizione di SQU, Levi avvertì forse la necessitàdi anticipare così la più ampia riflessione sull’importanza, nellavita e in Lager, di «avere uno scopo», vedi sotto, cap. «Una buonagiornata», nota 1.

5 conforme a giustizia. È la prima, non unica, frase estrema, spietata(e, dunque, non pacata) di SQU. Sembra che Levi voglia dire di sestesso: non avendo saputo perseguire i propri scopi con mezziidonei - cioè non avendo saputo difendersi di fronte a chi lo arrestò- «il successivo svolgersi dei fatti» è stata una giusta punizione.Un giudizio estremo, persino ingrato contro la propria giovanileingenuità; donde si comprende lo scupolo che prenderà Levi nelgiustificarsi davanti ai suoi lettori giovani, scaricando un siffattoradicalismo estremo al «tempo di guerra» [La frase èevidentemente ironica; si tratta qui della disumana «giustizia» deltempo di guerra, che non ammette indulgenze].

(1) Giustizia e Libertà (Justice et Liberté) : organisation antifasciste qui joua un rôle important, tant dans la lutte pour la libération de l’Italie que durant les premières années de l’après-guerre où elle devint un parti politique. (Toutesles notes, sauf une qui est de l’auteur et signalée comme telle, sont du traducteur.)

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piena notte per sorprendere un’altrabanda, di noi ben più potente epericolosa, annidata nella valle con-tigua, irruppero in una spettrale albadi neve nel nostro rifugio, e micondussero a valle come personasospetta.

Negli interrogatori che seguirono,preferii dichiarare la mia condizionedi «cittadino italiano di razza ebraica»,poiché ritenevo che non sarei riuscitoa giustificare altrimenti la miapresenza in quei luoghi troppo appartatianche per uno «sfollato», e stimavo(a torto, come si vide poi (6)) chel’ammettere la mia attività politicaavreb[13]be comportato torture e mortecerta. Come ebreo, venni inviato aFossoli, presso Modena, dove un vas-to campo di internamento, già destinatoai prigionieri di guerra inglesi eamericani, andava raccogliendo gliappartenenti alle numerose categorie dipersone non gradite al neonato governofascista repubblicano.

Al momento del mio arrivo, ecioè alla fine del gennaio 1944, gliebrei i tal iani nel campo eranocentocinquanta circa, ma entro pochesettimane il loro numero giunse ao l t r e s e i cen to . S i t r a t t ava pe rl o p i ù d i i n t e r e f a m i g l i e ,c a t t u r a t e d a i f a s c i s t i o d a in a z i s t i p e r l o r o imprudenza, oin seguito a delazione. Alcuni pochisi erano consegnati spontaneamente,o perché ridotti alla disperazione da-lla vita randagia, o perché privi dimezzi, o per non separarsi da uncongiun to ca t tu ra to , o anche ,assurdamente, per «mettersi in ordinecon la legger» (7). V’erano inoltre uncentinaio di militari jugoslaviinternati, e alcuni altri straniericonsiderati politicamente sospetti.

L’arrivo di un piccolo reparto diSS tedesche avrebbe dovuto fardubitare anche gli ottimisti; si riuscìtuttavia a interpretare variamentequesta novità, senza trarne la piùovvia delle conseguenze, in modoche, nonostante tutto, l’annunciodella deportazione trovò gli animiimpreparati.

Il giorno 20 febbraio i tedeschiavevano ispezionato il campo concura, avevano fatte pubbliche evivaci rimostranze al commissarioi ta l i ano per l a d i fe t tosaorganiz[14]nazione del servizio dicucina e per lo scarso quantitativodella legna distribuita per ilriscaldamento; avevano perfino dettoche presto un’infermeria avrebbedovuto entrare in efficienza. Ma ilmattino del 21 si seppe che l’indomanigli ebrei sarebbero partiti. Tutti:nessuna eccezione. Anche i bambini,anche i vecchi, anche i malati. Perdove, non si sapeva. Prepararsi perquindici giorni di viaggio. Per ognunoche fosse mancato all’appello, diecisarebbero stati fucilati.

salido en plena noche para sorprender aotra banda, mucho más potente y peli-grosa que nosotros, que se ocultaba enel valle contiguo, irrumpieron, en unaespectral alba de nieve, en nuestro re-fugio y me llevaron al valle comosospechoso.

En los interrogatorios que siguieronpreferí declarar mi condición de«ciudadano italiano de raza judía»porque pensaba que no habría podido jus-tificar de otra manera mi presencia enaquellos lugares, demasiado apartadosincluso para un «fugitivo», y juzgué(mal, como se vio después) que ad-mitir mi actividad política habría su-puesto la tortura y una muerte cierta.Como judío me enviaron a Fossoli, cer-ca de Módena, donde en un vasto cam-po de concentración, antes destinado alos prisioneros de guerra ingleses y ame-ricanos, se estaba recogiendo a los per-tenecientes a las numerosas categoríasde personas no gratas al reciente gobier-no fascista republicano.

En el momento de mi llegada, es de-cir a finales de enero de 1944, los ju-díos italianos en el campo eran unosciento cincuenta pero, pocas semanasmás tarde, su número llegaba a másde seiscientos. En la mayor parte delos casos se trataba de familias en-teras, capturadas por los fascistas opor los nazis por su imprudencia ocomo consecuencia de una delación. Unospocos se habían entregado espontáneamen-te, bien porque estaban desesperados de lavida de prófugos, bien porque no teníanmedios de subsistencia o bien por no separar-se de algún pariente capturado; o también,absurdamente, para «legalizarse». Había,además, un centenar de militaresyugos lavos in te rnados , y a lgunosotros extranjeros considerados políti-camente sospechosos.

La llegada de una pequeña secciónde las SS alemanas habría debido levan-tar sospechas incluso a los más optimis-tas, pero se llegó a interpretar de mane-ras diversas aquella novedad sin extraerla consecuencia más obvia, de maneraque, a pesar de todo, el anuncio de ladeportación encontró los ánimos despre-venidos.

El día 20 de febrero los alemaneshabían inspeccionado el campo concuidado, habían hechoreconvenciones públicas y vehemen-tes al comisario italiano por la de-fectuosa organización del serviciode cocina y por la escasa cantidadde leña distribuida para la calefac-ción; habían incluso dicho que pron-to iba a empezar a funcionar una en-fermería. Pero la mañana del 21 sesupo que al día siguiente los judíosiban a irse de allí. Todos, sin excep-ción. También los niños, tambiénlos viejos, también los enfermos. Adónde iban, no se sabía. Había queprepararse para quince días de via-je. Por cada uno que dejase de pre-sentarse se fusilaría a diez.

pour surprendre un autre groupe departisans installe dans une vallée voisine,et autrement important et dangereux quele nôtre, firent irruption dans notre refugea la pâle clarté d’une aube de neige, et memmenèrent avec eux dans la valléecomme suspect

Au cours des interrogatoires quisuivirent, je préférai déclarer ma conditionde «citoyen italien de race juive», pensantque c’était la le seul moyen de justifierma présence en ces lieux, trop écartes pourun simple «réfugie», et estimant (a tort,comme je le vis par la suite) qu’avouermon activité politique, c’était mecondamner à la torture et a une mortcertaine En tant que juif, on m’envoya aFossoh, près de Modene, dans un campd’internement d’abord destine auxprisonniers de guerre anglais etaméricains, qui accueillait désormais tousceux - et ils étaient nombreux - quin’avaient pas l’heur de plaire augouvernement de la toute nouvellerépublique fasciste

Lors de mon arrivée, fin janvier1944, il y avait dans ce camp environcent cinquante juifs italiens, mais aubout de quelques semaines on encomptait plus de six cents C’étaientpour la plupart des familles entières quiavaient été capturées par les fascistesou les nazis, à la suite d’uneimprudence ou d’une dénonciation Unpetit nombre d’entre eux s’étaientspontanément constitués prisonniers,pour échapper au cauchemar d’une vieerrante, par manque de ressources, ouencore pour ne pas se séparer d’unconjoint arrête, et même, absurdement,«pour être en règle avec la loi» II y avaitla en outre une centaine de soldatsyougoslaves et quelques autresétrangers considères commepolitiquement suspects

L’arrivée d’un petit détachement deSS aurait dû alerter même les plusoptimistes, mais on réussit en dépit detout a donner a l’événement lesinterprétations les plus variées, sans entirer la conclusion pourtant évidente quis’imposait, [12] de sorte que, contre touteattente, l’annonce de la déportation prittout le monde au dépourvu

Le 20 février, les Allemandsavaient effectue dans le camp uneinspection en règle, allant jusqu’às ign i f ie r publ iquement aucommissa i re i t a l i en leur v i fmécontentement pour la mauvaiseorgan isa t ion des cu i s ines e tl’insuffisance du bois de chauffage,à quoi ils avaient ajoute qu’uneinfirmerie entrerait sous peu enservice Mais le 21 au matin, onapprit que les juifs partiraient lelendemain Tous sans exceptionMême les enfants, même les vieux,même les malades Des t ina t ioninconnue Ordre de se préparer pourun voyage de quinze jours Pour toutjuif manquant à l ’appel , on enfusillerait dix

6 a torto, come si vide poi. Come si vedrà meglio in seguito, lenotazioni sul tempo sono fondamentali in SQU: una delle molteanomalie della narrazione consiste nell’anticipare continuamentei tempi, nel costringere il lettore a repentini balzi in avanti dal«prima» al «durante» al «dopo», e viceversa. Le pagine inseriteper l’ed. einaudiana, con la descrizione delle modalità d’arresto,allargano di un paio di mesi gli estremi cronologici del libro, il«prima», rendendo più dinamico ed esteso lo scorrere delle lancettedel tempo.

7 «mettersi in ordine con la legge». Si nota qui una velata, benevolaallusione al lealismo degli ebrei italiani, che storici come ArnaldoMomigliano hanno ripetutamente sottolineato; in particolare, èrisaputo il lealismo dei piemontesi, la cui fedeltà patriottica superavadi gran lunga la media nazionale e dopo 1’8 settembre 1943, portòa casi, anche clamorosi, di autodenuncia.

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Soltanto una minoranza di ingenuie di illusi si ostinò nella speranza: noiavevamo parlato a lungo coi profughipolacchi e croati, e sapevamo che cosavoleva dire partire.

Nei riguardi dei condannati amorte, la tradizione prescrive un aus-tero cerimoniale, atto a mettere inevidenza come ogni passione e ognicollera siano ormai spente, e comel’atto di giustizia non rappresenti cheun triste dovere verso la società, taleda potere accompagnarsi a pietà ver-so la vittima da parte dello stessogiustiziere. Si evita perciò alcondannato ogni cura (8) estranea, glisi concede la solitudine, e, ove lodesideri, ogni conforto spirituale, siprocura insomma che egli non sentaintorno a sé l’odio o l’arbitrio, malanecessità e la giustizia, e, insieme conla punizione, il perdono (9).

Ma (l0) a noi questo non fuconcesso, perché eravamo[15] troppi,e il tempo era poco, e poi, finalmen-te, di che cosa avremmo dovutopentirci , e di che cosa venirperdonati? Il commissario italianodispose dunque che tutti i servizicontinuassero a funzionare finoall’annunzio definitivo; la cucina ri-mase perciò in efficienza, le corvéesdi pulizia lavorarono come diconsueto, e perfino i maestri e iprofessori della piccola scuolatennero lezione a sera, come ognigiorno. Ma ai bambini quella sera nonfu assegnato compito.

E venne la notte, e fu una nottetale, che si conobbe che occhi umaninon avrebbero dovuto assistervi esopravvivere (11). Tutti sentironoquesto: nessuno dei guarz [16] diani,né italiani né tedeschi, ebbe animo divenire a vedere che cosa fanno gliuomini quando sanno di dovermorire.

Ognuno si congedò dalla vita nelmodo che più gli si addiceva. Alcunipregarono, altri bevvero oltre misura,altri si inebriarono di nefanda ultimapassione (12). Male madri vegliaronoa preparare con dolce cura il cibo peril viaggio, e lavarono i ba m b i n i , ef e c e r o i b a g a g l i , e a l l ’ a l b a ifili spinati erano pieni di biancheriainfantile stesa al vento ad asciugare;e non dimenticarono le fasce, e igiocattoli, e i cuscini , e le centopiccole cose che esse ben sanno, e dicui i bambini hanno in ogni casobisogno. Non fareste anche voi altrettanto?Se dovessero (13) [17] uccidervi domanicol vostro bambino voi non gli daresteoggi da mangiare?

Nella baracca 6 A abi tava i lvecchio Gattegno, con la moglie e imolti figli e i nipoti e i generi e lenuore operose. Tutti gli uominierano falegnami ; venivano daTripoli, attraverso molti e lunghiviaggi, e sempre avevano portati consé gli strumenti del mestiere, e la

Sólo una minoría de ingenuos y deilusos se obstinó en la esperanza: noso-tros habíamos hablado largamente conlos prófugos polacos y croatas, y sabía-mos lo que quería decir salir de allí.

Para los condenados a muerte latradición prescribe un ceremonial aus-tero, apto para poner en evidenciacómo toda pasión y toda cólera estánapaciguadas ya, cómo el acto de jus-ticia no representa sino un triste de-ber hacia la sociedad, tal que puedeser acompañado por compasión haciala víctima de parte del mismoajusticiador. Por ello se le evita al con-denado cualquier preocupación exte-rior, se le concede la soledad y, si lodesea, todo consuelo espiritual; seprocura, en resumen, que no sienta asu alrededor odio ni arbitrariedad sinola necesidad y la justicia y, junto conel castigo, el perdón.

Pero a nosotros esto no se nosconcedió, porque éramos demasia-dos, y había poco tiempo, y ade-más ¿de qué teníamos que arre-pentirnos y de qué ser perdona-dos? El comisario italiano dispuso,en fin, que todos los servicios si-guieran cumpliéndose hasta el avi-so definitivo; así, la cocina siguiófuncionando, los encargados de lalimpieza trabajaron como de cos-tumbre, y hasta los maestros y pro-fesores de la pequeña escuela die-ron por la tarde su clase como todoslos días. Pero aquella tarde a los niñosno se les puso ninguna tarea.

Y llegó la noche, y fue una nochetal que se sabía que los ojos huma-nos no habrían podido contemplarlay sobrevivir. Todos se dieron cuentade ello, ninguno de los guardianes,ni italianos ni alemanes, tuvo el áni-mo de venir a ver lo que hacen loshombres cuando saben que tienenque morir.

Cada uno se despidió de la vida delmodo que le era más propio. Unos reza-ron, otros bebieron desmesuradamente,otros se embriagaron con su última pa-sión nefanda. Pero las madres velaron parapreparar con amoroso cuidado la comidapara el viaje, y lavaron a los niños, e hi-cieron el equipaje, y al amanecer lasalambradas espinosas estaban llenas deropa interior infantil puesta a secar;y no se olvidaron de los pañales, losjuguetes, las almohadas, ni de ningunade las cien pequeñas cosas que conocen tanbien y de las que los niños tienen siemprenecesidad. ¿No haríais igual vosotras?Si fuesen a mataros mañana conv u e s t r o h i j o , ¿ n o l e d a r í a i sd e comer hoy?

En la barraca 6 A vivía el viejoGattegno, con su mujer y sus numero-sos hijos y los nietos y los yernos y susindustriosas nueras. Todos los hombreseran leñador e s ; v e n í a n d eTr ípo l i , después de muchos y l argosdesplazamientos, y siempre se habíanllevado consigo los instrumentos de su

Seule une minorité de naïfs et dedupes s’obstina à espérer nous, nousavions eu de longues conversations avecles réfugies polonais et croates, et noussavions ce que signifiait l’ordre de départ

A l’égard des condamnés à mort,la tradition prévoit un cérémonialaustère, qui marque bien que toutecolère et toute passion sont désormaissans objet, et que l’accomplissementde la justice, n’étant qu’un tristedevoir envers la société, peut admettrede la part du bourreau un sentimentde pitié envers la victime Ainsiévite-t-on au condamne tout souciextérieur, il a droit a la solitude et, s’ille désire, à toute espèce de réconfortspirituel, bref, on fait en sorte qu’ilne sente autour de lui ni haine niarbitraire, mais la nécessité et lajustice, et le pardon donts’accompagne la punition

Mais nous, nous n’eûmes rien de toutcela, parce que nous étions trop nombreux,et que le temps pressait Et puis,finalement, de quoi aurions-nous dû nousrepentir Qu’avions-nous à nous fairepardonner? Le commissaire italien pritdonc des dispositions pour que tous lesservices continuent à fonctionner jusqu’àl’ordre de départ définitif, les cuisinesrestèrent ouvertes, les corvées denettoyage se succédèrent comme àl’accoutumée, et même les instituteurs etles professeurs de la petite école donnèrentleur cours du soir, comme chaque jourMais ce soir-là les enfants n’eurent pasde devoirs à faire

La nuit vint, et avec elle cetteévidence jamais être humain n’eût dûassister, ni survivre, à la vision de ceque fut cette nuit-la Tous en eurentconscience aucun des [13] gardiens,ni italiens ni allemands, n’eut lecourage de venir voir à quois’occupent les hommes quand ilssavent qu’ils vont mourir.

Chacun prit congé de la vie à sa façon.Certains prièrent, d’autres burent outremesure, d’autres encore s’abandonnèrentà l’ivresse d’un ultime, inexprimablemoment de passion. Mais les mères,elles, mirent tous leurs soins à préparerla nourriture pour le voyage ; elleslavèrent les petits, firent les bagages, età l’aube les barbelés étaient couverts delinge d’enfant qui séchait au vent ; et ellesn’oublièrent ni les langes, ni les jouets,ni les coussins, ni les mille petites chosesqu’elles connaissent si bien et dont lesenfants ont toujours besoin. N’en feriezvous pas autant vous aussi ? Si on devaitvous tuer demain avec votre enfant,refuseriez-vous de lui donner à mangeraujourd’hui ?

La baraque 6 A comptait parmi ses occupantsle vieux Gattegno, accompagné de sa femme etd’une tribu d’enfants, de petits-enfants, de gendreset d’infatigables belles-filles. Tous les hommesde la famille étaient menuisiers ; ils étaientarrivés de Tripoli au terme de longues etnombreuses pérégrinations, et partout où ilspassaient ils emportaient avec eux leurs outils,

8 cura. [Nel senso latino di «preoccupazione»].

9 con la punizione, il perdono. « I minuti che precedono il castigo»sono oggetto di una sottile riflessione da parte di Dostoevskij(Memorie, 72) e ritornano in Levi nei capitoli «Ottobre 1944» e«L’ultimo», nella descrizione dei rituali che precedono la selezionee l’esecuzione capitale del ribelle. Nel reclusorio russo l’attesa hale stesse caratteristiche che assume in Levi: l’attenzione per ilcomportamento umano di fronte ad una punizione, l’occhio puntatosulle degenerazioni del carnefice, «l’austero cerimoniale» dellavigilia. Vedi sotto, cap. « Sul fondo», nota 35.

10 Ma... ai bambini. Si noti, in questo medesimo capoverso, dueperiodi, quello d’inizio e il conclusivo, caratterizzati dall’awersativo«ma» in inizio di frase. Tale uso, frequentissimo in SQU,contribuisce a rendere sincopato il ritmo della narrazione,sottolineando i bruschi trapassi dalla normalità all’assurdità, leregole del mondo capovolto. La fonte è dantesca, o meglio di unaspeciale lezione dantesca che sarà ripresa sotto, cap. «Il canto diUlisse», nota 11.

11 e sopravvivere. È il primo esempio di preterizione, di ascendenzadantesca, al tempo stesso la prima forma di utilizzo di un temafondamentale dell’ultima cantica e in particolare dell’apparizione..diBeatrice («Ogne lingua diventa tremando muta», come si legge inVita nova). L’arrestarsi di fronte all’indicibile prelude al successivo«di queste è bene che non resti memoria» (vedi qui sotto, note 17e 31). Si tratta di un nodo complesso, ma di importanza essenziale:gli occhi umani non possono vedere qualcosa di troppoincandescente. Il modello concettuale non è l’Inferno, ma ilParadiso, il problema che Dante si pone dopo aver ascoltatoCacciaguida: «Sarò mai creduto? Come posso rendere ciò che hovisto e vissuto?». È un motivo che attraversa tutto il libro, fino alcapitolo estremo, «Storia di dieci giorni», nota 15. TopograficamenteSQU rappresenta la discesa verso 1’anus mundi, concettualmenteesso invece raf figura un’ascesi, una salita verso l’alto.L’impossibilità di dire con le parole esperienze estreme è resa sullapagina da continue citazioni dell’ultima cantica sul temadell’ineffabilità e dell’impossibilità dell’unione mistica. Mentre lecoordinate topografiche del Lager sono chiaramente modellatesulla mappa dell’Inferno (il cerchio, la follia geometrica, giaceresul fondo, andare «giù», le anime «nude e spaventate», il fango,la bufera infernale, la nostalgia di «lassù»), l’idea poetica trainantedi SQU viene dalla terza cantica, con una differenza:l’incandescenza del Bene è capovolta di segno. Solo la Bibbiarimane in piedi e non è messa, come Dante, a testa in giù, malaBibbia è già per sua natura leggibile in molte direzioni di marcia,essendo le sue storie «semplici e incomprensibili», « piane edenigmatiche». Tutta la rimanente tradizione culturale è inveceregolarmente capovolta in Lager: la leopardiana « felicità perfetta»si rovescia nell’«infelicità perfetta»; la «buona novella» del Vangelo,diventerà la mala novella; il comportamento umano è studiato «al..di qua del bene e del male» costringendo anche Nietzsche auna capriola. SQU è il luogo per eccellenza dove i titoli dei libri,finanche i proverbi («a chi ha sarà dato...»), sono capovolti («learmi della notte» si spuntano) o visti ab externo («sulla soglia dellacasa dei morti»).

12 di nefanda ultima passione. «L’acquavite compare semprepresso il detenuto sotto processo alla vigilia del castigo. Essa gliviene recata ancora molto tempo prima del termine e gli èprocacciata a caro prezzo. [...] Fra i detenuti è diffuso ilconvincimento che l’uomo ebbro senta meno dolorosamente lafrusta o i bastoni» (Memorie, 73). Si noti ancora, sul piano dellescelte lessicali, l’uso dell’aggettivo raddoppiato.

13 Se dovessero. Fa qui la sua prima apparizione il «se» ipotetico:si tratta di una delle colonne portanti della grammatica e dell’eticadi Auschwitz; si veda sotto cap. «Storia di dieci giorni», nota 4:«Da molti mesi non conoscevo più il dolore, la gioia, il timore, senon in quel modo staccato e lontano che è caratteristico del Lager,e che si potrebbe chiamare condizionale: se avessi ora - pensavo- la mia sensibilità di prima, questo sarebbe un momentoestremamente emozionante» (il corsivo è mio). E nel cap. « Isommersi e i salvati», nota 23, dove si dice che c’è sempre delvero nelle «supposizioni». Spesso iterata, la congiunzione «se» -è la paroletta che dà l’inizio al titolo di questo libro e al titolo di Senon ora, quando? - è di fondamentale importanza soprattuttoquando introduce un periodo ipotetico, vero sigillo aureo della logicaestrema di Auschwitz. Sui tempi verbali, in specie sull’uso fittissimodel presente storico in SQU esistono ottime analisi di Mengaldo(201 ss.) e di Bidussa (verbi in «Riga» cit., pp. 504-522), ma non èstata ancora messa nel giusto rilievo l’importanza fondamentaleche ha il modo condizionale, specie all ’ interno di una«supposizione» ossia nel periodo ipotetico (della possibilità): il «Sefossi Dio», nell’episodio di Kuhn, è l’esempio più eloquente. Pervia ipotetica si svolge di norma l’indagine etica dell’autore sulcomportamento umano nelle condizioni estreme. Vedi anche sotto,cap. «Sul fondo», nota 11. Due le supposizioni più sconcertanti:che Auschwitz sia ovunque e che dietro la voce del narratore sinasconda la voce stessa di Dio. C’è sempre del vero nellesupposizioni.

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batteria di cucina, e le fisarmonichee il violino per suonare e ballaredopo la giornata di lavoro, perchéerano gente lieta e pia.

Le loro donne furono le prime fratutte a sbrigare i preparativi per ilviaggio, silenziose e rapide, affinchéavanzasse tempo per il lutto; e quandotutto fu pronto, le focacce cotte, ifagotti legati, allora si scalzarono, sisciolsero i capelli, e disposero alsuolo le candele funebri , e leaccesero secondo i l costume deip a d r i , e s e d e t t e r o a t e r r a acerchio per la lamentazione, e tuttanotte pregarono e piansero.

Noi sostammo numerosi davantial la loro porta, e ci discesenell’anima, nuovo per noi, il doloreantico del popolo che non ha terra, ildolore senza speranza dell’esodoogni secolo rinnovatolo (14).[18]

L’alba ci colse come un tradimento (15);come se il nuovo sole si associasse agliuomini nella deliberazione di distruggerci.I diversi sentimenti che si agitavanoin noi, di consapevole accettazione,di ribellione senza sbocchi, di religio-so abbandono, di paura, didisperazione, confluivano ormai,dopo la notte insonne, in una collettivaincontrollata follia. Il tempo dimeditare, il tempo di stabilire eranoconchiusi (l6), e ogni moto di ragionesi sciolse nel tumulto senza vincoli,su cui, dolorosi come colpi di spada,emergevano in un lampo , cos ìv ic in i ancora ne l t empo e ne l los p a z i o , i r i c o r d i b u o n i d e l l enos t re case .

Molte cose furono allora fra noidette e fatte; ma di queste è bene chenon resti memoria (17).

Con la assurda precisione a cuiavremmo più tardi dovuto abituarci, itedeschi fecero l’appello. Alla fine,Wieviel Stück? domandò ilmaresciallo; e il caporale salutò discatto , e r ispose che i «pezzi»erano seicentocinquanta, e che tuttoera in ordine; allora ci caricarono suitorpedoni e ci portarono allastazione di Carpi. Qui ci attendeva iltreno e la scorta per il viaggio. Quiricevemmo i primi colpi: e la cosa fucosì nuova e insensata che nonprovammo dolore, nel corpo nénell’anima. Soltanto uno stuporeprofondo: come si può percuotere unuomo senza collera (l8)?

I vagoni erano dodici, e noiseicentocinquanta; nel mio vagoneeravamo quarantacinque soltanto, maera un vagone piccolo (19). Eccodunque, sotto i nostri occhi, [20] sotto inostri piedi, una delle famose tradottetedesche, quelle che non ritornano,quelle di cui, fremendo e sempre unpoco incredul i , avevamo cos ìspesso sentito narrare. Proprio così,punto per punto: vagoni merci, chiusi

oficio, y la batería de cocina, y lasfilarmónicas y el violín para tocar y bai-lar después de la jornada de trabajo,porque eran gente alegre y piadosa.

Sus mujeres fueron las primeras endespachar los preparativos del viaje, si-lenciosas y rápidas para que quedasetiempo para el duelo; y cuando todoestuvo preparado, el pan cocido, loshatos hechos, entonces se descalzaron,se soltaron los cabellos y pusieron enel suelo las velas fúnebres, y lasencendieron siguiendo la costumbre desus padres; y se sentaron en el suelo encorro para lamentarse, y durante todala noche lloraron y rezaron.

Muchos de nosotros nos paramos asu puerta y sentimos que descendía ennuestras almas, fresco en nosotros, eldolor antiguo del pueblo que no tienetierra, el dolor sin esperanza del éxodoque se renueva cada siglo.

El amanecer nos atacó a traición;como si el sol naciente se aliase conlos hombres en el deseo de destruir-nos. Los distintos sentimientos que nosagitaban, de aceptación consciente, derebelión sin frenos, de abandono reli-gioso, de miedo, de desesperación, des-embocaban, después de la noche deinsomnio, en una incontrolable locuracolectiva. El tiempo de meditar, eltiempo de asumir las cosas se habíaterminado, y cualquier intento de ra-zonar se disolvía en un tumulto sin vín-culos del cual, dolorosos como tajos de unaespada, emergían en relámpagos, tancercanos todavía en el tiempo y el es-pacio, los buenos recuerdos de nues-tras casas.

Muchas cosas dijimos e hicimosentonces de las cuales es mejor queno quede el recuerdo.

Con la absurda exactitud a que másadelante tendríamos que acostumbrar-nos, los alemanes tocaron diana. Al ter-minar, Wieviel Stück?, preguntó el al-férez; y el cabo saludó dando eltaconazo, y le contestó que las «piezas»eran seiscientos cincuenta, y que todo es-taba en orden; entonces nos cargaron enlas camionetas y nos llevaron a la es-tación de Carpi. Allí nos esperaba eltren y la escolta para el viaje. Allí reci-bimos los primeros golpes: y la cosafue tan inesperada e insensata que nosentimos ningún dolor, ni en el cuerponi en el alma. Sólo un estupor profun-do: ¿cómo es posible golpear sin có-lera a un hombre?

Los vagones eran doce, y nosotrosseiscientos cincuenta; en mi vagónéramos sólo cuarenta y cinco, peroera un vagón pequeño. Aquí estaba,ante nuestros ojos, bajo nuestros pies,uno de los famosos trenes de guerra ale-manes, los que no vuelven, aquéllos delos cuales, temblando y siempre un pocoincrédulos, habíamos oído hablar con tan-ta frecuencia. Exactamente así, punto porpunto: vagones de mercancías, cerrados

leur batterie de cuisine, et même leursaccordéons et leurs violons pour en jouer etdanser le soir, après le travail, car c’étaient deshommes aussi gais que pieux.

Leurs femmes, silencieuses et rapides,eurent fini avant toutes les autres lespréparatifs de voyage, afin qu’il restât dutemps pour célébrer le deuil ; et lorsquetout fut prêt, les galettes cuites et lespaquets ficelés, alors elles sedéchaussèrent et dénouèrent leurs cheveux; elles disposèrent sur le sol les ciergesfunéraires, les allumèrent selon le rite desancêtres et s’assirent en rond par terre pourles lamentations, et toute la nuit ellesprièrent et pleurèrent.

Nous demeurâmes nombreux à leurporte, et nous sentîmes alors descendredans notre âme, nouvelle pour nous,l’antique douleur du peuple qui n’a pasde patrie, la douleur sans espoir de (exodeque chaque siècle renouvelle.

L’aube nous prit en traître ; commesi le soleil naissant se faisait lecomplice de ces hommes qui avaientrésolu de nous exterminer. Les diverssentiments qui nous agitaient, [14]l'acceptation consciente, la révolte sansissue, l'abandon à Dieu, la peur, ledésespoir, se fondaient maintenant,après une nuit d’insomnie, en uneirrépressible folie collective. Il n’étaitplus temps ni de réfléchir ni de décider,et toute velléité de raisonnementsombrait dans un tumulte d’émotionsdésordonnées d’où émergeaient paréclairs, douloureux comme des coupsd’épée, si proches encore dans le tempset dans l’espace, les souvenirs heureuxde nos foyers.

Bien des mots furent alors prononcés,bien des gestes accomplis, dont il vautmieux taire le souvenir.

Avec la précision absurde à laquelle nousdevions plus tard nous habituer, lesAllemands firent l’appel. A la fin, l'officierdemanda : «Wieviel Stück ?» ; et le caporalrépondit en claquant les talons que les«pièces» étaient au nombre de six centcinquante et que tout était en ordre. On nousfit alors monter dans des autocars qui nousconduisirent à la gare de Carpi. C’est là quenous attendaient le train et l'escorte qui devaitnous accompagner durant le voyage. C’estlà que nous reçûmes les premiers coups : etla chose fut si inattendue, si insensée, quenous n’éprouvâmes nulle douleur ni dans lecorps ni dans l’âme, mais seulement uneprofonde stupeur comment pouvait-onfrapper un homme sans colère ?

Il y avait douze wagons pour six centcinquante personnes. Dans le mien nousn’étions que quarante-cinq, mais parceque le wagon était petit. Pas de doute, ceque nous avions sous les yeux, ce quenous sentions sous nos pieds, c’était unde ces fameux convois allemands, deceux qui ne reviennent pas, et dont nousavions si souvent entendu parler, entremblant, et vaguement incrédules.C’était bien cela, très exactement : des

14 ...ogni secolo rinnovato. Questa piccola sezione narrativa (unsolo capoverso, poco meno di venti righe) descrive il rito con cuigli ebrei celebrano la fine del Sabato, sottolineando, anzi facendoassurgere il rito a valore simbolico, il passaggio dal giorno festivoalla «normalità» del giorno feriale. Concettualmente Levi vuole peròindicare il contrario, segnalare un altro ben più drammatico rito dipassaggio: dalla normalità alla tragicità. È il primo esempio, moltointenso, di capovolgimento di valori e di avvenimenti. È l’alba delcaos e della confusione fra Bene e Male. L’episodio dei Gattegnopone inoltre una seconda questione: in un universo interamentecaratterizzato dalla presenza di ebrei centro-europei, askenaziti,si noti che i Gattegno sono tripolini, sefarditi come i prediletti ebreidi Salonicco, di cui si parlerà a lungo nei capitoli centrali di SQU.Nei loro confronti l’atteggiamento benevolo di Levi è moltoindicativo: s’avverte una naturale « simpatia» e questo forse aiutaa capire, più in generale, il complicato problema dei suoi rapporticon l’ebraismo, del significato della sua appartenenza. È quasiuna riscoperta, ciò che i Gattegno lasciano intravedere, unsentimento inatteso («nuovo per noi»). Di passaggio - in questamicro-sezione ricca di spunti e di futuri ampliamenti, basti pensareal violino, poi protagonista di SNOQ - si osservi infine lo slittamentoalla prima persona plurale, comunitaria: «Noi sostammo numerosidavanti alla loro porta», l’apparizione del topos leviano della soglia,della porta, che ritroveremo in molte successive pagine (vedi peresempio sotto, cap. «Sul fondo», note 5, 7 e 35). «Le nuoreoperose» sono quasi certamente un omaggio alla nuora biblicaper antonomasia, e cioè Ruth (1, 6-7). Si osservi, da ultimo, comela sezione, una delle poche in cui Levi si esima dal «danteggiare»,si concluda con una citazione («il dolore senza speranzadell’esodo»), che collega idealmente l’episodio dei Gattegno alpiù generale disegno di secolarizzazione del dettato biblico giàriscontrato nella poesia in esergo. Non è il solo episodio di SQU incui le barriere razionali del cartesiano Levi sono messe in difficoltàda una visione sentimentale della fede.

15 L’alba ci colse come un tradimento. In questo primo capitolo,come nell’ultimo, l’alternanza notte-alba è fondamentale. Questapiccola sezione, quattordici righe in tutto, è consacrata alla nozionedi Tempo. Levi spezza ogni forma di linearità, con continueaccelerazioni in avanti - allusioni, presentimenti - ed improvvisituffi nella memoria e nella nostaglia («i ricordi buoni delle nostrecase»). Si noti qui, all’inizio di sezione, la prima apparizione di unaltro classico sintagma leviano: «a tradimento», vedi anche quisotto, nota 45.

16 Il tempo... erano conchiusi. Il riferimento è a Eccl. 3, 1-9.

17 non resti memoria. Vedi sopra, nota 11 e sotto, nota 31. Altroesempio di preterizione. Il modello è come s’è detto il Dante dellaterza cantica: «Cede la memoria a tanto oltraggio» (Par. XXXIII,57). Il problema si pone egualmente nel cap. «Sul fondo», nota16.

18 un uomo senza collera? Viene qui enunciata, in forma sintetica,l’idea della «violenza inutile», che diventerà un capitolo in SES (II,1073 ss.).

19 un vagone piccolo. Una precisa descrizione del convoglio checondusse Levi da Fossoli ad Auschwitz, con l’elenco nominativodei quarantacinque compagni di questo « vagone piccolo», si leggenella relazione presentata da un Vecchio Marinaio: I. Tibaldi, P.Levi e i suoi «compagni di viaggio»: ricostruzione del trasporto daFossoli ad Auschwitz (con un importante autografo di Levi), negliatti del convegno di S.Vincent, P.Levi testimone e scrittore di storia,a c. di P. Momigliano-R. Gorris, Giuntina, Firenze 1999, pp.149-232.

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d a l l ’ e s t e r n o , e d e n t r o u o m i n idonne bambini, compressi senzapietà, come merce di dozzina, inviaggio verso il nulla, in viaggioa l l ’ ing iù , ve r so i l f ondo (20).Questa volta dentro siamo noi.

Tutti scoprono, più o meno prestonella loro vita, che la felicità perfetta nonè realizzabile, ma pochi si soffermanoinvece sulla considerazione opposta: chetale è anche una infelicità perfetta(21). I momenti che si oppongo [21]no alla realizzazione di entrambi i duestati-limite sono della stessa natura:conseguono dalla nostra condizioneumana, che è nemica di ogni infinito.Vi si oppone 22 la nostra sempreinsufficiente conoscenza del futuro; equesto si chiama, in un caso, speranza,e nell’altro, incertezza del domani. Visi oppone la sicu r e z z a d e l l amor te , che impone un l imi te ao g n i g i o i a , m a a n c h e a o g n idolore. Vi si oppongono le inevitabili curemateriali, che, come inquinanoogni fe l i c i t à dura tu ra , cos ì d i[22] sto l g o n o a s s i d u a m e n t e l an o s t r a a t t e n z i o n e d a l l as v e n t u r a c h e c i sovrasta , e nerendono frammentaria, e perciòsostenibile, la consapevolezza.

Sono stati proprio i disagi, lepercosse, il freddo, la sete, che cihanno tenuti a galla sul vuoto di unadisperazione senza fondo, durante ilviaggio e dopo. Non già la volontà divivere, né una cosciente rassegnazione(23): ché pochi sono gli uomini capacidi questo, e noi non eravamo che uncomune campione di umanità.

Gli sportelli erano stati chiusisubito, ma il treno non si mosseche a sera. Avevamo appreso consoll ievo la nostra destinazione.Auschwi tz : un nome pr ivo d isignificato, allora e per noi; madoveva pur corr ispondere a unluogo di questa terra.

Il treno viaggiava lentamente, conlunghe soste snervanti (24). Dallaferitoia, vedemmo sfilare le alte rupipalli[23]de della val d’Adige, gliultimi nomi di città italiane.Passammo il Brennero alle dodici delsecondo giorno, e tutti si alzarono inpiedi, ma nessuno disse parola. Mistava nel cuore il pensiero del ritorno,e crudelmente mi rappresentavo qualeavrebbe potuto essere la inumanagioia di quell’altro passaggio, aportiere aperte, ché nessuno avrebbedesiderato fuggire, e i primi nomiitaliani... e mi guardai intorno, epensai quanti, fra quella poverapolvere umana (25), sarebbero statitoccati dal destino.

Fra le quarantacinque personedel mio vagone, quattro soltantohanno rivisto le loro case; e fu di granlunga il vagone più fortunato (26).

Soffrivamo per la sete e il freddo:a tutte le fermate chiedevamo acqua

desde el exterior, y dentro hombres,mujeres, niños, comprimidos sin piedad,como mercancías en docenas, en unviaje hacia la nada, en un viaje haciaallá abajo, hacia el fondo. Esta vez,dentro íbamos nosotros.

Todo el mundo descubre, tarde otemprano, que la felicidad perfecta noes posible, pero pocos hay que se de-tengan en la consideración opuesta deque lo mismo ocurre con la infelicidadperfecta. Los momentos que se oponena la realización de uno y otro estadolimite son de la misma naturaleza: sederivan de nuestra condición humana,que es enemiga de cualquier infinitud.Se opone a ello nuestro eternamente in-suficiente conocimiento del futuro; yello se llama, en un caso, esperanza yen el otro, incertidumbre del mañana.Se opone a ello la seguridad de la muer-te, que pone limite a cualquier gozo,pero también a cualquier dolor. Se opo-nen a ello las inevitables preocupacio-nes materiales que, así como emponzoñancualquier felicidad duradera, de lamisma manera apartan nuestraatenció n c o n t i n u a m e n t e d e l ad e s g r a c i a q u e n o s o p r i m e yconvierten en fragmentaria, y por lo mismoen soportable, su conciencia.

Fueron las incomodidades, losgolpes, el frío, la sed, lo que nosmantuvo a flote sobre una desespe-ración sin fondo, durante el viaje ydespués. No el deseo de vivir, ni unaresignación consciente: porque sonpocos los hombres capaces de elloy nosotros no éramos sino unamuestra de la humanidad más común.

Habían cerrado las puertas en segui-da pero el tren no se puso en marchahasta por la tarde. Nos habíamos ente-rado con alivio de nuestro destino.Auschwitz: un nombre carente de cual-quier significado entonces para nosotrospero que tenía que corresponder a unlugar de este mundo.

El tren iba lentamente, con largasparadas enervantes. Desde la mirillaveíamos desfilar las altas rocas páli-das del valle del Ádige, los últimosnombres de las ciudades italianas. Pa-samos el Breno a las doce del segun-do día y todos se pusieron en pie peronadie dijo una palabra. Yo tenía en elcorazón el pensamiento de la vuelta,y se me representaba cruelmente cuáldebería ser la sobrehumana alegría depasar por allí otra vez, con unas puer-tas abiertas por donde ninguno desea-ría huir, y los primeros nombres ita-lianos... y mirando a mi alrededor pen-saba en cuántos, de todo aquel tristepolvo humano, podrían estar señala-dos por el destino.

Entre las cuarenta y cinco perso-nas de mi vagón tan sólo cuatrohan vuelto a ver su hogar; y fue conmucho el vagón más afortunado.

Sufríamos de sed y de frío: a cadaparada pedíamos agua a grandes voces,

wagons de marchandises, fermés del’extérieur, et dedans, entassés sans pitiécomme un chargement en gros, hommes,femmes et enfants, en route pour le néant,la chute, le fond. Mais cette fois c’estnous qui sommes dedans.

Nous découvrons tous tôt ou tarddans la vie que le bonheur parfaitn’existe pas, mais bien peu sont ceuxqui s’arrêtent à cette considérationinverse qu’il n’y a pas non plus demalheur absolu, Les raisons quiempêchent la [15] réalisation de cesdeux états limites sont du mêmeordre elles tiennent à la nature mêmede l’homme, qui répugne à toutinfini Ce qui s’y oppose, c’estd’abord notre connaissance toujoursimparfa i te de l ’avenir, e t ce las’appelle, selon le cas, espoir ouincertitude du lendemain C’est aussil’assurance de la mort, qui fixe unterme à la jo ie comme à lasouffrance Ce sont enf in lesinévitables soucis matériels, qui,s’ils viennent troubler tout bonheurdurable, sont aussi de continuelsdérivat ifs au malheur qui nousaccable et, parce qu’ils le rendentintermittent, le rendent du mêmecoup supportable.

Ce sont justement les privations, lescoups, le froid, la soif qui nous ontempêches de sombrer dans un désespoirsans fond, pendant et après le voyage IIn’y avait là de notre part ni volonté devivre ni résignation consciente raressont les hommes de cette trempe, et nousn’étions que des spécimensd’humanité bien ordinaires

Les portes s’étaient aussi tôtrefermées sur nous, mais le train nes’ébranla que le soir Nous avionsappris notre destination avecsoulagement . Auschwitz, un nomalors dénué de signification pournous, mais qui devait bien existerquelque part sur la terre

Le train roulait lentement, faisant delongues haltes énervantes A travers lalucarne, nous vîmes défiler les hautsrochers dépouillés de la vallée del’Adige, les noms des dernières villesitaliennes Quand nous franchîmes leBrenner, le deuxième jour à midi, toutle monde se mit debout mais personnene souffla mot La pensée du retour neme quittait pas, je me torturais àimaginer ce que pourrait être la joiesurhumaine de cet autre voyage : lesportes grandes ouvertes car personnene penserait plus à fuir, et les premiersnoms italiens et je regardai autour demoi et me demandai combien, parmicette misérable poussière humaine,seraient frappés par le destin

Des quarante-cinq occupants demon wagon, quatre seulement ontrevu leur foyer, et ce fut de beaucouple wagon le mieux loti

La soif et le froid nous faisaientsouffrir à chaque arrêt, nous demandions

20 verso il fondo. Descrizione topografica dell’inferno leviano,secondo il modello della prima cantica dantesca. Il legame fral’occorrenza «fondo» in Dante e in Levi è piuttosto stretto: « Nelfondo erano ignudi i peccatori» (Inf. XVIII, 25); «al fondo dellaghiaccia ir mi convenga» (Inf. XXXII, 117). Si pensi che « Sul fondo»era il titolo che Levi diede ad alcune anticipazioni e avrebbe volutodare al libro. Un vero climax, è presente in questa frase: il nulla,all’ingiù, il fondo. Esteriormente il paesaggio che sta per aprirsi èquello dei gironi infernali, della discesa «in giù» che non contemplapossibilità di risalita. Nei primi due capitoli Auschwitz è sempreassociato al «fondo»: si veda sotto («troppo tardi, troppo tardi,andiamo tutti “giù”»; «sarà chiaro cosa intendiamo esprimere conquesta frase: giacere sul fondo»; «eccomi ancora sul fondo»).

21 infelicità perfetta. Si apre con questa mirabile coincaàentiaoppositorum (felicità-infelicità) la descrizione del viaggio da Fossoliverso il Lager. La tonalità del capitolo, partito come si è visto dauna semplice cronaca evenemenziale, s’innalza. Il che conferma«l’eccellenza strutturale» di SQU, di cui parla Mengaldo (199):l’equilibrio e, quasi «la fusione» che Levi ha saputo raggiungereunendo due diverse istanze, «quella (non esplicitamente) diaristicadella rievocazione autobiografica, lungo l’asse della successionetemporale, e quella che mira a fissare in altrettante “stazioni” gli aspettimaggiormente esemplari di quelle esperienze e delle istituzioni chele producevano». Si ricordi che il concetto di «felicità perfetta» (opositiva) ritorna continuamente in SQU (vedi per esempio, nel cap.«Kraus», nota 2) e, in sede di autocommento, nel paragrafo 21«Perché non siamo felici» di RR (II, 1485-1490) tratto dal libro di B.Russell, La conquista della felicità. Vedi anche sotto, cap. «Una buonagiornata», note 11 e 17. Il modello letterario potrebbe essere il «niunacosa è felice» del Cantico del gallo silvestre mescolato ad altri luoghidelle leopardiane Operette morali, dove si discorre della felicitàirraggiungibile o la stessa «teoria del piacere», nelle note paginedello Zibaldone (165-172) dove si discorre dell’«inclinazionedell’uomo all’infinito»: «Del resto il desiderio del piacere essendomaterialmente infinito in estensione (non solamente nell’uomo, main ogni vivente), la pena dell’uomo nel provare un piacere è di vedersubito i limiti della sua estensione».

22 Vi si oppone. Si noti il ripetersi di «vi si oppone», «vi sioppongono». Le condizioni di volta in volta esposte sono quelleche incontreremo nel corso della narrazione: speranza, incertezzadel domani (cfr. per es. sotto, cap. «Die drei Leute vom Labor»,nota 7), sicurezza della morte, inevitabili cure materiali.Diversamente che altrove, qui l’iterazione non assolve ad uncompito retorico e non rientra nelle classiche esortazioni diascendenza dantesca. In questa circostanza è la logica delragionamento filosofico che richiede chiarezza espositiva. In Levila tecnica dell’iterazione ha due funzioni: da un lato coinvolgereemotivamente il lettore, richiamarlo alle proprie responsabilità;dall’altro mettere dei segnali, indicare degli snodi di un pensierotrascritto nel suo farsi.

23 cosciente rassegnazione. «Cosciente rassegnazione»: lo statod’animo che Levi ritiene sia peculiarità di pochi individui potrebbeessere quello di Dostoevskij: «il comune campione di umanità»che Levi si accinge a descrivere non sarebbe capace di salire cosìtanto in alto.

24 con lunghe soste snervanti. La sequenza del viaggio merita unarilettura parallela del Rapporto per la «Minerva Medica», che ne hafornito l’ossatura: «Il viaggio da Fossoli ad Auschwitz durò esattamentequattro giorni; e fu molto penoso, a causa del freddo; il quale era cosìintenso, specialmente nelle ore notturne, che la mattina si trovavanoricoperte di ghiaccio le tubature metalliche che correvano all’internodei carri, per il condensarsi su di esse del vapore acqueo dell’ariaespirata. Altro tormento, quello della sete, che non si poteva spegnerese non con la neve raccolta in quell’unica fermata quotidiana, allorchéil convoglio sostava in aperta campagna e si concedeva ai viaggiatoridi scendere dai vagoni, sotto la strettissima sorveglianza di numerosisoldati, pronti, col fucile mitragliatore sempre spianato, a far fuoco suchiunque avesse accettato ad allontanarsi dal treno». Ad una primaimpressione si direbbe che il Rapporto, nella sua asciuttezza, forniscaa SQU la semplice successione degli avvenimenti e delle cose (vagonebestiame, sete, ghiaccio, soldati della scorta); ad una lettura più attentasi osserva che in questa prima stesura, scritta a quattro mani conl’amico Leonardo De Benedetti, figurano già abbozzi di personaggi,che hanno movenze tipiche di SQU, anche se poi, nella versionedefinitiva, verranno cancellati o visibilmente modificati: in buonaapprossimazione il primo capitolo e l’ultimo sono quelli dove la presenzadel Rapporto è più marcata; un cenno a parte richiede il caso del«maresciallo tedesco», addetto al Campo di Fossoli che «avevasuggerito, con l’aria di dare un consiglio spassionato e affettuoso, diprovvedersi di molti indumenti pesanti - maglie, coperte, pelliccie -perché saremmo stati condotti in paesi dal clima più rigido del nostro.E aveva aggiunto con un sorrisetto benevolo e una strizzatina d’occhioironica, che, se qualcuno avesse avuto con sé denari e gioielli nascosti,avrebbe fatto bene a portare anche quelli, che lassù gli sarebberocerto riusciti utili» (Rapporto, 1339-1440: la sottolineatura è nostra; sinoti la classica indicazione topografica è dantesca). In SQU le fattezzedel maresciallo tedesco rivivranno nel soldato tedesco che comeCerbero chiude questo capitolo, intascando con macabra comicitàdenaro e orologi che «dopo» non serviranno più. La figura di una donna,Wanda Maestro, con cui si chiude la presente sezione, sostituisce ilritratto di «un vecchio settantenne», colpito da emorragia cerebralepochi giorni prima della partenza, che «fu egualmente caricato sultreno e morì durante il viaggio» (Rapporto, 1349).

25 povera polvere umana. Oltre all’allitterazione («povera polvere»)si noti la probabile reminiscenza di Eccl. 3, 20.

26 più fortunato. Vedi sopra, Prefazione, nota 1. Per l’elenco precisodei superstiti cfr. Tibaldi, P. Levi e i «suoi compagni di viaggio» cit.,p. 231.

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a gran voce, o almeno un pugnodi[24] neve, ma raramente fummouditi; i soldati della scorta allontanavanochi tentava di avvicinars i a lconvoglio. Due giovani madri, coif igl i ancora al seno, gemevanonotte e giorno implorando acqua(27). Meno tormentose erano pertutti la fame, la fatica e l’insonnia,rese meno penose dalla tensionede i n e r v i : m a l e n o t t i e r a n oi n c u b i s e n z a fine.

Pochi sono gli uomini che sannoandare a morte con dignità, e spessonon quelli che ti aspetteresti (28).Pochi sanno tacere, e rispettare ilsilenzio altrui. Il nostro sonno in-q u i e t o e r a i n t e r r o t t o s o v e n t ed a l i t i r u m o r o s e e f u t i l i , dai m p r e c a z i o n i , d a c a l c i e p u g n iv i b r a t i a l l a c i e c a c o m e d i f e s ac o n t r o q u a l c h e c o n t a t t o m o l e s t oe i n e v i t a b i l e . A l l o r a q u a l c u n oa c c e ndeva la lugubre fiammella di unacandela, e rivelava, prono sul pavi-mento, un brulichio fosco, una ma-t e r i a u m a n a c o n f u s a e c o n t i n u a ,torpida e dolorosa (29) sollevata quae là da convulsioni improvvise subitospente dalla stanchezza.

Da l l a f er i to ia , nomi no t i eignot i d i c i t tà aust r iache, [25]Sal isburgo, Vienna; poi ceche,infine polacche. Alla sera del quartogiorno, il freddo si fece intenso: iltreno percorreva interminabili pinetenere, salendo in modo percettibile. Laneve era alta. Doveva essere una lineasecondaria, le stazioni erano piccolee quasi deserte. Nessuno tentava più,durante le soste, di comunicare colmondo esterno: ci sentivamo ormai«dall’altra parte» (30). Vi fu una lungasosta in aperta campagna, poi lamarcia riprese con estrema lentezza,e il convoglio si arrestò definitivamen-te, a notte alta, in mezzo a una pianurabuia e silenziosa.

Si vedevano, da entrambi i lati delbinario, file di lumi bianchi e rossi, aperdita d’occhio; ma nulla di quelrumorio confuso che denunzia dilontano i luoghi abitati. Alla lucemisera dell’ultima candela, spento ilritmo delle rotaie, spento ogni suonoumano, attendemmo che qualcosaavvenisse.

Accanto a me, serrata come mefra corpo e corpo, era stata per tuttoil viaggio una donna. Ciconoscevamo da molti anni, e lasventura ci aveva colti insieme,ma poco sapevamo l’uno dell’altra. Cidicemmo allora, nell’ora della decisione,cose che non si dicono fra i vivi (3l). Cisalutammo (32), e fu breve; ciascunosalutò nell’altro la vita. [26] Nonavevamo più paura (33).

Venne a un tratto lo scioglimento.La portiera fu aperta con fragore, ilbuio echeggiò di ordini stranieri, e diquei barbarici latrati (34) dei tedeschi

o por lo menos un puñado de nieve,pero en pocas ocasiones nos hicieroncaso; los soldados de la escolta aleja-ban a quienes trataban de acercarse alconvoy. Dos jóvenes madres, con sushijos todavía colgados del pecho, ge-mían noche y día pidiendo agua. Me-nos terrible era para todos el hambre,el cansancio y el insomnio que la ten-sión y los nervios hacían menospenosos: pero las noches eran unapesadilla interminable.

Pocos son los hombres que saben cami-nar a la muerte con dignidad, y muchas ve-ces no aquéllos de quienes lo esperaríamos.Pocos son los que saben callar y respe-tar el silencio ajeno. Nuestro sueño in-quieto era interrumpido frecuentementepor riñas ruidosas y fútiles, porimprecaciones, patadas y puñetazoslanzados a ciegas para defendersecontra cualquier contacto molestoe inevi table . Entonces a lguienencendía la lúgubre llama de una velitay ponía en evidencia, tendido en el sue-lo, un revoltijo oscuro, una masa hu-mana confusa y continua, torpe y do-lorosa, que se elevaba acá y allá enconvulsiones imprevistas súbitamentesofocadas por el cansancio.

Desde la mirilla, nombres conocidosy desconocidos de ciudades austríacas,Salzburgo, Viena; luego checas, al fi-nal, polacas. La noche del cuarto díael frío se hizo intenso: el tren reco-rría interminables pinares negros,subiendo de modo perceptible. Habíanieve alta. Debía de ser una vía secun-daria, las estaciones eran pequeñas y es-taban casi desiertas. Nadie trataba ya,durante las paradas, de comunicarse conel mundo exterior: nos sentíamos ya«del otro lado». Hubo entonces una lar-ga parada en campo abierto, despuéscontinuó la marcha con extrema lenti-tud, y el convoy se paró definitivamente,de noche cerrada, en mitad de una llanuraoscura y silenciosa.

Se veían, a los dos lados de lavía, filas de luces blancas y rojas quese perdían a lo lejos; pero nada de eserumor confuso que anuncia de lejoslos lugares habitados. A la luz míse-ra de la última vela, extinguido el rit-mo de las ruedas, extinguido todorumor humano, esperábamos que su-cediese algo.

Junto a mí había ido durante todo elviaje, aprisionada como yo entre uncuerpo y otro, una mujer. Nos conocía-mos hacía muchos años y la desgracianos había golpeado a la vez pero pocosabíamos el uno del otro. Nos contamosentonces, en aquel momento decisivo,cosas que entre vivientes no se dicen.Nos despedimos, y fue breve; los dos alhacerlo, nos despedíamos de la vida. Yano teníamos miedo.

N o s s o l t a r o n d e r e p e n t e .Abrieron el portón con estrépito, laoscuridad resonó con órdenes ex-tranjeras, con esos bárbaros ladridos

de l’eau à grands cris, ou au moins unepoignée de neige, mais notre appel futrarement entendu, les soldats de l’escorteéloignaient quiconque tentait des’approcher du convoi Deux jeunesmères qui avaient un [16] enfant au seingémissaient jour et nuit, implorant del’eau Nous supportions un peu mieux lafaim, la fatigue et l’insomnie, renduesmoins pénibles par la tension nerveuse ,mais les nuits étaient d’interminablescauchemars.

Rares sont les hommes capablesd’aller dignement à la mort, et ce ne sontpas toujours ceux auxquels ons’attendrait Bien peu savent se taire etrespecter le silence d’autrui Notresommeil agité était souvent interrompupar des querelles futiles et bruyantes, desimprécations, des coups de pied et depoing décochés à l’aveuglette pourprotester contre un contact fastidieux etinévitable Alors quelqu’un allumait unebougie, et la lugubre clarté de la flammelaissait apparaître, sur le plancher duwagon, un enchevêtrement uniforme etcontinu de corps étendus, engourdis etsouffrants, que soulevaient çà et là debrusques convulsions aussitôtinterrompues par la fatigue.

De la lucarne, on voyait défiler des nomsconnus et inconnus de villes autrichiennes- Salzbourg, Vienne - puis tchèques, et enfinpolonaises Au soir du quatrième jour, lefroid se fit intense : le train, qui traversaitd’interminables sapinières noires, prenaitvisiblement de l’altitude Partout, uneépaisse couche de neige Nous devions êtresur une ligne secondaire, car les gares étaientpetites et quasiment désertes Durant lesarrêts, personne ne tentait plus decommuniquer avec le monde extérieurdésormais, nous nous sentions «de l'autrecôté» II y eut une longue halte en rasecampagne, puis un nouveau départextrêmement lent, et enfin le convoi s’arrêtadéfinitivement, en pleine nuit, au milieud’une plaine silencieuse et sombre

On voyait seulement, de part et d’autre dela voie, des files de points lumineux blancs etrouges, à perte de vue ; mais pas le moindresigne de cette rumeur confuse qui annonce deloin les lieux habités A la faible lueur de ladernière bougie, dans le silence qui avaitsuccédé au bruit rythmé des rails, en l’absencede tout son humain, nous attendîmes qu’il seproduisît quelque chose

Une femme avait passe tout le voyage àmes côtés, pressée comme moi entre un corpset un autre corps Nous nous connaissions delongue date, et le malheur nous avait frappésensemble, mais nous ne savions pasgrand-chose l’un de l’autre Nous nous dîmesalors, en cette heure [17] décisive, des chosesqui ne se disent pas entre vivants. Nous nousdîmes adieu, et ce fut bref : chacun prit congéde la vie en prenant congé de l’autre. Nousn’avions plus peur.

E t b rusquement ce fu t l edénouement. La portière s’ouvrit avecfracas ; l’obscurité retentit d’ordreshurlés dans une langue étrangère, et deces aboiements barbares naturels aux

27 implorando acqua. Le giovani madri del viaggio anticipano ilruolo delle figure materne nel libro, vedi sotto, cap. «Sul fondo»,nota 32 e cap. «Il canto di Ulisse», nota 8.

28 non quelli che ti aspetteresti. «Andare a morte con dignità» èconcetto che Levi riterrà opportuno chiarire meglio nel passaggiodall’edizione antonicelliana a quella einaudiana, per la precisionenel capitolo « Iniziazione», contenente l’episodio della lezione diSteinlauf, a commento, si direbbe, di questa frase che sembrarisenta di una sottile osservazione psicologica di Dostoevskij sulmaggiore coraggio delle persone apparentemente vili: «Maparlando della pusillanimità che spesso s’incontra nei delinquentidi fronte al castigo, io devo aggiungere che, al contrario, taluni diessi fanno stupire l’osservatore per la loro non comuneintrepidezza. Io mi ricordo di alcuni esempi di un ardimento chegiungeva a una specie d’insensibilità, e questi non erano affattorari» (Memorie, 73).

29. torbida e dolorosa. Un esempio classico dell’aggettivazionericca, abbondante, «a festoni» di SQU (Mengaldo, 180). Si notinole allitterazioni, le isofonìe.

30 «dall’altra parte». Oltre all’evidente memoria dantesca, si vedala prima pagina della Casa morta di Dostoevskij: «Di là da questoportone c’era un luminoso, libero mondo e vivevano degli uominicome tutti. Qui c’era un particolare mondo a sé, che nonrassomigliava a nessun altro; qui c’erano delle leggi particolari, asé; fogge di vestire a sé, usi e costumi a sé, e una casa morta, puressendo viva, una vita come in nessun altro luogo, e uominispeciali» (Memorie, 17 ).

31 cose che non si dicono fra t ‘vivi’. Terzo esempio di preterizione,modellato sul dantesco «Trasumanar significar per verba non siporia» (Par. I, 70). Vedi sopra, note 11 e 17.

32 Ci salutammo. L’iterazione del pronome «Ci» («Ciconoscevamo», «Ci dicemmo», «Ci salutammo») attribuisceall’episodio un ritmo interno, un crescendo emotivo. Sul gustoleviano per «gli effetti di una migliore messa a fuoco» medianteripetizioni non identiche cfr. Mengaldo, 178-179. L’espressione «Cisalutammo» - qui per il congedo - è, fra l’altro, il modo tipico concui Levi rende l’idea di allontanamento da una persona cara. Il«saluto» potrebbe ricordare la valenza allegorica che ha per Danteil congedo da Beatrice. Ritorna nell’ultimo cap. di SQU, al momentodel congedo da Alberto. Cfr. sotto, «Storia di dieci giorni», nota 6.

33 ciascuno salutò nell’altro la vita. Non avevano più paura. Siosservi il filo sottile, la simmetria, che unisce il finale di questobrano sulla «felicità imperfetta» al «Vi si oppone la sicurezza dellamorte» dell’inizio, ciò che «impone un limite a ogni gioia, ma anchea ogni dolore» del primo capoverso. Si conferma così, in questofinale («Non avevamo più paura») l’assunto iniziale, secondo cuinon è realizzabile nemmeno una «infelicità perfetta».

34 latrati. In Dante è detto di cani (Inf. VI, 14), ma anche di uomini(Inf. XXXII, 105).

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quando comandano, che sembrano darvento a una rabbia vecchia di secoli(35). Ci apparve una vasta banchinailluminata da riflettori. Poco oltre,una f i l a d i au tocar r i . Poi tuttotacque di nuovo. Qualcuno tradusse:bisognava scendere coi bagagli, edepositare questi lungo il treno. In unmomento la banchina fu brulicantedi ombre: ma avevamo paura dirompere quel silenzio, tutti siaffaccendavano intorno ai bagagli, sicercavano, si chiamavan l’un l’altro,ma timidamente, a mezza voce.

Una decina di SS stavano indisparte, l’aria indifferente, piantati agambe larghe. A un certo momento,pene[27]trarono fra di noi, e, con vocesommessa, con visi di pietra, preseroa interrogarci rapidamente, uno peruno, in cattivo i taliano. Noninterrogavano tutti, solo qualcuno.«Quanti anni? Sano o malato?» e inbase alla risposta ci indicavano duediverse direzioni.

Tutto era si lenzioso come in unacquario (36) , e come in certe scene disogni (37). Ci saremmo attesi qualcosa dipiù apocalittico (38): sembravano sempliciagenti d’ordine. Era [28] sconcertante edis a r m a n t e . Q u a l c u n o o s òchiedere dei bagagl i : r isposero«bagagli dopo»; qualche altro nonvoleva lasciare la moglie: dissero«dopo di nuovo insieme»; moltemadri non volevano separarsi daifigli: dissero «bene bene, stare configlio». Sempre con la pacatasicurezza di chi non fa che il suoufficio di ogni giorno; ma Renzoindugiò un istante di troppo a salutareFrancesca, che era la sua fidanzata,e allora con un solo colpo in pienoviso lo stesero a terra: era il loroufficio di ogni giorno.

In meno di dieci minuti tutti noiuomini validi fummo radunati in ungruppo. Quello che accadde degli altri,delle donne, dei bambini, dei vecchi,noi non potemmo stabilire allora nédopo (39): la notte li inghiottì (40), pu-ramente e semplicemente (41). Oggiperò sappiamo (42) che in [29] quellascelta rapida e sommaria, di ognunodi noi era stato giudicato se potesse ono lavorare utilmente per il Reich;sappiamo che nei campirispettivamente di Buna-Monowitz eBirkenau, non entrarono, del nostroconvoglio, che novantasei uomini eventinove donne, e che di tutti gli altri,in numero di più di cinquecento, nonuno era vivo due giorni più tardi.Sappiamo anche, che non semprequesto pur tenue principio didiscriminazione in abili e inabili fuseguito, e che successivamente fuadottato spesso i l sistema piùsemplice di aprire entrambe le portieredei vagoni, senza avvertimenti néistruzioni ai nuovi arrivati. Entravanoin campo quelli che il caso facevascendere da un lato del convoglio;andavano in gas gli altri.

de los alemanes cuando mandan, queparecen dar salida a una rabia secu-lar. Vimos un vasto andén ilumina-do por reflectores. Un poco más allá,una fila de autocares. Luego, todo que-dó de nuevo en silencio. Alguien tradu-jo: había que bajar con el equipaje,dejarlo junto al tren. En un momen-to el andén estuvo hormigueante desombras: pero teníamos m i e d o d er o m p e r e l s i l e n c i o , t o d o sse agitaban en torno a los equipajes, sebuscaban, se llamaban unos a otros, perotímidamente, a media voz.

Una decena de SS estaban a unlado, con aire indiferente, con las pier-nas abiertas. En determinado momen-to empezaron a andar entre nosotrosy, en voz baja, con rostros de piedra,empezaron a interrogarnos rápida-mente, uno a uno, en mal italiano. Nointerrogaban a todos, sólo a algunos.«¿Cuántos años? ¿sano o enfermo?»y según la respuesta nos señalaban dosdirecciones diferentes.

Todo estaba silencioso como en unacuario, y como en algunas escenas delos sueños. Esperábamos algo másapocalíptico y aparecían unos sim-ples guardias. Era desconcertante ydesarmante. Hubo alguien que seatrevió a preguntar por las maletas:contestaron: «maletas después»; otrono quería separarse de su mujer: dije-ron «después otra vez juntos»; muchasmadres no querían separarse de sus hi-jos: dijeron «bien, bien, quedarse conhijo». Siempre con la tranquila se-guridad de quien no hace más que suoficio de todos los días; pero Renzose entretuvo un instante de más al despedirsede Francesca, que era su novia, ycon un solo golpe en mitad de lacara lo tumbaron en tierra; erasu oficio de cada día.

En menos de diez minutos todos los queéramos hombres útiles estuvimos reunidosen un grupo. Lo que fue de los de-más, de las mujeres, de los niños, delos viejos, no pudimos saberloni entonces ni después: la nochese los tragó, pura y simplemen-te. Hoy sabemos que con aquellaselección rápida y sumaria se habíadecidido de todos y cada uno de noso-tros si podía o no trabajar útilmente parael Reich; sabemos que en los camposde Buna-Monowitz y Birkenau no en-traron, de nuestro convoy, más que no-venta y siete hombres y veintinuevemujeres y que de todos los demás, queeran más de quinientos, ninguno es-taba vivo dos días más tarde. Sabe-mos también que por tenue que fue-se no siempre se siguió este sistemade discriminación entre útiles e im-productivos y que más tarde se adop-tó con frecuencia el sistema más sim-ple de abrir los dos portones de losvagones, sin avisos ni instruccionesa los recién llegados. Entraban en elcampo los que el azar hacía bajar porun lado del convoy; los otros iban alas cámaras de gas.

Allemands quand ils commandent, etqu i semblen t l ibé re r une hargneséculaire», Nous découvrîmes un largequai, éclairé par des projecteurs. Unpeu plus loin, une file de camions. Puistou t se tu t à nouveau . Que lqu’untraduisit les ordres : il fallait descendreavec les bagages et les déposer le longdu t ra in . En un ins tan t , l e qua ifourmi l l a i t d ’ombres ; ma is nousavions peur de rompre le silence, ettous s’affairaient autour des bagages,se cherchaient, s’interpellaient, maistimidement, à mi-voix.

Une d iza ine de SS, p lantés surleurs jambes écartées, se tenaient àd i s t a n c e , l ’ a i r i n d i ff é r e n t . A u nmoment donné ils s’approchèrent, ets a n s é l e v e r l a v o i x , l e v i s a g eimpassible, ils se mirent à interrogercertains d’entre nous en les prenant àpart , rapidement : «Quel âge ? Enbonne santé ou malade ?» et selon laréponse, i ls nous indiquaient deuxdirections différentes.

Tout baignait dans un silenced’aquarium, de scène vue en rêve. Là oùnous nous attendions à quelque chose deterrible, d’apocalyptique, nous trouvions,apparemment, de simples agents de police.C’était à la fois déconcertant et désarmant.Quelqu’un osa s’inquiéter des bagages : ilslui dirent «bagages, après» ; un autre nevoulait pas quitter sa femme : ils lui dirent«après, de nouveau ensemble» ; beaucoupde mères refusaient de se séparer de leursenfants : ils leur dirent «bon, bon, resteravec enfants». Sans jamais se départir dela tranquille assurance de qui ne faitqu’accomplir son travail de tous les jours ;mais comme Renzo s’attardait un peu tropà dire adieu à Francesca, sa fiancée, d’unseul coup en pleine figure ils l'envoyèrentrouler à terre : c’était leur travail de tousles jours.

En moins de dix minutes, je me trouvaifaire partie du groupe des hommesvalides, Ce qu’il advint des autres, [18]femmes, enfants, vieillards, il nous futimpossible alors de le savoir : la nuit lesengloutit, purement et simplement.Aujourd’hui pourtant, nous savons que cetri rapide et sommaire avait servi à jugersi nous étions capables ou non detravailler utilement pour le Reich ; noussavons que les camps de Buna-Monowitzet de Birkenau n’accueillirentrespectivement que quatre-vingt-seizehommes et vingt-neuf femmes de notreconvoi et que deux jours plus tard il nerestait de tous les autres - plus de cinqcents - aucun survivant. Nous savonsaussi que même ce semblant de critèredans la discrimination entre ceux quiétaient reconnus aptes et ceux qui nel’étaient pas ne fut pas toujours appliqué,et qu’un système plus expéditif fut adoptépar la suite : on ouvrait les portières deswagons des deux côtés en même temps,sans avertir les nouveaux venus ni leurdire ce qu’il fallait faire. Ceux que lehasard faisait descendre du bon côtéentraient dans le camp ; les autresfinissaient à la chambre à gaz.

35 dar vento a una rabbia vecchia di secoli. «Dar vento» èespressione dantesca che Levi conosce assai bene, perché laricorda, sia pure al momento sbagliato, nell’istante in cui si sforzadi «saldare» il verso «non ne avevo alcuna» col finale del canto diUlisse («la terra lacrimosa diede vento» Inf. III, 130, cfr. qui sotto,cap. «Il canto di Ulisse», nota 22).

36 come in un acquario Sugli «impressionanti traslati» di SQU, cfr.soprattutto Segre, 70 e Mengaldo, 223, che ci dice, con moltiesempi efficaci, come metafora e similitudini non abbiano di regolain Levi funzione liricizzante, ma «concretizzante e conoscitiva»,ancor più in direzione dell’inconscio. Giova infatti rammentare chela metafora dell’acquario, per le ragioni di simmetria di cui s’è detto,anticipa l’altro esame cui Levi sarà sottoposto in Lager, quello deldottor Pannwitz. In quell’occasione (vedi sotto, cap. «Esame dichimica», nota 14) ritornerà di nuovo l’immagine dei pescinell’acquario. Molte metafore di SQU si fondano su immaginiacquatiche («il trauma da travasamento», l’acqua torbida del Lagerche non si può bere si contrappone all’acqua trasparente degliacquari e agli occhi trasparenti degli aguzzini, il mare che copreUlisse, il ruscello che va verso il mare, nuotare contro corrente: ilfatto che in Conversazioni, 62 Levi si prenda gioco degli«psicoanalisti in attesa del loro pasto», di sapere cioè «quantevolte hanno usato la parola “acqua” rispettivamente Dante, Leopardie Montale, e se questa frequenza è in correlazione con i loro trauminatali o infantili» potrebbe essere, per un freudiano ortodosso, unlapsus molto chiaro).

37 come in certe scene di sogni. L’irrealtà, l’assurdità del Lagerqui per la prima volta espressa con un riferimento al sogno.

38 Ci saremmo attesi qualcosa di più apocalittico. È la ripresa diun’altra, finissima osservazione di Dostoevskij: « Ricordochiaramente che, fin dal primo passo compiuto in questa vita, micolpì il fatto di non aver trovato in essa, così mi parve, nulla diparticolarmente impressionante, d’insolito, o, per dir meglio,d’inatteso. [...] La mia prima impressione, entrando nel carcere, fuin generale la più repellente, ma ciò nonostante - cosa strana! -miparve che vivere nel reclusorio fosse molto più facile di quanto miero immaginato durante il viaggio» (Memorie, 33). Anche lesuccessive considerazioni sui «semplici agenti d’ordine», sul loroatteggiamento «sconcertante e disarmante», sul loro modo«pacato» di chi «non fa che il suo ufficio di ogni giorno» riprendonoaltri modi di concepire il Male e gli aguzzini (lo si vedrà meglionella definizione del personaggio di Alex). Nel libro su Dostoevskijdi Luigi Pareyson c’è un capitolo importante che ha lo stesso titolo(«La violenza inutile») di un capitolo di SES e un secondo capitolo,intitolato «Il male», dove vengono riprese queste medesimetematiche e si legge: «Il diavolo non è più Lucifero, l’angelodecaduto, meravigliosamente bello nella sua luce infernale eterribilmente sublime nel bagliore di fuoco: da Satana, splendentedella luce fredda e sinistra d’astro notturno o sole nero, si ètrasformato in un gentiluomo mediocre e convenzionale, visitatoin modo elegante ma non impeccabile» (L. Pareyson, Dostoevshij.Filosofia, romanzo ed esperienza religiosa, Einaudi, Torino 1993,pp. 57 e 170 ss.).

39 allora né dopo. «Si ha ragione di credere che il terzo gruppo, ilpiù numeroso di tutti, di bambini, di invalidi e di vecchi sia statocondotto direttamente alla camera a gas di Birkenau e i suoicomponenti trucidati nella stessa serata» (Rapporto, 1340-1341).

40 la notte li inghiottì. È traduzione letterale della sequenza piùdrammatica di Les armes de la nuit di Vercors (vedi sotto, cap.«Le nostre notti», nota 7). Cito dall’ed. Le armi della notte, a curadi G. Bosco, Einaudi, Torino 1994, p. 142: «Il disparut dans lesténèbres Gomme si la nuit l’eût englouti».

41 puramente e semplicemente. Al momento dell’arrivo in Lagerha inizio l’uso continuo dell’avverbio in -mente, su cui si è soffermatoMengaldo, 175-176.

42 Oggi... sappiamo. Si noti l’uso iterativo del presente storico e ilbalzo temporale in avanti, verso un oggi che è quello della scritturastessa. E si noti altresì il passaggio alla prima persona pluralecomunitaria.

19:45

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Così morì Emilia (43), che avevatre anni; poiché ai tedeschi apparivapalese la necessità storica di metterea morte i bambini degli ebrei. Emilia,figlia dell’ingegner Aldo Levi di Mi-lano, che era una bambina curiosa,ambiziosa, allegra e intelligente; allaquale, durante il viaggio nel vagonegremito (44), il padre e la madre eranoriusciti a fare il bagno in un mastellodi zinco, in acqua tiepida che il dege-nere macchinista (45) tedesco avevaac[30]consentito a spillare dallalocomotiva che ci trascinava tutti allamorte.

Scomparvero così, in un istante,a tradimento (46), le nostre donne, inostri genitori, i nostri figli. Quasinessuno ebbe modo di salutarli. Livedemmo un po’ di tempo come unamassa oscura all’altra estremitàdella banchina, poi non vedemmopiù nulla.

Emersero invece nella luce deifanal i due drappel l i di s t raniindividui (47). Camminavano inquadrati,per tre, con un curioso passoimpacciato, il capo spenzolato inavanti e le braccia rigide. In capoavevano un buffo berrettino, ed eranovestiti di una lunga palandrana arighe, che anche di notte e di lontanosi indovinava sudicia e stracciata.Descrissero un ampio cerchio attornoa noi, in modo da non avvicinarci,e , in s i l enz io , s i d iedero adarmeggiare coi nostri bagagli, e a saliree scendere dai vagoni vuoti.

Noi ci guardavamo (48) senzaparola. Tutto era incomprensibile efolle, ma una cosa avevamo capito.Questa era la metamorfosi che ciattendeva . Domani anche noisaremmo diventati così. [31]

Senza sapere come, mi trovai cari-cato su di un autocarro con unatrentina di altri; l’autocarro partì nellanotte a tutta velocità; era coperto enon si poteva vedere fuori, ma dallescosse si capiva che la strada avevamolte curve e cunette. Eravamo senzascorta? ...buttarsi giù? Troppo tardi,t r o p p o t a r d i , a n d i a m o t u t t i«giù» (49). D’altronde, ci siamopresto accorti che non siamo senzascorta: è una strana scorta. È unsoldato tedesco, irto darmi: non lovediamo perché è buio fitto, mane sentiamo il contatto duro ogni voltache uno scossone del veicolo ci gettat u t t i i n mucch io a de s t r a o asinistra. Accende una pila tascabile,e invece di gridare «Guai a voi, ani-me prave» (50) ci domandacortesemente ad uno ad uno, intedesco e in lingua franca (5l), seabbiamo danaro od orologi da cedergli:tanto dopo non ci servono più. Non è uncomando, non è regolamento questo:si vede bene che è una piccolainiziativa privata del nostro Caronte.La cosa suscita in noi collera e riso euno strano sollievo (52). [33]

Así murió Emilia, que tenía tresaños; ya que a los alemanes les pa-recía clara la necesidad histórica demandar a la muerte a los niños delos judíos. Emilia, hija del ingenie-ro Aldo Levi de Milán, que era unaniña curiosa, ambiciosa, alegre e in-teligente a la cual, durante el viajeen el vagón atestado, su padre y sumadre habían conseguido bañar enun cubo de zinc, en un agua tibia queel degenerado maquinista alemánhabía consentido en sacar de la lo-comotora que nos arrastraba a todosa la muerte.

Desaparecieron así en un ins-tante, a traición, nuestras mujeres,nuestros padres, nuestros hijos.Casi nadie pudo despedirse deellos. Los vimos un poco de tiem-po como una masa oscura en el otroextremo del andén, luego ya no vi-mos nada.

Emergieron, en su lugar, a la luz delos faroles, dos pelotones de extrañosindividuos. Andaban en formación det res en t res , con ex t raño pasoembarazado, la cabeza inclinada haciaadelante y los brazos rígidos. Llevabanen la cabeza una gorra cómica e ibanvestidos con un largo balandrán arayas que aun de noche y de lejosse adivinaba sucio y desgarrado.Describieron un amplio círculo al-rededor de nosotros, sin acercársenosy, e n s i l e n c i o , e m p e z a r o n aafanarse con nuestros equipajes y a su-bir y a bajar de los vagones vacíos.

Nosotros nos mirábamos sin de-cir palabra. Todo era incomprensibley loco, pero habíamos comprendidoalgo. Ésta era la metamorfosis quenos esperaba. Mañana mismo sería-mos nosotros una cosa así.

Sin saber cómo, me encontré su-bido a un autocar con unos treintamás; el autocar arrancó en la noche atoda velocidad; iba cubierto y no sepodía ver nada afuera pero por las sa-cudidas se veía que la carretera tenía mu-chas curvas y cunetas. ¿No llevábamosescolta? ¿...tirarse afuera? Demasiadotarde, demasiado tarde, todos vamos ha-cia «abajo». Por otra parte, nos había-mos dado cuenta de que no íbamos sin es-colta: teníamos una extraña escolta. Era unsoldado alemán erizado de armas; no lovemos porque hay una oscuridad total,pero sentimos su contacto duro cada vezque una sacudida del vehículo nos arrojaa todos en un montón a la derecha o a laizquierda. Enciende una linterna de bol-sillo y en lugar de gritarnos «Ay de voso-tras, almas depravadas» nos preguntacortésmente a uno por uno, en alemán yen lengua franca, si tenemos di-nero o relojes para dárselos : to-tal, no nos van a hacer falta para nada.No es una orden, esto no está en el re-glamento: bien se ve que es una peque-ña iniciativa privada de nuestro caronte.El asunto nos suscita cólera y risa, y unaextraña sensación de alivio.

Ainsi mourut la petite Emilia, âgéede trois ans, tant, était évidente auxyeux des Al lemands l a nécess i t éhistorique de mettre à mort les enfantsdes juifs. Emilia, fille de l'ingénieurAldo Lev i de Mi lan , une enfan tcur ieuse , ambi t i euse , ga ie ,intelligente, à laquelle ses parents, aucours du voyage dans le wagon bondé,avaient réussi à faire prendre un baindans une bassine de zinc, avec de l’eaut iède qu’un mécan ic ien a l l emand«dégénéré» avait consenti à préleversur la réserve de la locomotive quinous entraînait tous vers la mort.

Ains i d i spa ruren t en un ins tan t ,p a r t r a î t r i s e , n o s f e m m e s , n o sp a r e n t s , n o s e n f a n t s . P r e s q u ep e r s o n n e n ’ e u t l e t e m p s d e l e u rd i re ad ieu . Nous l e s ape rçûmes unm o m e n t e n c o r e , t e l l e u n e m a s s es o m b r e à l ’ a u t r e b o u t d u q u a i ,pu i s nous ne v îmes p lus r i en .

A leur place surgirent alors, dansla lumière des lanternes, deux groupesd’étranges individus. Ils avançaiente n r a n g p a r t r o i s , d ’ u n p a scurieusement empêtré, la tête basse etles bras raides. Ils étaient coiffés d’undrôle de calot et vêtus d’une espècede chemise r ayée qu ’on dev ina i tc rasseuse e t déchi rée en dépi t del ’obscu r i t é e t de l a d i s t ance . I l sdécrivirent un large cercle de manièreà ne pas trop s’approcher, et se mirenten silence à s’activer [19] autour denos bagages, faisant le va-et-viententre le quai et les wagons vides.

Nous nous regardions sans soufflermot. Tout nous semblaitincompréhensible et fou, mais une choseétait claire : c’était là la métamorphosequi nous attendait. Demain, nous aussinous serions comme eux.

Sans savoir comment, je me retrouvaidans un camion avec une trentained’autres. Le véhicule fila rapidement dansla nuit ; à cause de la bâche, on ne pouvaitvoir à l’extérieur, mais aux secousses ondevinait que la route était sinueuse etaccidentée. Et s’il n’y avait pas d’escorte? Pourquoi ne pas sauter?... Trop tard, troptard, nous sommes tous entraînés vers lefond, vers notre fin à tous. D’ailleurs nousavons tôt fait de nous apercevoir que nousn’étions pas sans escorte ; étrange escorte: c’est un soldat allemand tout bardéd’armes ; il fait trop sombre pour que nouspuissions le voir, mais nous sentons sonrude contact à chaque fois qu’un cahotnous jette tous en tas, à droite ou à gauche.Le voilà qui allume une lampe électrique,et au lieu de crier «gare à vous, âmesnoires (1)», il nous demande poliment sinous n’avons pas de l’argent ou desmontres à lui donner, puisque de toutefaçon nous n’en aurons plus besoin après.Ce n’est ni un ordre ni une consigneréglementaire : on voit bien que c’est unepetite initiative personnelle de notreCharon. Le procédé éveille en nous lacolère et le rire, et un étrangesoulagement. [20]

43 Così morì Emilia. Questo capoverso, con la storia di Emilia,figlia dell’ingegner Aldo Levi (di cui si ritornerà a parlare nel capitolocruciale « Il canto di Ulisse», nota 13), venne inserito nell’ed. del1958. È un piccolo capolavoro di brevitas, come il precedente suiGattegno (qui tutto si esaurisce in sole dieci righe). In modo piuttostoscoperto la vicenda viene esposta secondo modalità manzoniane,sulla falsariga dell’episodio di Cecilia, poi esplicitata in SES (II,1033-1034; sulla riconosciuta bellezza di quest’episodiomanzoniano vedi anche II, 700).

44 gremito. È lo stesso aggettivo che Levi adopererà per spiegarel’affollamento di personaggi in SQU: «intricato e gremito come untermitaio» (Cromo, I, 871).

45 il degenere macchinista. Il «turpe monatto» manzoniano è ilmodello cui Levi qui s’ispira [Difforme, diverso dal suo genere:pochi tedeschi mostrarono solidarietà o compassione per le vittimedel nazismo, e questo macchinista è dunque un’eccezione]. Manon sarà anche un’inconscia parodia del vocabolario positivista difine secolo (insieme a «demente», «atavismo» e altri terminiconsimili), della «degenerazione» di Max Nordau, autore che ebbelarghissima circolazione nella cultura torinese dell’ultimo Ottocento?

46 a tradimento. Vedi sopra, nota 15.

47 strani individui. [Si tratta di prigionieri privilegiati. Appartenevanoa squadre addette allo smistamento dei bagagli dei nuovi arrivati;nonostante i severi divieti, una parte del bottino veniva rubata daqueste squadre, e venduta nascostamente entro il campo e fuori.Per la loro ricchezza, erano denominate «squadre Canada»].

48 Noi ci guardavamo. Angolature diversificate: riprende l’uso dellaprima persona plurale.

49 fidiamo tutti «giù». Un esempio molto chiaro del «periodare leviano»,delle «prevalenti strutture paratattiche» che «obbediscono anzituttoall’esigenza di essenzialità, snellezza, rapidità» (Mengaldo, 171-172).

50 «Guai a voi anime prave». È la voce di Caronte che apostrofale anime che si affollano sulle rive di Acheronte (Inf. III, 84). Questotipo di citazioni dantesche esplicite, per non dire esibite, ricordanole analoghe, ricche citazioni dalla prima cantica presenti, peresempio, nelle lettere dal carcere di Massimo Mila (Argomentistrettamente famigliari. Lettere dal carcere 1935-1940, a c. di P.Soddu, intr. di C. Pavone, Einaudi, Torino 1999). Un confrontoparallelo fra l’uso affine degli stessi versi, in due luoghi diversi direclusione (carcere fascista e Lager nazista), sarebbe interessanteda svolgere per capire i tempi e i modi di una trasformazione dellalettura di Dante nella cultura torinese degli anni Trenta.

51 in lingua franca, sabir, nella tr. francese di SQU [La «linguafranca» era un rudimentale gergo misto di italiano, francese, greco,arabo ecc., che fin verso il 1700 veniva usato da marinai e mercantinei porti del Mediterraneo. Qui è da intendersi come un confusomiscuglio di tedesco e d’italiano].

52 e uno strano sollievo. Sul significato dell’ossimoro in Levi, e inparticolare in SQU, ritorneremo; cfr. intanto Mengaldo, 234:«L’ossimoro è il massimo omaggio che la razionalità di Levi,naturalmente chiara e distinta, e semplificatrice, abbia reso allacomplessità ardua, al caos, alla contradditorietà e all’ambivalenza,irriducibili e conturbanti, che abitano tanta parte della realtà;l’ossimoro è la figura di compromesso fra queste due forze opposte,in cui quella limpidezza insieme resiste e cede al proprio necessariooscurarsi».

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SUL FONDO

Il viaggio non durò che una ventinadi minuti. Poi l’autocarro si è fermato,e si è vista una grande porta, e soprauna scritta vivamente illuminata (ilsuo ricordo ancora mi percuote neisogni): ARBEIT MACHT FREI, illavoro rende liberi.

Siamo scesi, ci hanno fatti entrarein una camera vasta e nuda,debolmente riscaldata. Che seteabbiamo (1)! Il debole frusciodell’acqua nei radiatori ci rendeferoci: sono quattro giorni che nonbeviamo. Eppure c’è un rubinetto:sopra un cartello, che dice che èproibito bere perché l’acqua èinquinata. Sciocchezze, a me pareovvio che il cartello è una beffa, «essi»sanno che noi moriamo di sete, e cimettono in una camera e c’è unrubinetto, e Wassertrinken verboten(2). Io bevo, e incito i compagni afarlo; ma devo sputare, l’acqua ètiepida e dolciastra, ha odore dipalude.

Questo è l’inferno. Oggi, ai nostrigiorni, l’inferno deve essere così, unacamera grande e vuota, e noi stanchistare in piedi (3), e c’è un rubinettoche gocciola e l’acqua non si può bere,e noi aspettiamo qualcosa dicertamente terribile e non succedeniente e continua a non succe[34]dereniente. Come pensare? Non si può piùpensare, è come essere già morti.Qualcuno si siede per terra. Il tempopassa goccia a goccia (4).

Non siamo morti; la porta si èaperta’ ed è entrata una SS, sta fu-mando. Ci guarda senza fretta ,chiede: - Wer kann Deutsch? Si faavanti uno fra noi che non ho maivisto, si chiama Flesch; sarà lui ilnostro interprete. La SS fa un lungodiscorso pacato: l’interprete traduce.Bisogna mettersi in fila per cinque, aintervalli di due metri fra uomo euomo; poi bisogna spogliarsi e fareun fagotto degli abiti in un certomodo, gli indumenti di lana da unaparte e tutto i l resto dall’altra,togliersi le scarpe ma far moltaattenzione di non farcele rubare.

Rubare da chi? perché cidovrebbero rubare le scarpe? e i nostridocumenti, il poco che abbiamo intasca, gli orologi? Tutti guardiamol’interprete, e l’interprete interrogò iltedesco, e il tedesco fumava e loguardò da parte a parte come se fosse

En el fondo

El viaje duró sólo una veintena deminutos. Luego el autocar se detuvoy vimos una gran puerta, y encimaun letrero muy iluminado (cuyo re-cuerdo todavía me asedia en sue-ños): ARBEIT MACHT FREI, el tra-bajo nos hace libres.

Bajamos, nos hacen entrar enuna sala vasta y vacía , l igera-mente templada. ¡Qué sed tenía-m o s ! E l d é b i l m u r m u l l o d e lagua en los radiadores nos en-furec ía : hac ía cua t ro d ías queno bebíam o s . Y h a y u n g r i f o :encima un cartel donde dice quees tá prohib ido beber porque elagua está envenenada. Estupideces, amí me parece evidente que el cartel es unaburla, «ellos» sa b e n q u e n o smorimos de sed y nos meten enuna sala, y hay all í un grifo, yWassertrinken verbotten. Yo bebo, eincito a mis compañeros a hacerlo,pero tengo que escupir, el agua estátibia y dulzona, huele a ciénaga.

Esto es el infierno. Hoy, en nues-tro tiempo, el infierno debe de serasí, una sala grande y vacía y noso-tros cansados teniendo que estar enpie, y hay un grifo que gotea y elagua no se puede beber, y esperamosalgo realmente terrible y no sucedenada y sigue sin suceder nada.¿Cómo vamos a pensar? No se pue-de pensar ya, es como estar ya muer-tos. Algunos se sientan en el suelo.El tiempo trascurre gota a gota.

No estamos muertos; la puerta seha abierto y ha entrado un SS, estáfumando. Nos mira sin prisa, pre-gunta, Wer kann Deutsch?, se ade-lanta de entre nosotros uno que no hevisto nunca, se llama Flesch; él va a sernuestro intérprete. El SS habla largamen-te, calmosamente: el intérprete traduce.Tenemos que ponernos en filas de cin-co, separados dos metros uno deotro; luego tenemos que desnudarnosy hacer un hato con las ropas de unamanera determinada, las cosas de lanapor un lado y todo lo demás por otro,quitarnos los zapatos pero tener muchocuidado para que no nos los roben.

Robárnoslos ¿quién? ¿Por qué iban aquerer robarnos los zapatos? ¿Y nuestrosdocumentos, lo poco que tenemos en losbolsillos, los relojes? Todos miramosal intérprete, y el intérprete le pre-guntó al alemán, y el alemán fuma-ba y lo miró de hito en hito como si

(1) Dante, la Divine Comédie, Enfer, ch.III. (Toutes les citations de Dante sontempruntées à la traduction d’HenriLongnon, publiée dans les ClassiquesGarnier.)

LE FOND

Le voyage ne dura qu’une vingtaine deminutes. Puis le camion s’est arrêté etnous avons vu apparaître une grande portesurmontée d’une inscription vivementéclairée (aujourd’hui encore, son souvenirme poursuit en rêve) : ARBEIT MACHTFREI, le travail rend libre.

Nous sommes descendus, on nous afait entrer dans une vaste pièce nue, àpeine chauffée. Que nous avons soif! Leléger bruissement de l’eau dans lesradiateurs nous rend fous : nous n’avonsrien bu depuis quatre jours. Il y a bienun robinet, mais un écriteau accrochéau-dessus dit qu’il est interdit de boireparce que l’eau est polluée. C’est de lablague, aucun doute possible, on veutse payer notre tête avec cet écriteau :«ils» savent que nous mourons de soif,et ils nous mettent dans une chambreavec un robinet , e t Wasser t r inkenverboten. Je bois résolument et inviteles autres à en faire autant ; mais il mefaut recracher, l’eau est tiède, douceâtreet nauséabonde.

C’est cela, l’enfer. Aujourd’hui, dans lemonde actuel, l'enfer, ce doit être cela : unegrande salle vide, et nous qui n’en pouvonsplus d’être debout, et il y a un robinet quigoutte avec de l’eau qu’on ne peut pasboire, et nous qui attendons quelque chosequi ne peut être que terrible, et il ne sepasse rien, il continue à ne rien se passer.Comment penser? On ne peut plus penser,c’est comme si on était déjà mort.Quelques-uns s’assoient par terre. Letemps passe goutte à goutte.

Nous ne sommes pas morts; la portes’ouvre, et un SS entre, la cigarette à labouche. Il nous examine sans se [21]presser, «Wer kann Deutsch (9)»demande-t-il, l’un de nous se désigne,quelqu’un que je n’ai jamais vu et quis’appelle Flesch , ce sera lui notreinterprète Le SS fait un long discours d’unevoix calme, et l'interprète traduit . il fautse mettre en rang par cinq, à deux mètresl’un de l’autre, puis se déshabiller enfaisant un paquet de ses vêtements, maisd’une certaine façon . ce qui est en lamed’un côté, le reste de l’autre, et enfinenlever ses chaussures, mais en faisant bienattention a ne pas se les faire voler

Voler par qui ? Pourquoi devrait-onnous voler nos chaussures (9) Et nospapiers, nos montres, le peu que nousavons en poche ? Nous nous tournons tousvers l’interprète Et l’interprète interrogeal’Allemand, et l’Allemand, qui fumaittoujours, le traversa du regard comme s’il

SUL FONDO

1 Che sete abbiamo! [In questo attacco di capitolo lavoluta confusione dei tempi verbali esprime iltumultuoso accavallarsi di ricordi e sensazioninell’animo dei prigionieri al loro primo contatto con lacruda realtà del campo].

2 Wassertrinken verboten. Si noti il polisindeto chedrammatizza una frase di piccoli segmenti, «spessoabrupti, di sintassi nominale» (Mengaldo, 202).

3 e noi stanchi stare in piedi. «L’espressione èmodellata sul tedesco. Fu Levi stesso ad avvisarmiche in Se questo è un uomo si sarebbero potutirintracciare dei calchi dalla lingua tedesca, in partevoluti, in parte irriflessi» (Tesio, 17).

4 Il tempo passa goccia a goccia. Una delle consuetemetafore ispirate allo scorrere dell’acqua, qui dacollegarsi al dolore provocato dalla sete edall’impossibilità di bere l’acqua inquinata.

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stato trasparente, come se nessunoavesse parlato.

Non avevo mai visto uominianziani nudi. Il signor Bergmannportava il cinto erniario, e chieseall’interprete se doveva posarlo, el’interprete esitò. Ma il tedescocomprese, e parlò seriamenteall’interprete indicando qualcuno;abbiamo visto l’interpretetrangugiare, e poi [35] ha detto: - Ilmaresciallo dice di deporre il cinto, eche le sarà dato quello del signor Coen-. Si vedevano le parole uscire amaredalla bocca di Flesch, quello era ilmodo di ridere del tedesco.

Poi viene un altro tedesco, e dicedi mettere le scarpe in un certoangolo, e noi le mettiamo, perchéormai è finito e ci sentiamo fuori delmondo e l’unica cosa è obbedire.Viene uno con la scopa e scopa viatutte le scarpe, via fuori dalla portaiin un mucchio. È matto, le mescolatutte, novantasei paia, poi sarannospaiate. La porta dà all’esterno, en-tra un vento gelido e noi siamo nudie ci copriamo i l ventre con lebraccia (8 ). I l vento sbatte erichiude la porta; i l tedesco lariapre, e sta a vedere con aria assortacome ci contorciamo per ripararcidal vento uno dietro l’altro; poi sene va e la richiude.

A d e s s o è i l s e c o n d o a t t o .E n t r a n o c o n v i o l e n z a q u a t t r ocon rasoi , pennel l i e tosatrici ,hanno pantaloni e giacche a righe,un numero cucito sul petto; forses o n o d e l l a s p e c i e d i q u e g l ia l t r i d i s t a s e r a (s tasera o ier is e r a ? ) ; m a questi sono robusti efloridi. Noi facciamo molte domande,loro invece ci agguantano e in unmomento ci troviamo rasi e tosati.Che facce goffe [gawky, clumsy] abbiamosenza capelli (9)! I quattro parlano unalingua che non sembra di [36] questomondo, certo non è tedesco, io unpoco il tedesco lo capisco.

Finalmente si apre un’altra por-ta (10): eccoci tutti chiusi, nuditosat i e in p ied i , co i p ied inell’acqua, è una sala di docce.Siamo soli, a poco a poco lo stupores i sc iog l ie e par l i amo, e tu t t idomandano e nessuno risponde. Se(11) siamo nudi in una sala di docce,vuol dire che faremo la doccia. Sefaremo la doccia, è perché non ciammazzano ancora. E allora perchéci fanno stare in piedi, e non ci dànnoda bere, e nessuno ci spiega niente, enon abbiamo né scarpe né vestiti mas iamo tu t t i nud i co i p ied inell’acqua, e fa freddo ed è cinquegiorn i che v iaggiamo e nonpossiamo neppure sederci.

E le nostre donne? (12)

L’ingegner Levi mi chiede sepenso che anche le nostre donnesiano così come noi in questo mo-

fuese transparente, como si no hu-biese dicho nada.

Nunca habíamos visto a viejos des-nudos. El señor Bergmann llevaba uncinturón de herniado y le preguntó al in-térprete si tenía que quitárselo, y elintérprete se quedó dudando. Peroel alemán lo entendió y habló se-riamente al intérprete señalando aalgunos; vimos que el intérpretetragaba saliva, y después dijo:

-El alférez dice que se quite el cintu-rón y que le darán el del señor Coen.

Se veían las palabras salir amarga-mente de la boca de Flesch, era su modode reírse del alemán.

Luego llegó otro alemán, y dijo quepusiésemos los zapatos en una esquina,y los pusimos, porque ya no hay nadaque hacer y nos sentimos fuera del mun-do y lo único que nos queda es obede-cer. Llega uno con una escoba y barretodos los zapatos, fuera de la puerta, enun montón. Está loco, los mezcla to-dos, noventa y seis pares, estarán des-parejados. La puerta da al exterior, en-tra un viento helado y nosotros estamosdesnudos, y nos cubrimos el vientrecon las manos. El viento golpea ycierra la puerta; el alemán vuelve a abrirlay se queda mirando con aire absorto cómonos contorsionamos para protegernos delviento los unos tras de los otros; luegose va y cierra.

Ahora es el segundo acto. Entran vio-lentamente cuatro con navajas de afei-tar, brochas y maquinillas rapadoras,llevan pantalones y chaquetas a rayas,un número cosido sobre el pecho; talvez son de la misma clase que aquellosotros de esta tarde (¿esta tarde o ayerpor la tarde?); pero éstos están robustosy floridos. Les hacemos muchas pregun-tas, pero ellos nos cogen y en un mo-mento nos encontramos pelados y rapa-dos. ¡Qué caras de idiotas tenemos sinpelo! Los cuatro hablan una lenguaque no nos parece de este mundo,es seguro que no es alemán porqueyo el alemán lo entiendo un poco.

Por fin se abre otra puerta: y aquíestamos todos encerrados, desnudos,tapados, de pie, con los pies metidosen el agua, es una sala de duchas. Esta-mos solos, y poco a poco se nos pasa elestupor y nos ponemos a hablar, y to-dos preguntan y ninguno contesta. Siestamos desnudos en una sala de duchasquiere decir que vamos a ducharnos. Sivamos a ducharnos es porque no nosvan a matar todavía. Y entonces por quénos hacen estar de pie, y no nos dan debeber, y nadie nos explica nada, y notenemos zapatos ni ropas sino que esta-mos desnudos con los pies metidos enel agua, y hace frío y hace cinco díasque estamos viajando y ni siquiera po-demos sentarnos.

¿Y nuestras mujeres?

El ingeniero Levi me pregunta sipienso que también nuestras mujeresestarán así como nosotros en estos mo-

était transparent, comme si personnen’avait parlé.

Je n’avais jamais vu de vieil hommenu M Bergmann , qu i por ta i t unbandage hern ia i re , demanda àl’interprète s’il devait l’enlever, etl’interprète hésita Mais l 'Allemandcomprit , et parla d’un ton grave àl’interprète en indiquant quelqu’un,alors nous avons vu l’interprète avalersa salive, puis il a dit «L’adjudant vousdemande d’ôter votre bandage, on vousdonnera celui de M Coen» Ces mots-làavaient été prononcés d’un ton amer,c’était le genre d’humour qui plaisaità l'Allemand.

Arrive alors un autre Allemand, quinous dit de mettre nos chaussures dansun coin, et nous obtempérons cardésormais c’est fini, nous nous sentonshors du monde : il ne nous reste plus qu’àobéir Arrive un type avec un balai, quipousse toutes les chaussures dehors, entas II est fou, il les mélange toutes,quatre-vingt-seize paires . elles vont êtredépareillées. Un vent glacial entre par laporte ouverte nous sommes nus et nousnous couvrons le ventre de nos bras Uncoup de vent referme la porte l'Allemandla rouvre et reste là a regarder d’un airpénétré les contorsions que nous faisonspour nous protéger du froid les unsderrière les autres Puis il s’en va enrefermant derrière lui.

Nous voici maintenant au deuxièmeacte Quatre hommes armés de rasoirs, deblaireaux et de tondeuses font irruptiondans la pièce, ils ont des pantalons et desvestes rayés, et un numéro cousu sur lapoitrine, ils sont [22] peut-être de l’espècede ceux de ce soir (de ce soir ou d’hiersoir?), mais ceux-ci sont robustes etrespirent la santé Nous les assaillons dequestions, mais eux nous empoignent eten un tournemain nous voilà rasés ettondus. Quelle drôle de tête on a sanscheveux ‘ Les quatre individus parlent unelangue qui ne semble pas de ce monde,en tout cas, ce n’est pas de l’allemand,sinon je saisirais quelques mots.

F i n a l e m e n t , u n e a u t r e p o r t es’ouvre • nous nous retrouvons tousdebout, nus et tondus, les pieds dansl’eau • c’est une salle de douches. Onnous a la issés seuls , e t peu à peun o t r e s t u p e u r s e d i s s i p e e t l e slangues se dé l ien t , tout le mondepose des quest ions et personne nerépond Si nous sommes nus dans unesalle de douches, c’est qu’ils ne vontp a s e n c o r e n o u s t u e r E t a l o r spourquoi nous faire rester debout ,sans boire, sans personne pour nouse x p l i q u e r, s a n s c h a u s s u r e s , s a n svêtements, nus, les pieds dans l’eau,avec le froid qu’il fait et a? rés unvoyage de cinq jours, et sans pouvoirnous asseoir (9)

Et nos femmes ?

L’ingénieur Levi me demande sid’après moi les femmes sont dans lamême situation que nous en ce moment,

5 la porta si è aperta. «La porta» è uno dei simboli diSQU. Non si dimentichi il «Noi sostammo numerosidavanti alla loro porta» dell’episodio dei Gattegno, nelcap. precedente. Il capitolo «Sul fondo» si è apertocon la «grande porta» e la sua scritta illuminata «Arbeitmacht frei»; adesso si apre una seconda porta, chedominerà la scena in questa prima sezione di accessoall’inferno di Auschwitz. Vedi anche qui sotto, note 7e 10.

6 guardò. Si noti il brusco passaggio del tempoverbale, dal presente al passato remoto; e la ripresa,più drastica, della trasparenza dell’acquario («comese fosse stato trasparente»).

7 fuori della porta. Si osservi come, da questomomento in poi, fino al termine del capoverso, asottolineare l’assurdità della scena, la stessa porta siapra e si chiuda tre volte.

8 e noi siamo nudi e ci copriamo il ventre con lebraccia. Alla nudità biblica (Gen. 6,10), agli evidentirichiami danteschi, si aggiunga un particolare delquadro conservato a Danzica, Giudizio universale diHans Memling, qui stilizzato: è il quadro che Levisceglierà per la copertina di SES.

9 senza capelli. Queste veloci parti descrittiveriprendono in buona sostanza il rapporto per «Minervamedica»: «Appena giunto al Campo, il gruppo dei 95uomini fu condotto nel padiglione delle disinfezionidove tutti i suoi componenti furono tosto fatti spogliaree quindi sottoposti a una completa e accuratadepilazione: capelli, barbe e ogni altro pelo cadderorapidamente sotto forbici rasoi e macchinette.Dopodiché, essi furono introdotti nella camera delledocce e quivi rinchiusi fino al mattino seguente. Essi,stanchi, affamati, assetati, insonnoliti, stupefatti diquanto avevano già visto e inquieti per il loro avvenireimmediato, ma inquieti soprattutto, per la sorte dellepersone care dalle quali erano stati repentinamentee brutalmente separati poche ore innanzi, con l’animotormentato da oscuri e tragici presentimenti, dovetterotrascorrere tutta la notte in piedi, con le estremitànell’acqua, che gocciolando dalle condutture, correvasul pavimento. Finalmente, verso le ore 6 del mattinoseguente, essi furono sottoposti a una frizionegenerale con una soluzione di risolo e poi a una docciacalda; dopodiché vennero loro consegnati gliindumenti del Campo, per rivestire i quali furono avviatiin un altro stanzone, che dovettero raggiungeredall’esterno del padiglione, uscendo nudi sulla nevee col corpo ancora bagnato per la recente doccia»(Rapporto, 13421343). La sottolineatura di quivi ènostra (per collegarla a Cases, 5).

10 un’altra porta. Vedi sopra, nota 5.

11 Se... se... se... Ritorna il «se» delle supposizioni(vedi nota 13 del capitolo precedente): «Se siamonudi... Se faremo la doccia...». Questa congiunzione,spesso iterata, è una delle caratteristiche dello stiledi Levi, vedi anche qui sotto, nota 17.

12 E le nostre donne. Si rammenti la divaricazionedella poesia in epigrafe: «Considerate se questo è unuomo», «Considerate se questa è una donna».

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

m e n t o , e d o v e s o n o , e s e l epotremo rivedere. Io rispondo chesì, [37] perché lui è sposato e hauna bambina; certo le rivedremo.Ma ormai la mia idea è che tuttoquesto è una grande macchina perridere di noi e vilipenderci, e poiè ch ia ro che ci ucciduno , ch icrede di vivere è pazzo, vuol direche ci è cascato, lo no (13), io hoc a p i t o c h e p r e s t o s a r à f i n i t a ,forse in ques ta s tessa camera ,quando s i saranno annoiat i divederci nudi, ballare da un piedeall’altro e provare ogni tanto asederci sul pavimento, ma ci sonotre dita d’acqua fredda e non cipossiamo sedere.

Andiamo in su e in giù senzacostrutto, e parliamo, ciascuno parlacon tutti gli altri, questo fa moltochiasso. Si apre la porta, entra untedesco, è il maresciallo di prima; par-la breve, l’interprete traduce. - Ilmaresciallo dice che dovete fare silenzio,perché questa non è una scuola rabbinica-. Si vedono le parole non sue, leparole cattive, torcergli la bocca (14)uscendo, come se sputasse unboccone disgustoso. Lo preghiamo dichiedergli che cosa aspettiamo,quanto tempo ancora staremo qui,delle nostre donne, tutto: ma lui dicedi no, che non vuol chiedere. QuestoFlesch, che si adatta molto amalincuore a tradurre in italiano frasitedesche piene di gelo, e rifiuta di volgerein tedesco le nostre domande perché sache è inutile, è un ebreo tedesco sullacinquantina, che porta in viso lagrossa cicatrice di una ferita riportatacombattendo contro gli italiani sul Piave.È un uomo chiuso e taciturno, per ilquale provo un istintivo rispettoperché sento che ha cominciato asoffrire prima di noi.

Il tedesco se ne va, e noi adessostiamo zitti, quantunque civergogniamo un poco di stare zitti. Eraancora [38] notte, ci chiedevamose mai sarebbe venuto il giorno. Dinuovo si aprì la porta, ed entro unovestito a righe. Era diverso dagli altri,più anziano, cogli occhiali, un visopiù civile, ed era molto meno robus-to. Ci parla, e parla italiano.

Oramai siamo stanchi di stupirci.Ci pare di ass is tere a qualchedramma pazzo, di quei drammi in cuivengono sulla scena le streghe, loSpirito Santo e il demonio. Parla ita-liano malamente, con un forte accentostraniero. Ha fatto un lungo discorso,è molto cortese, cerca di rispondere atutte le nostre domande.

Noi siamo a Monowitz, vicino adAuschwitz, in Alta Slesia: una regioneabitata promiscuamente da tedeschi epolacchi. Questo campo è un campodi lavoro, in tedesco si diceArbeitslager; tutti i prigionieri (sonocirca diecimila) lavorano ad unafabbrica di gomma che si chiamalaBuna, perciò il campo stesso si chiama

mentos, y que dónde estarán, y si po-dremos volver a verlas. Le contesto quesí porque él está casado y tiene una niña;naturalmente que las veremos. Pero aho-ra mi idea es que todo esto es un granmontaje para reírse de nosotros yvilipendiarnos, y está claro que luegovan a matarnos, quien crea que va avivir está loco, quiero decir que se havuelto loco, yo no, yo me he dado cuen-ta de que pronto habremos termi-nado, tal vez en esta misma sala,cuando se hayan aburrido de vernosdesnudos dando saltos primero con unpie y luego con el otro y tratando de sen-tarnos en el suelo de vez en cuando, peroen el suelo hay tres dedos de agua fría yno podemos sentarnos.

Andamos de arriba abajo, sin sentido, yhablamos, cada uno de nosotros hablamoscon todos los demás, hacemos un granbarullo. Se abre la puerta, entra un ale-mán, es el alférez de antes; habla bre-vemente, el intérprete lo traduce.

-El alférez dice que tenéis que callarosporque esto no es una escuela rabínica.

Se ve que estas palabras no suyas,estas palabras malvadas le tuercen laboca al salir, como si escupiese unbocado asqueroso. Le pedimos que lepregunte lo que estamos esperando,cuánto tiempo vamos a estar aquí, quées de nuestras mujeres, todo: pero diceque no, que no quiere preguntárselo.Este Flesch, que se pliega de muymala gana a traducir al italiano lasgélidas frases alemanas, y no quiere tra-ducir al alemán nuestras preguntas por-que sabe que es inútil, es un judío alemánde unos cincuenta años que tiene en la carauna gran cicatriz de una herida que reci-bió luchando contra los italianos en elPiave, Es un hombre cerrado y taciturnopor quien experimento un respeto instin-tivo porque noto que ha empezado a su-frir antes que nosotros.

El alemán se va y nosotros ahora es-tamos callados, aunque nosavergoncemos un poco de estar callados.Era aún de noche, nos preguntábamossi veríamos la luz del día. Otra vez seabrió la puerta, y entró uno vestido arayas. Era distinto de los otros, más vie-jo, con lentes, una cara más civilizada,y era mucho menos robusto. Nos habló,y hablaba italiano.

Ya estamos cansados de asombrarnos.Nos parece que estamos asistiendo aalgún drama insensato, de esos dramasen los que aparecen en escena las brujas,el Espíritu Santo y el demonio. Hablaitaliano mal, con mucho acento extran-jero. Ha hablado mucho tiempo, esmuy cortés, trata de contestar todasnuestras preguntas.

Estamos en Monowitz, cerca deAuschwitz, en la Alta Silesia; una re-gión habitada a la vez por alemanesy polacos. Este campo es un campode trabajo, en alemán se diceArbeitslager todos los prisioneros(son cerca de diez mil) trabajan enuna fábrica de goma que se llamaBuna, de manera que el mismo cam-

et où elles sont, et si nous pourrons lesrevoir bien sûr que nous les reverrons : jele réconforte parce qu’il est marie et pèred’une petite fille ; mais mon idée est faiteje suis convaincu que tout cela n’estqu’une vaste mise en scène pour noustourner en ridicule et nous humilier, aprèsquoi, c’est clair, ils nous tueront, ceux quis’imaginent qu’ils vont vivre sont fous àlier, ils sont tombés dans le panneau, maismoi non, moi j’ai bien compris que la finest pour bientôt, ici même peut-être, danscette pièce, des qu’ils se seront lassés denous voir nus, nous dandiner d’un piedsur l'autre tout en essayant de temps entemps de nous asseoir sur le carrelage oùdix centimètres d’eau froide nous endissuadent invariablement.

Nous arpentons la pièce de long enlarge, dans un grand brouhaha deconversations entrecroisées La portes’ouvre, un Allemand entre, c’estl'adjudant de tout à l’heure , il prononcequelques mots brefs que l’interprètetraduit : L’adjudant dit qu’il faut se taire,qu’on n’est pas dans une écolerabbinique.» Les mots de l’Allemand, lesmots odieux lui tordent la bouche quandil les prononce, comme [24] s’i lrecrachait une nourriture dégoûtante.Nous le pressons de demander ce quenous attendons, pour combien de tempsnous en avons encore, où sont nos femmes,tout : mais lui ne veut rien demander.Ce Flesch, si réticent à traduire en italienles phrases glaciales de l’Allemand, et quirefuse de transmettre nos questions enallemand car il sait que c’est inutile, estun juif allemand d’une cinquantained’années, avec sur le visage une grossecicatrice provenant d’une blessure reçueen combattant contre les Italiens sur lePiave. C’est un homme renfermé ettaciturne qui m’inspire un respectinstinctif car je sens qu’il a commencé àsouffrir avant nous.

L’Allemand s’en va, et nous noustaisons tout en ayant un peu honte de noustaire. Il faisait encore nuit, nous nousdemandions si l’aube arriverait jamais. Denouveau la porte s’ouvre, cette fois surun uniforme rayé. L’homme est différentdes autres, plus âgé et beaucoup moinscorpulent, avec des lunettes et uneexpression plus amène. Il nous parle, eten italien.

Désormais nous sommes à bout desurprises. Il nous semble assister àquelque drame extravagant, un de cesdrames où défilent sur scène les sorcières,l'Esprit Saint et le démon. L’homme parleassez mal l'italien, avec un fort accentétranger. Il nous fait un long discours, puiss’efforce très aimablement de répondre àtoutes nos questions.

Nous sommes à Monowitz, prèsd’Auschwitz, en Haute-Silésie : unerégion habi tée à la fo is par lesAllemands et les Polonais. Ce camp estun camp de t ravai l , en a l lemandArbeitslager ; tous les prisonniers (quisont environ dix mille) travaillent dansune usine de caoutchouc qui s’appellela Buna, et qui a donné son nom au

13 io no. Muta l’angolatura: dal «noi» collettivo si passaall’io giudicante. Si noti anche la contraddizione chesi crea tra la frase «io ho capito...» e il «non vuolecapire» del cap. «Ka-Be», nota 22.

14 torcergli la bocca. Ritorna il verbo dantesco dellapoesia in epigrafe.

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Buna.

Riceveremo scarpe e vestiti, no,non i nostr i ; a l t re scarpe, al t r ivestiti, come i suoi. Ora siamo nudiperché aspettiamo la doccia e ladisinfezione, le quali avranno luogosubito dopo la sveglia, perché incampo non si entra se non si fa ladisinfezione.

Certo, ci sarà da lavorare, tutti quidevono lavorare. Ma c’è lavoro elavoro: lu i , per esempio, fa i lmedico, è un medico ungherese cheha studiato in Italia; è il dentista delLager. E in Lager da quattro anni(non in questo: la Buna esiste daun anno e mezzo soltanto), eppure,possiamo vederlo, sta bene, non èmolto magro. Perché è in Lager? Èebreo come noi? - No, - dice luicon sempl i c i t à , - i o sono uncriminale.

Noi gli facciamo (15) moltedomande, lui qualche volta [39] ride,risponde ad alcune e non ad altre, sivede bene che evita certi argomenti.Delle donne non parla: dice che stannobene, che presto le rivedremo, ma nondice né come né dove. Invece ciracconta altro, cose strane e folli,forse anche lui si fa gioco di noi.Forse è matto: in Lager si diventamatti. Dice che tutte le domeniche cisono concerti e partite di calcio. Diceche chi tira bene di boxe puòdiventare cuoco. Dice che chi lavorabene riceve buoni-premio con cui cisi può comprare tabacco e sapone.Dice che veramente l’acqua non èpotabile, e [40] che invece ogni giornosi distribuisce un surrogato di caffè,ma generalmente nessuno lo beve,perché la zuppa stessa è acquosaquanto basta per soddisfare la sete.Noi lo preghiamo di procurarciqualcosa da bere, ma lui dice che nonpuò, che è venuto a vederci dinascosto, contro il divieto delle SS,perché noi siamo ancora da di-sinfettare, e deve andarsene subito; èvenuto perché gli sono simpatici gliitaliani, e perché, dice, «ha un po’ dicuore». Noi gli chiediamo ancora seci sono altri italiani in campo, e luidice che ce n’è qualcuno, pochi, nonsa quanti, e subito cambia discorso.In quel mentre ha suonato una cam-pana, e lui è subito fuggito, e ci halasciati attoniti e sconcertati .Qualcuno si sente rinfrancato, io no,io continuo a pensare che anchequesto dentista, questo individuoincomprensibile, ha voluto divertirsia nostre spese, e non voglio credereuna parola di quanto ha detto.

Alla campana, si è senti to i lc a m p o b u i o r i d e s t a r s i . I m -provvisamente l’acqua è scaturitab o l l e n t e d a l l e d o c c e , c i n q ueminuti di beatitudine; ma subitodopo irrompono quattro (forse sonoi barbieri) che, bagnati e fumanti,ci cacciano con urla e spintoninella camera attigua, che è gelida;

po se llama Buna.

Nos darán zapatos y ropa, no lasnuestras: otros zapatos, otras ropas,como los suyos. Ahora estamos desnu-dos porque van a ducharnos y a desin-fectamos, cosa que harán inmediata-mente después de diana, porque en elcampo no se entra si no se está desin-fectado.

Sí, tendremos que trabajar, todosaquí tienen que trabajar. Pero hay tra-bajos y trabajos: él, por ejemplo, esmédico, es un médico húngaro que haestudiado en Italia, es el dentista delLager. Está en el Lager desde hacecuatro años (no en éste, Buna sóloexiste desde hace un año y medio) y,sin embargo, lo podemos ver, estábien, no está demasiado delgado. ¿Porqué está en un Lager? ¿Es judío comonosotros? -No- dice sencillamente -yosoy un criminal.

Le hacemos muchas preguntas, él seríe de vez en cuando, contesta a unas ya otras no, se ve que evita ciertas cues-tiones. De las mujeres no dice nada: diceque están bien, que las veremos pronto,pero no dice cómo ni dónde. En vez deeso nos cuenta otras cosas, extrañas ylocas, puede que él se esté burlandotambién de nosotros. Puede que estéloco: en el Lager uno se vuelve loco.Dice que todos los domingos hay con-ciertos y partidos de fútbol, dice quequien boxea bien puede llegar a sercocinero. Dice que quien trabaja biengana buenos premios con los quepuede comprarse tabaco y jabón.Dice que realmente el agua no es po-table y que en su lugar se distribuyetodos los días un sucedáneo de café,pero que generalmente nadie lo bebeporque la sopa está tan aguada quesatisface la sed. Le pedimos que nosdé algo de beber y dice que no pue-de, que ha venido a vernos a escon-didas, saltándose la prohibición delos SS porque todavía estamos sindesinfectar, y que tiene que irse enseguida; ha venido porque los italia-nos le son simpáticos y porque, se-gún dice, «tiene el corazón blando».Le preguntamos entonces si hay másitalianos en el campo y dice que hayalgunos, pocos, no sabe cuántos, yluego súbitamente cambia de conver-sación. Mientras tanto ha sonado unacampana y se ha ido rápidamente de-jándonos atónitos y desconcertados.Hay quien se siente reanimado, peroyo no, yo sigo pensando que tambiéneste dentista, este individuo incom-prensible, ha querido divertirse a cos-ta nuestra, y no quiero creer una pa-labra de lo que ha dicho.

Al sonar la campana se ha oído des-pertar al oscuro campo. Inesperada-mente el agua ha empezado a caer, hir-viendo, de las duchas, cinco minutos debeatitud; pero inmediatamente despuésirrumpen cuatro tipos (puede que losbarberos) que, empapados y humeantes,nos echan a gritos y empellones a lasala contigua, que está helada; aquí,

camp.

On va nous donner d’autres chaussureset d’autres habits; non, pas les nôtres; d’autreschaussures, d’autres habits, comme les siens.Pour le moment nous sommes nus parce quenous attendons la douche et la désinfection,qui auront lieu tout de suite après le réveil,parce qu’on n’entre pas au camp si on nepasse pas à la désinfection.

Bien sûr, il faudra travailler. Ici tout lemonde travaille. Mais il y a travail et travail: lui par exemple, il est médecin deprofession, il est hongrois mais a fait sesétudes de médecine en Italie ; et maintenantc’est le dentiste du Lager. Ça fait quatreans qu’il est au Lager [24] (pas à la Buna :la Buna n’existe que depuis un an et demi),et pourtant, comme on peut voir, il se portebien, il n’est pas trop maigre. Pourquoiest-il au Lager? Est-ce qu’il est juif commenous ? «Non, dit-il avec simplicité, moi jesuis un criminel.»

Nous le harcelons de questions, lui ritde temps en temps, répond à certaines etpas à d’autres ; on voit bien qu’il évitecertains sujets. Il ne parle pas des femmes: il nous dit seulement qu’elles vont bien,que nous les reverrons bientôt, mais il nedit ni où ni comment. Par contre il nousraconte autre chose, des histoires bizarreset extravagantes, peut-être se moque-t-il denous lui aussi. Ou peut-être qu’il est fou :au Lager on devient fou. Il dit que tous lesdimanches, il y a des concerts et desmatches de football. Il dit que si on est forten boxe on peut devenir cuisinier. Il dit quesi on travaille bien, on reçoit des bonsprimes et qu’avec ça on peut s’acheter dutabac et du savon. Il dit que c’est vrai quel’eau n’est pas potable, que par contre ona droit tous les jours à un ersatz de cafémais que généralement personne n’enprend, la soupe qu’on nous donne étantsuffisamment liquide pour apaiser la soif.Nous le pressons de nous procurer quelquechose à boire, mais il répond qu’il ne peutpas, qu’il est venu nous voir en cachette,que c’est interdit par les SS parce que nousne sommes pas encore désinfectés, et qu’ildoit repartir tout de suite. S’il est venu,c’est parce que les Italiens lui sontsympathiques, et aussi - ajoute-t-il parcequ’ «il a un peu de coeur». Nous luidemandons encore s’il y a d’autres Italiensau camp ; il répond qu’il y en aquelques-uns, pas beaucoup, il ne sait pasexactement, et il détourne aussitôt laconversation. A ce moment-là une clocheretentit, et il nous quitte brusquement, nouslaissant effarés et interdits. Si certains sesentent réconfortés, pas moi ; je continueà penser en moi-même que ce dentiste, cetindividu incompréhensible, a voulu luiaussi nous jouer un mauvais tour, et je merefuse à croire un mot de ce qu’il a dit.

Au signal de la cloche, on a entendu larumeur du camp qui s’éveille dansl’obscurité. D’un seul coup, l’eau jaillit desconduites, bouillante : cinq minutes debéatitude. Mais aussitôt après quatre hommes(les barbiers de tout à l’heure, peut-être) fontirruption et, tout trempés et [25] fumants,nous poussent à grand renfort de coups et dehurlements dans la pièce glacée qui se trouve

15 Noi‘ gli facciamo... Noi... io no. Nel corso di questoparagrafo l’angolatura muta di continuo: si parte conla prima persona plurale e si chiude con un secondo,lapidario «io no, io continuo a pensare...». Si notianche l’iterazione: quattro volte si ripete «Dice». Inquesti capitoli di riflessione, contrariamente ai capitolipiù descrittivi dove predominano i passati remoti eprossimi, si osserva l’uso costante del presenteassoluto, che può significare « il tempo del Lager»,«eterno ogni mattina e a fine giornata dimenticato,annullato» oppure l’indelebilità di una scena osituazione, ma anche «la sua possibile ripetitività, datoche il mondo può sempre e in ogni momentoridiventare Auschwitz» (Segre, 69). All’uso fittissimodel presente storico sono state date anche altreinterpretazioni, che tuttavia non rendono conto dellemolte anomalie: il diario dei dieci giorni con cui siconclude SQU, anziché al presente è « saldamente,attestato sui tempi passati, con un unico scarto alpresente, nelle due pagine finali, a più alta temperaturaemotiva» (Mengaldo, 204); non è nemmeno del tuttovero che il futuro non esista in SQU: non esiste «ilfuturo remoto», ma del «futuro prossimo» si parlaspesso e talora lo si usa (vedi, ad es., in questo stessocapitolo, nota 42), altrove Levi dirà che la parola «mai»in Lager è tradotta con «domani mattina» oppure ilfuturo c’è, ma equivale semplicemente ad «arrivare aprimavera». Le eccezioni - come nel caso delleriflessioni morali - sono molte anche nell’uso dei tempie mettono in forse la validità delle tre norme che sonostate opportunamente indicate per spiegare lapredilezione accordata al presente storico: 1)«l’influsso dell’oralità, giusta la notissimatestimonianza dell’autore che la stesura del libro èstata preceduta da una serie di racconti orali»; 2) «lapossibilità di articolare sottilmente i piani del racconto,che, tra l’altro, ricordiamolo, è nella sua essenza un“racconto commentato”»; 3) «l’effetto diattualizzazione e drammatizzazione dei fatti narrati,quasi un portare il lettore, sul luogo, che è connessoal valore tipicamente “astanziale” del presentestorico»; quest’ultimo presente «slitta insensibilmenteda storico ad acronico, o dell’eterno» (Mengaldo,201-204).

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

qui al tra gente urlante ci but taaddosso non so che stracci, e cischiaccia in mano un paio di scarpaccea suola di legno, non abbiamo tempo dicomprendere e già ci troviamo all’aperto,sulla neve azzurra e gelida dell’alba, e,scalzi e nudi, con tutto il corredo in mano,dobbiamo correre fino ad un’altra baracca,a un cen t ina io d i met r i . Qui c i èconcesso di vestirci.

Quando abbiamo finito, ciascuno èrimasto nel suo angolo, e non abbiamoosato levare gli occhi l’uno sull’altro.Non c’è ove specchiarsi, ma il nostroaspetto ci sta dinanzi, riflesso incento visi lividi, in cento pupazzimiserab i l i e sord id i . Eccoc it r a s f o r m a t i n e i f a n t a s m ii n t r a v i s t i ieri sera.

Allora per la prima volta ci siamoaccorti che la nostra [41] lingua man-ca di parole per esprimere questaoffesa (16), la demolizione di unuomo. In un attimo, con intuizionequasi profetica, la realtà ci si èrivelata: siamo arrivati al fondo. Piùgiù di così non si può andare:condizione umana più misera nonc’è, e non è pensabile. Nulla più enostro: ci hanno tolto gli abiti, lescarpe, anche i capelli; se parleremo,non ci ascolteranno, e se ciascoltassero, non ci capirebbero (17).Ci toglieranno anche il nome: e sevorremo conservarlo, dovremotrovare in noi la forza di farlo, di faresì che dietro al nome, qualcosa an-cora di noi, di noi quali eravamo,rimanga.

Noi sappiamo che in questodifficilmente saremo compresi (18), edè bene che così sia. Ma consideri (19)ognu[42]no, quanto valore, quantosignificato è racchiuso anche nelle piùpiccole nostre abitudini quotidiane,nei cento oggetti nostri che il piùumile mendicante possiede: unfazzoletto, una vecchia lettera, lafotografia di una persona cara. Questecose sono parte di noi, quasi comemembra del nostro corpo; né èpensabile di venirne privati, nel nostromondo, ché subito ne ritroveremmoaltri a sostituire i vecchi, altri oggettiche sono nostri in quanto custodi esuscitatori di memorie nostre.

Si immagini ora un uomo a cui,insieme con le persone amate, venganotolti la sua casa, le sue abitudini, i suoiabiti, tutto infine, letteralmente tuttoquanto possiede: sarà un uomo vuoto,ridotto a sofferenza e bisogno,dimentico di dignità e discernimento,poiché accade facilmente, a chi haperso tutto, di perdere se stesso(20) ; tale quindi , che si potrà acuor leggero decidere della suavita o morte al di fuori di ognisenso di affinità umana; nel casopiù fortunato, in base ad un purogiudizio di utilità. Si comprenderàallora il duplice significato del termine«Campo di annientamento», e saràchiaro che cosa intendiamo esprimere

otras personas que gritan nos echanencima no sé qué andrajos y nosarrojan a las manos un par de zapatonesde suela de madera; sin tiempo paraentender lo que pasa nos encontramos ya al aire libre,sobre la nieve azul y helada del amanecery, descalzos y desnudos, con el ajuar en la mano,tenemos que correr hasta otra barraca,a un centenar de metros. Aquí pode-mos vestirnos.

Al terminar, nos quedamos cada unoen nuestro rincón y no nos atrevemos alevantar la mirada hacia los demás.No hay donde mirarse, pero tenemosdelante nuestra imagen, reflejada encien rostros lívidos, en cien pelelesmiserables y sórdidos. Ya estamostransformados en los fantasmas quehabíamos vislumbrado anoche.

Entonces por primera vez nos da-mos cuenta de que nuestra lengua notiene palabras para expresar esta ofen-sa, la destrucción de un hombre. Enun instante, con intuición casiprofética, se nos ha revelado la reali-dad: hemos llegado al fondo. Más bajono puede llegarse: una condición hu-mana más miserable no existe, y nopuede imaginarse. No tenemos nadanuestro: nos han quitado las ropas, loszapatos, hasta los cabellos; si habla-mos no nos escucharán, y si nos es-cuchasen no nos entenderían. Nos qui-tarán hasta el nombre: y si queremosconservarlo deberemos encontrar ennosotros la fuerza de obrar de tal ma-nera que, detrás del nombre, algonuestro, algo de lo que hemos sido,permanezca.

Sabemos que es difícil que alguienpueda entenderlo, y está bien que seaasí, Pero pensad cuánto valor, cuán-to significado se encierra aun en lasmás pequeñas de nuestras costumbrescotidianas, en los cien objetos nues-tros que el más humilde mendigoposee: un pañuelo, una carta vieja, lafoto de una persona querida. Estascosas son parte de nosotros, casicomo miembros de nuestro cuerpo;y es impensable que nos veamos pri-vados de ellas, en nuestro mundo, sinque inmediatamente encontremosotras que las substituyan, otros obje-tos que son nuestros porque custo-dian y suscitan nuestros recuerdos.

Imaginaos ahora un hombre aquien, además de a sus personas ama-das, se le quiten la casa, las costum-bres, las ropas, todo, literalmente todolo que posee: será un hombre vacío,reducido al sufrimiento y a la necesidad,falto de dignidad y de juicio, porque aquien lo ha perdido todo fácilmen-te le sucede perderse a sí mismo;hasta tal punto que se podrá decidirsin remordimiento su vida o su muer-te prescindiendo de cualquier sentimien-to de afinidad humana; en el caso másafortunado, apoyándose meramente enla valoración de su utilidad. Compren-deréis ahora el doble significado del tér-mino «Campo de aniquilación», y ve-réis claramente lo que queremos decir

à côté ; là, d’autres individus vociférants nousjettent à la volée des nippes indéfinissableset nous flanquent entre les mains une pairede godillots à semelle de bois; en moins detemps qu’il n’en faut pour comprendre, nousnous retrouvons dehors dans la neige bleueet glacée de l’aube, trousseau en main, obligésde courir nus et déchaussés jusqu’à une autrebaraque, à cent mètres de là. Et là enfin, onnous permet de nous habiller.

Cette opération terminée, chacunest res té dans son coin, sans oserlever les yeux sur les autres. Il n’ya pas de miroir, mais notre image estd e v a n t n o u s , r e f l é t é e p a r c e n tv i s a g e s l i v i d e s , c e n t p a n t i n smisérables et sordides. Nous voicitransformés en ces mêmes fantômesentrevus hier au soir.

Alors, pour la première fois, nous nousapercevons que notre langue manque demots pour exprimer cette insulte ladémolition d’un homme. En un instant,dans une intuition quasi prophétique, laréalité nous apparaît : nous avons touchéle fond. Il est impossible d’aller plus bas :il n’existe pas, il n’est pas possible deconcevoir condition humaine plusmisérable que la nôtre. Plus rien ne nousappartient : ils nous ont pris nos vêtements,nos chaussures, et même nos cheveux ; sinous parlons, ils ne nous écouteront pas,et même s’ils nous écoutaient, ils ne nouscomprendraient pas. Ils nous enlèverontjusqu’à notre nom : et si nous voulons leconserver, nous devrons trouver en nousla force nécessaire pour que derrière cenom, quelque chose de nous, de ce quenous étions, subsiste.

Nous savons, en disant cela, que nousserons difficilement compris, et il est boaqu’il en soit ainsi. Mais que chacunconsidère en soi-même toute la valeur,toute la signification qui s’attache à la plusanodine de nos habitudes quotidiennes, auxmille petites choses qui nous appartiennentet que même le plus humble des mendiantspossède : un mouchoir, une vieille lettre,la photographie d’un être cher. Ceschoses-là font partie de nous presque autantque les membres de notre corps, et il n’estpas concevable en ce monde d’en êtreprivé, qu’aussitôt nous ne trouvions à lesremplacer par d’autres objets, d’autres [26]parties de nous-mêmes qui veillent sur nossouvenirs et les font revivre.

Qu’on imagine main tenan t unhomme privé non seulement des êtresqu’il aime, mais de sa maison, de seshabitudes, de ses vêtements, de toutenfin, littéralement de tout ce qu’ilpossède : ce sera un homme vide,réduit à la souffrance et au besoin,dénué de tout discernement, oublieuxde toute dignité : car il n’est pas rare,quand on a tout perdu, de se perdresoi-même ; ce sera un homme dont onpourra décider de la vie ou de la mortl e coeur l éger, sans aucuneconsidération d’ordre humain, si cen’est, tout au plus, le critère d’utilité.On comprendra alors le double sens duterme «camp d’extermination» et ceque nous entendons par l’expression

16 per esprimere questa offesa. Di nuovo unapreterizione, una ennesima variazione sul temadell’indicibilità, sul genere delle molte che si leggononella terza cantica (oltre alle altre, già cit. si ricordiPar VIII, 121-122: «O quanto è corto il dire e comefioco il mio concetto»). Vedi sopra, cap. « Il viaggio»,nota 17.

17 se parleremo... se ci ascoltassero... Per il continuoricorso a periodi ipotetici, vedi sopra, nota 11. Molto èstato scritto sull’uso dei tempi verbali in SQU; quantoai modi del verbo, il condizionale, come s’è detto,occupa uno spazio di primaria importanzaparagonabile solo all’infinito presente.

18 difficilmente saremo compresi. [L forse un beneche l’estrema degradazione dell’uomo nei campi diconcentramento non venga compresa appieno nelfuturo prossimo o lontano: potrebbe essere il segnoche una simile degradazione è scomparsa dal mondodelle cose che esistono. Ma è veramente scomparsa?In tutti i paesi?]. In questo frangente il temadell’indicibilità, sempre desunto dal Dante della terzacantica, pare rinvigorito dal discorso di Dante aCacciaguida: « Ho io appreso quel che s’io ridico/ amolti fia sapor di forte agrume» (Par. XVII, 116-117).Questo accorgimento stilistico può aver generatol’equivoco di un Levi testimone pacifico, che si èlimitato all’annotazione, al riserbo con un’aureola dibuoni sentimenti. Nulla di più falso e ingannatore;anche la pacatezza, come vedremo, viene meno intaluni frangenti.

19 Ma consideri. Oltre alla consueta avversativa ininizio frase si osservi, in questo paragrafo, il bruscopassaggio, nelle due prime righe, dalla prima personaplurale («Noi sappiamo...») a quella che Segre hadefinito la terza persona descrittiva, trapunta di appellial lettore (con prolungamento all’inizio del paragrafosuccessivo: «Si immagini ora un uomo...»)

20 ...di perdere se stesso. «Era quello il più ripugnanteesempio di quanto possa avvilirsi e incanaglirsi unuomo e del grado fino a cui può uccidere in se stessoogni senso morale, senza fatica e senza pentimento[...] Egli era un saggio di ciò a cui può arrivare il sololato fisico dell’uomo, non frenato internamente daalcuna norma, da alcuna legalità» (Memorie, 97).

15:40

annientamento nm overkill (too much stress oneffort)

annientamento ( in senso generale) nmannihilation (general meaning)

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con questa frase: giacere sul fondo.

Häftling: ho imparato che io sonouno Häftling. Il mio nome è 174517;siamo stati battezzati, porteremofinché vivremo il marchio tatuato sulbraccio sinistro. [43]

L’operazione è stata lievementedolorosa, e straordinariamenterapida: ci hanno messi tutti in fila, ead uno ad uno, secondo l’ordinealfabetico dei nostri nomi, siamopassati davanti a un abile funzionariomunito di una specie di punteruolodall’ago cortissimo. Pare che questasia l’iniziazione vera e propria: solo«mostrando il numero» si riceve ilpane e la zuppa. Sono occorsi varigiorni, e non pochi schiaffi e pugni,perché ci abituassimo a mostrare ilnumero prontamente, in modo da nonintralciare le quotidiane operazioniannonarie di distribuzione; ci sonvoluti settimane e mesi perché neapprendessimo il suono in linguatedesca. E per molti giorni, quandol’abitudine dei giorni l iberi mispinge a cerc a r e l ’ o r asull’orologio a polso , mi appareinvece ironicamente il mio nuovonome, il numero trapunto in segniazzurrognoli sotto l’epidermide.

Solo molto più tardi, e a poco apoco, alcuni di noi hanno poiimparato qualcosa della funereascienza dei numeri di Auschwitz, incui si compendiano le tappe delladistruzione dell’ebraismo d’Europa.Ai vecchi del campo, il numero dicetutto (2l): l’epoca di ingresso al cam-po, il convoglio di cui si faceva parte,e di conseguenza la nazionalità.Ognuno tratterà con rispetto i numeridal 30.000 all’80.000: non sono piùche qualche centinaio, econtrassegnano i pochi superstiti deighetti [44] polacchi. Conviene aprirebene gli occhi quando si entra inrelazioni commerciali con un 116.000o 117.000: sono ridotti ormai auna quarantina, ma si tratta deigreci di Salonicco, non bisogna lasciarsimettere nel sacco. Quanto ai numerigrossi, essi comportano una nota diessenziale comicità, come avviene peri termini «matricola» o «coscritto» nellavita normale: il grosso numero tipicoè un individuo panciuto, docile escemo, a cui puoi far credere (22) chea l l ’ i n f e rmer i a d i s t r i bu i sconoscarpe di cuoio per individui daip iedi de l ica t i , e convincer lo acorrervi e a lasciarti la sua game-lla di zuppa «in custodia»; gli puoivendere un cucchiaio per tre razionidi pane; lo puoi mandare dal più fero-ce dei Kapos, a chiedergli (è successoa me!) se è vero che il suo è ilKartoffelschälkommando, ilKommando Pelatura Patate, e se èpossibile (23) esservi arruolati.

D’altronde, l’intero processo diinserimento in questo ordine per noinuovo avviene in chiave grottesca esarcastica (24). Finita l’operazione di

con esta frase: yacer en el fondo.

Häftling: me he enterado de quesoy un Häftling. Me llamo 174517;nos han baut izado, l levaremosmientras vivamos esta lacra tatuada enel brazo izquierdo.

La operación ha sido ligeramentedolorosa y extraordinariamente rápida:nos han puesto en fila a todos y, unopor uno, siguiendo el orden alfabéticode nuestros nombres, hemos ido pasan-do por delante de un hábil funcionarioprovisto de una especie de punzón deaguja muy corta. Parece que ésta hasido la iniciación real y verdadera: sólo«si enseñas el número» te dan el pan yla sopa. Hemos necesitado varios díasy no pocos bofetones y puñetazos paraque nos acostumbrásemos a enseñarel número diligentemente, de mane-ra que no entorpeciésemos las ope-raciones cotidianas de abastecimien-to; hemos necesitado semanas y me-ses para aprender a entenderlo en ale-mán. Y durante muchos días, cuandola costumbre de mis días de libertadme ha hecho i r a mirar l a horaen e l re lo j de pulsera h e v i s t oirónicamente mi nombre nuevo, eln ú m e r o p u n t e a d o e n s i g n o sazulosos bajo la epidermis.

Sólo mucho más tarde, y poco apoco, algunos de nosotros hemosaprendido algo de la fúnebre cienciade los números de Auschwitz, en laque se compendian las etapas de ladestrucción del judaísmo en Europa.A los veteranos en el campo el númerose lo dice todo: la época de ingreso enél, el convoy del que formaban parte y,por consiguiente, la nacionalidad.Cualquiera tratará con respeto a los nú-meros del 30 000 al 80 000: ya no que-dan más que algunos centenares, ymarcan a los pocos supervivientes delos ghettos polacos. Hace falta tener losojos bien abiertos cuando se entra enrelaciones comerciales con un 116 000o 117 000: han quedado reducidos auna cuarentena, pero se trata de losgriegos de Salónica, no hay que dejar-se embaucar. En cuanto a los númerosaltos tienen una nota de comicidadesencial, como sucede con los térmi-nos «matrícula» y «conscripto» en lavida normal: el número alto típico esun individuo panzudo, dócil y memo aquien puedes hacerle creer que en laenfermería distribuyen zapatos de cue-ro para los individuos de pies delica-dos, y convencerle de que se vaya co-rriendo hasta allí y te deje su escudillade sopa «para que se la guardes»; pue-des venderle una cuchara por tres ra-ciones de pan; puedes mandarle al másferoz de los Kapos, a preguntarle (¡y meha sucedido a mí!) si es verdad que elsuyo es el Kartoffelschalenkommando,el Kommando de Pelar Patatas, y sipuede enrolarse en él.

Por otra parte, todo nuestro pro-ceso de inserción en este orden nue-vo sucede en clave grotesca y sarcás-tica. Terminada la operación de tatua-

«toucher le fond».

Hâftling : j’ai appris que je suis unHäftling. Mon nom est 174517 ; nousavons été baptisés et aussi longtemps quenous vivrons nous porterons cette marquetatouée sur le bras gauche.

L’ o p é r a t i o n a é t é a s s e z p e udouloureuse et extrêmement rapide: on nous a fait mettre en rang parordre alphabétique, puis on nous af a i t d é f i l e r u n p a r u n d e v a n t u nh a b i l e f o n c t i o n n a i r e m u n i d ’ u n esorte de poinçon à aiguille courte.I l semble b ien que ce so i t là unevéritable initiation : ce n’est qu’ «enmontrant le numéro» qu’on a droitau pain et à la soupe. Il nous a fallub i en des j ou r s e t bon nombre deg i f l e s e t de coups de po ing pournous habituer à montrer rapidementnotre numéro afin de ne pas ralentirles opéra t ions de d is t r ibut ion desvivres ; i l nous a fallu des semaineset des mois pour en reconnaître les o n e n a l l e m a n d . E t p e n d a n tp l u s i e u r s j o u r s , l o r s q u ’ u n v i e u xréflexe me pousse à regarder l’heureà m o n p o i g n e t , u n e i r o n i q u esubst i tu t ion m’y fa i t t rouver monnouveau nom, ce numéro gravé sousla peau en signes bleuâtres.

Ce n’est que beaucoup plus tard quecertains d’entre nous se sont peu à peufamiliarisés avec la funèbre science desnuméros d’Auschwitz, qui résument àeux seuls les étapes de la destruction del’hébraïsme en Europe. Pour les anciensdu camp, le numéro dit tout : la dated’arrivée au camp, le convoi dont onfaisait partie, la nationalité. On traiteratoujours avec respect un numérocompris entre [27] 30000 et 80000 : iln’en reste que quelques centaines, quidésignent les rares survivants desghettos polonais. De même, il s’agitd’ouvrir l’oeil si on doit entrer enaffaires avec un 116000 ou un 117000 :ils ne sont plus qu’une quarantainedésormais, mais ce sont des Grecs deSalonique, et ils ont plus d’un tour dansleur sac Quant aux gros numéros, il s’yat tache une note essent ie l lementcomique, comme aux termes de «bleus»ou de «conscrits» dans la vie courante :le gros numéro par excellence est unindividu bedonnant, docile et mais, àqui vous pouvez fa i re croi re qu’al'infirmerie on distribue des chaussuresen cuir pour pieds sensibles, et qui estcapable sur votre instigation d’y courirséance tenante en vous laissant sagamelle de soupe «a garder» , vouspouvez lui vendre une cuillère pourtrois rations de pain, vous pouvez mêmel'envoyer demander (comme cela m’estarrivé ‘) au Kapo le plus féroce du campsi c’est bien lui qui commande leKar toffe lschalkommando, leKommando d’Épluchage de Patates, ets’il est possible de s’y faire enrôler.

C’ e s t d’ailleurs tout le processusd’intégration dans cet univers nouveau,qui nous apparaît sous un jour grotesqueet dérisoire L’opération de tatouage

21 il numero dice tutto. Questa lunga riflessione sulla«funerea scienza dei numeri ad Auschwitz», con altreche si leggeranno nei successivi capitoli sugli italiani(«i centosettantaquattromila») genera a distanza unricamo, in un racconto di VF, A fin di bene (I, 639)ripreso anche nella Lettera 1987 premessa alla nuovaed. del libro (I, 572) che contiene un curioso scherzodell’inconscio di Levi «archeologo di se stesso»:«Dopo alcune esitazioni la Sip ha assegnato unnumero telefonico che è l’esatto anagramma del miodi Torino», tardiva glossa alla lezione del Lager: «Aivecchi del campo il numero dice tutto».

22 puoi far credere... gli puoi vendere. Ennesimospostamento del punto di vista: entra in scena adessola seconda persona rivolta a un se stessogeneralizzato.

23 Se è vero... se è possibile. Vedi sopra, nota 11.

24 in chiave grottesca e sarcastica. « Il passaggioalla tragedia permanente avviene attraverso la sogliadel grottesco, che Levi definisce subito, con icommentatori danteschi, “antinferno”» (Segre, 67). Ilparagrafo che inizia con «D’altronde» dà inizio a unasezione aggiunta nel ‘S8 che si chiude con la cit. daMemorie.

spingere (generale) v push (thrust)spingere (a spintoni) v thrustspingere (incoraggiare) v encourage (push)spingere (motivare) v motivatespingere (stimolare)spingere (accelerare) v acceleratespingere (causare) v cause (drive)spingere (con forza) v shovespingere (forzare) v force (drive)spingere (incoraggiare) v prompt (push)spingere (incrementare) v boost (push)spingere (indurre) v drive (force)spingere (premere) v press (push)spingere (promuovere) v promote (push)spingere (promuovere) v further (push)spingere (spostare) v move

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tatuaggio, ci hanno chiusi in unabaracca dove non c’è nessuno. Lecuccette sono rifatte, ma ci hanno seve-ramente proibito di toccarle e di sedervisopra: così ci aggiriamo senza scopoper metà della giornata nel brevespazio disponibile, ancora tormentatidalla sete furiosa del viaggio. Poi laporta si è [45] aperta (25), ed èentrato un ragazzo dal vestito arighe, dall’aria abbastanza civile,piccolo, magro e biondo. Questo par-la francese, e gli siamo addosso in molti,tempestandolo di tutte le domandeche finora ci siamo rivolti l’un l’altroinutilmente.

Ma non parla volentieri: nessunoqui parla volentieri. Siamo nuovi,non abbiamo niente e non sappiamoniente; a che scopo perdere tempocon noi? (26) Ci spiega d imalavoglia che tutti gli altri sonofuori a lavorare, e torneranno a sera.Lui è uscito stamane dall’infermeria,per oggi è esente dal lavoro. Io gliho chiesto (con un’ingenuità che solopochi giorni dopo già doveva parermifavolosa) se ci avrebbero restituitoalmeno gli spazzolini da denti; luinon ha riso, ma col viso atteggiato aintenso disprezzo mi ha gettato: -Vous n’êtes pas à la maison -. Ed èquesto il ritornello che da tutti ci sentiamoripetere: non siete più a casa, questo nonè un sanatorio, di qui non si esce che peril Camino (cosa vorrà dire? loimpareremo bene più tardi).

E infatti : spinto dalla sete, hoadocchiato, fuori di una finestra,un be l ghiacciolo a por ta ta d imano. Ho aperto la finestra, hostaccato il ghiacciolo, ma subitos i è fa t to avant i uno grande egrosso che si aggirava là fuori, eme lo ha strappato brutalmen-te.- Warum? - gli ho chiesto nel miopovero tedesco.

- Hier ist kein warum, - (qui non c’èperché), mi ha risposto, ricacciandomidentro con uno spintone.

La spiegazione è ripugnante masempl i ce : i n ques to l uogo èproibito tutto, non già per riposteragioni , ma [46] perché a ta lescopo il campo è stato creato. Sevorremo viverci, bisognerà capirlopresto e bene:

... Qui non ha luogo il Santo Volto, qui sinuota altrimenti che nel Serchio! (27)

Ora dopo ora, questa primalunghissima giornata di antinfernovolge al termine. Mentre il soletramonta in un vortice di truci nubisanguigne (28), ci fanno finalmenteuscire dalla baracca. Ci daranno dabere? No, ci mettono ancora una voltain fila, ci conducono in un vastopiazzale che occupa il centro del cam-po, e ci dispongono meticolosamenteinquadrati. Poi non accade più nullaper un altra ora: sembra che si aspettiqualcuno.

je nos han encerrado en una barracadonde no hay nadie. Las literas estánhechas, pero nos han prohibido se-veramente tocar las o sentarnosencima: así, damos vueltas sin sen-tido durante medio día por el breveespacio disponible, todavía atormen-tados por la sed furiosa del viaje.Después se ha abierto la puerta, y haentrado un muchacho de traje a ra-yas, con aire bastante educado,bajo, delgado y rubio. Habla fran-cés y muchos nos echamos encimaagobiándolo con todas las preguntasque hasta ahora nos hemos hechoinútilmente los unos a los otros.

Pero no habla de buena gana: nadieaquí habla verdaderamente de buenagana. Somos nuevos, no tenemos naday no sabemos nada; ¿para qué perder eltiempo con nosotros? Nos explica demala gana que todos los demás estánfuera trabajando, y que volverán por lanoche. El ha salido de la enfermería estamañana, por hoy está dispensado deltrabajo. Yo le pregunto (con una inge-nuidad que sólo pocos días más tardeme parecería fabulosa) si nos iban adevolver por lo menos los cepillos dedientes; no se rió, sino que, con expre-sión llena de intenso desprecio, me con-testó, Vous n’êtes pas à la maison. Yéste es el estribillo que todos nos repi-ten: no estáis ya en vuestra casa, estono es un sanatorio, de aquí sólo se salepor la Chimenea (¿qué quería decir?, loaprenderíamos más tarde).

Y precisamente: empujado por la sedle he echado la vista encima a un grancarámbano que había por fuera de unaventana al alcance de la mano. Abrí laventana, arranqué el carámbano, pero in-mediatamente se ha acercado un tipo altoy gordo que estaba dando vueltas afuera yme lo ha arrancado brutalmente.

-Warum?- le pregunté en mipobre alemán.

-Hier ist kein warum (aquí no hayningún porqué) -me ha contestado,echándome dentro de un empujón.

La explicación es sencilla, aunquerevuelva el estómago: en este lugar estáprohibido todo, no por ninguna razónoculta sino porque el campo se ha crea-do para ese propósito. Si queremos se-guir viviendo tenemos que aprenderlorápidamente:

«El Santo Rostro no se halla aquí expuestoni esto es baño en el Serquio»...

Una hora tras otra, esta primera jor-nada larguísima del anteinfierno lle-ga a su fin. Mientras se pone el sol enun vértice de feroces nubessanguinolentas, nos hacen por fin sa-lir del barracón. ¿Van a darnos de be-ber? No, vuelven a ponernos en fila,nos llevan a una vasta explanada queocupa el centro del campo y nos co-locan meticulosamente en formación.Luego, de nuevo pasa otra hora sin queocurra nada: parece que estamos es-perando a alguien.

achevée, on nous a enfermés dansune baraque ou on nous a la i ssésseu ls . Les couche t tes son t fa i tes ,mais on nous a formellement interditd’y toucher et de nous asseoir dessus: nous passons donc la demi-journéeà tourner en rond dans le peu d’espacedisponible, toujours tenaillés par lasoif. Puis la porte s’ouvre, un garçonen costume rayé entre, petit, maigre,b l o n d , l ’ a i r p l u t ô t p o l i I I p a r l ef rançais ; nous nous précipi tons surlu i à p lus ieurs , le submergeant detoutes les ques t ions que nous nouss o m m e s j u s q u e - l à v a i n e m e n tposées ent re nous

Mais il n’a pas envie de parler ; ici,personne ne parle volontiers Noussommes nouveaux, nous n’avons rien etnous ne savons rien, à quoi bon perdreson temps avec nous (9) I I nousexplique de mauvaise grâce que tous lesautres sont au travail et qu’ils rentrerontle soir. Lui, il est sorti ce matin del’infirmerie, et pour aujourd’hui on fadispense de t ravai l Je lui a i a lorsdemandé (avec une naïveté qui devaitme paraître inouïe dès les jours suivants)[28] si on nous rendrait au moins nosbrosses à dents ; et lui, sans rire, m’alancé avec un air de profond mépris:«Vous n’êtes pas à la maison (1)» C’est le refrainque nous nous entendons répéter de partout . vousn’êtes plus chez vous; ce n’est pas un sanatorium,ici, d’ici, on n’en sort que par la cheminée (lesens de ces paroles, nous ne devions que tropbien le comprendre par la suite)

E t j u s t e m e n t , p o u s s é p a r l as o i f , j ’ a v i s e u n b e a u g l a ç o n s u rl ’ a p p u i e x t é r i e u r d ’ u n e f e n ê t r eJ ’ o u v r e , e t j e n ’ a i p a s p l u s t ô td é t a c h é l e g l a ç o n , q u ’ u n g r a n de t g r o s g a i l l a r d q u i f a i s a i t l e sc e n t p a s d e h o r s v i e n t à m o i e tm e l ' a r r a c h e b r u t a l e m e n t .« W a r u m ? » d i s - j e d a n s m o na l l emand hés i t an t . «Hie r i s t ke inw a r u m » ( i c i i l n ’ y a p a s d ep o u r q u o i ) , m e r é p o n d - i l e n m erepoussant rudement à l’intérieur.

L’exp l i ca t ion e s t mons t rueuse ,m a i s s i m p l e e n c e h e u , t o u t e s ti n t e r d i t , non certes pour des raisonsinconnues, mais bien parce que c’est là précisémenttoute la raison d’être du Lager. Si nous voulonsy vivre, il nous faudra le comprendre, etvite.

.. Ici, le Saint-Voult ne se montre,Ici, l’on nage autrement qu’en ton Serque (2)

Heure après heure, cette première etinterminable journée, prélude à l’enfer quinous attend, touche à sa fin Tandis que lesoleil se couche dans un sinistreamoncellement de nuages sanglants, onnous fait finalement sortir de la baraque.Vont-ils nous donner à boire? Non, ilsnous font mettre en rang une fois de plus,nous conduisent sur une vaste place quioccupe le centre du camp et nous ydisposent en formation carrée. Après quoi,plus rien pendant une heure. Il semblequ’on attende quelqu’un [29].

25 Poi la porta si è aperta. Vedi sopra, nota 5. Si notila simmetria: la sezione si chiuderà con la piùsimbolica delle porte letterarie di SQU: la soglia della«casa dei morti».

26 a che scopo perdere tempo con noi? L’antinfernodi SQU, oltre ai connotati grotteschi, preannuncia ladomanda cruciale del capoverso successivo: perchél’assurdo? Warum? (e relativa risposta dell’anonimopersonaggio: Hier ist kein warum).

27 Secchio Inf. XXI, 48-49.

28 truci nubi sanguigne. Anche nella definizione delpaesaggio, degli esterni, vale il modello del realismodantesco. La figura umana, in SQU, sovrasta ilpaesaggio, male diverse sezioni possiedonocomunque un loro orizzonte, per quanto fisso, identicoa se stesso nel suo grigiore buio, dentro il quale simuovono i personaggi. Il paesaggio è dato, di norma,dal contrasto nuvole-sole, equivalente meteorologicodella dialettica chiaro-scuro. Vedi anche sotto, cap. «Ka-Be», nota 1. I vari fenomeni atmosferici, come inDante, hanno sempre un corrispondente simbolico:l’assenza di luce, lo spirare del vento, la neve e ilgelo. L’immagine paesaggistica dominante è quelladi una terra ostile, «vaste aree incolte, sordide esterili», si leggerà più avanti, immagini-simbolodell’indifferenza della natura rispetto alle sofferenzeumane.

(1) En français dans le texte original, comme le sont égalementles autres phrases et les autres mots qui figurent enitalique dans ce récit

(2) Dante, la Divine Comédie, Enfer, en XXI Le Saint Voultétait un antique crucifix byzantin qu’on vénérait a Lucquesen Toscane et qu’on y montrait en procession Quant auSerque - en italien il Serchw -, c’est une rivière proche deLucques dans les eaux de laquelle les habitants de cetteville avaient coutume de se baigner Ce que laissententendre les deux vers cités ci-dessus, et hurlés par lesdémons à (intention d un damné lucquois, c’est que c’enest bien fini pour lui de sa vie d’autrefois II est clair quecela vaut également pour les déportes du Lager.

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Una fanfara incomincia a suonare,accanto alla porta del campo: suonaRosamunda (29), la ben nota canzonetta[47] sentimentale, e questo ci appare tal-mente strano che ci guardiamol’un l’altro sogghignando; nascein noi un’ombra di sol l ievo , forsetutte queste cerimonie non costituiscono che unacolossale buffonata di gusto teutonico. Malafanfara, finita Rosamunda, continua asuonare a l t re marce, una dopol’altra, ed ecco apparire i drappellidei nostri compagni, che ritornanodal lavoro. Camminano in colonnaper c inque: camminano conun’andatura s t rana, innaturale ,dura, come fantocci rigidi fatti solodi ossa : ma camminano seguendoscrupolosamente i l tempo dellafanfara.

Anche loro si dispongono comenoi, secondo un ordine minuzioso,nella vasta piazza; quando l’ultimodrappello è rientrato, ci contano e ciricontano per più di un’ora,avvengono lunghi controlli chesembrano tutti fare capo a un talevestito a righe, il quale ne rendeconto a un gruppetto di SS in pienoassetto di guerra.

Finalmente (è ormai buio, ma ilcampo è fortemente illuminato dafanali e riflettori) si sente gridare«Absperre!», al che tutte le squadresi disfano in un viavai confuso eturbolento. Adesso non camminanopiù rigidi e impettiti come prima:ciascuno si trascina con sforzo evi-dente. Noto che tutti portano inmano o appesa alla cintura unascodella di lamiera grande quasicome un catino.

Anche noi nuovi arrivati ciaggiriamo tra la folla, alla ricerca diuna voce, di un viso amico, di unaguida (30). [48] Contro la parete dilegno di una baracca stanno seduti aterra due ragazzi: sembranogiovanissimi, sui sedici anni almassimo, tutti e due hanno il viso e lemani sporche di fuliggine. Uno deidue, mentre passiamo, mi chiama, emi pone in tedesco alcune domandeche non capisco; poi mi chiede dadove veniamo.

- I tal ien, - r ispondo; vorreidomandargli molte cose, ma il miofrasario tedesco è limitatissimo.

- Sei ebreo? - gli chiedo.

- Sì, ebreo polacco.

- Da quanto sei in Lager?

- Tre anni , - e leva tre di ta .D e v e essere en t ra to bambino ,penso con or rore ; d ’a l t ronde ,ques to s ign i f ica che a lmenoqualcuno qui può vivere.

- Qual è il tuo lavoro?

Una banda empieza a tocar juntoa la puerta del campo: tocaRosamunda, la famosa canción sen-timental, y nos parece tan extrañoque nos miramos sonr iendoburlonamente; surge en nosotros una mago de al ivio, puede que todas es-tas ceremonias no sean más que una pa-yasada colosal al gusto germánico. Perola banda, al terminar Rosamunda, siguetocando otras marchas, una tras otra,y he aquí que aparecen los pelotonesde nuestros compañeros que vuelvendel trabajo. Vienen en columnas de cin-co: t i e n e n u n m o d o d e a n d a r e x -t r a ñ o , i n h u m a n o , d u r o , c o m of a n toches rígidos que sólo tuviesenh u e s o s : p e r o a n d a n m a r c a n d oe s c r u p u l o s a m e n t e e l t i e m p o d el a m ú s i c a .

También, como nosotros, se co-locan en orden minucioso en la vas-ta explanada; cuando ha entrado elúltimo pelotón nos cuentan y vuel-ven a contar; durante más de unahora se llevan a cabo largas revisio-nes que parecen dirigidas por un tipovestido a rayas que responde a ungrupito de SS formado en ____ ordende combate.

Por fin (ya es de noche pero elcampo está vivamente iluminado porfaroles y reflectores) se oye gritar«Absperre» y las formaciones se des-hacen en un enjambre confuso y tur-bulento. Ahora andan ya rígidos yembarazados como antes: todos searrastran con evidente esfuerzo. Ad-vierto que t o d o s l l e v a n e n l amano o colgando de la cintura unaescudilla de hojalata tan grandecomo una palangana.

También los recién llegados damosvueltas entre la multitud en busca deuna voz, de un rostro amigo, de un guía.Contra las paredes de madera de un ba-rracón están apoyados, sentados en elsuelo, dos muchachos: parecenjovencísimos, de unos diez y seis añoscomo mucho, los dos tienen la cara ylas manos sucias de hollín. Uno de losdos, mientras pasamos, me llama y mepregunta en alemán algunas cosas queno entiendo; luego me pregunta de dón-de venimos.

-Italien -le contesto; querría pre-guntarle muchas otras cosas, pero mivocabulario alemán es limitadísimo.

-¿Eres judío? -le pregunto.

-Sí, judío polaco.

-¿Desde cuándo estás en el Lager?

-Tres años -y me muestra tres dedos.Debe de haber entrado siendo un

niño, pienso con horror; por otra parte,esto significa que por lo menos alguienpuede vivir aquí.

-¿En qué trabajas?

P r è s d e l ’ e n t r é e , u n e f a n f a r ec o m m e n c e à j o u e r : e l l e j o u eRosamunda , l a c h a n s o n n e t t esentimentale du moment, et cela noussemble tellement absurde que nousnous regardons entre nous en riantnerveusement ; nous nous sen tonscomme soulagés, tout ce rituel n’estpeut-être qu’une énorme farce dans legoût teutonique. Mais aussitôt aprèsRosamunda, la fanfare at taque desmarches, les unes après les autres, etvoici qu’apparaissent les bataillons decamarades qui rentrent du travail. Ilsavancen t en r ang pa r c inq : l eu rdémarche es t b iza r re , con t rac tée ,rigide, on dirait des bonshommes deb o i s ; m a i s i l s s u i v e n ts c rupu l eusemen t l e r y thme de l afanfare.

A leur tour i ls se rangent sur lag r a n d e p l a c e , s e l o n u n o r d r er igoureusement é tab l i . Le dern ierbatai l lon arr ivé, on nous compte etn o u s r e c o m p t e , d e s c o n t r ô l e sminut ieux sont e ffec tués sous lesordres , semble- t - i l , d ’un indiv idue n c o s t u m e r a y é , q u i e n r é f è r eensuite à un pet i t groupe de SS entenue de campagne.

Finalement (il fait nuit maintenant, maisle camp est vivement éclairé par desprojecteurs et de grosses lanternes) onentend crier «Absperre !», et en un instantles équipes s’éparpillent en tous sens dansla confusion et le brouhaha. Maismaintenant plus personne n’a le pas raideet le torse bombé comme tout à l’heure,chacun se traîne avec un effort manifeste.Je remarque que tous portent à la main ouà la ceinture une écuelle en fer-blanc à peuprès aussi grande qu’une bassine.

Nous aussi, les nouveaux venus,nous nous mêlons à l a fou le à l arecherche d’une voix, d’un visageami, d’un guide. Appuyés au mur enbois d’une baraque, j’aperçois deuxgarçons assis par terre. Ils paraissenttrès jeunes, seize ans au maximum,l e u r s m a i n s e t l e u r v i s a g e s o n tc o u v e r t s d e s u i e . L’ u n d ’ e u xm’appelle au passage et me pose ena l lemand des ques t ions que je necomprends pas ; puis il me demanded’où nous venons.

«Italien», dis-je. J’aurais des tas dechoses à lui demander, mais mespossibilités en allemand sont limitées.

- Tu es juif?

- Oui, juif polonais.

- Depuis combien de temps es-tu au Lager?

- Trois ans. Et il lève trois doigts. Je medis avec horreur qu’il a dû y [30] entrerencore enfant ; par ailleurs, c’est signe qu’ily a quand même des gens qui réussissent àvivre ici.

- Quel est ton travail ?

29 Rosamunda. SQU è un libro generativo, Levi nonha mai smesso di ritornare su episodi singoli,personaggi e momenti che con il trascorrere degli annitendono ad essere assunti come metafore più intense.Sul significato della musica in Lager, e in particolaredi questa canzone, si veda Conversazioni, 9-10:«Quando sono stato deportato ad Auschwitz, lo sbarcoin questo universo spaventoso e ignoto del Lager èstato accompagnato da marce, da motivetti musicalisuonati dall’orchestra di Auschwitz. Non sapevamoallora che l’orchestra suonava tutte le mattine e tuttele sere, quando partivano e ritornavano le squadredel lavoro. E quindi era del tutto incomprensibile comesu questo scenario tragico, un tramonto sanguigno, ilgelo di un paese per noi sconosciuto, gli ordini urlatiin lingue che non sapevamo che lingue fossero, eranoordini urlati in polacco o in tedesco da caserma, fosseaccompagnato, fra gli altri, da questo motivo,Rosamunda, che a noi era noto; in Italia lo si cantava,era una canzone da balera, lo si ballava; ed eraveramente un effetto, quello che si chiamaestraniamento, di alienazione: il non capire più, noncapire perché l’ingresso, il varcare le porte degli Inferifosse accompagnato da un ballabile».

30. una guida Si pone qui, in modo appartato maconvinto, il bisogno di una guida nell’Inferno del Lager,ossia, a essere chiari, il problema dell’assenza diVirgilio. Levi ne avverte la necessità, una necessitàquasi fisica: cercherà un sostegno spirituale, «unaguida», nelle persone che incontra e che ancoraconservano un briciolo di umanità. A modo loro i Virgiliodi SQU possono essere «i vecchi del campo ai qualiil numero dice tutto», gli anziani come l’ingegner AldoLevi padre di Emilia, i personaggi positivi che «hannoun po’ di cuore» o gli uomini «chiusi e taciturni» comel’interprete Flesch perché hanno cominciato a soffrireprima degli altri. I personaggi positivi, che tendono aoccupare il posto che nella Commedia ha Virgilio, dinorma (ma con eccezioni) perforano le sezioni eattraversano più capitoli.

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- Schlosser, - r isponde. Noncapisco: - Eisen; Feuer, - (ferro,fuoco) insiste lui, e fa cenno collem a n i c o m e d i c h i b a t t a c o lmartello su di un’ incudine. È unfabbro, dunque.

- Ich Chemiker, - dichiaro io; e luiaccenna gravemente col capo, -Chemiker gut -. Ma tutto questoriguardasil futuro lontano (31): ciò chemi tormenta, in questo momento, è lasete. [49]

- Bere, acqua. Noi niente acqua, -gli dico. Lui mi guarda con un visoserio, quasi severo, e scandisce: Nonbere acqua, compagno, - e poi altreparole che non capisco

- Warum?

- G e s c h w o l l e n , - r i s p o n d el u i t e l e g r a f i c a m e n t e : i o c r o l l oi l c a p o , n o n h o c a p i t o . -G o n f i o , - m i f a c a p i r e ,en f i ando l e go te e abbozzandoc o l l e m a n i u n a m o s t ruosatumescenza del viso e de l ven t r e .- Wa r t e n b i s b e u t e a b e n d - .« A s p e t t a r e f i n o o g g i s e r a » ,t raduco io parola per parola .

Poi mi dice:- I c h S c h l o m e . D u ? -

G l i d i c o i l m i o n o m e ,e l u i m i c h i e d e : -D o v e t u a m a d r e ? ( 3 2 )- I n I t a l i a - .S c h l o m e s i s t u p i s c e :- E b r e a i n I t a l i a ? ( 3 3 )- S ì , - s p i ego io [50 ] de lmio meglio, - nascosta, nessunoconosce, scappare, non parlare,nessuno vedere -. Ha capito; ora si alza,mi si avvicina e mi abbracciatimidamente. L’avventura è finita, e misento pieno di una tristezza serena cheè quasi gioia (34). Non ho più rivistoSchlome, ma non ho dimenticato il suovolto grave e mite di fanciullo, che miha accolto sulla soglia della casa deimorti (35). [51]

Moltissime cose ci restano da imparare,ma molte le abbiamo già imparate. Giàabbiamo una certa idea dellatopografia del Lager (36) ; questonostro Lager è un quadrato di circaseicento metri di lato, circondato dadue reticolati di filo spinato, il più in-terno dei quali è percorso da correntead alta tensione. È costituito dasessanta baracche in legno, che qui sichiamano Blocks, di cui una decina incostruzione; a queste vanno aggiunti ilcorpo delle cucine, che è in muratura;una fattoria sperimentale, gestita da undistaccamento di Häftlingeprivilegiati; le baracche delle docce edelle latrine, in numero di una per ognigruppo di sei od otto Blocks. D i p iù ,a l c u n i B l o c k s s o n o adibiti ascopi particolari. Innanzitutto, ungruppo di otto, all’estremità estd e l c a m p o , c o s t i t u i s c el’infermeria e l’ambulatorio; v’èpoi il Block 24 che è il Krätzeblock,

-Schlosser -me contesta. No le en-tiendo-: Eisen; Feuer (hierro, fuego).

Insiste, y hace señales con las ma-nos como de quien golpea con elmartillo sobre un yunque. Así quees un herrero.

-Ich Chemiker -le confío yo; yél asiente gravemente con la ca-beza -Chemiker gut -Pero todo estose refiere a un futuro lejano: lo queen este momento me atormenta es lased.

-Beber, agua. Nosotros no agua-, ledigo. Él me mira con cara seria, casi se-vera, y me dice separando las sílabas:

-No bebas agua, compañero -y lue-go otras palabras que no entiendo.

-Warum?

- G e s c h w o l l e n - c o n t e s t atelegráficamente: yo muevo la cabezaporque no le he comprendido.

«Hinchado», me lo hace entenderhinchando los carrillos e indicando conlas manos una monstruosa hinchazónde la cara y el vientre.

- Warten bis heute abend«Esperar hasta esta noche», tra-duzco yo palabra por palabra.

Luego me dice:-Ich Shloime. Du?Le digo cómo me llamo, y me pre-

gunta:-¿Dónde tu madre?-En Italia.Shloime se asombra:-¿Judía en Italia?-Sí -le explico del mejor modo que

sé- escondida, nadie lo sabe, escapar, nohablar, nadie verlo.

Me ha entendido; ahora se pone depie, se me acerca y me abraza tímida-mente. La aventura ha terminado, y mesiento lleno de una tristeza que es casiuna alegría. No he vuelto a ver aShloime, pero no he olvidado su caragrave y mansa de muchacho que meacogió en el umbral de la casa de losmuertos.

Nos quedan por aprender muchí-simas cosas, pero hemos aprendidoya muchas. Tenemos una idea de latopografía del Lager; este Lagernuestro es un cuadrado de unos seis-cientos metros de lado, rodeado pordos alambradas de púas, la interiorde las cuales está recorrida por altatensión. Está constituido por sesentabarracones de madera que se llamanBlocks, de los que una decena está enconstrucción: hay que añadir el cuer-po de las cocinas, que es de ladrillo,una fábrica experimental que diri-gen un destacamento de Häftlingeprivilegiados; los barracones de lasduchas y de las letrinas, uno porcada seis u ocho Blocks. Además,algunos Blocks están dedicados afunciones particulares. Antes queninguno, un grupo de ocho, al ex-tremo este del campo, constituye laenfermería y el ambulatorio; luegoestá el Block 24 que es el Kaftzeblock,

- Schlosser, répond-il.Je ne comprends pas.- Eisen, Feuer (fer, feu), insiste-t-il.Et avec les mains il fait le geste de

frapper sur une enclume avec un marteau.Il est forgeron.

- Ich Chemiker (Moi chimiste), dis-je.Il acquiesce gravement d’un signe de tête- Chemiker, gut.Mais tout cela concerne un avenir lointain

: ce qui me tourmente pour le moment, c’estla soif.

- Boire, eau. Nous pas d’eau, lui dis-je.II me regarde d’un air grave, presque sévère,

et prononce en scandant chacune de ses paroles- Ne bois pas d’eau, camarade.Et il ajoute quelque chose d’autre que je

ne comprends pas.- Warum ?

- G e s c h w o l l e n , r é p o n d - i lt é l é g r a p h i q u e m e n t . J e s e c o u e l atê te , je n’a i pas compr is .

- Gonflé, parvient- i l à me fairecomprendre en esquissant avec sesmains un v i sage e t un ven t remonstrueusement gros.

- Warten bis heute abend.Je traduis mot à mot : «attendre jusqu’à

ce soir».

Puis il me dit:- Ich Schlome. Du?J e l u i d i s m o n n o m e t i l m e

demande:- Où ta mère ?- En Italie.Schlome est tout étonné- Juive en Italie ?- Oui. Et je cherche à lui expliquer de mon

mieux - Cachée, personne sait, se sauver,ne pas parler, ne voir personne.

Il a compris ; il se lève, s’approche demoi et, timidement, me serre dans sesbras. L’aventure est terminée, et je mesens plein d’une tristesse sereine qui estpresque de la joie. Je n’ai jamais plus revuSchlome, mais je n’ai pas [31] oublie sonvisage d’enfant, grave et doux, qui m’aaccueilli sur le seuil de la maison desmorts

I I n o u s r e s t e é n o r m é m e n t d echoses a apprendre , mais nous ensavons déjà pas mal Nous avons uneidée de la topographie du Lager, c’estun carre d’environ six cents mètresde côte, clôture par deux rangs debarbelés, dont le plus proche de nousest parcouru par un courant a hautet e n s i o n L e c a m p s e c o m p o s e d esoixante baraques en bois, qu’ici onappelle Blocks, dont une dizaine sonten construction , a quoi s’ajoutent lec o r p s d e s c u i s i n e s , q u i e s t e nm a ç o n n e r i e , u n e f e r m eexpérimentale tenue par un groupe deHäftlinge privilégies, et les baraquesdes douches et des latrines, une tousl e s s i x o u h u i t B l o c k s C e r t a i n sBlocks, en outre, sont affectes a desu s a g e s p a r t i c u l i e r s D a b o r dl ' i n f i r m e r i e e t l e d i s p e n s a i r e ,constitues par huit baraques situéesa l ’extrémité est du camp, puis leBlock 24, le Kratzeblock, réservé

31 riguarda il futuro lontano. Prima di una lunga seriedi indicazioni temporali sul futuro in Lager: come sivedrà meglio in seguito il «futuro lontano» (o remoto)non esiste; esiste invece ü «futuro prossimo» ; vediqui sotto, nota 42.

32 Dove tua madre? Negli incontri di Levi con le figurepiù rappresentative scatta sempre, immediatamente,la memoria della figura materna. Levi biografo di sé,il Levi dei racconti, dei saggi e, soprattutto di SP, èprodigo d’informazioni sulla figura del Padre, quantoparco d’informazioni nei confronti della Madre.L’Inferno di Auschwitz è invece l’oscura regione delleMadri. Con Pikolo, cap. « Il canto di Ulisse» accadràlo stesso, nota 8. E così, alla fine di SQU, vedi anchecap. «Storia di dieci giorni», nota 23.

33 Ebrea in Italia? Fa qui capolino un motivo chediventerà importante nei successivi capitoli e cheriguarda il Levi storico: la questione degli ebrei in Italiatornerà ad appassionarlo, la difficoltà di spiegare aicompagni di prigionia il fatto stesso che esistano ebreiin Italia diventerà un filo sottile che lega quest’operaalle successive; ha qui origine la « curiosa funzionedi transfert» che è stata osservata (Cases, 19) inmargine a SNOQ, dove si esprime «la meravigliadell’ebreo occidentale di fronte al fenomenodell’ebraismo orientale», ma anche, nel finale, laproiezione di tale meraviglia nei partigiani ebreipolacchi (come è Schlome) che approdano in Italia escoprono l’esistenza di loro correligionari, i quali «adonta delle persecuzioni continuano ad essereperfettamente integrati nel tessuto economico, socialee culturale dell’ambiente cristiano»; s’aggiunga cheviene qui anticipato il tema connessodell’atteggiamento italiano di fronte alle persecuzionirazziali: che in Italia un’anziana donna ebrea potessesperare di evitare la deportazione vivendo nascostagrazie alla solidarietà generosa di qualcuno agli occhidi un ebreo polacco sembra una stranezza. Nel finaledel capitolo «Iniziazione», contrapponendo al severocostume di Steinlauf, la «più blanda» visione delmondo dell’Italiano, Levi continuerà a riflettere sullapositività del carattere nazionale.

34 tristezza serena che è quasi gioia. È un esempioclassico di quei «moduli lineari» che sciolgono erazionalizzano l’ossimoro (Mengaldo, 235). È unostato d’animo ricorrente, un vero topos, come la«selvaggia pazienza»; rientra nella straordinariacapacità di descrivere gli stati più scivolosi dellacoscienza e le contraddizioni dei sentimenti. Vedi unaversione sfumante nella negatività per es. nel cap. «Ifatti dell’estate», nota 9: «la triste gioia della vendetta».Oppure cap. «Die drei Leute vom Labor», nota 12.

35 sulla soglia della casa dei morti. Citazione implicitadelle Memorie di una casa morta di F Dostoevskij(1862), libro che Levi ricorda anche in una recensionea Salamov e ai suoi racconti di Kolvma, ora inseritanelle pagine sparse (I, 1199-1200) e nella stessa App.(I, X88). È il classico stratagemma escogitato da Leviper lasciare una scia delle sue letture senzadichiararlo: citare un libro evocandone sottovoce iltitolo e legandolo al profilo di un personaggio. Più tardiverrà Vercors, a proposito del personaggio di Alberto,contro la cui bontà « si spuntano le armi della notte».Mentre Levi preparava la nuova edizione di SQU,Rizzoli aveva mandato in libreria (gennaio 1950) unanuova traduzione del libro di Dostoevskij (Memorie diuna casa morta), curata da un nome illustre dellaslavistica italiana, Alfredo Polledro, già titolare aTorino, negli anni Venti, di una casa editrice, la Slavia,resasi benemerita per le traduzioni dei libri classicidello scrittore russo (Delitto e castigo, FratelliKaramazov, L’idiota, anche grazie alla collaborazionedel giovanissimo Leone Ginzburg. Della « casa morta»esistevano già precedenti versioni, una delle quali Levidovette avere per le mani prima del 1947: la vecchiaedizione di Treves del 1912, il cui titolo (Dal sepolcrode’ vivi) è contestato da Poliedro, oppure la traduzionedi Augusto Pardini (Dal mondo dei morti, Sonzogno,Milano 1934) o quella di E. Carafa D’Andria (Ricordidella casa dei morti, Utet, Torino 1935 ancora ripresanei tascabili TEA, Milano 1988).Una postilla richiedeun altro aggettivo-chiave che qui fa la sua apparizione:«mite». «Quieto e mite», nella «casa morta», è ilpersonaggio Sirotkin, cui Levi forse s’ispira neltratteggiare Schlome: «Più di tutto mi aveva colpito ilsuo bel viso; egli non aveva più di ventitre anni. Sitrovava nella sezione speciale, cioè in quella deipermanenti, per conseguenza era considerato comeuno dei maggiori criminali militari. Quieto e mite,parlava poco, raramente rideva. I suoi occhi eranoazzurri, i lineamenti regolari, il visino puro e delicato,capelli di un biondo chiaro» (Memorie, 61-62).

36 topografia del Lager. Si apre una lunga didascaliatopografica del Lager, in rapporto con la provenienzae le gerarchie dei prigionieri, che termina con la finedella sezione: una parte informativa, come altre sene leggono in SQU, meticolosa, fino ai limiti dellapedanteria. Il salto fra la prima e la seconda partedella sezione è netto, la giuntura è molto visibile. Acausa della rilevante citazione dal libro di Dostoevskijè forse l’unico caso in tutto il libro in cui si tocca conmano la ricucitura fra la versione ’47 e quella di diecianni dopo.

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riservato agli scabbiosi; il Block 7, incui nessun comune Häftling è maientrato, riservato alla «Prominenz»,cioè all’aristocrazia, agli internati chericoprono le cariche supreme; il Block47, riservato ai Reichsdeutsche (gliariani tedeschi, politici o criminali);il Block 49, per soli Kapos; il Block12, una metà del [52] quale, ad usodei Reichsdeutsche e Kapos, funge daKantine, cioè da distributorio ditabacco, polvere insetticida, eoccasionalmente altri articoli; il Block37, che contiene la Fureria centrale el’Ufficio del lavoro; e infine il Block29, che ha le finestre sempre chiuseperché è il Frauenblock, il postribolodel campo, servito da ragazzeHäftlinge polacche, e riservato aiReichsdeutsche.

I comuni Blocks di abitazionesono divisi in due locali; in uno(Tagesraum) vive il capo-baraccacon i suoi amici : v’è un lungotavolo, sedie, panche; ovunque unaquantità di strani oggetti dai colorivivaci, fotografie, ritagli di riviste,disegni, fiori finti, soprammobili;sulle pareti, grandi scritte, proverbie poesiole inneggianti all’ordine,alla disciplina, all’igiene; in unangolo, una vetrina con gli attrezzidel Blockfr isör (barbiereautorizzato), i mestoli per distribuirela zuppa e due nerbi di gomma,quello pieno e quello vuoto , permantenere la disciplina medesima.L’altro locale è il dormitorio; non visono che centoquarantotto cuccettea tre piani, disposte fittamente ,come celle di alveare, in modo dautil izzare senza residui tutta lacubatura del vano, fino al tetto, edivise da tre corridoi; qui vivono icomuni Häftlinge, in numero diduecento-duecentocinquanta perbaracca, due quindi in buona partedelle cuccette, le quali sono di tavoledi legno mobili, provviste di unsotti le sacco a paglia e di duecoper te c iascuna. I corr idoi didisimpegno sono così stretti che astento ci si passa in due; la superfi-cie totale di pavimento è così poca chegli abitanti di uno stesso Block non vipossono soggiornare tutticontemporaneamente se almeno la metànon sono coricati nelle cuccette. Diqui il divieto di entrare in un Block acui non si appartiene.

In mezzo al Lager è la piazzad e l l ’ A p p e l l o , v a s t i s s i m a , d o v e c isi raduna al mattino per costituire lesquadre d i lavoro , e a l la sera perv e n i r e c o n t a t i . D i f r o n t e a l l ap i a z [ 5 3 ] z a d e l l ’ A p p e l l o c ’ è u n aaiuola dall’erba accuratamente rasa,dove si montano le forche quandooccorre (37).

Abbiamo ben presto imparato chegli ospiti del Lager sono distinti in trecategorie: i criminali, i politici e gliebrei. Tutti sono vestiti a righe, sonotutti Häftlinge, ma i criminali portanoaccanto al numero, cucito sulla giacca,

reservado a los sarnosos; el Block 7, endonde nunca ha entrado ningún Häftling co-rriente, reservado a la Prominenz, es decir,a la aristocracia, a los internados que des-empeñan las funciones más altas; el Block47, reservado a los Reichsdeutsche (a losalemanes arios, políticos o criminales); elBlock 49, sólo para Kapos; el Block 12, lamitad del cual, para el uso de losReichsdeutsche y los Kapos, funcionacomo Kantine, es decir, comodistribuidora de tabaco, insecticida enpolvo y ocasionalmente otros artículos; elBlock 37, que contiene la Fureria centraly la Oficina de trabajo; y para terminar elBlock 29, que tiene las ventanas siemprecerradas porque es el Frauenblock, elprostíbulo del campo, servido por las mu-chachas polacas Häftlinge, y reservado alos Reichsdeutsche.

Los Blocks comunes de viviendasestás divididos en dos locales; en uno(Tagesraum) vive el jefe del barracóncon sus amigos: tienen una mesa lar-ga, sillas, bancos; por todas partes unmontón de objetos extraños de colo-res vivos, fotografías, recortes de re-vistas, dibujos, flores artificiales,adornos; grandes letreros en la pared,proverbios y aleluyas que encomian elorden, la disciplina, la higiene; en un rin-cón, una vitrina con los instrumentosdel Blockfrisör (el barbero autoriza-do), los cucharones para repartir lasopa y dos vergajos de goma, el lle-no y el vacío, para mantener la mismadisciplina. El otro local es el dormi-torio; en él no hay más que cientocuarenta y ocho literas de tres pi-sos , d i spues tas apretadamentecomo las celdas de una colmena, demodo que se aprovechen todos los me-tros cúbicos del espacio, hasta el techo,y separadas por tres pasillos; aquí vi-ven los Häftlinge corrientes, doscien-tos o doscientos cincuenta por barra-cón, por consiguiente dos en una bue-na parte de cada una de las literas, queson tablas de madera movibles, pro-vistas de un delgado saco de paja yde dos mantas cada una. Los pasillosde desahogo son tan estrechos que di-fícilmente pueden pasar dos personas;la superficie total del suelo es tan pocaque los habitantes del mismo Blockno pueden estar dentro a la vez sipor lo menos la mitad no estánechados en las literas. De ahí la pro-hibición de entrar en un Block al queno se pertenece.

En medio del Lager está la plaza delPase de Lista, vastísima, donde nosreunimos por las mañanas para formarlos pelotones de trabajo, y por la nochepara que nos cuenten. Frente a laplaza de la Lista hay un arriate dehierba cuidadosamente segada don-de se alza la horca cuando llega laocasión.

Hemos aprendido bien pronto quelos huéspedes del Lager se dividenen tres categorías: los criminales, lospolíticos y los judíos. Todos van ves-tidos a rayas, todos son Häftlinge,pero los criminales llevan junto al nú-

aux galeux, le Block 7, formellementinterdit aux Häftlinge ordinaires etréservé a la «Prominenz», c’est-a-direa l ’ a r i s toc ra t i e , aux in te rnes qu idé t i ennen t l e s fonc t ions l e s plusimportantes , le Block 47, reserve auxReichsdeutsche l 'Aryens allemands,politiques ou criminels), le Block 49, pourKapos uniquement, le Block 12, dont unemoitié, destinée aux Reichsdeutsche et auxKapos, sert de Kantine, c’est-à-dire decomptoir ou l’on débite du tabac, de la poudreinsecticide et d’autres articles accessoirement,le Block 37, qui abrit e l e Bureauprincipal et le Bureau du travail, etenfin le Block 29 reconnaissable a sesfenêtres toujours fermées, car c’est leFrauenblock, le bordel du camp reserveaux Reichsdeutsche, et ou opèrent desHäftlinge polonaises

Les Blocks ordinaires d’habitationcomprennent deux pièces, la première, leTagesraum, ou vivent le chef de baraqueet ses amis on y trouve une longue table,des chaises et des bancs, et toutes sortesd’objets de couleurs vives dissémines unpeu partout, photographies, illustrationsdécoupées dans des revues, dessins, fleursartificielles, bibelots, sur les parois, desinscriptions en grosses lettres, desproverbes, des poèmes de quatre sous ala gloire de l’ordre, de la discipline et del'hygiène , dans un coin, une vitrinecontenant les instruments du Blockfnsor(le barbier du Block), les louches pour ladistribution de la [32] soupe et deuxmatraques en caoutchouc, l’une creuse etl’autre pleine, pour le maintien de ladiscipline L’autre pièce est le dortoir, ilcontient cent quarante-huit couchettesdisposées sur trois niveaux et divisées partrois couloirs, et aussi serrées que lesalvéoles d’une ruche, de manière a utiliserla total i té du volume disponible,jusqu’au plafond , c’est la que vivent lesHäftlinge ordinaires, a raison de deuxcents a deux cent cinquante par baraque,soit deux hommes dans la plupart descouchet tes , qui sont des bat- f lancmobiles pourvus chacun d’une mincepaillasse et de deux couvertures Lescouloirs de dégagement sont si étroitsque deux personnes ont du mal à ypasser de front, et la surface de planchersi réduite que tous les occupants d’unmême Block ne peuvent y teni rensemble que si la moitié d’entre euxsont allonges sur les couchettes D’oùl’interdiction de pénétrer dans un Blockdont on ne fait pas partie

Le centre du Lager est occupé parl'immense place de l'Appel C’est làqu’a lieu le rassemblement, le matinpour former les équipes de travail, lesoir pour nous compter En face de lap l a c e d e l ’ A p p e l s e t r o u v e u n epelouse soigneusement tondue, oul ’on d r e s se l a po t ence en ca s debesoin

Nous avons vite appris que lesoccupants du Lager se répartissent en troiscatégories les prisonniers de Droitcommun, les prisonniers politiques et lesjuifs Tous sont vêtus de l'uniforme raye,tous sont Häftlinge, mais les Droit

37 le forche quando occorre. Le didascalie di Levinon sono mai fini a se stesse; assolvono ad un precisoscopo narrativo: qui si assiste ad un’anticipazionedell’episodio del capitolo «L’ultimo».

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un triangolo verde; i politici untriangolo rosso; gli ebrei, checostituiscono la grande maggioranza,portano la stella ebraica, rossa egialla. Le SS ci sono sì, ma poche, efuori del campo, e si vedono relativa-mente di rado: i nostri padroni effettivisono i triangoli verdi, i quali hannomano libera su di noi, e inoltre quellifra le due altre categorie che siprestano ad assecondarli: i quali nonsono pochi.

Ed altro ancora abbiamo imparato,più o meno rapidamente, a seconda delcarattere di ciascuno; a rispondere«Jawohl» (38), a non fare maidomande, a fingere sempre di averecapito. Abbiamo appreso il valoredegli alimenti; ora anche noiraschiamo diligentemente il fondodella gamella dopo il rancio, e lateniamo sotto il mento quandomangiamo il pane per non disperdernele b r i c i o l e . A n c h e n o iadesso sappiamo (39) che non è lastes[54]sa cosa ricevere il mestolo di zuppaprelevato dalla superficie o dal fondodel mastello, e siamo già in gradodi calcolare, in base alla capacitàdei vari mastelli, quale sia il postopiù conveniente a cui aspi rarequando ci si mette in coda.

Abbiamo imparato che tut toserve; il fil di ferro, per legarsi lescarpe; gli stracci, per ricavarnepezze da piedi; la carta, per imbottirsi(abusivamente) la giacca contro ilfreddo. Abbiamo imparato ched’altronde tutto può venire rubato,anzi, viene automaticamente rubatonon appena l’attenzione si rilassa; eper evi tar lo abbiamo dovutoapprendere l’arte di dormire colcapo su un fagotto fatto con lagiacca, e contenente tutto il nostroavere, dalla gamella alle scarpe.

Conosciamo già in buona parte ilregolamento del campo, che èfavolosamente complicato.Innumerevoli sono le proibizioni:avvicinarsi a meno di due metri dalfilo spinato; dormire con la giacca,o senza mutande, o col cappello intesta; servirsi di particolari lavatoi elatrine che sono «nur für Kapos» o«nur für Reichsdeutsche»; non andarealla doccia nei giorni prescritti, eandarvi nei giorni non prescritti;uscire di baracca con la giaccasbottonata, o col bavero rialzato;portare sotto gli abiti carta o pagliacontro il freddo; lavarsi altrimenti chea torso nudo.

Infiniti e insensati sono i riti dacompiersi: ogni giorno al mattinobisogna fare «il letto», perfettamentepiano e liscio; spalmarsi gli zoccolifangosi e repellenti con l’apposito [55]grasso da macchina, raschiare viadagli abiti le macchie di fango (lemacchie di vernice, di grasso e diruggine sono invece ammesse) ;alla sera, bisogna sottoporsi alcontrollo dei pidocchi e al controllo

mero, cosido en la chaqueta, un trián-gulo verde; los políticos un triángu-lo rojo; los judíos, que son la mayo-ría, llevan la estrella hebraica, roja yamarilla. Hay SS pero pocos y fueradel campo, y se ven relativamentepoco: nuestros verdaderos dueñosson los triángulos verdes, que tienenplena potestad sobre nosotros, y ade-más aquéllos de las otras dos catego-rías que se prestan a secundarles: yque no son pocos.

Y hay otra cosa que hemos apren-dido, más o menos rápidamente, se-gún el carácter de cada cual; a res-ponder Jawohl, a no hacer preguntas,a fingir siempre que hemos entendi-do. Hemos aprendido el valor de losalimentos; ahora también nosotrosraspamos diligentemente el fondo dela escudilla después del rancho, y nosla ponemos bajo el mentón cuandocomemos pan para no desperdiciarlas migas . Ta m b i é n s a b em o sa h o r a q u e n o e s l o m i s m or e c i b i r u n c u c h a r ó n d e s opad e l a s u p e r f i c i e q u e d e l f o n -d o d e l caldero y ya estamos en con-diciones de calcular, basándonos en lacapacidad de los distintos calderos, cuáles el sitio más conveniente al que aspi-rar cuando hay que hacer cola.

Hemos aprendido que todo es útil;el hilo de alambre para atarse los za-patos; los harapos para convertirlos enplantillas para los pies; los papeles, pararellenar (ilegalmente) la chaqueta y pro-tegerse del frío. Hemos aprendido queen cualquier parte pueden robarte, omejor, que te roban automáticamenteen cuanto te falla la atención; ypara evitarlo hemos tenido queaprender el arte de dormir con lacabeza sobre un lío hecho con la cha-queta que contiene todo cuanto posee-mos, de la escudilla a los zapatos.

Conocemos ya buena parte delreglamento del campo, que es ex-traordinariamente complicado. Lasprohibiciones son innumerables: acer-carse más de dos metros a las alam-bradas; dormir con la chaqueta pues-ta, sin calzoncillos o con el gorropuesto; usar determinados lavaboso letrinas que son nur für Kapos onur für Re ichsdeu t sche ; no i r al a du c h a l o s d í a s p r e s c r i t o s ,e i r l o s d í a s n o p r e s c r i t o s ;salir del barracón con la chaquetadesabrochada o con el cuello levantado;llevar debajo de la ropa papel o pajacontra el frío; lavarse si no es con el tor-so desnudo.

Infinitos e insensatos son los ritos que hayque cumplir: cada día por la mañana hay quehacer «la cama» dejándola completamente_____ lisa; sacudir los zuecos fan-gosos y repugnantes de ________ lagrasa de las máquinas, raspar de lasropas las manchas de fango (lasmanchas de barniz, de grasa y de he-rrumbre se admiten, sin embargo);por las noches hay que someterse a larevisión de los piojos y a la revisión

commun portent a côté du numéro, coususur leur veste, un triangle vert, lespolitiques un triangle rouge , les juifs, quisont la grande majorité, portent l'étoilejuive, rouge et jaune Quant aux SS, il yen a, mais pas beaucoup, ils n’habitent pasdans le camp et on ne les voit querarement Nos véritables maîtres, ce sontles triangles verts qui peuvent faire denous ce qu’ils veulent, et puis tous ceuxdes deux autres catégories qui acceptentde les seconder, et ils sont légion

Mais il y a bien d’autres chosesencore que nous avons apprises, plus oumoins rapidement selon le caractère dechacun, a répondre «Jawohl», a nejamais poser de questions, a toujoursdonner l'impression qu’on a comprisNous avons appris la valeur de lanourriture, nous aussi maintenant nousraclons soigneusement le fond de notre[33] gamelle de soupe, et nous la tenonssous notre menton quand nous mangeonsnotre pain, pour ne pas en perdre unemiette A présent nous savons nous aussiqu’il y a une belle différence entre unelouche de soupe prise sur le dessus de lamarmite et une prise au fond, et noussommes déjà en mesure de calculer, enfonction de la contenance des différentsrécipients, quelle est la meilleure placeà prendre dans la queue

Nous avons appris que tout sert : lefil de fer pour attacher les chaussures ;les chiffons pour en faire des chaussettesrusses, le papier pour en rembourrer(clandestinement) nos vestes et nousprotéger du froid Nous avons appris dumême coup que tout peut nous être volé,ou plutôt que tout est automatiquementvolé au moindre instant d’inattention ;et pour nous prémunir contre ce fléau,nous avons dû apprendre à dormir la têtesur un paquet fait de notre veste etcontenant tout notre avoir, de la gamelleaux chaussures.

Nous connaissons déjà en grandepartie le règlement du camp, qui estincroyablement compliqué , lesin terdic t ions sont innombrables •interdiction de s’approcher à plus dedeux mètres des barbelés, de dormiravec sa veste, ou sans caleçons, ou lecalot sur la tête, d’entrer dans leslavabos ou les latrines «nur fur Kapos»ou «nur fur Reichsdeutsche», de ne pasaller à la douche les jours prescrits, etd’y aller les jours qui ne le sont pas, desor t i r de la baraque la ves tedéboutonnée ou le col relevé ; de mettredu papier ou de la paille sous ses habitspour se défendre du froid ; de se laverautrement que torse nu

Les rites à accomplir sont infinis etinsensés : tous les matins, il faut faireson «li t» de manière qu’i l soitparfaitement lisse et plat ; il faut astiquerses sabots boueux et répugnants avec dela graisse de machine réservée à cetusage, racler les taches de boue de seshabits (les taches de peinture, de gras etde rouille sont admises) ; le soir, il fautpasser au contrôle des poux et aucontrôle du lavage de pieds ; le samedi,

38 Jawohl. Qui, invece, viene anticipata la sequenzapiù drammatica dell’episodio di Sómogyi nel cap.«Storia di dieci giorni», nota 24.

39 Anche noi adesso sappiamo. In questa digressionesull’apprendimento delle prime regole disopravvivenza sembra affiorare una reminiscenza delcapolavoro di jack London, Il richiamo della foresta,libro successivamente citato nel cap. « Ka-Be», nota6. «Anche noi adesso sappiamo...», scrive Leviimplicitamente paragonando se stesso al protagonistadi London, il cane Buck, il quale, al termine della suaprima «rude giornata di marcia», «perse la suadelicatezza di gusto, frutto dell’antica educazione».Scrive London: «Mangiatore ghiotto, si accorse chequelli dei suoi congeneri, che avevano finito prima dilui, gli rubavano il resto della razione, senza che eglipotesse difenderla contro le loro intraprese, perchémentre scacciava gli uni, gli altri si affrettavano dauna parte ad azzannare il pezzo desiderato. Perrimediare a questo stato di cose, si mise a mangiarecosì presto come gli altri, e poiché la fame lo spingeva,non esitò a prendere il bene altrui, quando l’occasionegli si presentò». Cito da J. London, Il richiamo dellaforesta, tr. it. di G. Rossi, Sonzogno, Milano 1930,pp.37-38. A1 personaggio di Buck M. Belpoliti dedicauna ricca voce del suo lemmario Animali, nel n.monografico della rivista «Riga»

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apposito relativo, perteneciente

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della lavatura dei piedi; al sabato farsiradere la barba e i capelli ,rammendarsi o farsi rammendare glistracci; alla domenica, sottoporsi alcontrollo generale della scabbia, e alcontrollo dei bottoni della giacca, chedevono essere cinque.

Di più, ci sono innumerevolicircostanze, normalmente irrilevanti,che qui diventano problemi. Quandole unghie si allungano, bisognaaccorciarle, il che non si può farealtrimenti che coi denti (per le unghiedei piedi basta l’attrito delle scarpe);se si perde un bottone bisognasaperselo riattaccare con un filo diferro; se si va alla latrina o al lavatoio,bisogna portarsi dietro tutto, sempree dovunque, e mentre ci si lavano gliocchi, tenere il fagotto degli abitistretto fra le ginocchia: in qualunquealtro modo, esso in quell’attimoverrebbe rubato. Se una scarpa fa malebisogna presentarsi alla sera allacerimonia del cambio delle scarpe; quisi mette alla prova la p e r i z i ad e l l ’ i n d i v i d u o , i n m e z z o a l l acalca incredibile bisogna saperscegliere con un colpo d’occhio una(non un paio: una) scarpa che si adatti,perché, fatta la scelta, un secondocambio non è concesso.

Né si creda che le scarpe, nella vitadel Lager, costituiscano un fattored’importanza secondaria. La morteincomincia dalle scarpe: esse si sonorivelate, per la maggior parte di noi,veri arnesi di tortura, che dopo pocheore di marcia davano luogo a piaghedolorose che fatalmente siinfettavano. Chi ne è colpito, ècostretto a camminare come se avesseuna palla al piede (40) (ecco il per[56] ché della strana andaturadell’esercito di larve che ogni serarientra in parata); arriva ultimodappertutto, e dappertutto riceve botte;non può scappare se lo inseguono; isuoi piedi si gonfiano, e più sigon f i ano , p iù l ’at tr i to c o n i ll e g n o e l a t e l a d e l l e s c a r p ediventa insopportabile. Allora non restache l’ospedale: ma entrare in ospedalecon la diagnosi di «dicke Risse» (piedigonfi) è estremamente pericoloso,perché è ben noto a tutti, ed alle SS inispecie, che di questo male, qui, non sipuò guarire (41).

E in tutto questo, non abbiamo an-cora accennato al lavoro, il quale èa sua volta un groviglio di leggi, ditabù e di problemi.

Tutti lavoriamo, tranne i malati(farsi riconoscere come malato com-porta di per sé un imponente bagagliodi cognizioni e di esperienze). Tutte lemattine usciamo inquadrati dal campoalla Buna; tutte le sere, inquadrati,rientriamo. Per quanto concerne illavoro, siamo suddivisi in circaduecento Kommandos, ognuno deiquali conta da quindici acentocinquanta uomini ed è comandatoda un Kapo. Vi sono Kommandos

del lavado de los pies; los sábados hayque afeitarse la cara y la cabeza,remendarse o dar a remendar los ha-rapos; los domingos, someterse a larevisión general de la sarna, y a larevisión de los botones de la chaque-ta, que tienen que ser cinco.

Además, se dan innumerables cir-cunstancias, normalmente insignifican-tes, que se convierten en problemas.Cuando las uñas están largas hay quecortárselas, lo que no se puede hacersino con los dientes (para las uñas delos pies es suficiente el roce de los za-patos); si un botón se pierde hay quesaber cosérselo con un hilo de alam-bre; si se va a la letrina o al lavabo hayque llevarse todo consigo, siempre yen cualquier parte, y mientras uno selava los ojos tiene que tener el lío de laropa bien cogido entre las rodillas: sino fuese así, en aquel preciso momen-to se lo robarían. Si un zapato hacedaño hay que acudir por la tarde a laceremonia del cambio de zapatos: enella se pone a prueba la pericia del in-dividuo, que en medio de un increíblemontón t iene que saber e legi rcon un rápido vistazo un zapato(no un par) que le esté bien, porque unavez que lo ha elegido no se le per-miten más cambios.

Y no creáis que los zapatos, en lavida del Lager, son un factor sin im-portancia. La muerte empieza por loszapatos: se han convertido, para la ma-yoría de nosotros en auténticos instru-mentos de tortura que, después de laslargas horas de marcha, ocasionan do-lorosas heridas las cuales fatalmente seinfectan. Quien las padece está obli-gado a andar como si tuviese unabala en el pie (y he aquí por qué an-dan tan extrañamente los ejércitosde larvas que cada noche vuelvendesfilando); llega a todas partes el úl-timo y por todas partes recibe golpes; nopuede huir si lo persiguen; se le hin-chan los pies, y cuanto más se le hin-chan más insoportable le resulta el rocecon la madera y la tela de los zapatos.Entonces lo único que le queda es elhospital: pero entrar en el hospital conel diagnóstico de dicke Füsse (pies hin-chados) es extraordinariamente peligro-so, porque es bien sabido por todos, y es-pecialmente por los SS, que de este malaquí es imposible curarse.

Y a todo esto todavía no hemostenido en cuenta el trabajo, que a suvez es una maraña de leyes, detabúes y de problemas.

Todos trabajamos, excepto los en-fermos (lograr ser declarado enfermosupone de por sí un importante bagajede sabiduría y de experiencia). Todaslas mañanas salimos en formación delcampo de Buna; todas las tardes, en for-mación, volvemos a él. Por lo que serefiere al trabajo estamos subdivididosen unos doscientos Kommandos cadauno de los cuales consta de quince aciento cincuenta hombres bajo el man-do de un Kapo. Hay Kommandos bue-

il faut se faire raser la barbe et lescheveux, raccommoder ou faireraccommoder ses hardes ; le dimanche,c’est le contrôle général de la gale et lecontrôle des boutons de veste, quidoivent correspondre au nombreréglementaire : cinq.

Sans compter les innombrablescirconstances, însignifiantes [34] enelles-mêmes, qui deviennent ici devéritables problèmes. Quand les onglespoussent, il faut les couper, et nous nepouvons le faire qu’avec les dents (pourles ongles des pieds, le frottement dessouliers suffit), si on perd un bouton, ilfaut savoir le faire tenir avec un fil defer ; s i on va aux la t r ines ou auxlavabos, il faut emporter avec soi toutson at t i ra i l sans le lâcher un seulinstant, quitte à tenir ses habits roulésen boule et serrés entre les genouxpendant qu’on se lave la figure sinon,ils disparaissent à la minute Si unsoulier fait mal, il faut se présenter lesoir à la cérémonie de l’échange deschaussures ; c’est le moment ou jamaisde montrer son adresse : au milieu d’uneeffroyable cohue, il faut savoir repérerau premier coup d’oeil non pas la bonnepaire, mais le bon soulier, car une foisle choix fait, il n’est plus possible d’enchanger.

Et que l’on n’aille pas croire quedans la v ie du Lager, les soul iersconstituent un facteur négligeable Lamort commence par les souliers . ilsse sont révélés être pour la plupartd’entre nous de véritables instrumentsde torture qui provoquaient au bout dequelques heures de marche des plaiesdouloureuses destinées à s’infecterCelui qui a mal aux pieds est obligede marcher comme s’i l t raînai t unboulet (d’où l’allure bizarre de l’arméede larves qui rentre chaque soir au pasmilitaire), il arrive bon dernier partout,et partout reçoit des coups ; il ne peutpas courir si on le poursuit ; ses piedsenflent, et plus i ls enflent, plus lefrottement contre le bois et la toile dusoulier devient insupportable. Alors ilne lui reste plus que l’hôpital mais ilest extrêmement dangereux d’entrer àl’hôpital avec le diagnostic de «dickeFusse» (pieds enflés), car personnen’ ignore , e t l e s SS moins quequiconque, que c’est un mal dont onne guérit pas

Avec tout cela nous n’avons encorerien dit du travail, qui représente à luiseul un véritable labyrinthe de lois, detabous et de difficultés

Ici, tout le monde travaille sauf lesmalades (se faire porter malade supposeun imposant bagage de connaissanceset d’expériences) Tous les matins, pouraller à la Buna, nous sortons du campen bataillons, et tous les soirs nous yrentrons de la même façon En ce quiconcerne le travail proprement dit, noussommes répartis en deux [35] centsKommandos environ, dont chacun peuta l ler de quinze a cent c inquantehommes commandés par un Kapo II y a

40 una palla al piede. Come i prigionieri del reclusoriodi Dostoevskij.

41 qui non si può guarire. «I flemmoni costituivano,accanto alla diarrea, uno dei capitoli più importantidella particolare patologia del Campo diconcentramento. Essi erano localizzatiprevalentemente agli arti inferiori, più rara essendola sede in qualsiasi altro distretto. Di solito si potevariconoscere il loro punto di partenza in qualche lesionecutanea dei piedi, provocata dalle calzature; erosionidapprima superficiali e di estensione limitata, che siinfettavano e si ingrandivano con un’infiltrazioneperiferica e in profondità o che provocavanoinfiltrazioni metastatiche a una certa distanza. [...]Erano perciò assai facili le ricadute e quindi frequentigli interventi “in serie” sullo stesso individuo per aprireo drenare le sacche di pus, che si formavano allaperiferia delle incisioni precedenti» (Rapporto,1351-1352).

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buoni e cattivi: per la maggior par-te sono adibit i a t rasport i , e i llavoro vi è assai duro, specialmented’inverno, se non altro perché sisvolge sempre all’aperto. Vi sonoanche Kommandos di specialisti(e le t t r ic i s t i , fabbr i , muratori ,saldatori, [57] meccanici, cementisti,ecc.), ciascuno addetto a una certaofficina o reparto della Buna, edipendenti in modo più diretto daMeister civili, per lo più tedeschie polacchi; questo avviene natural-mente solo nelle ore di lavoro: nelresto della giornata, gli specialisti(non sono più di tre o quattrocentoin tutto) non hanno trattamento di-ve r so da i l avo ra to r i comun i .All’assegnazione dei singoli aivari Kommandos sovrintende unospeciale ufficio del Lager, 1’Arbeitsdienst,che è in continuo contatto con ladi r e z i o n e c i v i l e d e l l a B u n a .L’ A r b e i t s d i e n s t d e c i d e i nb a s e a c r i t e r i s c o n o s c i u t i ,spesso palesemente in base aprotezioni e corruzioni, in modoc h e , s e q u a l c u n o r i e s c e aprocurarsi da mangiare, è anchepraticamente sicuro di ottenere unbuon posto in Buna.

L’orario di lavoro è variabile conla stagione. Tutte le ore di luce sonoore lavorative: perciò si va da unorario minimo invernale (ore 8-12e 12,30-16) a uno massimo estivo(ore 6,30-12 e 13-18). Per nessunarag ione g l i Häf t l inge possonot rovars i a l lavoro ne l le ore d ioscurità o quando c’è nebbia fitta,ment re s i l avora regola rmenteanche se piove o nevica o (casoassai frequente) soffia il vento fe-roce de i Carpaz i ; ques to inrelazione al fatto che il buio o lanebbia potrebbero dare occasione atentativi di fuga.

Una domenica ogni due è regolaregiorno lavorativo; nelle domenichecosiddette festive, invece di lavorarein Buna si lavora di solito allamanutenzione del Lager, in modo chei giorni di effettivo riposo sonoestremamente rari.

Tale sarà la nostra vita. Ognigiorno, secondo il ritmo prestabilito,Ausrücken ed Einrücken, uscire erientrare; lavorare, dormire emangiare; ammalarsi, guarire omorire.

... E fino a quando? Magli anzianiridono a questa do[58]manda: a questadomanda si riconoscono i nuoviarrivati. Ridono e non rispondono: perloro, da mesi, da anni, il problema delfuturo remoto è impallidito, ha persoogni acutezza, di fronte ai ben piùurgenti e concreti problemi del futuroprossimo (42): quanto si mangeràoggi, se nevicherà, se ci sarà dascaricare carbone.

Se foss imo ragionevol i ,

nos y malos: en su mayor parte estánadscritos a los transportes y el trabajoes muy duro, especialmente en invier-no, aunque no sea más que por de-sarrollarse siempre al aire libre.También hay Kommandos de especia-listas (electricistas, herreros, albañiles,soldadores, mecánicos, picapedreros,etc.) que están adscritos a determinadasoficinas o departamentos de la Buna,dependientes de modo más directo deMeister civiles, en su mayoría alemanesy polacos: esto, naturalmente, sucedesólo durante las horas de trabajo: duran-te el resto de la jornada los especialistas(en total no son más de trescientos o cua-trocientos) no reciben un trato distintodel de los trabajadores comunes. En laasignación de los individuos a los dis-tintos Kommandos decide un oficialespecial del Lager, el Arbeitsdienst,que está en continua relación con ladirección civil de la Buna. ElArbeitsdienst toma las decisiones si-guiendo criterios desconocidos, amenudo basándose abiertamente enel favoritismo y la corrupción, de ma-nera que si alguien consigue hacersecon algo de comer puede estar prác-ticamente seguro de obtener un buenpuesto en la Buna.

El horario de trabajo cambia segúnla estación. Todas las horas de luz sonhoras de trabajo: por ello se va de unhorario mínimo de invierno (de 8 a 12y de 12.30 a 16) a uno máximo de ve-rano (de 6.30 a 12 y de 13 a 18). Bajoningún concepto pueden los Häftlingeestar trabajando durante las horas deoscuridad o cuando haya una niebladensa, mientras se trabaja regularmentecuando llueve o nieva o (caso muy fre-cuente) cuando sopla el feroz viento delos Cárpatos; esto en relación con elhecho de que la oscuridad o la nieblapodrían proporcionar ocasión para lastentativas de fuga.

Un domingo de cada dos es díanormal de trabajo; los domingosque se llaman festivos se trabaja enrealidad generalmente en la conser-vación del Lager, de manera que losdías de reposo real son extraordi-nariamente raros.

Ésta habrá de ser nuestra vida.Cada día, según el ritmo estable-cido, Ausrücken y Einrücken, sa-l i r y entrar ; t rabajar, dormir ycomer; ponerse enfermo, curar-se o morir.

...¿Y hasta cuándo? Pero los antiguosse ríen de esta pregunta: en esta preguntase reconoce a los recién llegados. Se ríeny no contestan: para ellos, hace meses,años, que el problema del futuro re-moto se ha descolorido, ha perdido todasu agudeza, frente a los mundos másurgentes y concretos problemas delfuturo próximo: cuándo comere-mos hoy, si nevará, si habrá quedescargar carbón.

Si fuésemos razonables tendríamos

les bons et les mauvais Kommandos •la plupart sont affectés au transport dematér ie l , e t le t ravai l y es t dur,notamment l’hiver, ne fût-ce que parcequ’il se fait en plein air Mais il y a aussiles Kommandos de spécia l is tes(é lect r ic iens , forgerons , maçons ,soudeurs, mécaniciens, cimentiers, etc), qui opèrent chacun dans tel ou tela te l ier ou secteur de la Buna, e tdépendent p lus di rectement decontremaîtres civils, les Meister, le plussouvent allemands ou polonais, cela,pendant les heures de t ravai luniquement le reste de la journée, lesspécialistes (qui ne sont pas plus detrois ou quatre cents en tout) sont traitésexactement comme les travail leursordinaires. C’est un bureau spécial duLager, l’Arbeitsdienst, placé en contactpermanent avec la direction de la Buna,qui s’occupe d’affecter les hommesdans les d i fférents KommandosL’Arbeitsdienst décide en fonction decr i tères inconnus, e t souvent ,manifes tement , sur la base derecommandations et de pots-de-vin , desorte que celui qui réussit a se procurerà manger en dehors du règlement estpratiquement sûr d’obtenir du mêmecoup un poste intéressant à la Buna

L’horaire de travail varie avec lasaison On travaille tant qu’il fait jour .aussi passe-t-on d’un horaire minimuml’hiver (de 8 heures à 12 heures et de 12h 30 à 16 heures) à un horaire maximuml’été (de 6 h 30 à 12 heures et de 13heures à 18 heures) En aucun cas lesHäftlinge ne peuvent travailler quand ilfait nuit ou lorsque le brouillard estintense, alors que le travail a l ieurégulièrement par temps de pluie ou deneige, ou (et c’est très fréquent) lorsquesouffle le terrible vent des Carpates ;cela, pour la simple raison quel’obscurité ou le brouillard pourraientfavoriser les tentatives de fuite

U n d i m a n c h e s u r d e u x e s t u nj o u r d e t r a v a i l E t c o m m e l e sdimanches di ts fér iés se passent enréal i té à t ravai l ler à l ’entret ien duL a g e r a u l i e u d e t r a v a i l l e r à l aBuna , l e s j ou r s de r epos e ff ec t i fsont extrêmement rares.

Te l l e s e r a n o t r e v i e C h a q u ej o u r , s e l o n l e r y t h m e é t a b l i ,A u s r u c k e n e t E i n r u c k e n , s o r t i re t r e n t r e r , d o r m i r e t m a n g e r ,t o m b e r m a l a d e , g u é r i r o um o u r i r . [ 3 6 ]

Jusqu’à quand ? Les anciens rient quandon leur pose cette question il n’y a que les«bleus» pour poser des questions pareillesIls rient sans répondre , il y a des mois etdes années que la perspective d’un lointainavenir a perdu pour eux toute forme préciseet tout intérêt face aux problèmes bien plusurgents et concrets du futur proche:combien aura-t-on a manger aujourd’hui,est-ce qu’il va neigea: Est-ce qu’on va nousfaire décharger du charbon (9)

Si nous ét ions sages, nous nous

42 futuro remoto... futuro prossimo. La scansione deitempi in SQU non è focalizzata soltanto sul presenteindicativo, quanto piuttosto sullle supposizionigenerate dalla congiunzione «se», dal modocondizionale, e soprattutto da questa suddivisione delfuturo - in prossimo e remoto - che sarà nelle prossimepagine ripresa: qui è interessante rilevare il nodo chelega il finale di capoverso all’inizio del seguente; alsolito la supposizione « se» («se nevicherà, se ci saràda scaricare», cui segue il più riflessivo «Se fossimoragionevoli») fa da connettivo, regolando il flusso deltempo in direzione del «futuro prossimo». Si ricordiche L è tripartito secondo questa stessa logica: iracconti infatti sono ordinati in una prima parteintitolata «Passato prossimo», in una secondaintitolata «Futuro anteriore» e in una terza «Presenteindicativo».

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dovremmo rassegnarci a questaevidenza, che il nostro destino èperfettamente inconoscibile, cheogni conget tura è arbi t rar ia edesattamente priva di fondamentoreale. Ma ragionevoli (43) gli [59]uomini sono assai raramente ,quando è in gioco il loro propriodestino: essi preferiscono in ogni casole posizioni estreme; perciò, a secondadel loro carattere, fra di noi gli uni sisono convinti immediatamente chetutto è perduto, che qui non si puòvivere e che l a f ine è ce r ta eprossima; gli altri, che, per quantodura sia la vita che ci attende, lasalvezza è probabile e non lontana,e , se avremo fede e fo rza ,rivedremo le nostre case e i nostricari. Le due classi, dei pessimisti edegli ottimisti, non sono peraltrocosì ben distinte: non già perché gliagnostici siano molti, ma perché ipiù, senza memoria né coerenza,oscillano fra le due posizioni-limi-te, a seconda dell’interlocutore edel momento (44).

Eccomi (45) dunque sul fondo.A dare un co lpo d i spugna a lpassato e al futuro si impara assaipresto, se il bi[60]sogno preme.Dopo quindici giorni dall’ingresso,già ho la fame regolamentare, lafame c ron ica sconosc iu ta ag l iuomini liberi, che fa sognare di nottee siede in tutte le membra dei nostricorpi; già ho imparato a non lasciarmiderubare, e se anzi trovo in giro uncucchiaio, uno spago, un bottone dicui mi possa appropriare senzapericolo di punizione, li intasco e liconsidero miei di pieno diritto. Già misono apparse, sul dorso dei piedi, lepiaghe torpide che non guariranno.Spingo vagoni, lavoro di pala, mifiacco alla pioggia (46), tremo alvento; già il mio stesso corpo non èpiù mio: ho il ventre gonfio e lemembra stecchite, il viso tumido almattino e incavato a sera; qualcunofra noi ha la pelle gialla, qualche altrogrigia: quando non ci vediamo per treo quattro giorni, stentiamo ariconoscerci l’un l’altro.

Avevamo deciso di trovarci, noiitaliani, ogni domenica sera in unangolo del Lager ; ma abbiamosubito smesso, perché era troppotriste contarci, e trovarci ogni voltapiù pochi, e più deformi, e piùsquallidi. Ed era così faticoso farequei pochi passi: e poi, a ritrovarsi,accadeva di ricordare e di pensare,ed era meglio non farlo (47).[61]

que resignarnos a esta evidencia:que nuestro destino es perfecta-mente desconocido, que cualquierconjetura es arbitraria y totalmenteprivada de cualquier fundamentor e a l . P e r o l o s h o m b r e s s o nmuy raramente razonables cuando loque está en juego es su propio desti-no; en cualquier caso prefieren lasposturas extremas; por ello, según sucarácter, entre nosotros los hay quese han convencido inmediatamentede que todo está perdido, de que no po-demos seguir viviendo y de que el finestá cerca y es seguro; otros, que por muydura que sea la vida que nos espera aquí,la salvación es probable y no está lejos, yque si tenemos fe y fuerza volveremosa ver nuestro hogar y a nuestros seresqueridos. Los dos grupos, los pesimis-tas y los optimistas, no están, por otraparte, tan diferenciados: no ya porquelos agnósticos sean muchos sino por-que la mayoría, sin memoria ni cohe-rencia, oscila entre las dos posturaslimite según sus inter locutoresdel momento.

Heme aquí, por consiguiente, lle-gado al fondo. A borrar con una es-ponja el pasado, el futuro se aprendepronto si os obliga la necesidad. Quin-ce días después del ingreso tengo yael hambre reglamentaria, un hambrecrónica desconocida por los hombreslibres, que por la noche nos hace so-ñar y se instala en todos los miembrosde nuestro cuerpo; he aprendido ya ano dejarme robar, y si encuentro unacuchara, una cuerda, un botón delque puedo apropiarme sin peligro deser castigado me lo meto en el bolsi-llo y lo considero mío de pleno dere-cho. Ya me han salido, en el dorso delos pies, las llagas que no se curan.Empujo carretillas, trabajo con la pala,me fatigo con la lluvia, tiemblo ante elviento; ya mi propio cuerpo no es mío:tengo el vientre hinchado y las extremi-dades rígidas, la cara hinchada por lamañana y hundida por la noche; algu-nos de nosotros tienen la piel amarilla,otros gris: cuando no nos vemos du-rante tres o cuatro días nos reconoce-mos con dificultad.

Habíamos decidido reunirnos lositalianos todos los domingos en un rin-cón del Lager: pero pronto lo hemosdejado de hacer porque era demasiadotriste contarnos y ver que cada vez éra-mos menos, y más deformes, y más es-cuálidos. Y era tan cansado andar aquelcorto camino: y además, al encontrar-nos, recordábamos y pensábamos, ymejor era no hacerlo.

rendrions a l ’évidence notre dest ine s t p a r f a i t e m e n t i m p é n é t r a b l e ,t ou t e con jec tu re e s t a rb i t r a i r e e tl i t t é r a l e m e n t d é p o u r v u e d efondement Mais l es hommes sontrarement sages quand i l y va de leurv i e , i l s p r é f è ren t en t ou t ca s l e sposi t ions extrêmes, ainsi chacun den o u s , s e l o n s o n c a r a c t è r e , s ’ e s taussi tôt pénétré de l ’ idée que touté t a i t p e r d u , q u e l a v i e i c i é t a i ti m p o s s i b l e , q u e n o t r e f i n é t a i tcertaine et proche , ou au contraireque , ma lgré l a dure v ie qu i nousa t t e n d a i t , n o u s s e r i o n sprobablement sauves d’ ic i peu, e tqu ’avec de l a f o i e t du cou rage ,nous reverrions nos maisons et tousc e u x q u e n o u s a i m o n s L e s d e u xp a r t i s , l e s p e s s i m i s t e s e t l e soptimistes , ne sont pas pour autantb i e n d i s t i n c t s n o n q u e l e ss a n s - o p i n i o n s o i e n t n o m b r e u x ,m a i s l a p l u p a r t d ’ e n t r e n o u spassent d’un extrême à l 'autre sansrime ni raison, selon l’ interlocuteuret le moment

J ’ a i d o n c t o u c h e l e f o n d O na p p r e n d v i t e e n c a s d e b e s o i n àeffacer d’un coup d’épongé passe etfu tur Au bout de qu inze jours deL a g e r , j e c o n n a i s d é j à l a f a i mréglementaire, cette faim chroniqueq u e l e s h o m m e s l i b r e s n econnaissen t pas , qu i fa i t rêver l anu i t e t s ’ i n s t a l l e dans t ou t e s l e sp a r t i e s d e n o t r e c o r p s , j ’ a i d é j àappris à me prémunir contre le vol,et si je tombe sur une cuillère, unef i c e l l e , u n b o u t o n q u e j e p u i s s em ’ a p p r o p r i e r s a n s ê t r e p u n i , j el’empoche et le considère à moi deplein droit Déjà sont apparues sur mespieds les plaies infectieuses qui neguériront pas Je pousse des wagons, jemanie la pelle, je fonds sous la pluie etje tremble dans le vent Déjà mon corpsn’est plus mon corps J’ai le ventre enfle,les membres dessèches, le visage bouffile matin et creusé le soir, chez certains,la peau est devenue jaune, chez d’autres,grise, quand nous restons trois ou quatrejours sans nous voir, nous avons du mala nous reconnaître. [37]

Nous avions décidé de nous retrouverentre Italiens, tous les dimanches soir, dansun coin du Lager ; mais nous y avons bientôtrenoncé parce que c’était trop triste de secompter et de se retrouver à chaque foismoins nombreux, plus hideux et plussordides. Et puis c’était si fatigant defa i re ces quelques pas , e t puis seretrouver, c’était se rappeler et penser,et ce n’était pas sage. [38]

43 ragionevoli. La moralità sulla «ragionevolezza» hauna vivace attualizzazione nel saggio di AM, L’eclissidei profeti (lI, 854-855), che si può leggere come sefosse una nota a pié di pagina a questo brano di SQU:«Mi sembra che, salvo qualche cambiamento nelleunità di misura, queste osservazioni siano valideanche per il mondo in cui noi europei viviamo, liberidal bisogno ma non dalla paura. A quanto pare, ci èdifficile la gamma intera del possibile; la credulità el’incredulità totali sono le alternative preferite, e fraqueste prevale la seconda. Siamo estremisti:ignoriamo le vie intermedie, siamo disperati o (comeoggi) spensierati; ma viviamo male. Eppure dovremmorespingere questa nostra innata tendenza allaradicalità, perché essa è fonte di male. Sia lo zero,sia l’uno, ci spingono all’inazione: se il futuro danno èimpossibile, o certo il “che fare?” cessa». È unautocommento classico, dettato dalla necessità divedere confermate le premesse etiche di SQU. Mentrei personaggi, le figure, nell’autocommento vengonodilatati, le riflessioni morali vengono confrontate conl’attualità e per così dire messe alla prova della vitaquotidiana fuori del Lager. Ne discorre, con moltafinezza, R.Gordon, Etica, in «Riga» cit., pp.317 ss.(paragrafo «Buon senso, senso comune»).

44. dell’interlocutore e del momento La diversità digiudizio, « a seconda dell’interlocutore e delmomento», ritorna spesso. Il Levi riflessivo e moralistadi SQU parte sempre da coppie di opposti e, diconseguenza, oscilla sempre fra due estremi in cercadi una terza via; prima la dialettica felicità-infelicità,adesso la coppia ottimismo-pessimismo. La logica èquella aristotelica, della concidentia oppositorum,ripresa in un noto capitolo del Gargantua (Libro I, cap.X): « Aristotile dice che, supponendo due cosecontrarie, nella lor specie, come bene e male, virtù evizio, freddo e caldo, bianco e nero, piacere e dolore,gioia e lutto, e così di seguito, se voi le accoppiate, inmodo che il contrario di una specie convengaragionevolmente al contrario di un’altra, ne viene perconseguenza che gli altri due contrari residuiconcordano». Cito dalla tr. it. di M. Bonfantini, Einaudi,Torino 1993, p. 37 (il corsivo è mio). Vedi anche sotto,cap. «Iniziazione», nota 5 e cap. « I sommersi e isalvati», nota 4, dove ritorna l’elemento delle«gradazioni intermedie».

45. Eccomi È stato giustamente notato (Mengaldo,201), come uno dei fenomeni tipici del libro, l’usocostante dell’avverbio presentativo ecco, sia dacollegare ad altri enunciati sintetici presenti in SQU.

46 mi fiacco alla pioggia. È citazione dal canto diCiacco e dei golosi: «Come tu vedi, a la pioggia mifiacco» (Inf VI, 54).

47 meglio non farlo. «Francesca dice a Dante chenon c’è “nessun maggior dolore/ che ricordarsi deltempo felice/ nella miseria”», Levi così in SES (Il, 1109)rievocando Inf. V, 123. Si noti qui il passaggio allaprima persona plurale, che, nella sezione di SchIome,non per caso si configura come la persona verbaledella collettività nazionale («noi italiani»).

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INIZIAZIONE

Dopo i primi giorni di capricciositrasferimenti da blocco a blocco e daKommando a Kommando, a sera tar-da, sono stato assegnato al Block 30,e mi viene indicata una cuccetta in cuigià dorme Diena. Diena si sveglia, e,benché esausto, mi fa posto e miriceve amichevolmente.

Io non ho sonno, o per meglio direil mio sonno è mascherato da unostato di tensione e di ansia da cui nonsono ancora riuscito a liberarmi, eperciò parlo e parlo.

Ho troppe cose da chiedere. Hofame, e quando domanidistribuiranno la zuppa, come farò amangiarla senza cucchiaio? e comesi può avere un cucchiaio? e dove mimanderanno a lavorare? Diena ne saquanto me, naturalmente, e mirisponde con altre domande. Ma dasopra, da sotto, da vicino, da lontano,da tutti gli angoli della baracca ormaibuia, voci assonnate e iraconde’ migridano:

- Ruhe, Ruhe !

Capisco che mi si impone i lsilenzio, ma questa parola è per menuova, e poiché non ne conosco ilsenso e le implicazioni, la miainquietudine cresce. La confusionedelle l ingue è una componentefondamentale del modo di viveredi quaggiù; si è circondati da unap e r p e t u a B a b e l e , i n c u i t u t t iurlano ordini e minacce in linguemai prima udite, e guai a chi nonafferra a volo . Qui nessuno hatempo, nessuno ha pazienza, nessunoti dà asco l to ; no i u l t imi venut ici r aduniamo istintivamente neglian [62] golf, contro i muri, comefanno le pecore, per sentirci le spallematerialmente coperte.

Rinuncio dunque a fare domande,e in breve scivolo in un sonno ama-ro e teso. Ma non è riposo: mi sentominaccia to , insidiato , ad ogniistante sono pronto a contrarmi inuno spasimo di difesa. Sogno (2), emi pare di dormire su una strada, suun ponte, per traverso di una por-ta per cui va e viene molta gente.Ed ecco giunge, ahi quanto pres-to (3), la sveglia. L’intera baraccasi squassa dalle fondamenta, le lucisi accendono, tutti intorno a me siagitano in una repentina attivitàfrenetica: scuotono le coperte sus-citando nembi di polvere fetida, sivestono con fretta febbrile, corronofuori nel gelo dell’aria esterna vestitia mezzo, si precipitano verso le latrinee il lavatoio; molti, bestialmente,orinano correndo per risparmiaretempo, perché entro cinque minutiinizia la distribuzione del pane, delpane-Brot-Broit-chleb-pain-lechem-kenyér (4), del sacro blocchettogrigio che sembra [63] gigantescoin mano del tuo vicino, e piccolo da

La iniciación

Después de los primeros días de tras-lados caprichosos de un bloque a otro yde Kommando a Kommando, me asig-naron, ya de noche, al Block 30 y meindicaron una litera donde estaba dur-miendo Diena. Diena se despierta y,aunque muerto de cansancio, me hacesitio y me recibe amistosamente.

Yo no tengo sueño o, mejor dicho, elsueño me lo disimula el estado de ten-sión y de ansiedad de que no he podidolibrarme todavía, y por eso hablo y ha-blo.

Tengo demasiadas preguntas quehacer. Tengo hambre, y cuando mañanarepartan el potaje cómo voy a arreglár-melas para comerlo sin cuchara? ¿Ycómo se puede uno hacer una cuchara?¿Y dónde van a mandarme a trabajar?Diena sabe tanto como yo, naturalmen-te, y me contesta con otras preguntas.Pero de arriba, de abajo, de al lado, des-de lejos, desde todos los rincones delbarracón ya a oscuras, voces sonoras eiraconde (1) me gritano:

-Ruhe, Ruhe!

Entiendo que me imponen si-lencio, pero la palabra es nuevapara mí, y como no conozco susentido y sus complicaciones, miinquietud aumenta. La confusiónde las lenguas es un componentefundamental del modo de vivir aquíabajo; se está rodeado por una per-petua Babel en la que todos gritanórdenes y amenazas en lenguas quenunca se han oído, y ¡ay de quien nolas coge al vuelo! Aquí nadie tienetiempo, nadie tiene paciencia, nadiete escucha; los que hemos llegadoúltimos nos reunimos instintivamente enlos rincones, contra las paredes, ___ __ __ _ _ _ __ para sentirnos con la espal-da materialmente resguardada.

Renuncio, pues, a hacer preguntasy en breve me hundo en un sueñoamargo y tenso. Pero no es un descan-so: me siento amenazado, hostigado,a cada instante estoy a punto de con-traerme con un espasmo de defensa.Sueño y me parece que estoy durmien-do en mitad de una calle, de un puente,atravesado en una puerta por la quepasa mucha gente. Y aquí llega, ¡quérápidamente!, el despertar. El barracónse sacude desde los cimientos, las lu-ces se encienden, todos se agitan a mialrededor en una actividad frenéticarepentina: sacuden las mantas le-vantando nubes de polvo fétido,se visten con prisa febril, correnafuera al hielo del aire exterior a me-dio vestir, se precipitan a las letrinas ylos lavabos; muchos, como animales,orinan mientras corren para ganartiempo porque dentro de cinco minu-tos empieza la distribución del pan, delpan-Brot-Broit-chleb-pain-lechem-k e n y é r , d e l s a g r a d o p e d a c i t ogris que parece g igantesco enmanos de tu vecino y pequeño

INITIATION

Après quelques jours de flottement, pendantlesquels on me renvoie de Block en Block et deKommando en Kommando, un soir enfin onm’affecte au Block 30. 11 est déjà tard eton m’indique une couchette dans laquelleje retrouve Diena, déjà endormi, Diena seréveille et bien qu’épuisé me fait place etm’accueille amicalement.

Mais je n’ai pas sommeil, ou plutôt monbesoin de sommeil est momentanément neutralisépar un état de tension et d’anxiété dont je ne suispas encore parvenu à me libérer, et qui me pousseà parler et parler sans pouvoir m’arrêter.

J’ai trop de choses à demander. J’aifaim, et quand on distribuera la soupedemain, comment ferai-je pour la mangersans cuillère ? Et comment fait-on pouravoir une cuillère ? Et où est-ce qu’ilsm’enverront travailler ? Diena n’en saitnaturellement pas plus que moi, et répondà mes questions par d’autres questions.Mais voilà que d’en haut, d’en bas, de près,de loin, de tous les coins de la baraque,des voix ensommeillées et furibondes mecrient :

«Ruhe, Ruhe!»

Je comprends qu’on m’ordonne de metaire, mais comme ce mot est nouveaupour moi et que je n’en connais pas lesens ni les implications, mon inquiétudene fait que croître. Le mélange deslangues est un élément fondamental dumode de vie d’ici ; on évolue dans unesorte de Babel permanente où tout lemonde hurle des ordres et des menacesdans des langues parfaitementinconnues, et tant pis pour ceux qui nesaisissent pas au [39] vol. Ici, personnen’a le temps, personne n’a la patience,personne ne vous écoute ; nous, lesderniers arrivés, nous nous regrouponsinstinctivement dans les coins, entroupeau, pour nous sentir les épaulesmatériellement protégées.

Je renonce donc à mes questions etsombre rapidement dans un sommeilâpre et tendu qui ne me laisse en réalitéaucun moment de répit : je me sensmenacé, traqué, je suis prêt à tout instantà me raidir en un réflexe de défense. Jerêve, et je rêve que je dors sur une route,sur un pont, en travers d’une porte aubeau milieu d’un va-et-vient continuel.Mais voici que j’entends - qu’il est tôtencore ! - la cloche du réveil. La baraquetout entière s’ébranle, les lumièress’allument, une frénésie collectives’empare soudain de tous les occupants.Ils secouent les couvertures en soulevantdes nuages de poussière fét ide,s’habillent avec une hâte fébrile, seprécipitent dehors à moitié nus dans unfroid glacial, courent vers les latrines etles lavabos ; beaucoup, bestialement,urinent en courant pour gagner du temps,car dans cinq minutes c’est ladistr ibution du pain-Brot-Broit-chleb-pane-lechemkenyér, dusacro-saint petit cube gris, qui sembleénorme dans la main du voisin, et petit àpleurer dans la vôtre. C’est une

INIZIAZIONE

1 iraconde. Memoria dantesca del quinto cerchio. Siricordi che questo capitolo è stato interamente scrittoper l’ed. einaudiana del 1958: sul piano strutturale,questo capitolo assolve allo stesso compitopropedeutico che, in Memorie, assolvono i capitoli«Prime impressioni».

2 Sogno. È il primo dei sogni di SQU; la porta, lasoglia «per cui va e viene molta gente» fa da solitosfondo. I binari del treno anticipano il sogno del cap.«Le nostre notti».

3 ahi quanto presto. È stata giustamente osservata(Mengaldo, 200) la forte presenza, «in seguito del tuttoinconsueta in Levi», di frasi esclamative introdotte daah, oh: un esempio di forte espressività, « se nonproprio di espressionismo», in voluto contrasto con itradizionali «referti nudi, essenziali», privi di«ridondanza o aloni».

4 kenyér. Deve il suo titolo a questo passo uno studiomolto interessante sul plurilinguismo di Levi: G. PBiasin, Our Daily Bread-Pane-Brot-Broid-Chleb-Pain-Lechem-Kenyér, in P. Levi as Witness ed. by P.Frassica, Casalini libri, Firenze 1990, in particolarecfr. pp. l-2 (il saggio è stato poi raccolto nel volume Isapori della modernità, il Mulino, Bologna 1991, p.183). Biasin collega giustamente questo passo a unparticolare luogo del Gargantua: l’episodio di Panurge,«che entra in scena chiedendo pane in tutte le lingueviventi» (così scrive lo stesso Levi nel saggio di AM,FranÇois Rabelais, II, 646). Rabelais è il maestrosegreto per tutto ciò che concerne il tema della fame,delle feci e delle orine. Se si va a leggere piùattentamente la fonte (Libro II, cap. IX, p. 212 dellaversione di M. Bonfantini cit.) l’ingresso in scena diPanurge è in verità un episodio assai più intricato.Panurge si presenta a Pantagruele parlando in moltelingue diverse (tedesco, scozzese, italiano, basco,olandese), alcune fra l’altro di sua specifica invenzione(e questo spiega, nel cap. precedente di SQU, la frasedi Levi: «I quattro parlano una lingua che non sembradi questo mondo, certo non è tedesco, io un poco iltedesco lo capisco»). I discorsi di Panurge sonosconclusionati, parlano genericamente di fame, nondi pane: non è dunque senza significato che il solodiscorso dove si parla esplicitamente di paneadoperando uno dei lemmi messi in elenco qui daLevi è il discorso di Panurge in ebraico (lechem), ildecimo. Oltre che per la questione del pluringuismo,e per il tema della fame, Rabelais deve essere statoun modello di struttura («Ci è vicino come modello...per il suo modo di scrivere, così alieno da tipi eregole... seguendo il filo della fantasia così come sisnoda per spontanea esigenza...» II, 647: la stessa«spontaneità» che Levi ripeté più volte essere stataall’origine di SQU). Vedi anche sotto, cap. «Una buonagiornata», nota 9 e cap. «Il canto di Ulisse», nota 25.

X

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piangere in mano tua . È unaallucinazione quotidiana, a cui sifinisce col fare l’abitudine: ma neiprimi tempi è così irresistibile chemolti fra noi, dopo lungo discuterea coppie sulla propria palese ecos tante sfortuna , e sfacciatafortuna altrui (5), si scambianoinfine le razioni, al che l’illusionesi ripristina invertita lasciando tut-ti scontenti e frustrati.

Il pane è anche la nostra solamoneta : ne i p o c h i m i n u t i c h eintercorrono fra la distribuzione e laconsumazione, il Block risuona dirichiami, di liti e di fughe. Sono icredi tor i d i ier i che pretendonoil pagamento, nei brevi istanti in cuiil debitore è solvibile. Dopo di che,subentra una relativa quiete, e moltine approfittano per recarsinuovamente alle latrine a fumaremezza sigaretta, o al lavatoio perlavarsi veramente.

Il lavatoio è un locale poco invi-tante. È male illuminato, pieno dicorrenti d’aria, e il pavimento dimattoni è coperto da uno strato difanghigl ia ; l ’acqua non èpota[64]bile, ha un odore disgustosoe spesso manca pe r mol t e o re.Le pareti sono decorate da curiosiaffreschi didascalici: vi si vede adesempio lo Häftling buono, effigiatonudo fino alla cintola, in atto diinsaponarsi diligentemente il cranioben tosato e roseo, e lo Häftlingcatt ivo , dal naso for tementesemitico e dal colorito verdastro, ilquale, tutto infagottato negli abitiv is tosamente macchiat i , e colberretto in testa, immerge cautamen-te un dito nell’acqua del lavandino.Sotto al primo sta scritto: «So bistdu rein» (così sei pulito), e sotto alsecondo: «So gehst du ein» (così vaiin rovina); e più in basso, in dubbiofrancese ma in caratteri gotici: «Lapropreté, c’est la sante».

Sulla parete opposta campeggia unenorme pidocchio bianco rosso e nero,con la scritta: «Eine Laus, dein Tod»(un pidocchio è la tua morte), e ildistico ispirato:

Nach dem Abort, vor dem EssenHände waschen, nicht vergessen

(dopo la latrina, prima di mangiare,lavati le mani, non dimenticare).

Per mol te se t t imane, hoconsiderato questi ammonimentiall’igiene come puri tratti di spiritoteutonico, nello stile del dialogo re-lativo al cinto erniario con cuieravamo stat i accol t i a l nostroingresso in Lager. Ma ho poi capitoche i loro ignot i autor i , forseinconsciamente, non erano lontanida alcune important i veri tà . Inquesto luogo, lavarsi tutti i giorninell’acqua torbida del lavandinoimmondo è praticamente inutile aifini della pulizia e della salute; è

hasta echarse a llorar en las tuyas. Es unaalucinación cotidiana a la que uno ter-mina por acostumbrarse: pero en los pri-meros tiempos es tan irresistible quemuchos de nosotros, luego de discutirpor parejas sobre la propia evidente yconstante mala suerte y la escandalosabuena suerte del otro, acabamos por intercambiarnuestras raciones, con lo que la ilusiónse reproduce de manera inversa dejando atodos contentos y frustrados.

El pan es también nuestra únicamoneda: entre los pocos minutos quetranscurren entre su distribución y suconsumición, el Block resuena conreclamaciones, peleas y fugas. Sonlos acreedores del día anterior quequieren ser pagados en los breves ins-tantes en que el deudor es solvente.Después de lo cual se instala una re-lativa calma que muchos aprovechanpara volver a las letrinas a fumarmedio cigarrillo, o al lavabo para la-varse de verdad.

El lavabo es un sitio poco atrac-tivo. Está mal iluminado, lleno decorr ientes de ai re , y e l piso deladrillos está cubierto por unacapa d e l o d o ; e l a g u a n oe s p o t a b l e , h u e l e m a l ymuchas veces falta durante mucho tiempo.Las paredes están decoradas porcuriosos frescos didascálicos: porejemplo se ve al Häftling bueno, re-presentado desnudo hasta la cintu-ra, en acto de enjabonarse el cráneosonrosado y rapado, y al Häftlingmalo , de nariz acusadamentes e m í t i c a y c o l o r i d o v e r d o s o ,q u e , e n f u n d a d o e n s u r o p al l e n a de manchas y con el gorrop u e s t o , m e t e c a u t e l o s a m e n t eun dedo en e l agua de l l avabo .Debajo del primero está escrito: So bistdu rein (así te quedarás limpio), y debajodel segundo: So gehst du ein (así te bus-cas la ruina); y más abajo, en un francésdudoso pero en caracteres góticos: Lapropreté, c’est la santé.

En la red opuesta campea unenorme piojo blanco, rojo y ne-gro, con la frase: Eine Laus, deinTod (un piojo es tu muerte), y elinspirado dístico:

Nach dem Abort, vor dem EssenHände waschen, nicht vergessen

(después de la letrina, antes de co-mer, lávate las manos, no lo olvides).

Durante semanas he consideradoestas amonestaciones sobre la higie-ne como puros rasgos de humorteutónico, en el estilo del diálogosobre el cinturón herniario con quese nos había recibido a nuestro ingresoen el Lager. Pero después he comprendi-do que sus desconocidos autores, puedeque subconscientemente, no estabanlejos de algunas verdades fundamen-tales. En este lugar, lavarse todos losdías en el agua turbia del inmundolavabo es prácticamente inútil a fi-n e s d e l i m p i e z a y d e s a l u d ;

hallucination quotidienne à laquelle onfinit par s’habituer, mais dans lespremiers temps elle est si irrésistible quebeaucoup d’entre nous, après de longspalabres à deux sur la malchancemanifeste et constante de l’un et lachance insolente de l’autre, froissent paréchanger leurs rat ions, pour voirl'illusion se recréer aussitôt en sensinverse, nous laissant tous frustrés etmécontents.

Le pain est également notre seulemonnaie d’échange durant les quelquesminutes qui s’écoulent entre ladistribution et la consommation, le Blockretentit d’appels, de disputes et depoursuites. Ce sont les créanciers d’hierqui réclament leur dû dans les courtsinstants où le débiteur est solvable.Après quoi un calme relatif s’établit, etbeaucoup en profitent pour retourner auxlatrines fumer une moitié de cigarette ouaux lavabos pour se laver un peu plussérieusement.

L e s l a v a b o s s o n t u n l i e u p e uaccueillant : une salle mai éclairée etremplie de courants d’air, avec un solde briques recouvert d’une couche deboue ; l’eau n’est pas [40] potable,elle a une odeur écoeurante et restesouvent coupée pendant des heures.Les murs sont décorés de curieusesfresques édifiantes : on y voit parexemple le bon Häftling, représentétorse nu en train de savonner avecenthousiasme un crâne rosé et bient o n d u , t a n d i s q u e l e m a u v a i sHäftling, a ff l igé d ’un nez c rochuf o r t e m e n t a c c u s é e t d ’ u n t e i n tverdâtre , engoncé dans des habi tstout tachés, trempe un doigt prudentdans l’eau du lavabo. Sous le premieron lit : «So bist du rein» (comme ça,tu es propre), sous le second : «Sogeshst du ein» (comme ça, tu cours àt a p e r t e ) ; e t p l u s b a s , d a n s u nf r a n ç a i s a p p r o x i m a t i f m a i s e ncaractères gothiques : «La propreté,c’est la santé.»

Sur l e mur d ’en f ace t rône unénorme pou, blanc, rouge et noir, ornéde l 'inscription : «Eine Laus, deineTod» (un pou, c’est ta mort) et suivide ces vers inspirés :

Nach dem Abort, vor dem EssenHânde waschen, nicht vergessen

(Après les latrines, avant de manger,Lave-toi les mains, ne l'oublie jamais.)

Pendant des semaines, j’ai considéréces incitations à l’hygiène comme desimples traits d’esprit typiquementgermaniques, du même goût que laplaisanterie sur le bandage herniaire quinous avait accueillis à notre entrée auLager. Mais j’ai compris ensuite queleurs auteurs anonymes avaienteff leuré , sans doute à leur insu,quelques vérités importantes. Ici, selaver tous les jours dans l’eau troubled’un lavabo immonde est une- opérationpratiquement inutile du point de vue del 'hygiène e t de la santé , mais

5 sfacciata fortuna altrui. Vedi anche sopra, cap. «Sulfondo», nota 44.

4:14

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invece important iss imo comesintomo di residua vitalità, e neces-sar io come s t rumento disopravvivenza morale.

Devo confessar lo : dopo unasola se t t imana di pr ig ionia , inm e l ’ i s t i n t o d e l l a p u l i z i a èsparito . Mi aggiro ciondolandoper il lavatoio, ed ecco Steinlauf,i l m i o a m i c o [ 6 5 ] q u a s icinquantenne, a torso nudo, ches i s t ro f ina co l lo e spa l l e conscarso esito (non ha sapone) macon estrema energia. Steinlauf mivede e mi saluta, e senza ambagimi domanda severamente perchénon mi lavo. Perché dovrei lavarmi?starei forse meglio di quanto sto?piacerei di più a qualcuno? vivrei ungiorno, un’ora di più? Vivrei anzi dimeno, perché lavarsi è un lavoro, unospreco di energ ia e d i ca lore .Non sa Steinlauf che dopo mezz’oraai sacchi di carbone ogni differenzafra lui e me sarà scomparsa? Piùci penso, e più mi pare che lavarsila faccia nelle nostre condizionis i a u n a f a c c e n d a i n s u l s a ,addiri t tura frivola: un’abitudinem e c c a n i c a , o p e g g i o , u n alugubre r ipe t i z ione d i un r i t oest into . Morremo tutti, stiamo permorire: se mi avanzano dieci minutifra la sveglia e il lavoro, vogliodedicarli ad altro, a chiudermi in mestesso, a tirare le somme, o magari aguardare il cielo e a pensare che lovedo forse per l’ultima volta; oanche solo a lasciarmi vivere, a concedermiil lusso di un minuscolo ozio.

Ma Steinlauf (6) mi dà sulla voce.Ha terminato di lavarsi, ora si staasciugando con la giacca d i t e l ac h e p r i m a t e n e v a a r ro t o l a t af r a l e g i n o c c h i a e c h e p o iin f i l e rà , e senza in te r romperel’operazione mi somministra unalezione in piena regola.

Ho scordato ormai, e me neduole (7), le sue parole diritte echiare, le parole del già sergenteSte in lauf de l l ’ese rc i to aus t ro-ungarico, croce di ferro della gue-rra ‘14-18. Me ne duole, perchédovrò t r adu r re i l suo i t a l i anoincerto e il suo discorso piano dibuon soldato nel mio linguaggio diuomo incredulo. Ma questo ne erail senso, non dimenticato allora népo i : che appun to pe rché i lLa[66]ger è una gran macchina perridurci a bestie, noi bestie nondobbiamo diventare; che anche inquesto luogo si può sopravvivere, eperciò si deve voler sopravvivere,per raccontare , per por taretestimonianza (8); e che per vivere èimportante sforzarci di salvarealmeno lo scheletro, l’impalcatura,la forma della civiltà. Che siamoschiavi, privi di ogni diritto, espostia ogni offesa, votati a morte quasicer ta , ma che una facol tà ci èrimasta, e dobbiamo difenderla conogni vigore perché è l’ultima: la

pero es importantísimo como sín-toma de un resto de vitalidad, ynecesario como instrumento desupervivencia moral.

Tengo que confesarlo: despuésde una única semana en prisión notoque el instinto de la limpieza hadesaparecido en mí. Voy dando vuel-tas bamboleándome por los lavabosy aquí está Steinlauf, mi amigo decasi cincuenta años, a torso desnudo,restregándose el cuello y la espaldacon escaso fruto (no tiene jabón) perocon extrema energía. Steinlauf me vey me saluda, y sin ambages me pre-gunta con severidad por qué no melavo. ¿Por qué voy a lavarme? ¿Voya estar mejor de lo que estoy? ¿Voy agustarle más a alguien? ¿Voy a vivirun día, una hora más? Incluso vivirémenos, porque lavarse es un trabajo, undesperdicio de energía y calor. ¿No sabeSteinlauf que después de media hora cargan-do sacos de carbón habrá desaparecido cual-quier diferencia entre él y yo? Cuantomás lo pienso más me parece quelavarse la cara en nuestra si tua-ción es un acto insulso, y hasta_________ frívolo: una costumbrem e c á n i c a , o p e o r , u n al ú g u b r e r e p e t i c i ó n d e u n r i t oextinguido. Vamos a morir todos, es-tamos a punto de morir: si me sobrandiez minutos entre diana y el trabajo quierodedicarlos a otra cosa, a encerrarme enmí mismo, a echar cuentas o tal veza mirar el reloj y a pensar que pue-de que lo esté viendo por última vez;o también a dejarme vivir, a darme ellujo de un ocio minúsculo.

Pero Steinlauf me hace callar.Ha terminado de lavarse , ahorase e stá secando con la chaquetade tela que antes tenía enroscadaentre las piernas y que luego vaa ponerse, y s in interrumpir laoperación me da una lección entoda regla .

He olvidado hoy, y lo siento, suspalabras directas y claras, las pala-bras de l que fue e l sa rgen toSteinlauf del Ejército austro-húnga-ro, cruz de hierro en la guerra de1914-1918. Lo siento porque tendréque traducir su italiano inseguro ysu razonamiento sencillo de buensoldado a mi lenguaje de incrédu-lo. Pero éste era el sentido, que nohe olvidado después ni olvidé en-tonces: que precisamente porque elLager es una gran máquina para con-vertirnos en animales, nosotros no de-bemos convertirnos en animales; que aunen este sitio se puede sobrevivir, ypor ello se debe querer sobrevivir,para contar lo , para dar tes t imo-nio; y que para vivir es impor-t an t e e s fo rza r se po r s a lva r a lmenos el esqueleto, la armazón,la forma de la civilización. Que so-mos esclavos, sin ningún derecho, ex-puestos a cualquier ataque, abocados auna muerte segura, pero que nos h aquedado una facultad y debemos defenderlacon todo nuestro vigor porque es la última:

extrêmement importante commesymptôme d’un reste de vitalité, etnécessaire comme instrument de surviemorale.

Je dois l’avouer : au bout d’une semainede captivité, le sens de la propreté m’acomplètement abandonné. Me voilàtraînant les pieds en direction des robinets,lorsque je tombe sur l’ami Steinlauf, torsenu, occupé à frotter son cou et ses épaulasde quinquagénaire sans grand résultat (iln’a pas de savon) mais avec une extrêmeénergie. Steinlauf m’aperçoit, me ditbonjour et de but en blanc me demandesévèrement pourquoi je ne me lave pas. Etpourquoi [41] devrais-je me laver? Est-ceque par hasard je m’en trouverais mieux?Est-ce que je plairais davantage àquelqu’un ? Est-ce que je vivrais un jour,une heure de plus? Mais pas du tout, jevivrais moins longtemps parce que se laverreprésente un effort, une dépense inutilede chaleur et d’énergie. Est-ce que parhasard Steinlauf aurait oublié qu’au boutd’une demi-heure passée à décharger dessacs de charbon, il n’y aura plus aucunedifférence entre lui et moi ? Plus j’y penseet plus je me dis que se laver la figure dansdes conditions pareilles est une activitéabsurde, sinon frivole : une habitudemachinale ou, pis encore, la lugubrerépétition d’un rite révolu. Nous mourronstous, nous allons mourir bientôt : s’il mereste dix minutes entre le lever et le travail,j’ai mieux à faire, je veux rentrer en moi-même, faire le point, ou regarder le ciel etme dire que je le vois peut-être pour ladernière fois ; ou même, simplement, melaisser vivre, m’accorder le luxe d’unminuscule moment de loisir.

Mais Ste in lauf me rabroue . Satoilette terminée, le voilà maintenanten train de s’essuyer avec la veste detoile qu’il tenait jusque-là roulée enb o u l e e n t r e s e s g e n o u x e t q u ’ i lenfilera ensuite, et sans interromprel ’ o p é r a t i o n i l e n t r e p r e n d d e m edonner une leçon en règle.

Je ne me souviens plus aujourd’hui,et je le regrette, des mots clairs etdirects de Steinlauf, l’ex-sergent del’armée austro-hongroise, croix de ferde la guerre de 14-18. Je le regrette,parce qu’il me faudra traduire sonitalien rudimentaire et son discours siclair de brave soldat dans mon langaged’homme incrédule. Mais le sens deses paroles, je l’ai retenu pour toujours: c’est justement, disait-il, parce quele Lager est une monstrueuse machineà fabriquer des bêtes, que nous nedevons pas devenir des bêtes ; puisquemême ici il est possible de survivre,nous devons vouloir survivre, pourraconter, pour témoigner ; e t pourvivre, il est important de sauver aumoins l ’ossa ture , la charpente , laforme de la civilisation. Nous sommesdes esclaves, certes, privés de toutd ro i t , en bu t t e à tou tes l e shumiliations, voués à une mort presquecertaine, mais il nous reste encore uneressource et nous devons la défendreavec acharnement parce que c’est ladernière : refuser notre consentement.

6 Ma Steinlauf. La lezione di Steinlaut inizia con ilconsueto uso della congiunzione avversativa.

7 Me ne duole. Uno dei tanti arcaismi di SQU, pergiunta iterato con l’aggiunta di un nesso causale («Mene duole, perché...»).

8 per portare testimonianza. Il ricordo come bisognoe come obbligo. L’esortazione a meditare e ricordaredella poesia in epigrafe è qui rielaborata: non è solo«un omaggio alle vittime, ma la base per prevenireuna possibile ripetizione dell’orrore» (Segre, 57).

addirittura incluso, indeed

X

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facoltà di negare il nostro consen-so. Dobbiamo quindi, certamente,lavarci la faccia senza sapone,nell’acqua sporca, e asciugarcinella giacca. Dobbiamo dare il neroa l le sca rpe , non perché cos ìprescrive il regolamento, ma perd ign i tà e per p ropr ie tà (9 ) .Dobbiamo camminare di[67]ritti,senza strascicare gli zoccoli, nongià in omaggio a l la d isc ip l inaprussiana, ma per restare vivi, pernon cominciare a morire.

Queste cose mi disse Steinlauf,uomo di volontà buona: strane coseal mio orecchio dissueto, intese eaccettate solo in parte, e mitigatein una più facile, duttile e blandadottrina, quella che da secoli sirespira al di qua del le Alpi , esecondo la quale, fra l’altro nonc’è maggior vanità che sforzarsi diinghiottire interi i sistemi moralielaborati da altri, sotto altro cielo.No , l a saggezza e l a v i r t ù d iSteinlauf, buone certamente perlui, a me non bastano. Di fronte aquesto complicato mondo infero,le mie idee sono confuse; saràproprio necessario elaborare unsistema e praticarlo? o non sarà piùsalutare prendere coscienza di nonavere sistema? (10) [68][69]

KA-BE

I giorni si somigliano tutti, enon è facile contarli. Da non soquanti giorni facciamo la spola ,a coppie, dalla ferrovia al magazzino:un centinaio di metri di suolo indisgelo. Avanti sotto il carico, indietrocolle braccia pendenti lungo i fianchi,senza parlare.

I n t o r n o , t u t t o c i è n e m i c o .Sopra di noi, si rincorrono le nuvolemaligne (1), per separarci dal sole; daogni parte ci stringe lo squallore delferro in travaglio. I suoi confini nonli abbiamo mai visti, ma sentiamo,tutto intorno, la presenza cattiva delfilo spinato che ci segrega dal mon-do. E sulle impalcature, sui treniin manovra, nel le s trade, negli

la facultad de negar nuestro con-sentimiento. Debemos, por consi-guiente, lavarnos la cara sin jabón,en el agua sucia, y secarnos con lachaqueta. Debe m o s d a r b e t ú n al o s z a p a t o s n o p o r q u e l od i g a e l r e g l a m e n t o s i n op o r d i g n i d a d y p o r l i m p i e -z a . D e b e m o s a n d a r d e r e c h o s ,s i n a r r a s t r a r l o s z u e c o s , n oy a e n a c a tamiento de la discipli-na prusiana sino para seguir vivos,para no empezar a morir.

Estas cosas me dijo Steinlauf, hom-bre de buena voluntad: cosas extrañaspara mi oído desacostumbrado, enten-didas y aceptadas sólo en parte, y mi-tigadas por una doctrina más fácil, dú-ctil y blanda, la que hace siglos quese respira más acá de los Alpes y se-gún la cual, entre otras cosas, no hayvanidad mayor que esforzarse entragarse enteros los sistemas moraleselaborados por los demás, bajo otros cielos.No, la prudencia y la virtud deSteinlauf, ciertamente buenas paraél, no me bastan. Frente a estecomplicado mundo inferior m i si d e a s e s t á n c o n f u s a s : ¿ s e r áre almente necesario establecer unsistema y practicarlo? ¿No serámás saludable tomar concienciade no tener sistema?

Ka-be

Todos los días se parecen y no esfácil contarlos. Hace no sé cuántosdías que vamos como un péndulo,en parejas, de la estación al almacén:un centenar de metros de suelo endeshielo. Adelante bajo la carga, hacia atráscon los brazos colgando a lo largo del cuerpo,sin hablar.

A nuestro alrededor todo nos es enemigo.Encima de nosotros se agrupan las nu-bes malignas, para separarnos del sol; portodas partes nos oprime la amenaza delas alambradas _____. Sus confines nolos hemos visto nunca pero sentimos,todo alrededor, la presencia maléfica delhilo erizado que nos segrega del mun-do... Y en los andamios, en los trenesen maniobra, en las carreteras, en las

Auss i es t -ce pour nous un devoi renvers nous-mêmes que de nous laverle visage sans savon, dans [42] de l’eausale, et de nous essuyer avec notreveste. Un devoir, de cirer nos souliers,non certes parce que c’est écrit dansle règlement, mais par dignité et parpropriété. Un devoir enfin de noustenir droits et de ne pas traîner nossabots, non pas pour rendre hommageà la discipline prussienne, mais pourrester vivants, pour ne pas commencerà mourir.

Tel fut le discours de Steinlauf, hommede bonne volonté : discours accueilli avecune sorte d’étonnement par des oreillesdéshabituées, discours compris et acceptéen partie seulement, et adouci par unedoctrine plus abordable, plus souple et plusmodérée, celle-là même qui se transmetdepuis des siècles en deçà des Alpes, et selonlaquelle entre autres, il n’est pas plus grandevanité que de prétendre absorber tels quelsles grands systèmes de morale élaborés pard’autres peuples sous d’autres cieux. Non,la sagesse et la vertu de Steinlauf, bonnespour lui sans aucun doute, ne me suffisentpas. Face à l'inextricable dédale de ce mondeinfernal, mes idées sont confuses : est ilvraiment nécessaire d’élaborer un systèmeet de l'appliquer? N’est-il pas plus salutairede prendre conscience qu’on n’a pas desystème?

4. K.B.

LES jours se ressemblent tous et il n’estpas facile de les compter. J’ai oublié depuiscombien de jours nous faisons la navette,deux par deux, entre la voie ferrée etl'entrepôt : une centaine de mètres deterrain en dégel, à l'aller écrasés sous lepoids de la charge, au retour les brasballants, sans parler.

Autour de nous, tout est hostile. Surnos têtes, les nuages mauvais défilent sansinterruption pour nous dérober le soleil.De toutes parts, l’étreinte sinistre du feren traction. Nous n’avons jamais vu oùils finissent, mais nous sentons laprésence maligne des barbelés qui noustiennent séparés du monde. Et sur leséchafaudages, sur les trains enmanoeuvre, sur les routes, dans les

9 dignità e per proprietà. E la dignità dell’umanesimoclassico, dantesco, dove non manca un’ecodostoevskiana: «Ogni uomo, chiunque egli sia e perquanto avvilito, purtuttavia, anche se istintivamente,pretende che si rispetti la sua dignità di uomo»(Memorie, 141). Sull’importanza del concetto di«dignità» nella letteratura con centrazionaria non sidimentichino le belle pagine di 1Todorov, Di fronteall’estremo. Quale etica per il secolo dei gulag e deicampi di sterminio, Garzanti, Milano 1992, pp. 61 ss.,che lega SQU a una vasta serie di altre memorie.Rimanendo nell’ambito dell’opera leviana potrà esserecurioso notare come una frase praticamente identicaa questa verrà usata in SES per definire il caratterepositivo di Lorenzo, che ha conservato la propriadignità facendo bene il lavoro al quale era statocostretto in Germania: «Quando lo misero a tirar sumuri di protezione contro le bombe, li faceva diritti,solidi, con mattoni bene intrecciati e con tutta la calcinache ci voleva; non per ossequio agli ordini, ma perdignità professionale» (II, 1087). La fonte potrebbeessere il ricordo liceale dell’umanesimo fiorentino, ladignitas hominis di Pico della Mirandola, che, in undiverso contesto, di ricerca storiografia, neldopoguerra, verrà restaurato con acribia da EugenioGarin e dai suoi libri sull’umanesimo italiano. La fonteinconscia potrebbe essere l’episodio biblico narratoin Giudici 7, 5 in cui «il condottiero Gedeone sceglie imigliori fra i suoi guerrieri osservando il modo in cui sicomportano nel bere al fiume: scarta tutti quelli chelambisconosl’acqua “come fa il cane” o ches’inginocchiano, ed accetta solo quelli che bevono inpiedi, recando la mano alla bocca» (cito dallo stessoLevi, che così ne scrisse in SES, II, 1080-1081; suquesto punto sono ritornato in un articolo, La sceltadi Gedeone: appunti su P. Levi e l’ebraismo, in«Journal of the Institute of Romance Studies», 4, 1996,pp. 187-198, che ha suscitato le giuste osservazionicritiche di S. Calvo, Una piccola luce. Articoli,interviste, tentativi di riflessione, Locarno, ed. fuoricommercio, 2000, pp. 77-78). Quanto al vocabolo«proprietà» associato al più accreditato «dignità», cisembra si possa dire che esso dia significato espessore alla squallida iscrizione letta nella latrina eriportata all’inizio del capitolo: «La propreté, c’est lasanté».

10 non avere sistema? Risposta mediterranea,«latina» al «sistema di pensiero» teutonico, temuto ebiasimato nella Prefazione (nota 5). Levi è molto piùgeneroso di quanto non si creda nei confronti dell’assaivituperato «mito del bravo italiano». 1 tempi in cuiscriveva SQU non sono paragonabili ai nostri enemmeno a quelli in cui nacque SES. Italianità egermanesimo in SQU sono dualità fra lorocontrapposte, anzi l’una contro l’altra armata: Levi èun appassionato difensore dell’ideologia italiana, delsuo «essere italiano», portatore di «una blandadottrina» capace di annullare i più rigidi sistemi dipensiero. Per lui il «Bravo Italiano», non era un mito:era Lorenzo. Di qui il risentimento, nel vedere tantodispresso contro l’Italyener nell’episodio di Schmulek,cap. «Ka-Be», nota 22, e in particolare, nello stessocap. (nota 15) contro gli ebrei italiani, detti con scherno«zwei linke Hände» (due mani sinistre). Le idee diLevi sul «carattere dell’Italiano» sono difficili dadistricare e interpretare globalmente, anche perchémutano con il trascorrere dei decenni. Non si devecadere nell’anacronismo nel giudicare frasi comequesta con il senno del poi. Parlando di Manzoni, chedi queste idee è probabile sia stato l’ispiratore, moltianni più tardi Levi parafraserà la «blanda dottrina» diSQU; ma ne verrà fuori una radiografia, assai menogenerosa nei confronti delle consuetudini che «sirespirano al di qua delle Alpi». Il genio psicologico diManzoni consiste nell’aver saputo fotografare «quelviluppo di pietà, tolleranza e cinismo che è tipicamenteitaliano» (II, 702). Il cinismo, tra il 1947 e il 1958, manca.Non dissimile l’elogio dei greci di Salonicco, vedi sotto,cap. «Al di qua del bene e del male», nota 5.

KA-BE

1 nuvole maligne... il paesaggio in Levi è dominatodalle nuvole, prima sanguigne (vedi sopra, cap. «Sulfondo», nota 28) ora «maligne» come «’’aere» di Inf.V, 86.

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in travaglio en tormento

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s c a v i , n eg l i u ff i c i , uomin i euomin i , sch iav i e pad ron i , ipadroni schiavi ess i s tess i ; l apaura muove gli uni e l’odio glialtri, ogni altra forza tace. Tutti cisono nemici o rivali (2). [70]

No, in verità, in questo miocompagno di oggi, aggiogato oggi conme sotto lo stesso carico, non sentoun nemico né un rivale.

E Null Achtzehn. Non si chiamaaltrimenti che così, Zero Diciotto, leultime tre cifre del suo numero dimatricola: come se ognuno si fossereso conto che solo un uomo è degnodi avere un nome, e che Nul lAchtzehn non è più un uomo. Credoche lui stesso abbia dimenticato ilsuo nome, certo si comporta comese così fosse. Quando parla, quandoguarda, dà l’impressione di esserevuoto interiormente, nulla più che uninvolucro, come certe spoglie diinsetti che si trovano in riva aglistagni, attaccate con un filo ai sassi,e il vento le scuote (3). [71]

Null Achtzehn è molto giovane, ilche costituisce un pericolo grave. Nonsolo perché i ragazzi sopportanopeggio degli adulti le fatiche e ildigiuno, ma soprattutto perché qui, persopravvivere, occorre un lungoallenamento alla lotta di ciascunocontro tutti (4), che i giovani raramenteposseggono. Null Achtzehn non èneppure [72] particolarmente indebolito,ma tutti rifuggono dal lavorare con lui.Tutto gli è a tal segno indifferente cheno n s i c u r a p i ù d i e v i t a r el a f a t i c a e l e percosse e d icercare il cibo. Eseguisce tutti gliordini che riceve, ed è prevedibileche, quando lo manderanno allamorte, ci andrà con questa stessatotale indifferenza (5).

Non possiede la rudimentaleastuzia dei cavalli da traino, chesmettono di tirare un po’ prima digiungere all’esaurimento: ma tira oporta o spinge finché le forze glielopermettono, poi cede di schianto,senza una parola di avvertimento,senza sollevare dal suolo gli occhitristi e opachi. Mi ricorda i cani dasl itta dei l ibri di London , chefaticano f i n o a l l ’ u l t i m o r e s p i r oe muoiono sulla pista (6). [73]

Ora, poiché noi tutti cerchiamoinvece con ogni mezzo di sottrarci allafatica, Null Achtzehn è quello chelavora più di tutti. Per questo, e perchéè un compagno pericoloso, nessunovuol lavorare con lui; e siccomed’altronde nessuno vuol lavorare conme, perché sono debole e maldestro,così spesso accade che ci troviamoaccoppiati.

Mentre, a mani vuote, ancorauna volta torniamo strascicando ipiedi dal magazzino, una locomotivafischia breve e ci taglia la strada.Contenti della interruzione forzata,

excavaciones, en las oficinas, hombresy más hombres, esclavos y amos, yamos que son esclavos de ellos mismos;el miedo mueve a uno y el odio a losotros, toda otra fuerza calla. Todos sonaquí enemigos o rivales.

No, l a ve rdad es que en micompañero de hoy, bajo el yugode mi misma carga , no siento aun enemigo ni a un rival .

Es Null Achtzehn. No, se llama deotra manera, Cero Diez y Ocho, las úl-timas tres cifras de su número de regis-tro: como si todos se hubieran dadocuenta de que sólo un hombre es dignode tener un nombre, y de que NullAchtzehn no es ya un hombre. Creo queél mismo habrá olvidado su nombre, laverdad es que se comporta como si asífuera. Cuando habla, cuando mira,da la impresión de estar interior-mente vacío, de no ser más que unenvoltorio, como esos despojos deinsectos que se encuentran en la orilla de lospantanos, pegados por un hilo a un guijarro,mientras el viento los sacude.

Null Achtzehn es muy joven, loque constituye un peligro grave. Nosólo porque los muchachos sopor-tan peor que los adultos las fatigasy el ayuno, sino porque aquí, parasobrevivir, se necesita sobre todoun largo adiestramiento en la luchade uno contra todos que los jóvenes ra-ramente tienen. Null Achtzehn no estáni siquiera especialmente debilitadopero todos evitan trabajar con él.Todo le es indiferente hasta tal pun-to que ha dejado de preocuparse porevitar el cansancio y los golpes nipor buscar comida. Cumple todaslas órdenes que recibe y es de pre-ver que, cuando lo envíen a la muer-te, vaya con esta misma indiferen-cia total.

No tiene la astucia elemental delos caballos de remolque , que de-j an de t i r a r un p o c o antes dellegar al agotamiento : sino que tirao lleva o empuja hasta que las fuerzasse lo permiten, luego cede de plano,sin una palabra de advertencia, sin le-vantar del suelo sus ojos tristes yopacos. Me recuerda a los perros delos trineos en los libros de London,que se fatigan hasta el último alientoy mueren en la pista.

Así, como todos nosotros busca-mos por cualquier medio sustraernosal cansancio, Null Achtzehn es elque trabaja más de todos. Por eso, yporque es un compañero peligroso,nadie quiere trabajar con él; y comopor otra parte nadie quiere trabajar con-migo, porque soy débil y desmañado,sucede con frecuencia que nos en-contramos emparejados.

Mientras con las manos vacías vol-vemos una vez más arrastrando lospies desde el almacén, una locomoto-ra silba brevemente y nos corta el paso.Contentos con la interrupción forzosa,

tranchées, dans les bureaux, des hommeset des hommes, des esclaves et des maîtres,et les maîtres eux-mêmes esclaves ; la peurgouverne les uns, la haine les autres ; toutautre sentiment a disparu. Chacun est àchacun un ennemi ou un rival.

Non, pourtant : dans ce compagnond’aujourd’hui, attelé avec moi sous lemême fardeau, il m’est impossible de voirun ennemi ou un rival.

C’est Null Achtzehn. On ne luiconnaît pas d’autre nom. Zéro dix-huit,les t ro is derniers chi ff res de sonmatricule : comme si chacun s’étaitrendu compte que seul un homme estdigne de porter un nom, et que NullAchtzehn n’est plus un homme. Je croisbien que lui-même a oublié son nom,tout dans son comportement porterait àle croire. Sa voix, son regard donnentl ' impress ion d’un grand vide [44]intérieur, comme s’il n’était plus qu’unesimple enveloppe, semblable à cesdépouilles d’insectes qu’on trouve aubord des étangs, rattachées aux pierrespar un fil, et que le vent agite.

Null Achtzehn est très jeune, ce quiconsti tue un grave danger. Nonseulement parce que les adolescentssupportent moins bien que les adultes lesfatigues et les privations, mais surtoutparce que, ici, pour survivre, il faut avoiraccumulé une longue expérience de lalutte de chacun contre tous, quegénéralement les jeunes n’ont pas. Etmême si Null Achtzehn n’est pasparticulièrement éprouvé physiquement,personne ne veut travailler avec lui. Cartout lui est à ce point indifférent qu’ilne se soucie même plus d’éviter lafatigue et les coups, ni de chercher dequoi manger. Il exécute tous les ordresqu’on lui donne, et il est fort probableque lorsqu’on l’enverra à la mort, il iraavec la même indifférence.

Il lui manque l’astuce élémentairedes chevaux de trait, qui cessent det i r e r u n p e u a v a n t d ’ a t t e i n d r el ’épu isement : i l t i r e , i l por te , i lpousse tant qu’il en a la force, puis ils ’écroule d’un coup, sans un motd’avertissement, sans même lever deterre ses yeux tristes et éteints. Il merappelle les chiens de traîneaux deslivres de Jack London, qui peinentjusqu’au dernier souffle et meurentsur la piste.

Comme chacun de nous s’efforce partous les moyens d’éviter les tâches lesplus pénibles, i l est clair que NullAchtzehn est celui qui travaille le plus ;et comme c’est un compagnondangereux, chacun évite de travailleravec lui. Personne ne voulant par ailleurstravailler avec moi, parce que je suisfaible et maladroit, il arrive souvent quenous nous retrouvions ensemble.

Tandis que, les mains vides, le paslourd, nous revenons encore une fois del’entrepôt, une locomotive nous barre laroute, avec un bref coup de sifflet. Toutheureux de l’interruption forcée, Null

2 Tutto ci è nemico... tutti ci sono nemici. È la deduzione empirica delsillogismo «ogni straniero è nemico» contenuto nella Prefazione (nota4). Si noti però la cucitura fra il finale della sezione e l’inizio dellasuccessiva, «No, in verità... non sento un nemico né un rivale». È ilprimo di una curiosa serie di enjambements tra sezioni. Le sezioni dinorma segnano una cesura, talora piuttosto netta, fra la formaespressiva diaristica e quella riflessiva. Le eccezioni però non mancanoe sono significative per il ragionamento che è sottinteso. In questocaso è visibile il segnale di un ottimismo duro a morire, ovvero, peradoperare le parole di Vittorio Foa della « speranza che emergedall’Inferno». II giudizio di Foa, implicito nella breve presentazione allaedizione di SQU diffusa in omaggio dal’’«Unità» nel 1992, lo si puòleggere apertamente espresso in una bella intervista resa ad AlbertoPapuzzi, Noi, veccbi ragazzi del partito d’Azione, «La Stampa», 13luglio 1991; in modo più sfumato, ma altrettanto lucido, ritorna ancorain Il Cavallo e la Torre. Riflessioni su una vita, Einaudi, Torino 1991,p.331. In SQU ci sono del resto molte storie che smentiscono la leggegenerale («Tutti ci sono nemici»). C’è la storia di Alberto, di Jean ilPikolo, di Lorenzo. « Ma se ci sono tante eccezioni, la legge rimanevalida?», si chiede, non a torto, T. Todorov, Di fronte all’estremo cit., p.37.

3 e il vento le scuote. L’involucro è, nel senso di Mauron, la «metaforaossessiva» di Levi: il guscio, la corazza, la nicchia, il nido disfatto (lastessa casa, presenza importante in SQU: « la tiepida casa» evocatanella poesia in epigrafe e poi nei ripetuti sogni «di essere a casa», nelsaggio La mia casa in AM), finanche «la pancia aperta di Maometto inatto di aprirsela da sé, nella nona bolgia e nell’illustrazione di Doré» (II,1577) meriterebbero un approfondimento psicoanalitico, se troppe nonfossero le resistenze di Levi a questo genere d’interpretazione deitesti («uno straccio di es ce l’ho anch’io», l’ironia contro « l’inquilinodella casa di sotto»). Dopo gli acquari - anzi, forse, a questi collegati -,dopo le porte, non sono meno frequenti le metafore ispirate ad un’idead’involucro, di guscio; più tardi verranno le dighe, da cui è partitoD.Scarpa per la sua originale analisi del concetto di Chiaro-scuro in«Riga» cit., pp. 238 ss. Molto spesso, come in questo caso, l’involucroè rappresentato dalle spoglie di un insetto: l’immagine sta a indicareche la barriera protettiva non è servita a nulla, l’esplosione è giàavvenuta, le viscere sono già uscite dalla pancia di Maometto e nonrimangono da vedere che le spoglie, i gusci abbandonati. L’ipotesi diC. Ozick per SES di una «detonazione, tanto più vulcanica perchéinaspettata» («The New Republic», 21 marzo 1988, tr. it. Il messaggiod’addio, in P. Levi: un’antologia cit., p. 155) è molto convincente, manon applicabile solo all’ultimo libro. La detonazione precede la scrittura,ogni scrittura di Levi. Sono segnali molto importanti, perchécontraddicono l’assunto iniziale della pacatezza, l’assenza di odio, lebuone maniere, «il perdonatore» e altri luoghi comuni che taloracircolano nelle pagine di lettori anche attenti. La metafora del guscio diuna conchiglia («la capacità di secernere un guscio»), dello stessogrembo vuoto della rana nella poesia in esergo richiedono cautela.L’ipotesi di Scarpa, secondo cui la letteratura, anzi il canone occidentale,i suoi maggiori modelli (Dante, Omero, la Bibbia) sarebbero «laschermatura ignifuga che permette a Levi di maneggiare il calor biancoche lo ha ustionato un tempo, e di tramandare il suo fuoco al lettore inmodo che ne resti scottato ma non arso» è ipotesi seducente, ma nonconvince, per lo meno se riferita agli anni di gestazione di SQU, quandoil fuoco non arde più, ma se ne scorgono i segni nei relitti che halasciato. È una scelta poetica quella di non parlare dell’esplosione, dinon descrivere la detonazione. La letteratura ha un ruolo importantema diverso in queste scelte. Levi è convinto che il problema dei resti,dei vuoti vermi, degli occhi cavi, del grembo sterile ustioni il lettorequanto è necessario. Anche gli aguzzini hanno un guscio, anzi «unacorazza». Scarpa individua la giusta metafora, mala letteratura nonpuò essere lo schermo, non ha a che vedere con l’esplosione. Se maila protezione del guscio serve a nascondere la potenza dell’inconscio.Si pensi al finale di un racconto come Fine del Marinese, uscito sul«Ponte» nel 1949 (I, 1109-1112), che mi sembra sia stato ingiustamentetrascurato dalla critica: il protagonista, un partigiano arrestato duranteun rastrellamento, cerca di uscire dal suo «nido di febbre» facendo delsuo corpo «una corazza» cioè nascondendo una potente bomba conla quale salta in aria insieme ai tedeschi che lo hanno arrestato. Èquesto lo stato d’animo in cui Levi si trova mentre pone ordine ai capitolidi SQU. Il fuoco divampa più che mai nel periodo che va dal 1947 al’58, brucia anche gli involucri, li rende sottili, li espone ai colpi di ventocome le spoglie d’insetti in questa che è una delle più alte metafore ditutto il libro (Segre, 70). Vedi anche sotto, cap. «Le nostre notti», nota1.

4 lotta di ciascuno contro tutti. Traduce l’hobbesiano ballare omniumcontra omnes: «Era una vita hobbesiana, una guerra continua di tutticontro tutti», si dice in SES (II, 1096).

5 con questa totale indifferenza. Si riprende qui una notazione diMemorie, 92: « La caratteristica di questi uomini è quella di annullarela loro personalità sempre, dappertutto e quasi dinanzi a tutti e, nellefaccende comuni, di rappresentare una parte neppur secondaria, madi terz’ordine. Suscilov era un giovane miserando, affatto passivo eavvilito, anzi inebetito, sebbene da noi nessuno lo picchiasse, ma fossecosì per natura».

6. e muoiono sulla pista Il riferimento non è a Buck, ma a un altrocelebre cane londoniano, Dave (Il richiamo della foresta cit., pp. 72ss.), che con un ultimo sforzo, benché moribondo, «urlandolugubremente», riesce tuttavia a «rilevarsi» e torna alla sua slitta.Come in altri casi di citazioni letterarie, Levi lavora per capovolgimentotematico e sovrapposizioni eterogenee: Dave è l’esempiodell’abnegazione, ed anche della passione per il lavoro, più che dellosfruttamento: «Ciascuno citava degli esempi di cani feriti o troppovecchi per tirare e ridotti alla disperazione in questa condizione; tuttiaggiungevano che era caritatevole, dal momento che Dave erasicuramente prossimo a morire, di dargli la gioia di finire i suoi giornisotto la bardatura». Fu dunque attaccato di nuovo, « ed egli si sforzò,tutto fiero di tirare come prima, ma il dolore interno gli strappavagrida involontarie. Cadde numerose volte, e, trattenuto dalle tirelle,ricevette la slitta sul corpo, ciò che lo fece zoppicare. Ma tenne durofino al campo, dove il conduttore gli fece posto accanto al fuoco. [...]Poi le forze lo abbandonarono completamente; e quando i suoicompagni lo videro per l’ultima volta, egli era disteso sulla neve,anelante, e cercava ancora di seguirli. E l’udirono urlare tristamente,quando gli alberi dell’argine li sottrasse ai suoi occhi». Le code diautocommento a questa citazione sono molteplici, ma svianti; oltreal tardo articolo Buck dei lupi (II, 1317-1320), si ricordi soprattutto laconfidenza sussurrata in SP nel racconto Cerio (I, 861), dove Leviparla di se stesso come il frutto di una «involuzione-evoluzione di unfamoso cane per bene, un cane vittoriano e darwiniano che vienedeportato, e diventa ladro per vivere nel suo «Lager» del Klondike, ilgrande Buck del Richiamo della foresta. Rubavo come lui e come levolpi: ad ogni occasione favorevole, ma con astuzia sorniona e senzaespormi. Rubavo tutto, salvo il pane dei miei compagni». Dove ritornainfine quanto si è visto sopra, nel cap. «Sul fondo», nota 39.

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Null Achtzehn ed io ci fermiamo:curvi e laceri , aspettiamo che ivagoni abbiano finito di sfilarci len-tamente davanti.

Deutsche Reichsbahn. DeutscheReichsbahn. SNCE Due giganteschivagoni russi, con la falce e il martellomal cancellati. Deutsche Reichsbahn.Poi, Cavalli 8, Uomini 40, Tara,Portata: un vagone italiano. .... Salirvidentro, in un angolo, ben nascostosotto il carbone, e stare fermo e zitto,al buio, ad ascoltare senza fine il ritirodelle rotaie, più forte della fame edella stanchezza; finché, a un certomomento, il treno si fermerebbe, esentirei l’aria tiepida e odore di fieno,e potrei uscire fuori, nel sole: allorami coricherei a terra, a baciare la [74]terra, come si legge nei libri: col visonell’erba (7). E passerebbe una donna,e mi chiederebbe «Chi sei?» in italia-no, e io le racconterei, in italiano, elei capirebbe, e mi darebbe damangiare e da dormire. E noncrederebbe alle cose che io dico, e iole farei vedere il numero che ho sulbraccio, e allora crederebbe...

... È finito. L’ultimo vagone èpassato, e, come al sollevarsi di unsipario, ci sta davanti agli occhi lacatasta dei supporti di ghisa, il Kapoin piedi sulla catasta con una vergain mano, i compagni sparuti , acoppie, che vengono e vanno.

Guai a sognare: il momento dicosc i enza che accompagna i lrisveglio è la sofferenza più acuta.Ma non ci capita sovente, e nonsono lunghi sogni: noi non siamoche bestie stanche (8).

Ancora una volta siamo ai piedidella catasta. Mischa e il Galizianoalzano un supporto e ce lo posanocon [75] malgarbo sulle spalle. Illo ro pos to è i l meno fa t icoso ,perciò essi fanno sfoggio di zeloper conservar lo: chiamano icompagni che indugiano, incitano,esortano, impongono al lavoro un rit-mo insostenibile. Questo mi riempiedi sdegno, pure già so ormai che ènel norma le o rd ine de l l e coseche i p r iv i l eg ia t i oppr imano inon privilegiati : su questa leggeumana s i regge la struttura so-ciale del campo.

Questa volta tocca a me camminaredavanti. Il supporto è pesante mamolto corto, per cui a ogni passosento, dietro di me, i piedi di NullAchtzehn che incespicano contro imiei, poiché egli non è capace, o nonsi cura, di seguire il mio passo.

Venti passi, siamo arrivati albinario, c’è un cavo da scavalcare. Ilcarico è mal messo, qualcosa non va,tende a scivolare dalla spalla.Cinquanta passi, sessanta. La porta delmagazzino; ancora altrettantocammino e lo deporremo. Basta, è

Null Achtzehn y yo nos paramos:encorvados y miserables esperamos aque los vagones hayan terminado depasarnos lentamente por delante.

... Deutsche Reichsbahn. DeutscheReichsbahn. SNCF. Dos gigantescosvagones rusos con la hoz y el martillomal tachados. Deutsche Reichsbahn.Luego, Caballo, 8 Hombres 40 Tara,Portata: un vagón italiano. ... Saltardentro, en una esquina, bien escondidobajo el carbón, estarse quieto y callado,en la oscuridad, escuchando sin cesar elritmo de las ruedas, más fuerte que el ham-bre y que el cansancio; hasta que enalgún momento se parase el tren ysintieses el aire tibio y el olor a heno,y pudieses salir al sol: entonces meecharía sobre la tierra, para besar la tie-rra, como se lee en los libros: con la caraentre la hierba. Y pasaría una mujer, yme preguntaría ¿quién eres? en italia-no, y yo se lo contaría en italiano, yme entendería y me daría de comer yde beber y dónde dormir. Y no cree-ría las cosas que yo le contase, y yo leenseñaría el número que llevo en el bra-zo, y entonces me creería.

... Se ha acabado. El último va-gón ha pasado y, como al levantar-se un telón, está ante nosotros elmontón de las piezas de hierro, el Kapode pie sobre el montón con un látigo en lamano, los compañeros que habían desapareci-do, en parejas que van y vienen.

Ay de quien sueña: el momento deconciencia que acompaña al despertares e l s u f r i m i e n t o m á s a g u d o .Pero no nos ocurre con frecuencia, ylos sueños no son largos: no somos másque bestias cansadas.

Ot ra vez es tamos a l p ie de lmontón . Mischa y el Galiziano le-vantan una pieza y nos la colocande mala manera sobre los hombros.Su puesto es el menos fatigoso, porello derrochan celo para conservar-lo : l l aman a l o s c o m p a ñerosq u e s e r e t r a s a n , i n c i t a n , e x -h o r t a n , i m p o n e n a l t raba joun ritmo insostenible. Esto me llena deira, aunque ya sepa que está dentrodel orden normal de las cosas quelos privilegiados op r iman a lo sno p r iv i l eg iados : e s é s t a l a l eyhumana que rige toda la estructurasocial del campo.

Est a v e z m e t o c a a m í i rd e l a n t e . La pieza es pesada peromuy corta; por lo que a cada paso sien-to detrás de mí los pies de NullAchtzehn que tropiezan contra mispies porque él no es capaz, o no sepreocupa, de adaptarse a mi paso.

Veinte pasos, hemos llegado ala vía , hay un cable que saltar. Lacarga está mal puesta, algo está mal,tiende a resbalarse de los hombros.Cincuenta pasos. Sesenta. La puertadel almacén; nos queda el doble decamino y lo soltaremos. Basta, es

Achtzehn et moi nous nous arrêtons : ledos voûté, hébétés de fatigue, nousattendons que les wagons aient fini dedéfiler lentement devant nous .

... Deutsche Reichsbahn. DeutscheReichsbahn. SNCF. Deux gigantesqueswagons russes, avec la faucille et lemarteau à moitié effacés. DeutscheReichsbahn. Puis [45] Cavalli 8, Uomini40, Tara, Portata : un wagon italien... Ah’monter dedans, se blottir dans un coin, biencaché sous le charbon, et îester là sansbouger, sans parler, dans l'obscurité, àécouter sans fin le bruit rythme des rails,plus fort que la faim et la fatigue, jusqu’aumoment où finalement le wagons’arrêterait, je sentirais la tiédeur de l’airet l’odeur du foin et je pourrais sortir à l’airlibre, dans le soleil : alors je m’étendraispar terre, je baiserais la terre, comme dansles livres, le visage dans l’herbe. Puis unefemme passerait et me demanderait enitalien : «Qui es-tu 9», et en italien je luiraconterais, et elle comprendrait, et ellem’inviterait à manger et à dormir. Etcomme elle ne croirait pas aux choses queje lui dirais, je lui ferais voir le numéro surmon bras, et alors elle croirait ...

. . C’est fini Le dernier wagon est passéet, comme au théâtre lorsque le rideau selevé, voici que surgissent sous nos yeuxla pile de poutrelles en fonte, le Kapodebout dessus sa baguette à la main, etles silhouettes efflanquées des camaradesqui vont et viennent, deux par deux.

M a l h e u r à c e l u i q u i r ê v e l er é v e i l e s t l a p i r e d e s s o u f f r a n c e sM a i s c e l a n e n o u s a r r i v e g u è r e ,e t n o s r ê v e s n e s o n t p a s l o n g s .n o u s n e s o m m e s q u e d e s b ê t e sf o u r b u e s .

Nous revoici au pied de la pile,Mischa et le Galicien soulèvent unep o u t r e l l e e t n o u s l a d é p o s e n trudement su r l e s épau les Commec’est le travail le moins fatigant, ilsrivalisent de zèle pour le conserver .i ls interpel lent les t raînards, nousp r e s s e n t e t n o u s h a r c è l e n tcontinuellement, imposant un rythmede t r ava i l i n sou t enab l e . Ce l a meremplit d’indignation, et pourtant jesais bien qu’il est dans l’ordre deschoses que les privilégiés opprimentles non-privilegiés puisque c’est surc e t t e l o i h u m a i n e q u e r e p o s e l astructure sociale du camp

A mon tour maintenant de marcherdevant La poutre est lourde et trèscourte, si bien qu’à chaque pas je sensder r i è re moi l e s p ieds de Nul lAchtzehn qui viennent buter contre lesmiens, incapable ou insoucieux qu’ilest de se régler sur mon allure

Vingt pas et nous arrivons à la voie,il y a un câble à enjamber Mais lapoutre n’est pas bien calée, quelquechose ne va pas, elle tend à glisser demon épaule Cinquante pas, soixante Laporte de l’entrepôt, encore la [46]même d i s tance , e t nous pour rons

7 col viso nell’erba. In quale opera letteraria Levi abbiascovato l’immagine del bacio «col viso nell’erba» èarduo dire; anche questa è quasi sicuramente unacriptocitazione, allo stato attuale delle nostreconoscenze indecifrabile. Si noti comunque, in questosogno ad occhi aperti, come il paesaggio si conformiin modo diverso (l’aria tiepida anticipa il «l’aria mitedel maggio in Italia» di un successivo capitolo, il sole,l’odore del fieno, l’erba).

8 noi non siamo che bestie stanche. L’episodio delsogno si chiude con un ultimo richiamo alla metaforadei cani stanchi di London. I sogni hanno valori moltocomplessi in Levi, quasi sempre sono legati al bisognodi raccontare e al terrore di non essere ascoltati ocreduti (cfr. Segre, 71-73, ma su questo temacomplesso si veda adesso la relazione di M. Belpolitial congresso «191 di qua del bene e del male». Lavisione del mondo di P. Levi, tenutosi a Torino il 15-16dicembre 1999, i cui atti, a c. di E. Mattioda, sono incorso di stampa per i tipi di E Angeli). Il sogno è lostrumento principale attraverso cui Levi insinua dubbisul rapporto Lager-libertà, come dimostra assai beneil finale di T.

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impossibile andare oltre, il carico migrava ormai in te ramente su lbraccio; non posso sopportare piùa lungo il dolore e la fatica, grido,cerco di voltarmi: appena in tempope r v e d e r e N u l l A c h t z e h ni n c i ampare e buttare tutto.

Se avessi avuto la mia agilità di untempo, avrei potuto balzare indietro:invece eccomi a terra, con tutti i mu-scoli contratti, il piede colpito strettof r a l e m a n i , c i e c o d i d o l o r e .Lo spigolo di ghisa mi ha colpito ditaglio il dorso del piede sinistro.

Per un minuto, tutto si annullanella vertigine della sofferenza.Quando mi posso guardare attorno,Null Achtzehn è ancora là in piedi,non si è mosso, colle mani infilatenelle maniche, senza dire una parola,mi guarda senza espressione.Arrivano Mischa e il Galiziano,parlano fra di loro in yiddisch, midànno non so che consigli. ArrivanoTempler e David e tutti gli altri:approfi t tano del diversivo persospendere il lavoro. Arriva il Kapo,distr ibuisce pedate, pugni eimproperi , i compagni sidi[76]sperdono come pula al vento(9); Null Achtzehn si porta una manoa l n a s o e s e l a g u a r d a a t o n osporca di sangue. A me non toccano chedue schiaffi al capo, di quelli che nonfanno male perché stordiscono.

L’incidente è chiuso. Constato che,bene o male, mi posso reggere inpiedi, l’osso non deve essere rotto.Non oso togliere la scarpa per pauradi risvegliare il dolore, e anche perchéso che poi il piede gonfierà e non potròpiù rimetterla.

Il Kapo mi manda a sostituire ilGaliziano alla catasta, e questi,guardandomi torvo, va a prendere ilsuo posto accanto a Null Achtzehn;ma ormai già passano i prigionieriinglesi, sarà presto ora di rientrare alcampo.

Durante la marcia faccio del miomegl io pe r camminare sve l to ,ma non riesco a tenere il passo; ilKapo designa Null Achtzehn eF i n d e r p e r c h é m i s o s t e n g a n of ino a l passagg io davan t i a l l eSS, e finalmente (fortunatamentestasera non c’è appello) sono inbaracca e mi posso buttare sullacuccetta e respirare.

Forse è il calore, forse la faticadella marcia, ma il dolore si èrisvegliato, assieme a una stranasensazione di umidità al piede ferito.Tolgo la scarpa: è piena di sangue,ormai rappreso e impastato con il fan-go e coi brandelli del cencio che hotrovato un mese fa e che adopero comepezza da piedi, un giorno a destra, ungiorno a sinistra.

Stasera, subito dopo la zuppa,andrò in Ka-Be.

imposible seguir, la carga me gra-vita ya completamente sobre el bra-zo; no puedo soportar más tiempo eldolor ni el cansancio, grito, intentodarme vuelta: apenas con tiempop a r a v e r a N u l l A c h t z e h ntropezar y dejar caer todo.

Si hubiese tenido mi agilidad de anteshabría podido dar un salto hacia atrás,pero heme aquí en tierra, con todos losmúsculos contraídos, el pie golpeadocogido con las manos, ciego de dolor.La arista de hierro me ha cortado eldorso del pie izquierdo.

Durante un minuto todo desapa-rece en el vértice del sufrimiento.Cuando puedo mirar a mi alrededor,Null Achtzehn está todavía allí depie, no se ha movido, con las ma-nos metidas en las mangas, sin de-cir palabra, me mira sin expresión.Llegan Mischa y el Galiziano, ha-blan entre ellos en yiddish, me danno sé qué conse jo s . L l eganTempler y David y todos los de-más: se aprovechan del suceso parasuspender el trabajo. Llega el Kapo,distribuye patadas, puñetazos e im-p rope r io s , l o s compañe ros s edesperdigan como avena al viento;Null Achtzehn se lleva una mano a lanariz y se la m i r a s i n r e a c c i o n a rhinchada de sangre. A mí me tocansólo dos bofetadas del Kapo, de lasque no hacen daño porque aturden.

El incidente ha terminado, constatoque, bien o mal, puedo sostenerme enpie, el hueso no debe haberse roto. Nome atrevo a quitarme el zapato por mie-do a despertar el dolor, y también por-que sé que el pie se va a hinchar y nopodré volver a ponérmelo.

El Kapo me manda sustituir alGaliziano en el montón y éste, mi-rándome torvamente, va a su puestoal lado de Null Achtzehn; pero ahoraya están pasando los prisioneros in-gleses, ya pronto será hora de volveral campo.

Durante la marcha hago todo loque puedo por andar de prisa ,pero no puedo sostener el paso;el Kapo designa a Null Achtzehny a Finder para que me sostenganhasta que pasemos ante los SS y,por fin (por fortuna esta noche nose pasa lista), estoy en el barra-cón y puedo arrojarme sobre lalitera y respirar.

Puede que sea el calor, puede que elcansancio de la marcha, pero el dolorha vuelto, junto con una extraña sensa-ción de humedad en el pie herido. Mequito el zapato: está lleno de sangre,ahora restañada y mezclada con el fan-go y con los hilos del trozo de tela queencontré hace un mes y que uso comoplantilla, un día en el izquierdo y otroen el derecho.

Esta noche, inmediatamente despuésde la sopa, iré al Ka-Be.

déposer no t re fa rdeau Mais non ,impossible d’aller plus loin, le poidsrepose maintenant entièrement sur monbras, je n’en peux plus de douleur etd’épuisement, je crie, je cherche a meretourner juste à temps pour voir NullAchtzehn trébucher et tout lâcher

Si j’avais été aussi agile qu’autrefois,j’aurais fait un bond en arrière au heude cela, me voilà par terre, tous musclesraidis, tenant à deux mains mon piedblesse, la vue obscurcie par la douleurL’arête en fonte s’est enfoncée de biaisdans mon pied gauche

L’ e s p a c e d ’ u n e m i n u t e , t o u td i s p a r a î t d a n s u n v e r t i g e d es o u ff r a n c e L o r s q u e j e r e p r e n d sconscience, Null Achtzehn n’a pasbougé , i l es t p lan te là , l es mainsenfilées dans ses manches, muet, à meregarder d’un oeil vide Mischa et leGalicien arrivent, parlent entre eux eny i d d i s h , m e d o n n a n t d e v a g u e sconseils Arrivent Templer et David,suivis du gros de la troupe qui profitede la diversion pour interrompre letravail Arrive le Kapo, qui distribuecoups de p ied , coups de poing e tjurons, dispersant les hommes commepaille au vent Null Achtzehn porte unemain à son nez et s’aperçoit, hébété,qu’elle est tachée de sang. Quant àmoi je m’en tire avec deux coups surla tête, de ceux qui ne font pas malparce qu’ils étourdissent

L’incident est clos Je constate quej’arrive tant bien que mal à me tenir sur mespieds, l’os ne doit pas être brise Je n’oseenlever mon soulier de peur de réveiller ladouleur, et aussi parce que je sais qu’ensuitele pied se mettra a gonfler et que je nepourrai plus me rechausser

Le Kapo m’envoie travailler sur lapile, à la place du Galicien qui me jetteau passage un regard torve et va prendreplace au côté de Null Achtzehn, maisvoilà déjà les prisonniers anglais quipassent, il sera bientôt l’heure de rentrerau camp

Pendant le trajet de retour, je faisde mon mieux pour marcher v i te ,m a i s s a n s r é u s s i r à s u i v r e l ac a d e n c e , l e K a p o d é s i g n e N u l lAchtzehn et Fmder pour me soutenirjusqu’au poste des SS, et finalement(par bonheur ce so i r i l n ’y a pasd ’ a p p e l ) u n e f o i s a r r i v é à l abaraque , j e peux me je te r sur macouchette et respirer

Peut-être est-ce la chaleur, peut-être lemouvement de [47] la marche, ma douleurs’est réveillée, en même temps quej’éprouve une bizarre sensation d’humiditéau pied blessé. f enlève mon soulier : il estplein de sang coagulé et amalgamé à de laboue et aux lambeaux du chiffon que j’aitrouvé il y a un mois et qui me sert dechaussette russe, un jour pour le pied droit,un jour pour le pied gauche.

Ce soir, tout de suite après la soupe,j’irai au K.B.

9 come pula al vento. Versione minore, più scontata,della precedente metafora delle «spoglie d’insetti»(nota 3).

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Ka-Be è abbreviazione diKrankenbau, l’infermeria (10). Sonootto baracche, simili in tutto allealtre del campo, [77] ma separate daun reticolato. Contengonopermanentemente un decimo dellapopolazione del campo, ma pochi visoggiornano più di due settimane enessuno più di due mesi: entro questitermini siamo tenuti a morire o aguarire. Chi ha tendenza alla guarigione,in Ka-Be viene curato; chi ha tendenzaad aggravarsi, dal Ka-Be viene mandatoalle camere a gas.

Tutto questo perché noi, per nostrafortuna (11), apparteniamo alla categoriadegli «ebrei economicamente utili».

Al Ka-Be non sono mai stato,neppure all’Ambulatorio, e tutto quiè nuovo per me.

Gli ambulatori sono due, Medicoe Chirurgico (12). Davanti alla por-ta, nella notte e nel vento, stannodue lunghe file di ombre. Alcunihanno bisogno solo di un bendaggioo di qualche pillola, altri chiedonovisita; qualcuno ha la morte inviso. I primi delle due file già sonoscalzi e pronti a entrare; gli altri, amano a mano che il loro turno diingresso si avvicina, si ingegnano, inmezzo alla ressa, di sciogliere i legaccidi fortuna e i fili [78] di ferro dellecalzature, e di svolgere , senzalacerar le , le preziose pezze dapiedi; non troppo presto, per nons t a r e i n u t i l m e n t e n e l f a n g o apiedi nudi; non troppo tardi, pernon perdere il turno d’ingresso:poiché entrare in Ka-Be con lescarpe è rigorosamente proibito.Chi fa rispettare il divieto è un gi-gantesco Häftling francese, il qualerisiede nella guardiola che sta fra leporte dei due ambulatori. È uno deipochi funzionari francesi del campo: nési pensi che il passare la propria giornatafra le scarpe fangose e sbrindellatecostituisca un piccolo privilegio.Basta pensare a quanti entrano inKa-Be colle scarpe, e ne escono senzaaverne più bisogno...

Quando arriva la mia volta, riescomiracolosamente a togliermi scarpe estracci senza perdere gli uni né le altre,senza farmi rubare la gamella né iguanti, e senza perdere l’equilibrio,pur stringendo sempre in mano ilberretto, che per nessuna ragione sipuò tenere in capo quando si entranelle baracche.

Lascio le scarpe al deposito e ritirolo scontrino relativo, dopo di che,scalzo e zoppicante, le mani impediteda tutte le povere mie cose che nonposso lasciare da nessuna parte, sonoammesso all’interno e mi accodoa una nuova f i la che fa capo allasala delle visite.

In ques t a f i l a c i s i spog l iaprogress ivamente , e quando s i

Ka-Be es la abreviatura deKrankenbau, la enfermería. Son ochobarracones, en todo semejantes a losdemás del campo, pero separados poruna alambrada. Permanentementehay en ellos una décima parte de lapoblación del campo, pero son pocoslos que están allí más de dos semanasy nadie más de dos meses: dentro deestos límites tenemos que morirnos ocurarnos. Quien tiende a curarse,en Ka-Be se cura; quien tiende aagravarse, de Ka-Be lo mandan a lacámara de gas.

Y eso porque, por fortuna, noso-tros entramos en la categoría de los«judíos económicamente útiles».

En el Ka-Be no había estado nunca,y tampoco en el Ambulatorio, y todoaquí es nuevo para uní.

Hay dos Ambulatorios, el Médico yel Quirúrgico. Ante la puerta, en me-dio del viento y de la noche, hay doslargas filas de sombras. Hay quien sólonecesita un vendaje o algunas pastillas,los demás necesitan un reconocimien-to; algunos llevan la muerte en la cara.Los primeros de las dos filas están yadescalzos y dispuestos a entrar; losdemás, a medida que se aproxima suturno se las arreglan para, en medio deaquella multitud, soltarse las atadurasprovisionales y los hilos de alambrede los zapatos y para desenrollar,sin romperlos, los preciosos trapos queles protegen los pies; no demasiadopronto, para no quedarse sin necesidaddescalzos en el fango; no demasiadotarde para no perder su turno: porqueentrar en el Ka-Be con los zapatospuestos está estrictamente prohibido.Quien hace cumplir la prohibición esun gigantesco Häftling francés que viveen la garita que hay entre los dosambulatorios. Es uno de los pocos fun-cionarios franceses del campo: y nocreáis que pasar la jornada entre loszapatos desgarrados y l lenos debarro es un pr ivi legio pequeño .No hay más que pensar en todos losque entran en Ka-Be con zapatos y yano los necesitan para salir...

Cuando me llega mi turno, logrosoltarme milagrosamente los zapa-tos y los trapos sin perder ni unosni otros, sin dejarme robar la escu-dilla ni los guantes y teniendo elgorro bien apretado entre las ma-nos porque por ningún motivo pue-de llevarse puesto al entrar en losbarracones.

Dejo los zapatos en el depósito yme dan el recibo, después de lo cual,descalzo y cojeando, las manos ocu-padas con todas mis pobres posesio-nes que no puedo dejar en ningunaparte, me admiten dentro y me pon-go a hacer otra cola que llega hastala sala de visitas.

En esta cola uno se va desnudandoprogresivamente y, cuando se llega al

K.B., c’est l 'abréviation de«Krankenbau», infirmerie. L’infirmerie secompose de huit baraques semblables auxautres en tous points, mais séparées dureste du camp par des barbelés. Ellecontient en permanence un dixième de lapopulation du camp, mais bien peu yséjournent plus de quinze jours, et personneplus de deux mois, délai au terme duquelnous sommes tenus de guérir ou de mourir.Pour être soigné au K.B., en effet, il fautêtre enclin à guérir, la propension contraireconduisant directement du K.B. à lachambre à gaz.

Et encore, c’est parce que nous avonsle privilège d’appartenir à la catégorie des«juifs économiquement utiles».

Au K.B. comme au Dispensaire tout estnouveau pour moi car je n’y suis encorejamais allé.

Le Dispensaire se divise en deuxsections, celle de Médecine et celle deChirurgie. Devant la porte, deux longuesfiles d’ombres attendent dans la nuit etle vent. Certains ne sont là que pour unpansement ou des comprimés, d’autresont besoin d’une visite ; quelques-unsont la mort sur le visage. Les premiersdes deux files sont déjà déchaussés etprêts à entrer ; les autres, au fur et àmesure que leur tour approche,s’efforcent au milieu de la bousculade dedénouer les bouts de ficelle et les fils defer qui leur servent de lacets, et dedérouler sans les déchirer leursprécieuses chaussettes russes ; pas troptôt pour ne pas rester inutilement piedsnus dans la boue ; pas trop tard pour nepas manquer leur tour d’entrée : il est eneffet rigoureusement interdit d’entrerchaussé au K.B. Le préposé auxchaussures est un gigantesque Häftlingfrançais, installé dans une loge entre lesdeux dispensaires. C’est un des raresfonctionnaires français du camp, et ceserait une erreur grossière de croire quepasser ses journées au milieu de souliersboueux et éculés est un [48] minceprivilège : il suffit de penser à tous ceuxqui entrent au K.B. avec leurs soulierset qui en ressortent sans plus en avoirbesoin...

Lorsque mon tour arrive, je réussispar miracle à retirer chaussures etchiffons sans perdre ni les uns ni lesautres, sans me faire voler ma gamelleni mes gants, sans perdre l'équilibre etsans cesser de tenir bien serré dans mamain le calot qu’il est formellementinterdit de porter sur la tête quand onentre dans la baraque.

Je laisse mes souliers au dépôt et retirele ticket de consigne ; après quoi, piedsnus et claudiquant, les mains encombréesde toutes les pauvres choses que je nepeux laisser nulle part, j’entre dans unepièce et me joins à une nouvelle queuequi débouche dans la salle de visitemédicale.

Au fur et à mesure que la file avance,il faut enlever ses vêtements un à un de

10 l’infermeria. Questa parte sul Krankenbau,l’infermeria, è da leggersi parallelamente al cap.«L’infermeria» di Memorie, 207 ss.

11 per nostra fortuna. Vedi Prefazione, nota 1.

12 Medico e Chirurgico. «In seguito fu creato il primonucleo di un servizio medico con l’istituzione di unambulatorio, dove chiunque poteva presentarsi allavisita se si fosse sentito ammalato [ . . . ] . La prima epiù importante di queste deficienze era l’insufficienzanumerica e di capienza dei locali: mancava, adesempio, una camera d’aspetto per gli ammalati chesi presentavano agli ambulatori, di modo che essierano costretti a sostare all’aperto, in attesa del loroturno, facendosi interminabili «code» in qualunquestagione e con qualsiasi tempo, quando, già affaticatidalla lunga giornata lavorativa, ritornavano in Campola sera: poiché gli ambulatori funzionavano soltantodopo il ritorno al Campo di tutti i lavoratori e al terminedell’appello serale. Prima di entrare nell’ambulatoriotutti dovevano togliersi le scarpe ed erano perciòobbligati a camminare a piedi nudi su pavimenti che,come quello dell’ambulatorio chirurgico, erano moltosudici per la presenza del materiale di medicazioneusato, gettato per terra e in conseguenza imbrattatodi sangue e di pus...» (Rapporto, 1353 ss.).

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arriva verso la testa, bisogna esserenudi perché un infermiere ci infilail termometro sotto l’ascella; sequalcuno è vestito, perde il turnoe r i t o rna ad accoda r s i . Tu t t idevono ricevere i l termometro,anche se hanno soltanto la scabbiao il mal di denti.

In questo modo si è sicuri che chinon è seriamente malato non sisobbarcherà per capriccio a questocomplicato rituale.

Arriva finalmente la mia volta: sonoammesso davanti al medico, l’infermieremi toglie il termometro e mi annuncia: -Nummer 174 517, kein Fieber -.Per me non occorre una visita a fon-do: sono immediatamente di [79]chiarato Arztvormelder, che cosavoglia dire non so, non è certo questoil posto di domandare spiegazioni. Mitrovo espulso, ricupero le scarpe eritorno in baracca.

Chajim si felicita con me: ho unabuona ferita, non pare pericolosa e migarantisce un discreto periodo diriposo. Passerò la notte in baraccacon gli altri, ma domani mattina,invece di andare al lavoro, mi debboripresentare ai medici per la visitadefinitiva: questo vuol direArztvormelder. Chajim è pratico diqueste cose, e pensa cheprobabilmente domani verrò ammessoal Ka-Be. Chajim è il mio compagnodi letto, ed io ho in lui una fiduciacieca. È un polacco, ebreo pio,studioso della Legge. Ha press’a pocola mia età, è di mestiere orologiaio, equi in Buna fa il meccanico diprecis ione; è perciò fra i pochiche conservino la digni tà (l3) ela sicurezza di sé che nasconodall’esercitare un’arte per cui si èpreparati .

Così è stato. Dopo la sveglia e ilpane, mi hanno chiamato fuori conaltri tre della mia baracca. Ci hannoportati in un angolo della piazzadell’Appello, dove c’era una lungafi la , tut t i gl i Arztvormelder d ioggi; è venuto un tale e mi hapor ta to v ia gamel l a cucch ia ioberretto e guanti. Gli altri hannor i s o , n o n s a p e v o c h e d o v e v on a s co n d e r l i o a f f i d a r l i aq u a l c u n o , o meglio che tuttovenderli, e che in Ka-Be non si possonoportare? Poi guardano il mio numeroe scuotono il capo: da uno che ha unnumero così alto ci si può aspettarequalunque sciocchezza. [80]

Poi ci hanno contati, ci hannofatti spogliare fuori al freddo, cihanno tolto le scarpe, ci hanno dinuovo contati, ci hanno rasa la bar-ba i capelli e i peli, ci hanno contatiancora, e ci hanno fatto fare unadoccia; poi è venuta una SS, ci haguarda t i senza in te resse , s i èsoffermata davanti a uno che ha ungrosso idroce le , e lo ha fa t tomettere da parte. Dopo di che ci

frente ya hay que estar desnudo por-que un enfermero le mete el termó-metro a uno debajo del sobaco; si al-guien está vestido pierde su turno ytiene que ponerse de nuevo en la cola.Todos tienen que ponerse el termóme-tro, aunque lo que tengan sea sarna odolor de muelas.

De esta manera se está seguro deque quien no esté realmente enfermono va a someterse por capricho a estecomplicado ritual.

Por fin me llega el turno: soy admi-tido ante el médico, el enfermero mequita el termómetro y anuncia:

-Número 174517, no tiene fiebre.Yo no necesi to un reconoci-

miento a fondo: inmediatamenteme declaran Arztvormelder , no sélo que quiere decir pero éste no essitio de pedir explicaciones. Meexpulsan de allí, recupero los za-patos y vuelvo al barracón.

Jaim se alegra conmigo: tengo unabuena herida, no es peligrosa y me ga-rantiza un discreto período de descan-so. Pasaré la noche en el barracón conlos demás, pero mañana por la mañana,en lugar de ir al trabajo tengo que ir almédico para el reconocimiento defini-tivo: esto es lo que quiere decirArztvormelder. Jaim es experto en es-tas cosas y piensa que probable-mente mañana me ingresarán en elKa-Be. Jaim es mi compañero decama, y tengo en él una fe ciega.Es un polaco, un hebreo piadoso,estudioso de la Ley. Tiene poco máso menos mi edad, es relojero, y aquíen la Buna trabaja como mecánicode precisión; está, por ello, entrelos pocos que conservan la digni-dad y la seguridad en sí que nacende ejercer un oficio para el cual seestá preparado.

Ha sido así. Después de diana ydel pan me han llamado con otrostres de mi barracón. Nos han lleva-do a una esquina de la plaza de laLista, donde estaban, en una largacola, todos los Arztvormelder dehoy; ha venido un tipo y me ha qui-tado la escudilla, la cuchara, el go-rro y las manoplas. Los demás sehan echado a reír, ¿no sabía que te-nía que esconderlos o habérselosc o n f i a d o a a l g u i e n , o m e j o r,venderlos, y que al Ka-Be no pue-den llevarse? Después miran mi nú-mero y sacuden la cabeza: de quientiene número tan alto puede espe-rarse cualquier tontería.

Luego nos han contado, nos hanhecho desnudarnos afuera, al frío,nos han quitado los zapatos, nos hanvuelto a contar, nos han afeitado labarba y el pelo y el vello, han vuel-to a contarnos y nos han hechoducharnos; después ha venido un SS, nosha mirado desinteresadamente, se haparado delante de uno que tenía unhidrocele muy abultado y lo haceponerse a un lado. Después de lo

manière à arriver complètement nu aupremier rang, où un infirmier vous enfileun thermomètre sous le bras ; si on estencore habillé à ce moment-là, on perdson tour et on doit refaire la queue. Lethermomètre est obligatoire pour tous,même pour ceux qui ont la gale ou unerage de dents.

Vo i l à d e q u o i d é c o u r a g e r l e sabus : on n’ira pas se soumettre àl a l é g è r e à u n c é r é m o n i a l a u s s icompliqué.

Enfin mon tour arr ive, je passedevan t l e médec in t and i s quel ' in f i rmie r annonce : «Nummer174517, kein Fieber.» Pas de visitepour moi : je suis immédiatementdéclaré Arztvormelder, diagnostic quidemeure pour moi parfaitement obscur,mais sur lequel il est plus prudent dene pas demander d’explications. On memet à la porte, je récupère mes soulierset regagne la baraque.

Chajim me félicite : j’ai une bonneblessure, qui ne semble pas dangereuseet me garantit une honnête période derepos. Je passerai la nuit dans la baraqueavec les autres, mais demain matin, aulieu d’aller au travail, je devrai meprésenter à nouveau devant les médecinspour la visite définitive : c’est cela,Arztvormelder. Chajim, qui a une certaineexpérience en la matière, pense que j’aide bonnes chances d’être admis au K.B.demain. Chajim est mon compagnon decouchette et j’ai en lui une confianceaveugle. Il est polonais, juif pratiquant,versé dans l’étude de la Loi. A peu prèsde mon âge, il est horloger de son [49]métier, et ici à la Buna, il travaille dansla mécanique de précision Cela fait de luiun des rares détenus à avoir conserve cettedignité et cette assurance qui naissent del’exercice d’un métier dans lequel on sesent compétent

Chajim avait raison Après le leveret la dis tr ibut ion du pain, j ’ai é téappelé avec trois autres compagnonsde baraque On nous a fait mettre dansun coin de la place de l’Appel ou set rouva i t dé jà l a longue f i l e desArztvormelder du jour, quelqu’un s’estapproché de moi e t m’a p r i s magamelle, ma cuillère, mon calot et mesgants. Les autres se sont mis à rirecomment’ je ne savais pas qu’il fallaitles cacher, ou les donner à garder, etmême qu’il valait mieux les vendre,puisqu’au KB on ne peut rien emporter9 Ils regardent mon numéro et hochentla tête il n’y a qu’un gros numéro pourfaire des idioties pareilles

Ensuite on nous a comptés, on nousa fait déshabiller dehors dans le froid,on nous a pris nos chaussures, on nousa recomptés, on nous a rasé la barbe,les cheveux et les poils, on nous acomptés une troisième fois et on nous afait prendre une douche, puis un SS estvenu, nous a examinés sans intérêt, s’estattardé devant un détenu qui avait unegrosse hydrocèle et fa fait mettre àl'écart Après quoi on nous a encore

13 dignità. Secondo significativo cenno alla dignitashominis dell’umanesimo classico. Dopo Steinlauf, unaseconda lezione di come i valori umani e, nellafattispecie, religiosi possano costituire un sostegno «di fronte all’estremo». Chajim è un ebreo pio, anticipa,per contrasto Kuhn, assume su di sé i caratteri positividel personaggio Issàj Fomic’ di Memorie, 149 e lasciain eredità a Kuhn quelli negativi. Di Chajim, orologiaiodi Cracovia, si parla anche in SES (II, 1055). La sua«sicurezza» nasce «dall’esercitare un’arte per cui siè preparati» e preannuncia perciò Faussone di CS

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hanno contati ancora una volta eci hanno fatto fare un’altra doccia,benché foss imo ancora bagna t id e l l a p r i m a e a l c u n it re m a s s e ro d i f e b b r e .

Ora siamo pronti per la visita defi-nitiva. Fuori dalla finestra si vede ilcielo bianco, e qualche volta il sole;in questo paese lo si può guardarefisso, attraverso le nuvole, comeattraverso un vetro affumicato. Agiudicare dalla sua posizione,debbono essere le quattordici passate:addio zuppa ormai, e siamo in piedida dieci ore e nudi da sei.

Anche questa seconda visi tamedica è straordinariamente rapida:il medico (ha il vestito a righecome noi, ma sopra indossa uncamice bianco, ed ha il numerocucito sul camice, ed è molto piùgrasso di noi) guarda e palpa it miopiede gonfio e sanguinante, al che iog r i d o d i d o l o r e , p o i d i c e :- Au f g e n o m m e n , B l o c k 2 3 - .Io resto lì a bocca aperta, in attesadi qualche altra indicazione, maqualcuno mi t ira brutalmenteindietro, mi getta un mantello sullespalle nude, mi porge un paio disandali e mi caccia all’aperto.

A un centinaio di metri c’è il Block23; sopra c’è scritto«Schonungsblock»: chissà cosa vorràdire? Dentro, mi tolgono mantello esandali, e io mi trovo ancora una voltanudo e ultimo di una fila di scheletrinudi: i ricoverati di oggi.

Da molto tempo ho smesso dicercare di capire (14). Per [81] quantomi riguarda, sono ormai così stancodi reggermi sul piede ferito e non an-cora medicato, così affamato e pienodi freddo, che nulla più mi interessa.Questo può benissimo essere l’ultimodei miei giorni, e questa camera lacamera dei gas di cui tutti parlano,che ci potrei fare? Tanto valeappoggiarsi al muro e chiudere gliocchi e aspettare.

Il mio vicino non deve essereebreo. Non è circonciso, e poi (questaè una delle poche cose che hoimparato finora) una pelle cosìbionda, un viso e una corporatura cosìmassicci sono caratteristici deipolacchi non ebrei. È più alto di me ditutta la testa, ma ha una fisionomiaabbastanza cordiale, come l’hanno solocoloro che non soffrono la fame.

Ho provato a chiedergli se saquando ci faranno entrare. Lui si èvo l ta to a l l ’ in fe rmiere , che g l isomiglia come un gemello e sta inun angolo a fumare; hanno parlatoe riso insieme senza rispondere,come se io non ci fossi: poi uno diloro mi ha preso il braccio e haguardato il numero, e allora hannoriso più forte. Tutti sanno che icentosettantaquattromila sono gliebrei italiani: i ben noti ebrei italiani,

cual han vuelto a contarnos y noshan llevado a darnos otra ducha pormás que estuviésemos todavía em-papados de la primera y algunostemblasen de fiebre.

Ahora estamos preparados para elreconocimiento definitivo. Del otrolado de la ventana se ve el cielo blan-co, y a veces el sol; en este país se lopuede mirar de frente, a través de lasnubes como a través de un vidrio ahu-mado. A juzgar por su posición de-ben de ser las catorce pasadas: adióspotaje, y estamos en pie desde las seisy desnudos desde las diez.

Este segundo reconocimiento médi-co es también extraordinariamente rá-pido: el médico (lleva el traje a rayasigual que nosotros pero con una blusapor encima blanca, y el número cosidoen la blusa, y está mucho más gordo quenosotros) mira y palpa mi pie hinchadoy sanguinolento, con lo que grito dedolor, y luego dice:

-Aufgenommen Block 23.Me quedo con la boca abierta, en

espera de cualquier otra indicación, peroalguien me empuja brutalmente haciaatrás, me arroja una capa sobre los hom-bros desnudos, me tiende unos zapatosy me echa al aire libre.

A un centenar de metros está el Block23; encima está escritoschonungsblock: ¿qué querrá decir?Dentro, me quitan la capa y las sanda-lias y una vez más me encuentro desnu-do y el último en una cola de esqueletosdesnudos: los hospitalizados de hoy.

Hace tiempo que he dejado de in-tentar entender. Por lo que me tocaestoy tan cansado de mantenermesobre el pie herido que todavía nome han curado, tan hambriento ymuerto de frío que nada me intere-sa ya. Éste puede ser muy bien elúltimo día de mi vida, y esta sala lacámara de gas de que todos hablan,¿qué puedo hacer? Lo mejor es apo-yarme en la pared, cerrar los ojos yesperar.

Mi vecino no debe de ser judío.No está circundado, y además (éstaes una de las pocas cosas que heaprendido hasta ahora) una piel tanblanca, una cara y un cuerpo tanmacizos son característicos de lospolacos no judíos. Me lleva una ca-beza, pero tiene una fisonomía bas-tante cordial, como sólo la tienenquienes no pasan hambre.

He intentado preguntarle sisabe cuándo nos dirán que entremos.Se ha vuelto hacia el enfermero, quese le parece como un hermano gemeloy está fumando en un rincón; se hanpuesto a hablar y a reírse sin contestar-me, como si yo no existiese: luegouno de ellos me cogió el brazo ymiró el número, y se rieron másf u e r t e . To d o s s a b e n q u e l o sciento setenta y cuatro mil son losjudíos italianos, llegados hace dos

comptes e t on nous a de nouveauenvoyés à la douche, alors que nousét ions encore tout moui l lés de laprécédente et que plusieurs d’entre noustremblaient de fièvre

Nous voila maintenant prêts pour lavisite définitive A travers la fenêtre, onaperçoit le ciel tout blanc et quelques raresrayons de soleil, dans ce pays, on peutregarder le soleil fixement à traversl’épaisseur des nuages comme à travers unverre fume A en juger par sa position, il doitêtre quatorze heures passées . adieu la soupe,maintenant’ Et nous sommes debout depuisdix heures, et nus depuis six

Cette seconde visite médicale esttout aussi expéditive que la première: le médecin (il porte comme nousl’uniforme mais son numéro est cousus u r l a b l o u s e b l a n c h e e n f i l é epar-dessus, et i l est beaucoup plusgras que nous) regarde mon pied enfléet sanguinolent, le palpe je jette un cride douleur -, et dit «AufgenommenBlock 23» Je reste planté là boucheb é e , a t t e n d a n t [ 5 0 ] q u e l q u einformation supplémentaire, mais jeme sens brutalement tiré en arrière,quelqu’un jette un manteau sur mesépaules nues, me tend une paire desandales et me pousse dehors.

Le Block 23 est à une centaine demètres ; au-dessus de la porte, uneinscription sibylline . Schonungsblock...J’entre ; on m’enlève manteau et sandaleset je me retrouve encore une fois tout nu,et le dernier d’une longue file de squelettesnus . les hospitalisés d’aujourd’hui.

Depuis longtemps j’ai renoncé àcomprendre. En ce qui me concerne,je suis si fatigué de me tenir deboutsur mon pied blessé et pas encoresoigné, je suis si affamé et grelottantque plus rien ne m’intéresse Quandbien même aujourd’hui serai t mondern ie r j ou r, e t ce t t e chambre l afameuse chambre à gaz dont tout lemonde parle, que pourrais-je y faire? Autant s’appuyer au mur, fermer lesyeux et attendre.

Mon voisin ne doit pas être juif IIn’est pas circoncis, et puis (c’est unedes rares choses que j’aie apprisesjusqu’ici) cette peau de blond, cetteossature e t ces t ra i t s lourds sontcaractéristiques des Polonais non juifsCelui-ci me dépasse d’une tête, mais ila une expression assez cordiale, commeseuls peuvent en avoir ceux qui nesouffrent pas de la faim

Je me suis risqué à lui demander s’ilsavait quand on nous ferait entrer IIs’est retourne vers l’infirmier, qui luiressemble comme un frère jumeau etfume dans un coin ; ils ont parlé et riensemble comme si je n’étais pas la ,puis l’un d’eux m’a pris le bras et aregarde mon numéro, et alors ils se sontesclaffés de plus belle Tout le mondesai t au camp que les centsoixante-quatorze mille sont les juifsi tal iens : les fameux juifs i tal iens

14 ho smesso di cercare di capire. Anticipa,negandola, la lezione di Schmulek «Er will nixverstayen» (vedi sotto, nota 22) e il motto di Clausner«Ne pas chercher à comprendre» (cap. «Esame dichimica», nota 6).

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arrivati due mesi fa, tutti avvocati, tu-tti dottori, erano più di cento e giànon sono che quaranta, quelli che nonsanno lavorare e si lasciano rubareil pane e prendono schiaffi dalmatt ino al la sera; i tedeschi l ichiamano « zwei linke Hände» (duemani sinistre), e perfino gli ebreipolacchi li disprezzano perché nonsanno parlare yiddisch (15).

L’infermiere indica all’altro le miecostole, come se io fossi un cadaverein sala anatomica; accenna allepalpebre e alle guance gonfie e alcollo sottile, si curva e pre[82]mecol l ’ indice sul la mia t ibia e fanotare al l’al tro la profondaincavatura che il dito lascia nella car-ne pallida, come nella cera.

Vorrei non aver mai rivolto laparola al polacco: mi pare di non averemai, in tutta la mia vita, subito unaffronto più atroce di questo.L’infermiere intanto pare abbia fi-nito la sua dimostrazione, nella sualingua che io non capisco e che misuona terribile; si rivolge a me, e inquasi-tedesco, caritatevolmente ,m e n e f o r n i s c e i l c o m p e n d i o :- D u J u d e k a p u t t . D u s c h n e l lKrematorium fer t ig - ( tu ebreospacciato, tu presto crematorio ,f i n i t o ) .

Qualche altra ora è passata primache tutti i ricoverati venissero presi inforza, ricevessero la camicia e fossecompilata la loro scheda. Io, come alsolito, sono stato l’ultimo; un tale, colvestito a rigoni nuovo fiammante, miha chiesto dove sono nato, chemestiere facevo «da civile», se avevofigli, quali malattie ho avuto, unaquantità di domande, a che cosapossono mai servire, questa è unacomplicata messinscena per farsi beffedi noi. Sarebbe questo l’ospedale? Cifanno stare nudi in piedi e ci fannodelle domande.

Finalmente anche per me si èaperta la porta (16), e ho potuto entrarenel dormitorio.

Anche qui, come dappertutto,cuccette a tre piani, in tre file per tuttala baracca, separate da due corridoistrettissimi. Le cuccette sonocentocinquanta, i malati circaduecentocinquanta: due quindi inquasi tutte le cuccette. I malatidelle cuccette superiori, schiacciaticontro il soffitto, non possono quasi stareseduti; si sporgono curiosi a vedere inuovi arrivati di oggi, è il momentopiù interessante della giornata, si tro-va sem[83]pre qualche conoscente. Iosono stato assegnato alla cuccetta 10;miracolo! è vuota. Mi distendo condelizia, è la prima volta, da che sonoin campo, che ho una cuccetta tuttaper me. Nonostante la fame, nonpassano dieci minuti che sonoaddormentato.

meses, todos abogados, médicos,e ran más de c ien y ya no sonmás que cuarenta, son los que nosaben trabajar y se dejan robar elpan y reciben bofetadas de la ma-ñana a la noche, los alemanes losllaman zwei linke Hände (dos ma-nos izquierdas), y hasta los judíospolacos los desprecian porque nosaben hablar yiddish.

El enfermero señala al otro miscostillas, como si fuese un cadáveren una sala anatómica; le indica mispárpados y mejillas hinchadas y micuello delgado, se curva y me aprie-ta con el índice sobre la tibia y h a c eo b s e r v a r a l o t r o l a p r o f u n d adepresión que me deja el dedo en lacarne, pálida como la cera.

Quisiera no haberle dicho nun-ca nada al polaco: me parece quenunca, en toda mi vida, he sufridouna afrenta más atroz que ésta. Elenfermero, mientras tanto, pareceque ha terminado su demostraciónen su lengua, que no entiendo y queme suena terrible; se vuelve a míy, en un cuasialemán, caritativa-mente, me hace un resumen:

-Du Jude kappu t . Du schne l lKremator ium f e r t ig ( t ú , j ud ío ,y a e s t á s l i s t o , e n s e g u i d a a lc rema to r io ) .

Han pasado unas cuantas horas an-tes de que todos los ingresados fué-semos agarrados con violencia, reci-biésemos la camisa y se recogiesenuestra ficha. Como de costumbre, yohe sido el último; un tipo de traje arayas nuevo y flamante me preguntadónde he nacido, qué oficio tenía «depaisano», si tenía hijos, qué enfer-medades he tenido, un montón de pre-guntas que para qué pueden servir, es unapuesta en escena complicada para reírsede nosotros. ¿Será así el hospi-tal? Nos t ienen de pie y nos ha-cen preguntas.

Por fin se ha abierto la puerta tam-bién para mí y he podido entrar en eldormitorio.

Aquí, igual que en todas partes, lasliteras de tres pisos, en tres filas a lo lar-go de todo el barracón, separadas pordos pasillos estrechísimos. Las literasson ciento cincuenta, los enfermos unosdoscientos cincuenta: por consiguiente,dos en casi todas las literas. Los enfer-mos de las literas superiores, aplasta-dos contra el techo, no pueden ape-nas sentarse; se asoman curiosos a vera los que llegamos hoy, es el momen-to más interesante de la jornada,siempre se encuentra a algún cono-cido. A mí me asignan a la litera 10;¡milagro: está vacía! Me estiro condelicia, es la primera vez, desde queestoy en el campo, que tengo una li-tera para mí solo. A pesar del ham-bre me quedo dormido antes dediez minutos.

arrivés il y a deux mois, tous avocats,tous docteurs en quelque chose, plus decent à l’arrivée, et plus que quarantemaintenant, des gens qui ne savent pastravailler, qui se laissent voler leur painet qui reçoivent des gifles du matin ausoir Les Allemands les appellent «deuxmains gauches», et même les juifspolonais les méprisent, parce qu’ils nesavent pas parler yiddish

L’infirmier se tourne vers l’autre pourlui montrer mes côtes, comme si j’étais uncadavre dans un amphithéâtre [50]d’anatomie, il indique maintenant mespaupières, mes joues enflées, mon cougrêle, il se penche, appuie son index surmon tibia, faisant remarquer à son acolytele creux profond que laisse le doigt dansla chair livide, comme dans de la cire.

Je voudrais ne jamais avoir adresséla parole au Polonais il me semble quejamais de ma vie je n’ai subi d’affrontplus atroce Entre-temps l’infirmiersemble avoir achevé sa démonstration,exécutée en polonais, langue que je necomprends pas et qui a donc pour moiquelque chose de terrible , il s’adressemaintenant à moi, et dans un allemandapproximatif, charitablement, me fournitle condensé de son diagnostic «Du Judekaputt Du schnell Krematonum fertig»(toi juif foutu, toi bientôt crématoire,terminé).

Quelques heures encore se sontécoulées avant que tous les malades aientété pris en charge et pourvus chacund’une chemise et d’une ficheindividuelle Comme d’habitude j’ai étéle dernier, un homme en uniforme rayéflambant neuf m’a demandé où j’étaisné, quel était mon métier «dans le civil»,si j’avais des enfants, quelles maladiesj’avais eues, une quantité de questionsA quoi cela peut-il servir’ C’est une miseen scène pour se moquer de nous Ceserait donc ça l’hôpital’ On nous laissedebout, nus, et on nous pose desquestions

Finalement la porte s’est ouvertepour moi aussi, et j’ai pu entrer dansle dortoir

Ici comme ailleurs, tout l'espace estoccupé par des couchettes à trois niveauxdisposées sur trois rangs et séparées pardeux couloirs extrêmement étroits Centcinquante couchettes pour deux centcinquante malades, ce qui veut dire unecouchette pour deux dans la majorité descas. Les malades des couchettes supérieures,plaqués contre le plafond, ne peuvent pratiquementpas s’asseoir ; ils se penchent avec curiositésur les nouveaux venus d’aujourd’hui c’est lemoment le plus intéressant de la journée, ontombe toujours sur une connaissance J’aiété assigné à la couchette 10, miracle !elle est vide Je m’y étends avec délices, c’estla première fois depuis que je suis aucamp que j’ai une couchette pour moitout seul. [52] Malgré la faim qui metenaille, dix minutes ne sont pas passéesque je dors déjà

15 parlare yiddisch. Vedi qui sotto, nota 22 e sopracap. «Iniziazione», nota 10.

16 Finalmente anche per me si è aperta la porta. Vedisopra, cap. «Sul fondo», nota 5.

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La vita del Ka-Be è vita di limbo. Idisagi materiali sono relativamen-te poch i , a par te l a fame e l esofferenze inerenti alle malattie.Non fa freddo, non si lavora, e, ameno di commettere qualche gravemancanza, non si viene percossi.

L a s v e g l i a è a l l e q u a t t r o ,anche per i malati; bisogna rifarei l l e t to e l a v a r s i , m a n o n c ’ èmolta fretta né molto rigore. Allecinque e mezzo distribuiscono il pane,e si può tagliarlo comodamente a fettesottili, e mangiare sdraiati con tuttacalma; poi ci si può riaddormentare,fino alla distribuzione del brodo dimezzogiorno. Fin verso le sediciè Mittagsruhe, riposo pomeridiano;a quest’ora c’è sovente la visitamedica e la medicazione, bisognascendere dalle cuccette, togliersi lacamicia e fare la fila davanti almedico. Anche il rancio serale vienedistribuito nei letti; dopo di che, alleventuno, tutte le luci si spengono,tranne la lampadina velata della guar-dia di notte, ed è il silenzio.

... E per la prima volta da chesono in campo, la sveglia mi coglienel sonno profondo, e il risveglio èun r i torno dal nul la . Al ladistr ibuzione del pane s i sentelontano, fuori delle finestre, nell’ariabuia , la banda che incomincia asuonare: sono i compagni sani cheescono inquadrati al lavoro.

Dal Ka-Be la musica non si sentebene: arriva assiduo e monotono ilmartellare della grancassa e dei piatti,ma su questa trama le frasi musicalisi disegnano solo a in[84]tervalli, colcapriccio del vento. Noi ci guardiamol’un l’altro dai nostri letti, perché tut-ti sentiamo che questa musica èinfernale (17).

I m o t i v i s o n o p o c h i , u n adozzina, ogni giorno gli stessi ,mattina e sera: marce e canzonipopolari care a ogni tedesco. Essegiacciono incise nelle nostre menti,saranno l’ultima cosa del Lager chedimenticheremo: sono la voce del Lager,l’espressione sensibile della sua folliageometrica, della risoluzione altrui diannullarci prima come uomini perucciderci poi lentamente.

Quando questa musica suona, noisappiamo che i compagni, fuori nellanebbia, partono in marcia comeautomi; le loro anime sono morte (18)e la musica li sospinge, come il ventole foglie secche (19), e si sostituiscealla loro volontà. Non c’è più volontà:ogni pulsazione diventa un passo, unacontrazione riflessa dei muscolisfatti. I tedeschi sono riusciti aquesto. Sono diecimila, e sono unasola grigia macchina; sono esattamentedeterminati; non pensano e nonvogliono, camminano.

Alla marcia di uscita e di entrata

La vida del Ka-Be es de limbo.Las incomodidades mater ia lesson relativamente pocas aparte delhambre y de los dolores propiosde la enfermedad. No hace frío, nose trabaja y, de no cometer algunafalta grave, no pegan .

El toque de diana es a las cuatro,también para los enfermos; hay quehacer la cama y lavarse pero no haymucha prisa ni mucho rigor. A las cin-co y media reparten el pan, y se lo pue-de cortar cómodamente en rebanadas fi-nas, y comerlo echado con toda calma;luego, uno se puede volver a dormirhasta que llegue el reparto del caldo demediodía. Hasta las cuatro de la tardees Mittagsruhe, el reposo del mediodía,la siesta, a esta hora es generalmentela visita del médico y las curas, hay quebajarse de las literas, quitarse la cami-sa y ponerse en fila delante del médico.También el rancho vespertino se dis-tribuye por las camas; después de locual, a las nueve, se apagan todas lasluces menos la lamparilla velada del vi-gilante nocturno, y se hace el silencio.

... Y por primera vez desde que es-toy en el campo el toque de diana mecoge en un sueño profundo, y el des-pertar es un retorno de la nada. Cuandollega la distribución del pan, se oye le-jana, más allá de las ventanas, en el aireoscuro, la banda que empieza a tocar:son nuestros compañeros sanos quesalen al trabajo en formación.

Desde el Ka-Be no se oye bien lamúsica: llega asiduo y monótono elmartilleo del bombo y de los platillos,pero sobre su trama las frases musicalesse dibujan tan sólo a intervalos, a capri-cho del viento. Nosotros nos miramosunos a otros desde las camas, porquetodos sentimos que esta música esinfernal.

Los motivos son pocos, una doce-na, cada día los mismos, mañana y tar-de: marchas y canciones popularesque les gustan a todos los alemanes.Están grabadas en nuestras mentes,serán lo último del Lager que olvi-demos: son la voz del Lager, la ex-presión sensible de su locurageométrica, de la decisión ajena deanularnos primero como hombrespara después matarnos lentamente.

Cuando suena esta música sabemosque nuestros compañeros, afuera en laniebla, salen en formación, como au-tómatas; tienen las almas muertas y lamúsica los empuja, como el viento alas hojas secas, y es un sustituto de suvoluntad. La voluntad ya no existe:cada latido se convierte en un paso,en una contracción refleja de los mús-culos deshechos. Los alemanes lohan conseguido. Son diez mil y sonsólo una máquina gris: están de-terminados exactamente; no pien-san y no quieren, andan.

Al desfile de salida y de entrada los

La vie au K B est une vie de limbesLes désagréments matériels y sontrelativement limites, misa part la faimet les souffrances dues a la maladie II nefait pas froid, on ne travaille pas, et amoins de commettre quelque gravemanquement, on n’est pas battu

Le lever a heu a quatre heures, mêmepour les malades, il faut faire son lit etse laver, mais sans trop se presser et sanstrop de rigueur A cinq heures et demiec’est la distribution du pain et on peutprendre son temps pour le couper entranches minces et le manger couche,bien tranquillement, on peut ensuite serendormir jusqu’à la distribution dubouillon de midi, auquel succède laMittagsruhe, la sieste, qui dure a peu prèsjusqu’à seize heures A cette heure-la, ily a souvent la visite médicale et lessoins, il faut descendre de sa couchette,enlever sa chemise et faire la queuedevant le médecin La soupe du soir estégalement servie au lit, puis, a vingt etune heures, toutes les lumièress’éteignent a l'exception de la veilleusedu garde de nuit, et c’est le silence

Et pour la première fois depuis que jesuis au camp, la cloche du réveil mesurprend dans un sommeil profond, etc’est un peu comme si je sortais du néantAu moment de la distribution du pain, onentend au loin, dans le petit matin obscur,la fanfare qui commence a jouer ce sontnos camarades de baraque qui partenttravailler au pas militaire

Du K B on n’entend pas très bienla musique sur le fond sonore de lagrosse caisse e t des cymbales quiproduisent un martèlement continu etmonotone, les phrases musicales sedétachent par intervalles, au gré duv e n t D e n o s l i t s , n o u s n o u sentre-regardons, pénètres du caractèreinfernal de cette musique

Une douzaine de motifs seulement, qui serépètent tous les jours, matin et soir desmarches et des chansons populaires chères auxcoeurs allemands Elles sont gravées dans notreesprit et seront bien la dernière chose du Lagerque nous oublierons, car elles sont la voix duLager, l’expression sensible de sa foliegéométrique, de la détermination [53] aveclaquelle des hommes entreprirent de nousanéantir, de nous détruire en tant qu’hommesavant de nous faire mourir lentement.

Quand cette musique éclate, noussavons que nos camarades, dehors dans lebrouillard, se mettent en marche commedes automates ; leurs âmes sont mortes etc’est la musique qui les pousse en avantcomme le vent les feuillus sèches, et leurtient lieu de volonté. Car ils n’ont plus devolonté : chaque pulsation est un pas, unecontraction automatique de leurs musclesinertes. Voilà ce qu’ont fait les Allemands.Ils sont dix mille hommes, et ils ne formentplus qu’une même machine grise ; ils sontexactement déterminés ; ils ne pensent pas,ils ne veulent pas, ils marchent.

Jamais les SS n’ont manqué l’une de ces

l7 musica infernale. Vedi sopra, cap. «Sul fondo», nota29.

18 le loro anime sono morte. A prima vista potrebbesembrare una fra le solite citazioni nascoste di untitolo di libro, come sopra «la soglia della casa deimorti». Non tutte le regole, in SQU, sono peròrispettate: Le anime morte di Gogol sono estranee alconcetto che qui Levi intende richiamare, «la mortedell’anima», come lo stesso Levi chiarisce a marginedella sua lettura di Les armes de la nuit, cap. «Lenostre notti», nota 7, viene da Vercors e dallacondizione esistenziale del suo protagonista. In SQUdiventa un topos: vedi per es. sotto, nota 31 («spentinell’anima»).

19 il vento le foglie secche. E la più nota dellesimilitudini dantesche: «Come d’autunno si levan lefoglie / L’una appresso dell’altra» (Inf III, 112-113)applicata per contrasto agli aguzzini.

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non mancano mai le SS. Chi potrebbenegare loro il diritto di assistere aquesta corografia da loro voluta, alladanza degli uomini spenti, squadradopo squadra, via dalla nebbia versola nebbia? quale prova più concretadella loro vittoria?[85]

Anche quelli del Ka-Be conosconoquesto uscire e rientrare dal lavoro,l’ipnosi del ritmo interminabile, cheuccide il pensiero e attutisce ildolore; l ’hanno provato e loriproveranno. Ma bisognava usciredall’incantamento, sentire la musica daldi fuori, come accadeva in Ka-Be e comeora la ripensiamo (20), dopo laliberazione e la rinascita, senzaobbedirvi, senza subirla, per capireche cosa era; per capire per qualemeditata ragione i tedeschi avevanocreato questo rito mostruoso, e perché,oggi ancora, quando la memoria cirestituisce qualcuna di quelleinnocenti canzoni, il sangue ci siferma nelle vene, e siamo consci cheessere ritornati da Auschwitz non èstata piccola ventura (21).

Ho due vicini di cuccetta.Giacciono tutto il giorno e tutta lanotte fianco a fianco, pelle contro pe-lle, incrociati come i Pesci dello zo-diaco, in modo che ciascuno ha i piedidell’altro accanto al capo.

Uno è Walter Bonn, un olandesecivile e abbastanza colto. Vede chenon ho nulla per tagliare il pane, miimpresta il suo coltello, poi si offre divendermelo per mezza razione dipane. Io discuto sul prezzo, indirinuncio, penso che qui in Ka-Be net rove rò s empre qua l cuno inprestito, e fuori costano solo un terzodi razione. Non per questo Walter vienmeno alla sua cortesia, e amezzogiorno, mangiata la sua zuppa,forbisce colle labbra il cucchiaio(il che è buona norma prima diimprestarlo, per ripulirlo e pernon mandare sprecate le tracce dizuppa che vi aderiscono) e melo offrespontaneamente.

- Che malattia hai, Walter? -«Körperschwäche», - [86] deperimentoorganico. La peggiore malattia: nonla si può curare, ed è molto pericolosoentrare in Ka-Be con questa diagnosi.Se non fosse stato dell’edema allecaviglie (e mele mostra) che gliimpedisce di uscire al lavoro, sis a r e b b e b e n g u a r d a t o d a lfarsi ricoverare.

Su questo genere di pericoli io hoancora idee assai confuse. Tutti neparlano indirettamente, per allusioni,e quando io faccio qualche domandami guardano e tacciono.

E dunque vero quel lo che s isente dire, di selezioni, di gas, dicrematorio?

Crematorio. L’altro, il vicino di

SS no faltan nunca. ¿Qué podría ne-garles el derecho de asistir a esta co-reografía montada por ellos mismos, ala danza de los hombres extintos, es-cuadra tras escuadra, en camino desdela niebla hacia la niebla? ¿Qué mejorprueba de su victoria?

También los del Ka-Be conoceneste ir y volver del trabajo, la hipno-sis del ritmo interminable que matael pensamiento y calma el dolor; lohan experimentado y volverán a ex-perimentarlo. Pero es preciso salir delencantamiento, oír la música fueracomo ocurría en el Ka-Be o como larecordamos ahora, luego de la libe-ración y el renacimiento, sin obede-cerla, sin sufrirla, para comprenderlo que era; para comprender por quécalculada razón los alemanes habíancreado este mito monstruoso y porqué, todavía hoy, cuando la memoria nosr e s t i tu y e a l g u n a d e a q u e l l a sinocentes canciones, se nos hiela la san-gre en las venas y nos damos cuentade que haber vuelto de Auschwitz noha sido suerte pequeña.

Tengo dos vecinos de litera. Ya-cen todo el día y toda la noche flan-co contra flanco, piel contra piel,cruzados como los peces del zodíaco,de manera que los pies de cada uno es-tán a la altura de la cabeza del otro.

Uno es Walter Bonn, un holandéseducado y bastante culto. Ve que notengo nada para cortar el pan, mepresta su cuchillo, después me ofre-ce vendérmelo por media ración depan. Yo le discuto el precio y luegorenuncio, pienso que aquí en Ka-Besiempre encontraré a alguien queme preste uno, y afuera cuestansólo un tercio de ración. No porello Walter es menos cortés y, am e d i o d í a , c o m i d o s u p o t a j e ,l impia con los labios la cuchara (loque es una buena costumbre antesde prestarla, para limpiarla y parano desperdiciar las manchas depotaje que se le pegan) y me laofrece espontáneamente.

-¿Qué enfermedad tienes, Walter?-Körperschawäche (consunción

orgánica). Es la peor enfermedad:no puede curarse, y es muy peligro-so entrar en Ka-Be con este diagnóstico.Si no hubiera sido por el edemaen los tobillos (y me lo enseña)que n o l e d e j a i r a t r a b a j a r s eh u b i e r a g u a r d a d o m ucho devenir a la consulta.

Sobre este tipo de peligros yo tengotodavía unas ideas bastante confusas.Todo el mundo habla de ello indirecta-mente, con alusiones, y cuando hagociertas preguntas me miran y callan.

¿Es verdad, entonces, lo que heoído decir de la selección, del gas, delcrematorio?

Crematorio. El otro, el vecino de

parades d’entrée et de sortie. Qui pourraitleur refuser le droit d’assister à lachorégraphie qu’ils ont eux-mêmesélaborée, à la danse de ces hommes mortsqui laissent, équipe par équipe, le brouillardpour le brouillard? Quelle preuve plustangible de leur victoire ?

Ceux du K.B. connaissent bien eux aussices départs et ces retours, l'hypnose durythme continu qui annihile la pensée etendort la douleur ; ils en ont faitl’expérience, ils la feront encore. Mais ilfallait échapper au maléfice, il fallaitentendre la musique de l’extérieur, commenous l'entendions au K.B., comme nousl’entendons aujourd’hui dans le souvenir,maintenant que nous sommes à nouveaulibres et revenus à la vie ; il fallait l’entendresans y obéir, sans la subir, pour comprendrece qu’elle représentait, pour quelles raisonspréméditées les Allemands avaient instauréce rite monstrueux, et pourquoi aujourd’huiencore, quand une de ces innocenteschansonnettes nous revient en mémoire,nous sentons notre sang se glacer dans nosveines et nous prenons conscience qu’êtrerevenus d’Auschwitz tient du miracle.

J’ai deux voisins de couchette. Ilsrestent allongés toute la journée et toute lanuit côte à côte, peau contre peau, dans taposition croisée des Poissons du zodiaque.___ ___________ ______________ __ ____ ___ ______________________

Le premier est Walter Bonn, unHollandais poli et assez instruit. Il voitque je n’ai rien pour couper mon pain,et il me prête son couteau, puis s’offreà me le vendre pour une [54]demi-ration de pain. Je commence pardiscuter le prix, puis j’abandonne, jeme dis qu’au K.B. je trouverai toujoursquelqu’un pour m’en prêter un, et quedehors le prix n’est qu’à un tiers deration. Walter ne se formalise pas pourautant et à midi, après avoir mangé sasoupe , i l l èche so igneusement sacuillère (ce qui est de bonne règlequand on veut la prêter, car cela permetà la fois de la nettoyer et de ne pasperdre une seule goutte de soupe) et mel’offre spontanément.

- Quelle maladie as-tu, Walter?- Kôrperschwâche.Faiblesse généralisée. La pire des

maladies : elle est inguérissable, etil est très dangereux d’entrer au K.B.avec ce diagnostic-là. Si ce n’étaitpas pour cet oedème aux chevilles (ilm e l e m o n t r e ) q u i l ' e m p ê c h e d etravailler, il se serait bien gardé dese faire porter malade.

Sur ce genre de danger, je suisencore loin d’avoir les idées claires.Tout le monde en parle à mots couverts,par allusions, et quand je pose unequestion on me regarde sans répondre.

C ’ e s t d o n c v r a i c e q u ’ o nr a c o n t e : l e s s é l e c t i o n s , l e s g a z ,l e c r é m a t o i r e ?

Crématoire. Le voisin de Walter s’éveille

20 come ora la ripensiamo. Si presti attenzione aquesto balzo in avanti nel tempo, al momento in cuiLevi ripensa al Lager dopo esserne uscito.

21 ventura. L un arcaismo dalle molte occorrenze inDante.

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Walter, si sveglia di soprassalto, sirizza a sedere: chi parla di cremato-rio? che avviene? non si può lasciarein pace chi dorme? E un ebreopolacco, albino, dal viso scarno ebonario, non più giovane. Si chiamaSchmulek, è fabbro. Walter loragguaglia brevemente.

Così, «der Italeyner» non credealle selezioni? Schmulek vorrebbeparlare tedesco ma parla yiddisch; locapisco a stento, solo perché luivuole farsi capire. Fa tacere Waltercon un cenno, ci penserà lui a farmipersuaso:

- Mostrami il tuo numero: tu sei il174517. Questa numerazione èincominciata diciotto mesi fa, e valeper Auschwitz e per i campi dipendenti.Noi siamo ora diecimila qui aBuna-Monowitz; forse trentamila fraAuschwitz e Birkenau. Wo sind dieAndere? dove sono gli altri?

- Forse trasferiti in altri campi...?- propongo io.

Schmulek crolla il capo, si rivolgea Walter:

- Er will nix verstayen, - non vuolecapire (22). [87]

M a ( 2 3 ) e r a d e s t i n o c h ep r e s t o m i i n d u c e s s i ( 2 4 ) ac a p i r e , e S c h m u l e k s t e s s o n ef a c e s s e l e s p e s e . A s e r a s i èa p e r t a l a p o r t a ( 2 5 ) d e l l ab a r a c c a , u n a v o c e h a g r i d a t o- A c h t u n g ! - [ 8 8 ] e o g n ir u m o r e s i è s p e n t o e s i ès e n t i t o u n s i l e n z i o d ip i o m b o .

Sono en t ra te due SS (uno de idue ha mol t i g rad i , forse è unuf f ic ia le?) , s i sen t ivano i lo rop a s s i n e l l a b a r a c c a c o m e s efosse vuota ; hanno par la to co lm e d i c o c a p o , q u e s t i h amost ra to loro un reg is t ro ind i -cando qua e là . L’uff ic ia le hap r e s o n o t a s u u n l i b r e t t o .Schmulek mi tocca le ginocchia: -P a s s ’ a u f , p a s s ’ a u f , - f a ’a t tenz ione .

L’ u f f i c i a l e , s e g u i t o d a lmedico, g i ra in s i lenzio e connoncuranza fra le cuccette; ha inm a n o u n f r u s t i n o , f r u s t a u nlembo di coperta che pende dauna cuccetta alta, il malato si pre-cipita a riassettarla . L’ufficialepassa oltre.

Un altro ha i l viso giallo ;l’ufficiale gli strappa via le coperte,quello trasalisce, l’ufficiale gli pal-pa il ventre, dice:

- Gut, gut, poi passa oltre.

Ecco, ha posato lo sguardo suSchmulek; tira fuori il l ibretto,

Walter se despierta sobresaltado, se en-dereza: ¿quién está hablando del crema-torio? ¿Qué es lo que pasa? ¿No se pue-de dejar tranquilos a los que están dur-miendo? Es un judío polaco, albino, decara descarnada y bonachona, ya mayor.Se llama Schmulek, es herrero. Walterlo mira un momento.

¿Así es que der Italyener no creeen las selecciones? Schmulek querríahablar alemán pero habla yiddish; loentiendo difícilmente, y sólo porquequiere hacerse entender. Hace callara Walter con un signo, él me conven-cerá:

-Enséñame tu número: tú eres el174517. Esta numeración ha empezadohace dieciocho meses y sirve paraAuschwitz y para los campos que de-penden de él. Ahora somos diez mil enBuna-Monowitz; puede que treinta milentre Auschwitz y Birkenau. Wo sinddie Andere? (¿dónde están los demás?).

-¿Los habrán transferido a otros cam-pos?... -le propongo.

Schmulek menea la cabeza, se vuel-ve a Walter:

-Er will nix verstayen (no quiere en-tender).

P e r o s e r í a e l d e s t i n o q u i e nm e h a b r í a d e h a c e r e n t e n d e re n s e g u i d a , y a c o s t a d e l p r o -p i o S c h m u l e k . P o r l a n o c h es e a b r i ó l a p u e r t a d e l b a r r a -c ó n , u n a v o z g r i t ó :

- A c h t u n g - y s e c a l l óc u a l q u i e r r u m o r y s es i n t i ó u n s i l e n c i o d ep l o m o .

Entraron dos SS (uno de los doscon muchos galones, ¿puede quesea un oficial?), resonaban en e lb a r r a c ó n s u s p a s o s c o m o s ie s t u v i e s e v a c í o ; h a b l a r o n c o ne l m é d i c o e n j e f e , q u e l e s e n -s e ñ ó u n r e g i s t r o , s e ñ a l a n d oa c á y a l l á . E l o f i c i a l t o m ón o t a e n u n a l i b r e t a .S c h m u l e k m e dio en una rodilla:

- P a s s ’ a u f p a s s ’ a u f ( f í j a t eb ien) .

El oficial seguido por el médico,da vueltas, en silencio y con des-preocupación, entre las literas; lle-va en la mano una fusta, levanta conella un pico de manta que cuelgade una litera alta, el enfermo seprecipita a remeterla . El oficialpasa más adelante.

Hay uno de cara amari l la ; e lo f i c i a l l e a r r anca l a man ta , é lse e s tremece , e l o f i c i a l l e pa l -pa e l v i en t r e :

-Gut, gut -luego pasa más adelante.

Le ha echado la vista encima aSchmulek; saca la libreta, compara

en sursaut, se redresse brusquement : quiest-ce qui parle de crématoire ? Qu’est-ce quise passe? On ne peut même pas restertranquille quand on dort ? C’est un juifpolonais, un homme d’un certain âge, albinos,le visage maigre et l’air bon enfant. Ils’appelle Schmulek et il est forgeron. Walterle met au courant en quelques mots.

Tiens, tiens, «der Italeyner» ne croit pasaux sélections ? L’allemand que Schmuleks’efforce de parler est en réalité du yiddish :je le suis avec peine et seulement parce qu’ilcherche à se faire comprendre. Il fait taireWalter d’un geste, il se fait fort de mepersuader.

- Montre-moi ton numéro : toi, tu es le174517. Cette numérotation a commencéil y a dix-huit mois, et elle englobeAuschwitz et les camps annexes. Nous, àBuna-Monowitz, on est maintenant dixmille ; trente mille à la rigueur en comptantAuschwitz et Birkenau. Wo sind die andere? Où sont les autres ?

- Peut-être qu’ils ont été transférés dansd’autres camps ? [55]

Schmulek hoche la tête et se tourne versWalter

- Er will nit farstayen. Il ne veut pascomprendre.

M a i s i l é t a i t é c r i t q u e j en e d e v a i s p a s t a r d e r àc o m p r e n d r e , e t a u x d é p e n sd e S c h m u l e k . L e s o i r , l ap o r t e d e l a b a r a q u e s ’ e s to u v e r t e ; u n e v o i x a c r i é :« A c h t u n g ! » , e t t o u s l e sb r u i t s s e s o n t t u s p o u rf a i r e p l a c e à u n s i l e n c e d ep l o m b .

Deux SS sont entrés (l’un d’euxa de nombreux galons, peut-être estce un officier?), on entendait leurspas résonner dans la baraque commedans une pièce vide ; i ls ont parléavec l e médec in -chef , e t ce lu i -c ileur a montré un registre sur lequeli l a p o i n t é l ’ i n d e x i c i e t l à .L’officier a pris note sur un carnet.Schmulek me touche les genoux :

« P a s s ’ a u f , p a s s ’ a u f . F a i sa t t e n t i o n . »

L’ o f f i c i e r , e s c o r t é d um é d e c i n , déambule négl igemmenten t r e l e s c o u c h e t t e s , s i l e n c i e u x ,l a cravache à la main ; il en frappe aupassage un pan de couverture quidépasse d’une des couchettes supérieures; son occupant se précipite pour la border.L’officier passe.

I l avise maintenant un malade auvisage tout jaune ; i l lui arrache sescouver tures , l ' au t re tressai l le ; i llui palpe le ventre , di t :

«Gut, gut», et passe.

Ça y est, son regard s’est posé surS c h m u l e k ; i l p r e n d s o n c a r n e t ,

22 non vuole capire. Vedi sopra, nota 15 e cap.«Iniziazione», nota 10. Sull’arbitrio e l’insensatezza inLager si ricordi quanto lo stesso Levi dirà della Buna,fabbrica per la quale si lavorò quattro anni e morironoinnumerevoli uomini, ma che «non produsse mai unchilogrammo di gomma sintetica». Sull’inutilità delcapire, vedi anche sotto, cap. «Esame di chimica»,nota 6. «Capire» e «comprendere» sono «unadimensione essenziale nella chimica e nella filosofia diLevi» (Cases, 15 ss.). Si noti addirittura « la forzaturadi una porta» in un passaggio solenne di SP: «Capiròanche questo, capirò tutto, ma non come loro vogliono.Troverò una scorciatoia, mi farò un grimaldello, forzeròle porte» (I, 758). Ad Auschwitz, scrive ancora Cases,«la funzione della conoscenza cambia, acquistadavvero il carattere di sublimazione, di salvazionedall’orrore attraverso la sua ricognizione». «A mespettava capire, capirli», dice Levi in SES (Il, 1125).Ciò che colpisce in SQU è « la volontà caparbia di nonarrendersi a un mondo assurdo», «farsene unaragione» - e ciò indica la distanza che lo separa daKafka, come ha scritto molto bene Cases («mentreJosef K. trova naturali l’arresto e il processo... Levi noncessa di stupirsi della logica inumana e vorrebbeintendere senza mai venirne a capo», 16). Con tuttociò rimane da dire che nella sua volontà dicomprendere, nella sua inclinazione a porsi «sullasoglia» per osservare (o di forzarla per capire), Levi èapprodato alla conclusione riduttiva di quegli storici(Bullock, Schramm, Bracher) che «confessano di noncomprendere l’antisemitismo di Hitler e della Germaniadietro di lui» e che anzi quanto è avvenuto «non sideve comprendere, perché comprendere è quasigiustificare», identificarsi con l’oggetto da comprendere(nel senso etimologico di «contenere, abbracciare»,come è detto in App. I, 197 ripreso anche nell’articoloMonumento ad Auschwitz, 1, 1117: «Questi sono i fatti:funesti, immondi, e sostanzialmente incomprensibili»;ma «incomprensibili» è il polo negativo dell’ossimoro«semplici e incomprensibili» attribuito alle storie delLager).

23 Ma era destino. L’avversativo non attenual’enjambement fra le due sezioni, giocato sul filo delverbo «capire».

24 m’inducessi. Inf. XXX, 89 («e’ m’indussero a batterli fiorini»); cfr. Tesio, 51.

25 a sera si è aperta la porta. Solita metafora dellaporta; le operazioni sono svolte con estrema velocità,come si può constatare osservando gli stessi fatti cosìcome sono narrati in Rapporto, 1357: «Tali selezioni sisvolgevano con grande rapidità ed erano eseguite dalmedico direttore dei servizi sanitari, davanti al qualetutti i ricoverati sfilavano nudi; ed egli con sguardosuperficiale giudicava lo stato generale dei singoli,decidendo immediatamente la loro sorte». Poco soprasi legge: «Coloro che erano affetti da malattie cronicheo il cui soggiorno in ospedale si prolungava oltre uncerto periodo di tempo, che si aggirava sui due mesi, oche ritornavano con troppa frequenza in ospedale perricadute delle loro malattie, erano avviati a Birkenau eivi soppressi nelle camere a gas».

tressallir 1. (Sujet n. de personne). Éprouver des secoussesmusculaires, un tressaillement. [a] (Sous l’effet d’uneémotion vive, agréable ou désagréable) - Effluve, cit.5. [b] (Sous l’effet d’une sensation qui surprend). - 2.(Sujet n. de personne, d’animal). être agité debrusques secousses, remuer de façon désordonnée.- 3. Techn. (de trésaillé*, confondu avec tressailler). Sefendiller sous l’effet de la chaleur (céramique).

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

controlla il numero del letto e il nu-mero del tatuaggio. Io vedo tutto bene,dall’alto: ha fatto una crocettaaccanto al numero di Schmulek. Poi èpassato oltre.

Io guardo ora Schmulek, e dietrodi lui ho visto gli occhi di Walter, eallora non ho fatto domande.

I l g i o r n o d o p o , i n v e c e d e lsolito gruppo di guariti, sono statimessi in uscita due gruppi distinti. Iprimi sono stati rasi e tosati e hannofatto la doccia. I secondi sono usciticosì, con le barbe lunghe e lemedicazioni non rinnovate, senza doccia.Nessuno ha salutato questi ultimi,nessuno li ha incaricati di messaggiper i compagni sani.

Di questi faceva parte Schmulek.

In questo modo discreto ecomposto, senza apparato e senza co-llera, per le baracche del Ka-Be siaggira ogni giorno la strage, e toccaquesto o quello. Quando Schmulek èpartito, mi ha lasciato cucchiaio ecoltello; Wal[89]ter e io abbiamoevitato di guardarci e siamo rimasti alungo silenziosi. Poi Walter mi hachiesto come posso conservare così alungo la mia razione di pane, e mi haspiegato che lui di solito taglia la suaper il lungo, in modo da avere fettepiù larghe su cui è più agevolespalmare la margarina.

Walter mi spiega molte cose:Schonungsblock vuol dire baracca diriposo, qui ci sono solo malatileggeri , o convalescenti , o nonbisognosi d i cure . Fra quest i ,a lmeno una c inquant ina didissenterici più o meno gravi.

Costoro vengono controllati ogniterzo giorno. Si mettono in fila lungoil corridoio; all’estremità stanno duebacinelle di latta e l’infermiere, conregistro, orologio e matita. A dueper volta, i malati si presentano, edevono dimostrare, sul posto esubito, che la loro diarrea persiste;a tale scopo viene loro concesso unminuto esat to . Dopo di chepresentano i l r i sul ta toall’infermiere, il quale osserva egiudica; lavano rapidamente lebacinelle in una apposita tinozza, esubentrano i due successivi.

Fra co lo ro che a t t endono ,a l cun i s i t o r cono (26 ) ne l l ospasimo di trattenere la preziosatestimonianza ancora venti, anco-ra d iec i minut i ; a l t r i , p r iv i d irisorse in quel momento, tendonovene e musco l i ne l l o s fo rzooppos to . L’ in fe rmie re a s s i s t eimpass ib i l e , mord icch iando lamatita, uno sguardo all’orologio,uno sguardo ai campioni che glivengono via via presentati. Neicasi dubbi, parte con la bacinellae va a sottoporla al medico.

el número de la libreta con el nú-mero del tatuaje. Yo sigo todo,desde arriba: hace una cruz juntoal número de Schmulek. Luegosigue más adelante.

Yo miro ahora a Schmulek, y detrásde él veo los ojos de Walter, y no hagoninguna pregunta.

Al día siguiente, en lugar del grupoacostumbrado de curados, han salidodos grupos distintos. A los primeros loshan afeitado y rapado y se han duchado.Los segundos han salido como estaban,con la barba larga, sin que se les haya reno-vado la medicación, sin haberse duchado.Nadie ha despedido a estos últimos,nadie les ha dado recados para loscompañeros sanos.

Entre los últimos estaba Schmulek.

De esta manera discreta y ordena-da, sin aparato y sin cólera, por el ba-rracón del Ka-Be se pasea todos losdías la catástrofe, y le toca a éste o aaquél. Al irse Schmulek me dejó lacuchara y el cuchillo, Walter y yo he-mos evitado mirarnos y nos he-mos quedado en silencio duran-te mucho tiempo. Luego, Walter mepregunta que cómo puedo conservartanto tiempo mi ración de pan, y meexplica que él de costumbre corta lasuya a lo largo para tener rajas másanchas sobre las que extender la mar-garina con más facilidad.

Walter me explica muchas cosas:Schonungsblock quiere decir barracónde reposo, aquí sólo hay enfermos le-ves, o convalecientes, o los que no ne-cesitan curas. Entre éstos, por lo me-nos una cincuentena de disentéricosmás o menos graves.

A éstos los reconocen cada tresdías. Se ponen en fila en el pasi-llo, a un extremo hay dos orinalesde latón y el enfermero con un re-gistro, un reloj y un lapicero. Dedos en dos los enfermos se ade-lantan y tienen que probar, en elacto y rápidamente, que su diarreacontinúa; para ello se les concedeun minuto después del cual ense-ñan al enfermero el resultado, yéste lo observa y lo juzga; lavanrápidamente los orinales en unatina que está al lado y vienen losdos siguientes.

Entre los que esperan algunos seretuercen en los espasmos por con-servar el precioso testimonio duran-te todavía veinte, todavía diez mi-nutos más; otros, privados de recur-sos en aquel momento, tensan lasvenas y los músculos en el esfuer-zo contrario. El enfermero asisteimpasible, mordisqueando el lapi-cero, echando una mirada al reloj,otra mirada a las muestras que lepresentan una detrás de otra. En loscasos dudosos se va con el orinalpara consultar al médico.

contrôle le numéro du lit et celui dutatouage... D’en haut, pas un détailde la scène ne m’échappe : il fait unec r o i x e n f a c e d u n u m é r o d eSchmulek. Il est passé.

Je regarde Schmulek, et derrière luij’ai croisé le regard de Walter ; je n’aipas posé de questions.

Le lendemain, au lieu du groupehabituel de guéris, deux groupes distinctsont quitté le K.B. Ceux du premier groupeont été rasés et tondus et ont pris unedouche. Ceux du second sont sortis commeils étaient, avec une barbe de plusieurs jours,sans avoir reçu leurs soins, sans douche.Ceux-là, personne ne leur a dit au revoir,personne ne les a chargés de messages pourles camarades de Block.

Parmi eux il y avait Schmulek.

C’est de cette façon discrète et organisée,sans déploiement de force et sans colère, quele massacre rôde chaque jour dans lesbaraques du K.B. et s’abat sur tel ou teld’entre nous. En partant, Schmulek m’alaissé sa cuillère [56] et son couteau ; Walteret moi, nous avons évité de nous regarderet nous sommes restés longtemps silencieux.Puis Walter m’a demandé comment jefaisais pour garder ma ration de pain silongtemps sans la toucher, et il m’a expliquéque lui, d’habitude, coupe le sien en long,de manière à avoir des tranches plus largessur lesquelles il est plus facile d’étaler lamargarine.

Walter m’explique toutes sortes de choses: Schonungsblock signifie baraque de repos; on n’y met que les malades légers, lesconvalescents, ou ceux qui n’ont pas besoinde soins particuliers. Parmi eux, une bonnecinquantaine d’internés plus ou moinsgravement atteints de dysenterie.

Ces derniers sont soumis à un contrôletous les deux jours. Ils font la queue dansle couloir : en tête de file, deux bassinesde fer-blanc et un infirmier muni d’unregistre, d’une montre et d’un crayon. Lesmalades se présentent deux par deux etdoivent fournir sur le moment et sur placela preuve que leur diarrhée persiste ;opération pour laquelle ils disposentd’une minute exactement. Après quoi ilsprésentent le résultat à l'infirmier, quiobserve et juge ; puis ils rincentrapidement les bassines dans un baquetprévu à cet effet et cèdent la place auxdeux suivants.

P a r m i c e u x q u i a t t e n d e n t ,c e r t a i n s s e t o r d e n t d a n s l e sspasmes pour r e t en i r l e p réc i euxt é m o i g n a g e v i n g t m i n u t e s , d i xminu tes encore ; d ’au t re s , p r ivésd e r e s s o u r c e s à c e m o m e n t - l à ,mob i l i s en t ve ines e t musc le s dansl ' e f f o r t c o n t r a i r e . L’ i n f i r m i e rr e g a r d e , i m p a s s i b l e , m o r d i l l a n ts o n c r a y o n , u n c o u p l ’ o e i l à l amont re , un au t r e aux échan t i l l onsq u i d é f i l e n t . D a n s l e s c a sdou teux , i l pa r t avec l a bass ine e tva consu l t e r l e médec in .

26 torcono. È il verbo-chiave, dantesco, vedi sopra,la poesia in epigrafe, nota 8.

34:50

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

...Ho ricevuto una visita: è PieroSonnino, il romano. -Hai visto comel’ho buscherato? (27) -: Piero ha unaen[90]terite assai leggera, è qui daventi giorni, e ci sta bene, si riposae ingrassa, se ne infischia delleselezioni e ha deciso di restare inKa-Be fino alla fine dell’inverno,a ogni costo. Il suo metodo consis-te nel met ters i in f i la die t ro aqualche dissenterico autentico, cheoffra garanzia di successo; quandoviene il suo turno gli domanda lasua collaborazione (da rimunerarsicon zuppa o pane), e se quello cista, e l’infermiere ha un momentod i d i s a t t enz ione , s cambia l ebacinelle in mezzo alla ressa e ilcolpo è fatto. Piero sa quello cherischia, ma finora gli è sempreandata bene.

Mala vita del Ka-Be non è questa.Non sono gli attimi cruciali delleselezioni, non sono gli episodigrotteschi dei controlli della diarrea edei pidocchi, non sono neppure lemalattie.

Il Ka-Be è il Lager a meno del (28)disagio fisico. Perciò, chi ancora haseme di coscienza, vi riprendecosc i enza ; pe rc iò , ne l l elunghissime giornate vuote, vi siparla di al tro che di fame e dilavoro, e ci accade di considerare checosa ci hanno fatti diventare, quantoci è stato tolto, che cosa è questa vita.In questo Ka-Be, parentesi di relativapace, abbiamo imparato che la nostrapersonalità è fragile, è molto più inpericolo che non la nostra vita; e isavi antichi, invece di ammonirci«ricordati che devi morire» (29), meglioavrebbero fatto a ricordarci questo ».[92] maggior pericolo che ci minaccia.Se dall’interno dei Lager un messaggioaves se po tu to t rape lare a g l iuomini liberi, sarebbe stato questo:fate di non subire nelle vostre case ciòche a noi viene inflitto qui (30).

Quando si lavora, si soffre e nonsi ha tempo di pensare: le nostrecase sono meno di un ricordo. Maqui il tempo è per noi: da cuccettaa cuccetta, nonostante il divieto,ci scambiamo visite, e parliamo eparl iamo. La baracca di legno,stipata di umanità dolente, è pienadi parole, di ricordi e di un altro dolore.«Heimweh» si chiama in tedescoquesto dolore; è una bella parola, vuoldire «dolore della casa».

Sappiamo donde veniamo: iricordi del mondo di fuori popolanoi nostri sonni e le nostre veglie, ciaccorgiamo con stupore che nullaabbiamo dimenticato, ogni memo-r ia evocata ci sorge davant idolorosamente nitida.

Ma dove andiamo non sappiamo.Potremo forse sopravvivere allemalatt ie e sfuggire al le scelte ,forse anche resistere al lavoro e

... He tenido una visita: Piero Sonnino,el romano. -¿Has visto cómo me lashe arreglado? Piero tiene una enteri-tis bastante ligera, está aquí haceveinte días y se siente bien, descan-sa y engorda, se ríe de las selec-ciones y está decidido a estar en elKa-Be hasta que termine el invier-no, pase lo que pase. Su método con-siste en hacer cola detrás de cualquie-ra de los disentéricos verdaderos quele ofrezca garantía de éxito; cuandole toca a él el turno le p i d e s u c o -l a b o r a c i ó n ( q u e l e p a g ará consopa o p a n ) y s i é s t e e s t á d ea c u e r d o y e l e n f e r m e r o s ed i s t r a e u n m o m e n t o l e c a m -b i a e l o r i n a l e n t r e l a m u l t i -t u d , y h e c h o . Piero sabe a loque se expone, aunque hasta aho-ra le ha salido bien.

Pero la vida del Ka-Be no es esto.No son los instantes cruciales de lasselecciones, no son los episodios gro-tescos de las revisiones de la diarrea yde los piojos, ni siquiera son las enfer-medades.

El Ka-Be es e l Lager s in lasincomodidades materiales. Por eso, al que to-davía le queda un germen de conciencia,allí la recupera; porque durante laslarguísimas jornadas ya vacías se hablade otra cosa que de hambre y de tra-bajo, y llegamos a reflexionar en quéhemos sido convertidos, cuánto noshan quitado, qué es esta vida. En esteKa-Be, paréntesis de relativa paz, he-mos aprendido que nuestra personali-dad es frágil, que está mucho más enpeligro que nuestra vida; y que los sa-bios antiguos, en lugar de advertirnos«acordáos de que tenéis que morir»mejor habrían hecho en recordarnoseste peligro mayor que nos amenaza.Si desde el interior del campo algúnmensaje hubiese podido dirigirse a loshombres libres, habría sido éste: nohagáis nunca lo que nos están hacien-do aquí.

Cuando se está trabajando se sufrey no queda tiempo de pensar: nuestroshogares son menos que un recuerdo.Pero aquí tenemos todo el tiempo paranosotros: de litera a litera, a pesar dela prohibición, nos visitamos, y habla-mos y hablamos. El barracón de made-ra, cargado de humanidad doliente, estálleno de palabras, de recuerdos y de otrodolor. Heimweh se llama en alemán estedolor, es una bella palabra y quiere de-cir «dolor de hogar».

Sabemos de dónde venimos: los re-cuerdos del mundo exterior pueblannuestros sueños y nuestra vigilia, nosdamos cuenta con estupor de que nohemos olvidado nada, cada recuerdoevocado surge ante nosotrosdolorosamente nítido.

Pero adónde vamos no lo sabemos.Tal vez podamos sobrevivir a las en-fermedades y escapar a las selecciones,tal vez hasta resist ir el trabajo y

. . . J ’a i r eçu une v i s i t e : P ie roSonnino, le Romain. -Tu as vu commeje les ai roulés? Piero a une très légèreentérite, il est là depuis vingt jours, ils’y trouve bien, se repose et engraisse; il se fiche pas mal des sélections et ila décidé de rester au K.B. jusqu’à lafin de l’hiver, coûte que coûte. Saméthode consis te à fa i re la queuederrière un malade authentiquementa t te in t de dysenter ie , e t qui offrequelque chance de succès ; quand vientson tour, i l lu i demande sacollaboration (contre de la soupe ou dupa in) e t s i l ’ au t re accep te e t quel ' in f i rmie r a un ins tan t [57]d’inattention, il échange les bassinesau milieu de la confusion générale, etle tour est joué. Piero sait ce qu’ilr i sque mais jusqu’ ic i i l s ’en es ttoujours bien tiré.

Mais la vie au K.B., ce n’est riend e t o u t c e l a . C e n e s o n t n i l e smoments cruciaux de la sélection, niles épisodes grotesques du contrôle dela diarrhée et du dépistage des poux,ni même les maladies.

Le K.B., c’est le Lager moinsl’épuisement physique. Aussi quiconquepossède encore une lueur de raison yreprend-il conscience ; aussi y parlons-nousd’autre chose, durant les interminablesjournées vides, que de faim et de travail ;aussi en venons-nous à penser à ce qu’on afait de nous, à tout ce qui nous a été enlevé,à cette vie qui est la nôtre. C’est dans cettebaraque du K.B., au cours de cetteparenthèse de paix relative, que nous avonsappris combien notre personnalité estfragile, combien, beaucoup plus que notrevie, elle est menacée ; combien, au lieu denous dire : «Rappelle-toi que tu doismourir», les sages de l’Antiquité auraientmieux fait de nous mettre en garde contrecet autre danger, autrement redoutable. S’ilest un message que le Lager eût putransmettre aux hommes libres, c’est biencelui-ci : Faites en sorte de ne pas subir dansvos maisons ce qui nous est infligé ici.

Lorsqu’on travaille, on souffre et on n’apas le temps de penser : nos maisons sontmoins qu’un souvenir. Mais ici le tempsest tout à nous : malgré l’interdiction, nousnous rendons visite d’une couchette àl’autre, et nous parlons et parlons. Labaraque de bois, emplie d’humanitésouffrante, retentit de paroles, desouvenirs, et d’une autre douleur. Cela sedit «Heimweh» en allemand ; c’est unebelle expression, qui veut dire littéralement«mal de la maison».

Nous savons d’où nous venons : lessouvenirs du monde extérieur peuplentnotre sommeil et notre veille, nous nousapercevons avec stupeur que nousn’avons rien oublié, que chaque souvenirévoqué surgit devant nous avec unedouloureuse netteté.

Mais nous ne savons pas où nousa l l o n s . P e u t - ê t r e p o u r r o n s - n o u ssurvivre aux maladies et échappera u x s é l e c t i o n s , p e u t - ê t r e m ê m e

27 buscberato. Espressione dialettale romanesca:chi parla è Piero Sonnino, che abbiamo già incontratoe che diventerà Cesare in T, come rivela lo stessoLevi in App. (1, 200). La vicenda di questopersonaggio si prolunga anche nell’ultimo capitolodi SQU («Storia di dieci giorni», nota 21) e,soprattutto nel racconto di L, Il ritorno di Cesare (II,54-58). È un caso di maxi-commento. Il personaggio,in SQU sottoposto a tassative norme di brevità econcisione, si dilata in uno o più racconti. Laquestione dell’autocommento è una questione moltopiù intricata di quanto io stesso supponessi (cfr. ilmio articolo Il termitaio, in RLevi. Un’antologia cit.,pp. 7690). Del «cosiddetto macrotesto del Lager»sono stati costruiti in questi ultimi anni due estesicataloghi: Segre, 55-56, dove si dice che ancheSNOQ «è in certo modo il risarcimento di quantorievocato in SQU: l’autore partecipa, mediante il suoracconto, alle imprese di un gruppo di partigiani ebreiche lottano contro i tedeschi, fra Bielorussia eUcraina, portando a termine il progetto resistenzialeche la cattura impedì a Levi di mettere in atto» eM.Belpoliti, che al fondo della sua «nota al testo» diSQU (I, 14141415) mette in elenco anche leprefazioni, le versioni radiofoniche, gli articoli e i saggidispersi. Che Levi abbia avvertito la necessità di nonfarci mancare una sorta di Convivio pare confermatoda questi ulteriori ragguagli: data la vastità dimateriali, che in effetti costituiscono qualcosa diparagonabile a «quello pane che è mestiere a cosìfatta vivanda» l’ipotesi mi sembra regga all’usura deltempo. Non è però possibile fare, come io stessoavevo fatto, di ogni erba un fascio e considerareeguali tutte le postille e i paralipomeni. Vi sonopersonaggi, come Cesare (o Lorenzo), che Levi nonsi stanca di descrivere; leggendo le glosse sipercepisce il senso di una soddisfazione che sivorrebbe non finisse mai. C’è in secondo luogol’autocommento che tende a chiarire l’oscuro (peres. le note sulla felicità, sulla ragionevolezza umana)o a dilucidare quanto in SQU è detto in modo tropporapido o a dare rotondità a «figure» appenastilizzate’(Mendi, Müller, Sivadjan, le ragazze dellaboratorio); c’è in terzo luogo l’autocommento cherende, come in questo caso, il chiaro sempre piùchiaro ed è un procedimento che per il suo tendereall’infinito non è meno curioso. Perché tantainsistenza? C’è, infine, aspetto più inquietante, il Levicommentatore di se stesso che mette a nudo,spietatamente, il mutamento - un mutamentoesistenziale suo, o, più sovente, un mutamentodovuto al «contagio» del contesto in cui Levi operòe scrisse nel trentennio circa che va dalla nuovaedizione di SQU alla preparazione di SES. Su questiultimi temi sono ritornato nella comunicazione P. Leviera un centauro?, presentata al convegno «Al di quadel bene e del male» cit., i cui atti sono inpreparazione. È questo, per es. i l casodell’autocommento predisposto al concetto deisoverchiatori (vedi qui sotto, cap. « I sommersi e isalvati», nota 14), che diventerà, travalicando dimolto il senso della notazione originaria, la «zonagrigia»; o il caso della vergogna per «l’ultimo», chediventerà vergogna di tutti i sopravvissuti, unautocommento che scava in interiore Nomine ma,non di rado, rende oscuro e tenebroso, o addiritturastravolge, ciò che in SQU era chiaro e nient’affattoinquietante (cap. «L’ultimo», nota 7).

28 a meno del. Senza, arcaismo.

29 «ricordati che devi morire». Lo scolastico, licealelatinismo (Memento mori) subisce il consuetocapovolgimento: regola tradizionale nel mondo allarovescia. Anche i proverbi e le massime popolarisubiscono lo stesso destino dei titoli di libri. Anticipa« la mala novella» con cui si conclude il presentecapitolo. Non è la morte il maggior pericolo, malaconsapevolezza della propria fragilità. Altro proverbiocapovolto in SQU: «Quando si cambia, si cambia inpeggio», all’inizio del cap. «I fatti dell’estate

30 a noi viene inflitto qui. Nel mondo capovolto èquesta la versione del biblico «non fare agli altri quelloche non vorresti fosse fatto a te».Contemporaneamente fa ritorno il plurale comunitario(non più il «noi italiani», ma il «noi del Ka-Be»), iteratocon ossessività nell’ultimo paragrafo del capitolo («Noiabbiamo... noi fatti schiavi... Noi non ritorneremo»).

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alla f ame che c i consumano : ed o p o ? Q u i , l o n t a n imomentaneamente dalle bestemmie edai colpi, possiamo rientrare innoi s tess i e medi tare , e a l lorad i v e n t a c h i a r o c h e n o nritorneremo. Noi abbiamo viaggiatofin qui nei vagoni piombati; noiabbiamo visto partire verso il nientele nostre donne e i nostri bambini;noi fatti schiavi abbiamo marciatocento volte avanti e indietro allafatica muta, spenti nell’anima pri-ma che dalla morte anonima (31).Noi non ritorneremo. Nessuno [93]deve uscire di qui, che potrebbeportare al mondo, insieme col segnoimpresso ne l la ca rne , l a malanovella di quanto, ad Auschwitz, èbas tato animo all’uomo di faredell’uomo (32). [94]

LE NOSTRE NOTTI

Dopo venti giorni di Ka-Be,essendosi la mia ferita praticamenterimarginata, con mio vivo dispiaceresono stato messo in uscita.

La cerimonia è semplice, ma com-porta un doloroso e pericoloso perio-do di riassestamento. Chi non dispo-ne di particolari appoggi, all’uscita dalKa-Be non viene restituito al suoBlock e al suo Kommando di prima,ma è arruolato, in base a criteri a mesconosciuti, in una qualsiasi altrabaracca e avviato a un qualsiasi altrolavoro. Di più, dal Ka-Be si esce nudi;si ricevono vestiti e scarpe «nuovi»(intendo dire, non quelli lasciatiall’ingresso), intorno a cui bisognaadoperarsi con rapidità e diligenza peradattarli alla propria persona, il che com-porta fatica e spese. Occorre procurarsidaccapo cucchiaio e coltello; infine, equesta è la circostanza più grave, cis i t rova intrusi in un ambientes c o n o s c i u t o , f r a c o m p a g n im a i v is t i e ost i l i , con capi dicui non s i conosce i l carat tere ed a c u i q u i n d i è d i f f i c i l eguardarsi .

el hambre que nos consumen: ¿yluego? Aquí, alejados momentá-neamente de los insultos y de losgolpes, podemos volver a entraren nosotros mismos y meditar, yentonces se ve claro que no vol-veremos. Hemos v ia jado has taaquí en vagones sellados; hemosvisto partir hacia la nada a nues-tras mujeres y a nuestros hijos;convert idos en esclavos hemosdesfilado cien veces ida y vuel-ta al trabajo mudo, extinguida elalma antes de la muerte anónima.No volveremos. Nadie puede sa-lir de aquí para l levar al mundo,junto con la señal impresa en suc a r n e , l a s m a l a s n o t i c i a s d ecuanto en Auschwitz ha sido elhombre capaz de hacer con e lhombre.

Nuestras noches

Después de veinte días de Ka-Be,como la herida se me había práctica-mente cicatrizado, con gran disgustomío me mandaron fuera.

L a c e r e m o n i a e s s e n c i l l a ,pero l leva cons igo un per íod ode readaptación doloroso y peligroso. Aquien a la salida del Ka-Be no cuentacon ayudas especiales no lo devuelven asu Block y a su Kommando anterior sinoque es asignado, según criterios queyo desconocía, a cualquier otro barra-cón y encargado de cualquier otro tipode trabajo. Además, del Ka-Be se saledesnudo; dan vestidos y zapatos «nue-vos» (quiero decir, no los que se handejado a la entrada), con los que hay queluchar con rapidez y diligencia paraadaptarlos a uno mismo, lo que suponefatigas y gastos. Hay que buscarse otravez una cuchara y un cuchillo; y sobretodo, y ésta es la circunstancia más gra-ve, se encuentra uno como un intruso enun ambiente desconocido, entre com-pañeros nunca vistos y hostiles, conjefes cuyo carácter no se conoce y dequienes por consiguiente es difícildefenderse.

résister au travail et à la faim quin o u s c o n s u m e n t : e t p u i s ? I c i ,momentanément à [58] l ’abr i desavan ies e t des coups , i l nous es tpossible de rentrer en nous-mêmeset de méditer, et alors tout nous ditque nous ne reviendrons pas. Nousa v o n s v o y a g é j u s q u ’ i c i d a n s l e swagons plombés, nous avons vu nosfemmes et nos enfants partir pour lenéant ; e t nous, devenus esclaves,nous avons fait cent fois le parcoursm o n o t o n e d e l a b ê t e a u t r a v a i l ,morts à nous-mêmes avant de mourirà l a v i e , a n o n y m e m e n t . N o u s n ereviendrons pas. Personne ne sortirad’ici, qui pourrait porter au monde,avec le signe imprimé dans sa chair,l a s i n i s t r e n o u v e l l e d e c e q u el ’homme, à Auschwitz , a pu fa i red’un autre homme.

NOS NUITS

Au bout de vingt jours de K.B., mab l e s s u r e s ’ é t a n t p r a t i q u e m e n tfermée, il me faut à mon grand regretvider les lieux.

La cérémonie est simple, mais suivied’une pénible et dangereuse période deremise en train. A la sortie du K.B., si onne dispose pas de protections particulières,on n’est pas réinséré dans son Block et dansson Kommando d’origine, mais, sur la basede critères que j’ignore, on est affecté àn’importe quelle autre baraque et dirigévers n’importe quel autre travail. Bien plus,on sort nu du K.B. ; on reçoit des vêtementset des souliers «neufs» (j’entends diredifférents de ceux qu’on y a laissés àl’entrée), qu’il faut s’employer avec zèleet rapidité à adapter à sa propre personne,ce qui implique de la fatigue et desdépenses. Il est également nécessaire de seprocurer à nouveau une cuillère et uncouteau ; enfin, et c’est là le plus grave, onse retrouve comme un intrus en milieuinconnu , en touré de compagnonsnouveaux et hostiles, avec des chefsdont on ne connaît pas le caractère etdont il est par conséquent difficile dese garder.

31 nell’anima prima che nella morte anonima. Di nuovoil leitmotiv della «morte dell’anima», tratto da Vercors(vedi sopra, nota 18); il capitolo si chiude con unaspecie di intenso, solenne riassunto dei precedenticapitoli. Vedi sotto, cap. «Le nostre notti», nota 7.

32 la mala novella.. . di fare dell’uomo. Diventaesplicito e chiaro il «non fare agli altri...», che prima(nota 30) era stato parafrasato; l’espressione «malanovella» ritorna anche nella poesia Il canto del corvo(I) di 01 (lI, 524): «Sono venuto di molto lontano / perportare mala novella». Tutta la morale evangelica ècapovolta dalle leggi del Lager; si vedrà in «Storia didieci giorni» enunciata la legge: «Mangia il tuo pane,e, se puoi, quello del tuo vicino».

LE NOSTRE NOTTI

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La facoltà umana di scavarsi unanicchia , di secernere un guscio(1), di erigersi intorno una tenuebarriera di difesa [95], anche inc i r c o s t a n z e apparen temented ispera te , è s tupefacen te , emer i te rebbe uno s tud ioapprofondi to . S i t ra t t a d i unprezioso lavorio di adattamento (2,)in parte passivo e inconscio, e inparte attivo: di piantare un chiodosopra la cuccetta per appendervi lescarpe di notte; di stipulare tacitipatti di non aggressione coi vicini;d i in tu i re e acce t ta re l econsuetudini e le leggi del singoloKommando e del singolo Block. Invirtù di questo lavoro, dopo qualchesettimana si riesce a raggiungere uncerto equilibrio, un certo grado disicurezza di fronte agli imprevisti;ci si è fatto un nido, il trauma deltravasamento è superato.

Ma l’uomo che esce dal Ka-Be,nudo e quas i s empreinsufficientemente ristabilito, sisente proiettato nel buio e nel gelodello spazio siderale. I pantalonigli cascano di dosso, le scarpe glifanno male , la camicia non habottoni. Cerca un contatto umano,e non trova che schiene voltate. Èinerme e vu lnerab i le come unneonato, eppure al mattino dovràmarciare al lavoro.

In queste condizioni mi trovo ioquando l’infermiere, dopo i variriti amministrativi prescritti, mih a a f f i d a t o a l l e c u r e d e lBlockältester del Block 45. Masubito un pensiero mi colma digioia: ho avuto fortuna, questo èil Block di Alberto!

A l b e r t o è i l m i o m i g l i o r eamico (3). Non ha che ventidue[96] anni, due meno di me, man e s s u n o d i n o i i t a l i a n i h ad i m o s t r a t o c a p a c i t à d iadattamento simili alle sue. Al-berto è entrato in Lager a testaa l t a , e v i v e i n L a g e r i l l e s o eincorrot to . Ha capi to pr ima ditutti che questa vita è guerra (4);non s i è concesso indulgenze ,non ha perso tempo a recriminaree a commiserare sé e gli altri, mafin dal primo giorno è sceso inc a m p o . L o s o s t e n g o n oin te l l igenza e i s t in to : r ag ionagiusto, spesso non ragiona ed èugualmente nel giusto. Intendetu t to a volo : non sa che pocof rancese , e cap isce quanto g l id i c o n o t e d e s c h i e p o l a c c h i .Risponde in i tal iano e a gesti , sif a c a p i r e e s u b i t o r i e s c esimpatico. Lotta per la sua vita,eppure è amico di tutt i . «Sa» chibisogna corrompere, chi bisognaevitare, chi si può impietosire, achi si deve resistere.

Eppure (e per questa sua virtùoggi ancora la sua memoria miè cara e vic ina) non è diventato

La facultad humana de hacerse unhueco , de segregar una corteza,de levantarse alrededor de una frágilba r r e r a d e f e n s i v a , a u n e n c i r -c u n s t a n c i a s q u e p a r e c e n d e s -e s p e r a d a s , e s a s o m b r o s a , ym e r e c e r í a u n e s t u d i o d e t e n i -d o . S e t r a t a d e u n p r e c i o s ot r a b a j o d e a d a p t a c i ó n , e np a r t e p a s i v o e i n c o n s c i e n t e ye n p a r t e activo: de clavar un clavos o b r e l a l i t e r a p a r a c o l g a r l o szapatos por la noche; de establecerpactos tácitos de no agresión con losvecinos; de intuir y aceptar las cos-tumbres y las leyes de aquel de ter-minado Kommando y de aquel deter-minado Block. En virtud de este trabajo, des-pués de algunas semanas, se consigue llegar acierto equilibrio, a cierto grado deseguridad frente a los imprevistos;uno se ha hecho un nido, el trauma deltrasvase ha sido superado.

Mas el hombre que sale del Ka-Be, desnudo y casi siempre insufi-cientemente restablecido, se sienteproyectado en la oscuridad y en elvacío del espacio sideral. Los panta-lones se le caen, los zapatos le hacendaño, la camisa no tiene botones.Busca un contacto humano y no en-cuentra más que espaldas vueltas. Esinerme y vulnerable como un reciénnacido, pero a la mañana siguientetendrá que ir a trabajar.

En estas condiciones me encuentroyo cuando el enfermero, después de losdistintos ritos administrativos de rigor,me confía a los cuidados delBlockältester del Block 45. Pero repen-tinamente un pensamiento me llena dealegría: ¡he tenido suerte, éste es elBlock de Alberto!

Alberto es mi mejor amigo. Sólotiene veintidós años, dos menos queyo, pero ninguno de los italianosha demostrado una capacidad deadaptación semejante a la suya.Alberto entró en el Lager con lacabeza alta, y vive en el Lager ile-so e incorrupto. Ha entendido an-tes que nada que esta vida es unaguerra; no se ha concedido ninguna in-dulgencia, no ha perdido el tiempo enrecriminaciones o quejas de sí mismoni de los demás, sino que desde el pri-mer día ha bajado al campo de bata-l la. Lo sostienen su inteligenciay su instinto: razona con juste-za , con frecuencia no razona ytambién es tá en l o j u s t o . E n t i e n -d e t o d o a l vuelo : sólo sabe un pocode francés, y entiende todo lo que di-cen los alemanes y los polacos. Con-testa en italiano y con gestos, s e h a c ee n t e n d e r y e n s e g u i d a resultasimpático. Lucha por su vida y, sin em-bargo, es amigo de todos. «Sabe» aquién necesita corromper, a quién ne-cesita evitar, de quién se puede compa-decer y a quién debe resistir.

Y sin embargo (y por esta casualidadsuya todavía hoy su recuerdo es para míquerido y cercano), no se ha convertido

La facu l té qu’a l ' homme de sec reuser un t rou , de séc ré te r unecoquille, de dresser autour de soi unefragile barrière de défense, même dansdes c i rcons tances apparemmentdésespérées , e s t un phénomènes tupéf ian t qu i demandera i t à ê t reé tud ié de p rès . I l s ’ag i t l à d ’unprécieux travail d’adaptation, en partiepassif et inconscient, en partie actif :p lan te r un c lou au-dessus de sacouche t te pour y suspendre seschaussures pendant la nuit ; conclure[60] t ac i t ement des pac tes denon-agress ion avec ses vo i s ins ;deviner et accepter les habitudes et leslois du Kommando et du Block où l’onse trouve. En vertu de quoi, au bout deque lques semaines , on parv ien t àa t te indre un cer ta in équi l ib re , uncertain degré d’assurance face auximprévus ; on s’est fait un nid, le chocde la transplantation est passé.

Mais l’homme qui sort du K.B.,n u e t p r e s q u e t o u j o u r si n s u f f i s a m m e n t r é t a b l i , s e s e n tprécipité dans la nuit et le froid del ' e s p a c e s i d é r a l . S o n p a n t a l o ntombe, ses souliers lui font mal, sac h e m i s e n ’ a p a s d e b o u t o n s . I Iche rche un con tac t huma in e t netrouve que des dos tournés . I l es taussi vulnérable et désarmé qu’unnouveau-né, et pourtant i l devra lematin même marcher au travail .

Voilà dans quelles conditions jeme trouve lorsque l 'infirmier, aprèsles d i ffé ren t s r i t e s admin i s t ra t i f sprévus, me confie aux bons soins duB l o c k à l t e s t e r d u B l o c k 4 5 . M a i saussi tôt une pensée me rempli t dejoie : j’ai eu de la chance, c’est leBlock d’Alberto !

Alberto est mon meilleur ami. Iln ’ a q u e v i n g t - d e u x a n s , d e u x d emoins que moi , mais témoigne decapacités d’adaptation que personne,dans notre groupe d’Italiens, n’a suégaler. Alberto est entré au Lager latête haute, et vit au Lager sans peuret sans reproche. Il a compris avanttout le monde que cette vie est uneguerre ; i l ne s’est accordé aucuneindulgence, il n’a pas perdu de tempsen récriminations et en doléances sursoi ni sur autrui, et il est descenduen lice dès le premier jour. Il a pourlu i l ' i n t e l l igence e t l ' i n s t inc t : i lraisonne juste, souvent il ne raisonnepas et il est quand même dans le vrai.Il saisit tout au vol : i l ne connaîtqu’un peu de français et comprend ceq u ’ o n l u i d i t e n a l l e m a n d e t e npolonais. Il répond en italien et pargestes, se fait comprendre et s’attireimmédiatement la sympathie. Il luttepour sa p ropre v i e , e t pour t an t i le s t l ’ ami de tous . I l « sa i t» qu i i lf au t co r rompre , qu i i l f au t év i t e r,q u i o n p e u t a m a d o u e r, à q u i o ndo i t t en i r t ê t e .

Et pourtant (e t c’es t pour cet tev e r t u q u ’ a u j o u r d ’ h u i e n c o r e s o nsouvenir m’est si proche et si cher) il

1 La facoltà umana. [La similitudine è tratta daimolluschi, quali ad esempio le chiocciole, che, comeè noto, secernono da particolari ghiandole un liquidoche poi indurisce costituendo il guscio, ossia laconchiglia]. Ritorna la metafora del nido, della barrieradi difesa pur «tenue», della «nicchia». «Un nido adAuschwitz?», si è chiesto E Ferrucci in un suo acutointervento su La casa di P. Levi in P. Levi as Witnesscit., p. 52. Vedi sopra, cap. «Ka-Be», nota 3. Qui lanicchia si scoperchia, la conchiglia si spezza subito,dopo pochissime righe rifluendo nell’immagine delgrembo materno che proietta fuori il neonato: «Mal’uomo che esce dal Ka-Be, nudo e quasi sempreinsufficientemente ristabilito, si sente proiettato nelbuio e nel gelo dello spazio siderale», «inerme evulnerabile come un neonato».

2 un sapiente lavoro di adattamento. Sullo spirito diadattamento spunti interessanti vengono da Memorie,19 e 88.

3 il mio migliore amico. Di qui alla fine della sezione sitratta di una parte nuova, scritta per l’edizione del ‘58.Risente della descrizione di Akim Akimic’, l’autodidattadi Memorie, 43: «Faceva ogni cosa da autodidatta:gettava un’occhiata e poi faceva...». Alberto è conCesare, il dottor Pannwitz e Lorenzo il personaggioche accompagnerà - si può dire - tutta la carriera diLevi scrittore. Da questo preciso punto di SQU in avanti,lo si ritrova di continuo, in posizione narrativamentepiù rilevante di ogni altra «figura»: lo si ritrova nelracconto Cerio di SP (1, 860-866) e poi lungamente inSES (II, 1014-1015). È la prima rappresentazioneconcreta dell’ideale leviano di «amicizia» (dopo Alberto,verrà Cesare e Mordo Nahoum in T, Sandro in SP)mirabilmente definito nella poesia di OI, Agli amici (II,623). Sull’amicizia vi sono buoni spunti in R. Gordon,Etica cit., pp. 319-321. L’ingresso in scena di Albertodà vita ad una nuova angolatura del libro e a una nuovapersona verbale, il duale: «Alberto ed io», vedi sotto,cap. «Esame di chimica», nota 5.

4 questa vita è guerra. Può essere interessanterilevare, l’anticipazione della frase che servirà a Leviper caratterizzare Mordo Nahoum: «Tutto è guerra»;salvo errore, potrebbe trattarsi di un’ulteriore citazionefilosofico-scolastica, eco del celeberrimo aforisma diEraclito (frammento 53), ancora ai nostri giorniantologizzato in ogni manuale di filosofia di Liceo chesi rispetti: «Polemos (la guerra) è padre di tutte lecose, di tutte re...».

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un t r is to (5) . Ho sempre vis to ,e ancora vedo in lui , la rara f i -gura del l ’uo[97]mo forte e mite(6 ) , con t ro cu i s i spun tano l earmi del la not te (7) . [98]

Non sono però riuscito a ottenere didormire in cuccetta con lui, e neppureAlberto ci è riuscito, quantunque nelBlock 45 egli goda ormai di una certapopola[100]rità. E peccato , perchéavere un compagno di let to di cuifidarsi, o con cui almeno ci si possaintendere, è un inestimabile vantaggio;e inoltre, adesso è inverno, e le nottisono lunghe, e dal momento che siamocostretti a scambiare sudore, odore ecalore con qualcuno, sotto la stessacoperta e in set tanta centimetr i dilarghezza, è assai desiderabile che sitratti di un amico.

D’inverno le notti sono lunghe, eci è concesso per il sonno un intervallodi tempo considerevole.

Si spegne a poco a poco il tumultodel Block; da più di un’ora è terminatala distribuzione del rancio serale, esoltanto qualche ostinato persiste agrattare il fondo ormai lucido della ga-mella, rigirandola minuziosamentesotto la lampada, con la frontecorrugata per l’attenzione. L’ingegnerKardos gira per le cucce t t e amedicare i piedi feriti ed i callisuppurati, questa è la sua industria;non c’è chi non rinunzi volentieri aduna fetta di pane, pur che gli vengaalleviato il tormento delle piaghe torpide,che sanguinano ad ogni passo per tuttala giornata, ed in questo modo,onestamente, l’ingegner Kardos harisolto il problema di vivere.

Dalla porticina posteriore, dinascosto e guardandosi attorno concautela, è entrato il cantastorie. Si èseduto sulla cuccetta di Wachsmann,e subito gli si è raccolta attorno unapiccola folla attenta e silenziosa. Luicanta una interminabile rapsodiayiddisch, sempre la stessa, in quartinerimate, di una melanconia rassegnata epenetrante (o forse tale la ricordoperché allora ed in quel luogo l’houdita?); dalle poche parole checapisco, dev’essere una canzone dalui stesso composta, dove haracchiuso tutta la vita del Lager, neipiù minuti particolari. Qualcuno ègeneroso, e rimunera il cantastoriecon un pizzico di tabacco o unagugliata di filo; altri ascoltano assorti,ma non dànno nulla. [101]

Risuona ancora improvviso ilrichiamo per l’ultima funzione dellagiornata: - Wer hat kaputt die Schuhe?(chi ha le scarpe rotte?) e subito siscatena il fragore dei quaranta ocinquanta pretendenti al cambio, iquali si precipitano verso il Tagesraumcon furia disperata, ben sapendo chesoltanto i dieci primi arrivati, nellamigliore delle ipotesi, sarannosoddisfatti.

en una persona triste. S iempre v i , ytodavía veo en é l , l a ra ra f igu-ra del hombre fuer te y apaciblecont ra qu ien se rompen las a r-mas de la noche .

Pero no he conseguido compartir lalitera con él, y ni siquiera Alberto loha conseguido, aunque en el Block 45g o c e y a d e c i e r t a p o p u l a r i d a d .Es una lástima, porque tener un com-pañero de cama de quien fiarse, o almenos con quien uno pueda entender-se, es una ventaja inestimable; y ade-más, estamos en invierno y las nochesson largas, y puesto que estamos obli-gados a intercambiar nuestro sudor,nuestro olor y nuestro calor con alguien,bajo la misma manta y en setenta centí-metros de anchura, es muy deseable quese trate de un amigo.

En invierno, las noches son largas, yse nos concede para el sueño un inter-valo de tiempo considerable.

Poco a poco se apaga el barullo delBlock; hace más de una hora que se haterminado el reparto del rancho vesper-tino, y sólo algún obstinado continúaraspando el fondo ya brillante de la es-cudilla, dándole vueltas minuciosamen-te bajo la lámpara, con el entrecejo frun-cido por la atención. El ingenieroKardos da vueltas por las literas curan-do los pies heridos y los callossupurantes, éste es su negocio; no hayquien no renuncie de buena gana a unarebanada de pan para que le alivien eltormento de las enconadas heridas quesangran a cada paso durante todo el día,y de esta manera, honradamente, el in-geniero Kardos ha resuelto el problemade su subsistencia.

Por la portezuela de atrás, a escon-didas y mirando alrededor con caute-la, ha entrado el coplero. Se sienta enla litera de Wachsmann y en seguidareúne en torno una pequeña multitudatenta y silenciosa. Canta una intermi-nable rapsodia en yiddish, siemprela misma, en cuartetas rimadas,de una melancolía resignada y pe-netrante (¿o tal vez es así como larecuerdo porque la oí entonces y en aquelsitio?); por las pocas palabras que entien-do, debe de ser una canción que ha com-puesto él mismo en la que ha encerra-do toda la vida del Lager con sus parti-cularidades más pequeñas. Algunos sesienten generosos y remuneran al co-plero con un pellizco de tabaco o unahebra de hilo; otros lo escuchan absortos,pero no le dan nada.

Suena de nuevo inesperadamente lallamada para la última función de la jor-nada: Wer hat kaputt die Schuhe?,(¿quién tiene rotos los zapatos?), y sedesencadena súbitamente el fragor delos cuarenta o cincuenta pretendientesal cambio, que se precipitan hacia elTagesraum con furia desesperada, sa-biendo que, en la mejor de las hipóte-sis, sólo los diez primeros podrán sersatisfechos.

n’es t pas devenu un cynique. J ’a itoujours vu, et je vois encore en luile rare exemple de l’homme fort etdoux, contre qui viennent s’émousserles armes de la nuit.

Mais je n’ai pas réussi à obtenir dedormir avec lui dans [61] la mêmecouchette ; pas plus qu’Alberto n’y estparvenu, malgré la popularité dont il jouitdésormais à l'intérieur du Block 45. C’estdommage, car avoir un compagnon de lità qui se fier, ou du moins avec qui on puisses’entendre, est un avantage inestimable ;d’autant plus qu’on est maintenant enhiver, les nuits sont longues, et du momentque nous sommes contraints de partagersueur, odeur et chaleur avec quelqu’un,sous la même couverture et danssoixante-dix centimètres de large, il est trèssouhaitable que ce soit avec un ami.

L’hiver, les nui ts sont longues etn o u s b é n é f i c i o n s d ’ u n t e m p s d esommeil appréciable.

Le tumulte du Block s’apaise peu àpeu ; voilà maintenant plus d’une heureque la soupe du soir a été distribuée, etseuls quelques obstinés persistent àgratter le fond désormais reluisant deleur gamelle, l’explorant en tous senssous l’ampoule électrique, le front plissépar l’attention. L’ingénieur Kardos passeentre les couchettes pour soigner lespieds blessés et les cors qui suppurent ;c’est là son industrie ; il n’est personnequi ne renonce volontiers à une tranchede pain pour être soulagé du tourmentdes plaies infectées qui saignent àchaque pas tout au long de la journée ;une façon pour l’ingénieur Kardos derésoudre honnêtement ses problèmes desubsistance.

Le chanteur ambulant vient d’entrerfurt ivement par la peti te porte dederrière, jetant autour de lui des regardscirconspects. I l s’est assis sur lacouchette de Wachsmann, at t irantaussitôt autour de lui une petite fouleattentive et silencieuse. Il chante uneinterminable rhapsodie yiddish, toujoursla même, en quatrains rimes, d’unemélancolie pénétrante et résignée l'àmoins que ce ne soit le reflet du momentet du lieu où je l’ai entendue ?) ; lesquelques mots que je saisis me laissentpenser qu’il s’agit d’une chanson de sacomposition, dans laquelle il a mis toute lavie du Lager, dans ses moindres détails.Quelques généreux récompensent lechanteur d’un brin de tabac ou d’uneaiguillée de fil ; d’autres écoutent, absorbés,mais ne lui donnent rien.

Souda in on en tend l a vo ix qu inous convie à la dernière cérémoniede la journée : - «Wer bat kaputt dieS c h u h e ? » - ( Q u i a d e s s o u l i e r sabîmés?) et aussitôt, [62] quaranteou cinquante candidats à l’échanges e r u e n t a v e c f r a c a s v e r s l eTagesraum, dans un élan désespéré,car ils savent bien que seuls les dixpremiers arrivés, dans le meilleur descas, obtiendront satisfaction.

5 tristo. Ecco un’ulteriore prova dell’ottimismo solare di SQU, della speranza cheviene fuori dal Lager, di cui ha parlato Vittorio Foa. L detto naturalmente nel sensodantesco, di afflitto, di perseguitato (Inf. XIII, 145 o anche VII, 106) [Esiste unadifferenza di significato fra «tristo» e «triste»: «tristo» è l’uomo che le sventurehanno reso non solo triste, ma anche malvagio e odioso agli altri].

6 forte e mite. Il consueto aggettivo leviano «mite» (per la comprensione del qualeè d’obbligo il rinvio a N. Bobbio, Elogio della mitezza Linea d’Ombra, Milano 1988)viene qui inserito all’interno di una delle tante forme fisse presenti in SQU. Comeè stato giustamente rilevato (Mengaldo, 233) l’ossimoro - di preferenza «esplicitatoe disteso» - documenterebbe « la tendenza liberatoria» della scrittura e dellalingua di Levi: tale tendenza «oppone un moto centrifugo a quello centripeto dellasecchezza e castità testimoniale». Alla lingua e allo stile spetterebbe così il compitodi «contrastare l’ordine mortuario del dominio e dell’omologazione con le propriepossibilità di libertà creativa, polistilismo, varietà e fantasia, anomalia». Nella linguache parliamo l’ossimoro è un Centauro di parole, simbolo dell’ambivalenza perantonomasia. Levi ne fa uso già in SQU: non un uso larghissimo però, comeaccadrà dopo T. Non essendo problema di piccolo conto, credo si dovrebbe fareun’analisi comparata fra l’ossimoro in SQU, fra l’altro quasi sempre giocato sullemedesime coppie di opposti (la gioia triste, la selvaggia pazienza, le storie semplicie incomprensibili, la personalità forte e mite: «Era scaltro e fisicamente robusto, einsieme mite e amichevole») e nei libri posteriori. Con gli ossimori, nella cultura diun paese come l’Italia, che ha fatto dell’ossimoro una ragion di vita quando non unsistema politico («le convergenze parallele»), bisogna sempre procedere con moltacalma: in SQU l’ossimoro risulta sempre esplicitato oppure chiarito da moduli lineariche lo rendono tripartito («Pieno di una tristezza serena che è quasi gioia»). Laprima impressione è che l’ossimoro non rappresenti il disorientamento psicologico,né tanto meno l’incertezza conoscitiva, tipici atteggiamenti posteriori checulmineranno nella teoria della «zona grigia», ovvero nella definizione di un luogomentale citiamo letteralmente da SES - «dai contorni mal definiti, che insiemesepara e congiunge i due campi dei padroni e dei servi» (Il, 1017). Il groviglio dicontrari si fa intricatissimo dopo T: in SQU la polarità ottimismo-pessimismo sirisolve di preferenza a favore della volontà di capire, della curiositas, della«persuasione che la vita ha uno scopo», radicata in ogni fibra di uomo, «unaproprietà della sostanza umana». Lo studio dell’animo umano - stando alladefinizione data da Levi nella premessa - non prevede ibridi o contaminazioni senon nella spregevole categoria dei «Prominenti» che sono un po’ gli ignavi diSQU. In SQU l’ossimoro ha una valenza per nulla assimilabile al senso didisorientamento di una trentina di anni dopo: anfibio, ibridismo, spaccatura paranoicanon sono vocaboli di SQU. «Italiano, ma ebreo. Chimico, ma scrittore. Deportato,ma non tanto (o non sempre) disposto al lamento e alla querula» sono parole chesembrano scritte da un’altra persona. La divaricazione dei «due mezzi cervelli» (ilchimico e il letterato, l’ebreo e l’italiano) non è concepibile in queste pagine. Piùprobabilmente I’ossimoro è lo strumento principale per rendere il concetto di«incomprensibilità», per mostrare pluridimensionale una realtà che in Lager è perforza unidimensionale, buia e grigia; oppure un’accorgimento della sua arte di«scrivere fra le righe», un modo per trasformare il bianco e nero di Auschwitz neltechnicolor della vita libera; in altre parole, al pari delle cripto-citazioni, dei nomialterati, delle contraddizioni e delle stesse iterazioni di cui SQU è trapunto, l’ossimoroè uno degli strumenti che rendono evidente la natura di un libro che per metà èancora concepito al di qua del filo spinato e per metà ne è fuori, in breve l’arte dicui ha parlato Leo Strauss in Scrittura e persecuzione cit., pp. 20-34; in altri casil’ossimoro vale a determinare la rotondità rabelaisiana dell’esistenza umana,l’eterogeneità di comportamenti, anche l’incongruità, non mai la commistioneprogrammatica fra pietà e brutalità nell’oppresso e nel suo senso della vergognadi essere un superstite, mali che affliggono l’ultimo Levi. Fino a T, Levi è insensibileai richiami di ogni Doppelgänger, ben saldo com’è nella sua illuministica convinzione- ingenua finché si vuole -che i centauri esistano nei libri di mitologia e le «zonegrigie» siano vuoti deserti in un mondo per lui vistosamente segnato dalla frontierauomini/nonuomini.

7 le armi della notte. Con il consueto accorgimento della citazione nascosta,ovvero del personaggio-segnalibro, Levi evoca qui, presentandoci Alberto, unodei racconti maggiori dello scrittore belga Vercors Gean Bruller), Les armes de lanuit che, dopo il racconto-fratello Le silence de la mer, tradotto da N. Ginzburg,Einaudi pubblica nei Coralli nel 1948 (l’ed. originale, Les Editions de Minuit, Paris1946 è quella che Levi dovette avere per le mani; alla riedizione più recente, connota introduttiva di G. Bosco, uscita sempre da Einaudi nel 1994, si rinvia perulteriori informazioni bio-bibliografiche). Le armi della notte è il racconto dellaresistenza impossibile redatto a partire da una testimonianza reale. A questaespressione «contro cui si spuntano le armi della notte» Levi era a tal punto legatoda giudicarla «ipocrita e stonata» in bocca al suo ambiguo interlocutore tedesco diVanadio in SP (I, 929). In SES, Levi darà di questo racconto un giudizio spietato(«incredibilmente infetto di estetismo e di libidine letteraria»), in fondo ingrato:Vercors è un ingrediente non trascurabile della «libidine letteraria» che travolse lostesso Levi ai tempi di SQU; nella medesima circostanza (II, 1036) si precisaaltresì l’importanza della nozione di «morte dell’anima», tratto comune a due altripassaggi di SQU (vedi sopra, cap. «Ka-Be», note 18 e 31). Il protagonista delracconto, Pierre Cange, è un superstite dei Lager che non riesce a uscire da unasorta di isolamento che pare autoimporsi nonostante gli sforzi dell’amica Nicole.Essersi piegato agli ordini delle SS, non aver trovato la forza di opporsi è il tormentoche lo assedia: «Come Amleto», dice, «avevo udito da uno spettro il racconto delpiù nero crimine che si possa concepire: l’assassinio di un’anima (l’assassinatd’un âme). Tutto si può perdonare - forse anche un’omicidio. Ma un’anima» (pp.186-1877, con allusione al murder most foul di Amleto 1, 5); « l’enjeu était notreâme», p. 95; «J’y ai perdu ma qualité d’homme», p.161 (Plus ou moins hommes’intitola un altro racconto breve di Vercors, Albin Michel, Paris 1950). Il giudizio suVercors muta, come si è detto, negli anni: nel 1955 è però ancora fortementepositivo nell’articolo Deportati, anniversario (I, 1114-1115), anzi la sua rilettura sidice serva a frenare ogni contagio fra vittima e assassino e quindi lo choc subitoda Pierre Cange non va confuso con il sovvertimento prodotto una ventina d’annidopo dai «soverchiatori» manzoniani in SES (II, 1023): «Cose dolorose e dure,che, a chi ha letto Les armes de la nuit, non suoneranno nuove. È vanità chiamaregloriosa la morte delle innumerevoli vittime dei campi di sterminio. Non era gloriosa:era una morte inerme e nuda, ignominiosa e immonda. Né è onorevole la schiavitù;ci fu chi seppe subirla indenne, eccezione da considerarsi con riverente stupore;ma essa è una condizione essenzialmente ignobile. fonte di quasi irresistibiledegradazione e di naufragio morale. E bene che queste cose siano dette, perchésono vere. Ma sia chiaro che questo non significa accomunare vittime e assassini»(il corsivo è mio e cfr. sotto, cap. «I sommersi e i salvati», nota 14). Quanto a SQU,vi sono elementi che rendono probabile una qualche influenza per un libro che fu,con La specie umana di Antelme, Il flagello della svastica di Russell, i due libri diRousset, Si fa presto a dire fame di Caleffi, La selva dei morti di Wiechert (I, 1160)fra le prime letture di Levi sull’argomento. Per es. Pierre, «enroulé dans sa coquillede silence» (p. 141) ricorda la capacità di «secernere un guscio», la sua teoria diresistenza attraverso la cultura ha molti punti di contatto con il cap. «Il canto diUlisse»: «Si può resistere sotto i colpi, le randellate, gli sputi... basta saper sfuggirenell’interno di sé. Ciascuno ha il suo metodo: uno si recita Virgilio. L’altro prega.Io... mi ero fatto il mio breviario: una invocazione, una litania di uomini che ammiro:Bruto, Louis Blanc, Robespierre...» p. 165.

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Poi è la quiete. La luce si spegneuna prima volta, per pochi secondi,per avvisare i sarti di riporre ilpreziosissimo ago e i l f i lo; pois u o n a l o n t a n o l a c a m p a n a , ea l l o r a s i insedia la guardia d inotte e tutte le luci si spengonodefinitivamente. Non ci resta chespogliarci e coricarci.

Non so chi sia il mio vicino; nonsono neppure sicuro che sia sempre lastessa persona, perché non l’ho maivisto in viso se non per qualche attimonel tumulto della sveglia, in modo chemolto meglio del suo viso conosco ilsuo dorso e i suoi piedi. Non lavoranel mio Kommando e viene incuccetta solo al momento del silenzio;si avvoltola nella coperta, mi spingeda parte con un colpo delle ancheossute, mi volge il dorso e cominciasubito a russare. Schiena controschiena, io mi adopero per conquistarmiuna superficie ragionevole dipagliericcio; esercito colle reni unapressione progressiva contro le suereni, poi mi rigiro e provo a spingerecol le g inocchia , g l i prendo lecaviglie e cerco di sistemarle un po’più in là in modo da non avere i suoipiedi accanto al viso: ma tutto èinutile, è molto più pesante di me esembra pietrificato dal sonno.

Allora io mi adatto a giacerecosì, costretto all’immobilità, permetà sulla sponda di legno. Tuttaviasono così stanco e stordito che inbreve scivolo anch’io nel sonno emi pare di dormire sui binari deltreno (8). [102]

Il treno sta per arrivare: si senteansare la locomotiva, la quale è il miovicino. Non sono ancora tanto addor-mentato da non accorgermi delladuplice natura della locomotiva. Sitratta precisamente di quellalocomotiva che rimorchiava oggi inBuna i vagoni che ci hanno fattoscaricare: la riconosco dal fatto cheanche ora, come quando è passatavicina a noi, si sente il calore che irra-dia dal suo fianco nero. Soffia, èsempre più vicina, è sempre sul pun-to di essermi addosso, e invece nonarriva mai. Il mio sonno è moltosottile, è un velo, se voglio lo lacero.Lo farò, voglio lacerarlo, così potròtogliermi dai binari. Ecco, ho voluto,e ora sono sveglio: ma non propriosveglio, soltanto un po’ di più, algradino superiore della scala fral’incoscienza e la coscienza. Ho gliocchi chiusi, e non li voglio aprire pernon lasciar fuggire il sonno, ma possopercepire i rumori: questo fischiolontano sono sicuro che è vero, nonviene dalla locomotiva sognata, èrisuonato oggettivamente: è il fischiodella Decauville, viene dal cantiereche lavora anche di notte. Una lunganota ferma, poi un’altra più bassa diun semitono, poi di nuovo la prima,ma breve e tronca. Questo fischio è

Después viene la calma. La luz seapaga una primera vez, durante pocossegundos, para avisara los sastres quedeben guardar sus preciosísimos agujae hilo; luego suena lejana la campana,y entonces llega la guardia de no-che y todas las luces se apagandefinitivamente. No nos queda más quedesnudarnos y acostarnos.

No sé quién es mi vecino. Ni si-quiera estoy seguro de que sea siem-pre el mismo porque no le he visto lacara más que unos segundos en el tu-multo de la diana, de manera que mu-cho mejor que la cara le conozco laespalda y los pies. No trabaja en miKommando y viene a la litera sólo enel momento del toque de silencio; seenvuelve en la manta, me echa a unlado con un golpe de las caderas hue-sudas, me vuelve la espalda y en se-guida se pone a roncar . Con miespalda contra la suya, me esfuerzo porconquistar una superficie razonable dejergón; ejerzo con los riñones una pre-sión progresiva contra los suyos, lue-go me doy vuelta y pruebo a empujarlecon las rodillas, lo cojo por lostobillos y trato de colocarlo un pocomás allá de manera que no tenga suspies pegados a la cara: pero es inútil,es mucho más pesado que yo y parecepetrificado por el sueño.

Entonces me adapto a estar así,obligado a la inmovilidad, medioechado sobre el travesaño de madera.Estoy tan cansado y atontado que notardo en dormirme yo también, y meparece que estoy durmiendo sobre losraíles del tren.

El t ren va a l legar : se oye eljadeo de la locomotora, que es mi ve-cino. Todavía no estoy tan dormidocomo para no darme cuenta de la do-ble naturaleza de la locomotora. Setrata precisamente de esa locomo-tora que remolcaba hoy hasta laBuna los vagones que hemos te-nido que descargar: la reconozcotambién ahora, como cuando ha pa-sado junto a nosotros, se siente el ca-lor que irradia su flanco negro. Sopla,está cada vez más cerca, y siempre apunto de echárseme encima y, sin embargo,nunca llega. Mi sueño es muy ligero,es un velo, si quiero, lo rasgo. Voy ahacerlo, quiero rasgarlo, así podréquitarme de la vía. ¡Ya está!, comoquería, estoy despierto: pero no real-mente despierto, sólo un poco más, enla grada superior de la escala entre elsubconsciente y la conciencia. Tengolos ojos cerrados, y no quiero abrirlospara no dejar irse al sueño, pero pue-do percibir los ruidos: ese s i l b i d olejano estoy seguro de que es real, noviene de la locomotora soñada, ha so-nado objetivamente: es el silbido dela Decauville, viene de la cantera don-de se trabaja también de noche. Una lar-ga nota firme, después otra un semitonomás baja, luego otra vez la primera, perocorta y truncada. Este silbido es

Puis c’est le calme. La lumières’éteint une première fois, quelquessecondes, pour avertir les tailleurs deranger leur précieuse aiguille et leurfil ; la cloche sonne dans le lointain,le garde de nuit s’installe et toutes leslumières s’éteignent définitivement. Ilne nous res te p lus qu’à nousdéshabiller et à nous coucher.

J’ignore qui est mon voisin ; je ne suismême pas sûr que ce soit toujours lamême personne, car je ne l’ai jamais vude face sinon l’espace de quelquesinstants dans le tumulte du réveil, si bienque je connais beaucoup mieux son doset ses pieds que son visage. Il ne travaillepas dans mon Kommando et ne regagnesa couchette qu’après l'extinction desfeux ; il s’enroule dans sa couverture, mepousse de côté d’un coup de ses hanchesanguleuses, me tourne le dos etcommence aussi tôt à ronfler. Mond o s contre le sien, je tâche d econquér i r une por t ion r a i sonnab lede paillasse ; j’exerce avec mes reins unepression progressive contre les siens, puisje me retourne et cherche à pousser avecles genoux ; je lui prends les chevilles ettente de les éloigner un peu de façon à nepas avoir ses pieds à côté de mon visage :mais c’est peine perdue, il est beaucoupplus lourd que moi et le sommeil le rendinerte comme une pierre.

Alors je me résigne à rester commeje suis, contraint à l’immobilité, à chevalsur le rebord en bois. Mais je suis sirompu de fatigue que bientôt je glisse àmon tour dans le sommeil , et j ’ail'impression de dormir sur une voie dechemin de fer.

Le train va arriver : on entend haleter lalocomotive, qui n’est autre que mon voisinde couchette. Je ne suis pas encore assezendormi pour ne pas me rendre compte dela double nature de la locomotive. Il s’agitjustement de celle qui remorquait leswagons qu’on nous a fait déchargeraujourd’hui à la Buna : je la reconnais à lachaleur que dégage son flanc noir,maintenant comme tout à l’heure,lorsqu’elle passait à côté de nous. Ellesouffle, elle se rapproche encore, elle necesse de se rapprocher, elle est constammentsur le point de me passer sur le corps, mais[63] elle n’arrive jamais Mon rêve est léger,léger comme un voile , si je voulais, jepourrais le déchirer Je vais le faire, je vaisle déchirer, comme ça je pourrai m’arracherà ces rails Voila, ça y est, et maintenant jesuis réveillé • non, pas vraiment, seulementun peu plus réveillé, j’ai fait un petit pas deplus sur le chemin qui mène del'inconscience à la conscience J’ai les yeuxfermés, et je ne veux pas les ouvrir pour nepas laisser le sommeil m’échapper, mais jepeux percevoir les bruits ce sifflement auloin, je suis sûr qu’il est réel, il ne vient pasde la locomotive de mon rêve, il aobjectivement retenti : c’est celui de laDecauville, il vient du chantier de nuit Unelongue note continue, une autre un demi-tonplus bas, puis de nouveau la première, maisbrève et tronquée Ce coup de sifflet, c’est

8 il treno sta per arrivare. Nel sogno ritorna ilparticolare dei binari del treno, già presente sopra,anzi questo sogno sembra la prosecuzione del primo:cap. «Ka-Be», nota 7.

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una cosa importante, e in qualche mo-do essenziale: così sovente l’abbiamoudito, associato alla sofferenza dellavoro e del campo, che ne è divenutoil simbolo, e ne evoca direttamente larappresentazione, come accade percerte musiche e certi odori.

Qui c’è mia sorella, e qualche mioamico non precisato, e molta altragente. Tutti mi stanno ascoltando, eio sto raccontando proprio questo:il fischio su tre note, il letto duro, ilmio vicino che io vorrei spostare, maho paura di svegliarlo perché è piùfor te di me. Racconto anchediffusamente della nostra fame, e delcontrollo dei pidocchi, e del Kapoche mi ha percosso sul naso e [103]poi mi ha mandato a lavarmi perchésanguinavo. È un godimento inten-so, fisico, inesprimibile, essere nellamia casa, fra persone amiche, eavere tante cose da raccontare: manon posso non accorgermi che i mieiascoltatori non mi seguono. Anzi,essi sono del tutto indifferenti:parlano confusamente d’altro fra diloro, come se io non ci fossi. Miasorella mi guarda, si alza e se ne vasenza far parola.

Allora nasce in m e u n a p e n ad e s o l a t a , c o m e c e r t i do lo r ia p p e n a r i c o r d a t i d e l l a p r i mainfanzia (9): è dolore a l lo s ta topuro, non temperato dal sensodella realtà e dalla intrusione dicircostanze estranee, simile a quelliper cui i bambin i p i angono ; ed èmeglio per me risalire ancora una volta insuperficie, ma questa volta aprodeliberatamente gli occhi, per avere difronte a me stesso una garanzia di essereeffettivamente sveglio.

Il sogno mi sta davanti, ancora cal-do, e io, benché sveglio, sono tuttorapieno della sua angoscia: e allora miricordo che questo non è un sognoqualunque, ma che da quando sono quil’ho già sognato, non una ma moltevolte, con poche variazioni di ambien-te e di particolari. Ora sono in pienalucidità, e mi rammento anche diaverlo già raccontato ad Alberto, e chelui mi ha confidato, con miameraviglia, che questo è anche il suosogno, e il sogno di molti altri, forsedi tutti. Perché questo avviene? perchéil dolore di tutti i giorni si traduce neinostri sogni così costantemente, nellascena sempre ripetuta della narrazionefatta e non ascoltata? (10) [104]

... Mentre così medito, cerco diprofittare dell’intervallo di veglia perscuotermi di dosso i brandelli diangoscia del sopore precedente, inmodo da non compromettere la qualitàdel sonno successivo. Mi rannicchioa sedere nel buio, mi guardo intornoe tendo l’orecchio.

Si sentono i dormienti respiraree russare, qualcuno geme e parla.Molt i schioccano le labbra edimenano le mascelle. Sognano di

algo importante: lo hemos oído tan-tas veces, lo hemos asociado tan-tas con el sufr imiento del trabajoy del campo, que se ha convertido ensu símbolo y evoca directamente susimágenes, como ocurre con algunas mú-sicas y algunos olores.

Aquí está mi hermana, y algún amigomío indeterminado, y mucha más gente.Todos están escuchándome y yo les estoycontando precisamente esto: el silbido delas tres de la madrugada, la cama dura, mivecino, a quien querría empujar, pero aquien tengo miedo de despertar porque esmás fuerte que yo. Les hablo tambiénprolijamente de nuestra hambre, y de larevisión de los piojos, y del Kapoque me ha dado un golpe en la narizy luego me ha mandado a lavarmeporque sangraba. Es un placer inten-so, físico, inexpresable, el de estar enmi casa, entre personas amigas, tenertantas cosas que contar: pero no puedodejar de darme cuenta de que misoyentes no me siguen. O más bien,se muestran completamente indiferen-tes: hablan confusamente entre sí deotras cosas, como si yo no estuviese allí.Mi hermana me mira. Se pone de pie yse va sin decir palabra.

Entonces nace en mí un dolor de-solado, como ciertos dolores que ape-nas se recuerdan de los primeros añosde la infancia: es el dolor en su esta-do puro, sin templar por el sentimien-to de la realidad ni por la intrusión decircunstancias extrañas, semejantes, aaquellos por los que los niños lloran;y es mejor que vuelva a salir a lasuperficie, pero esta vez abro los ojosdelibe r a d a m e n t e , p a r a t e n e rf ren te a mí la garan t ía de es ta refectivamente despierto.

Tengo el sueño delante, caliente to-davía, y yo, aunque despierto, estoy to-davía lleno de su angustia: y entoncesme doy cuenta de que no es un sueñocualquiera, sino de que desde que es-toy aquí lo he soñado no una vez, sinomuchas, con pocas variantes de am-biente y de detalle. Ahora estoy ente-ramente lúcido, y me acuerdo de queya se lo he contado a Alberto y de queél me ha confiado, para mi asombro,que también lo sueña él, y que es elsueño de otros muchos, tal vez de to-dos. ¿Por qué pasa esto? ¿Por qué eldolor de cada día se traduce en nues-tros sueños tan constantemente en laescena repetida de la narración que sehace y nadie escucha?

... Mientras medito así, intentoaprovechar el intervalo de vigiliapara sacudirme los jirones de an-gustia del sopor precedente, parano comprometer la cualidad delsueño venidero. Me siento encogi-do en la oscuridad, miro alrededory aguzo el oído.

Se oye respirar y roncar a los queduermen, a alguno que gime y habla.Muchos chasquean los labios y batenlas mandíbulas. Sueñan que están co-

quelque chose d’important, et mêmed’essentiel pourrait-on dire : nous l'avonssi souvent entendu, associe à la souffrancedu travail et du camp, qu’il en est devenu lesymbole, il en évoque immédiatementl’image, comme il arrive pour certainesmusiques et pour certaines odeurs

Voici ma sueur, quelques amis quej e n e d i s t i n g u e p a s t r è s b i e n e tbeaucoup d’autres personnes Ils sonttous là à écouter le récit que je leurfais le sifflement sur trois notes, le litdur, mon voisin que j’aimerais bienpousser mais que j’ai peur de réveillerparce qu’ i l e s t p lus fo r t que moil ' évoque en dé t a i l no t r e f a im , l econtrôle des poux, le Kapo qui m’af r a p p é s u r l e n e z e t m ’ a e n s u i t eenvoyé me laver parce que je saignaisC ’ e s t u n e j o u i s s a n c e i n t e n s e ,physique, inexprimable que d’êtrechez moi, entouré de personnes amies,et d’avoir tant de choses à raconter :mais c’est peine perdue, je m’aperçoisque mes auditeurs ne me suivent pasU s s o n t m ê m e c o m p l è t e m e n tindifférents ils parlent confusémentd’autre chose entre eux, comme si jen’étais pas là Ma sueur me regarde,se levé et s’en va sans un mot.

A l o r s u n e d é s o l a t i o n t o t a l em’envahit, comme certains désespoirsenfouis dans les souvenirs de la petiteenfance: une douleur a l’état pur, quene tempèrent ni le sentiment de laréalité ni l'intrusion de circonstancesextérieures, la douleur des enfants quipleurent, et il vaut mieux pour moiremonter de nouveau a la surface,m a i s c e t t e f o i s - c i j ’ o u v r edélibérément les yeux, pour avoir enface de moi la garantie que je suisbien réveillé. [64]

Mon rêve est là devant moi, encorechaud, et moi, bien qu’éveillé, je suisencore tout plein de son angoisse : et alorsje me rappelle que ce rêve n’est pas unrêve quelconque, mais que depuis monarrivée, je l’ai déjà fait je ne sais combiende fois, avec seulement quelquesvariantes dans le cadre et les détailsMaintenant je suis pleinement lucide, etje me souviens également de l’avoir déjàraconté à Alberto, et qu’il m’a confié, àma grande surprise, que lui aussi fait cerêve, et beaucoup d’autres camaradesaussi, peut-être tous Pourquoi cela?Pourquoi la douleur de chaque jour setraduit-elle dans nos rêves de manièreaussi constante par la scène toujoursrépétée du récit fait et jamais écouté ?

... Tout en méditant de la sorte, je chercheà profiter de cet intervalle de veille pour medébarrasser des lambeaux d’angoisse laisséspar le rêve que je viens de faire, afin de nepas compromettre la qualité du sommeil queje m’apprête à goûter. Je m’accroupis dansl’obscurité, je regarde autour de moi et jetends l’oreille

On entend les dormeurs respirer etronfler Certains gémissent et parlent,beaucoup font claquer leurs lèvres etremuent les mâchoires. Ils rêvent qu’ils

9 i bambini piangono. Una più precisa messa a fuocodi questo stato d’animo pare di scorgere in sede diautocommento, nello stato d’animo di Maria, Titanio,in SP (1, 882-883). L il Levi freudiano senza conoscereFreud: quasi le stesse parole sui dolori infantiliritornano a proposito della memoria «nella nostra vitaanteriore», cap. «I fatti dell’estate», nota 4.

10 sempre rinnovata. Ecco la definizione migliore disogno data dallo stesso Levi; in SQU il sogno èsempre legato al risveglio: «una scena sempre ripetutadella narrazione fatta e non ascoltata». È da notarel’assonanza con l’«esodo ogni secolo rinnovato»dell’episodio dei Gattegno nel primo capitolo.

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mangiare (11): anche questo è unsogno collettivo. È un sogno spietato,chi ha creato il mito di Tantalo dovevaconoscerlo. Non si vedono soltanto icibi, ma si sentono in mano, distinti econcreti, se ne percepisce l’odorericco e violento; qualcuno ce liavvicina fino a toccare le labbra, poiuna qualche circostanza, ogni volta di-versa, fa sì che l’atto non vada acompimento. Allora il sogno si disfae si scinde nei suoi elementi, ma siricompone subito dopo, e ricominciasimile e mutato: e questo senza tre-gua, per ognuno di noi, per ogni nottee per tutta la durata del sonno.

Devono essere passate le ventitreperché già è intenso l’andirivieni alsecchio, accanto alla guardia di notte.È un tormento osceno e una vergognaindelebile: ogni due, ogni tre ore cidobbiamo alzare, per smaltire lagrossa dose di acqua che di giornosiamo costretti ad assorbire sotto for-ma di zuppa , per soddisfare lafame: que l la s t essa acqua chealla sera ci gonfia le caviglie e leocchiaie, impartendo a tutte lefisionomie una deforme rassomiglianza,e la cui eliminazione impone ai reni unlavoro sfibrante. [105]

Non si tratta solo della processioneal secchio: è legge che l’ultimo utentedel secchio medesimo vada a vuotarloalla latrina; è legge altresì, che di nottenon si esca dalla baracca se non intenuta notturna (camicia e mutande),e consegnando il proprio numero allaguardia. Ne segue, prevedibilmente,che la guardia notturna cercherà diesonerare dal servizio i suoi amici, iconnazionali e i prominenti; siaggiunga ancora che i vecchi del campohanno talmente affinato i loro sensi che,pur restando nelle loro cuccette, sonomiracolosamente in grado di distinguere,soltanto in base al suono delle paretidel secch io , s e i l l i ve l lo è o noa l l i m i t e p e r i c o l o s o , p e r c u iriescono quasi sempre a sfuggire allasvuotatura. Perciò i candidati alservizio del secchio sono, in ognibaracca, un numero assai limitato,mentre i l i t r i complessivi daeliminare sono almeno duecento, ei l secchio deve qu ind i esse revuotato una ventina di volte.

In conclusione, è assai grave ilrischio che incombe su di noi,inesperti e non privilegiati, ogni notte,quando la necessità ci spinge alsecchio. Improvvisamente la guardiadi notte balza dal suo angolo e ciagguanta, si scarabocchia il nostronumero, ci consegna un paio di suoledi legno e il secchio, e ci caccia fuoriin mezzo alla neve, tremanti einsonnoliti. A noi tocca trascinarci finoalla latrina, col secchio che ci urta ipolpacci nudi, disgustosamente caldo;è pieno oltre ogni limite ragionevole,e inevitabilmente, con le scosse,qualcosa ci trabocca sui piedi, talché,per quanto questa funzione sia

miendo: éste es también un sueño co-lectivo. Es un sueño despiadado, quieninventó el mito de Tántalo debía deconocerlo. No sólo se ven los ali-mentos, sino que se sienten en lamano distintos y concretos, se per-cibe su olor rico y violento; hayquien se los lleva a los labios, peroalguna circunstancia, diferente cadavez, hace que el acto no llegue a cum-plirse. Entonces desaparece el sueño yse rompen sus elementos, pero luegose rehace, y empieza otra vez igual ycambiado: y esto sin tregua, para to-dos nosotros, durante todas las nochesy durante todo lo que dura el sueño.

Deben ser ya más de las onceporque es intenso el ir y venir alcubo que está junto al guardia nocturno.Es un tormento obsceno y una ver-güenza indeleble: cada dos, cada treshoras, tenemos que levantarnos paraverter la gran dosis de agua que dedía estamos obligados a absorber enforma de potaje que nos calma elhambre: es la misma agua que porla noche nos hincha los tobillos y lasorejas e imprime a todas las fisono-mías una semejanza deforme, y cuyaeliminación impone a los riñones untrabajo enervante.

No se trata sólo de la procesión alcubo; es ley que el último que usa elcubo tenga que vaciarlo en la letrina;y también es ley que por la noche nose salga del barracón más que en trajenocturno (camisa y calzoncillos) y dan-do el número al guardia. Se sigue deello, previsiblemente, que el guardianocturno trate de exonerar de tal ser-vicio a sus amigos, a sus compatriotasy a los importantes; añádase ademásque los veteranos del campo tienen lossentidos afinados de tal manera que sinlevantarse de las literas están milagro-samente capacitados para distinguir,sólo por el sonido de las paredesdel cubo, si el nivel está o no en ellímite peligroso, por lo cual casisiempre consiguen evitar el tenerque vaciarlo. Por lo tanto, los candi-datos al servicio del cubo son, en cadabarracón, un número muy limitado,mientras el total de los litros que hayque eliminar es por lo menos de dos-cientos y por consiguiente el cubo debeser vaciado unas veinte veces.

En resumen, es muy grande el ries-go que nos acecha a nosotros, los inex-pertos y no privilegiados, cada noche,cuando la necesidad nos empuja alcubo. Inesperadamente, el guardia noc-turno salta de su rincón y nos espía,garabatea nuestro número, nos da unpar de zuecos de madera y el cubo, ynos arroja afuera en medio de la nieve,temblando y dormidos. Nos toca arras-trarnos hasta la letrina con el cubo queda golpes contra las pantorrillas desnudas,desagradablemente caliente; está llenomucho más allá de cualquier límite razo-nable y es inevitable que, con las sacudi-das, algo se derrame sobre los pies, demanera que por muy repugnante que sea

mangent : cela aussi c’est un rêvecollectif. C’est un rêve impitoyable, celuiqui a créé le mythe de Tantale devait ensavoir quelque chose. Non seulement onvoit les aliments, mais on les sent dans samain, distincts et concrets, on en perçoitl’odeur riche et violente, quelqu’un nousles approche de la bouche, mais unecirconstance quelconque, à chaque foisdifférente, vient interrompre le geste.Alors notre rêve s’évanouit, sedécompose en chacun de ses éléments,pour reprendre corps aussitôt après,semblable et différent : et cela sans trêve,pour chacun de nous, toutes les nuits, ettout au long de notre sommeil.

Il doit être un peu plus de vingt-troisheures, car les allées et venues au seau,près du garde de nuit, se font de plus enplus nombreuses C’est une épreuvehumiliante, une honte ineffaçable : toutesles deux ou trois heures, nous devons nouslever pour évacuer la grosse quantitéd’eau qu’on nous fait absorber durant lajournée sous forme de soupe afin decalmer notre faim :cette même eau qui lesoir fait enfler nos chevilles et nospaupières, qui [65] donne à toutes lesphysionomies une ressemblance hideuse,et dont l’élimination impose à nos reinsun effort déchirant.

Mais la procession nous réserved’autres appréhensions ; il est de règleque le dernier à utiliser le seau aille lui-même le vider aux latrines, comme ilest de règle qu’après l’extinction desfeux, personne ne sorte de la baraqueautrement qu’en tenue de nuit (chemiseet caleçon) et en signalant son numéroau garde. C’est donc tout naturellementque le garde cherche à dispenser de ceservice ses propres amis , sescompatriotes et les prominents. D’unautre côté, les vieux du camp ont lessens tellement aiguisés qu’ils sontmiraculeusement capables, sans bougerde leur couchet te , e t en se basantsimplement sur le son que rendent lesparois du seau, de distinguer si le niveaua atteint ou non le seuil dangereux,parvenant ainsi à évi ter presque àchaque fois la corvée de vidange. Ils’ensuit que les candidats au service duseau se réduisent à un tout petit nombre,tandis que le liquide à éliminer atteintau moins deux cents l i t res : unevingtaine de vidanges par nuit.

Conclusion : aller au seau de nuitpour sat isfa i re un besoin pressantreprésente , pour nous lessans-expérience, les non-privilégiés, unrisque considérable. Le garde bondit deson coin sans cr ier gare , nousempoigne, gribouille notre numéro surun bout de papier, nous donne le seauet une paire de socques, et nous poussedehors, dans la neige, grelottants etensommeillés. Il nous faut nous traînerjusqu’aux latrines : le seau, qui dégageune chaleur écoeurante, cogne contrenos mollets nus, et comme il a été troprempl i , les secousses le fontimmanquablement déborder sur nospieds ; aussi, pour répugnante que soit

11 sognano di mangiare Qui, come in altri luoghidedicati al tema della fame in Lager, par di notarequalche reminiscenza delle pagine londonianededicate allo stesso tema in uno dei suoi racconti piùfamosi, L’amore della vita.

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ripugnante, è pur sempre preferibileesservi comandati noi stessi piuttostoche il nostro vicino di cuccetta.

Così si trascinano le nostre notti(12). Il sogno di Tantalo e il sogno delracconto si inseriscono in un tessutodi im[106]magini più indistinte: lasofferenza del giorno, composta difame, percosse, freddo, fatica, paurae promiscuità, si volge di notte inincubi informi di inaudita violenza,quali nella vita libera occorrono solonelle notti di febbre. Ci si sveglia aogni istante, gelidi di terrore, con unsussulto di tutte le membra, sottol’impressione di un ordine gridato dauna voce piena di collera, in unalingua incompresa. La processione delsecchio e i tonfi dei calcagni nudi sullegno del pavimento si mutano inun’altra simbolica processione: siamonoi, grigi e identici, piccoli comeformiche (13) e grandi fino alle stelle,serrati uno contro l’altro,innumerevoli per tutta la pianura finoall’orizzonte; talora fusi in un’unicasostanza, un impasto angoscioso in cuici sentiamo invischiati e soffocati;talora in marcia a cerchio (14), senzaprincipio e senza fine, con vertigineaccecante e una marea di nausea checi sale dai precordi alla gola; finchéla fame, o il freddo, o la pienezza dellavescica non convogliano i sogni en-tro gli schemi consueti. Cerchiamoinvano, quando l’incubo stesso o ildisagio ci svegliano, di districarne glielementi, e di ricacciarliseparatamente fuori dal campodell’attenzione attuale, in modo dadifendere il sonno dalla lorointrusione: non appena gli occhi sirichiudono, ancora una voltapercepiamo il nostro cervello mettersiin moto al di fuori del nostro volere;picchia e ronza, incapace di riposo,fabbrica fantasmi e segni terribili, esenza posa li disegna e li agita innebbia grigia sullo schermo dei sogni.[107]

Ma per tutta la durata della notte,attraverso tutte le alternanze di sonno,di veglia e di incubo, vigila l’attesa eil terrore del momento della sveglia:mediante la misteriosa facoltà chemolti conoscono, noi siamo in grado,pur senza orologi, chi prevederne loscoccare con grande approssimazione.All’ora della sveglia, che varia dastagione a stagione ma cade sempreassai prima dell’alba, suona a lungola campanella del campo, e allora inogni baracca la guardia di nottesmonta: accende le luci, si alza, sistira, e pronunzia la condanna di ognigiorno: Aufstehen, - o più spesso, inpolacco: - Wstawac.

Pochissimi attendono dormendo loWstawac: è un momento di penatroppo acuta perché il sonno più duronon si sciolga al suo approssimarsi.La guardia notturna lo sa, ed è perquesto che non lo pronunzia con tonodi comando, ma con voce piana e

esta función siempre es preferible tenerque ir nosotros mismos a que tenga que irnuestro compañero de litera.

Así se arrastran nuestras noches. Elsueño de Tántalo y el sueño del relatose insertan en un tejido de imágenesmenos claras: el sufrimiento del día,compuesto de hambre, golpes, frío,cansancio, miedo y promiscuidad, re-aparece por las noches en pesadillas in-formes de una violencia inaudita comoen la vida libre se tienen sólo en lasnoches de fiebre. Se despierta uno acada instante, helado de terror, con to-dos los miembros sobresaltados, bajola impresión de una orden gritada poruna voz llena de cólera, en una lenguaque no se entiende. La procesión delcubo y los tropezones de los talonesdesnudos en la madera del suelo setransforman en otra procesión simbó-lica: somos nosotros, grises e idénti-cos, pequeños como hormigas y gran-des hasta las estrellas, apretados el unocontra el otro, innumerables, ocupan-do toda la llanura hasta el horizonte; aveces nos fundimos en una sustanciaúnica, una masa angustiosa en la quenos sentimos apresados y sofocados; aveces, en un desfile hacia el cubo, sinprincipio y sin fin, con un vértigo ce-gador y una marea de náuseas que nossube del estómago a la garganta; a noser que el hambre, o el fijo, o la vejigallena nos conduzcan los sueños por loscaminos acostumbrados. Tratamos envano, cuando la misma pesadilla o elmalestar nos despiertan, de desenredarsus componentes y de apartarlos porseparado del campo de nuestra atenciónpara poder proteger al sueño de su in-trusión: no acabamos de cerrar los ojoscuando sentimos de nuevo que el cere-bro se nos pone en movimiento fueradel alcance de nuestra voluntad; dagolpes y zumbidos, incapaz de descan-so fabrica fantasmas y signos terribles,y sin pausa los dibuja y los agita en laniebla gris sobre la pantalla de nues-tros sueños.

Pero durante toda la noche, a travésde las alternativas del sueño, de la vi-gilia y de la pesadilla, acecha la esperay el terror del momento del despertar:mediante la misteriosa facultad quemuchos conocen podemos, aun sin re-lojes, prever su estallido con granaproximación. A la hora de diana, quevaría de una estación a otra, pero quesiempre cae mucho antes del alba, sue-na largamente la sirena del campo, yentonces en todos los barracones elguardia de noche recoge: enciende lasluces, se levanta, se estira y pronunciala condena de cada día: Aufstehen, ocon más frecuencia, en polaco:Wstawa’c.

Son poquísimos los que esperan dur-miendo el Wstawa’c: es un momento dedolor demasiado agudo para que el sue-ño más duro no se rompa al sentirloacercarse. El guardia nocturno lo sabey por eso es por lo que no lo pronunciacon tono de orden, sino con una voz lla-

la besogne, mieux vaut- i l encorel 'exécuter soi-même que de la voirconfier à son voisin de couchette.

Ainsi se traînent nos nuits. Le rêvede Tantale et le rêve du récit s’insèrentdans une trame d’images plusindistinctes : les souffrances de lajournée, où entrent la faim, les coups, lefroid, la fatigue, la peur et la promiscuité,se muent la nuit en cauchemars informes,d’une violence inouïe, comme on n’enpeut faire, dans la vie courante, quependant une nuit de fièvre. Nous nouséveillons à tout moment, glacés deterreur, encore sous le coup d’un [66]ordre, crié par une voix haineuse, et dansune langue que nous ne comprenons pas.La procession au seau et le bruit sourddes talons sur le plancher se fondent dansl ' image symbolique d’une autreprocession : nous sommes serrés les unscontre les aut res , gr is e tinterchangeables, petits comme desfourmis et grands jusqu’à toucher lesétoi les , innombrables , couvrant lapla ine jusqu’à l 'hor izon ; tantôtconfondus en une même substance, unamalgame angoissant dans lequel nousnous sentons englués, étouffés; tantôten marche pour une ronde sanscommencement n i f in , éblouis devertiges, chavirés de nausées ; jusqu’àce que la fa im ou le f ro id ou letrop-plein de nos vessies reconduisentnos rêves à leurs propor t ionscoutumières. Lorsque le cauchemarlui-même ou le malaise physique nousréveillent, nous cherchons en vain à endémêler les éléments et à les refoulerhors du champ de notre conscience afind’empêcher leur intrusion dans notresommeil : mais nous n’avons pas plustôt fermé les yeux que nous sentonsnotre cerveau se remettre en marcheindépendamment de notre volonté : ilbourdonne, i l ronfle , incapable derepos, il fabrique des fantasmes et dessymboles terrifiants dont il trace et faitmouvoir sans répi t les contoursbrumeux sur l’écran de nos rêves.

Mais durant toute la nuit, à traverstoutes les alternances de sommeil, deconscience et de cauchemars, veillent ennous l’attente et la terreur du réveil :grâce à cette mystérieuse faculté quebien des gens connaissent, nous sommescapables, même sans montre, d’enprévoir l’instant avec la plus grandeprécision. A l’heure du réveil, qui varieselon la saison mais tombe toujours bienavant l’aube, la cloche du camp retentitlonguement, et dans chaque baraque legarde de nuit termine son service : ilallume les lumières, se lève, s’étire etprononce le verdict quotidien :«Aufstehen», ou plus fréquemment, enpolonais, «Wstawac».

Rares sont ceux que le «Wstawaé»trouve encore endormis : c’est un momentde douleur trop intense pour que lesommeil le plus lourd ne se dissipe pas àson approche. Le garde de nuit le sait bien: loin de prendre un ton decommandement, il parle d’une voix basse

12 le nostre notti. Secondo un procedimento piuttostoconsueto l’incipit di una sezione dà il titolo al capitolo.

13 piccoli come formiche. Purg. XXVI, 34-35. Lostesso verso di Dante: «Così per entro loro schierabruna s’ammusa l’una con l’altra formica» è ripresonella poesia di OI, Schiera bruna (II, 557).

14 in marcia a cerchio. Riprende, approfondendola,la definizione dei Lager come «follia geometrica». Cfr.P Valabrega, Il segreto del cerchio: la percezione deltempo nell’opera di P. Levi, in «La rassegna mensiledi Israel», 2-3, 1989, pp. 281-287.

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sommessa, come di chi sa chel’annunzio troverà tutte le orecchietese, e sarà udito e obbedito.

La parola straniera cade come unapietra sul fondo di tutti gli animi.«Alzarsi»: l’illusoria barriera dellecoperte calde, l’esile corazza delsonno (15), la pur tormentosa evasionenotturna, cadono a pezzi intorno a noi,e ci ritroviamo desti senza remissione(l6), esposti all’offesa, atrocementenudi e vulnerabili. Incomincia ungiorno come ogni giorno, lungo a talsegno da non potersene ragionevolmenteconcepire la fine, tanto freddo, tantafame, tanta fatica ce ne separano: percui è meglio concentrare l’attenzionee il desiderio sul blocchetto di panegrigio, che è piccolo, ma fra un’orasarà certamente nostro, e per cinqueminut i , f inché non l ’avremodivorato, costituirà tutto quanto lalegge del luogo ci consente dipossedere. [108]

Allo Wstawac si rimette in moto labufera (17). L’intera baracca entrasenza transizione in attività frenetica:ognuno si arrampica su e giù, rifà lacuccetta e cerca contemporaneamentedi vestirsi, in modo da non lasciarenessuno dei suoi oggetti incustodito;l’atmosfera si riempie di polvere finoa diventare opaca; i più sveltifendono a gomitate la calca perrecarsi al lavatoio e alla latrina pri-ma che vi si costituisca la coda.Immediatamente entrano in scena gliscopini , e cacciano tutti fuori,picchiando e urlando.

Quando io ho rifatto la cucciae mi sono vestito, scendo sul pa-v imento e mi inf i lo le scarpe .A l l o r a m i s i r i a p r o n o l epiaghe dei piedi, e incomincia unanuova giornata. [109]

IL LAVORO

Prima di Resnyk, con me dormivaun polacco di cui tutti ignoravano ilnome; era mite e silenzioso, aveva duevecchie piaghe alle tibie e di notteemanava un odore squallido dimalattia; era anche debole di vescica,e perciò si svegliava e mi svegliavaotto o dieci volte per notte.

Una sera mi ha lasciato i guantiin consegna ed è entrato in ospedale.Io ho sperato per mezz’ora che ilfur iere dimenticasse che erorimasto solo occupante della miacuccetta, ma, quando già era suonatoil silenzio, la cuccetta ha tremato e untipo lungo e rosso, con il numero deifrancesi di Drancy (l), si è arrampicatoaccanto a me.

na y baja, como quien sabe que el anun-cio va a encontrar atentos todos los oí-dos y va a ser escuchado y obedecido.

La palabra extranjera cae como unapiedra en el fondo de todos los ánimos.«A levantarse»: la ilusoria barrera delas mantas cálidas, la frágil coraza delsueño, la evasión nocturna, aun tor-mentosa, caen hechas pedazos en tor-no y nos encontramos despiertos sin re-misión, expuestos a las ofensas, atroz-mente desnudos y vulnerables. Empie-za un día como todos los días, de talmanera largo que no se puede razona-blemente concebir su fin, tanto frío,tanta hambre, tanto cansancio nos se-paran de él: por lo cual, lo mejor esconcentrar la atención y el deseo en eltrozo de pan gris, que es pequeño, peroque dentro de una hora será nuestro ydurante cinco minutos, hasta que lohayamos devorado, constituirá todocuanto la ley de este sitio nos consien-te poseer.

Al Wstawa’c se vuelve a poner enmovimiento el remolino. Todo el ba-rracón entra sin transición en una ac-tividad frenética: todos trepan arribay abajo, hacen la litera y a la vez tra-tan de vestirse, de manera que ningu-na de sus pertenencias quede sin cus-todia; la atmósfera se llena del polvofino hasta hacerse opaca; los más rá-pidos se abren paso a codazos entrela multitud para ir a los lavabos y a laletrina antes de que haya cola. Inme-diatamente entran en escena los ba-rrenderos y nos echan afuera a todosa golpes y a gritos.

C u a n d o h e h e c h o l a c a m ay m e h e v e s t i d o , b a j o a l s u e -l o y m e p o n g o l o s z a p a t o s .E n t o n c e s s e m e v u e l v e n aa b r i r las heridas de los pies y empiezauna nueva jornada.

El trabajo

Antes de Resnyk, dormía conmigoun polaco cuyo nombre nadie sabía; eratranquilo y silencioso, tenía dos viejasheridas en las tibias y por las nochesemanaba un fino olor a enfermo; teníatambién delicada la vejiga y por eso sedespertaba y me despertaba ocho o diezveces cada noche.

Una tarde me dio los guantes paraque se los guardase y se fue al hospital.Durante media hora tuve la esperanzade que el furrier hubiese olvidado deque me había quedado como único ocu-pante de mi litera pero, ya después deltoque de silencio, la litera tembló y untipo alto y pelirrojo, con la numeraciónde los franceses de Drancy se subió ami lado.

et unie, car il sait que son appel trouveratoutes les oreilles attentives, qu’il seraentendu et obéi. [67]

La parole étrangère tombe comme unepierre au fond de toutes les consciences.«Debout» : l ' i l lusoire barrière descouvertures chaudes, la mince cuirasse dusommeil, le tourment même de l'évasionnocturne se désagrègent autour de nous,et nous nous réveillons définitivement,irrémédiablement, offerts sans défenseaux outrages, atrocement nus etvulnérables. Un jour commence, pareilaux autres jours, si long qu’on ne peutraisonnablement en concevoir la fin, tantil y a de froid, de faim et de fatigue quinous en séparent. Aussi vaut il mieuxconcentrer notre attention et notre désirsur le morceau de pain gris qui, en dépitde sa petitesse, sera immanquablement ànous d’ici une heure, et constituera,pendant les cinq minutes qu’il nous faudrapour le dévorer, tout ce que la loi du campnous autorise à posséder.

Le Wstawaé déclenche la tempêtequotidienne. La baraque tout entière estbrusquement sa is ie d’une act iv i téfrénétique : chacun monte et descend,refait sa couchette tout en cherchant àenfiler ses vêtements de manière à nerien laisser traîner sans surveillance ;l'air s’emplit de poussière à en deveniropaque ; les plus rapides fendent lacohue à coups de coude pour gagner leslavabos et les latrines avant qu’il n’yait la queue. Aussitôt les balayeursentrent en scène et mettent tout lemonde dehors à grand renfort de coupset de hurlements.

Après avoir refai t ma couchetteet m’être habil lé , je descends sur leplancher et enfi le mes chaussures.A lo r s l e s p l a i e s de mes p i eds s erouvrent , e t une nouvel le journéecommence. [68]

LE TRAVAIL

Lvant Resnyk, celui qui dormait avecmoi était un Polonais dont personne neconnaissait le nom. Paisible et silencieux,il avait deux vieilles plaies aux tibias etdégageait la nuit une répugnante odeur demaladie ; et comme il était faible de lavessie, il se réveillait et me réveillait huità dix fois par nuit.

Un soir, il m’a laissé ses gants àgarder e t es t en t ré à l ' in f i rmer ie .L’espace d’une demi-heure, j’ai espéréque le fourrier oublierait que j’étaisresté seul à occuper la couchette, maisalors que l’extinction des feux avaitdéjà sonné, la couchette a grincé et unlong type roux portant le numéro desFrançais de Drancy s’est hissé à côtéde moi.

15 l’esile corazza del sonno. Vedi sopra, cap. «Ka-Be»,nota 3.

16 remissione. È parola-chiave in SQU, vedi sotto,cap. «I sommersi e salvati», nota 6 e cap. «Storia didieci giorni», nota 24.

17 bufera. Inf. V, 31.

IL LAVORO

1 Drancy. [Un tremendo quadro del campo di Drancysi trova nel romanzo L’ultimo dei giusti, del franceseAndré Schwarz-Bart].

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Avere un compagno di letto di staturaalta è una sciagura, vuol dire perdere oredi sonno; e a me toccano proprio semprecompagni alti, perché io sono piccolo edue alti insieme non possono dormire. Mainvece si è visto subito che Resnyk,malgrado ciò, non era un cattivocompagno (2). Parlava poco ecortesemente, era pulito, non russava, nonsi alzava che due o tre volte per notte esempre con molta delicatezza. Al mattinosi è offerto di fare lui il letto (questa è unaoperazione complicata e penosa, e inoltrecomporta una notevole responsabilitàperché quelli che rifanno male il letto, gli« schlechte [110] Bettenbauer», vengonodiligentemente puniti), e lo ha fattorapidamente e bene; in modo che hoprovato un certo fugace piacere nel vedere,più tardi in piazza dell’Appello, che è statoaggregato al mio Kommando.

Nella marcia verso il lavoro,vacillanti nei grossi zoccoli sulla nevegelata, abbiamo scambiato qualcheparola, e ho saputo che Resnyk èpolacco; ha vissuto vent’anni a Parigi,ma parla un francese incredibile. Hatrent’anni, ma, come a tutti noi, glienepotresti dare da diciassette acinquanta. Mi ha raccontato la suastoria, e oggi l’ho dimenticata, ma eracerto una storia dolorosa, crudele ecommovente (3); ché tali sono tutte lenostre storie, centinaia di migliaia distorie, tutte diverse e tutte piene di unatragica sorprendente necessità. Ce leraccontiamo a vicenda a sera, e sonoavvenute in Norvegia, in Italia, in Algeria,in Ucraina, e sono semplici eincomprensibili come le storie della Bibbia.Ma non sono anch’esse storie di unanuova Bibbia? (4) [111]

Quando siamo arrivati al cantiere,ci hanno condotti alla Eisenröhreplatz,che è la spianata dove si scaricano itubi di ferro, e poi hanno cominciatoad avvenire le solite cose. Il Kapo harifatto l’appello, ha preso brevemente attodel nuovo acquisto, si è accordato colMeister civile sul lavoro di oggi. Poi ciha affidati al Vorarbeiter e se ne èandato a dormire nella capanna degliattrezzi, vicino alla stufa; questo non èun Kapo che dia noia, perché non èebreo e non ha paura di perdere ilposto. Il Vorarbeiter ha distribuito leleve di ferro a noi e le binde ai suoiamici; è avvenuta la solita piccolalotta per conquistare le leve piùleggere, e oggi a me è andata male, lamia è quella storta, che pesa forsequindici chili; so che, se anche ladovessi adoperare a vuoto, dopomezz’ora sarò morto di fatica.

Poi ce ne siamo andati, ciascunocon la sua leva, zoppicando nella nevein disgelo. A ogni passo, un po’ di nevee di fango aderiscono alle nostre suoled i l egno , f inché s i camminainstabili su due pesanti ammassiinformi di cui non ci si riesce aliberare; a un tratto uno si stacca, eallora è come se una gamba fosse un

Tener un compañero de cama alto deestatura es una desgracia, significa per-der horas de sueño; y precisamente a míme tocan siempre compañeros altosporque yo soy bajo y dos altos juntosno pueden dormir. Pero a pesar de ellovi en seguida que Resnyk no era un malcompañero. Hablaba poco y cortésmen-te, era limpio, no roncaba, no se levan-taba más que dos o tres veces cada no-che y siempre con mucha delicadeza.Por la mañana, se ofreció a hacer él lacama (ésta es una operación complica-da y penosa, y además de notable res-ponsabilidad porque los que hacen malla cama, los schlechte Bettenbauer, soncastigados rigurosamente), y lo hizo deprisa y bien; de manera que experimen-té cierto placer fugaz al ver más tarde,al pasar lista, que lo habían agregado ami Kommando.

Durante la marcha hacia el tajo res-balándonos con los gruesos zuecos so-bre la nieve helada, cambiamos algu-nas palabras, y supe que Resnyk espolaco; ha vivido en París veinte años,pero habla un francés increíble. Tienetreinta años pero, como a todos noso-tros, se le podrían calcular entre dieci-siete y cincuenta. Me contó su historia,que he olvidado hoy, pero era una his-toria dolorosa, cruel y conmovedora;porque así son todas nuestras historias,cientos de miles de historias, todas dis-tintas y todas llenas de una trágica ydesconcertante fatalidad. Nos las con-tamos por las noches, y han sucedidoen Noruega, en Italia, en Argelia, enUcrania, y son sencillas e incompren-sibles como las historias de la Biblia.¿Pero acaso no son también historiasde una nueva Biblia?

Al llegar al tajo, nos llevaron a laEisenröhreplatz, que es la explanadadonde se descargan los tubos de hierro,y empezaron a suceder las cosas acos-tumbradas de todos los días. El Kapovolvió a pasar lista, apuntó al nuevo yse puso de acuerdo con el Meister civilsobre el trabajo del día. Después, nosconfió al Vorarbeiter y se fue a dormira la caseta de las herramientas, cerca dela estufa; éste no es un Kapo molesto,porque no es judío y no tiene miedo aperder el puesto. El Vorarbeiter distri-buyó las palancas de hierro entre noso-tros y los gatos entre sus amigos; se de-sarrolló la pequeña lucha acostumbra-da por conquistar las palancas más li-geras, y a mí me ha ido mal, la mía hasido la torcida, que pesa unos quincekilos; sé que, aunque trabajase con ellaen el vacío, media hora más tarde esta-ría muerto de cansancio.

Luego, nos fuimos, cada uno con supalanca, tropezando con la nieveen deshielo. A cada paso un poco denieve y de fango se nos pegan a las sue-las de madera hasta que andamosinestablemente sobre dos pesados ama-sijos informes de los que no podemosliberarnos; de repente, uno se despegay entonces es como si tuvieses una pier-

Avoir un compagnon de Ht de hautetaille est une véritable calamité, cela veutdire perdre des heures de sommeil. Etmoi, justement, je me retrouve toujoursavec des grands parce que je suis petit etqu’il n’y a pas la place ici pour deuxgrands ensemble. Mais il s’est vite avéréque Resnyk n’était pas pour autant unmauvais compagnon. Il parlait peu etpoliment, il était propre, il ne ronflait pas,il ne se levait que deux ou trois fois parnuit, et toujours avec précaution. Lematin, il s’est proposé de faire le litl'opération laborieuse et compliquée, etqui comporte une responsabilitéconsidérable, vu que ceux qui font malleur lit, les «schlechte Bettenbauer», sontpunis sans retard), et il fa fait vite et bien; aussi n’ai-je pas été fâché de voir plustard, place de l’Appel, qu’il avait été misdans mon Kommando.

Sur le chemin du travail, chancelantsdans nos gros [69] sabots sur la neige gelée,nous avons échangé quelques mots, et j’aiappris que Resnyk était polonais ; bien qu’ilait vécu vingt ans à Paris, il parle un françaisimpossible. Il a trente ans, mais, comme àchacun de nous, vous lui en donneriez aussibien dix-sept que cinquante. Il m’a racontéson histoire, et aujourd’hui je l’ai oubliée,mais c’était à coup sûr une histoiredouloureuse, cruelle et touchante, commele sont toutes nos histoires, des centainesde milliers d’histoires toutes différentes ettoutes pleines d’une étonnante et tragiquenécessité. Le soir, nous nous les racontonsentre nous : elles se sont déroulées enNorvège, en Italie, en Algérie, en Ukraine,et elles sont simples et incompréhensiblescomme les histoires de la Bible. Mais nesont-elles pas à leur tour les histoires d’unenouvelle Bible ?

Lorsque nous sommes arrivés auchantier, on nous a conduits à laEisenrôhreplatz, l'esplanade où on déchargeles tuyaux en fer, puis les formalitéshabituelles ont commencé. Le Kapo a refaitl’appel, il a rapidement pris note du nouveauvenu, il s’est mis d’accord avec le Meistercivil sur le travail de la journée. Après quoiil nous a confiés au Vorarbeiter et s’en estallé dormir dans la cabane à outils, près dupoêle. C’est un Kapo qui nous laissetranquilles : comme il n’est pas juif, il n’apas peur de perdre sa place. Le Vorarbeitera distribué les vérins à ses amis, et à nousles leviers en fer ; comme d’habitude, il y aeu un court moment de lutte à qui prendraitles leviers les plus légers, et aujourd’hui jeme suis mal débrouillé : j’ai un levier touttordu et qui pèse au moins quinze kilos ; jesais déjà que même si j’avais à m’en servirà vide, je serais mort de fatigue au boutd’une demi-heure.

Nous voilà partis, chacun avec son levier,boitant dans la neige qui commence àfondre. A chaque pas, un peu de neige et deboue s’attache à nos semelles en bois, tantet si bien qu’on finit par marcher sur deuxamas informes et pesants dont on n’arrivepas à se débarrasser ; à l'improviste, l’undes deux se détache, et alors c’est commesi on avait une jambe plus courte que l’autre

2 non era un cattivo compagno. Un’importantetestimonianza su questo episodio è stata resa aMyriam Anissimov dallo stesso Maurice Resnyk, Dansle méme Block à Auschwitz, nel numero monograficosu P Levi dei «Nouveaux Cahiers», SII, 114, autunno1993, pp. 47-49.

3 dolorosa, crudele e commovente. Un esempio moltoeloquente di una terna di aggettivi a climax (Mengaldo,182-183).

4 nuova Bibbia? [La Bibbia, e in specie l’AnticoTestamento, contiene numerose narrazioni diprigionia, deportazione e sterminio del popolo ebreo.In questa pagina, e altrove nel libro, l’autore ravvisauna tragica continuità fra le persecuzioni passate equella presente, la più sanguinosa di tutte]. Ritorna iltentativo di identificazione con la Scrittura, la vocedell’autore ambisce a diventare «voce di Dio», protesacom’è a scrivere, meglio a riscrivere, le storie di unanuova Bibbia. Si noti l’ossimoro «semplici eincomprensibili»: sono le vicende di Genesi e diEsodo, che Levi prende a modello innanzitutto perl’ideale stilistico della brevitas. In RR (II, 1435),antologizzando la storia di Esaù e Giacobbe narratada Thomas Mann, ci dice che il romanzo-saga Lestorie di Giacobbe ha l’unico difetto di dilatare in unciclo lo svolgimento di soli venticinque versetti diGenesi (25-50). Mann avrebbe torto per ciò checoncerne la misura del narrare, non per uninsegnamento di metodo: i personaggi biblici «vivonola loro vicenda ed insieme la rivivono», che è comedire: ogni narratore ha diritto di far rivivere le storiedella Bibbia, se i suoi personaggi «ravvisano nelpresente un passato mitico»: ogni cosa che avviene -dunque, sembra di capire, anche Auschwitz - è «unareplica, una conferma, è già accaduto infinite volte».L’idea che l’esperienza vissuta nel Lager legittimi ilreplicarsi delle storie, anzi favorisca l’osservazione diun passato mitico nel presente, prima di RR, era giàpassata attraverso l’altrettanto ambiziosadichiarazione di SP, racconto Idrogeno: «Come Mosé,da quella nuvola attendevo la mia legge, l’ordine inme, attorno a me e nel mondo» (I, 758). Vedi anchesotto, una declinazione dello stesso concetto,nell’episodio di Henri, cap. «I sommersi e i salvati»,nota 33.

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palmo più corta dell’altra.

Oggi bisogna scaricare dal vagoneun enorme cilindro di ghisa: credoche sia un tubo di sintesi, peseràparecchie tonnellate. Per noi è megliocosì, perché notoriamente si fatica dimeno coi grandi carichi che coipiccoli ; infatti i l lavoro è piùsuddiviso e ci vengono concessiattrezzi adeguati; però siamo inpericolo, non bisogna [112] maidistrarsi, basta una svista di un attimoe si può essere travolti.

Mister Nogalla in persona, ilcapomastro polacco, rigido serio e ta-citurno, ha sorvegliato l’operazione discarico. Ora il cilindro giace alsuolo e Meis ter Nogal la d ice:-Bohlen holen.

A noi si svuota il cuore. Vuol dire«portare traversine» per costruire nelfango molle la via su cui il cilindroverrà sospinto colle leve fin dentro lafabbrica. Male traversine sonoincastrate nel terreno, e pesano ottantachili; sono all’incirca al limite dellenostre forze. I più robusti di noipossono, lavorando in coppia, portaretraversine per qualche ora; per me èuna tortura, il carico mi storpia l’ossodella spalla, dopo il primo viaggiosono sordo e quasi cieco per lo sforzo,e commetterei qualunque bassezza persottrarmi al secondo.

Proverò a mettermi in coppia conResnyk, che pare un buon lavoratore,e inoltre, essendo di alta statura, verràa sopportare la maggior parte del peso.So che è nell’ordine delle cose cheResnyk mi rifiuti con disprezzo, e simetta in coppia con un altro indivi-duo robusto; e allora io chiederò diandare alla latrina, e ci starò il più alungo possibile, e poi cercherò dinascondermi con la certezza di essereimmediatamente rintracciato, deriso epercosso; ma tutto è meglio di questolavoro.

Invece no: Resnyk accetta, nonsolo, ma solleva da solo la traversinae me l’appoggia sulla spalla destra conprecauzione; poi alza l’altra estremità,vi pone sotto la spalla sinistra epartiamo.

La traversina è incrostata di neve edi fango (5), a ogni passo mi battecontro l’orecchio e la neve mi scivolanel collo. Dopo una cinquantina dipassi sono al limite di [113] quanto sisuole chiamare la normalesopportazione: le ginocchia sipiegano, la spalla duole come strettain una morsa, l’equilibrio è inpericolo. A ogni passo sento le scarpesucchiate dal fango avido, da questofango polacco onnipresente il cuiorrore monotono riempie le nostregiornate.

Mi mordo profondamente le labbra:a noi è noto che il procurarsi unpiccolo dolore estraneo serve come

na un palmo más corta que la otra.

Hoy hay que descargar del vagón unenorme cilindro de hierro colado: creoque es un tubo de síntesis, debe de pe-sar varias toneladas. Para nosotros esmejor, porque es mucho menos lo quenos cansamos con las cargas grandesque con las pequeñas; en realidad el tra-bajo está más repartido y se nos danherramientas adecuadas; pero estamosen peligro, no podemos distraernos, unadistracción de un segundo y nos pue-den aplastar.

Meister Nogalla en persona, el ca-pataz polaco, tieso, serio y tacitur-no, ha vigilado la operación dedescarga. Ahora el cilindro está enel suelo y Meister Nogalla dice:Bohlen holen.

Se nos oprime el corazón. Quiere de-cir «traed las traviesas» para construirsobre el fango blando la vía sobre la quehabrá que empujar el cilindro con las pa-lancas hasta dentro de la fábrica. Pero lastraviesas están hundidas en el terreno, ypesan ochenta kilos; se sitúan en el límitede nuestras fuerzas. Los más fuertes denosotros pueden, trabajando en pareja,llevar traviesas durante algunas horas;para mí es una tortura, la carga se mehunde en el hueso del hombro, despuésdel primer viaje estoy sordo y casi ciegopor el esfuerzo, y cometería cualquierbajeza para sustraerme al segundo.

Voy a intentar emparejarme conResnyk, que parece un buen trabaja-dor, y además, como es alto, tendráque soportar la mayor parte del peso.Sé que lo normal es que Resnyk merechace con desprecio y se emparejecon otro individuo fuerte; entoncespediré permiso para ir a la letrina, yme quedaré allí lo más posible, y lue-go intentaré esconderme con la segu-ridad de que inmediatamente me en-contrarán, me insultarán y me pega-rán; pero cualquier cosa es mejor queeste trabajo.

Pero no: Resnyk acepta, y no sola-mente eso, sino que levanta él solo la tra-viesa y me la apoya en el hombro dere-cho con cuidado; luego levanta el otroextremo, se lo pone sobre el hombro iz-quierdo y echamos a andar.

La traviesa tiene pegados nieve ybarro, a cada paso me golpea la ore-ja y la nieve me da en el cuello. Des-pués de una cincuentena de pasos,me siento en el límite de lo que sue-le llamarse la capacidad de aguante:se me doblan las rodillas, el hom-bro me duele como si me lo estuvie-sen mordiendo, no puedo aguantarel equilibrio. A cada paso siento queel fango ávido me chupa los zapa-tos, este fango polaco omnipresentecuyo monótono horror llena nuestrasjornadas.

Me muerdo los labios profunda-mente: sabemos bien que elocasionarse un pequeño dolor sirve de

de dix centimètres.

Aujourd’hui, il nous faut décharger duwagon un énorme cylindre de fonte : je croisbien que c’est un tube [70] de synthèse, il doitpeser plusieurs tonnes. Dans un sens c’estpréférable pour nous, car il est bien connuqu’on se fatigue moins avec les gros poidsqu’avec les petits : le travail en effet est mieuxréparti, et on nous donne les outils nécessaires; mais c’est quand même un travail dangereuxqui demande une concentration continue ; ilsuffit d’un moment d’inattention pour êtreentraîné par la masse.

Meister Nogalla, le contremaîtrepolonais, raide, sérieux, taciturne, apersonnellement surveillé la manoeuvre.Le cylindre de fonte repose maintenantsur le sol et Meister Nogalla di t :«Bohlen holen».

Le coeur nous manque. Cela veut dire :«porter des traverses», pour construire dansla boue molle la voie sur laquelle le cylindresera roulé à l'aide des leviers jusqu’àl’intérieur de l’usine. Mais les traverses sontencastrées dans le sol et pèsent quatre-vingtskilos, ce qui représente à peu près la limitede nos forces. Les plus robustes d’entre nous,en s’y mettant à deux, pourront transporterdes traverses pendant quelques heures ; pourmoi, c’est une torture, le poids me scie endeux la clavicule ; au bout du premier voyageje suis sourd et presque aveugle tant l'effortest violent, et je serais prêt aux pires bassessespour échapper au second.

Je vais essayer de faire équipe avecResnyk, qui m’a l’air d’un bontravailleur ; et puis comme il est grand,ce sera lui qui supportera la plus grandepartie du poids. Mais je sais que je doism’attendre à ce que Resnyk me repousseavec dédain et se mette avec quelqu’unde sa taille ; alors, je demanderai lapermission d’aller aux latrines, j’yresterai le plus longtemps possible, etpuis je chercherai à me cacher, tout enétant bien certain que je serai aussitôtrepéré, hué et battu ; mais tout vautmieux que ce travail.

Eh bien non. Resnyk accepte ; bienplus, il soulève tout seul la traverseet me la pose avec précaut ion surl’épaule droite, puis il relève l’autreex t rémi té , l a ca le su r son épau legauche, et nous partons.

La traverse est couverte de neige etde boue ; à chaque pas elle me rabotel'oreille et la neige me coule dans lecou. Au bout d’une cinquantaine depas, je suis à la limite de ce qu’onappe l le l a capac i t é normale derésistance : mes genoux fléchissent,mon épaule me fait mal comme si onla [71] se r ra i t dans un é tau , monéquilibre est chancelant. A chaque pas,je sens mes souliers comme aspirés parla boue avide, par cette boue polonaiseomniprésente dont l’horreur monotoneremplit nos journées.

Je me mords profondément les lèvres: nous savons tous, ici, qu’une petitedouleur provoquée volontairement

5 fango. È la parola-chiave dantesca (tre volte inquesto solo paragrafo), già risuonata nella poesia inepigrafe (nota 3) ora sfondo a questo intero capitolo.

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s t i m o l a n t e p e r m o b i l i t a r e l ee s t r e m e r i s e r v e d i e n e r g i a .Anche i Kapos lo sanno: alcuni cipercuotono per pura bestialità e violenza,ma ve ne sono altri che ci percuotonoquando siamo sotto il carico, quasiamorevolmente, accompagnando lepercosse con esortazioni eincoraggiamenti, come fanno i carrettiericoi cavalli volenterosi.

Arrivati al cilindro, scarichiamo aterra la traversina, e io resto impalato,cogli occhi vuoti (6), la bocca apertae le braccia penzoloni, immerso nellaestasi effimera e negativa dellacessazione del dolore (7). In uncrepuscolo di esaurimento (8), attendolo spintone che mi costringerà ariprendere il lavoro, e cerco diprofittare di ogni secondo dell’attesaper ricuperare qualche energia.

Ma lo spintone non viene; Resnykmi tocca il gomito, il più lentamentepossibile ritorniamo alle traversine. Làsi aggirano gli altri, a coppie, cercan-do tutti di indugiare quanto piùpossono prima di sottoporsi al carico.

- Allons, petit, attrape -. Questatraversina è asciutta e un po’ piùleggera, ma alla fine del secondoviaggio mi presento al Vorarbeiter echiedo di andare alla latrina. [114]

Noi abbiamo il vantaggio che lanostra latrina è piuttosto lontana;questo ci autorizza, una volta algiorno, a una assenza un po’ più lungache di norma, e inoltre, poiché èproibito recarvisi da soli, ne è seguitoche Wachsmann, il più debole emaldestro del Kommando, è statoinvestito della carica diScheissbegleiter, «accompagnatorealle latrine»; Wachsmann, per virtù ditale nomina, è responsabile di unnostro ipotetico (risibile ipotesi !) ten-tativo di fuga, e, più realisticamente,di ogni nostro ritardo.

Poiché la mia domanda è stataaccettata, me ne parto nel fango, nellaneve grigia e tra i rottami metallici,scortato dal piccolo Wachsmann. Conquesto non riesco a intendermi, perchénon abbiamo alcuna lingua in comune;ma i suoi compagni mi hanno dettoche è rabbino, è anzi un Melamed, undotto della Thorà, e inoltre, al suopaese, in Galizia, aveva fama diguaritore e di taumaturgo (9). Né sonolontano dal crederlo, pensando come,cosi esile e fragile e mite, riesca dadue anni a lavorare senza ammalarsie senza morire, acceso invece di unastupefacente vitalità di sguardo e diparola, per cui passa lunghe sere adiscutere di questioni talmudiche,incomprensibilmente, in yiddisch ein eb ra i co , con Mend i che èrabbino modernista.

La latrina è un’oasi di pace. E unalatrina provvisoria, che i tedeschi nonhanno ancora provveduto delleconsuete tramezze in legno che

estimulante para poner en movimien-to las últimas reservas de energía.También lo saben los Kapos: algu-nos nos golpean por pura bestialidad yviolencia, pero hay otros que nos gol-pean cuando estamos ya bajo la carga,casi amorosamente, acompañando losgolpes con palabras de exhortación yde ánimo, como hacen los carreteroscon los buenos caballos.

Llegados al cilindro, descarga-mos la traviesa y yo me quedo rí-gido, con los ojos vacíos, la bocaabierta y los brazos colgando, su-mido en el éxtasis efímero y ne-gativo del cese del dolor. En uncrepúsculo de agotamiento, espe-ro el empujón que me haga volveral trabajo, e intento aprovecharcada segundo de la espera para re-cobrar algo de energía.

Pero el empujón no llega: Resnykme da en el codo, lo más despacioposible volvemos a las traviesas. Porallí están los otros, en parejas, to-dos tratando de tardar lo más posi-ble en someterse a la carga.

Allons, petit, attrape. Esta travie-sa está seca y es un poco más ligera,pero al terminar el segundo viaje mepresento al Vorarbeiter y le pido per-miso para ir a la letrina.

Tenemos la ventaja de que nues-tra letrina está más bien lejos; lo quenos permite, una vez al día, una au-sencia un poco más larga de lo nor-mal, y además, como está prohibidoque vayamos solos, nos acompañaWachsmann, el más débil y torpe delKommando, a quien se le ha dado elcargo de Scheissbegleiter, «el acom-pañante a las letrinas»; Wachsmann,en virtud de tal nombramiento, esresponsable de cualquier hipotética(¡hipótesis ridícula!) tentativa defuga y, más realistamente, de cual-quier retraso.

Como mi petición ha sido atendi-da, me voy por el barro, por la nievegris y por entre los escombros metá-licos, escoltado por el pequeñoWachsmann. No llego a entenderme conél, porque no hablamos ninguna lenguaen común; pero sus compañeros me handicho que es rabino, y hasta Melamed,sabio de la Thorá, y además, que en sutierra, en Galitzia, tenía fama de sanadory de taumaturgo. Y puedo creerlo, alpensar cómo, tan delgado y frágil ydelicado, puede trabajar desde hace dosaños sin ponerse enfermo y sin habersemuerto, sino por el contrario animadode una asombrosa vitalidad en la mira-da y en las palabras cuando por las no-ches pasa largas horas hablando de cues-tiones talmúdicas, incomprensiblemen-te, en yiddish y en hebreo con Mendi,que es rabino modernista.

La letrina es un oasis de paz. Es unaletrina improvisada, que los alemanesno han provisto todavía de los acostum-brados paneles de madera que separan

réussit à stimuler nos dernières réservesd’énergie. Les Kapos aussi le savent :il y a ceux qui nous frappent par purebestialité, mais il en est d’autres qui,lorsque nous sommes chargés, le fontavec une nuance de sol l ic i tude,accompagnant leurs coupsd’exhortations et d’encouragements,comme font les charretiers avec leursbraves petits chevaux.

A r r i v é s a u c y l i n d r e , n o u sdéchargeons la traverse, et je restep lan té l à , l es yeux v ides , boucheouverte et bras ballants, plongé dansl'extase éphémère et négative de lacessa t ion de l a dou leu r. Dans uncrépuscule d’épuisement, j’attends labourrade qui m’obligera à reprendrele travail, et j’essaie de profiter dechaque seconde de cette attente pourrécupérer quelque énergie.

Mais la bourrade ne vient pas; Resnyk metouche le coude; le plus lentement possible,nous retournons aux traverses ; là, deux pardeux, les autres vont et viennent en cherchantà retarder le plus possible le moment de repartiravec un nouveau chargement.

«Allons, petit, attrape.» Cette fois, latraverse est sèche et un peu plus légère,mais à la fin du second voyage, je vaistrouver le Vorarbeiter et je lui demande lapermission d’aller aux latrines.

Nous avons cette chance que noslatrines sont assez éloignées, ce qui nouspermet, une fois par jour, de nousabsenter un peu plus longtemps queprévu ; comme il est interdit d’y allertout seuls, c’est Wachsmann, le plusfaible et le plus maladroit duKommando, quia été investi de la chargede Scheissbegleiter, «accompagnateuraux latrines» ; à ce titre, Wachsmanne s t r e s p o n s a b l e d e t o u t et e n t a t i v e d ’ é v a s i o n ( h y p o t h è s er i s i b l e ! ) e t , d e f a ç o n p l u sr é a l i s t e , d e t o u t r e t a r d d en o t r e p a r t .

La permission m’ayant été accordée, mevoilà parti au milieu de la boue, de la neigegrise et des morceaux de ferraille, escortépar le petit Wachsmann. Avec lui, je n’arrivepas à communiquer car nous n’avons aucune[72] langue en commun ; mais sescamarades m’ont dit que c’était un rabbin,et même un Melamed, un connaisseur de laThora, et que de plus, dans son village deGalicie, il passait pour être guérisseur etthaumaturge. Et pour ma part je ne suis pasloin de le croire, sinon comment aurait ilfait, fluet, fragile et paisible comme il est,pour réussir à travailler pendant deux anssans tomber malade et sans mourir? Etcomment expliquer cette stupéfiante vitalitéqui éclate dans son regard et dans sa voix,et qui lui permet de passer des soiréesentières à discuter d’obscures questionstalmudiques en yiddish et en hébreu avecMendi, le rabbin moderniste ?

Les latrines sont un havre de paix. Cesont des latrines provisoires, que lesAllemands n’ont pas encore munies de cesbat-flanc de bois qui séparent d’ordinaire

6 cogli occhi vuoti. Si ricordi il «vuoti gli occhi» dellapoesia in epigrafe, nota 4.

7 cessazione del dolore. Piacere figlio d’affanno,leopardismo, tema ripreso in SES, all’inizio del cap.«La vergogna» (11,1045 ss.).

8 crepuscolo di esaurimento. Come la precedente«estasi effimera» ha un sapore vagamentedannunziano; come «le amicizie femminili esangui»di sopra (cap. «Il viaggio, nota 3), l’espressione saràpassata attraverso il filtro del «crepuscolare» Gozzanoo di Baudelaire («les extases», «Le crépuscule dusoi»»). Vedi sotto, cap. «Storia di dieci giorni», nota25.

9 di guaritore e di taumaturgo Si noti lacontrapposizione fra due classiche declinazionidell’ebraismo centro-europeo, Wachsmann e Mendi:il primo, espressione del vitalismo un po’ miracolistico,singeriano («taumaturgo»), il secondo, riformatore,modernizzante, sionista, glottologo (Mendi verrà piùadeguatamente descritto oltre, nel capitolo «Esamedi chimica», nota 8). Come dimostra il prolungamentodi App. (1, 190) le simpatie di Levi andavanonaturalmente al secondo, nel quale pare di scorgerela scintilla da cui verrà fuori il protagonista di SNOQ.

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separano i vari scomparti[115]menti:«Nur für Engländer», « Nur für Po-len», «Nur für Ukrainische Frauen» ecosì via, e, un po’ in disparte, «Nurfür Häftlinge». All’interno, spalla aspalla, siedono quattro Häftlingefamelici; un vecchio barbuto operaiorusso con la fascia azzurra OST sulbraccio sinistro; un ragazzo polacco,con una grande P bianca sulla schienae sul petto; un prigioniero militareinglese, dal viso splendidamenterasato e roseo, con la divisa kakinitida, stirata e pulita, a parte il grossomarchio KG (Kriegsgefangener) suldorso. Un quinto Häftling sta sullaporta, e ad ogni civile che entrasfilandosi la cintola, chiede pazientee monotono: - Etes-vous français?

Quando ritorno al lavoro, si vedonopassare gli autocarri del rancio, il chevuol dire che sono le dieci, e questa ègià un’ora rispettabile, tale che la pau-sa di mezzogiorno già si profila nellanebbia del futuro remoto (l0) e noipossiamo cominciare ad attingereenergia dall’attesa.

Faccio con Resnyk ancora due o treviaggi, cercando con ogni cura, anchespingendoci a cataste lontane, ditrovare traversine più leggere, maormai tutte le migliori sono già statetrasportate, e non restano che le altre,atroci, dagli spigoli vivi, pesanti difango e ghiaccio, con inchiodate lepiastre metalliche per adattarvi lerotaie.

Quando viene Franz a chiamareWachsmann perché vada con lui aritirare il rancio, vuol dire che sonole undici, e il mattino è quasi passato,e al pomeriggio nessuno pensa.Poi c’è il ritorno della corvée, alleundici e mezzo, e l’interrogatoriostereotipo, quanta zuppa oggi, e diche qualità, e se ci è toccata dal prin-cipio o dal fondo del mastello; io misforzo di non farle, queste domande,ma non posso impedirmi di tendereavidamente l’orecchio alle risposte, eil naso al fumo che viene col ventodalla cucina. [116]

E finalmente, come una meteoraceleste, sovrumana e impersonalecome un segno divino (11), la sirenadi mezzogiorno esplode a esaudire lenostre stanchezze e le nostre famianonime e concordi. E di nuovoaccadono le cose solite: tuttiaccorriamo alla baracca, e ci mettiamoin fila colle gamelle tese, e tuttiabbiamo una fretta animalesca diperfonderci i visceri con l’intrugliocaldo, ma nessuno vuol essere il pri-mo, perché al primo tocca la razionepiù liquida. Come al solito, il Kapo ciirride e ci insulta per la nostravoracità, e si guarda bene dalrimescolare la marmitta, perché il fon-do spetta notoriamente a lui. Poi vie-ne la beatitudine (positiva questa, eviscerale (12)) della distensione e delcalore nel ventre e nella capannaintorno alla stufa rombante . I

los distintos compartimientos: Nur fürEngländen, Nur für Polen, Nur fürUkrainische Frauen y así sucesivamen-te y, un poco aparte, Nur für Häftlinge.En el interior, hombro contra hombro,están sentados cuatro Häftlinge faméli-cos; un viejo barbudo, obrero ruso, conel haz azul de OST en el brazo izquier-do; un muchacho polaco, con una granP blanca en la espalda y el pecho; unpreso militar inglés, con la cara esplén-didamente afeitada y rosada, el unifor-me caqui nítido, planchado y limpio,aparte de la gruesa marca de KG(Kriegsgefangener) en la espalda. Unquinto Häfling está en la puerta, y a todocivil que entra desabrochándose el cin-turón le pregunta paciente y monótono:Êtes-vous français?

Cuando vuelvo al trabajo, se venpasar las camionetas del rancho, loque quiere decir que son las diez, yésta es ya una hora decente, de ma-nera que el descanso de mediodía seperfila ya en la niebla del futuro re-moto y podemos empezar a sacarenergía de la espera.

Hago todavía dos o tres viajes conResnyk, tratando con todo cuidado, yhasta yéndonos a los montones aleja-dos, de encontrar traviesas más lige-ras, pero ya todas las mejores han sidotransportadas y no quedan más que lasotras, atroces, de aristas cortantes, car-gadas de barro y hielo, con las lámi-nas metálicas para sujetar los raílesclavadas ya.

Cuando viene Franz a llamar aWachsmann para que vaya con él arecoger el rancho, quiere decir queson las once y que la mañana casi estápasada, y nadie piensa en la tarde.Después es la vuelta de la cuadri-lla, a las once y media, y el inte-rrogatorio de rigor, cuánto potajehoy, y de qué clase, y si te ha toca-do de arriba o del fondo del perol;yo me esfuerzo por no hacer esaspreguntas, pero no puedo dejar deprestar un oído ávido a las respues-tas, y la nariz al humo que el vien-to trae de la cocina.

Y por fin, como un meteoro celes-te, sobrenatural e impersonal comouna señal divina, la sirena de medio-día estalla para consolar nuestro can-sancio y nuestra hambre anónima yunánime. Y de nuevo suceden las co-sas acostumbradas: corremos todos albarracón y nos ponemos en fila conlas escudillas tendidas, y todos tene-mos una prisa animal por mojarnoslas vísceras con el brebaje caliente,pero nadie quiere ser el primero, por-que al primero le toca la ración máslíquida. Como de costumbre, el Kaponos escarnece y nos insulta por nues-tra voracidad. Y mucho se guarda deremover la marmita, porque el fondolo reserva claramente para él. Despuésviene la beatitud (ésta positiva yvisceral) de la distensión y del caloren la barriga y en la caseta en torno ala estufa crepitante. Los fumadores,

les différents compartiments : «Nur furEnglânder», «Nur fur Polen», «Nur furUkrainische Frauen» et ainsi de suite, et, unpeu à l’écart, «Nur fur Häftlinge». TroisHäftlinge faméliques sont assis à l’intérieur,épaule contre épaule ; un vieil ouvrier russebarbu portant au bras gauche le brassardbleu 05T; un jeune Polonais avec un grandP blanc dans le dos et sur la poitrine ; unprisonnier de guerre anglais, le teint rosé etle visage soigneusement rasé, vêtu d’ununiforme kaki bien repassé, bien propre,impeccable en dépit de la grosse marque KG(Kriegsgefangener) qui s’étale dans son dos.Un quatrième Häftling se tient sur le pasde la porte, et à chaque civil qui entre endégrafant sa ceinture, il demandeinlassablement, d’une voix monocorde

- Êtes-vous français ?

En retournant au travail, on voitpasser les camions de la cantine, cequi veut dire qu’i l est dix heures.C’est une heure honnête, la pause demidi se profile déjà dans la brumed’un lointain avenir, et nous pouvonscommencer à puiser un peu d’énergiedans l’attente.

Resnyk et moi faisons encore deux outrois voyages, mettant tous nos soins àrepérer des traverses légères, quitte àpousser jusqu’aux piles les plus éloignées; mais à l’heure qu’il est toutes lesmeilleures ont déjà été emportées, et il nereste plus que les autres, atroces, hérisséesd’arêtes vives, alourdies par la boue, laglace, et les plaques métalliques clouéesdessus pour le fixage des rails. [73]

Q u a n d F r a n z v i e n t a p p e l e rWachsmann pour al ler chercher lasoupe, c’est qu’il est onze heures : lamatinée est presque terminée, et nulne se soucie de l'après-midi. Ensuite,c’est le retour de la corvée, à onzeheures et demie, avec l’interrogatoired ’ u s a g e : c o m b i e n d e s o u p eaujourd’hui ? Comment est-elle ? Dudessus ou du fond du baquet? Moi, jem’efforce de ne pas les poser, cesq u e s t i o n s - l à , m a i s j e n e p e u xm’empêcher de tendre l’oreille auxréponses et le nez à la fumée que levent apporte des cuisines.

Enfin, tel un météore céleste,surhumaine et impersonnelle comme unavertissement divin, retentit la sirène demidi, qui vient mettre un terme à nosfatigues et à nos faims anonymes etuniformes. Et de nouveau, la routine nousaccourons tous à la baraque, et nous nousmettons en rang gamelle tendue, et nousmourons tous de l’envie animale de sentirle liquide chaud au plus profond de nosviscères, mais personne ne veut être lepremier, parce que le premier a pour lotla ration la plus liquide. Commed’habitude, le Kapo nous couvre derailleries et d’insultes pour notre voracité,et se garde bien de remuer le contenu dela marmite puisque le fond lui revientd’office. Puis vient la béatitude (positive,celle-là, et viscérale) de la souffleinexorablement détente et de la chaleurdans notre ventre et tout autour de nous,dans la cabane où le poêle ronfle. Les

10 futuro remoto. Vedi sopra, cap. «Sul fondo», nota42.

11 come un segno divino. Un’altra metaforaastronomica, come prima «il cielo siderale»; in chiavedi teodicea, «un segno divino», coerentemente conquanto si è osservato prima a proposito della «vocedi Dio» e delle storie di una «nuova Bibbia».

12 beatitudine (positiva questa, e viscerale). [Labeatitudine del ventre pieno è detta «positiva» percontrasto con l’altra beatitudine «effimera e negativa»che è stata descritta [...] e che consiste unicamentenella cessazione del dolore e della fatica].

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fumatori, con gesti avari e pii, siarrotolano una magra sigaretta, e gliabiti di tutti, madidi di fango e di neve,fumano densi alla vampa della stufa,con odore di canile e di gregge.

Una tacita convenzione vuole chenessuno parli (13): in un minuto tuttidormono, serrati gomito a gomito,cascando improvvisi in avanti eriprendendosi con un irrigidirsi deldorso. Di dietro alle palpebre appenachiuse, erompono i sogni conviolenza, e anche questi sono i solitisogni. Di essere a casa nostra, in unmeraviglioso bagno caldo. Di esserea casa nostra seduti a tavola. Di esserea casa e raccontare questo nostrolavorare senza [117] speranza, questonostro aver fame sempre, questonostro dormire di schiavi.

Poi, in seno ai vapori delledigestioni torpide, un nucleo doloro-so si condensa, e ci punge, e crescefino a varcare le soglie dellacoscienza, e ci toglie la gioia delsonno. «Es wird bald ein Uhr sein»: èquasi la una. Come un cancro rapidoe vorace (14), fa morire il nostrosonno e ci stringe di angoscia preven-tiva: tendiamo l’orecchio al vento chefischia fuori e al leggero fruscio della nevecontro il vetro, «es wird schnell ein Uhrsein». Mentre ognuno si aggrappaal sonno perché non ci abbandoni,t u t t i i s e n s i s o n o t e s i n e lraccapriccio del segnale che staper venire, che è fuori della por-ta, che è qui...

Eccolo. Un tonfo al vetro, MeisterNogalla ha lanciato contro lafinestrella una palla di neve, ed orasta rigido in piedi fuori, e tienel’orologio col quadrante rivolto versodi noi. Il Kapo si alza in piedi, si stira,e dice, sommesso come chi nondubita di essere obbedito: - Allesheraus, -tutti fuori.

Oh poter piangere! Oh poteraffrontare il vento come un tempofacevamo, da pari a pari, e noncome qui, come vermi vuoti dianima! (l5)

Siamo fuori, e ciascuno riprende lasua leva. Resnyk [118] insacca la testafra le spalle, si calca il berretto sugliorecchi, e leva il viso al cielo basso egrigio da cui turbina la neve inesorabile:- Si j’avey une chien, je ne le chassepas dehors (16). [119]

con gesto avaro y piadoso, lían un del-gado cigarrillo, y toda nuestra ropa,empapada de nieve y de fango, humeadensamente al calor de la estufa, conun olor de perrera y de rebaño.

Según un tácito acuerdo, nadie ha-bla: pasado un minuto, todos duermen,apretados codo con codo, cayéndosede repente hacia delante y enderezán-dose con una sacudida de espaldas.Por detrás de los párpados apenas ce-rrados irrumpen violentamente lossueños, y éstos son también los decostumbre. Estar en nuestra casa, enun maravilloso baño caliente. Estar ennuestra casa sentados a la mes a . E s -t a r e n c a s a y c o n t a r e s t e t r a -b a j o s i n e s p e r a n z a , e s t e t e -n e r s i e m p r e h a m b r e , e s t ed o r m i r d e e s c l a v o s .

Luego, en el seno de los vaporesde las digestiones torpes, un núcleodoloroso se condensa, y no punza, ycrece hasta pasar los límites de lacon ciencia y nos quita la alegría delsueño. Es wird bald ein Uhr sein: escasi la una. Como un cáncer rápi-do y voraz mata nuestro sueño ynos oprime angustiosamente: ten-demos el oído al viento que silba fue-ra y al ligero roce de la nieve contrael cristal, es wird schnell ein Uhrsein. Mientras todos nos agarramosal sueño para que no nos abandone,tenemos los sentidos tensos enespera de la señal que va a lle-gar, que está fuera de la puerta,que está aquí.. .

Ya está. Un golpe contra el cristal,Meister Nogalla ha lanzado contra elventanuco una bola de nieve y ahoraestá de pie, tieso, ahí afuera, y tieneel reloj en la mano vuelto hacia noso-tros. El Kapo se pone en pie, se esti-ra, y dice, en voz baja como quien noduda de que será obedecido: Allesheraus (todos afuera).

¡Ah, poder llorar! ¡Ah, poderenfrentarse al viento como anteslo hacíamos de igual a igual, y nocomo aqu í , como gusanos s inalma!

Estamos fuera, y cada uno vuelve asu palanca. Resnyk se encoge de hom-bros, se hunde el gorro hasta las ore-jas y levanta la cara al cielo bajo ygris del que cae la nieve inexorable:

-Si j’avey une chien, je ne lechasse pas dehors.

fumeurs, avec des gestes avares et pieux,roulent une maigre cigarette, et de tousnos habits, trempés de boue et de neige,s’élève à la chaleur du poêle une épaissebuée qui sent le chenil et le troupeau.

Un accord tacite veut que personnene parle : en l’espace d’une minute,nous dormons tous, serrés coude àcoude, avec de brusques chutes enavant, et des sursauts en arrière, le dosraidi. Derrière les paupières à peinecloses , les rêves ja i l l i ssent avecviolence, et une fois encore, ce sont lesrêves habituels. Nous sommes cheznous, en train de prendre un merveilleuxbain chaud. Nous sommes chez nous,assis à table. Nous sommes chez nousen train de raconter notre travail sansespoir, notre faim perpétuelle, notresommeil d’esclaves.

Et puis, au milieu des vapeurs lourdesde nos digestions, un noyau douloureuxcommence à se former, il nous oppresse,il grossit jusqu’à franchir le seuil denotre [74] conscience, et nous dérobe lajoie du sommeil. «Es wird bald ein Uhrsein» : bientôt une heure. Comme uncancer rapide et vorace, il fait mourirnotre sommeil et nous étreint d’uneangoisse anticipée : nous tendonsl'oreille au vent qui siffle dehors et auléger frôlement de la neige contre lavitre, «es wird schnell ein Uhr sein».Tandis que nous nous agrippons ausommeil pour qu’il ne nous abandonnepas, tous nos sens sont en alerte dansl’attente horrifiée du signal qui va venir,qui approche, qui...

Le voici. Un choc sourd contre la vitre,Meister Nogalla a lancé une boule deneige sur le carreau, et maintenant il nousattend dehors, raide, brandissant samontre, le cadran tourné vers nous. LeKapo se met debout, s’étire et dit sanshausser le ton, à la manière de ceux quine doutent pas d’être obéis : «Ailesheraus.» Tout le monde dehors.

Oh, pouvoir pleurer! Oh, pouvoiraf f r o n t e r l e v e n t c o m m e n o u s l efaisions autrefois, d’égal à égal, etnon pas comme ici, comme des verssans âme !

Nous sommes dehors, et chacunreprend son levier; Resnyk rentre la têtedans les épaules, enfonce son calot surses oreilles et lève les yeux vers le cielbas et gris qui ses tourbillons de neige: «Si j’avey une chien, je ne le chassepas dehors.» [75]

13 nessuno parli. « In generale era ben raro chequalcuno narrasse la propria vita, e poi anche lacuriosità non era di moda, in certo qual modo non eranegli usi, non era ammessa. Lì nessuno poteva farstupire nessuno» (Memorie, 21).

14 Come un cancro rapido e vorace. Eco di «Desvisages rongés par les chancres du coeur» diBaudelaire (Correspondances)?

15 come vermi vuoti di anima. I l leitmotivdell’«anima morta» all’interno della consolidatametafora zoologica. Si noti la potenza espressivadi questa doppia esclamazione: «Oh poter piangere!Oh poter affrontare il vento...». Il vento è in SQUun elemento di libertà: l’«affrontare il vento comeun tempo facevamo» di questo paragrafo sicontrappone simmetricamente all’andatura «curvain avanti per resistere meglio al vento» del cap.«L’ultimo», nota 2.

16 Si j’avey une chien. [La frase è in francese assaiscorretto, e vale: «Se avessi un cane, non lo caccereifuori». È stato detto poco prima che Resnyk parlamale il francese].

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UNA BUONA GIORNATA

La persuasione che la vita hauno scopo è radicata in ogni fibradi uomo, è una proprietà del lasostanza umana. Gli uomini liberidànno a questo scopo molti nomi,e sulla sua natura molto pensanoe d i s c u t o n o : m a p e r n o i l aquestione è più semplice (1).

Oggi e qui (2), il nostro scopo è diarrivare a primavera (3). [120]

Di altro, ora, non ci curiamo.Dietro a questa meta non c’è, ora,altra meta A1 mattino, quando, inf i l a i n p i azza de l l ’Appe l lo ,aspe t t iamo senza f ine l ’ora d ipartire per il lavoro, e ogni soffiodi vento penetra sotto le vesti e co-rre in brividi violenti per i nostricorpi indifes i , e tu t to è gr igioin to rno , e no i s i amo gr ig i ; a lmattino, quando è ancor buio, tut-ti scrutiamo il cielo a oriente aspiare i primi indizi della stagionemite, e il levare del sole viene ognigiorno commentato: oggi un po’prima di ieri; oggi un po’ più cal-do di ieri; fra due mesi, fra unmese, il freddo ci darà tregua, eavremo un nemico di meno.

Oggi per la prima volta il sole èsorto vivo e nitido fuori del l’orizzontedi fango. E un sole polacco freddobianco e lontano, e non riscalda chel’epidermide, ma quando si è scioltodalle ultime brume un mormorio ècorso sulla nostra moltitudine senzacolore, e quando io pure ho sentito iltepore attraverso i panni, ho compre-so come si possa adorare il sole.

- Das Schlimmste ist vorüber, -dice Ziegler tendendo al sole le spalleaguzze: il peggio è passato. Accantoa noi è un gruppo di greci, di questiammirevoli e terribili[121]ebreiSaloniki tenaci, ladri, saggi, feroci esolidali (4), così determinati a viveree così spietati avversari nella lotta perla vita; di quei greci che hannoprevalso nelle cucine e in cantiere, eche perfino i tedeschi rispettano e ipolacchi temono. Sono al loro terzoanno di campo, e nessuno sa megliodi loro che cosa è il campo; orastanno stretti in cerchio, spalla aspalla, e cantano una delle lorointerminabili cantilene.

Felicio il greco mi conosce: -L’année p rocha ine à l a maison!- mi g r ida ; ed agg iunge : - . . . àl a ma ison pa r l a Cheminée! (5 )- Fe l i c io è s t a to a B i rkenau . Econt inuano a cantare , e ba t tonoi p i e d i i n c a d e n z a e s iubr iacano d i canzon i .

Quando siamo finalmente uscitidalla grande porta del campo, il soleera discretamente alto e il cielo se-reno. Si vedevano a mezzogiorno lemontagne; a ponente, familiare eincongruo , i l c ampan i l e di

Un día bueno

La convicción de que la vida tieneuna finalidad está grabada en todas lasfibras del hombre, es una propiedad de lasustancia humana. Los hombres libres lla-man de muchas maneras a tal finalidad, ysobre su naturaleza piensan y hablanmucho: pero para nosotros la cues-tión es muy simple.

Aquí y hoy, nuestra finalidad es lle-gar a la primavera.

De otras cosas, ahora, no nos preocu-pamos. Detrás de esta meta no hay, aho-ra, otra meta. Por la mañana, cuando enformación en la plaza de la Lista espe-ramos sin fin la hora de ir al trabajo, ycada soplo del viento se nos mete pordebajo de la ropa y recorre en escalo-fríos violentos nuestros cuerpos inde-fensos, y todo alrededor está gris, y no-sotros estamos grises; por la mañana,cuando todavía está oscuro, todos es-crutamos el cielo hacia oriente ace-chando los primeros indicios de ladulce estación, y la salida del sol es co-mentada todos los días: hoy un pocoantes que ayer; hoy un poco más calienteque ayer; dentro de dos meses, dentrode un mes, el frío nos dará tregua y ten-dremos un enemigo menos.

Hoy, por primera vez, el sol ha surgi-do vivo y nítido fuera del horizonte debarro. Es un sol polaco, frío, blanco y le-jano, y no nos calienta más que la epider-mis, pero cuando se ha deshecho de lasúltimas brumas ha corrido un murmullopor nuestra multitud sin color, y cuan-do incluso yo he sentido su tibieza a tra-vés de mi ropa, he comprendido que sepueda adorar al sol.

Das Schlimmste ist vorüber, diceZiegler, estirando al sol los hombros pun-tiagudos: lo peor ha pasado. Junto a no-sotros hay un grupo de griegos, de esosadmirables y terribles judíos salónicos,tenaces, ladrones, prudentes, ferocesy solidarios, tan decididos a vivir y tandespiadados adversarios en la luchapor la vida; de esos griegos que hansobrevivido, en las cocinas y en las can-teras; y que hasta los alemanes respetany los polacos temen. Hace tres años queestán en el campo, y nadie mejor queellos sabe lo que es el campo; ahora es-tán reunidos, apiñados en un corro, hom-bro contra hombro, y cantan una de suscantilenas interminables.

Felicio, el griego, me conoce:- L’ a n n é e p ro c h a i n e à l a

maison! -me grita, y añade-: . . .àla maison par la cheminée!

Felicio ha estado en Birkenau.Y siguen cantando. Y dan golpescon los pies rítmicamente, y seembriagan de canción.

Cuando por fin hemos salido porla gran puerta del campo el sol esta-ba discretamente alto y el cielo se-reno. A medio d í a s e v e í a n l a smontañas; al poniente, familiare incongruente, el campanario de

UNE BONNE JOURNEE

L a c o n v i c t i o n q u e l a v i e au n but est profondément ancrée danschaque fibre de l’homme, elle tient àla nature humaine. Les hommes libresdonnent à ce but bien des noms différents,et s’interrogent inlassablement sur sadéfinition : mais pour nous la questionest plus simple.

Ici et maintenant, notre but, c’est d’arriverau printemps.

Pour le moment, nous n’avons pasd’autre souci. Au-delà de cet objectif, pointd’autre objectif pour le moment. Lorsque,au petit matin, en rang sur la place del’Appel, nous attendons interminablementl’heure de partir au travail, tandis quechaque souffle de vent pénètre sous nosvêtements et secoue de frissons violents noscorps sans défense, gris dans le gris qui nousentoure ; au petit matin, alors qu’il faitencore nuit, tous les visages scrutent le cielà l’est, pour guetter les premiers indices dela saison douce, et chaque jour le lever dusoleil alimente les commentaires :aujourd’hui un peu plus tôt qu’hier;aujourd’hui un peu plus chaud qu’hier; d’icideux mois, d’ici un mois, le froid nouslaissera quelque répit et nous aurons unennemi de moins.

Aujourd’hui pour la première fois, lesoleil s’est levé vif et clair au-dessus del'horizon de boue. C’est un soleil polonais,blanc, froid, lointain, qui ne réchauffe quela peau, mais lorsqu’il s’est dégagé desdernières brumes, un murmure a parcourunotre multitude incolore, et quand à montour j’en ai senti la tiédeur à travers mesvêtements, j’ai compris qu’on pouvaitadorer le soleil.

- Das Schlimmste ist vorùber, dit Ziegleren offrant au [76] soleil ses épaulesanguleuses : le pire est passé. Nous avons ànos côtés un groupe de Grecs, de cesadmirables et terribles juifs de Salonique,tenaces, voleurs, sages, féroces et solidaires,si acharnés à vivre et si impitoyables dansla lutte pour la vie ; de ces Grecs qu’ontrouve partout aux premières places, auxcuisines comme sur les chantiers, respectéspar les Allemands et redoutés des Polonais.Us en sont à leur troisième année dedétention, et ils savent mieux que quiconquece qu’est le Lager. Les voici maintenantregroupés en cercle, épaule contre épaule,en train de chanter une de leursinterminables cantilènes.

F e l i c i o l e G r e c m e c o n n a î t :«L’année procha ine à la mai son !me c r i e - t - i l ; e t i l a jou te : . . . à lamaison par la cheminée !»Fe l i c i o a é t é à B i r k e n a u . E tensemble i l s con t inuen t à chan te r,t a p e n t d u p i e d e n c a d e n c e e t s esoûlent de chansons.

L o r s q u e , e n f i n , n o u s s o m m e ssort is par la grande porte du camp,le solei l é tai t déjà assez haut et lec i e l s e r e i n . O n v o y a i t l e sm o n t a g n e s a u s u d , e t à l ' o u e s t ,f a m i l i e r e t i n c o n g r u , l e c l o c h e r

UNA BUONA GIORNATA

1 questione più semplice. «Senza un qualche scopoe senza l’aspirazione a raggiungerlo nessun uomopuò vivere. Quando ha perduto lo scopo e la speranza,l’uomo, dall’angoscia, si trasforma non di rado in unmostro...» (Memorie, 309). Questo motivo, tratto daDostoevskij, liberamente reinterpretato, è fra i predilettida Levi; interminabile l’autocommento: il ricamo siprolunga, con interessantissime variazioni, perdecenni. Innanzitutto verrà ripreso nel passaggiodall’edizione Antonicelli a quella Einaudi, nella sezionecronachistica con cui inizia SQU, vedi sopra, cap. « Ilviaggio», nota 4: «Primo ufficio dell’uomo è perseguirei propri scopi con mezzi idonei» e sotto, cap. «Isommersi e i salvati», nota 26: «Ignari di scopo». Siveda poi, nel racconto Verso ovvidente di VF, laconvinzione di Walter: «La vita non ha uno scopo; ildolore prevale sulla gioia; siamo tutti condannati amorte, a cui il giorno dell’esecuzione non è statorivelato; siamo condannati ad assistere alla fine deinostri più cari; le contropartite ci sono, ma sonoscarse. Sappiamo tutto questo, eppure qualcosa ciprotegge e ci sorregge e ci allontana dal naufragio.Che cosa è questa protezione? Forse solo l’abitudine:l’abitudine a vivere che si contrae nascendo» (I, 581).Su questo passo in particolare si sofferma R.Gordon,Etica cit., pp.317-319. Infine, in SES, nel capitolo suAméry: «Gli scopi di vita sono difesa ottima contro lamorte: non solo in Lager» (II, 1108); ma cfr. ancheConversazioni, 198 dove lo sconfinamentoautobiografico rende drammaticamente visibile la crisidell’ultimo periodo.

2 Oggi e qui. Tra le anomalie, le possibili contraddizionidi SQU vi è l’incerto uso dell’avverbio «oggi», spessounito, per effetto di latinismo (hic et nunc) all’avverbio«qui». L’ambiguità deriva dall’uso contiguo di due«oggi»: l’oggi del presente storico di chi parla dentroil Lager e l’oggi di chi scrive, dopo esserne uscito.Vedi meglio sotto, cap. « I sommersi e i salvati», note11 e 25 e, soprattutto, cap. «Esame di chimica», nota7. Come nei sogni, una determinazione temporale cosìsfuggente contribuisce ad alimentare il dubbio chesognbo e realtà si confondano e dal Lager non si escamai, la libertà riconquistata essendo solo «brevetregua». Vi sono altri luoghi dove la temporalità èsfumata: «La persecuzione», ha scritto L.Strauss, «dà luogo a una particolare letteratura indirizzata nongià al lettore qualunque, bensì esclusivamente allettore fidato e intelligente» (Scrittura e persecuzionecit., p.30).

3 arrivare a primavera. Questo capitolo è da leggersiparallelamente al cap. «Stagione estiva» di Memorie,273: «Ma ecco il principio di aprile, ecco che giàs’avvicina. A poco a poco cominciano i lavori estivi. Ilsole è ogni giorno più caldo e più luminoso, l’aria odoradi primavera e fa un’azione irritante sull’organismo.Le belle giornate che sopravvengono agitano anchel’uomo in catene, fanno germogliare in lui non so chedesideri, aspirazioni, angoscie. Pare che la nostalgiadella libertà la si senta ancora più forte sotto i vividiraggi del sole che in una brutta giornata d’inverno od’autunno...».

4. tenaci, ladri, saggi, feroci e solidali L’aggettivazionemista, di segno positivo e negativo rende la rotonditàdella vita, così come la intendevano i greci, il cuiottimismo subito comprensibile all’Italiano, contagiaanche il Tedesco e lo induce a pensare che «il peggiosia passato». Gli ebrei di Salonicco, qui come in tuttoSQU, sono il più valido antidoto a Darwin e alla lottaper la sopravvivenza. Levi non si arrende mai allaregola spietata dell’homo homini lupus; trova sempredelle vie di uscita, culturali, filosofiche (lasopravvivenza della felicità sia pure imperfetta, il nonsovrapporsi di più dolori, il gioco del caso), o ilsemplice, londoniano «amore per la vita».

5 L’année prochaine à la maison!... par la Cheminée![La frase è un’amara parodia dell’augurio che damillenni gli ebrei si scambiano a Pasqua: «L’annoprossimo a Gerusalemme»].

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Auschwitz (qui, un campanile! (6)) etutto intorno i palloni frenati dellosbarramento . I fumi della Bunaristagnavano nell’aria fredda, e siv ed e v a a n c h e u n a f i l a d icolline basse, verdi di foreste: ea noi si è stretto il cuore, perchétutti sappiamo che là è Birkenau,c h e l à s o n o f i n i t e l e n o s t r e[ 1 2 2 ] d o n n e , e p r e s to anchenoi vi f iniremo: ma non siamoabituati a vederlo.

Per l a p r ima vo l ta ci s i amoaccorti che, ai due lati della strada,anche qu i i p r a t i sono ve rd i :perché, se non c’è sole, un prato ècome se non fosse verde.

La Buna no: la Buna è disperatamenteed essenzialmente opaca e grigia. Questosterminato intrico di ferro, di ce-mento, di fango e di fumo è lanegazione della bellezza (7). Le suestrade e i suoi edifici si chiamanocome noi, con numeri o lettere, o connomi disumani e sinistri. Dentro alsuo rec into non cresce un f i lod’erba, e la terra è impregnata deisucchi velenosi del carbone e delpetrolio, e nulla è v ivo s e nonmacchine e schiavi : e più quelledi quest i .

La Buna è grande come una città;vi lavorano, oltre ai dirigenti e aitecnici tedeschi, quarantamilastranieri, e vi si parlano quindici oventi linguaggi. Tutti gli stranieriabitano in vari Lager, che alla Bunafanno corona: il Lager dei prigionieridi guerra inglesi, il Lager delle donneucraine, il Lager dei francesivolontari, e altri che noi nonconosciamo. Il nostro LagerJudenlager, Vernichtungslager,Kazett) fornisce da solo diecimilalavoratori, che vengono da tutte lenazioni d’Europa; e noi siamo glischiavi degli schiavi (8), a cui tuttipossono comandare, e il nostro nomeè il numero che portiamo tatuato sulbraccio e cucito sul petto.

La Torre del Carburo, che sorgein mezzo alla Buna e la cui sommitàè raramente visibile in mezzo allanebbia , [123] s iamo noi chel’abbiamo costruita. I suoi mattonisono stati chiamati Ziegel, briques,tegula, cegl i , kamenny, br icks,téglak (9), e l’odio li ha cementati;l’odio e la discordia, come la Torredi Babele, e così noi la chiamiamoBabelturm, Bobelturm; e odiamo inessa il sogno degente di grandezzadei nostri padroni, il loro disprezzodi Dio e deg l i uomin i , d i no iuomini.

E oggi ancora, così come nellafavola antica, noi tutti sentiamo che itedeschi stessi sentono, che unamaledizione, non trascendente e divi-na, ma immanente e storica, pendesulla insolente compagine, fondatasulla confusione dei linguaggi ederetta a sfida del cielo come una

Auschwitz (¡un campanario aquí!) ytodo alrededor los globos cautivosde las vallas. Los humos de la Bunase estancaban en el aire frío y seveía también una fila de colinas ba-jas, verdes de bosques: y se nos haencogido el corazón, porque todossabemos que aquello es Birkenau,que allí han terminado nuestras mu-jeres y que pronto también nosotrosterminaremos allí: pero no estamosacostumbrados a verlo.

Por p r imera vez nos hemo sdado cuenta de que, a los dos lados dela carretera, también aquí los pradosestán verdes: porque, si no hay sol, unprado es como si no fuese verde.

La Buna no: la Buna es desespera-da y esencialmente opaca y gris. Estedesmesurado enredo de hierro, de ce-mento, de barro y de humo es la nega-ción de la belleza. Sus calles y sus edi-ficios se llaman como nosotros, connúmeros o letras, o con nombres in-humanos y siniestros. Dentro de su re-cinto no crece una brizna de hierba, yla tierra está impregnada por los ju-gos venenosos del carbón y del petró-leo, y nada más que las máquinas ylos esclavos están vivos: y más aqué-llas que éstos.

La Buna es grande como una ciudad;allí trabajan, además de los dirigentes ylos técnicos alemanes, cuarenta mil ex-tranjeros, y se hablan quince o veinteidiomas. Todos los extranjeros viven endistintos Lagers, que rodean la Bunacomo una corona: el Lager de los pri-sioneros de guerra inglesa, el Lager delas mujeres ucranianas, el Lager de losvoluntarios franceses, y otros que noconocemos. Nuestro Lager(Judenlager, Vernichtunslag e r ,Kazett) aporta, sólo él, diez miltrabajadores, que provienen de todaslas naciones de Europa; y nosotros so-mos los esclavos de los esclavos, a quie-nes todos pueden mandar, y nuestro nom-bre es el número que llevamos tatuado enel brazo y cosido en el pecho.

La Torre del Carburo, que surgeen medio de la Buna y cuyo piná-culo es ra ramente v is ib le entrel a n ieb la , l a hemos cons t ru idon o s o t r o s . S u s l a d r i l l o s h a ns i d o l l a mados Ziegel, briques,tegula, cegl i , kamenny, bricks ,téglak, y el odio los ha cimentado;el odio y la discordia, como la To-rre de Babel y así la llamamos:Babelturm, Bobelturm; y odiamosen ella el demente sueño de grandezade nuestros amos, su desprecio deDios y de los hombres, de nosotros loshombres.

Y todavía hoy, como en aquella fá-bula antigua, todos nosotros sentimos,y los mismos alemanes sienten, queuna maldición no trascendente y divi-na sino inmanente e histórica se ciernesobre la insolente trabazón, fundadaen la confusión de las lenguas y erigi-da desafiando al cielo como una

d ’ A u s c h w i t z ( u n c l o c h e r, i c i ! ) ,puis, tout autour, les ballons captifsdu barrage. Les fumées de la Bunas t a g n a i e n t d a n s l ’ a i r f r o i d e t o na p e r c e v a i t u n e f i l e d e c o l l i n e sbasses et verdoyantes. Nous avonseu le coeur serré : nous avons beausavoir que là-bas, c’est le Lager deB i r k e n a u , l à o ù n o s f e m m e s o n tdisparu, là où nous f inirons bientôtn o u s a u s s i , n o u s n e s o m m e s p a shabitués à le voir.

Pour la première fois , nous noussommes aperçus qu’ic i auss i , desdeux côtés de la route, les prés sontv e r t s : c a r u n p r é s a n s s o l e i l n esaurai t ê tre vert .

La Buna, elle, n’a pas changé : la Bunaest désespérément et intrinsèquementgrise et opaque. Cet interminableenchevêtrement de fer, de ciment, de boueet de fumée est la négation même de labeauté. Ses rues et ses bâtiments portentcomme nous des numéros ou des lettres,ou des noms inhumains et sinistres. Nulbrin d’herbe ne pousse à l’intérieur de sonenceinte, la terre y est imprégnée desrésidus vénéneux du charbon et du pétroleet rien n’y vit en dehors des machines etdes esclaves, et les esclaves moins encoreque les machines.

La Buna est aussi grande qu’une ville.Outre les cadres et les techniciensallemands, quarante mille étrangers y [77]travaillent, et on y parle au total quinze àvingt langues. Tous les étrangers habitentdans les différents Lager qui entourent laBuna : le Lager des prisonniers de guerreanglais, le Lager des Ukrainiennes, leLager des travailleurs volontairesfrançais, et d’autres que nous neconnaissons pas. Notre propre Lager(Judenlager, Vernichtungslager, Kazett)fournit à lui seul dix mille travailleurs quiviennent de tous les pays d’Europe ; etnous, nous sommes les esclaves desesclaves, ceux à qui tout le monde peutcommander, et notre nom est le numéroque nous portons tatoué sur le bras etcousu sur la poitrine.

La Tour du Carbure, qui s’élève aucentre de la Buna et dont le sommetes t ra rement v is ib le au mi l ieu dubroui l la rd , c ’es t nous qui l ' avonsc o n s t r u i t e . S e s b r i q u e s o n t é t éappe lées Z iege l , ma t ton i , t egu la ,cegli, kamenny, bricks, téglak, et c’estla haine qui les a cimentées ; la hainee t l a d i scorde , comme la Tour deBabel, et c’est le nom que nous luiavons donné : Babelturm, Bobelturm.En e l l e nous ha ï s sons l e r êve degrandeur insensée de nos maîtres, leurmépris de Dieu et des hommes, denous autres hommes.

Aujourd’hui encore comme dansl’antique légende, nous sentons tous, ycompris les Allemands, qu’unemalédiction, non pas transcendante etdivine, mais immanente et historique,pèse sur cet insolent assemblage, fondésur la confusion des langues et dressécomme un défi au ciel, comme un

6 (qui un campanile!). [Beninteso, è il campanile dellacittà di Auschwitz, visibile in lontananza dal campo].

7 la negazione della bellezza. I pensieri nel Lagersono spesso ispirati dalle condizioni climatiche, comeosserva Segre, 71: «Nel grigiore dominante, un raggiodi sole, un preannuncio di primavera possonoequivalere a una speranza».

8 noi siamo gli schiavi degli schiavi. II passaggio allaprima persona plurale sottolinea la citazione nascostada Es. 1, 8-14 sugli schiavi costretti a costruire lepiramidi in Egitto e dà il senso della collettività biblica.

9 téglak. Ritorna l’elenco rabelaisiano: prima il pane,adesso, secondo il cliché tratto dall’epifania diPanurge, il mattone. Vedi sopra, cap. «Iniziazione»,nota 4, ma il motivo è ripreso nell’ultimo scorcio delcap. «Il canto di Ulisse», dove la zuppa di cavoli erape sarà nominata dagli affamati in tedesco, francesee polacco. Sull’uso «materico» delle lingue cfr. Segre73-74, che insiste molto sulla «continua creolizzazionedi due lingue mescolate per farsi capire, sugli incastrifra una lingua e l’altra con tutte le varietà realizzate(tedesco deformato da ungheresi, francese deformatoda polacchi e greci)». L’elenco disordinato di oggettiin molte lingue è sempre il segnale della presenza diRabelais, qui «normalizzata» dalle citazionitestamentarie [Anche in questa pagina si rivive una«nuova Bibbia», e dalla continuità con l’antica l’autoree i suoi compagni traggono un momentaneo masolenne conforto].

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bestemmia di pietra (10). [124]

Come diremo, dalla fabbrica diBuna, attorno a cui per quattro anni itedeschi si adoperarono, e in cui noisoffrimmo e morimmo innumerevoli,non uscì mai un chilogrammo digomma sintetica.

Ma oggi le eterne pozzanghere,su cui trema un velo ir idato dipetrolio, riflettono il cielo sereno.Tubi, travi, caldaie, ancora freddidel gelo della notte, sono grondantidi rugiada. La terra smossa degliscavi, i mucchi di carbone, i blocchidi cemento, esalano in lieve nebbial’umidità dell’inverno.

Oggi è una buona giornata . Ciguardiamo intorno, come ciechi cheriacquistino la vista, e ci guardiamol’un l’altro. Non ci eravamo maivisti al sole: qualcuno sorride. Senon fosse della fame!

Poiché tale è la natura umana, chele pene e i dolori simultaneamentesofferti non si sommano per interonella nostra sensibilità, ma sinascondono, i minori dietro imaggiori, secondo una leggeprospettica definita (11). Que[125]stoè provvidenziale, e ci permette divivere in campo. Ed è anche questala ragione per cui così spesso, nellavita libera, si sente dire che l’uomo èincontentabile: mentre, piuttosto chedi una incapacità umana per uno statodi benessere assoluto, si tratta di unasempre insufficiente conoscenza dellanatura complessa dello stato diinfelicità, per cui alle sue cause, chesono molteplici e gerarchicamentedisposte, si dà un solo nome, quellodella causa maggiore; fino a chequesta abbia eventualmente a venirmeno, e allora ci si stupiscedolorosamente al vedere che dietro ven’è un’altra; e in realtà, una seriedi altre.

Perciò, non appena il freddo, cheper tutto l’inverno ci era parso l’uniconemico, è cessato, noi ci siamoaccorti di avere fame: e, ripetendolo stesso errore, così oggi diciamo:«Se non fosse della fame!...»

Ma come si potrebbe pensare dinon aver fame? il Lager è la fame:noi s tessi s iamo la fame, famevivente.

Al di là della strada lavora unadraga. La benna, sospesa ai cavi,spalanca le mascelle dentate, si li-bra un attimo come esitante nellascelta, poi si avventa alla terraargi l losa e morbida, e azzannavorace, mentre dalla cabina di co-mando sale uno sbuffo soddisfattodi fumo bianco e denso. Poi sirialza, fa un mezzo giro, vomita atergo il boccone di cui è grave (12),e ricomincia.

Appoggiati alle nostre pale, noi

blasfemia de piedra.

Como ya diremos, de la fábrica dela Buna, por la cual se afanaron losalemanes durante cuatro años y endonde sufrimos y morimos miles denosotros, no salió nunca un solo kilode goma sintética.

Pero hoy los eternos charcos ,sobre los que tiembla un velo irisadode petróleo, reflejan el cielo sereno. Lasvigas, las calderas, los tubos todavíafríos del hielo nocturno, chorreanrocío . La tierra removida de las zan-jas, los montones de carbón, los bloquesde cemento, exhalan en una leve nieblala humedad del invierno.

Hoy es un buen día. Miramosa l r e d e d o r , c o m o c i e g o s q u erecobran la vista, y nos miramosunos a otros. Nunca nos habíamosvisto al sol: algunos sonríen. ¡Si nofuese por el hambre!

Porque así es la naturaleza huma-na, las penas y los dolores que se su-fren simultáneamente no se sumanpor entero en nuestra sensibilidad,sino que se esconden, los menoresdetrás de los mayores, según una leyde perspectiva muy clara. Es algoprovidencial y que nos permite viviren el campo. Y también es ésta la ra-zón por la cual con tanta frecuencia,en la vida en libertad, se oye decirque el hombre es insaciable: mien-tras, más que de una incapacidad hu-mana para el estado de bienestar ab-soluto, se trata de un conocimientosiempre insuficiente de la naturalezacompleja del estado de desgracia, porlo cual a causas que son múltiples yordenadas jerárquicamente se les daun solo nombre, el de la causa ma-yor; hasta que ésta llegue a desapa-recer, y entonces uno se asombradolorosamente al ver que detrás deuna hay otra; y en realidad, muchasotras.

Por eso, aún no acaba de cesar el frío,que durante todo el invierno nos ha pa-recido el único enemigo, y ya nos da-mos cuenta de que tenemos hambre: y,repitiendo el mismo error, decimos hoy:«¡Si no fuese por el hambre!»...

Pero ¿cómo podría pensarse en notener hambre? El Lager es el hambre:nosotros somos el hambre, un hambreviviente.

Más allá de la carretera está funcio-nando una excavadora. Su cesta, sus-pendida de los cables, abre las mandí-bulas dentadas, se queda un momentocomo dudando en la elección, luego selanza sobre la tierra arcillosa y blanday la muerde vorazmente, mientras de lacabina de mando sale un bufido satisfe-cho de humo blanco y denso. Luego sealza, gira a medias, vomita por la trase-ra el bocado de que está cargada y vuel-ve a empezar.

Apoyados en las palas, nos que-

blasphème de pierre.

Ainsi qu’on le verra, de l’usine de la Buna,sur laquelle les Allemands s’acharnèrentpendant quatre ans et dans laquelle uneinnombrable quantité d’entre nous souffrirentet moururent, il ne sortit jamais un seul kilo decaoutchouc synthétique.

Aujourd’hui pourtant, les flaqueséternelles où tremble un reflet irisé depétrole renvoient l'image d’un ciel serein.Les canalisations, les poutrelles, leschaudières, encore froides du gel nocturne,dégouttent de rosée. De la terre fraîche desdéblais, des tas de charbon et des blocs deciment, l’humidité de l’hiver s’exhale enun léger brouillard.

Aujourd’hui, c’est une bonne journée.Nous regardons autour de nous comme desaveugles qui recouvrent la vue, et nous nousentreregardons. Nous ne nous étions jamais[78] vus au soleil : quelqu’un sourit. Siseulement nous n’avions pas faim!

Car la nature humaine est ainsi faite,que les peines et les souffranceséprouvées simultanément nes’additionnent pas totalement dans notresensibilité, mais se dissimulent les unesderrière les autres par ordre de grandeurdécroissante selon les lois bien connuesde la perspective. Mécanismeprovidentiel qui rend possible notre vieau camp. Voilà pourquoi on entend diresi souvent dans la vie courante quel’homme est perpétuellement insatisfait: en réalité, bien plus que l’incapacité del’homme à at teindre à la sérénitéabsolue, cette opinion révèle combiennous connaissons mal la nature complexede l’état de malheur, et combien nousnous trompons en donnant à des causesmultiples et hiérarchiquementsubordonnées le nom unique de la causeprincipale ; jusqu’au moment où, celle-civenant à disparaître, nous découvronsavec une douloureuse surprise quederrière elle il y en a une autre, et mêmetoute une série d’autres.

Aussi le froid - le seul ennemi,pensions-nous cet hiver - n’a-t-il pas plustôt cessé que nous découvrons la faim et,retombant dans la même erreur, nousdisons aujourd’hui : «Si seulement nousn’avions pas faim !...»

Mais comment pourrions-nousimaginer ne pas avoir faim ? Le Lager estla faim : nous-mêmes nous sommes lafaim, la faim incarnée.

De l’autre côté de la route une dragueest en train de manoeuvrer. La benne,suspendue aux câbles, ouvre toutesgrandes ses mâchoires dentées, se balanceun instant, comme indécise, puis fond surla terre argileuse et molle, et mord dedansavec voracité, tandis que la cabine decommandes éructe avec satisfaction uneépaisse bouffée de fumée blanche. Puisla benne remonte, décrit un demi-cercle,recrache derrière elle son énorme bouchéeet recommence.

A p p u y é s à n o s p e l l e s , n o u s

10 come una bestemmia di pietra. Qui, per estensione,la favola antica è il racconto veterotestamentario diGen. 11, 1-9, adornato da altre memorie di biblichepietrificazioni (la moglie di Lot). Il consueto processodi secolarizzazione, già riscontrato negli ultimi versidella poesia in epigrafe, connota la «maledizioneimmanente e storica» del successivo paragrafo.L’«altro modo di dire io», la sovrapposizione con lavoce di Dio è percepibile, sebbene in maniera menoevidente: la voce di chi racconta è l’unica legittimataa trasmettere a futura memoria la maledizione, siapure nella veste immanente e storica della poesiaShemà. La Torre del Carburo rappresenta il «sognodemente di grandezza» dei tedeschi, ma è l’autore adenunciare, con il tono solenne della Bibbia, «il lorodisprezzo di Dio e degli uomini».

11 tale è la natura umana... secondo una leggeprospettica definita. Viene ripreso, e millimetricamenteradiografato, il ragionamento sulla «felicità imperfetta»(vedi sopra, cap. «Il viaggio», nota 21), con una sottilevariazione intorno al piacere (felicità) e al dolore(infelicità), modulata anche qui, sembrerebbe su temitratti dal sensismo e rifluiti nella leopardiana «teoriadel piacere» dello Zibaldone: «È manifesto perchétutti i beni paiano bellissimi e sommi da lontano, el’ignoto sia più bello del noto [...1 L’anima s’immaginaquello che non vede, che quell’albero, quella siepe,quella torre gli nasconde...» (165-172). Il filtro, questavolta, è fornito dalla natura stessa, incapace disommare insieme i dolori e le pene, ma incline adisporre gerarchicamente «i minori dentro i maggiori»,dunque ancora un guscio. Esempio della capacità di«descrivere gli stati più sfuggenti e scivolosi dellacoscienza, le contraddizioni del sentimento, i passaggifra realtà e sogno» (Segre, 71) è uno dei documentipiù alti della capacità introspettiva di Levi. Come diceGordon (Etica cit., p.315), qui come altrove, vi è inazione una prospettiva centrifuga: si esce dal Lager,si confronta il «dentro» con il «fuori» («nella vitalibera»). Un ultimo rintocco sul tema della « felicitàpositiva» verrà all’inizio del cap. « Kraus» (vedi sotto,nota 2).

12 il boccone di cui è grave. «Grave» è detto in sensodantesco, come il gigante Briaréo è «grave alla terra»(Purg. XII, 30).

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stiamo a guardare affascinati. A ognimorso della benna, le bocche sisocchiudono , i pomi d’Adamodanzano in su e po i in g iù ,miseramente visibili sotto la pellefloscia. Non riusciamo a svincolarcidallo spettacolo del pasto della dra-ga (13). [126]

Sigi ha diciassette anni, ed ha piùfame di tutti quantunque riceva ognisera un po’ di zuppa da un suoprotettore, verosimilmente nondisinteressato. Aveva cominciato colparlare della sua casa di Vienna e disua madre, ma poi è scivolato neltema della cucina e ora racconta senzafine di non so che pranzo nuziale, ericorda. con genuino rimpianto, dinon aver finito il terzo piatto di zuppadi fagioli. E tutti lo fanno tacere, e nonpassano dieci minuti, che Bela cidescrive la sua campagna ungherese,e i campi di granoturco, e una ricettaper fare la polenta dolce, con la meligatostata, e il lardo, e le spezie, e... eviene maledetto, insultato, e cominciaun terzo a raccontare...

Come è debole la nostra carne! Iomi rendo conto appieno di quantosiano vane queste fantasie di fame, manon mi posso sottrarre alla leggecomune, e mi danza davanti agli occhila pasta asciutta che avevamo appenacucinata, Vanda, Luciana, Franco edio, in Italia al campo di smistamento,quando ci è giunta a un tratto la notiziache all’indomani saremmo partiti pervenire qui; e stavamo mangiandola(era così buona, gialla, solida) eabbiamo smesso, noi sciocchi, noiinsensati: se avessimo saputo! E se cidovesse succedere un’altra volta...Assurdo; se una cosa è certa al mon-do, è bene questa; che non cisuccederà un’altra volta. [127]

Pischer, l’ultimo arrivato, cava ditasca un involto, confezionato con laminuzia degli ungheresi, e dentro c’èmezza razione di pane: la metà delpane di stamattina. È ben noto chesolo i Grossi Numeri conservano intasca il loro pane; nessuno di noianziani è in grado di serbare il paneper un’ora. Varie teorie circolano pergiustificare questa nostra incapacità:il pane mangiato a poco per volta nonsi assimila del tutto; la tensionenervosa necessaria per conservare ilpane, avendo fame, senza intaccarlo,è nociva e debilitante in alto grado;il pane che diviene raffermo perderapidamente il suo valore alimentare,per cui, quanto prima viene ingerito,tanto più risulta nutriente; Albertodice che la fame e il pane in tascasono addendi di segno contrario (14),che si elidono automaticamente avicenda e non possono coesisterenello stesso individuo; i più, infine,affermano giustamente che lostomaco è la cassaforte più sicuracontro i furt i e le estorsioni . -Moi, on m’a jamais volé mon pain!- ringhia David bat tendosi los tomaco concavo: ma non può

damos mirándola fascinados. Acada mordisco de la cesta las bo-cas se cierran, las nueces suben ybajan miserablemente en las gar-gan t a s , v i s i b l e s ba jo l a p i e lfláccida. No conseguimos sustraer-nos al espectáculo de la comida dela excavadora.

Sigi tiene diecisiete años y es elmás hambriento aunque recibe cadatarde un poco de potaje que le da unprotector suyo, verosímilmente nodesinteresado. Había empezado a ha-blar de su casa de Viena y de su madre,pero luego ha pasado al tema de la co-cina y ahora nos habla sin parar de nosé qué banquete de bodas y recuerda,con verdadero desconsuelo, que noterminó el tercer plato de potajede habas. Todos lo mandan callar, yno han pasado diez minutos cuandoBela nos describe su campiña hún-gara, y los campos de maíz, y unareceta para hacer polenta dulce conmaíz tostado, y manteca, y especias,y... y lo insultan, lo maldicen, y hayotro que empieza a contar...

¡Qué débil es la carne! Yo me doyperfecta cuenta de cuán vanas sonestas imaginaciones del hambre,pero no puedo sustraerme a la leycomún, y ante los ojos me baila lapasta asciutta que acabábamos dehacer Vanda, Luciana, Franco y yo,en Italia, en el campo de espera, cuan-do nos dieron la noticia repentina deque al día siguiente teníamos que salirpara venir aquí; y estábamos comiéndo-la (estaba tan buena, amarilla, sólida)y la dejamos, necios de nosotros,insensatos: ¡si hubiésemos sabido! Ys i o c u r r i e s e o t r a v e z . . .A b surdo; s i hay una cosa segu-ra en e l mundo es és ta : que nonos sucederá o t ra vez .

Fischer, el último que ha llegado, sesaca del bolsillo un envoltorio, preparadocon la minuciosidad de los húngaros, y den-tro hay media ración de pan: la mitad delpan de esta mañana. Es bien sabido quesólo los Números Altos son capaces dequedarse con el pan en el bolsillo; ningu-no de nosotros, los antiguos, está en con-diciones de conservar el pan durante unahora entera. Varias teorías circulan parajustificar esta incapacidad nuestra: el pancomido poco a poco a veces no se asimiladel todo; la tensión nerviosa necesaria paraguardar el pan, sin atacarlo cuando se tie-ne hambre, es nociva y debilitante en gra-do sumo; el pan endurecido pierde rápi-damente su valor alimenticio, por loque cuanto antes es ingerido tantomás nutritivo, resulta; Alberto diceque el hambre y el pan en el bolsilloson cantidades de signo contrario,que se neutralizan automáticamentey no pueden coexistir en el mismoindividuo; y muchos, en fin, afirmanjustamente que el estómago es lacaja fuerte más segura contra losrobos y las extorsiones.

-Moi, on m’a jamais volé mon pain!-gruñe David golpeándose el estó-mago cóncavo: pero no puede apar-

regardons, fascinés. A chaque coupde den t de l a benne , l e s bouchess’entrouvrent, les pommes d’Adamm o n t e n t e t d e s c e n d e n t ,pitoyablement visibles sous la peaud i s t endue . Nous n ’a r r ivons pas ànous arracher au spectacle du repasde la drague.

Sigi a dix-sept ans, et bien qu’il reçoivetous les soirs un peu de soupe d’unprotecteur vraisemblablement non [79]désintéressé, c’est le plus affamé de tous.Il avait commencé par parler de sa maisonà Vienne et de sa mère, puis il a obliquésur le chapitre de la cuisine, et le voilàmaintenant fourvoyé dans le récit sans finde je ne sais quel repas de noces au coursduquel - et il en parle avec un regret sincère- il n’avait pas fini sa troisième assiettéede soupe aux haricots. Tout le monde lefait taire, mais dix minutes plus tard, c’estBêla qui nous décrit sa campagnehongroise, et les champs de maïs, et unerecette pour préparer la polenta douce, avecdu maïs grillé, et du lard, et des épices, et...et les insultes et les malédictions pleuvent,et un troisième commence à raconter...

Comme notre chair est faible ! Je merends parfaitement compte combien sontvaines ces imaginations d’affamés, mais jen’en suis pas moins soumis à la loicommune, et voilà que danse devant mesyeux le plat de pâtes que nous venions depréparer, Vanda, Luciana, Franco et moi,au camp de transit, quand on est venu nousannoncer que nous devions partir lelendemain pour venir ici ; nous étions entrain de les manger (et elles étaient sibonnes, bien jaunes, fermes) et nous ne lesavons pas finies, imbéciles, fous que nousétions : si nous avions su... Et si ça devaitnous arriver une autre fois... Mais c’estabsurde ; si une chose est certaine en cemonde, c’est bien que ça ne nous arriverajamais une autre fois.

Fischer, le dernier arrivé, tire de sapoche un paquet confectionné avec laminutie caractéristique des Hongrois et ensort une demi ration de pain : la moitiédu pain de ce matin. Il n’y a que les GrosNuméros, c’est bien connu, quiconservent leur pain en poche ; nousautres, les anciens, nous ne sommes pasmême capables de le garder une heure.Différentes théories tentent de justifiercette incapacité : le pain qu’on mange petità petit n’est pas complètement assimilé parl’organisme ; la tension nerveuse dépenséepour conserver son pain sans l’entamer touten ayant faim est nocive et débilitante auplus haut point ; le pain rassis perdrapidement de son pouvoir nutritif ,si bien que plus vite i l est ingéré,plus il est nourrissant ; pour Albert,la faim et le pain en poche sont dest e r m e s q u i s e n e u t r a l i s e n tautomatiquement l’un l’autre, et quine peuvent donc coexister chez unmême individu ; la plupart , enfin,sout iennent à jus te t i t re que [80]l’estomac est le coffre-fort le plussûr contre les vols et les extorsions.«Moi, on m’a jamais volé mon pain!»ricane David en tapant sur son estomaccreux : mais il n’arrive pas à quitter

13 pasto della draga. Questa metafora della benna,punto culminante delle riflessioni di Levi sulla fame inLager, è di non semplice interpretazione. La golaspaventosa della draga assomiglia alla smisuratabocca di Pantagruele visitata da Alcofribas, Libro 11,cap. 32 ripresa in RR (II, 1363 e 1431-1434; malavisita di Alcofribas è con toni altrettanto comici cit.anche in una lettera, molto importante, a Giulio Bollati,pubblicata da Belpoliti, II, 1577); si nota altresì unaspetto vagamente cinematografico, quasi disneyanopiù che dantesco (sebbene sia chiaro il rinvio al «fieropasto» di Ugolino). L’anima degli oggetti: fiori cheridono, alberi che parlano, macchine che comunicanosensazioni. È un motivo, fra l’altro ricorrente in moltaletteratura ebraico-piemontese. Si ricordi, en passant,per una certa vaga somiglianza A.Zargani, Per violinosolo, il Mulino, Bologna 1995, p.14: «Risero tutti, ilpapà, la mamma; quando sbocciarono, sisganasciarono persino le “bocche di leone”. E lo fannotuttora quando le incontro nei prati».

14 addendi di segno contrario. La metafora algebricarielabora il concetto non nuovo degli estremi ches’incontrano, della coincidentia oppositorum.

10:40

rassir: v calm 2 secarse,rassis: (durci) adj stalerasseoir: v sit down again 2 (replacer) v put back

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distrarre gli occhi da Fischer chemast ica lento e metodico, dal«fortunato» che possiede ancoramezza razione alle dieci del mattino:-... sacré veinard, va! (15)

Ma non soltanto a causa del soleoggi è giorno di gioia: a mezzogiornouna sorpresa ci attende. Oltre al rancionormale del mattino, troviamo nellabaracca una meravigliosa marmitta dacinquanta litri, di quelle della Cucinadi Fabbrica, quasi piena. Templer ciguarda trionfante: questa«organizzazione» è opera sua. [128]

Templer è l’organizzatore ufficialedel nostro Kommando: ha per lazuppa dei Civili una sensibilitàsquisita, come le api per i fiori. Ilnostro Kapo, che non è un cattivoKapo, gli lascia mano libera, e conragione: Templer parte seguendo pisteimpercettibili, come un segugio, eritorna con la preziosa notizia chegli operai polacchi del Metanolo, adue chi lometr i d i qui , hannoavanzato quaranta litri di zuppaperché sapeva di rancido, o che unvagone di rape sta incustodito sulb inar io mor to de l l a Cuc ina d iFabbrica

Oggi i litri sono cinquanta, e noisiamo quindici, Kapo e Verarbeitercompresi. Sono tre litri a testa; unolo avremo a mezzogiorno, oltre alrancio normale, e per gli altri due,andremo a turno nel pomeriggioa l l a ba racca , e ci sa rannoeccezionalmente concessi cinqueminuti di sospensione del lavoroper fare il pieno.

Che si potrebbe desiderare di più?Anche il lavoro ci pare leggero, con laprospettiva dei due litri densi e caldi che ciattendono nella baracca. Periodicamenteviene il Kapo fra noi, e chiama: -Wer hat noch zu fressen?

Questo non già per derisione o perscherno, ma perché realmente questonostro mangiare in piedi,furiosamente, scottandoci la bocca ela gola, senza il tempo di respirare, è«fressen», il mangiare delle bestie, enon certo «essen», il mangiare degliuomini, seduti davanti a un tavolo, re-ligiosamente. «Fressen» è il vocaboloproprio, quello comunemente usatofra noi.

Meister Nogalla assiste, e chiudeun occhio sul nostro assentarci dallavoro. Anche Meister Nogalla hal’aria di aver fame, e se non fosse delleconvenienze sociali, forse nonrifiuterebbe un litro della nostra brodacalda.

Viene il turno di Templer, a cui, conplebiscitario consenso, sono statidestinati cinque litri, prelevati dal fon-do della marmitta. Ché Templer, oltrea essere un buon organizzatore, è uneccezionale mangiatore di zuppa, e, cosaunica, è in grado di svuotare

tar los ojos de Fischer, que masticalento y metódico, del «afortunado»que posee todavía media ración a lasdiez de la mañana- : . . . sacréveinard, va!

Pero no sólo debido al sol es elde hoy un día alegre: a mediodía nosespera una sorpresa. Además delrancho normal de la mañana, encon-tramos en la barraca una maravillo-sa marmita de cincuenta litros, de lasde la Cocina de la Fábrica, casi lle-na. Templer nos mira triunfante: esta«organización» es obra suya.

Templer es el organizador oficial denuestro Kommando: tiene para la sopade los Civiles una sensibilidad exquisi-ta, como las abejas para las flores. Nues-tro Kapo, que no es un mal Kapo, ledeja las manos libres, y con razón:Templer se echa a andar siguiendo pis-tas imperceptibles, como un sabueso, yvuelve con la preciosa noticia de quelos obreros polacos del AlcoholMetílico, a dos kilómetros de aquí, handejado cuarenta litros de sopa porquesabía a rancio, o que un vagón denabos se ha quedado sin guardiaen la vía muerta de la Cocina de laFábrica.

Hoy, los litros son cincuenta, y no-sotros somos quince, Kapo yVorarbeiter comprendidos. Son tres li-tros por cabeza; uno lo tomaremos amediodía, además del rancho normal,y para los otros dos iremos por turnoesta tarde a la barraca, y nos será, con-cedidos excepcionalmente cinco minu-tos de suspensión del trabajo para quenos hartemos.

¿Qué más podría desearse? Hasta eltrabajo nos parece ligero ante la perspec-tiva de los dos litros densos y calientesque nos esperan en la barraca. Periódica-mente se nos acerca el Kapo y llama:

-Wer hat noch zu fressen?

Esto, no ya por burla o por escar-nio, sino porque verdaderamente estenuestro comer de pie, furiosamente,escaldándose la boca y la garganta,sin tiempo para respirar, es «fressen»,el comer de las bestias, y no por cier-to «essen», el comer de los hombres,sentados ante una mesa, religiosa-mente. «Fressen» es el vocablo apro-piado, el comúnmente usado entrenosotros.

Meister Nogalla está aquí y hace lavista gorda ante nuestra ausencia del tra-bajo. También Meister Nogalla tienecara de hambriento, y si no fuese porlas conveniencias sociales quizás norechazara un litro de nuestro aguaje ca-liente.

Le llega el turno a Templer, al que,con plebiscitario consentimiento, le hansido asignados cinco litros, sacados delfondo de la marmita. Porque Templer,además de ser un buen organizador, esun excepcional comedor de potaje y, casoúnico, está en condiciones de vaciar los

d e s y e u x F i s c h e r , q u i m â c h e ,l e n t e m e n t , m é t h o d i q u e m e n t , l ’« h e u r e u x » F i s c h e r q u i p o s s è d eencore une demi-ration à dix heuresdu matin : «... sacré veinard, va!»

Mais ce n’est pas seulement à cause dusoleil qu’aujourd’hui est un jour heureux :il y a une surprise pour nous à midi. Enplus de l’ordinaire du matin, nous trouvonsdans la baraque une merveilleuse marmitede cinquante litres, presque pleine, quiarrive tout droit des cuisines de l’usine.Templer nous lance un regard de triomphe: cette trouvaille est son oeuvre.

Templer est l’ «organisateur» officiel denotre Kommando : il a pour la soupe descivils cette sensibilité toute particulièrequ’ont les abeilles pour les fleurs. NotreKapo, qui n’est pas un mauvais Kapo, luilaisse carte blanche, et il s’en trouve bien ;tel un limier, Templer suit au départ unepiste imperceptible, et revientimmanquablement avec quelque nouvelleprécieuse : ce sont les ouvriers polonais duMéthanol, à deux kilomètres de là, qui ontlaissé quarante litres de soupe parce qu’elleavait un goût de rance, ou bien c’est unwagon de navets qui est resté abandonnésans surveillance sur la voie de garage descuisines de l’usine.

A u j o u r d ’ h u i i l y a c i n q u a n t el i t res à par tager, e t nous sommesq u i n z e , K a p o e t Vo r a r b e i t e rcompr i s . Ça nous fa i t t ro i s l i t r eschacun : un li tre à midi en plus del’ordinaire, et pour les deux autreson i ra à la baraque à tour de rôledans l 'après-midi, et on bénéficieraexceptionnellement de cinq minutesde pause pour faire le plein.

Que désirer de plus ? Avec la perspectivedes deux litres épais et chauds qui nousattendent dans la baraque, même le travailnous paraît léger. A intervalles réguliers, leKapo s’approche de nous et demande

- Wer hat noch zu fressen ?

Et s’il emploie ce terme-là, ce n’est paspar dérision ou sarcasme, mais parce quenotre façon de manger, debout, goulûment,en nous brûlant la bouche et la gorge, sansprendre le temps de respirer, c’est biencelle des animaux, [81] qu’on désigne par«fressen», par opposition à «essen», quis’applique aux hommes, au repas prisautour d’une table, religieusement.«Fressen» est le mot propre, celui que nousemployons couramment entre nous.

Meister Nogalla, qui assiste à lascène, ferme les yeux sur nos courtesabsences . Meis te r Nogal la a l ’a i rd’avoir faim lui aussi, et n’étaient lesconvent ions sociales , peut-être nerefuserait-il pas un litre de notre soupechaude.

Arrive le tour de Templer, à qu’ ontété décernés à l’unanimité cinq litresprélevés sur le fond de la marmite. CarTempler n’est pas seulement un fameuxdébrouillard, c’est aussi un exceptionnelmangeur de soupe, capable performanceunique - de vider ses intestins s u r

l5 sacre veinard, va. [Le due frasi di David sono in francesefamiliare, anzi gergale, e valgono press’a poco: «A me, nessunoha mai rubato il pane!», e «... che razza d’un fortunato»].

veinard adj fam suertudo(a); tu es v. tienes potra

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l’intestino, volontaria[129]mente epreventivamente, in vista di un pasto vo-luminoso: il che contribuisce alla suacapacità gastrica stupefacente (l6).

Di questo suo dono egli vagiustamente fiero, e tutti, ancheMeister Nogalla, ne sono aconoscenza. Accompagnato dallagratitudine di tutti, il benefattoreTempler si chiude pochi istanti nellalatrina, esce radioso e pronto, e siavvia, fra la generale benevolenza, agodere il frutto della sua opera:

- Nu, Templer, hast du Platz genugfür die Suppe gemacht?

A1 tramonto, suona la sirenade l Fe ie rabend , de l l a f ine de ll a v o r o ; e p o i c h é s i a m o t u t t i ,almeno per qualche ora, sazi , cosìnon sorgono l i t igi , ci sentiamobuoni, i l Kapo non si in d u c e apicch iarc i , e s i amo capac i d ipensare a l le nos t re madr i e a l lenos t r e mog l i , i l che di so l i ton o n a c c a d e . Per qualche ora,possiamo essere infelici alla manieradegli uomini liberi (17). [130]

AL DI QUA DEL BENE E DEL MALE

Avevamo una incorreggibiletendenza a vedere in ogni avvenimentoun simbolo e un segno (1). Da ormaisettanta giorni si faceva attendere ilWäschetauschen, che è la cerimoniadel cambio della biancheria, e giàcircolava insistente la voce chemancava biancheria di ricambioperché, a causa dell’avanzare delfronte, era preclusa ai tedeschi lapossibilità di fare affluire adAuschwitz nuovi trasporti, e «perciò»la liberazione era prossima; eparallelamente, la interpretazioneopposta, che il ritardo nel cambio erasegno sicuro di una prossima integraleliquidazione del campo. Invece ilcambio venne, e, come al solito, ladirezione del Lager pose ogni curaperché avvenisse improvvisamente, ead un tempo in tutte le baracche.

Bisogna sapere infatti che in Lagerla stoffa manca, ed è preziosa; e chel’unico modo che noi abbiamo diprocurarci uno straccio per nettarciil naso, o una pezza da piedi, èappunto quello di tagliare un lembodi camicia al momento del cambio.Se la camicia ha le maniche lunghe,si tagliano le maniche; se no, ci siaccontenta di un rettangolo dal fon-do, o si scuce una delle numeroserappezzature . In ogni caso ,occor re un cer to t empo perprocurarsi ago e filo, e per eseguirel’operazione con qualche arte, inmodo che il guasto non sia troppo

intestinos, voluntaria y preventiva-mente, en vista de la comida volu-minosa: lo que contribuye a suasombrosa capacidad gástrica.

De esta habilidad suya está jus-tamente orgulloso, y todos, hastaMeister Nogalla, la conocen. Acom-pañado por la gratitud de todos, elbenefactor Templer se encierra unosinstantes en la letrina, sale radian-te y pronto, y se dispone, entre lageneral benevolencia, a gozar delfruto de su obra:

-Nu, Templer, hast du Platz genug fürdie Suppe gemacht?

Al atardecer, suena la sirena delFeierabend, del final del trabajo; ypuesto que todos estamos, al menosdurante unas horas, saciados, no haylugar a litigios, nos sentirnos bonda-dosos, el Kapo no tiene deseos de cas-tigarnos y somos capaces de pensaren nuestras madres y en nuestras muje-res, lo que no sucede con frecuencia.Durante unas horas podemos ser in-felices a la manera de los hombreslibres.

Más acá del bien y del mal

Teníamos una incorregible ten-dencia a ver en cada acontecimien-to un símbolo y un signo. Desde ha-cía setenta días se hacía esperar elWäschetauschen, la ceremonia delcambio de la ropa interior, y yacirculaba insistente la voz de quefaltaba ropa interior de recambioporque, debido al avance del fren-te, los alemanes no podían hacerafluir a Auschwitz nuevos trans-portes; «por eso» la liberación es-taba cerca; y paralelamente, la in-terpretación opuesta, que el retra-so de la muda era signo seguro deuna próxima liquidación integralde todo el campo . Pe ro l a mudal l egó y, como de costumbre, ladirección del Lager se preocupó deque llegase de improviso y al mismotiempo a todos los barracones.

Es preciso saber que en el Lagerla tela escasea y es preciosa; y que elúnico modo que tenemos de procu-rarnos un trapo para limpiarnos lanariz, o un retazo para los pies, esprecisamente el cortarle el faldón auna camisa en el momento de lamuda. Si la camisa es de manga lar-ga, se le cortan las mangas; si no, unose contenta con un rectángulo de aba-jo, o se descose uno de sus numerososremiendos. En todo caso, hace faltaalgún tiempo para procurarse aguja ehilo, y para realizar la operacióncon cierto arte, de modo que ele s t ro p i c i o n o s e a d e m a s i a d o

c o m m a n d e e n p e r s p e c t i v e d ’ u nr e p a s c o p i e u x , a c c r o i s s a n ta i n s i s o n é t o n n a n t e c a p a c i t ég a s t r i q u e .

Ce don, connu de tous et mêmede Meister Nogalla , le rempli t d’unj u s t e o r g u e i l . A c c o m p a g n é d e l agrat i tude générale , Templer, notreb i e n f a i t e u r à t o u s , s e r e t i r equelques instants dans les latr ines,en ressort frais et dispos, et s’en vasous les regards bienveil lants jouirdu frui t de son ouvrage :

- Nun, Templer, hast du Platz genug furdie Suppe gemacht ?

Au coucher du soleil, la sirène duFeierabend retentit, annonçant la fin du travail; et comme nous sommes tous rassasiés - pourquelques heures du moins -, personne ne sedispute, nous nous sentons tous dansd’excellentes dispositions, le Kapo lui-mêmehésite à nous frapper, et nous sommes alorscapables de penser à nos mères et à nosfemmes, ce qui d’ordinaire ne nous arrivejamais. Pendant quelques heures, nouspouvons être malheureux à la manière deshommes libres. [82]

8. EN DEÇÀ DU BIEN ET DU MAL

NOUS avions une incorrigiblepropension à voir dans tout événementun symbole ou un signe. Il y avaitmaintenant soixante-dix jours que leWàschetauschen, la cérémonie duchangement de linge, se faisait attendre,et déjà le bruit courait avec insistanceque si le linge de rechange tardait, c’étaità cause du front dont la progressionempêchait les transports allemandsd’arriver jusqu’à Auschwitz ; et «donc»cela voulait dire que notre libération étaitproche, ou bien, selon une interprétationcontraire, ce retard était le signe certainqu’on allait procéder sous peu à laliquidation générale du camp. Mais lechangement de linge arriva et commed’habitude la direction du Lager prit sesdispositions pour que l'opération eût lieuà l'improviste et dans toutes les baraquesen même temps.

Il faut savoir en effet qu’au Lagerl’étoffe est rare et précieuse ; le seulm o y e n q u e n o u s a y o n s d e n o u sprocurer un bout de chiffon pour nousm o u c h e r o u p o u r n o u s f a i r e d e schaussettes russes est justement decouper un morceau de chemise lors duchangement de linge. Si la chemise ades manches longues, on coupe lesmanches ; sinon on se contente d’unrectangle pris sur le bas ou bien ondécoud une des nombreuses pièces.En tout cas, il faut un certain tempspour se procurer une aiguille et du fil,et pour exécuter artistement le travailafin que le dommage ne soit pas trop

16 capacità gastrica stupefacente. Dato il contestoverrebbe in mente ancora Rabelais, le grandiabbuffate di Pantagruele; rimane però il dubbio cheagisca qui il ricordo di una pagina dei Viaggi di Gulliverdi J. Swift, antologizzata anche in RR (II, 1411) dovesi parla delle «gran corpacciate» degli yabou e delmodo in cui «la natura fece loro scoprire e che adessi procaccia una copiosa evacuazione».

17 essere infelici alla maniera degli uomini liberi.Ultimo « rintocco», che ci ricorda il motivo dominante,in questa sezione: l’infelicità imperfetta, leopardiana,della vita libera per un attimo si sovrappone all’infelicitàcronica dei prigionieri, le frontiere, le barriere cadono,come nei sogni, sfumano i contrasti. Si osservi, anchein questo passaggio, come sia importante «pensarealle madri».

AL DI QUA DEL BENE E DEL MALE

1 un simbolo e un segno. Il capitolo si apre con unaennesima definizione tratta dal glossario dantesco;abbiamo già incontrato: antinferno, limbo, cerchio;verrà in seguito (vedi sotto, nota 6) la definizione dicontrappasso.

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evidente all’atto della consegna. Labiancheria sporca e lacera passaalla rinfusa alla Sartoria del campo, dovevie[131]ne sommariamente rappezzata,indi alla disinfezione a vapore (non allavaggio!) e viene poi ridistribuita;da ciò, per salvaguardare la biancheriausata dalle accennate mutilazioni, lanecessità di fare avvenire i cambi nelmodo più improvviso.

Ma, sempre come al solito, non siè potuto evitare che qualche sguardosagace penetrasse sotto il telone delcarro che usciva dalla disinfezione,in modo che in pochi minuti il cam-po ha saputo dell’imminenza di unWäschetauschen, e per giunta, chequesta volta si trattava di camicienuove, provenienti da un trasporto diungheresi arrivato tre giorni fa.

La notizia ha avuto immediatarisonanza. Tutti i detentori abusivi diseconde camicie, rubate od organizza-te (2), o magari onestamentecomperate con pane per ripararsi dalfreddo o per investire capitale in unmomento di prosperità, si sonoprecipitati alla Borsa, sperando diarrivare in tempo a riscambiare congeneri di consumo la loro camicia diriserva prima che l’ondata delle cami-cie nuove, o la certezza del loro arrivo,svalutassero irreparabilmente ilprezzo dell’articolo.

La Borsa è attivissima sempre (3).Benché ogni scambio (anzi, ogni for-ma di possesso) sia esplicitamenteproibito, e benché frequentirastrellamenti di Kapos o [132]Blockälteste travolgano a intervalli inun’unica fuga mercanti, clienti ecuriosi, tuttavia, nell’angolo nord-estdel Lager (significativamente,l’angolo più lontano dalle baracchedelle SS), non appena le squadre sonorientrate dal lavoro, siede inpermanenza un assembramentotumultuoso, all’aperto d’estate, den-tro un lavatoio d’inverno.

Qui si aggirano a decine, collelabbra socchiuse e gl i occhirilucenti, i disperati della fame, cheun istinto fallace spinge colà dove lemercanzie esibite rendono più acre ilrodimento dello stomaco e piùassidua la salivazione. Sono muniti,nel migliore dei casi, della miseramezza razione di pane che, con sforzodoloroso, hanno risparmiato fin dalmattino, nella speranza insensata chesi presenti l’occasione di un barattovantaggioso con qualche ingenuo,ignaro delle quotazioni del momen-to. Alcuni di questi, con selvaggiapazienza (4), acquistano colla mezzarazione un litro di zuppa , che,appartatisi, sottopongono allametodica estrazione dei pochi pezzi dipatata giacenti sul fondo; ciò fatto, lariscambiano con pane, e il pane conun nuovo litro da denaturare, e questofino a esaurimento dei nervi, o fino ache qualche danneggiato, coltili sulfatto, non infligga loro una severa

eviden te en el acto de la entrega.La ropa suc ia y r a s g a d a p a s aa granel a la Sastrería del campodonde es sumariamente zurcida ,luego a la desinfección con vapor (¡noal lavado!) después es redistribuida;de ahí que, para salvar la ropa usadade las mencionadas mutilaciones, seanecesario hacer llegar la muda de lamanera más imprevista.

Pero, siempre como de costumbre,no se ha podido evitar que alguna mi-rada sagaz penetrase bajo el toldo delcarro que salía de la desinfección, demodo que en pocos minutos el campose ha enterado de la inminencia de unWäschetauschen y, por añadidura, deque esta vez se trataba de camisas nue-vas, procedentes de un transporte dehúngaros llegado hace tres días.

La noticia ha tenido una resonanciainstantánea. Todos los detentadoresabusivos de segundas camisas, robadasu «organizadas», o tal vez honestamen-te compradas con pan para protegersedel frío o para invertir capital en unmomento de prosperidad, se han pre-cipitado hacia la Bolsa, esperandollegar a t iempo de cambiar porgéneros de consumo su camisa de re-serva antes de que la oleada de ca-misas nuevas, o la certeza de su lle-gada, devaluasen irreparablementeel precio del artículo.

La Bolsa es siempre activísima.Aunque todo cambio (mejor, todaforma de propiedad) esté explícita-mente prohibido, y aunque frecuen-tes rastreos de los Kapos o de losBlockälteste atropellen periódica-mente en una sola fuga a mercade-res, clientes y curiosos, sin embargo,en el ángulo nordeste del Lager(significativamente en el ángulo másalejado de las barracas de la SS), ape-nas las e scuadras han vue l to de lt r a b a j o , s e r e ú n e u n concursotumultuoso, al aire libre en verano,dentro del lavadero en invierno.

Aquí vagan a decenas, con los la-bios entreabiertos y los ojos relucien-tes, los desesperados por el hambre, alos que un instinto falaz empuja alládonde las mercancías exhibidas hacenmás agria la roedura del estómago ymás asidua la salivación. Van provistos,en el mejor de los casos, de la míseramedia ración de pan que, con esfuer-zo doloroso, han ahorrado desde lamañana, con la esperanza insensata deque se presente la ocasión de un true-que ventajoso con algún ingenuo,desconocedor de las cotizaciones delmomento. Algunos de éstos, con sal-vaje paciencia, adquieren con la me-dia ración un litro de potaje que, alir alejándose, someten a la metódicaextracción de los pocos pedazos depatata que yacen en el fondo; hecholo cual, la cambian por pan, y el panpor un nuevo litro que expoliar, y estohasta el agotamiento de los nervios,o hasta que cualquier perjudicado,cogiéndole in fraganti, no les inflija

apparent au moment du ramassage. Lelinge sale et déchiré passe pêle-mêleau Service Couture du camp, où il estsommairement rapiécé, et de là à ladésinfection à [83] la vapeur (pas aulavage !), pour être ensuite redistribué; d’où la nécessité - pour préserver lel i n g e d e c e s m u t i l a t i o n s - d ep r o c é d e r a u c h a n g e m e n t àl ' improvis te .

Mais , comme tou jours , i l s ’es ttrouvé des indiscrets pour glisser uncoup d’oeil sous la bâche du chariotqui sortait de la désinfection, si bienqu’en quelques minutes tout le campétait au courant qu’un Wàschetauschense préparait et qu’en plus il s’agissaitce t t e fo i s -c i de chemises neuvesprovenant d’un transport de Hongroisarrivé trois jours plus tôt.

La nouvelle a eu un effet immédiat.Tous les détenteurs d’une deuxièmechemise volée ou obtenue par combine,ou même honnêtement achetée avec dupain - pour se protéger du froid ou pourplacer leur capital en un moment deprospéri té - , tous ceux-là se sontprécipités à la Bourse dans l’espoird’arriver à temps pour échanger leurchemise de réserve contre des produitsde consommation, avant que l'afflux deschemises neuves ou la certitude de leurarrivée ne dévalue irrémédiablement leprix de leur article.

L’activité de la Bourse est sansrelâche. Bien que tout échange et mêmetoute forme de possession soientformellement interdits, et malgré lesfréquentes rafles [redadas]de Kapos ou deBlockàlteste qui de temps à autreprovoquent une débandade confuse demarchands, de clients et de curieux, enverset contre tout, dès que les équipes sontrentrées du travail, le coin nord-est duLager - l’endroit, fait significatif, le pluséloigné des baraques des SS - est occupéen permanence par une tumultueuseassemblée qui siège en plein air l’été etdans des lavabos l’hiver.

On y voit rôder par dizaines, leslèvres en t r o u v e r t e s e t l e s y e u xbri l lants , les désespérés de la faim,poussés par un instinct trompeur là oùles marchandises offertes rendent pluscre u x l ’ e s t o m a c v i d e e t p l u sabondante la salivation. Ils viennent làmunis, dans le meilleur des cas, d’unemisérable demi-ration de pain économiséedepuis le matin au prix d’efforts douloureux,dans l 'espoir i n s e n s é d ’ u n t r o ca v a n t a g e u x a v e c q u e l q u e n a ï f ,i g n o r a n t d e s c o t a t i o n s d u j o u r .C e r t a i n s d ’ e n t r e e u x , a v e c u n epa t i ence f a rouche , pa rv i ennen t àéchanger leur demi-ration contre unl i t re de soupe . Puis, un peu à l’écart,ils procèdent à l’extraction méthodiquedes quelques morceaux de pommes deterre [84] qui se trouvent au fond ; aprèsquoi, ils échangent cette soupe contredu pain, et le pain contre un nouveaulitre de soupe qu’ils traiteront commele premier, et ainsi de suite jusqu’à ceque leurs nerfs cèdent, ou que l’une de

2 organizzate. [Procurate illegalmente: il vocaboloassunse questo curioso significato durante la secondaguerra mondiale, non solo nei Lager ma anche in moltipaesi d’Europa, forse con allusione ironica alla nota«organizzazione» tedesca che spesso si risolveva inpura forma o truffa ai danni dei paesi occupati].

3 La Borsa è attivissima sempre. Si confronti questalunga digressione sull’economia nel Lager, sui«mercanti di professione», sul contrabbando internocon l’analoga digressione in Memorie, 29 ss.: «Chinon aveva un’arte trafficava in altra maniera. C’eranodei metodi abbastanza originali. Taluni, per esempio,non facevano che gli accaparratori, e a volte sivendevano tali cose che a nessuno, fuori delreclusorio, sarebbe potuto venire in mente non solodi comprarle e di venderle, ma nemmeno diconsiderarle come cose. Ma il reclusorio erapoverissimo e oltremodo industrioso».

4 con selvaggia pazienza. È l’ossimoro da Leviprediletto; vedi anche sotto, cap. «I sommersi e isalvati», note 7 e 15. Levi è un acceso sostenitoredelle forme fisse: il giovane «quieto e mite», la«selvaggia pazienza» dei prigionieri, la loro «tristegioia». Come in Omero Odisseo è sempre polumetis,in SQU tipi e figure sono fissati una volta per sempre;c’è convenienza per chi scrive e chi legge si senterassicurato: l’ambiguità che genera l’ossimoro siattenua quando si può constatarne la ripetitività.

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lezione, esponendoli alla derisionepubblica. Alla stessa specieappartengono coloro che vengono inBorsa a vendere la loro unica camicia;essi ben sanno quello che accadrà,alla prossima occasione, quando ilKapo constaterà che sono nudi sottola giacca. Il Kapo chiederà loro checosa hanno fatto della camicia; è unapura [133] domanda retorica, unaformalità utile soltanto per entrare inargomento. Loro risponderanno che lacamicia è stata rubata nel lavatoio;anche questa risposta è diprammatica, e non pretende di esserecreduta; i n f a t t i a n c h e l ep i e t r e d e l L ager sanno che,novantanove volte su cento, chi non hacamicia se la è venduta per fame, e che delresto della propria camicia si èresponsabili, perché essa appartiene alLager. Allora il Kapo li percuoterà,verrà loro assegnata un’altra camicia,e presto o tardi ricominceranno.

Ciascuno nel suo angolo consueto,stazionano in Borsa i mercanti diprofessione; pr imi fra quest i igreci, immobili e silenziosi comesfingi, accovacciati a terra dietro allegamelle di zuppa densa, frutto del lorolavoro, delle loro combinazioni e dellaloro solidarietà nazionale.

I greci sono ormai ridotti apochissimi, ma hanno portato uncontributo di prim’ordine allafisionomia del campo, ed al gergointernazionale che vi circola. Tuttisanno che « caravana» è la gamella, eche «la comedera es buena» vuol direche la zuppa è buona; il vocabolo cheesprime l’idea generica di furto è «klepsi-klepsi», di evidente origine gre-ca. Questi pochi superstiti della colo-nia ebraica di Salonicco, dal duplicelinguaggio, spagnolo ed ellenico, edalle molteplici attività, sono idepositari di una concreta, terrena,consapevole saggezza in cuiconfluiscono le tradizioni di tutte leciviltà mediterranee (5). Che questasaggezza si risolva in campo con lapratica sistematica e scientifica delfurto e dell’assalto al[134]le cariche,e con il monopolio della Borsa deibaratti, non deve far dimenticare chela loro ripugnanza dalla brutalità gra-tuita, la loro stupefacente coscienzadel sussistere di una almenopotenziale dignità umana, facevanodei greci in Lager il nucleo nazionalepiù coerente, e, sotto questi aspetti,più civile.

Puoi trovare in Borsa glispecializzati in furti alla cucina, conle giacche sollevate da misteriosirigonfi. Mentre per la zuppa esiste unprezzo pressoché stabile (mezza razionedi pane per un litro), la quotazione dellerape, carote, patate è estremamentecapricciosa, e dipende fortemente, fraaltri fattori, anche dalla diligenza edalla corruttibilità dei guardiani di tur-no ai magazzini.

Si vende il Mahorca: il Mahorca è

una severa lección, exponiéndolos ala pública irrisión. A la misma es-pecie pertenecen los que van a laBolsa a vender su única camisa;ésos saben bien lo que va a su-ceder, en la primera ocasión, cuandoel Kapo compruebe que están desnu-dos bajo la chaqueta. El Kapo les pre-guntará qué han hecho de la camisa;es una pura pregunta retórica, unaformalidad útil tan sólo para entraren materia. Le responderán que la ca-misa se la han robado en el lavadero;también es de rigor esta r e s p u e s -t a , y n o p r e t e n d e s e r c r e í d a ;en realidad, hasta las piedras delLager saben que en noventa y nueveveces de cada ciento quien no tienecamisa la ha vendido por hambre, yque además se es responsable de lacamisa porque pertenece al Lager.Entonces, el Kapo lo golpeará, leserá asignada otra camisa, y antes odespués todo volverá a empezar.

Cada uno en su rincón acostumbrado,se estacionan en la Bolsa los mercaderesprofesionales; los primeros de entre ellos,los griegos, inmóviles y silenciososcomo esfinges, agazapados detrás delas escudillas de potaje denso, fruto desu trabajo, de sus combinaciones y desu solidaridad nacional.

Los griegos se han reducido ahoraa poquísimos, pero han aportado unacontribución de primer orden a la fiso-nomía del campo y a la jerga interna-cional que por él circula. Todos sabenque «caravana» es la escudilla, y que«la comedera es buena» quiere decirque el potaje es bueno; el vocablo queexpresa la idea genérica de hurto es«klepsi-klepsi», de evidente origengriego. Estos pocos supervivientes dela colonia judía de Salónica, la del do-ble lenguaje, español y helénico, y delas múltiples actividades, son los de-positarios de una concreta, terrena,cómplice sabiduría en la que conflu-yen las tradiciones de todas las civili-zaciones mediterráneas. Que esta sa-biduría se resuelva en el campo con lapráctica sistemática y científica delhurto y del asalto a los cargos y conel monopolio de la Bolsa de lostrueques, no debe hacer olvidar quesu repugnancia por la brutalidad gra-tuita, su asombrosa conciencia de lasubsistencia de una, cuando menos po-tencial, dignidad humana, hacían de losgriegos del Lager el núcleo nacionalmás coherente y, bajo este punto devista, el más civil.

Se puede encontrar en la Bolsa a losespecialistas de los hurtos en la cocina,con las chaquetas hinchadas por miste-riosos bultos. Mientras para el potajehay un precio casi estable (media raciónde pan por un litro), la cotización de losnabos, remolachas, patatas, es capricho-sa en extremo y depende mucho, entreotros factores, de la diligencia y lacorruptibilidad de los guardianes de tur-no en los almacenes.

Se vende el Mahorca: el Mahorca

leurs victimes, les prenant sur le fait,leur inflige une sévère leçon en leslivrant à la raillerie publique. Autresreprésentants de cette espèce, ceux quiviennent à la Bourse pour vendre leurunique chemise ; ils savent bien ce quiles attend, à la première occasion,quand le Kapo découvrira qu’ils sontnus sous leur veste . Le Kapo leurdemandera ce qu’ils ont fait de leurchemise , pure formal i té qui ser td’entrée en matière. Ils répondrontqu’on la leur a volée aux lavabos,simple réponse d’usage elle aussi, et quin’a pas la prétention d’être crue. Enréalité même les pierres du Lager saventque, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent,ceux qui n’ont plus de chemise l’ontvendue parce qu’ils avaient faim, etd’ailleurs chacun ici est responsable desa chemise puisqu’elle est propriété duLager. Alors le Kapo les frappera, onleur donnera une autre chemise, et tôtou tard ils recommenceront.

Postés chacun dans son coin habituel,la Bourse accueille les marchands deprofession ; au premier rang desquels lesGrecs, immobiles et silencieux comme dessphinx, accroupis sur le sol derrière leursgamelles de soupe épaisse, fruit de leurtravail, de leurs trafics et de leur solidariténationale.

Les Grecs ne sont plus maintenant quetrès peu, mais leur contribution à laphysionomie générale du camp et aujargon international qu’on y parle est depremière importance. Tout le monde saitque «caravana» désigne la gamelle et que«la comedera es buena» veut dire que lasoupe est bonne ; quant à «klepsi-klepsi»,cette expression qui laisse transparaîtreclairement son origine grecque sert àévoquer l 'idée générale de vol. Cesquelques rescapés de la colonie juive deSalonique, au double langage, grec etespagnol, et aux activités multiples, sontles dépositaires d’une sagesse concrète,positive et consciente où confluent lestraditions de toutes les civilisationsméditerranéennes. Que cette sagesse semanifeste au camp par la pratique systématiqueet scientifique du vol, par la lutte acharnéepour accéder aux postes importants etp a r l e m o n o p ole de la Bourse dutroc, ne doit pas faire oublier quel e u r r é p u g n a n c e p o u r [ 8 5 ] t o u t ebrutali té gratuite et leur incroyablesens de l a pe rs i s t ance , au moinsv i r tue l l e , d ’une d ign i té humaine ,fa i sa ien t des Grecs , au Lager, l egroupe national le plus cohérent et dece point de vue le plus évolué.

A la Bourse, on rencontre aussi lesspécialistes du vol aux cuisines avecleurs vestes mystérieusement gonflées.Alors que le prix de la soupe est à peu prèsstable (une demi-ration de pain pour un litre),le cours des navets, des carottes et despommes de terre est extrêmement capricieuxet fortement influencé, entre autresfacteurs, par le zèle des gardiens de serviceaux entrepôts et par leur facilité à se laissercorrompre.

C’est également le lieu où l’on vend le Mahorca

5 di tutte le civiltà mediterranee. Dopo l’episodio deiGattegno è il secondo omaggio all’ebraismo sefardita;l’elogio degli ebrei di Salonicco si fa qui più disteso elo si associa al precedente elogio della mediterraneitàche affratella greci e latini (vedi sopra, cap.«Iniziazione», nota 10); più netta si fa la divaricazionecon il mondo jiddish, come conferma il successivoriconoscimento di una maggiore dignità (la stessa«dignità» contrapposta alla severa disciplina diSteinlauf) dei greci, pur nell’universo capovolto delLager.

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un tabacco di scarto, in forma dischegge legnose, il quale èufficialmente in vendita alla Kantine,in pacchetti da cinquanta grammi,contro versamento dei «buoni-pre-mio» che la Buna dovrebbedistribuire ai migliori lavoratori.Ta le distr ibuzione avvieneirregolarmente, con grande parsimo-nia e palese iniquità, in modo che lamassima parte dei buoni finiscono,direttamente o per abuso di autorità,nelle mani dei Kapos e dei prominenti;tuttavia i buoni-premio della Bunacircolano sul mercato del Lager infunzione di moneta, e il loro valore èvariabile in stretta obbedienza alleleggi dell’economia classica.

Ci sono stati periodi in cui per ilbuono-premio si è pagata una razione dipane, poi una e un quarto, anche una e unterzo; un giorno è stato quotato unarazione e mezza, ma poi è venuto meno ilrifornimento di Mahorca alla Kantine,e allora, mancando la copertura, lamoneta è precipitata di colpo a unquarto di razione. E successo un altroperiodo di rialzo dovuto a unasingolare ragione: il cambio dellaguardia al Frauenblock, con arrivo diun contingente di robuste ragazzepolacche. Infatti , poiché i lbuono-premio è valido (per i criminalie i politici: non per gli ebrei, i qualid’altronde non soffrono dellalimitazione) per un ingresso alFrauenblock, gli [135] interessati nehanno fatta attiva e rapida incetta:donde la rivalutazione, che per altronon ebbe lunga durata.

Fra i comuni Häftlinge, non sonomolti quelli che ricercano il Mahorcaper fumarlo personalmente; per lo più,esso esce dal campo, e finisce ailavoratori civili della Buna. È questouno schema di «kombinacja» assaidiffuso: lo Häftling, economizzata inqualche modo una razione di pane,la investe in Mahorca; si mette cau-tamente in contat to con un«amatore» civile, che acquista ilMahorca effettuando il pagamento acontanti, con una dose di pane superiorea quella inizialmente stanziata. LoHäftling si mangia il margine diguadagno, e rimette in ciclo la razioneche avanza. Speculazioni di questo ge-nere stabiliscono un legame fral’economia interna del Lager e la vitaeconomica del mondo esterno: quandoè venuta accidentalmente a mancare ladistribuzione del tabacco allapopolazione civile di Cracovia, il fatto,superando la barriera di filo spinato checi segrega dal consorzio umano, haavuto immediata ripercussione in cam-po, provocando un netto rialzo dellaquotazione del Mahorca, e quindi delbuono-premio.

Il caso sopra delineato non è che il piùschematico: un altro già più complesso è ilseguente. Lo Häftling acquista medianteMahorca o pane, o magari ottiene in dono,da un civile, un qualunque abominevole,lacero, sporco cencio di camicia, il

es un tabaco de desecho, en formade astil las leñosas, oficialmen-te en venta en la Kantine, en pa-quetes de cincuenta g ramos , con-t r a l a en t r ega de «bonos -p re -m i o » q u e l a B u n a d e b e r í ad i s t ribuir entre los mejores traba-jadores. Tal distribución se haceirregularmente, con gran parsimoniay evidente iniquidad, de modo que lamayor parte de los bonos terminan, di-rectamente o por abuso de autoridad,en manos de los Kapos y de los pro-minentes; sin embargo, los bonos-pre-mio de la Buna circulan en el merca-do del Lager a guisa de moneda, y suvalor varía en estricta obediencia a lasleyes de la economía clásica.

Ha habido períodos en los que se hapagado una ración de pan por bono-pre-mio, luego una y cuarto, también unay un tercio; una vez ha sido cotiza-do a ración y media, pero luego elsuministro de Mahorca en las Kantinasha disminuido y entonces, al faltar la co-bertura, la divisa se ha precipitado degolpe a un cuarto de ración. Le ha suce-dido otro período de alza debido a unarazón singular: el cambio de la guardiaen el Frauenblock, con la llegada de uncontingente de robustas muchachas po-lacas. En efecto, puesto que el bono-premio es válido (para los criminalesy los políticos: no para los judíos, loscuales, por lo demás, no sufren por lalimitación) para un ingreso en elFrauenblock, los interesados han he-cho un activo y rápido acaparamiento:de donde el alza que, por lo demás, noha durado mucho.

Entre los comunes Häftlinge, po-cos son los que buscan el Mahorca parafumárselo personalmente; casi siempresale del campo y termina en los labo-ratorios civiles de la Buna. Es un sis-tema de «kombinacja» bastantedifundido: el Häftling, una vez eco-nomizada del modo que sea una ra-ción de pan, la invierte en Mahorca;se pone cautamente en contacto conun «aficionado» civil, que adquiereel Mahorca efectuando el pago alcontado con una dosis de pan supe-rior a la inicialmente establecida. ElHäft l ing se come el margen deganancia y pone en circulación la ra-ción sobrante. Especulaciones de estaclase establecen una conexión entrela economía interior del Lager y lavida económica del mundo exterior:cuando, accidentalmente, ha llegadoa faltar la distribución del tabaco a lapoblación civil de Cracovia, el hecho,superando la barrera de alambre depúa que nos segrega del consorciohumano, ha tenido repercusión en elcampo, provocando una clara alza dela cotización del Mahorca y, en con-secuencia, de los bonos-premio.

El caso arriba esbozado no es sinoel más esquemático: otro más comple-jo es el siguiente. El Häftling adquieremediante Mahorca o pan -o quizás pordonación de un civil- cualquier abomi-nable, rasgado, sucio trapo de camisa,

: le Mahorca est un tabac de rebut, qui se présentesous forme de filaments ligneux et qui estofficiellement en vente à la Kantine, enpaquets de cinquante grammes, contreversement de «bons-prime» que la Bunaest censée distribuer aux meilleurstravailleurs. Mais cette distribution n’alieu que très irrégulièrement, avec unegrande parcimonie et une injusticeflagrante, de sorte que la plupart des bonsfinissent, directement ou par abusd’autorité, entre les mains des Kapos etdes prominents ; et pourtant les bonsprime de la Buna circulent sur le marchédu Lager comme une véritable monnaie,et les variations de leur cours sontétroitement assujetties aux lois del’économie classique.

Il y a eu des moments où avec unbon-prime on avait une ration de pain,puis une ration un quart et même uneration un tiers ; un jour la cotation aatteint une ration et demie, mais aussitôtaprès, le ravitaillement en Mahorca dela Kantine a été interrompu et , lacouverture venant à manquer, le courss’est effondré d’un seul coup à un quartde ration. Puis il a connu une autrepériode de hausse, pour un motif peubanal : la relève de la garde auFrauenblock, accompagnée de l’arrivéed’un contingent de robustes Polonaises.Comme le bon-prime donne droit (auxprisonniers de droit commun et auxpolitiques, pas aux juifs, qui d’ailleursne souffrent guère de cette restriction) àune entrée au Frauenblock, les intéressésse les sont arrachés en un clin d’oeil, cequi a entraîné une réévaluation immédiatemais de courte durée.

Les Häft l inge ordinai res quirecherchent le Mahorca pour leurconsommation personnelle sont peunombreux ; [86] le plus souvent, letabac sort du camp et aboutit entre lesmains des travailleurs civils de la Buna. Voiciun des types de combines les plus répandus :le Häftling qui a économisé d’une manière oud’une autre une ration de pain l’investit enMahorca ; il se met clandestinement encontact avec un «amateur» civil, quiachète le Mahorca en payant aucomptant, avec une dose de painsupérieure à celle initialement investie.Le Häftling m a n g e s a m a r g e d ebénéfice et remet en circulation laration restante. Ce sont les spéculationsde ce genre qui établissent un lien entrel’économie interne du camp et la vieéconomique du monde extér ieur :lorsque la distribution du tabac à lapopulation civile de Cracovie a étéinterrompue, les répercussions, au-delàde la barrière de fil barbelé qui noussépare de la communauté humaine, sesont fa i t sent i r immédiatement àl’intérieur du camp par une haussesensible de la cotation du Mahorca etpar suite du bon prime.

Le cas qui v ien t d’ê t re évoquén’est que le plus simple en voici unautre déjà plus complexe. Le Häftlingachète avec du Mahorca ou du pain,ou bien se fait offrir par un civil unequelconque loque ayant nom de chemise,

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quale sia però tuttora provvisto di trefori adatti a passarvi bene o male lebraccia e il capo. Purché non portiche segni d i usura , e non dimutilazioni artificiosamente fatte,un ta le ogget to , a l l ’a t to delW ä s c h e t a u s c h e n , è v a l i d ocome camicia, e dà diritto al cambio;tutt’al più colui che lo esibisce potràricevere un’adeguata dose di colpiper aver posto così poca cura nelconservare gli indumenti diordinanza.

Perciò, all’interno del Lager, nonv’è grande differenza di valore fra unacamicia degna di tal nome e unostraccio pieno di toppe; lo Häftling dicui sopra non [136] avrà difficoltà atrovare un compagno in possesso diuna camicia in stato commerciabile,e che non possa valorizzarla perché,per ragioni di ubicazione di lavoro, odi linguaggio, o di intrinsecaincapacità, non è in relazione conlavoratori civili. Quest’ultimo siaccontenterà di un modestoquantitativo di pane per accettare ilcambio; infatti i l prossimoWäschetauschen ristabilirà in certomodo il livellamento, ripartendobiancheria buona o cattiva in manieraperfettamente casuale. Ma il primoHäftling potrà contrabbandare in Bunala camicia buona, e venderla al civiledi prima (o ad un altro qualunque) perquattro, sei, fino a dieci razioni dipane. Questo cosi elevato margine diguadagno rispecchia la gravità delrischio di uscire dal campo con piùdi una camicia indosso, o di rientrarvisenza camicia.

Mol te sono le var iaz ion i suquesto tema. C’è chi non esita afarsi estrarre le coperture d’oro deidenti per venderle in Buna contro paneo tabacco; ma è più comune il casoche tale traffico abbia luogo perinterposta persona. Un «grossonumero», vale a d i re un nuovoarrivato, giunto da poco ma già asufficienza abbrutito dalla fame edalla tensione estrema della vitain campo , v i ene no ta to da un«piccolo numero» per qualche suaricca protesi dentaria; il «piccolo»offre al «grosso» tre o quattro ra-z i o n i d i p a n e i n c o n t a n t i p e rsottoporsi all’estrazione. Se il grossoaccetta, il piccolo paga, si porta l’oroin Buna, e, se è in contatto con un civiledi fiducia, dal quale non ci siano datemere delazioni o raggiri, puòrealizzare senz’altro un guadagno didieci fino a venti e più razioni, che glivengono corrisposte gradualmente, una odue al giorno. Notiamo a tale propositoche, contrariamente a quanto avvienein Buna, quattro razioni di pane costi-tuiscono l’importo massimo degliaffari che si concludono entro il cam-po, perché quivi sarebbe praticamenteimpossibile sia stipulare contratti acredito, sia preserva[137]re dallacupidigia altrui e dalla fame propriauna quantità superiore di pane.

sin embargo, provisto aún de tres agu-jeros por los que pasar bien o mal losbrazos y la cabeza. Siempre que nomuestre más que signos de desgaste, yno de mutilaciones artificiosamente rea-lizadas, semejante objeto, en lo que alWäschentauschen se refiere, es válidocomo camisa y da derecho al cambio;todo lo más, quien lo muestra podrá re-cibir una adecuada dosis de golpes porhaber puesto tan poco cuidado en laconservación de los indumentos deordenanza.

Por ello, en el interior del Lagerno hay gran diferencia de valor en-tre una camisa digna de tal nombrey un andrajo lleno de remiendos; elHäftling no tendrá dificultad en en-contrar un compañero en posesiónde una camisa en estado comerciableque no pueda valorizar porque, porrazones de ubicación del trabajo, ode lenguaje, o de intrínseca incapa-cidad, no está en relación con los tra-bajadores civiles. Estos últimos secontentarán con un modesto por-centa je de pan para aceptar e lcambio; efectivamente, el próximoWäschentauschen restablecerá encierto modo la nivelación repartien-do ropa buena o mala de manera per-fectamente casual. Pero el primerHäftling podrá contrabandear en laBuna la camisa buena y vendérselaal civil de antes (o a cualquier otro)por cuatro, seis, hasta diez racionesde pan. Este tan elevado margen deganancias refleja la gravedad delriesgo de salir del campo con másde una camisa puesta, o de regresarsin camisa.

Muchas son las variaciones sobreeste tema. Hay quien no duda en sa-carse las fundas de oro de las muelaspara venderlas en la Buna por pan otabaco; pero es más común el casode que semejante tráfico tenga lugarpor persona interpuesta. Un «núme-ro alto», es decir, un recién llegado,llegado hace poco pero ya lo suficien-temente embrutecido por el hambrey por la extremada tensión de la vidaen el campo, es oteado por un «nú-mero bajo» a causa de alguna ricaprótesis dental que lleve puesta; el«bajo» ofrece al «alto» tres o cuatroraciones de pan al contado por some-terse a la extracción. Si el alto acep-ta, el bajo paga, se lleva el oro a laBuna y, si está en contacto con uncivil de confianza, del que no seande temer delaciones o estafas, puederealizar sin más una ganancia de has-ta diez, veinte o más raciones, que leson pagadas gradualmente, una o dosal día. Advirtamos a tal propósitoque, contrariamente a lo que sucedeen la Buna, cuatro raciones de panson el importe máximo de los nego-cios que se concluyen en el campo,porque aquí sería prácticamente im-posible tanto estipular contratos ac réd i to , como p rese rva r de l acodicia ajena y del hambre propiauna cantidad mayor de pan.

même sale et déchirée, mais encorepourvue de trois trous par où passer tantbien que mal la tête et les bras. Du momentqu’il ne montre que des signes d’usure etn o n d e d é g r a d a t i o n s d é l i b é r é e s ,u n t e l o b j e t , a u m o m e n t d uWà s c h e t a u s c h e n , v a u t p o u r u n ec h e m i s e e t d o n n e d r o i t à u nrechange ; au p i s a l l e r c e lu i qu il’endosse recevra une correction enrègle pour s’être montré négligentd a n s l ’ e n t r e t i e n d e s e f f e t sréglementaires .

Aussi, à l’intérieur du camp, n’ya-t-il pas grande différence de valeurentre une chemise digne de ce nom etun lambeau de t i ssu rapiécé ; leHäftlinge en question n’aura pas de malà trouver un camarade en possessiond’une chemise «commercialisable»,mais sera dans l 'impossibi l i té d’entirer profit parce que l’endroit où iltravaille, ou bien la langue, ou encoreu n e i n c a p a c i t é i n t r i n s è q u el’empêchent d’entrer en contact avecdes travailleurs civils. Ce camarade secontentera d’une petite quantité depain en échange ; car le prochainWàschetauschen rétablira une certaineforme d’équilibre en répartissant lelinge en bon ou mauvais état de manièrepurement [87] fortuite. De son côté, lepremier Häftling pourra passer lachemise en bon état en contrebande àla Buna, et la vendre au civil de tout àl'heure (ou à un autre) pour quatre, sixou même dix rations de pain. Une margede bénéfice de cette importance reflète lagravité du risque qu’on prend à sortirdu camp avec plus d’une chemise surle dos, ou à y rentrer sans chemise.

Les variations sur ce thème sontnombreuses. Certains n’hésitent pas àse faire arracher leurs couronnes enor pour les troquer à la Buna contredu pain ou du tabac ; mais dans laplupart des cas, ce trafic se fait parp e r s o n n e i n t e r p o s é e . U n « g r o snuméro», c ’es t -à-d i re un nouveauvenu, arr ivé depuis peu mais déjàsuffisamment abruti par la faim etl’extrême tension que requiert la vieau camp, es t repéré par un «pet i tnuméro» en raison d’une coûteuseprothèse dentaire ; le «petit» offre au«gros» trois ou quatre rations de painau comptant pour qu’il accepte de sel a f a i r e a r r a c h e r. S i l e g r o s e s td’accord, le petit paie, emporte l’or àla Buna, et s’il est en contact avec uncivi l de conf iance, dont i l n’a i t àcraindre ni délation ni perfidie , i lpeut compter sur un gain de dix àvingt ra t ions e t p lus , qui lu i sontversées à tempérament, à raison d’uneou deux par jour. Il faut remarquer àce propos que, contrairement à ce quise passe à la Buna, le chiffre d’affairesmaximum réalisable à l’intérieur ducamp est de quatre rations de pain, caril serait pratiquement impossible aussibien d’y conclure des contrats à créditque d’y préserver de la convoit ised’autrui et de sa propre faim une plusgrande quantité de pain.

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Il traffico coi civili è un elementocaratteristico dell’Arbeitslager, e,come si è visto, ne determina la vitaeconomica. È d’altronde un reato,esplicitamente contemplato dalregolamento del campo e assimilatoai reati «politici»; viene perciò punitocon particolare severità. Lo Häftlingconvinto di «Handel mit Zivilisten»,se non dispone di appoggi influenti,finisce a Gleiwitz III, a Janina, aHeidebreck alle miniere di carbone; ilche significa la morte per esaurimentonel giro di poche settimane. Inoltre, lostesso lavoratore civile suo complicepuò venire denunziato alla compe-tente a u t o r i t à t e d e s c a , ec o n d a n n a t o a t r a s c o r r e r e i nVernich tungs lager, ne l l e stessenostre condizioni, un periodovariabile, a quanto mi consta, daiquindici giorni agli otto mesi. Glioperai a cui viene applicato questo ge-nere di contrappasso (6), vengonocome noi spogliati all’ingresso, ma iloro effetti personali vengono conservatiin un apposito magazzino. Nonvengono tatuati e conservano i lorocapelli, il che li rende facilmentericonoscibili, ma per tutta la durata dellapunizione sono sottoposti allo stessonostro lavoro e alla nostra disciplina:escluse beninteso le selezioni.

Lavorano in Kommandosparticolari, e non hanno contatti dialcun genere con i comuni Häftlinge.Infatti per loro il Lager costituisceuna punizione, ed essi, se nonmorranno di fatica o di malattia, hannomolte probabilità di ritornare fra gliuomini; se potessero comunicare connoi, ciò costituirebbe una breccia nelmuro che ci rende morti al mon-do, ed uno spiraglio sul mistero cheregna fra gli uomini liberi intornoalla nostra condizione. Per noi inveceil Lager non è una punizione; per noinon è previsto un termine, e il Lageraltro non è che [138] il genere diesistenza a noi assegnato, senzal imit i d i tempo, in senoall’organismo sociale germanico.

Una sezione del nostro stesso cam-po è destinata appunto ai lavoratoric iv i l i , d i t u t t e l e n a z i o n a l i t à ,che devono soggiornarvi per untempo più o m e n o lungo inespiazione dei loro rapporti illeciticon Häftlinge. Tale sezione è sepa-rata dal resto del campo medianteun filo spinato, e si chiama E-Lager,ed E-Häftlinge se ne chiamano gli ospiti.«E» è l’iniziale di «Erziehung», chesignifica «educazione».

Tutte le combinazioni finora delineatesono fonda te su l co n t r abband o dimateriale appartenente al Lager. Perquesto le SS sono così rigorosenel reprimerlo: l’oro stesso deinostri denti è di loro proprietà,poiché, strappato dalle mascelled e i v i v i o d e i m o r t i , t u t t of in i sce pres to o ta rd i ne l le lo rom a n i . E d u n q u e n a t u r a l e c h eesse si adoperino affinché l ’oro

El tráfico con los civiles es un ele-mento característico del Arbeitslagery, como se acaba de ver, determina lavida económica. Es por lo demás delito,explícitamente contemplado por el re-glamento del campo y asimilado al de-lito «político»; por ello es castigado conparticular severidad. El Häftling con-victo de Handel mit Zivilisten, si no dis-pone de buenas influencias; acaba enGleiwitz III, en Janina, en las minas de car-bón de Heidebreck; lo que significa la muertepor agotamiento en el transcurso de unaspocas semanas. Además, el mismo trabaja-dor civil cómplice suyo puede ser denun-ciado a la autoridad competente alemana ycondenado a pasar un período variable,según me consta, de quince días aocho meses en Vernichtunslager , e nl a s m i s m a s c o n d i c i o n e sq u e n o s o t r o s . L o s o b r e r o sa l o s q u e s e a p l i c a e s t e g é -n e r o d e t a l i ó n s o ne x p o l i a d o s c o m o n o s o t r o s al a e n t r a d a , p e r o s u s e f e c t o sp e r s o n a l e s s e c o n s e r v a n e nu n a l macén a propósito. No se lostatúa y conservan su pelo, lo que loshace fácilmente reconocibles, perodurante todo el tiempo del castigose los somete al mismo trabajo que a no-sotros y a nuestra disciplina; excluidas,desde luego, las selecciones.

Trabajan en Kommandos especialesy no tienen contacto de ningún génerocon los Häftlinge comunes. En efecto,para ellos el Lager es un castigo y, sino mueren de cansancio o de enferme-dad, tienen muchas probabilidades devolver entre los hombres; si se les die-se la posibilidad de comunicarse connosotros, ello abriría una brecha en elmuro que nos tiene muertos para elmundo, y una rendija sobre el miste-rio que reina entre los hombres libresen torno a nuestro estado. En cambio,para nosotros, el Lager no es un castigo; paranosotros no se prevé un término, y el Lagerno es otra cosa que el género deexistencia a nosotros asignado, sin lí-mites de tiempo, en el seno del orga-nismo social germánico.

Una sección de nuestro mismo cam-po está destinada por supuesto a los tra-bajadores civiles de todas las naciona-lidades que deben residir en él duran-te un tiempo más o menos largo, en ex-piación de sus relaciones ilícitas conlos Häftlinge. Dicha sección está se-parada del resto del campo medianteun alambre de púas, y se llama E-Lager,y E-Häftlinge se llaman sus huéspedes.E es la inicial de Erziehung, que signi-fica «educación».

Todas las combinaciones hasta ahoradescritas están fundadas en el contrabandode material perteneciente al Lager. Poreso, los SS son tan rigurosos al re-primirlos: el mismo oro de nues-tros dientes es propiedad suya,puesto que, arrancado de las man-díbulas de los vivos y de los muer-tos, todo termina antes o despuésen sus manos. Es, por lo tanto,natural que se ocupen de que el oro

Le trafic avec les civils fait partieintégrante de l’Arbeitslager et, commeon vient de le voir, il en conditionne lavie économique. Il constitue par ailleursun délit explicitement prévu par lerèglement du camp et assimilé auxcrimes «politiques» ; aussi lui a-t-onréservé des peines particulièrementsévères. S’i l ne dispose pas deprotections en haut lieu, le Häftlingconvaincu de «Handel mit Zivilisten» seretrouve à Gleiwitz III, à Janina, ou àHeidebreck dans les mines de charbon ;ce qui veut dire la mort par épuisementau bout de quelques semaines. Quant autravailleur civil, son complice, il peutêtre déféré à l’autori té al lemandecompétente et condamné à passer enVernichtungslager, dans les mêmesconditions que [88] nous, une périodequi, si mes informations sont bonnes,peut aller de quinze jours à huit mois.Les ouvriers qui subissent cette espècede loi du tal ion sont comme nousdépouillés à l’entrée, mais leurs affairespersonnelles sont mises de côté dans unmagasin spécial. Ils ne sont pas tatouéset conservent leurs cheveux, ce qui lesrend facilement reconnaissables, maispendant toute la durée de la punition, ilssont soumis au même travail et à la mêmediscipline que nous : sauf bien entenduen ce qui concerne les sélections.

Ils travaillent dans des Kommandosspéciaux et n’ont aucun contact avecles Häftlinge ordinaires. Pour eux eneffet, le Lager représente une punition,et s’ils ne meurent pas de fatigue oude maladie, il y a de fortes chancesqu’ils retournent parmi les hommes;s’ i ls pouvaient communiquer avecnous, cela constituerait une brèchedans le mur qui fait de nous des mortsau monde, et contribuerait un peu àéc la i re r l e s hommes l ib res sur l emystère de notre condition. Pour nous,en revanche, le Lager n’est pas unepunition ; pour nous aucun terme n’aété fixé, et le Lager n’est autre que legenre d ’ex i s tence qu i nous a é tédestiné, sans limites de temps, au seinde l’organisme social allemand.

U n e s e c t i o n d e n o t r e c a m p ,j u s t e m e n t , e s t r é s e r v é e a u xt r a v a i l l e u r s c i v i l s d e t o u t e s l e snationalités qui doivent y séjournerpour une durée plus ou moins longuea f i n d ’ y e x p i e r l e u r s r a p p o r t sillégitimes avec des Häftlinge. Cettesection, séparée du reste du camp pardes barbelés, est appelée E-Lager etceux qu’elle abrite E-Häftlinge. «E»es t l ’ in i t ia le de «Erz iehung», quisignifie «éducation».

To u s l e s t r a f i c s d o n t i l a é t équest ion jusqu’ ic i reposent sur lacontrebande de matériel appartenantau Lager. C’est pourquoi les SS lespunissent aussi sévèrement :m ê m e l ’ o r d e n o s d e n t s le u ra p p a r t i e n t , p u i s q u e , a r r a c h é a u xm â c h o i r e s d e s v i v a n t s o u d e smorts , i l f ini t tôt ou tard entre leursmains. I l est donc tout naturel qu’ilsprennent leurs dispositions pour que l’or

6 genere di contrappasso. Vedi sopra, nota 1 e cfr. InfVIII, 142.

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non esca dal campo.

Ma contro il furto in sé, la direzionedel campo non ha alcuna prevenzione.Lo dimostra l’atteggiamento di ampiaconnivenza, manifestato dalle SS neiriguardi del contrabbando inverso.

Qui le cose generalmente sonopiù semplici. Si tratta di rubare oricettare qualcuno degli svariatiattrezzi, utensili, materiali, prodottiecc . , coi qual i veniamoquotidianamente in contatto in Bunaper ragioni di lavoro; introdurlo incampo la sera, trovare il cliente, edeffettuare il baratto contro pane ozuppa . Ques to t ra ff ico èintensissimo: per certi articoli, chepure sono necessar i a l l a v i t anormale del Lager, questa, del furtoin Buna, è l’unica e regolare via diapprovvigionamento. Tipici i casidel le scope , del la vernice , de lfilo elettrico, del grasso da scarpe.Valga come esempio il traffico diquest’ultima merce.

Come abbiamo altrove accennato,il regolamento del campo prescriveche ogni mattina le scarpe venganounte e lucidate, e ogni Blockältester èresponsabile di fron[139]te alle SSdell’ottemperanza alla disposizioneda parte di tutti gli uomini della suabaracca. Si potrebbe quindi pensareche ogni baracca goda di una periodicaassegnazione di grasso da scarpe, macosì non è: il meccanismo è un altro.Occorre premettere che ogni baraccariceve, a sera, un’assegnazione dizuppa che è alquanto più alta dellasomma delle razioni regolamentari; ildi più viene ripartito secondol’arbitrio del Blockältester, il quale nericava, in primo luogo, gli omaggi peri suoi amici e protetti, in secondo, icompensi dovuti agli scopini, alleguard ie no t tu rne , a i con t ro l lo r ide i pidocch i e a t u t t i g l i a l t r if u n z i o n a r i - p r o m i n e n t i d e l l ab a r a c c a . Q u e l l o c h e a ncoraavanza (e ogni accorto Blockältesterfa sì che sempre ne avanzi) serve pre-cisamente per gli acquisti.

Il resto si intende: quegli Häftlingea cui capita in Buna l’occasione diriempirsi la gamella di grasso od olioda macchina (o anche altro:qualunque sostanza nerastra e untuosasi considera rispondente allo scopo),giunti alla sera in campo, fannosistematicamente il giro dellebaracche, finché trovano ilBlockältester che è sprovvistodell’articolo o intende farne scorta.Del resto ogni baracca ha per lo più ilsuo fornitore abituale, col quale èstato pattuito un compenso fissogiornaliero, a condizione che eglifornisca il grasso ogni volta che lariserva stia per esaurirsi.

Tutte le sere, accanto alle portede i Tagesräume, stazionanopazientemente i capanne l l i de ifornitori: fermi in piedi per ore e ore

no salga del campo.

Pero contra el hurto en sí la direc-ción del campo no tiene ninguna pre-vención. Lo demuestra la actitud deamplia connivencia manifestada porlos SS frente al contrabando inverso.

Aquí, las cosas son generalmentemás sencillas. Se trata de robar o decomprar después de robado alguno delos variados utensilios, herramientas,materiales, productos, etcétera con losque a diario estamos en contacto en laBuna por razones de trabajo; introdu-cirlo en el campo por la tarde, encon-trar el cliente y efectuar el trueque porpan o sopa. Este tráfico es intensísi-mo: para determinados artículos, queno obstante son necesarios para la vidanormal del Lager, ésta, la del hurto enla Buna, es la única y regular vía deabastecimiento. Son típicos los casosde las escobas, de los barnices, del alam-bre eléctrico, del betún de los zapatos.Valga como ejemplo el tráfico deesta última mercancía.

Como ya hemos dicho en otra par-te, el reglamento del campo prescribeque todas las mañanas los zapatos seembetunen y se les saque brillo, y cadaBlockältester es responsable ante losSS de la obediencia a esta disposiciónpor parte de todos los hombres de subarracón. Se podría, pues, pensar quecada barracón disfruta de una asigna-ción periódica de betún para los zapa-tos, pero no es así: el mecanismo esotro. Es necesario anticipar que cadabarracón recibe, por las tardes, unaasignación de potaje que es un pocomayor que la suma de las raciones re-glamentarias; el exceso es repartidosegún el arbitrio del Blockältester, elcual se procura, en primer lugar, lasatenciones para sus amigos y protegi-dos, en segundo, las compensacionesdebidas a los barrenderos, a los guar-dias nocturnos, a los inspectores depiojos y a todos los demás funciona-rios prominentes de la barraca. Lo quetodavía queda (y todo Blockältesterastuto hace que siempre sobre), sirveprecisamente para las compras.

Lo demás se comprende: los Häftlingea los que se les ofrece en la Buna la oca-sión de llenarse la escudilla de grasa ode aceite de máquina (o de otras cosas:cualquier sustancia negruzca y untuosase considera al fin adecuada), llegadosal campo por la tarde, hacensistemáticamente la ronda de losbarracones hasta que encuentran alBlockältester desprovisto del artícu-lo o que quiere tenerlo en reserva.Por lo demás, cada barraca tiene por lomenos su abastecedor habitual, con elcual ha sido pactada una compensa-ción fija diaria a condición de que pro-porcione la grasa cada vez que la re-serva esté a punto de acabarse.

Todas las noches, junto a las puertasde los Tagesräume, se estacionan pacien-temente los puestos de los proveedores:quietos y en pie durante horas y horas

ne sorte pas du camp.

Cependant , l a d i rec t ion n’a r i enc o n t r e l e v o l e n s o i . I l s u f f i t d ev o i r d e q u e l l e i n d u l g e n c e l e sS S savent faire preuve quand il s’agitde contrebande en sens inverse.

Là, les choses sont généralementplus simples. Il suffit de voler ou der e c e l e r q u e l q u e s - u n s d e s d i v e r soutils, [89] instruments, matériaux,produits etc. , que nous avons tousles jours à portée de la main durantnotre travail à la Buna ; après quoiil faut les introduire au camp le soir,t r o u v e r l e c l i e n t , e t l e s t ro q u e rcontre du pain ou de la soupe . Cetrafic est particulièrement intense :p o u r c e r t a i n s a r t i c l e s , q u i s o n tp o u r t a n t n é c e s s a i r e s à l a v i enormale du camp, le vol à la Bunaest l ’unique voie d’approvis ionnementrégulière . C’est le cas en particulierdes ba la i s , de l a pe in tu re , du f i lé l e c t r i q u e , d e l a g r a i s s e àchaussures.

Prenons par exemple le trafic de cedernier produit. Comme nous l’avonsindiqué plus haut, le règlement du campexige que les chaussures soient graisséeset astiquées chaque matin ; et chaqueBlockàltester est responsable devant lesSS de l'exécution de cette disposition partous les hommes de sa baraque. Onpourrait donc penser que chaque baraquebénéficie périodiquement d’une certainequantité de graisse à chaussures, mais iln’en est rien : le mécanisme est tout autre.Il faut dire tout d’abord que chaquebaraque reçoit tous les soirs une quantitéde soupe passablement supérieure à lasomme des rations réglementaires ; lesurplus est partagé selon le bon vouloirdu Blockàltester, qui commence parprélever des suppléments à t i t regracieux pour ses amis et protégés, puisles primes réservées aux balayeurs, auxgardiens de nuit, aux contrôleurs despoux et à tous les autres fonctionnairesprominents de la baraque. Ce qui reste(et un Blockàltester avisé s’arrange toujourspour qu’il reste quelque chose) sertprécisément aux achats.

La suite va de soi : de retour au camp,les Häftlinge qui ont l'occasion, à la Buna,de remplir leur gamelle de graisse ou d’huilede machine (ou de quoi que ce soit d’autre :n’importe quelle substance noirâtre e th u i l e u s e f a i t l ’ a f f a i r e ) , f o n ts y s t é m a t i q u e m e n t l e t o u r d e sb a r a q u e s j u s q u ’ à c e q u ’ i l st r o u v e n t u n B l o c k à l t e s t e rq u i m a n q u e d e c e t a r t i c l e ouqui veuil le le stocker . D’ai l l e u r sc h a q u e b a r a q u e a géné ra l ementson fournisseur a t t i t r é , auque l e l l ev e r s e u n f i x e j o u r n a l i e r , àc o n d i t i o n q u ’ i l f o u r n i s s e d e l agraisse chaque fois que la réserve estsur le point de s’épuiser .

Tous les soirs, à côté des portes desTagesräume , les groupes defournisseurs attendent patiemment : ils fontle [90] pied de grue pendant des heures et

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sotto la pioggia o la neve, parlanoc o n c i t a tamente sottovoce diquestioni relative alle variazioni deiprezzi e del valore del buonopremio.Ogni tanto qualcuno si stacca dalgruppo, fa una breve visita in Borsa,e torna con le ultime notizie.

Oltre a quelli già nominati,innumerevoli sono gli articolireperibili in Buna che possono essereutili al Block, o graditi alBlockältester, o suscitare l’interesse ola curiosità dei prominenti.Lampadine, spazzole , saponeco[140]mune e per barba, lime, pinze,sacchi, chiodi; si smercia l’alcoolmetilico, buono per farne beveraggi,e la benzina, buona per i rudimentaliacciarini , prodigi dell’industriasegreta degli artigiani del Lager.

In questa complessa rete di furti econtrofurti, alimentati dalla sordaostilità fra i comandi SS e le autoritàcivili della Buna, una funzione diprim’ordine è esplicata dal Ka-Be. IlKa-Be è il luogo di minor resistenza,la valvola da cui più facilmente sipossono evadere i regolamenti ed eluderela sorveglianza dei capi. Tutti sanno chesono gli infermieri stessi quelli cherilanciano sul mercato, a basso prezzo,gli indumenti e le scarpe dei morti, edei selezionati che partono nudi perBirkenau; sono gli infermieri e imedici che esportano in Buna isulfamidici di assegnazione,v e n d e n d o l i a i c i v i l i c o n t r ogeneri al imentari .

Gli infermieri (7) poi traggono in-gente guadagno dal traffico deicucchiai . Il Lager non forniscecucchiaio ai nuovi arrivati, benché lazuppa semiliquida non possa venirconsumata altrimenti. I cucchiaivengono fabbricati in Buna, dinascosto e nei ritagli di tempo, dagliH ä f t l i n g e c h e l a v o r a n o c o m especial izzat i in Kommandos difabbr i e la t tonier i : s i t ra t ta d ir o z z i e m a s s i c c i a r n e s i ,r i c a v a t i d a lamiere lavo ra t e am a r t e l l o , s pesso co l manicoaffilato, in modo che serva in paritempo da col [141]tello per affettareil pane. I fabbricanti stessi li vendonodirettamente ai nuovi arrivati: uncucchiaio semplice vale mezza razione,un cucchiaio-coltello tre quarti di ra-zione di pane. Ora, è legge che in Ka-Besi possa entrare col cucchiaio, non peròuscirne. Ai guariti, all’atto del rilascioe prima della vestizione, il cucchiaioviene sequestrato dagli infermieri, e daloro rimesso in vendita sulla Borsa.Aggiungendo ai cucchiai dei guaritiquelli dei morti e dei selezionati, gliinfermieri vengono a percepire ognigiorno il ricavato della vendita d iuna cinquantina di cucchiai . Percontro, i degenti rilasciati sono costrettia rientrare al lavoro collo svantaggioiniziale di mezza razione di pane dastanziarsi per l’acquisto di un nuovocucchiaio.

bajo la lluvia o la nieve, hablanagitadamente y en voz baja de cuestio-nes relacionadas con las variaciones delos precios y del valor del bono-premio.De cuando en cuando alguno se separadel grupo, hace una breve visita a la Bol-sa y vuelve con las últimas noticias.

Además de los ya nombrados, soninnumerables los artículos disponi-bles en la Buna que pueden ser útilesen el Block, ser agradecidos por elBlockältester, o suscitar el interés ola curiosidad de los prominentes.Bombi l las , cepi l los , jabón co-rriente o de barba, limas, pinzas,sacos, clavos; se despacha el alco-hol metílico, bueno para hacer bebi-das, y la bencina, buena paraencendedores, prodigios de la industriasecreta de los artesanos del Lager.

En esta compleja red de hurtos ycontrahurtos, alimentados por la sordahostilidad entre los comandos SS y laautoridad civil de la Buna, función deprimer orden tiene el Ka-Be. El Ka-Bees el lugar de menor resistencia, la vál-vula por la que más fácilmente puedenevadirse los reglamentos y eludirse lavigilancia de los Kapos. Todos sabenque son los mismos enfermeros los quereincorporan al mercado, a bajo pre-cio, la ropa y los zapatos de los muer-tos y de los seleccionados que partendesnudos para Birkenau; son los enfer-meros y los médicos los que exportande la Buna los sulfamídicos asignados,vendiéndolos a los civiles contra gé-neros alimentarios.

Además, los enfermeros obtie-nen grandes ganancias del tráficode cucharas. El Lager no provee decuchara a los recién llegados, aunqueel potaje semilíquido no pueda ser con-sumido de otra manera. Las cucharasse fabrican en la Buna, a escondidas yen los ratos libres, por los Häftlinge quet r a b a j a n c o m o e s p e c i a l i s t a se n l o s K o m m a n d o s d e h e r r e -r o s y h o j a l a t e r o s ; s e t r a t a d ebastas y pesadas herramientas,hechas con chapas t rabajadas amartillazos, frecuentemente con elmango afilado, de modo que sirva almismo tiempo de cuchillo para cortarel pan. Los mismos fabricantes las ven-den directamente a los recién llegados;una cuchara sencilla vale media ración,una cuchara-cuchillo tres cuartos de ra-ción de pan. Ahora bien, es ley que en elKa-Be se pueda entrar con la cuchara, perono salir con ella. A los curados, en el acto dedarlos de alta y antes de ves t i r los , lacuchara les es conf iscada por losenfermeros , que la envían en ven-ta a la Bolsa. Añadiendo a las cucha-ras de los curados las de los muertos y lasde los seleccionados, los enfermeros lle-gan a percibir a diario las ganancias de laventa de una cincuentena de cucharas. Porel contrario, los enfermos dados de altase ven obligados a reanudar el trabajo conla desventaja inicial de media ración depan asignada a la adquisición de una nue-va cuchara.

des heures sous la pluie ou la neige, parlantavec animation en étouffant leur voix dequestions relatives aux fluctuations des prixet à la valeur du bon-prime. De temps à autrequelqu’un se détache du cercle, fait un sautà la Bourse et revient avec les nouvelles dedernière heure.

En p lus de ceux dé j à c i t é s , l aBuna es t une inépu i sab le r é se rved ’ a r t i c l e s s u s c e p t i b l e s d ’ ê t r eu t i l i s é s a u B l o c k , d e p l a i r e auBlockàltester, de susciter l’intérêt oula curiosité des prominents : ampoulesélectriques, brosses, savon ordinaire,s a v o n à b a r b e , l i m e s , p i n c e s ,sacs, clous; on vend aussi de l'alcoolm é t h y l i q u e d o n t o n t i r e d e sbreuvages, et de l’essence pour lesbriquets de production locale, véritablesprodiges de l’artisanat clandestin du Lager.

Dans ce complexe réseau de vols et decontre-vols, alimentés par la sourdehostilité qui règne entre la direction desSS et les autorités de la Buna, le K.B. joueun rôle de première importance. Le K.B.est le lieu de moindre résistance, la soupapede sécurité qui permet le plus facilementde tourner le règlement et de déjouer lasurveillance des chefs. Il est de notoriétépublique que ce sont les infirmiers eux-mêmes qui remettent sur le marché, à basprix, les vêtements et les chaussures desmorts et des sélectionnés qui partent nuspour Birkenau ; ce sont eux encore, avecles médecins, qui exportent à la Buna lessulfamides destinés à la distribution interneet qui les vendent aux civils contre desdenrées alimentaires.

S a n s c o m p t e r l e s é n o r m e sbénéfices réalisés sur le trafic descu i l l è re s. Le Lager n’en fournit pasaux nouveaux venus , b ien que l asoupe semi liquide qu’on y sert ne puisseêtre mangée autrement. Les cuillèressont fabriquées à la Buna, en cachette et dansles intervalles de temps libre, par les Häftlingequi travaillent comme spécialistes dans lesK o m m a n d o s d e f o r g e r o n s e t d ef e r b l a n t i e r s : c e s o n t d e sustensiles pesants et mal dégrossis ,taillés dans de la tôle t r a v a i l l é e a um a r t e a u e t s o u v e n t m u n i s d ’ u nm a n c h e a f f i l é q u i s e r t d ec o u t e a u p o u r c o u p e r l e p a i n .Les fabricants eux-mêmes les vendentdirectement aux nouveaux venus : unecuillère simple vaut une demi ration depain, une cuillère-couteau trois quarts deration. Or, s’il est de règle qu’on entre auK.B. avec sa cuillère, [91] on n’en sortjamais avec. Au moment de partir et avantde recevoir leurs vêtements, les guéris ensont délestés par les infirmiers, qui lesremettent en vente à la Bourse. Si onajoute aux cuillères des guéris cellesdes morts e t des sé lect ionnés , lesinfirmiers arrivent à empocher chaquejour l e p rodui t de l a ven te d ’unecinquantaine de ces objets. Quant àceux qui sortent de l'infirmerie, ils sontcontraints de reprendre le travail avecun handicap initial d’une demi-rationde pain à investir dans l’achat d’unenouvelle cuillère.

7 Gli infermieri. «Gli assistenti e gli infermieri vengonoinvece scelti senza alcun criterio di precedentiprofessionali: essi erano per lo più individui dotati dinotevole prestanza fisica, che ottenevano la carica-natura~mer~te assai ambita - grazie alle loro amiciziee relazioni con medici già in funzione o con personaledirigente del Campo. Ne seguiva che, mentre i medicidimostravano in genere una discreta competenza eun certo grado di civiltà, il personale ausiliario sidistingueva per la sua ignoranza, o disprezzo, di ogninorma igienica, terapeutica e umanitaria: essogiungeva al punto di commerciare parte della zuppae del pane destinati agli ammalati in cambio disigarette, di oggetti di vestiario e d’altro» (Rapporto,1356-1357).

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Infine, il Ka-Be è il principalecliente e ricettatore dei furti consumatiin Buna: della zuppa destinata alKa-Be, ben venti litri ogni giorno sonopreventivati come fondo-furti perl’acquisto dagli specialisti degliarticoli più svariati. C’è chi ruba tubosottile di gomma, che viene utilizzatoin Ka-Be per gli enteroclismi e lesonde gastriche; chi viene a offrirematite e inchiostri colorati, richiestiper la complicata contabilità dellafureria del Ka-Be; e termometri, evetreria , e reagenti chimici, cheescono dai magazzini della Buna nelletasche degli Häftlinge e trovanoimpiego nell’infermeria comemateriale sanitario.

E non vorrei peccare di immodestiaaggiungendo che è stata nostra, di Al-berto e mia, l’idea di rubare i rotoli dicarta millimetrata dei termografi delReparto Essiccazione, e di offrirli alMedico Capo del Ka-Be, suggeren-dogli di impiegarli sotto forma dimoduli per i diagrammipolso-temperatura.

In conclusione: il furto in Buna,punito dalla Direzione civile, èautorizzato e incoraggiato dalle SS; ilfurto in campo, represso severamentedalle SS, è considerato dai civili unanormale operazione di scambio; ilfurto fra [142] Häftlinge viene ge-n e r a l m e n t e p u n i t o , m a l apunizione colpisce con uguale gravitàil ladro e il derubato.

Vorremmo ora invitare il lettorea riflettere (8), che cosa potesserosignificare in Lager le nostre parole«bene» e «male», «giusto» e«ingiusto»; giudichi ognuno, in baseal quadro che abbiamo delineato eagli esempi sopra esposti, quantodel nostro comune mondo moralepotesse sussistere al di qua delfilo spinato (9). [143]

I SOMMERSI E I SALVATI

Questa, di cui abbiamo detto ediremo, è la vita ambigua del Lager.In questo modo duro, premuti sulfondo, hanno vissuto molti uominidei nostri giorni, ma ciascuno perun tempo relativamente breve; percui ci si potrà forse domandare sep r o p r i o m e t t a c o n t o , e s e s i abene, che di questa eccezionalecondiz ione umana rimanga unaqualche memoria (1).

A questa domanda ci sentiamo dirispondere affermativamente. Noisiamo infatti persuasi che nessuna

En fin, el Ka-Be es el principal clien-te y comprador de los hurtos consuma-dos en la Buna: del potaje destinado alKa-Be veinte buenos litros al día sonpresupuestados como fondo de hurtospara adquirir de los especialistas los ar-tículos más variados. Hay quien roba elfino tubo de goma utilizado en el Ka-Be para las enteroirrigaciones y las son-das gástricas; quien llega a ofrecer loslapiceros y tintas de colores, necesariospara la complicada contabilidad de lacomandancia del Ka-Be; los termóme-tros y la vajilla y los reactivos quími-cos que salen de los almacenes de laBuna en los bolsillos de los Häftlinge yse emplean en la enfermería comomaterial sanitario.

Y no querría pecar de inmodestia alañadir que ha sido nuestra, de Albertoy mía, la idea de robar los rollos depapel milimetrado de los termógrafosde la Oficina de Desecación y ofrecér-selos al Médico Jefe del Ka-Be, sugi-riéndole que lo emplee bajo la formade módulos para los diagramas pul-so-temperatura.

En conclusión, el hurto en la Buna,castigado por la Dirección Civil, esautorizado y estimulado por los SS;el hurto en el campo, reprimido se-veramente por los SS, es consideradopor los civiles una operación normalde cambio; el hurto entre Häftlingees generalmente castigado pero elcastigo afecta con la misma grave-dad al ladrón y al robado.

Quiero invitar ahora al lector aque reflexione sobre lo que podríansignificar en el Lager nuestras pala-bras «bien» y «mal», «justo» e «in-justo»; que juzgue, basándose en elcuadro que he pintado y los ejem-plos más arriba expuestos, cuán-to de nuestro mundo moral normalpodría subsist ir más allá de laalambrada de púas.

Los hundidos y los salvados

Ésta, de la que hemos hablado y ha-blaremos, es la vida ambigua del Lager.De esta manera dura, estrujados con-tra el fondo, han vivido muchos hom-bres de nuestros días, pero todos du-rante un tiempo relativamente breve;por lo que quizás sea posible pregun-tarse si realmente merece la pena, ysi está bien, que de esta excepcio-nal condición humana quede cual-quier clase de recuerdo.

A esta pregunta estoy inclinado aresponder afirmativamente. En efecto,estoy persuadido de que ninguna ex-

Enfin le K.B. est le principal client etreceleur des vols commis à la Buna : surla part quotidienne de soupe destinée auK.B., une bonne vingtaine de litres estallouée au fonds-vols et sert à acheter auxspécialistes les articles les plus variés. Ily a ceux qui volent de petits tuyaux decaoutchouc que le K.B. utilise pour leslavements et les sondes gastriques ; ceuxqui viennent proposer des crayons etdes encres de couleur, très demandéspour la comptabilité compliquée dubureau du K.B. ; à quoi s’ajoutent lesthermomètres, les récipients en verre etles réactifs chimiques qui passent des entrepôtsde la Buna aux poches des Häftlinge pou ra b o u t i r a u K . B . c o m m e m a t é r i e ls a n i t a i r e .

Je voudrais préciser en outre, aurisque de paraître immodeste, que c’estAlberto et moi qui avons eu l’idée devoler les rouleaux de papier millimétrédes thermographes du Service Dessication,et de les offrir au médecin-chef duK.B. en lui suggérant d’en faire destab le t t es pour l e s courbes detempérature.

Conclusion : le vol à la Buna, punipar la Direction civile, est autoriséet encouragé par les SS ; le vol aucamp, sévèrement sanctionné par lesS S , e s t c o n s i d é r é p a r l e s c i v i l sc o m m e u n e s i m p l e m o d a l i t éd’échange. Le vol entre Häftlinge estgénéralement puni, mais la punitionfrappe aussi durement le voleur quele volé.

Nous voudrions dès lors inviter lelecteur à s’interroger que pouvaientbien justifier au Lager des mots comme«bien» et «mal», «juste» et «injuste»?A chacun de se prononcer d’après letableau que nous avons tracé et lesexemples fournis ; à chacun de nousdire ce qui pouvai t b ien subsis terde notre monde moral en deçà desbarbelés. [92]

LES ÉLUS ET LES DAMNÉS

AINSI s’écoule la vie ambiguë du Lager,telle que j’ai eu et aurai l’occasion de l’évoquer.C’est dans ces dures conditions, face contreterre, que bien des hommes de notretemps ont vécu, mais chacun d’unev i e r e l a t i v e m e n t c o u r t e ; a u s s ipourra-t-on se demander si l’on doitprendre en considération un épisodeaussi exceptionnel de la condit ionh u m a i n e , e t s ’ i l e s t b o n d ’ e nconserver le souvenir.

Eh bien, nous avons l ' in t imeconviction que la réponse est oui. Noussommes persuadés en effet qu’aucune

8 Vorremmo ora invitare il lettore a riflettere.Esortazione al lettore, sul genere delle molte indicateda Segre, 68-69. Gli appelli diretti al lettorestabiliscono, o intendono stabilire un contatto direttocosì come i frequenti casi di «mimesi dei movimentimentali» che abbiamo già riscontrato in precedenza:«Tutti ci sono nemici o rivali// No, in verità in questomio compagno di oggi...».

9 al di qua del filo spinato. Il senso del titolo di questocapitolo viene da quest’ultima frase; è sforzo inutilecercarvi dei segni della filosofia di Nietzsche, vi è solouna semplice assonanza: al momento della stesuradi SQU la fama dei libri di Nietzsche era assai cir-coscritta. Questa cripto-citazione forse perchégenericamente riferita ad una modalità dell’esistenza- e non ad uno specifico personaggio - non va confusacon le cripto-citazioni già incontrate a proposito della«casa dei morti» o delle «armi della notte» o della«anima morta».

I SOMMERSI E I SALVATI

1 se sia bene... rimanga memoria. La tradizionale,doppia proposizione interrogativa indiretta, introdottadalla congiunzione «se» (vedi sopra, nella poesia inepigrafe, nota 2) pone una questione importante: checosa del Lager si deve ricordare e che cosa non sideve ricordare; l’indicibilità, se portata all’eccesso,rischia di trasformarsi in oblio? È necessario renderela traversia un’opportunità e contemplare il Lager«come una gigantesca esperienza biologica esociale» ovvero è necessario che il testimone si mutiin sociologo o più propriamente in etologo; si vedal’approfondimento in App. (I, 191), dove si analizzacon l’occhio dello studioso del comportamentoanimale « l’odio fanatico contro gli ebrei». Non risultatuttavia che prima del 1946 Levi avesse fatto letturedi etologia tali da lasciare qualche traccia visibile inSQU. Diverso il caso dell’autocommento successivo,nei molti articoli e saggi in cui, direi a partire daglianni Settanta, Levi si serve di Konrad Lorenz perripensare la «gigantesca esperienza biologica esociale» di un Lager che, nel 1947, è osservatoattraverso le sole lenti della letteratura (Dante,Dostoevskij, Baudelaire, London).

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umana esperienza s ia vuota d is e n s o e i n d e g n a d i a n a l i s i , eche anz i va lo r i fondamen ta l i ,anche se non sempre positivi, sipossano trarre da questo particolaremondo di cui narriamo. Vorremmofar considerare come il Lager siastato, anche e notevolmente, una gi-gantesca esperienza biologica esociale. [144]

Si rinchiudano tra i fili spinatimigliaia di individui diversi peretà, condizione, origine, lingua,cultura e costumi, e siano quivi(2) sottoposti a un regime di vitacostante, controllabile, identicop e r t u t t i e i n f e r i o r e a t u t t i ibisogni: è quanto di più rigorosou n o s p e r i m e n t a t o r e a v r e b b epotuto istituire per stabilire checosa s ia essenzia le e che cosaa c q u i s i t o n e l c o m p o r t a m e n t odell’animale-uomo di fronte allalotta per la vita.

N o i n o n c r e d i a m o a l l a p i ùovv ia e f ac i l e deduz ione : chel ’ u o m o s i a f o n d a m e n t a l m e n t ebrutale, egoista e stolto come sic o m porta quando ognisovrastruttura civile sia tolta, e chelo «Häftling» non sia dunque chel’uomo senza inibizioni (3). Noipensiamo piuttosto che, quanto a [145]questo, null’altro si può concludere,se non che di fronte al bisogno e aldisagio f is ico assil lanti , molteconsuetudini e molti istinti socialisono ridotti al silenzio.

Ci pare invece degno diattenzione questo fatto: viene in luceche esistono fra gli uomini duecategor ie par t icolarmente bendistinte: i salvati e i sommersi. Altrecoppie di contrari (4) (i buoni e icattivi, i savi e gli stolti, i vili e icoraggiosi, i disgraziati e i fortunati)sono assai meno nette, sembranomeno congeni te , e soprat tu t toammettono gradazioni intermediepiù numerose e complesse.

Questa divisione è molto meno evi-dente nella vita comune; in questa nonaccade spesso che un uomo si perda,perché normalmente l’uomo non èsolo, e, nel suo salire e nel suodiscendere, è legato al destino dei suoivicini; per cui è eccezionale chequalcuno cresca senza limiti inpotenza, o discenda con continuità disconfitta in sconfitta fino alla rovina.Inoltre ognuno possiede di solitoriserve tali, spirituali, fisiche e anchepecuniarie, che l’evento di un naufra-gio, di una insufficienza davanti allavita, assume una anche minoreprobabilità. Si aggiunga ancora cheuna sensibile azione di smorzamentoè esercitata dalla legge, e dal sensomorale, che è legge interna; vieneinfatti considerato tanto più civile unpaese, quanto più savie ed efficientivi sono quelle leggi che [146]impediscono al misero di esseretroppo misero, e al potente di essere

periencia humana carece de sentido nies indigna de análisis, y de que, por elcontrario, hay valores fundamentales,aunque no siempre positivos, que sepueden deducir de este mundo parti-cular del que estamos hablando. Que-rría hacer considerar de qué manera el Lagerha sido, también y notoriamente,una gigantesca experiencia biológi-ca y social.

Enciérrense tras la alambradade púas a millares de individuosdiferentes en edades, estado, ori-gen, lengua, cultura y costumbres,y sean sometidos aquí a un régi-men de vida constante, controla-ble, idéntico para todos y por de-bajo de todas las necesidades: escuanto de más riguroso habría po-dido organizar un estudioso paraestablecer qué es esencial y qué esaccesorio en el comportamientodel animal-hombre frente a la lu-cha por la vida.

No creo en la más obvia y fá-cil deducción: que el hombre esfundamentalmente brutal, egoís-ta y e s t ú p i d o t a l y c o m o s ecompor ta cuando to da superes-tructura civil es eliminada, y queel Häftling no es más que el hom-b r e s i n i n h i b i c i o n e s . P i e n s omás bien que , en cuanto a esto,tan sólo se puede conclu i r q u e ,f r e n t e a l a n e c e s i d a d y e lmalestar físico oprimente, muchascostumbres e instintos sociales sonreducidos al silencio.

Me parece, en cambio, digno deatención este hecho: queda claro quehay entre los hombres dos catego-rías particularmente bien distintas:los salvados y los hundidos. Otrasparejas de contrarios (los buenos y los ma-los, los sabios y los tontos, los cobardes y losvalientes, los desgraciados y los afortunados)son bastante menos definidas, parecenmenos congénitas, y sobre todo ad-miten gradaciones intermedias másnumerosas y complejas.

Esta división es mucho menosevidente en la vida común; en éstano sucede con frecuencia que unhombre se pierda, porque normal-mente el hombre no está solo y, ensus altibajos, está unido al destinode sus vecinos; por lo que es excep-cional que alguien crezca en podersin límites o descienda continuamen-te de derrota en derrota hasta la ruina.Además, cada uno posee por regla generalreservas espirituales, físicas e inclusopecuniarias tales, que la eventuali-dad de un naufragio, de una insufi-ciencia ante la vida, tiene menorprobabilidad. Añádase también lasens ib le acc ión de amor t igua-ción que ejerce la ley, y el senti-miento moral, que es una ley interior;en efecto, un país se considera tan-to más desarrollado cuanto más sa-bias y eficientes son las leyes queimpiden al miserable ser demasiadomi s e r a b l e y a l p o d e r o s o s e r

expérience humaine n’est dénuée desens ni indigne d’analyse, et que bienau contraire l’univers particulier quen o u s d é c r i v o n s i c i p e u t s e r v i r àmettre en évidence des valeursfondamentales, sinon toujours positives.Nous voudrions faire observer à quelpoint le Lager a été, aussi et à bien deségards, une gigantesque expériencebiologique et sociale.

Enfermez des milliers d’individusentre des barbelés, sans distinctiond ’ â g e , d e c o n d i t i o n s o c i a l e ,d’origine, de langue, de culture et demoeurs, et soumettez-les à un moded e v i e u n i f o r m e , c o n t r ô l a b l e ,ident ique pour tous e t infér ieur àtous les besoins : vous aurez là cequ’il peut y avoir de plus rigoureuxcomme champ d’expér imenta t ion ,pour déterminer ce qu’il y a d’innée t c e q u ’ i l y a d ’ a c q u i s d a n s l ecomportement de l 'homme confrontéà la lutte pour la vie.

Non que nous nous rendions à laconclusion un peu s implis te selonlaquelle l’homme serait foncièrementbrutal, [93] égoïste et obtus dès lorsque son comportement est affranchides superstructures du monde civilisé,en vertu de quoi le Häftlinge ne seraitque l'homme sans inhibitions. Nousp e n s o n s p l u t ô t q u ’ o n n e p e u tr i e n c o n c l u r e à c e s u j e t , s i n o nq u e s o u s l a p r e s s i o n harcelantedes beso ins e t des souff rancesphysiques, bien des habitudes et biendes instincts sociaux disparaissent.

Un fait, en revanche, nous paraîtdigne d’attention : il existe chez leshommes deux catégories particulièrementbien distinctes, que j’appelleraimétaphoriquement les élus et les damnés. Lesautres couples de contraires (comme par exempleles bons et les méchants, les sages et les fous, lescourageux et les lâches, les chanceux et lesmalchanceux) sont beaucoup moins nets, plusartificiels semble-t-il, et surtout ils se prêtent àtoute une série de gradations intermédiaires pluscomplexes et plus nombreuses.

Cette distinction est beaucoup moinsévidente dans la vie courante, où il estrare qu’un homme se perde, car engénéral l'homme n’est pas seul et sondestin, avec ses hauts et ses bas, restelié à celui des êtres qui l’entourent.Aussi est-il exceptionnel qu’un individugrandisse indéfiniment en puissance ouqu’il s’enfonce inexorablement dedéfaite en défaite, jusqu’à la ruine totale.D’autre part, chacun possède habituellementde telles ressources spirituelles, physiques,et même pécuniaires, que les probabilitésd’un naufrage, d’une incapacité de faireface à la vie, s’en trouvent encorediminuées. Il s’y ajoute auss i l ’ ac t ionmodéra t r i ce exe rcée pa r l a l o i , e tp a r l e s e n s m o r a l q u i o p è r ec o m m e u n e l o i i n t é r i e u r e ; ons’accorde en effet à reconnaître qu’unpays est d’autant plus évolué que leslois qui empêchent le misérable d’êtret rop misérable e t le puissant t roppuissant y sont plus sages et plus

2 quivi. Cfr. Cases, 5 ss. L’arcaismo «quivi», comel’altro gemello, «indi», viene naturalmente da Dante,Inf . I, 127.

3 che l’uomo senza inibizioni. Viene qui spiegato,con molta chiarezza, ciò che di solito generaequivoci: Levi non è un piatto discepolo deldarwinismo; l’umanesimo che è in lui ben presente,contrasta energicamente il positivismo di fineOttocento, di cui pure è permeata la sua cultura.L’equazione uomo=Häftling non è accettabile; sipotrebbe dire che l’equazione vale soltanto in queicasi in cui gli uomini, per altro non tutti, ritornano«fondamentalmente brutali, egoisti e stolti» cioèdurante quegli intermezzi che Croce chiamava«parentesi» e Levi chiamerà «tregue». Il riferimentoa Croce non è casuale; Levi pone il fi losofonapoletano in SP tra le sue «fonti di certezza»,accanto alla Bibbia e alle leggi della fisica (I, 783).L’uomo, alla cui ricerca Levi si pone entrando nelLager, è senza dubbio l’uomo pensante dell’eticaidealistica studiata a scuola, fortemente condivisadal primo editore di Levi, Franco Antonicelli, che viavrà certo pensato scegliendo quel titolo cosìconsonante con il vittoriniano Uomini e no (libro cheLevi ricorda di aver letto ai tempi di SQU in Piùrealtà che letteratura, I, 1194); la categoria Uomo,e il suo contrario non-Uomo, certo assumono unavalenza universalistica e a-storica, ma di fattoriproducono gli insegnamenti dei professori del liceofrequentato a Torino: «All’umanità importa l’uomoe non l’uomo tedesco e se nell’uomo persiste o dinuovo si forma l’animale, l’umanità dovrà lavorarea dissolverlo e a risolverlo in sé». È una delle tanteprese di posizioni di Croce dopo il 1933 control’ascesa del nazionalsocialismo, poi rese più fermedalla condanna di Heidegger: «Il moto della storiaviene così concepito come asserzione di etnicismie di razzismi, come celebrazione delle gesta di lupie volpi, leoni e sciacalli, assente l’unico vero attore,l’umanità» in «La Critica», XXXI (1933), p. 69 ePagine sparse, Ricciardi, Napoli 1943, vol. III, pp.174-176; ma vi sono altri punti di contatto nontrascurabili: la resistenza nei confronti dellapsicoanalisi affonda le sue radici nel cl imaidealistico respirato da Levi durante il suo passaggioal Liceo Classico negli anni Trenta: l’ostilità neiconfronti della dottrina dell’inconscio ricorda davicino l’opposizione di molti altri studiosi italiani diformazione idealista. Levi la pensava su Freudcome Francesco Flora. Allo stesso tempo il «suo»Dante umanista («Il canto di Ulisse») è il Dante«ibrido» di Croce, con i piedi saldi nel Medioevo ela mente anticipatrice dell’Umanesimo.

4 Altre coppie di contrari. Ennesima variazione sultema della possibile coincidenza degli opposti.

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troppo potente (5).

Ma in Lager avviene altrimenti: quila lotta per sopravvivere è senzaremissione (6), perché ognuno èdisperatamente ferocemente solo. Seun qualunque Null Achtzehn vacilla,non troverà chi gli porga una mano;bensì qualcuno che lo abbatterà a lato,perché nessuno ha interesse a che un«mussulmano» di più si trascini ognigiorno al lavoro; e se qualcuno, conun miracolo di selvaggia pazienza (7)e astuzia, troverà una nuovacombinazione per defilarsi dal lavoropiù duro, una nuova arte che gli fruttiqualche grammo di pane, cercherà ditenerne segreto il modo, e di questosarà stimato e rispettato, e ne trarràun suo esclusivo personalegiovamento; diventerà più forte, eperciò sarà temuto, e chi è temuto è,ipso facto, un candidato asopravvivere. [147]

Nella storia e nella vita paretalvolta di discernere una legge fero-ce, che suona «a chi ha, sarà dato; achi non ha, a quello sarà tolto». NelLager, dove l’uomo è solo e la lottaper la vita si r iduce al suomeccanismo primordiale, la leggeiniqua è apertamente in vigore, èriconosciuta da tutti. Con gli adatti,con gli individui forti e astuti, i capistessi mantengono volentieri contatti,talora quasi camerateschi, perchésperano di poterne trarre forse più tardiqualche utilità. Ma ai mussulmani, agliuomini in dissolvimento, non vale lapena di rivolgere la parola, poiché giàsi sa che si lamenterebbero, eracconterebbero quello chemangiavano a casa loro. Tanto menovale la pena di farsene degli amici,perché non hanno in campoconoscenze illustri, non mangianoniente extrarazione, non lavorano inKommandos vantaggiosi e nonconoscono nessun modo segreto diorganizzare. E infine, si sa che sono quidi passaggio, e fra qualche settimananon ne rimarrà che un pugno dicenere in qualche campo non lontano,e su un registro un numero di matricolaspuntato . Benché ing lobat i etras c i n a t i s e n z a r e q u i e d a l l afolla innumerevole dei loro consimili,essi soffrono e si trascinano in una opacaintima solitudine, e in solitudine muoionoo scompaiono, senza lasciar traccia nellamemoria di nessuno (8). [148]

Il risultato di questo spietatoprocesso di selezione naturale sisarebbe potuto leggere nellestatistiche del movimento dei Lager.Ad Auschwitz, nell’anno 1944, deivecchi prigionieri ebrei (degli altri nondiremo qui, ché altre erano le lorocondizioni), «kleine Nummer», piccolinumeri inferiori al centocinquantamila,poche centinaia sopravvivevano; nessunodi quest i era un comune Häft l ing,vegetante nei comuni Kommandose pago de l la normale raz ione .Restavano solo i medici, i s a r t i ,i c i a b a t t i n i , i m u s i c i s t i , i

demasiado poderoso.

Pero en el Lager sucede de otra mane-ra: aquí, la lucha por la supervivencia notiene remisión porque cada uno está deses-peradamente, ferozmente solo. Si un talNull Achtzehn vacila, no encontrará quienle eche una mano; encontrará másbien a alguien que le eche a un lado,porque nadie está interesado en queun «musulmán»1 más se arrastre cadadía al trabajo: y si alguno, medianteun prodigio de salvaje paciencia y as-tucia, encuentra una nueva combina-ción para escurrirse del trabajomás duro, un nuevo arte que lerente unos gramos más de pan, tra-tará de mantenerla en secreto, ypor ello será estimado y respetado,y le producirá un beneficio personaly exclusivo; será más fuerte, yserá temido por ello, y quien estemido es, ipso facto, un candidato asobrevivir.

En la historia y en la vida, parecea veces discernirse una ley feroz quereza: «a quien tiene, le será dado; aquien no tiene, le será quitado». Enel Lager, donde el hombre está solo yla lucha por la vida se reduce a su me-canismo primordial, esta ley inicua estáabiertamente en vigor, es reconocidapor todos. Con los adaptados, con losindividuos fuertes y astutos, los mismosjefes mantienen con gusto relaciones, aveces casi de camaradas, porque tal vezesperan obtener más tarde alguna uti-lidad. Pero a los «musulmanes», a loshombres que se desmoronan, novale la pena dirigirles la palabra,porque ya se sabe que se lamen-tarán y contarán lo que comíanen su casa . Vale menos aún lapena hacerse amigo suyo, porqueno tienen en el campo amistadesilustres, no comen nunca racio-n e s e x t r a s , n o t r a b a j a n enKommandos ventajosos y no conocenningún modo secreto de organizarse.Y, finalmente, se sabe que están aquíde paso y que dentro de unas semanasno quedará de ellos más que un puña-do de cenizas en cualquier campo nolejano y, en un registro, un número dematrícula vencido. Aunque englobadosy arrastrados sin descanso por lamuchedumbre innumerable de sus seme-jantes, sufren y se arrastran en una opa-ca soledad íntima, y en soledad mue-ren o desaparecen, sin dejar rastros enla memoria de nadie.

El resultado de este despiadadoproceso de selección natural habría po-dido leerse en las estadísticas del mo-vimiento de los Lager. En Auschwitz,en el año 1944, de los prisioneros ju-díos veteranos (de los otros no hablaréaquí, porque sus condiciones eran di-ferentes), kleine Nummer, númerosbajos inferiores al ciento cincuenta mil,pocos centenares sobrevivían: ningu-no de éstos era un vulgar Häftling, quevegetase en los Kommandos vulgaresy recibiese la ración normal. Quedabansolamente los médicos, los sastres, loszapateros remendones, los músicos,

efficaces.

Mais au Lager il en va tout autrement: ici, la lutte pour la vie est implacablecar chacun est désespérément etférocement seul. Si un quelconque NullAchtzehn vacille, il ne trouvera personnepour lui tendre la main, mais bienquelqu’un qui lui donnera le coup degrâce, parce que ici personne n’a intérêtà ce qu’un «muselman (1)» de plus [94]se traîne chaque jour au travail ; et siquelqu’un, par un miracle de patience etd’astuce, trouve une nouvelle combinepour échapper aux travaux les plus durs,un nouveau système qui lui rapportequelques grammes de pain supplémentaires,il gardera jalousement son secret, ce quilui vaudra la considération et le respect général,et lui rapportera un avantage strictementpersonnel ; il deviendra plus puissant, on lec r a i n d r a , e t c e l u i q u i s e f a i tc r a i n d r e e s t d u m ê m e c o u p u ncandidat à la surv ie .

On a parfois l’impression qu’il émane del’histoire et de la vie une loi féroce que l’onpourrait énoncer ainsi : «II sera donné à celui quipossède, il sera pris à celui qui n’a rien.» AuLager, où l’homme est seul et où la luttepour la vie se réduit à son mécanismeprimordial, la loi inique est ouvertementen vigueur et unanimement reconnue. Avecceux qui ont su s’adapter, avec lesindividus forts et rusés, les chefseux-mêmes entretiennent volontiers desrapports, parfois presque amicaux, dansl’espoir qu’ils pourront peut-être plus tarden tirer parti. Mais les «musulmans», leshommes en voie de désintégration, ceux-làne valent même pas la peine qu’on leuradresse la parole, puisqu’on sait d’avancequ’ils commenceraient à se plaindre et àparler de ce qu’ils mangeaient quand ilsétaient chez eux. Inutile, à plus forte raison,de s’en faire des amis : ils ne connaissentpersonne d’important au camp, ils nemangent rien en dehors de leur ration, netravaillent pas dans des Kommandosintéressants et n’ont aucun moyen secretde s’organiser. Enfin, on sait qu’ils sont làde passage, et que d’ici quelques semainesil ne restera d’eux q u ’ u n e p o i g n é ed e c e n d r e s d a n s u n d e s c h a m p sv o i s i n s , e t u n n u m é r o m a t r i c u l ecoché dans un registre. Bien qu’ils soient ballottéset confondus sans répit dans l’immensefoule de leurs semblables, ils souffrent etavancent dans une solitude intérieureabsolue, et c’est encore en solitaires qu’ilsmeurent ou disparaissent, sans laisser detrace dans la mémoire de personne.

Le résultat de cet impitoyable processusde sélection apparaît d’ailleurs clairementdans les statistiques relatives aux effectifsdes Lager. A Auschwitz, abstraction faite desautres prisonniers qui vivaient dans desconditions différentes, sur l’ensemble desanciens détenus juifs - c’est-à-dire des kleineNummer, des petits numéros inférieurs à[95] cinquante mille - il ne restait en 1944que quelques centaines de survivants : aucunde ces survivants n’était un Häftlingordinaire, végétant dans un Kommandoordinaire et se contentant de la ration normale.Il ne restait que les médecins, les tailleurs,les cordonniers, les musiciens, l e s

5 Al potente di essere troppo potente. Nitidadefinizione della democrazia classica, per così direateniese. È il quesito politico «per eccellenza»: comeconciliare un ordine che non sia oppressione con unalibertà che non sia licenza. Elogio della temperanza,della democrazia come «terza via», cui non vannodisgiunti altri analoghi elogi dei principiliberaldemocratici dispersi nel libro e ripresi in sededi autocommento. Come è stato detto (Cases, 27) «raramente i principi liberali sono stati enunciati contanta chiarezza»; Levi è nemico di ogni forma dimassimalismo utopistico, si veda anche in SES:«L’ascesa dei privilegiati, non solo in Lager ma in tuttele convivenze umane, è un fenomeno angosciantema immancabile: essi sono assenti solo nelle utopie.È compito dell’uomo giusto fare guerra ad ogniprivilegio non meritato, ma non si deve dimenticareche questa è una guerra senza fine» (II, 1021).

6 remissione. Ritorna la parola-chiave di SQU, vedisopra, cap. «Le nostre notti», nota 16 e sotto cap.«L’ultimo», nota 5 e «il sogno di remissione» diSómogyi, cap. «Storia di dieci giorni», nota 24. Nelsuccessivo «ognuno è disperatamente ferocementesolo», pare di avvertire una prova della presenza diQuasimodo, che Fortini ha giustamente messo in luceper le poesie (E Fortini, L’opera in versi cit., p. 164).

7 selvaggia pazienza. Vedi anche sopra, cap. «Al diqua del bene e del male», nota 4 e qui sotto, nota 15.

8 nella memoria di nessuno. In Memorie, 77 ss. èdescritta una categoria umana molto simile aiMuselmänner: «Nella nostra camerata, come pure intutte le altre del reclusorio, c’erano sempre dei poveri,dei cenciosi, che avevano perduto e bevuto tutto, opoveri semplicemente così, per natura. lo dico “pernatura” e insisto in modo particolare su questaespressione. Effettivamente, dappertutto nel popolonostro, in qualsiasi congiuntura, in qualsiasicondizione, sempre ci sono e ci saranno certe stranepersone, pacifiche e non di rado tutt’altro che indolenti,predestinate dalla sorte a rimanere eternamentepovere. Costoro sono sempre dei tapini, sono sempremalmessi, hanno sempre un certo aspetto di genteabbattuta e oppressa da non so che cosa e si trovanoin perpetuo alla mercé di qualcuno».

(1) «Muselnann» : c’est ainsi que les anciens du campsurnommaient, j’ignore pourquoi, les faibles, lesinadaptés, ceux qui étaient voués à la sélection. (N.d.A.)

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c u o c h i , i g iovani a t t raent iomosessuali, gli amici o compaesanidi qualche autori tà del campo;inoltre individui particolarmentespie ta t i , v igorosi e inumani ,insediatisi (in seguito a investitura daparte del comando delle SS, che in talescelta dimostravano di possedere unasatanica conoscenza umana) nellecariche di Kapo, di Blockältester, oaltre; e infine coloro che, pur senzarivestire particolari funzioni, per laloro astuzia ed energia fossero sempreriusciti a organizzare con successo,ottenendo così, oltre al vantaggiomateriale e alla reputazione, ancheindulgenza e stima da parte dei potentidel campo. Chi non sa diventare unOrganisator, Kombinator, Prominent( t ruce e loquenza dei termini! )finisce in breve mussulmano. Unaterza via esiste nella vita, dove èanzi la norma; non esiste in campodi concentramento.

Soccombere è la cosa più semplice:basta eseguire tutti gli ordini che siricevono, non mangiare che la razione,attenersi alla disciplina del lavoro edel campo. L’esperienza ha dimostratoche solo eccezionalmente si può inquesto modo durare più di tre mesi.Tutti i mussulmani che vanno in gashanno la stessa storia, o, per megliodire, non hanno storia; hanno seguitoil pendio fino al fondo, naturalmente,come i ruscelli che vanno al mare.Entrati in campo, per loro essenzialeincapacità, o per sventura, o per unqualsiasi banale incidente, sono statisopraffatti prima di aver potutoadeguarsi; sono battuti [149] sultempo, non cominciano a imparare iltedesco e a discernere qualcosanell’infernale groviglio di leggi e didivieti, che quando il loro corpo è giàin sfacelo, e nulla li potrebbe piùsalvare dalla selezione o dalla morteper deperimento. La loro vita è bre-ve ma il loro numero è sterminato;sono oro, i Muselmänner, i sommersi(9), il nerbo del campo; loro, la massaanonima, continuamente rinnovata esempre identica, del non-uomini chemarciano e faticano in silenzio, spentain loro la scintilla divina (l0), giàtroppo vuoti per soffrire veramente. Siesita a chiamarli vivi; si esita achiamar morte la loro morte, davantia cui essi non temono perché sonotroppo stanchi per comprenderla.

Essi popolano la mia memoria dellaloro presenza senza volto, e se potessiracchiudere in una immagine tutto ilmale del nostro tempo(11), scegliereiquesta immagine, che mi è familiare:un uomo scarno, dalla fronte china edalle spalle curve, sul cui volto enei cui occhi non si possa leggeretraccia di pensiero.

Se i sommersi non hanno storia, euna sola e ampia è la via dellaperdizione, le vie della salvazione (12)sono invece molte, aspre edimpensate. [150]

los cocineros, los jóvenes homo-sexuales atractivos, los amigos y pai-sanos de alguna autoridad del cam-po; además de individuos particular-mente crueles, vigorosos e inhuma-nos, instalados (a consecuencia de lainvestidura por parte del comando de losSS, que en tal selección demostrabanposeer un satánico conocimiento de lahumanidad) en los cargos de Kapo, deBlockältester u otros: y, en fin, los que,aunque sin desempeñar funciones espe-ciales, siempre habían logrado, graciasa su astucia y energía, organizarse conéxito, obteniendo así, además de venta-ja material y reputación, la indulgenciay estima de los poderosos del campo.Quien no sabe convertirse en unOrganisator, Kombinator, Prominenz(¡atroz elocuencia de los términos!) ter-mina pronto en «musulmán». Un ter-cer camino hay en la vida, donde esmás bien la norma; no lo hay en el cam-po de concentración.

Sucumbir es lo más sencillo: bastacumplir órdenes que se reciben, no co-mer más que la ración, atenerse a ladisciplina del trabajo y del campo. Laexperiencia ha demostrado que, de estemodo, sólo excepcionalmente se pue-de durar más de tres meses. Todos los«musulmanes» que van al gas tienenla misma historia o, mejor dicho, notienen historia; han seguido por la pen-diente hasta el fondo, naturalmente,como los arroyos que van a dar a la mar.Una vez en el campo, debido a su esen-cial incapacidad, o por desgracia, o porculpa de cualquier incidente trivial, sehan visto arrollados antes de haber po-dido adaptarse; han sido vencidos antesde empezar, no se ponen a aprenderalemán y a discernir nada en el in-fernal enredo de leyes y de prohi-biciones, sino cuando su cuerpo esuna ruina, y nada podría salvarlosde la selección o de la muerte poragotamiento. Su vida es breve perosu número es desmesurado; son ellos,los Muselmänner, los hundidos, los ci-mientos del campo; ellos, la masa anó-nima, continuamente renovada y siem-pre idéntica, de no-hombres que mar-chan y trabajan en silencio, apagada enellos la llama divina, demasiado vacíosya para sufrir verdaderamente. Se dudaen llamar los v ivos : se duda enllamar muerte a su muerte, ante laque no temen porque están demasia-do cansados para comprenderla.

Son los que pueblan mi memoria consu presencia sin rostro, y si pudiese en-cerrar a todo el mal de nuestro tiempoen una imagen, escogería esta imagen,que me resulta familiar: un hombre de-macrado, con la cabeza inclinada y lasespaldas encorvadas, en cuya cara yen cuyos ojos no se puede leer ni unahuella de pensamiento.

Si los hundidos no tienen histo-ria, y una sola y ancha es la vía dela perdición, las vías de la salvaciónson, en cambio, muchas, ásperas eimpensadas.

c u i s i n i e r s , l e s h o m o s e x u e l se n c o r e j e u n e s e t a t t i r a n ts , lesamis ou compatr iotes de cer tainesautorités du camp, plus quelques individusparticulièrement impitoyables, vigoureux etinhumains, solidement installés l'après yavoir été nommés par le commandement SS,qui en matière de choix témoignait d’uneconnaissance diabolique de l’âme humaine)dans les fonctions de Kapo, Blockâltesterou autre. Restaient enfin ceux qui, sansoccuper de fonctions particulières, avaienttoujours réussi grâce à leur astuce et à leurénergie à s’organiser avec succès, seprocurant ainsi, outre des avantagesmatériels et une réputation flatteuse,l'indulgence et l'estime des puissants ducamp. Ainsi, celui qui ne sait pas devenirOrganisator, Kombinator, Prominent(farouche éloquence des mots !) devientinéluctablement un «musulman». Dans lavie, il existe une troisième voie, c’est mêmela plus courante ; au camp de concentration,il n’existe pas de troisième voie.

Le plus simple est de succomber :i l suffi t d’exécuter tous les ordresqu’on reçoit , de ne manger que saration et de respecter la discipline aut rava i l e t au camp. L’expér ienceprouve qu’à ce ry thme on rés i s terarement plus de trois mois. Tous les«musu lmans» qu i f in i s sen t à l achambre à gaz ont la même histoire, ouplutôt ils n’ont pas d’histoire du tout :ils ont suivi la pente jusqu’au bout,naturellement, comme le ruisseau va àla mer. Dès leur arrivée au camp, parincapacité foncière, par malchance, ouà la suite d’un incident banal, ils ontété terrassés avant même d’avoir pus’adapter. Ils sont pris de vitesse :lorsque enfin i ls commencent àapprendre Tallemand et à distinguer quelquechose dans l'infernal enchevêtrement delois et d’interdits, leur corps est déjàminé , e t p l u s r i e n d é s o r m a i s n esaurait les sauver de la sélection ou dela mort par fa iblesse . Leur vie estcourte mais leur nombre infini. Ce sonteux, les Muselmänner, les damnés, lenerf du camp ; eux, la masse anonyme,continuellement renouvelée et toujoursidentique, des non-hommes en quil’étincelle divine s’est éteinte, et quimarchent et peinent [96] en silence, tropvides déjà pour souffrir vraiment. Onhésite à les api des vivants : on hésite àappeler mort une mort qu i l s necraignent pas parce qu’ils sont tropépuisés pour la comprendre.

Us peuplent ma mémoire de leurprésence sans visage, et si je pouvaisrésumer tout le mal dé notre temps enune seule image, je choisirais cettevision qui m’est familière : un hommed é c h a r n é , le f r o n t c o u r b é e t l e sépaules voûtées , dont le v isage e tl e s y e u x n e r e f l è t e n t n u l l et r a c e d e pensée.

Si les damnés n’ont pas d’histoire,et s’il n’est qu’une seule et large voiequi mené à la perte, les chemins dusa lu t son t mul t ip les , ép ineux e timprévus.

9 i sommersi. Inf. XX, 3.

10 la scintilla divina. «La divine etincelle»(C.Baudelaire, Les aveugles). Vedi sotto, cap. «Storiadi dieci giorni», nota 25.

11 il male del nostro tempo. Di tutto il libro è questo illuogo in cui si rende più difficile intendere se Levi parlidel tempo del Lager o del tempo in cui sta scrivendo,a liberazione avvenuta; donde un’ennesimatestimonianza di ambiguità fra dentro e fuori, forzacentripeta e forza centrifuga. Vedi anche sopra, cap.«Una buona giornata», nota 2.

12 salvazione. È parola-chiave in Levi (vedi anche sotto,nota 17), rinvia naturalmente a Dante (Inf. IV, 63). Siricordino i due diversi gradi di salvazione (la salvazionedel capire, la salvazione del riso) nel grafo posto in esergoa RR (II, 1369) e il titolo stesso di SES. [ll termine, checompare anche nel titolo di questo capitolo, ha un valoreaspramente ironico. In Lager non si salva il virtuoso, mal’uomo che « si organizza», che opprime o soppianta ilsuo prossimo, che soffoca in sé ogni moto di carità osolidarietà]. Cfr. anche Cases, 15.

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La via maestra, come abbiamoaccennato, è la Prominenz.«Prominenten» si chiamano ifunzionari del campo, a partire daldirettore- Häftling (Lagerältester) aiKapos, ai cuochi, agli infermieri, alleguardie notturne, fino agli scopinidelle baracche e agli Scheissministere Bademeister (sovraintendenti allelatrine e alle docce). Più specialmenteinteressano qui i prominenti ebrei,poiché, mentre gli altri venivanoinvestiti degli incarichiautomaticamente, al loro ingresso incampo, in virtù della loro supremazianaturale, gli ebrei dovevano intrigaree lottare duramente per ottenerli.

I prominenti ebrei costituisconoun t r is te e notevole fenomenoumano. In loro convergono lesofferenze present i , passate eataviche, e la t radiz ione el’educazione di ostilità verso los t raniero , per farne mostr i d iasocialità e di insensibilità.

Essi sono il tipico prodotto dellastruttura del Lager tedesco: si offra(13) ad alcuni individui in stato dischiavitù una posizione privilegiata,un certo agio e una buona probabilitàdi sopravvivere, esigendone in cam-bio il tradimento della naturalesolidarietà coi loro compagni, ecertamente vi sarà chi accetterà.Costui sarà sottratto alla leggecomune, e diverrà intangibile; saràperciò tanto più odioso e odiato,quanto maggior potere gli sarà statoconcesso. Quando gli venga affidatoil comando di un manipolo disventurati, con diritto di vita o dimorte su di essi, sarà crudele etirannico, perché capirà che se non lofosse abbastanza, un altro, giudicatopiù idoneo, subentrerebbe al suoposto. Inoltre avverrà che la suacapacità di odio, rimasta inappagatanella direzione degli oppressori, siriverserà, irragionevolmente, suglioppress i : ed eg l i s i t roveràsoddisfatto quando avrà scaricatosui suoi sottoposti l’offesa ricevutadall’alto. [151]

Ci rendiamo conto che tutto questo èlontano dal quadro che ci si usa fare, deglioppressi che si uniscono, se non nelresistere, almeno nel sopportare (14).Non esclu[152]diamo che ciò possaavvenire quando l’oppressione nonsuperi un certo limite, o forse quandol’oppressore, per inesperienza o permagnanimità, lo tolleri o lo favorisca.Ma constatiamo che ai nostri giorni,in tutti i paesi in cui un popolo stranieroha posto piede da invasore, si è stabilitauna analoga situazione di rivalità e diodio fra gli assoggettati; e ciò,come molti altri fatti umani, si èpo tu to cog l ie re in Lager conparticolare cruda evidenza.

Sui prominenti non ebrei c’è menoda dire, benché fossero di gran lungai più numerosi (nessuno Häftling«ariano» era privo di una carica, sia

La vía maestra, como ya he dicho,es la Prominenz. Prominenten se lla-man los funcionarios del campo apart ir del director-Häft l ing(Lagerältester), los Kapos, los coci-neros, los enfermeros, los guardiasnocturnos, hasta los barrenderos delas barracas y los Scheissminister yBademeister (encargados de letrinasy duchas). Más especialmente inte-resan aquí los prominentes judíospuesto que, mientras a los otros selos inves t ía de ca rgosautomáticamente al ingresar en elcampo, en virtud de su supremacíanatural, los judíos debían intrigar yluchar duramente para obtenerlos.

Los prominentes judíos constituyenun triste y notable fenómeno huma-no. Convergen en ellos los sufrimien-tos presentes, pasados y atávicos, y lastradiciones y la educación de hostili-dad hacia el extranjero, para conver-tirlos en monstruos de insociabilidady de insensibilidad.

Son el típico producto de la es-tructura del Lager alemán: ofrézca-se a algunos individuos en estadode esclavitud una posición privile-giada, cierta comodidad y una bue-na probabilidad de sobrevivir, exi-giéndoles a cambio la traición a lasolidaridad natural con sus compa-ñeros, y seguro que habrá quienacepte. Éste será sustraído a la leycomún y se convertirá en intangi-ble; será por ello tanto más odiadocuanto mayor poder le haya sidoconferido. Cuando le sea confiadoel mando de una cuadrilla de des-graciados, con derecho de vida ymuerte sobre ellos, será cruel y ti-ránico porque entenderá que si nolo fuese bastante, otro, considera-do más idóneo, ocuparía su puesto.Sucederá además que su capacidadde odiar, que se mantenía viva endirección a sus opresores, se vol-verá, irracionalmente, contra losoprimidos, y él se sentirá satisfechocuando haya descargado en sus su-bordinados la ofensa recibida de losde arriba.

Me doy cuenta de que todo esto estálejos del cuadro que suele imaginarsede los oprimidos que se unen, si no pararesistir, cuando menos para sobrelle-var algo. No excluyo que así puede sercuando la opresión no supera un de-terminado límite, o quizá cuando elopresor, por inexperiencia o pormagnanimidad, lo tolera o lo estimula.Pero advierto que en nuestros días, entodos los países en los que un pueblo hapuesto su pie de invasor, se ha estableci-do una situación análoga de rivalidad yde odio entre los sometidos; y esto,como otros muchos hechos humanos, seha podido comprobar en los Lager conparticular y cruel evidencia.

Sobre los prominentes no judíos haymenos que decir, aunque fuesen conmucho los más numerosos (ningúnHäftling «ario» carecía de un cargo,

La voie principale, comme nousl'avons laissé entendre, est celle de laProminenz. On appelle Prominenten lesfonctionnaires du camp : depuis leHäftling-chef (Lagerâl tes ter) , lesKapos, cuisiniers, infirmiers et gardesde nui t , jusqu’aux balayeurs debaraques , aux Scheissminis ter e tBademeister (préposés aux latrines etaux douches). Ceux qui nous intéressentplus spécia lement ic i sont lesprominents juifs, car, alors que lesautres étaient automatiquement investisde ces fonctions dès leur entrée au campen vertu de leur suprématie naturelle,les juifs, eux, devaient intriguer et lutterdurement pour les obtenir.

Les prominents ju i fs const i tuentu n p h é n o m è n e a u s s i t r i s t e q u er é v é l a t e u r . L e s s o u f f r a n c e sp r é s e n t e s , p a s s é e s e t a t a v i q u e ss’unissent en eux à la t rad i t ion e tau cul te de la xénophobie pour enf a i r e d e s m o n s t r e s a s o c i a u x e tdénués de toute sens ib i l i té .

Ils sont le produit par excellence dela structure du Lager allemand ; qu’onoffre à quelques individus réduits enesclavage une position privilégiée,certains avantages et de bonnes chancesde survie , en exigeant d’eux encontrepar t ie qu’ i ls t rahissent lasolidarité naturelle qui les lie à leurscamarades : il se trouvera toujoursquelqu’un pour accepter. Cet individuéchappera à la lo i commune e tdeviendra intouchable ; il sera doncd’autant plus haïssable et haï que sonpouvoir gagnera en importance. Qu’onlui confie le commandement d’unepoignée de malheureux, avec droit devie et de mort sur eux, et aussitôt il semontrera cruel et tyrannique, parcequ’il «comprendra que s’il ne l’était pasassez, on n’aurait pas de mal à trouver[97] quelqu’un pour le remplacer. Ilar r ivera en outre que, ne pouvantassouvir contre les oppresseurs la hainequ’il a accumulée, il s’en libérera defaçon irrationnelle sur les opprimés, etne s’estimera satisfait que lorsqu’il aurafait payer à ses subordonnés l'affrontinfligé par ses supérieurs.

Nous nous rendons bien compte que toutcela est fort éloigné de la représentation qu’onfait généralement des opprimés, unis sinondans la résistance, du moins dans le malheur.Nous n’excluons pas que cela puisse arriver,à condition toutefois que l’oppression nedépasse pas certaines limites, ou peut-êtrequand l’oppresseur, par inexpérience oumagnanimité, tolère ou favorise un telcomportement. Mais nous constatonsque de nos jours, dans tous les paysvictimes d’une occupation étrangère, ils’est aussitôt créé à l’intérieur despopulations dominées une situation analoguede haine et de rivalité ; phénomène qui, commebien d’autres faits humains, nous est apparu auLager dans toute sa cruelle évidence.

Le cas des prominents non juifs appellemoins de commentaires, bien qu’ils aient étéde loin les plus nombreux (aucun Häftlingaryen qui n’ait bénéficié d’une charge, si

13 si offra. Ritorna la forma impersonale che assumel’aspetto di appello al lettore.

14 degli oppressi’... nel sopportare. È il momento diManzoni; come è stato notato (Tesio, 96), leggendoquesto brano, il pensiero va subito all’episodio deicapponi di Renzo ricordato da Levi nell’articolo di AM,Il pugno di Renzo (Il, 702); in verità le cose sono moltopiù complesse, anzi, a ben vedere l’autocommentonon aiuta per niente a mettersi sulla giusta strada. Ilbrano è di un’importanza straordinaria per l’evoluzioneche subirà, di qui fino a SES. Si può anzi dire chequesta sia la cellula originaria da cui nascerà la «zonagrigia». Cfr. Conversazioni, 180 che svela l’esistenzain SQU, di una scintilla da cui scaturirà il capitolo piùdrammatico di SES (ma nell’intervista non si dice aquale luogo occorre fare riferimento). G.PBiasin, nelsaggio Contagio (in «Riga» cit., pp.261-263) è andatovicino al nocciolo della questione, anzi ha ricostruitocorrettamente tutto il percorso, ma soltanto a partireda un luogo preciso di T (I, 206-207): «Poiché, ed èquesto il tremendo privilegio della nostra generazionee del mio popolo, nessuno mai ha potuto meglio dinoi cogliere la natura insanabile dell’offesa, che dilagacome un contagio. È stolto pensare che la giustiziaumana lo estingua. Essa è una inesauribile fonte dimale: spezza il corpo e l’anima dei sommersi, lispegne e li rende abbietti». L’avvio del ragionamentoin SQU è certamente in questo giudizio sui«prominenti ebrei», sulla loro capacità di riversare suglioppressi l’odio inappagato nei confronti deglioppressori. Il tema potrebbe avere radice anche inVercors (si veda sopra, cap. « Le nostre notti», nota7); sicuro è che il luogo manzoniano in questione nonsono i capponi di Renzo, ma l’aggressione con ilcoltello di Renzo a Don Abbondio, ciò che fapronunciare allo scrittore lombardo la celebre frasesui «soverchiatori» che contagiano i perseguitati (citodall’edizione dei Promessi sposi, a cura di L.Russo,La Nuova Italia, Firenze 1942, p.44: «I provocatori, isoverchiatori, tutti coloro che, in qualunque modo,fanno torto altrui, sono rei, non solo del male checommettono, ma del pervertimento ancora a cuiportano l’animo degli offesi»). In SQU, vi è dunque lacellula primigenia dell’intero ragionamento di SES (Il,1023), ma, nella sostanza, quale abisso separa ledimensioni del contagio, così come si configura nel’47 quando riguardava solo ed esclusivamente «iprominenti ebrei», e cosi come si configurerà nel 1987quando la «zona grigia» dilaterà oltre misura i confiniaccogliendo al suo interno un numero impressionantedi individui, se non tutto intero il genere umano! Fra il1947 e il 1958 la distinzione fra «oppressori» e«oppressi». (che viene dai Promessi sposi, anche se,lessicalmente, «gli oppressi che si uniscono nelsopportare» fa venire in mente Marzo 1821) èrigorosamente ristretta al fenomeno delcollaborazionismo, alla rivalità «fra gli assoggettati».Per questo tipo di autocommento involutivo cfr. cap.«Ka-Be», nota 27; un altro esempio viene a propositodi un concetto che divora l’ultimo Levi, quello di«vergogna», nel cap. «L’ultimo», nota 7.

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pure modesta). Che siano stati stolidie bestiali è naturale, a chi pensi cheper lo più erano criminali comuni,scelti dalle carceri tedesche in vistaappunto del loro impiego comesovrintendenti nei campi per ebrei; eriteniamo che fosse questa una sceltaben accurata, perché ci rifiutiamo dicredere che gli squallidi esemplariumani che noi vedemmo all’operarappresentino un campione medio,non che dei tedeschi in genere, anchesoltanto dei detenuti tedeschi inspecie. È più difficile spiegarsi comein Auschwitz i prominenti politicitedeschi, polacchi e russi,rivaleggiassero in brutalità con i reicomuni. Ma è noto che in Germaniala qualifica di reato politico siapplicava anche ad atti quali il trafficoclandestino, i rapporti illeciti conebree, i furti a danno di funzionari delPartito. I politici «veri» vivevano emorivano in altri campi, dal nomeormai tristemente famoso, incondizioni notoriamente durissime,ma sotto molti aspetti diverse daquelle qui descritte. [153]

Ma oltre ai funzionari propriamentedetti, vi è una vasta categoria diprigionieri che, non favoritiinizialmente dal destino, lottano con lesole loro forze per sopravvivere.Bisogna risalire la corrente; darebattaglia ogni giorno e ogni ora allafatica, alla fame, al freddo, e alla inerziache ne deriva; resistere ai nemici e nonaver pietà per i rivali; aguzzarel’ingegno, indurare la pazienza (15),tendere la volontà. O anche, strozzareogni dignità e spegnere ogni lume dicoscienza, scendere in campo da bruticontro gli altri bruti, lasciarsi guidaredalle insospettate forze sotterraneeche sorreggono le stirpi e gli individuinei tempi crudeli. Moltissime sonostate le vie da noi escogitate e attuateper non morire: tante quanti sono icaratteri umani. Tutte comportanouna lotta estenuante di ciascunocontro tutti, e molte una somma nonpiccola di aberrazioni e dicompromessi. Il sopravvivere senzaaver rinunciato a nulla del propriomondo morale, a meno di potenti ediretti interventi della fortuna, nonè stato concesso che a pochissimiindividui superiori, della stoffa deimartiri e dei santi (16).

In quanti modi si possa dunqueraggiungere la salvazione (l7), noicercheremo di dimostrare raccontandole storie di Schepschel, Alfred L.,Elias e Henri.

Schepschel vive in Lager da quattroanni. Si è visti morire intorno decinedi migliaia di suoi simili, a partire[154] dal pogrom che lo ha cacciatodal suo villaggio in Galizia. Avevamoglie e cinque figli, e un prosperonegozio di sellaio, ma da molto temposi è disabituato dal pensare a séaltrimenti che come a un sacco chedeve essere periodicamente riempito.

aunque fuese modesto). Que hayan sidoestúpidos y bestiales resulta natural sise piensa que la mayor parte eran cri-minales comunes escogidos en las cár-celes alemanas con vistas a su empleocomo vigilantes en los campos para ju-díos; y pienso que ésta fue una elecciónmuy cuidadosa, porque me niego acreer que los escuálidos ejemplareshumanos a los que vi en acción repre-senten al tipo medio, no de los ale-manes en general, sino tampoco de lospresidiarios alemanes en particular. Esmás difícil explicarse cómo enAuschwitz los prominentes políticosalemanes, polacos y rusos rivalizasen enbrutalidad con los reos comunes. Peroes bien sabido que en Alemania el cali-ficativo de delito político se aplicabatambién a hechos tales como el comer-cio clandestino, las relaciones ilícitascon judías, y los hurtos en perjuicio defuncionarios del Partido. Los políticos«verdaderos» vivían y morían en otroscampos, de nombre ahora tristementefamoso, en condiciones notoriamentedurísimas, pero diferentes en muchosaspectos de las aquí descritas.

Pero además de los funcionariospropiamente dichos, hay otra vasta ca-tegoría de prisioneros que, no favore-cidos inicialmente por el destino, lu-chan tan sólo con sus fuerzas por so-brevivir. Hay que remontar la corrien-te; dar la batalla todos los días al ham-bre, al frío y a la consiguiente inercia;resistirse a los enemigos y no apiadar-se de los rivales; aguzar el ingenio,ejercitar la paciencia, fortalecer la vo-luntad. O, también, acallar la dignidady apagar la luz de la conciencia, bajaral campo como brutos contra otros bru-tos, dejarse guiar por las insospecha-das fuerzas subterráneas que sostienena las estirpes y a los individuos en lostiempos crueles. Muchísimos han sidolos caminos imaginados y seguidos pornosotros para no morir: tantos comoson los caracteres humanos. Todos su-ponen una lucha extenuadora de cadauno contra todos, y muchos, una sumano pequeña de aberraciones y de com-promisos. El sobrevivir sin haber re-nunciado a nada del mundo moral pro-pio, a no ser debido a poderosas y di-rectas intervenciones de la fortuna, noha sido concedido más que a poquísi-mos individuos superiores, de la ma-dera de los mártires y de los santos.

En cuántos modos es posibleacceder a la salvación, procura-ré demostrarlo contando las his-torias de Schepschel, Alfred L.,Elías y Henri .

Schepschel vive en el Lager desdehace cuatro años. Ha visto morir a sualrededor a decenas de millares de sussemejantes a partir del pogromo que loha sacado de su pueblo en Galitzia. Te-nía mujer y cinco hijos, y un prósperonegocio de guarnicionería, pero desdehace mucho tiempo ha dejado de pen-sar en sí mismo más que como un sacoque debe ser llenado periódicamente.

modeste fût-elle). Qu’ils aient été stupideset brutaux, il n’y a pas là de quoi s’étonnerquand on sait que la plupart d’entre euxétaient des criminels de droit commun,prélevés dans les prisons allemandes pourassumer des fonctions d’encadrement dansles camps de juifs ; et nous voulons croirequ’ils furent triés sur le volet, car nousrefusons de penser que les tristes individusque nous avons vus à l’oeuvre puissentconstituer un échantillon représentatif, nonpas des Allemands en général, mais mêmedes détenus allemands en particulier. Onreste plus perplexe devant la manière dontles prominents politiques d’Auschwitz,qu’ils fussent allemands, polonais ou russes,ont pu rivaliser de brutalité avec lescriminels de Droit commun. Il est vrai qu’enAllemagne, le terme de crime politique étaitindifféremment appliqué au traficclandestin, aux rapports illicites avec lesfemmes juives ou aux vols commis auxdépens de fonctionnaires du parti. Les«vrais» politiques vivaient et mouraientdans d’autres camps, aux noms restéstristement célèbres, dans des [98] conditionsque l’on sait avoir été très dures mais à biendes égards différentes des nôtres.

En dehors des fonctionnairesproprement dits, il existe cependant unevaste catégorie de prisonniers qui, n’ayantpas été initialement favorisés par ledestin, luttent pour survivre avec leursseules forces. Il faut remonter le courant; livrer bataille tous les jours et à touteheure contre la fatigue, la faim, le froid,et l’apathie qui en découle ; résister auxennemis, être sans pitié pour les rivaux ;aiguiser son intelligence, affermir sapatience, tendre sa volonté. Ou mêmeabandonner toute dignité, étouffer toutelueur de conscience, se jeter dans la mêléecomme une brute contre d’autres brutes,s’abandonner aux forces souterrainesinsoupçonnées qui soutiennent lesgénérations et les individus dansl’adversité. Les moyens que nous avonssu imaginer et mettre en oeuvre poursurvivre sont aussi nombreux qu’il y a decaractères humains. Tous impliquaientune lutte exténuante de chacun contretous, et beaucoup une quantité nonnégligeable d’aberrations et decompromis. Survivre sans avoir renoncéà rien de son propre monde moral, à moinsd’interventions puissantes et directes dela chance, n’a été donné qu’à un tout petitnombre d’êtres supérieurs, de l'étoffe dessaints et des martyrs.

Ce sont ces différentes manièresd’atteindre le salut que nous voudrionsmaintenant illustrer en racontant l'histoirede Schepschel, d’Alfred L., d’Elias etd’Henri.

Schepschel vi t au Lager depuisquatre ans. Dès le pogrom qui fa chasséde son village de Galicie il a vu mourirautour de lui des dizaines de milliersde ses semblables. Il avait une femmeet c inq enfants , e t un magasin desellerie prospère, mais depuis longtempsil a perdu l’habitude de penser àlui-même autrement que comme à un sacqui doit être régulièrement rempli.

15 indurare la pazienza. È virtù leviana per eccellenza,la virtù che rende «selvaggia» la pazienza. Vedi sopra,nota 7 e cap. «Al di qua del bene e del male», nota 4.

16 dei martiri e dei santi. Si ricordi Cromo in SP (I, 570):«Scrivendo trovavo breve pace e mi sentivo ridiventareuomo, uno come tutti, né martire né infame né santo,uno di quelli che si fanno una famiglia e guardano al futuroanziché al passato»; ma anche, come ci rammenta Tesio,97 la poesia di UI, Cantare (II, 526, vv.11-12).

17 la salvazione. Vedi sopra, nota 12.

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Schepschel non è molto robusto, némolto coraggioso, né molto malvagio;non è neppure particolarmente astu-to, e non ha mai trovato unasistemazione che gli conceda un po’di respiro, ma è ridotto agli espedientispiccioli e saltuari, alle «kombinacje»,come qui si chiamano.

Ogni tanto ruba in Buna una scopae la rivende al Blockältester; quandoriesce a mettere da parte un po’ dicapitale-pane, prende in affitto i ferridal ciabattino del Block, che è suocompaesano, e lavora qualche ora inproprio; sa fabbricare bretelle con filoelettrico intrecciato; Sigi mi ha dettoche nella pausa di mezzogiorno lo havisto cantare e ballare davanti allacapanna degli operai slovacchi, che loricompensano qualche volta con gliavanzi della loro zuppa.

C iò de t to , c i s i può sen t i r eportati a pensare a Schepschel conindulgente simpatia, come a unmeschino il cui spirito non alber-ga ormai che umile ed elementarevolontà d i v i ta , e che conducevalorosamente la sua piccola lotta pernon soccombere. Ma Schepschel nonera un’eccezione, e quandol’occasione si presentò, non esitò a farcondannare alla fustigazione Moischl,che gli era stato complice in un furtoalla cucina, nella speranza, malamen-te fondata, di acquistarsi merito agliocchi del Blockältester, e di porre lasua candidatura al posto di lavatoredelle marmitte.

La storia dell’ingegner Alfred L.dimostra, fra le altre cose, quanto siavano il mito dell’uguaglianzaoriginale fra gli uomini (18). [155]

L. dirigeva nel suo paese unaimportantissima fabbrica di prodottichimici, e il suo nome era (ed è (19))noto negli ambienti industriali di tuttaEuropa. Era un uomo robusto sullacinquantina; non so come fosse statoarrestato, ma in campo era entratocome tutti entravano: nudo, solo esconosciuto. Quando io lo conobbi,era molto deperito, ma conservava sulviso i tratti di una energia disciplinatae metodica; in quel tempo, i suoiprivilegi si limitavano alla pulituragiornaliera della marmitta degli operaipolacchi; questo lavoro, di cui egliaveva ottenuto non so comel’esclusività, gli fruttava mezza game-lla di zuppa al giorno. Non bastavacertamente questo a soddisfare la suafame; tuttavia nessuno lo aveva maiudito lamentarsi. Anzi, le poche paroleche lasciava cadere erano tali da farpensare a grandiose risorse segrete, auna «organizzazione» solida efruttuosa.

Il che trovava conferma nel suoaspetto. L. aveva «una linea»: le manie il viso sempre perfettamente puliti,aveva la rarissima abnegazione dilavarsi, ogni quindici giorni, la

Schepschel no es muy robusto, ni muyvaliente, ni muy malo; ni siquiera esparticularmente astuto, y nunca ha en-contrado un empleo que le conceda unpoco de respiro, sino que se ha reduci-do a los expedientes ocasionales e in-termitentes, a las kombinacje, comoaquí las llaman.

De vez en cuando roba en la Buna unaescoba y se la vende al Blockältester,cuando consigue ahorrar un poco decapital-pan, arrienda las herramien-tas del remendón del Block, que essu paisano, y trabaja un poco por sucuenta; sabe hacer tirantes con cableeléctrico trenzado; Sigi me ha dichoque durante el descanso de mediodíalo ha visto cantar y bailar delante dela barraca de los obreros eslovacos,que lo recompensan a veces con lassobras de su potaje.

Dicho esto, uno puede sentirse in-clinado a pensar en Schepschel conindulgente simpatía, como en unmezquino cuyo espíritu no albergamás que un humilde y elemental de-seo de vivir, y que lleva adelante va-lerosamente su pequeña lucha parano sucumbir. Pero Schepschel no esuna excepción, y cuando se presen-tó la ocasión no dudó en hacer con-denar a la fustigación a Moischl quehabía sido su cómplice en un hurtoen la cocina, con la esperanza malfundada de hacer méritos ante losojos del Blockältester y de promo-ver su candidatura al puesto delavador de marmitas.

La historia del ingeniero AlfredL. demuestra, entre otras cosas,cuán vano es el mito de la igualdadoriginal de los hombres.

L. dirigía en su país unaimportantísima fábrica de productosquímicos, y su nombre era (y es) cono-cido en los ambientes industriales deEuropa. Era un hombre robusto de unoscincuenta años; no sé cómo fue arres-tado, pero en el campo había entradocomo entraban todos: desnudo, solo ydesconocido. Cuando yo lo conocí es-taba muy echado a perder, pero con-servaba en la cara los rasgos de unaenergía disciplinada y metódica; enaquel tiempo, sus privilegios se limi-taban a la limpieza diaria de la marmi-ta de los obreros polacos; este trabajo,del que había obtenido no sé cómo laexclusividad, le rendía media escudi-lla de sopa al día. No bastaba cierta-mente esto para satisfacer su hambre;sin embargo, nadie lo había oído nun-ca lamentarse. Por el contrario, las pa-labras que dejaba caer eran tales comopara hacer pensar en grandiosos recur-sos secretos, en una «organización»sólida y fructífera.

Cosa que su aspecto confirmaba. L.tenía «una línea»: las manos y la carasiempre perfectamente limpias, teníala rarísima abnegación de lavarse cadaquince días la camisa, sin esperar al

Schepschel n’est ni très robuste, ni trèscourageux, ni très méchant ; il n’est pasnon plus particulièrement malin et n’ajamais réussi à trouver un arrangementqui lui permette de respirer un peu : ilen est réduit aux maigres expédientsoccasionnels, aux «kombinacje», commeon dit ici.

De temps en temps il vole un balai àla Buna e t le revend [99] auBlockàltester ; quand il arrive à mettrede côté un peu de capital-pain, il loueles outils du cordonnier du Block, quiest du même village que lui, et travaillequelques heures à son compte ; il saitfabriquer des bretel les avec du f i lélectrique tressé ; Sigi m’a dit qu’ill’avait vu chanter et danser, pendant lapause de midi, devant la baraque desouvriers slovaques, qui lui donnentparfois les restes de leur soupe.

On pour ra i t donc ê t re t en té depenser à Schepschel avec une sorte desympathie indulgente, comme à unpauvre d iab le don t l ’ espr i t e s tdésormais obnubilé par la plus humbleet élémentaire des volontés de vivre,et qui mène vail lamment son peti tcombat pe rsonne l pour ne passuccomber. Mais Schepschel n’étaitpas une exception, et quand l'occasionse présenta i l n’hési ta pas à fa i recondamner au fouet son complice dansun vol aux cuisines, Moischl, espérantà tort acquérir quelque mérite aux yeuxdu Blockà l tes te r e t pose r sacandidature au poste de laveur demarmites.

L’histoire de l’ingénieur Alfred L. prouve,entre autres, combien est vain le mythe selonlequel les hommes sont tous égaux entreeux à l’origine.

L. dir igeait dans son pays uneimportante usine de produits chimiques,et son nom était bien connu - et l’esttoujours - dans les milieux industrielseuropéens. C’était un homme robusted’une cinquantaine d’années ; j’ignorecomment il avait été arrêté, mais il étaitentré au camp comme y entraient tousles autres : nu, seul, anonyme. Quand jefis sa connaissance, il était très affaiblimais son visage gardait encore les tracesd’une énergie méthodique et disciplinée.A cette époque, ses privilèges selimitaient au nettoyage quotidien de lamarmite des ouvriers polonais. Cetravail, dont il avait obtenu l'exclusivitéje ne sais comment, lui rapportait unedemi gamelle de soupe par jour. Cela nesuffisait certainement pas à calmer safaim, mais personne ne l’avait jamaisentendu se plaindre. Au contraire, lesquelques mots qu’il proférait laissaientsupposer de grandioses ressourcessecrètes, et une «organisation» solide etfructueuse.

Tout dans sa façon d’être semblaitle confirmer. L. s’était créé un style: son v i sage e t ses ma ins é ta ien t[100] toujours parfaitement propres; il avait la rarissime abnégation de

18 il mito dell’uguaglianza originale degli uomini. Lagalleria diriferimenti filosofici liceali si arricchisce diuna citazione di J. J. Rousseau, dopo che, nellaprecedente sezione, si era per la seconda voltamenzionato l’hobbesiano bellum omnium contraomnes. Come si vedrà meglio in seguito il personaggiodi Alfred L. è modellato sul Principe machiavelliano: ilpotere lo si esercita anche con l’apparenza e non vi èmolta differenza fra «l’essere stimato potente» e « ildivenire effettivamente tale».

19 (ed è). Altro segnale del passaggio fra il presentedel Lager e il presente della scrittura. Questa laprobabile ragione per cui, di Alfred, Levi ci dà la solainiziale del cognome.

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camicia, senza aspettare il cambiobimestrale (facciamo qui notare chelavare la camicia vuol dire trovare ilsapone, trovare il tempo, trovare lospazio nel lavatoio sovraffollato;adattarsi a sorvegliare attentamente,senza distogliere gli occhi un attimo,la camicia bagnata, e indossarla, na-turalmente ancora bagnata, all’ora delsilenzio, in cui si spengono le luci);possedeva [156] un paio di suole dilegno per andare alla doccia, e perfinoil suo abito a righe era singolarmenteadatto alla sua corporatura, pulito enuovo. L. si era procurato in sostanzatutto l’aspetto del prominente assaiprima di diventarlo: poiché solo moltotempo dopo ho saputo che tutta questaostentazione di prosperità, L. se l’erasaputa guadagnare con incredibiletenacia, pagando i singoli acquisti eservizi col pane della sua stessarazione, e astringendosi così a unregime di privazioni supplementari.

Il suo piano era di lungo respiro, ilche è tanto più notevole, in quanto erastato concepito in un ambiente in cuidominava la mentalità delprovvisorio; e L. lo attuò con rigidadisciplina interiore, senza pietà per sé,né, a maggior ragione, per i compagniche gli traversassero il cammino. L.sapeva che fra l’essere stimato poten-te e il divenire effettivamente tale ilpasso è breve, e che dovunque, maparticolarmente frammezzo algenerale livellamento del Lager, unaspetto rispettabile è la migliorgaranzia di essere rispettato (20). Eglidedicò ogni cura al non essere confu-so col gregge: lavorava con impegnoostentato, esortando ancheall’occasione i compagni pigri, contono suadente e deprecatorio; evitavala lotta [157] quotidiana per il postomigliore nella coda del rancio, e siadattava a ricevere ogni giorno la pri-ma razione, notoriamente più liquida,in modo da essere notato dalBlockältester per la sua disciplina. Acompletare il distacco, nei rapporticon i compagni si comportava semprecon la massima cortesia compatibilecon il suo egoismo, che era assoluto.

Quando fu costituito, come diremo,il Kommando Chimico, L. compreseche la sua ora era giunta : nonoccorreva altro che il suo abito nitidoe il suo viso scarno si, ma rasato, inmezzo alla mandria dei colleghisordidi e sciatti, per convincereimmediatamente Kapo e Arbeitsdienstche quello era un autentico salvato, unprominente potenziale; per cui (a chiha, sarà dato) fu senz’altro promosso«specializzato», nominatocapotecnico del Kommando, e assuntodalla Direzione della Buna comeanalista nel laboratorio del repartoStirolo. Fu in seguito incaricato diesaminare via via i nuovi acquisti delKommando Chimico, per giudicaredella loro abilità professionale: il cheegli fece sempre con estremo rigore,specialmente nei riguardi di coloro incui subodorava possibili futuri

cambio bimestral (hagamos notar aquíque lavar la camisa quiere decir en-contrar el jabón, encontrar tiempo, en-contrar sitio en el lavadero lleno degente; avenirse a vigilar atentamente,sin desviar los ojos un instante, la ca-misa mojada, y ponérsela, naturalmen-te, todavía mojada, a la hora de silen-cio, en la que se apagan las luces);tenía un par de chanclos de maderapara ir a la ducha y, finalmente, su tra-je a rayas era singularmente apropia-do para su talla, limpio y nuevo. L. sehabía procurado en sustancia todo elaspecto de prominente bastante antesde serlo: ya que sólo mucho tiempodespués he sabido que toda esta os-tentación de prosperidad se la habíasabido ganar L. con increíble tena-cidad, pagando cada una de las ad-quisiciones y servicios con el pande su misma rac ión , yconstriñéndose así a un régimen deprivaciones suplementarias.

Su plan era para un futuro lejano,lo que es tanto más notable cuanto quehabía sido concebido en un ambienteen el que dominaba la mentalidad delo provisional; y L. lo llevó a cabo conrígida disciplina interior, sin piedadpara consigo mismo ni, con más razón,para con los compañeros que se le cru-zaban en el camino. L. sabía que entreel ser considerado poderoso y el llegara serlo, el paso es corto y que, en todaspartes, pero particularmente en mediode la general nivelación del Lager, unaspecto respetable es la mejor garan-tía de ser respetado. Dedicó todossus cuidados a no ser confundidocon el rebaño: trabajaba con ímpe-tu ostentoso, exhortando tambiénen ocasiones a los compañeros contono persuasivo y deprecatorio; evi-taba la lucha cotidiana por el mejorpuesto en la cola del rancho y seadaptaba a recibir todos los días la pri-mera ración, notoriamente más líqui-da, de modo que el Blockältester loadvirtiese por su disciplina. Para com-pletar su despego, en las relaciones conlos compañeros se comportaba siem-pre con la mayor cortesía compatiblecon su egoísmo, que era absoluto.

Cuando fue constituido, como sedirá, el Kommando Químico, L. com-prendió que su hora había sonado: nonecesitaba sino su ropa limpia y su caramagra, sí, pero afeitada, en medio delrebaño de colegas sórdidos ydesaliñados, para convencer inmediata-mente al Kapo y al Arbeitsdienst de queera un auténtico salvado, un prominen-te en potencia; por lo que (a quien tie-ne, le será dado) fue inmediatamentepromovido a «especializado», nombra-do jefe técnico del Kommando, y adop-tado por la dirección de la Buna comoanalista del laboratorio de la sección deestiroleno. Fue encargado en seguida deir inspeccionando las nuevas adquisicio-nes del Kommando Químico, para juz-gar sobre su habilidad profesional, loque hizo siempre con extremado rigor,especialmente de cara a aquellos enquienes barruntaba posibles futuros

lave r s a chemise t ous l e s qu inzejours sans at tendre le changementbimestriel (et nous ferons remarquerque laver sa chemise, cela veut diretrouver du savon, trouver le temps,t rouver l ’espace dans les lavabosb o n d é s , s ’ a s t r e i n d r e à s u r v e i l l e ra t t en t ivement , sans l a pe rdre desyeux un s eu l i n s t an t , l a chemisem o u i l l é e , e t l ’ e n d o s s e r,naturel lement encore mouil lée , aumoment de l 'extinction des feux) ; L.possédait une paire de socques poura l ler à la douche, e t son cos tumerayé, propre et neuf, semblait taillésur mesure. Bref , L. avai t tout duprominent bien avant de le devenir;et j’ai su plus tard qu’il devait cesa p p a r e n c e s p r o s p è r e s à s o nincroyable ténaci té : i l avai t payéchacun de ces se rv i ces e t de cesachats en prenant sur sa rat ion depain, se soumettant ainsi à un régimede privations supplémentaires.

Son plan était de longue haleine, ce quiest d’autant plus remarquable qu’il avaitété conçu dans un climat où dominait lesentiment du provisoire ; et L. entreprit dele réaliser dans la plus stricte disciplineintérieure, sans pitié pour lui-même, ni, àplus forte raison, pour ceux de sescamarades qu’il trouvait en travers de saroute. L. n’ignorait pas que passer pourpuissant, c’est être en voie de le devenir,et que partout au monde mais plusparticulièrement au camp, où lenivellement est général, des dehorsrespectables sont la meilleure garantied’être respecté. Il mit tous ses soins à nepas être confondu avec le troupeau : iltravaillait avec une ardeur affectée, allantjusqu’à exhorter ses camarades paresseux,d’un ton à la fois mielleux et réprobateur ;il évitait de se mêler à la lutte quotidiennepour la meilleure place dans la queue pourla soupe, et tous les jours se portaitvolontaire pour la première ration,notoirement la plus liquide, de manière àse faire remarquer pour sa discipline parle Blockàltester. Enfin, pour achever demaintenir les distances, il manifestait dansses rapports avec ses camarades lemaximum de courtoisie compatible avecson égoïsme, qui était absolu.

Lorsque le Kommando de Chimie futcréé, comme nous y reviendrons plus loin,L. comprit que son heure était venue : soncostume impeccable, son visage décharné,certes, mais rasé, auraient suffi, au milieudu ramassis de collègues crasseux etdébraillés, à convaincre sur-le-champ[101] Kapo et Arbeitsdienst qu’il était unauthentique élu, un promirent enpuissance ; et effectivement (à quipossède, il sera donné), il futimmanquablement promu «spécialiste»,nommé technicien en chef du Kommandoet engagé par la direction de la Bunacomme chimiste attaché au laboratoire dela section Styrène. On le chargea par lasuite de tester l’une après l’autre lesnouvelles recrues du Kommando deChimie pour juger de leurs aptitudesprofessionnelles, mission dont ils’acquitta avec une extrême sévérité,notamment à l’égard de ceux en qui il

20 la migliore garanzia di essere rispettato. L ripresala lezione di Steinlauf, esposta nel cap. «Iniziazione».Alfred L. subisce l’inferiorità del Lager, mala trasformain mezzo per esercitare la sua superiorità di «Principe»nel «generale livellamento del Lager». Il modellomachiavelliano (già preannunciato dalla fraseprecedente «diventerà più forte, e perciò sarà temuto,e chi è temuto è, ipso facto, un candidato asopravvivere») diventa evidente nella frase su«l’essere stimato potente» e nelle seguenti riflessionisull’apparenza del potere: ma il realismo delMachiavelli (Principe, cap. XVIII: «A uno principe,adunque, non è necessario avere tutte le soprascrittequalità, ma è bene necessario parere di averle») nonsi sottrae alle regole assurde del mondo alla rovescia:per apparire potente, Alfred L. «deve adattarsi aricevere ogni giorno la prima razione, notoriamentela più liquida».

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competitori.

Ignoro il seguito della sua storia;ma ritengo assai probabile che siasfuggito alla morte, e viva oggi la suavita fredda di dominatore risoluto esenza gioia.

Elias Lindzin, 141 565, piovve ungiorno, inesplicabilmente, nelKommando Chimico. Era un nano,non più alto di un metro e mezzo, manon ho mai visto una muscolaturacome la sua. Quando è nudo, si dis-tingue ogni muscolo lavorare sotto lapelle, potente e mobile come unanimale a sé stante; ingrandito senzaalterarne le proporzioni, il suo corposarebbe un buon modello per unErcole: ma non bisogna guardare latesta.

Sotto il cuoio capelluto, le suturecraniche sporgono [158] smisurate. Ilcranio è massiccio, e dà l’impressionedi essere di metallo o di pietra; si vedeil limite nero dei capelli rasi appenaun dito sopra le sopracciglia. Il naso, ilmento, la fronte, gli zigomi sono duri ecompatti, l’intero viso sembra una testad’ariete, uno strumento adatto apercuotere. Dalla sua persona emana unsenso di vigore bestiale.

Veder lavorare Elias è unospettacolo sconcertante; i Meisterpolacchi, i tedeschi stessi talvolta sisoffermano ad ammirare Eliasall’opera. Pare che a lui nulla sia im-possibile. Mentre noi portiamo astento un sacco di cemento, Elias neporta due, poi tre, poi quattro, mante-nendoli in equilibrio non si sa come,e mentre cammina fitto fitto sullegambe corte e tozze, fa smorfie disotto il carico, ride, impreca, urla ecanta senza requie, come se avessepolmoni di bronzo. Elias, nonostantele suole di legno, si arrampica comeuna scimmia su per le impalcature, ecorre sicuro su travi sospese nelvuoto; porta sei mattoni per volta inbilico sul capo; sa farsi un cucchiaiocon un pezzo di lamiera, e un coltellocon un rottame di acciaio; trovaovunque carta, legna e carboneasciutti e sa accendere in pochi istantiun fuoco anche sotto la pioggia. Safare il sarto, il falegname, il ciabattino,il barbiere; sputa a distanzeincredibili; canta, con voce di bassonon sgradevole, canzoni polacche eyiddisch mai prima sentite; puòingerire sei, otto, dieci litri di zuppasenza vomitare e senza avere diarrea,e riprendere il lavoro subito dopo. Safarsi uscire fra le spalle una grossagobba, e va attorno per la baraccasbilenco e contraffatto, strillando e de-clamando incomprensibile, fra lagioia dei potenti del campo. L’ho vis-to lottare con un polacco più alto dilui di tutto il capo, e atterrarlo con uncolpo del cranio nello stomaco, poten-te e preciso come una catapulta. Nonl’ho mai visto riposare, non l’ho maivisto zitto o fermo, non l’ho mai

competidores.

Ignoro la continuación de su histo-ria, pero me parece muy probable quehaya escapado a la muerte y viva hoysu fría vida de dominador resuelto ysin alegría.

Elías Lindzin, 141565, cayó undía , inexpl icablemente , en e lKommando Químico. Era un enano,de no más de un metro y medio, peronunca he visto musculatura como lasuya. Cuando está desnudo, se le vecada uno de sus músculos trabajarbajo la piel, potente y móvil comoun animal independiente; agranda-do sin alterar sus proporciones, sucuerpo sería un buen modelo paraHércules: pero no hay que mirarlela cabeza.

Bajo el cuero cabelludo, las suturascraneanas sobresalen desmesuradas. Elcráneo es macizo y da la impresión deser de metal o de piedra; se ve el limitenegro de los pelos cortados apenas aun dedo por encima de las cejas. La na-riz, la barbilla, la frente, los pómulos, sonduros y compactos, toda la cara parece unacabeza de ariete, un instrumento hecho paragolpear. De su persona emana un aire devigor bestial.

Ver trabajar a Elías es un espectácu-lo desconcertante; los Meister polacos,los mismos alemanes se paran a vecespara admirar a Elías en acción. Pareceque nada le resulta imposible. Mien-tras nosotros acarreamos a duras penasun saco de cemento, Elías carga con dos,luego tres, luego cuatro, manteniéndo-los en equilibrio no se sabe cómo, ymientras anda rápidamente sobre laspiernas cortas y enanas, hace muecasbajo la carga, se ríe, insulta, ruge y cantasin parar, como si tuviese pulmones debronce. Elías, a pesar de los chanclosde madera, se encarama como un simioen los andamios y corre seguro por lasvigas suspensas en el vacío; lleva seisladrillos por vez basculándole en la ca-beza; sabe hacerse una cuchara de unpedazo de chapa, y un cuchillo de dese-cho de acero; encuentra por doquierpapel, leña y carbón seco y sabe encen-der en pocos instantes un fuego, inclu-so bajo la lluvia. Sabe el oficio de sas-tre, el de carpintero, el de zapatero, elde barbero; escupe a distancias increí-bles; canta, con voz de bajo no desagra-dable, canciones polacas y yiddish nun-ca oídas antes; puede ingerir seis, ocho,diez litros de sopa sin vomitar y sin te-ner diarrea, y reanuda el trabajo inme-diatamente después. Sabe hacer que lesalga entre los hombros una gruesajoroba y camina alrededor de la barra-ca patituerto y contrahecho, chillando ydeclamando de manera incomprensible,entre las risas de los poderosos del cam-po. Lo he visto luchar con un polaco quele llevaba una cabeza y derribarlo de uncabezazo en el estómago, potente y pre-ciso como una catapulta. Jamás lo hevisto descansar, nunca lo he visto calla-do o quieto, no lo he sabido herido o

pressentait de possibles rivaux.

J’ignore la suite de son histoire, maisil est fort probable qu’il a échappé à lamort et qu’il mène aujourd’hui la mêmeexistence glacée de dominateur résolu etsans joie.

Elias Lindzin, 141565, atterrit unb e a u j o u r , i n e x p l i c a b l e m e n t , a uKommando de Chimie . C’é ta i t unnain, d’un mètre cinquante tout auplus, mais pourvu d’une musculaturecomme je n’en ai jamais vu. Quand ile s t n u , o n v o i t c h a q u e m u s c l et r a v a i l l e r s o u s l a p e a u , a v e c l apuissance, la mobilité et l’autonomied’un petit animal ; agrandi dans lesmêmes proportions, il ferait un bonmodèle pour un Hercule ; mais il nefaut pas regarder la tête.

Sous le cuir chevelu, les suturescrâniennes forment de monstrueusesprotubérances. Le crâne est massif, on ledirait de métal ou de pierre ; la ligne noiredes cheveux rasés descend à un doigt dessourcils. Le nez, le menton, le front, lespommettes sont durs et compacts ; levisage tout entier fait penser à une tête debélier, à un instrument fait pour frapper.Une impression de vigueur bestiale émanede toute sa personne.

C’est un spectacle déconcertant que devoir travailler Elias; les Meister polonais,les Allemands eux-mêmes s’arrêtentparfois pour l’admirer à l’oeuvre. Alors quenous arrivons tout juste à porter un sac deciment, Elias en prend deux à la fois, puistrois, puis quatre, les faisant tenir enéquilibre on ne sait comment ; et tout enavançant à petits pas rapides sur ses jambescourtes et trapues, de sous son fardeau ilfait des grimaces, il rit, jure, hurle et chantesans répit comme s’il avait des poumonsde bronze. [102] Malgré ses semelles debois, Elias grimpe comme un singe sur leséchafaudages et court d’un pied léger surles charpentes suspendues dans le vide ; ilporte six briques à la fois en équilibre surla tête ; il sait se faire une cuillère avecune plaque de tôle et un couteau avec unmorceau d’acier ; il déniche n’importe oùdu papier, du bois et du charbon secs etsait allumer un feu en quelques instantsmême sous la pluie. Il peut être tailleur,menuisier, cordonnier, coiffeur ; il cracheà des distances incroyables ; il chante,d’une voix de basse pas désagréable, deschansons polonaises et yiddish absolumentinconnues ; il est capable d’avaler six, huit,dix litres de soupe sans vomir et sans avoirla diarrhée, et de reprendre le travailaussitôt après. Il sait se faire sortir entreles épaules une grosse bosse, et déambuledans la baraque, bancal et contrefait, enpoussant des cris et en déclamantd’incompréhensibles discours, pour la plusgrande joie des autorités du camp. Je l’aivu lutter avec un Polonais beaucoup plusgrand que lui et l’envoyer à terre d’un seulcoup de tête dans l’estomac, avec laviolence et la précision d’une catapulte. Jene l’ai jamais vu se reposer, je ne l’aijamais vu silencieux ou immobile, je nesache pas qu’il ait jamais été blessé ou

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saputo ferito o ammalato.

Della sua vita di uomo libero,nessuno sa nulla; del re[159]sto,rappresentarsi Elias in veste di uomolibero esige un profondo sforzo dellafantasia e dell’induzione. (21) Nonparla che polacco, e l’yiddisch torvoe deforme di Varsavia; inoltre, èimpossibile indurlo a un discorsocoerente. Potrebbe avere venti oquarant’anni; di solito dice di avernetrenta t re , e d i avere procreatodic iasset te f ig l i : i l che no n èinverosimile. Parla continuamen-te, degli argomenti più dispar a t i ;s e m p r e c o n v o c e t o n a n t e ,con accento ora tor io , con unamimica violenta da dissociato .Come se sempre si rivolgesse a unfolto pubblico: e, come è naturale,il pubblico non gli manca mai .Quelli che capiscono il suo linguaggiobevono le sue declamazioni torcendosidalle risa, gli battono le spalle duree n t u s i a s t i , l o s t i m o l a n o aproseguire; mentre lui, feroce eaggrondato , s i r igira come unabelva entro la cerchia degl iascoltatori, apostrofando ora questo oraquello; a un tratto ghermisce uno per ilpetto con la sua piccola zappa adunca,lo a t t rae a sé i r res i s t ib i l e , glivo m i t a s u l v i s o a t t o n i t o u n aincomprens ib i l e i n v e t t i v a , p o il o s c a g l i a i n d i e t r o c o m e unfuscello , e, fra gli applausi e lerisa, le braccia tese al cielo comeun p icco lo mos t ro p ro fe t an te ,prosegue nel suo dire furibondo edissennato.

La sua fama di lavoratored’eccezione si diffuse assai presto, e,per l’assurda legge del Lager, da allorasmise praticamente di lavorare. La suaopera veniva richiesta direttamentedai Meiste r, pe r que l l i l avo r isoltanto ove occorressero perizia evigore particolari.

A parte queste prestazioni,sovrintendeva insolente e violento alnostro piatto faticare quotidiano,eclissandosi di frequente permisteriose visite e avventure in chissàquali recessi del cantiere, di doveritornava con grossi rigonfi nelletasche e spesso con lo stomacovisibilmente ripieno. [160]

Elias è naturalmente einnocentemente ladro (22): manifestain questo l’istintiva astuzia deglianimali selvaggi. Non viene mai coltosul fatto, perché non ruba che quandosi presenta un’occasione sicura: maquando questa si presenta, Elias ruba,fatalmente e prevedibilmente, cosìcome cade una pietra abbandonata. Aparte il fatto che è difficile sorpren-derlo, è chiaro che a nulla servirebbepunirlo dei suoi furti: essirappresentano per lui un atto vitalequalsiasi, come respirare e dormire.

Ci si può ora domandare chi è

enfermo.

De su vida de hombre libre nadiesabe nada; por lo demás, represen-tarse a Elías en traje de hombre li-bre exige un profundo esfuerzo dela fantasía y de la inducción. Nohabla más que polaco y el yiddishtorvo y deforme de Varsovia; ade-más, es imposible conversar con élde manera coherente. Podría tenerveinte o cuarenta años; general-mente dice que tiene treinta y tresy que ha tenido diecisiete hijos; loque no es inverosímil. Habla con-tinuamente de los temas más dis-tintos; siempre con voz tonante,con acento oratorio, con violentamímica de esquizofrénico. Como sisiempre se dirigiese a un públicomuy nutrido: y, como es natural, elpúblico no le falta nunca. Los queentienden su lenguaje se beben suspalabras declamatorias retorciéndo-se de risa, le golpean los hombrosduros entusiasmados, lo estimulan aproseguir ; mientras él , feroz yenfurruñado, se revuelve como unafiera entre el corro de espectadores,apostrofando ora a éste ora a aquél;de repente coge a uno por el pechocon su pequeña garra ganchuda, loatrae hacia sí irresistiblemente, levomita en la cara atónita una incom-prensible invectiva, después loarroja hacia atrás como si fueseuna gavilla y, entre aplausos y risas,con los brazos alzados hacia el cielocomo un pequeño y monstruoso pro-feta, continúa su discurso furibundoy enloquecido.

Su fama de trabajador excepcionalse difundió bastante pronto y, gracias ala absurda ley del Lager, desde enton-ces dejó prácticamente de trabajar. Sutrabajo era directamente solicitado porel Meister para aquellas faenas tan sóloen las que fuesen necesarios una peri-cia y un vigor particulares.

Aparte de estas prestaciones, vi-gilaba, insolente y violento, nuestravulgar faena cotidiana, eclipsándosecon frecuencia para hacer misterio-sas visitas aventureras en quién sabequé rincones del tajo, de donde vol-vía con grandes bultos en los bolsi-llos y frecuentemente con el estóma-go visiblemente lleno.

Elías es natural e inocentemente la-drón: manifiesta en esto la instintivaastucia de los animales salvajes. Nuncaes cogido con las manos en la masa,porque no roba más que cuando sepresenta una ocasión segura: perocuando ésta se presenta, Elías roba,fatal y previsiblemente, como caeuna piedra que se arroja. Aparte elhecho de que es difícil sorprenderlo,es claro que de nada serviría castigar-lo por sus hurtos, puesto que no sonmás que un acto vital como cualquierotro, como respirar y dormir.

Puede preguntarse uno ahora qué cla-

malade.

D e s a v i e d ’ h o m m e l i b r e ,personne ne sait rien. Il faut d’ailleursu n g r o s e f f o r t d ’ i m a g i n a t i o n e td ’ i n d u c t i o n p o u r s e r e p r é s e n t e rE l i a s d a n s l a p e a u d ’ u n h o m m elibre. Il ne parle que le polonais etle yiddish abâtardi de Varsovie, etde toute façon il est impossible d’obtenirde lui des propos cohérents. Il pourraitavoir aussi bien vingt ans que quarante ; ilaime à dire, quant à lui, qu’il est âgé detrente-trois ans et père de dix-sept enfants,ce qui n’est pas impossible. Il parlecontinuellement, et des sujets les plusdisparates, toujours d’une voix tonnante,sur un ton grandiloquent, et avec unemimique outrée de déséquilibré, commes’il s’adressait en permanence à unnombreux auditoire : et bien entendu lepublic ne lui manque jamais. Ceux quile comprennent se délectent de sesgrands discours en se tordant de rireet lu i donnent de grandes c laquesd a n s l e d o s p o u r l ’ e n c o u r a g e r àp o u r s u i v r e ; e t l u i , f a r o u c h e e trenfrogné, continue son va-et-vient debête fauve à l’intérieur du cercle de sesauditeurs, qu’il ne se fait pas fauted’apostropher au passage : il en agrippe un[103] au collet de sa patte crochue, l’attireà lui à la force du poignet, lui vomit auvisage une incompréhensible invec-tive, fixe un instant sa victime interditepuis la rejette en arrière comme unfétu de paille, tandis que, au milieu des rireset des applaudissements, les bras tendus versle ciel comme un petit monstre vaticinant, levoilà déjà repris par son éloquence furibondeet insensée.

Sa réputation de travailleur éméritese répandit très vite, et, conformémentà la logique absurde du Lager, dès cemoment i l cessa p ra t iquement detravailler. Les Meister le contactaientdirectement, et seulement pour lestravaux requérant une adresse ou uneforce particulière.

O u t r e c e s p r e s t a t i o n s , i ls u p e r v i s a i t a v e c a r r o g a n c e e tb r u t a l i t é n o t r e m o n o t o n e l a b e u rq u o t i d i e n , s ’ é c l i p s a n t p o u r d e svisites et des aventures mystérieusesd a n s q u e l q u e r e c o i n i n c o n n u d uchantier, dont il revenait les pochesg o n f l é e s , e t s o u v e n t l ’ e s t o m a cmanifestement plein.

Elias est voleur par nature et en touteinnocence : il témoigne en cela de la ruseinstinctive des animaux sauvages. Il ne selaisse jamais prendre sur le fait car il nevole que lorsque l'occasion est sans risque; mais lorsqu’une telle occasion seprésente, Elias vole, fatalement,infailliblement, comme une pierre tombequand on la lâche. Et quand bien même onréussirait à le surprendre - ce qui n’estguère facile -, il est clair qu’il ne serviraità rien de le punir pour ces vols : ilsreprésentent pour lui un acte vital aussinaturel que manger ou dormir.

On pourra maintenant se demander

21 e dell’induzione. Cioè un processo logico contrarioa quello deduttivo, denunciato nel sillogismo dellaprefazione

22 naturalmente e innocentemente ladro. Si notil’ossessione degli avverbi in -mente (poco sotto«fatalmente e prevedibilmente»).

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questo uomo Elias. Se (23) è unpazzo , incomprens ib i le edextraumano, finito in Lager percaso . Se è un a tav ismo (24),eterogeneo dal no[161]stro mondomoderno , e megl io ada t to a l leprimordiali condizioni di vita delcampo. O se non è invece unprodotto del campo, quello che tut-ti noi diverremo, se in campo nonmorremo, e se il campo stesso nonfinirà prima.

C’è del vero nelle tre supposizioni.Elias è sopravvissuto alla distruzionedal di fuori, perché è fisicamenteindistruttibile; ha resistitoall’annientamento dal di dentro,perché è demente. E dunque in primoluogo un superstite: è il più adatto,l’esemplare umano più idoneo aquesto modo di vivere.

Se Elias riacquisterà la libertà, sitroverà confinato in margine delconsorzio umano, in un carcere o inun manicomio. Ma qui, in Lager, nonvi sono criminali né pazzi: noncriminali, perché non v’è legge moralea cui contravvenire, non pazzi, perchésiamo determinati, e ogni nostraazione è, a tempo e luogo,sensibilmente l’unica possibile.

In Lager, Elias prospera e trionfa.È un buon lavoratore e un buonorganizzatore, e per tale dupliceragione è al sicuro dalle selezioni erispettato da capi e compagni. Perchi non abbia salde risorse interne,per chi non sappia t rarre dal lacoscienza di sé la forza necessariaper ancorarsi alla vita, la sola stradadi salvezza conduce a Elias: allademenza e alla bestialità subdola.Tutte le altre strade non hannosbocco.

Ciò detto, qualcuno sarebbe forsetentato di trarre conclusioni, e magarianche norme, per la nostra vitaquotidiana (25). Non esistono attornoa noi degli Elias, più o menorealizzati? Non vediamo noi vivereindividui [162] ignari di scopo (26),e negat i a ogni forma diautocontrollo e di coscienza? ed essinon già vivono malgrado queste lorolacune, ma precisamente, comeElias, in funzione di esse.

La questione è grave (27), e non saràulteriormente svolta, perché questevogliono essere storie del Lager, esull’uomo fuori del Lager molto si è giàscritto (28). Ma una cosa ancoravorremmo aggiungere: Elias, per quantoci è possibile giudicare dal di fuori, eper quanto la frase può avere disignificato, Elias era verosimilmente unindividuo felice.

Henri è invece eminentementecivile e consapevole, e sui modi disopravvivere in Lager possiede unateoria completa e organica. Non ha cheventidue anni; è intelligentissimo, par-

se de hombre es este Elías. Si se tratade un loco, incomprensible yextrahumano, que ha acabado en elLager por casualidad. Si es un atavis-mo, extraño a nuestro mundo modernoy mejor adaptado a las primordiales con-diciones de vida del campo. O si, por elcontrario, no será un producto del cam-po, el que todos nosotros acabaremospor ser si es que en el campo nomorimos, si no se acaba antes el mis-mo campo.

Hay algo de verdad en las tres su-posiciones. Elías ha sobrevivido a ladestrucción de afuera porque es física-mente indestructible; ha resistido a laaniquilación interior porque es un de-mente. Es, pues, en primer lugar, unsuperviviente: es el más adaptado, elejemplar humano más idóneo paraeste modo de vivir.

Si Elías recobra la libertad se veráconfinado al margen del consorcio hu-mano, en una cárcel o en un manico-mio. Pero aquí, en el Lager, no hay cri-minales ni locos: no hay criminales por-que no hay una ley moral que infringir;no hay locos porque estamos programa-dos y toda acción nuestra es, en cuantoa tiempo y lugar, sensiblemente la úni-ca posible.

En el Lager Elías prospera y triunfa.Es un buen trabajador y un buen orga-nizador, y por esta doble razón está ase-gurado contra las selecciones y es res-petado por los jefes y los compañeros.Para quien no tenga sólidos remediosinternos, para quien no sepa sacar de laconciencia de sí mismo la fuerza nece-saria para aferrarse a la vida, el únicocamino de salvación conduce a Elías: ala demencia y a la bestialidad traicione-ra. Ninguno de los demás caminos tie-ne salida.

Dicho esto, quizás alguien se ve-ría tentado a sacar conclusiones, yhasta a deducir normas, para la vidacotidiana. ¿No habrá alrededor denosotros algunos Elías más o me-nos consumados? ¿No vemos vivira individuos sin objetivo ninguno,y negados a toda forma deautocontrol y de conciencia?; éstosno viven a pesar de estos fallos,sino, precisamente, como Elías, enfunción de ellos.

La cuestión es grave, y no será ulte-riormente discutida, porque éstas quie-ren ser historias del Lager, y sobre elhombre de fuera del Lager ya se ha es-crito mucho. Pero aún me gustaríaañadir algo: Elías, por cuanto me esposible juzgar desde fuera, y porcuanto la frase pueda tener de signi-ficativo, Elías era verosímilmente unindividuo feliz.

Henri es en cambio eminentemen-te social y culto, y su estilo de su-pervivencia en el Lager cuenta conuna teoría completa y orgánica. Sólotiene veintidós años; es inteligentí-

qui est l'homme Elias. Si c’est un fou,un être incompréhensible et extra-humain, échoué au Lager par hasard.S i e n l u i s ’ e x p r i m e u n a t a v i s m ed e v e n u é t r a n g e r à n o t r e m o n d emoderne , ma i s mieux adap té auxcondi t ions de vie é lémentai res ducamp. Ou si ce n’est pas plutôt un purproduit du camp, ce que nous sommesdestinés à devenir si nous ne mouronspas au camp, et si le camp lui-mêmene finit pas d’ici là.

I l y a d u v r a i d a n s c e s t r o i sh y p o t h è s e s . E l i a s a s u r v é c u à l adestruction du dehors parce qu’il estphysiquement indestruct ible ; i l arésisté à l’anéantissement du dedansparce qu’il est fou. C’est donc avantt o u t u n r e s c a p é : l e s p é c i m e nhumain le plus approprié au mode devie du camp.

Si Elias recouvre la liberté, il serarelégué en marge de la communautéhumaine, dans une prison ou dans un asile[104] d’aliénés. Mais ici, au Lager, il n’y apas plus de criminels qu’il n’y a de fous :pas de criminels puisqu’il n’y a pas de loimorale à enfreindre ; pas de fous puisquetoutes nos actions sont déterminées et quechacune d’elles, en son temps et lieu, estsensiblement la seule possible.

Au Lager, Elias prospère et triomphe.C’est un bon travailleur et un bonorganisateur, qualités qui le mettent àl’abri des sélections et lui assurent lerespect de ses chefs et de ses camarades.Pour ceux qui n’ont pas en eux de solidesressources morales, pour ceux qui nesavent pas tirer de la conscience de soi laforce de s’accrocher à la vie, pour ceux-là,l'unique voie de salut est celle qui conduità Elias : à la démence, à la brutalitésournoise. Toutes les autres issues sontbarrées.

Tout cela pourrait nous conduire àdégager des conclusions et même desrègles valables pour notre vie de tousles jours. N’existe-t-il pas autour denous des Elias plus ou moins réalisés?N’en avons-nous pas vu de nos yeux vu,de ces individus qui vivent sans butaucun, réfractaires à toute forme deconscience et de contrôle de soi ? et quivivent non cer tes malgré cesdéficiences, mais précisément, commeElias, grâce à elles.

La question est grave, et nous n’entendonspas nous y engager ici, parce que notre récitse limite volontairement à la vie du Lager, etque sur l'homme hors du Lager on a déjàbeaucoup écrit. Cependant nous voudrionsajouter un dernier mot : Elias, autantque nous puissions en juger du dehors,et si tant est que ces mots aient unsens, Elias était vraisemblablement unhomme heureux.

Henri est au contraire éminemmentcivilisé et conscient de soi, et possèdeune théorie complète et articulée sur lesfaçons de survivre au Lager. Il n’a quevingt-deux ans ; il est très intelligent,

23 se... se... se. Ancora un’iterazione dellacongiunzione « se»; tre ipotesi, tre supposizioni. Èuna supposizione anche il titolo del libro, quiadombrato nella frase precedente: «Ci si puòdomandare chi è questo uomo Elias». Il personaggiodi Elias gode di una lunga sopravvivenza nell’operadi Levi: si ricordi il racconto di L, Il nostro sigillo (Il,28-31) e la ripresa in SES (II, 1099). Vale perl’autocommento su Elias, quanto s’è già detto di altrimaxi-commenti (Cesare, Lorenzo), con la solaaggiunta degli occhi trasparenti, «di un azzurro pallidodi porcellana», che ricordano gli occhi di Pannwitz.per il resto l’autocommento è un coda, che potrebbediventare interminabile, tanto forte è il desiderio dinon staccarsi dal proprio personaggio: «Elias, il nanorobusto di cui ho parlato in Se questo è un uomo e inLilit, quello che, secondo ogni apparenza, “in Lagerera felice”, non rammento per quale motivo mi avevapreso per i polsi e mi stava insultando e spingendocontro un muro. Come Améry, provai un soprassaltodi orgoglio; conscio di tradire me stesso, e ditrasgredire ad una norma trasmessami dainnumerevoli antenati, alieni dalla violenza, cercai didifendermi e gli asestai un calcio nella tibia con lozoccolo di legno. Elias ruggì, non per il dolore ma perla sua dignità lesa. Fulmineo, mi incrociò le bracciasul petto e mi abbatté a terra con tutto il suo peso; poimi serrò la gola, sorvegliando attentamente il mio visocon i suoi occhi che ricordo benissimo, a una spannadai miei, fissi, di un azzurro pallido di porcellana.Strinse finché vide approssimarsi i segnidell’incoscienza; poi, senza una parola, mi lasciò ese ne andò».

24 atavismo. come per il termine «demenza», qui viè un prelievo dal vocabolario del tardo-positivismotorinese e lombrosiano. Non si dimentichi che neldescrivere la Torre di Carburo (cap. «Una buonagiornata», nota 10) Levi aveva parlato del «sognodemente dei nostri padroni».

25 per la nostra vita quotidiana. Vedi sopra, cap. «Unabuona giornata», nota 2.

26 ignari di scopo. Vedi sopra, cap. «Una buonagiornata», nota 1.

27 la questione è grave. Tutto il cap. esprime il dubbio,aggravato dall’eventualità di rivedere Elias «fuori» delLager, che le leggi assurde del campo diconcentramento possano ritrovarsi nel mondonormale.

28 molto si è già scritto. L un’evidente contraddizionecon quanto si dice in queste stesse pagine, e in tuttoil libro dove le proiezioni fra il mondo del Lager e ilmondo degli uomini liberi sono frequenti (basti pensareai sogni e al diverso uso dell’avverbio «oggi»).Potrebbe essere una traccia di una vecchia stesuradi questa pagina, rimasta inalterata nei successiviinterventi correttivi o più semplicemente è un altroindizio della «semplice incomprensibilità» delle storiedi SQU, una voluta contraddizione.

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la francese, tedesco, inglese e russo,ha un’ottima cultura scientifica eclassica.

Suo fratello è morto in Bunanell’ultimo inverno, e da quel giornoHenri ha reciso ogni vincolo di affetti;si è chiuso in sé come in una corazza(29), e lotta per vivere senza distrarsi,con tutte le risorse che può trarre dalsuo [163] intelletto pronto e dalla suaeducazione raffinata. Secondo la teoria diHenri, per sfuggire all’annientamento,tre sono i metodi che l’uomo puòapplicare r imanendo degno delnome di uomo: l’organizzazione,la pietà e il furto.

Lui stesso li pratica tutti e tre.Nessuno è miglior stratega di Henrinel circuire («coltivare», dice lui) iprigionieri di guerra inglesi. Essidiventano, nelle sue mani, vere gallinedalle uova d’oro: si pensi che, dalba ra t t o d i una so l a s i ga re t t ainglese, in Lager si ricava di chesfamarsi per un giorno. Henri èstato visto una volta in atto dimangiare un autentico uovo sodo.

Il traffico della merce diprovenienza inglese è monopolio diHenri, e fin qui si tratta diorganizzazione; ma il suo strumentodi penetrazione, presso gli inglesi e glialtri, è la pietà. Henri ha il corpo e ilviso delicati e sottilmente perversi delSan Sebastiano del Sodoma (30): isuoi occhi sono neri e profondi, nonha ancora barba, si muove conlanguida naturale eleganza(quantunque all’occorrenza sappiacorrere e saltare come un gatto, e lacapacità del suo stomaco sia appenainferiore a quella di Elias). Di questesue doti naturali Henri è perfettamentea conoscenza, e le mette a profitto conla fredda competenza di chi manovrauno strumento scientifico: i risultatisono sorprendenti. Si tratta in sostanzadi una scoperta: Henri ha scoperto chela pietà, essendo un sentimento pri-mario e irriflesso, alligna assai bene,se abilmente instillata, proprio neglianimi primitivi dei [164] bruti che cicomandano, di quelli stessi che nonhanno ritegno ad abbatterci a pugnisenza perché, e a calpestarci una voltaa terra, e non gli è sfuggita la grandeportata pratica di questa scoperta,sulla quale egli ha inserito la sua in-dustria personale.

Come l’icneumone (31) paralizza igrossi bruchi pelosi, ferendoli nel lorounico ganglio vulnerabile, così Henrivaluta con un’occhiata il soggetto,«son type»; gli parla brevemente, aciascuno con il linguaggioappropriato, e il «type» è conquistato:ascolta con crescente simpatia, sicommuove sulla sorte del giovanesventurato, e non occorre molto tempoperché incominci a rendere.

Non c’è anima così indurita su cuiHenri non riesca a far breccia, se ci simette seriamente. In Lager, e anche

simo, habla francés, alemán, inglésy ruso, tiene una óptima cultura cien-tífica y literaria.

Su hermano ha muerto en Buna elinvierno pasado, y desde aquel día Henrise ha desvinculado de todo afecto; seha encerrado en sí mismo como en unacoraza y lucha para vivir sin distraerse,con todos los recursos que puede obte-ner de su inteligencia pronta y de sueducación refinada. Según la teoría deHenri, para huir de la aniquilación tresson los métodos que el hombre puedeponer en práctica sin dejar de ser dignode llamarse hombre: la organización, lacompasión y el hurto.

Él mismo practica los tres. Nadie esmejor estratega que Henri para sonsa-car («cultivar» dice él) a los prisione-ros de guerra ingleses. Éstos se convier-ten, en sus manos, en auténticas galli-nas de los huevos de oro: piénsese quedel cambio de un solo cigarrillo inglésse obtiene lo suficiente para el hambrede todo un día. Henri ha sido sorpren-dido un día en el momento de comerseun auténtico huevo duro.

El tráfico de las mercancías de pro-cedencia inglesa es un monopolio deHenri, y hasta aquí se trata de organi-zación; pero su instrumento de pene-tración, con los ingleses y con los de-más, es la piedad. Henri tiene el cuer-po y la cara delicados y sutilmente per-versos del San Sebastián del Sodoma:sus ojos son negros y profundos, toda-vía no tiene barba, se mueve con lán-guida y natural elegancia (aunque cuan-do es necesario sabe correr y saltarcomo un gato, y la capacidad de su es-tómago es apenas inferior a la de Elías).Henri tiene perfecta conciencia de susdotes naturales, y les saca partido conla fría competencia de quien maneja uninstrumento científico: los resultadosson sorprendentes. Se trata, en el fon-do, de un descubrimiento: Henri hadescubierto que la compasión, siendoun sentimiento primario e irreflexivo,se compagina bastante bien, si es há-bilmente instilada, incluso con los áni-mos primitivos de los brutos que nosmandan, de los mismos que no tienenreparo en derribarnos a golpes sin por-qué, y a patearnos una vez en el suelo,y no se le ha escapado la gran impor-tancia práctica de este descubrimien-to, sobre el que ha montado su indus-tria personal.

Como el icneumón paraliza a lasgordas orugas peludas hiriéndolas ensu único ganglio vulnerable, así apre-cia Henri, con una mirada, al sujeto,son type; le habla brevemente, a cadauno con el lenguaje apropiado, y eltype es conquistado: escucha concreciente simpatía, se conmueve conla suerte del joven desventurado, y nohace falta mucho tiempo para que em-piece a rendirle provecho.

No hay alma tan endurecida en la queHenri no consiga abrir brecha, si se ponea ello seriamente. En el Lager, y tam-

parle le français, l'allemand, l'anglais etle russe, et a une excellente culturescientifique et classique.

Son frère est mort à la Buna l’hiverdernier, et depuis lors Henri a tronquétout lien d’affection ; il s’est renferméen lui-même comme dans une carapace,et il lutte pour vivre sans se laisserdistraire de son but, avec toutes lesressources qu’ i l peut t i rer de soncerveau rapide et de son éducationraff inée . Selon sa théor ie , pouréchapper à la destruction tout en restantdigne du nom d’homme, il n’y a que[105] t ro is méthodes poss ibles :l'organisation, la pitié et le vol.

Lui-même les pratique toutes lestrois. Nul n’a comme lui l’ai consomméde circonvenir (de «cultiver», comme ildit) les prisonniers de guerre anglais.Entre ses mains i ls deviennent devéritables poules aux neufs d’or : ilsuffit de penser qu’au Lager une seulecigarette anglaise rapporte de quoi sesustenter pour toute une journée. Henria été (1) une fois en train de manger unauthentique neuf dur.

Henri détient le monopole du traficdes marchandises de provenanceanglaise : et jusque-là il ne s’agit qued’organisation ; mais son fer de lancepour la pénétrat ion de la l igne dedéfense, anglaise ou autre, c’est la pitié.Henri a le corps et les traits délicats etsubtilement pervers du Saint Sébastiende Sodoma : encore imberbe, les yeuxnoirs et profonds, il se meut avec uneélégance naturelle et languide - bienqu’il sache à l'occasion bondir et courircomme un chat, et que la capacité de sonestomac soit à peine. inférieure à celled’Elias. Henri a pleinement consciencede ses dons naturels, et les met à profitavec la froide compétence de quimanoeuvre un instrument de précision :les résultats sont étonnants. Il s’agit toutsimplement d’une découverte : Henri adécouvert que la pitié, étant un sentimentprimaire et irraisonné, ne pouvait mieuxprospérer, à condition d’être habilementinstillée, que dans les âmes frustes desbrutes qui nous commandent, de ceux-làmêmes qui n’hésitent pas à nous frappersauvagement sans raison, et à nouspiétiner une fois à terre ; il n’a pasmanqué de remarquer l ' importancepratique d’une telle découverte, et c’estsur elle qu’il a fondé son industriepersonnelle.

De même que Pichneumon paralyse lesgrosses chenilles velues en piquant leurunique ganglion vulnérable, de même ilsuffit d’un coup d’oeil à Henri pour jaugerson homme, «son type»; il lui parlebrièvement, en employant le langageapproprié, et «le type» est conquis : ilécoute avec une sympathie croissante,s’attendrit sur le sort du malheureux jeunehomme, et est déjà en passe de devenirrentable.

Il .l’est point de coeur, si endurci soit-il,qu’Henri ne parvienne à émouvoir s’il s’ymet sérieusement. Au Lager, et même à la

29 si è chiuso in sé come una corazza. Di nuovo labarriera protettiva di un guscio che diventa, in Henri,come in genere negli aguzzini, una corazza.

30 del Sodoma. Un quadro evidentemente riprodottonei manuali di storia dell’arte in uso nei licei classici.Una citazione pittorica, equivalente alle moltereminiscenze filosofiche di SQU. [Giovanni A. Bazzi,detto il Sodoma, fu valente pittore piemontese(14771549). II suo San Sebastiano, che si trova nellaGalleria degli Uffizi a Firenze, ha tratti quasi femminei].

31 come l’icneumone. Un esempio dell’ilozoismoleviano (Cases, 12). La nota esplicativa fornita da Leviper gli studenti [Gli icneumoni sono insetti dell’ordinedegli imenotteri: non solo paralizzano i bruchi, ma nelloro corpo ormai indifeso depongono le uova; le larveche poi ne scaturiscono si nutrono a spese dell’ospite]legittimal’inserzione dell’icneumone, o meglio dellelarve che si nutrono dentro il suo corpo, nell’elencosimbolico delle immagini di animali che si costruisconoun guscio protettivo. Vedi anche la nota successiva.

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in Buna, i suoi protettori sononumerosissimi: soldati inglesi, operaicivili francesi, ucraini, polacchi;«politici» tedeschi; almeno quattroBlockälteste, un cuoco, perfino unaSS. Ma il suo campo preferito è ilKa-Be; in Ka-Be Henri ha ingressolibero, il dottor Citron e il dottor Weisssono, più che suoi protettori, suoiamici, e lo ricoverano quando vuole,e con la diagnosi che vuole. Ciòavviene specialmente in vista delleselezioni, e nei periodi di lavoro piùgravoso: a « svernare», dice lui.

Disponendo di così cospicueamicizie, è naturale che raramenteHenri sia ridotto alla terza via, al furto;d’altronde, si comprende che suquesto argomento non si confidivolentieri. [165]

È molto gradevole discorrere conHenri, nei momenti di riposo. E ancheutile: non c’è cosa del campo che eglinon conosca, e su cui non abbiaragionato, nella sua maniera serrata ecoerente. Delle sue conquiste, parlacon educata modestia, come di prededi poco conto, ma si dilunga volentieria esporre il calcolo che l’ha condottoad avvicinare Hans chiedendogli delfiglio al fronte, e invece Ottomostrandogli le cicatrici che ha suglistinchi.

Parlare con Henri è utile egradevole; accade anche, qualchevolta, di sentirlo caldo e vicino, parepossibile una comunicazione, forseperfino un affetto; sembra dipercepire il fondo umano, dolente econsapevole della sua non comunepersonalità. Ma il momento appressoil suo sorriso triste si raggela in unasmorfia fredda che pare studiata allospecchio; Henri domandacortesemente scusa («... j’ai quelquechose à faire», «... j’ai quelqu’un àvoir»), ed eccolo di nuovo tutto allasua caccia e alla sua lotta: duro elontano, chiuso nella sua corazza (32),nemico di tutti, inumanamente scaltroe incomprensibile come il Serpentedella Genesi (33).

Da tutti i colloqui con Henri,anche dai più cordiali, sono sempreuscito con un leggero sapore disconfitta; col sospetto confuso diessere stato anch’io, in qualchemodo inavvertito, non un uomo difronte a lui, ma uno strumento nellesue mani. [166]

Oggi so che Henri è vivo. Dareimolto per conoscere la sua vita diuomo libero, ma non desiderorivederlo (34). [167]

bién en la Buna, sus protectores sonnumerosísimos: soldados ingleses,obreros civiles franceses, ucranianos,polacos; «políticos» alemanes: cuatroBlockälteste por lo menos, un cocine-ro, hasta un SS. Pero su campo preferi-do es el Ka-Be, en el Ka-Be tiene entra-da libre, el doctor Citron y el doctorWeiss son, más que sus protectores, susamigos, y lo asilan cuando quiere y conel diagnóstico que quiere. Eso sucedeespecialmente a la vista de las seleccio-nes y en los períodos de trabajo másgravosos: a «invernar», dice él.

Disponiendo de tan importantesamistades, es natural que Henri rara-mente se vea reducido a la tercera vía,al hurto; por otra parte, se comprendeque, sobre este asunto, no se confíe debuena gana.

Es muy agradable conversar conHenri en los momentos de descanso.Hasta es útil: nada hay en el campo queno conozca y sobre lo que no haya ha-blado a su modo exacto y coherente.De sus conquistas habla con educadamodestia como de presas de poca cuen-ta, pero se extiende con gusto cuandoexplica el cálculo que lo ha llevado aaproximarse a Hans preguntándole porel hijo que tiene en el frente, y a Ottoenseñándole las cicatrices que tiene enlas espinillas.

Hablar con Henri es útil y agra-dable; hasta sucede a veces que aloírle afectuoso y cercano parece po-sible una comunicación, quizás has-ta un afecto; parece hasta percibirseel fondo humano, doliente y cómpli-ce de su personalidad no común.Pero al momento siguiente su sonri-sa triste se hiela en una mueca tristeque parece estudiada ante un espe-jo; Henri pide cortésmente perdón(«...j’ai quelque chose à faire»,«...j’ai quelqu’un à voir»), y helo denuevo enteramente entregado a sucaza y a su lucha: duro y lejano, en-cerrado en su coraza, enemigo detodos, inhumanamente listo e in-comprensible como la Serpiente delGénesis.

De todos los coloquios con Henri,incluso de los más cordiales, he salidosiempre con una ligera sensación dederrota; con la sospecha confusa dehaber sido yo también, de algunamanera inadvertida, no un hombrefrente a él, sino un instrumento ensus manos.

Hoy sé que Henri está vivo. Da-ría cualquier cosa por saber de suvida de hombre libre, pero no quie-ro volver a verlo.

Buna, on ne compte plus ses protecteurs :soldats anglais, ouvriers civils français,ukrainiens, polonais [106]; «politiques»allemands ; au moins quatre Blockâlteste,un cuisinier, et même un SS. Mais sonchamp d’action favori demeure le K.B. AuK.B., Henri a entrée libre : ses amis - plusque ses protecteurs -, les docteurs Citronet Weiss, l’hospitalisent quand il veut etavec le diagnostic qu’il veut. Cela seproduit notamment à l'approche dessélections et dans les périodes où le travailest particulièrement pénible : alors Henri«prend ses quartiers d’hiver», comme il dit.

N a n t i d ’ a m i s s i h a u t p l a c é s ,H e n r i e s t r a r e m e n t o b l i g é d er e c o u r i r à l a t r o i s i è m e s o l u t i o n ,l e v o l ; e t l ’ o n c o m p r e n dd ’ a u t r e p a r t q u ’ i l n e s e c o n f i ep a s v o l o n t i e r s à c e s u j e t .

Il est agréable de parler avec Henripendant les moments de repos. Etinstructif, aussi : il n’est rien au campqu’il ne connaisse, ou sur quoi il n’aitexercé ses raisonnements serrés etcohérents. II parle de ses conquêtesavec une modestie de bon ton, commede proies faci les , mais s ’é tendvolontiers sur les calculs qui font amenéà aborder Hans en lui demandant desnouvelles de son fils envoyé au front,et Otto en lui montrant les cicatricesqu’il a sur les tibias.

Causer avec Henri est instructif etagréable ; i l a r r ive même par fo isqu’on le sente proche et chaleureux ;une communication semble possible,p e u t - ê t r e m ê m e u n s e n t i m e n td’affection ; on croit entrevoir en luile fond humain, la conscience blesséed’une personnal i té peu commune.Mais l’ instant d’après, son souriret r i s t e s e f i g e e n u n r i c t u s d ecommande ; Henri s’excuse poliment(«... J’ai quelque chose à faire», «...j’ai quelqu’un à voir»), et le voilà denouveau tout à sa chasse et à sa luttede chaque jour : dur, lointain, enfermédans sa cuirasse, ennemi de tous et dec h a c u n , a u s s i f u y a n t e tincompréhensible que le Serpent de laGenèse.

Toutes mes conversa t ions avecHenri, même les plus cordiales, m’onttoujours laissé à la fin un léger goûtd e d é f a i t e ; ! e v a g u e s o u p ç o nd’avoir été moi aussi , un peu à moninsu, non pas un homme face à unaut re homme, mais un ins t rumententre ses mains.

Je sais qu’aujourd’hui Henri estvivant. Je donnerais beaucoup pourconnaître sa vie d’homme libre, mais jene désire pas le revoir.

32 chiuso nella sua corazza. Ecco la consuetaimmagine difensiva. Henri è riuscito a mettere unabarriera fra sé e il mondo incandescente del Lager.La sua è una vera, funzionale corazza ignifuga, Henrinon esplode mai.

33 Serpente della Genesi. Gen. 3, 1 («il più astuto fratutti gli animali»). Si noti, en passant, come Levi siafedele a se stesso, e, citando la Genesi, definisca«incomprensibile» la storia del Serpente,coerentemente con quanto aveva detto sopra, cap. «Il lavoro», nota 4.

34 non desidero rivederlo. Si sommano in Henri i trattidi due personaggi di Memorie: Sirotkin, «un essereabbastanza enigmatico sotto molti aspetti» (61) e, conparticolare evidenza, per l’identica collocazione nelfinale di un capitolo pieno di tensione, AleksàndrPetrovic’ (Petròv): « Io non credo che Petròv possafinir bene; egli finirà tutto di colpo in un qualchemomento e, se non si è perduto fino a oggi, ciò vuoldire che non è ancora venuta la sua ora. Del resto,chi sa? Può anche darsi che viva fino ad avere i capellibianchi e che muoia tranquillamente di vecchiaia,vagabondando senza scopo di qua e di là» (135). Siricordi che SQU si chiude con una notazione suCharles che è opposta a questa su Henri: «Charlesha ripreso la sua professione di maestro; ci siamoscambiati molte lettere e spero di poterlo ritrovare ungiorno» (vedi sotto, cap. «Storia di dieci giorni», nota2

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ESAME DI CHIMICA

Il Kommando 98, detto KommandoChimico, avrebbe dovuto essereun reparto di specialisti.

Il giorno in cui fu dato l’annuncioufficiale della sua costituzione, unosparuto gruppo di quindici Häftlingesi radunò intorno al nuovo Kapo, inpiazza dell’Appello, nel grigioredell’alba.

Fu la prima delusione: era ancoraun «triangolo verde», un delinquenteprofessionale, l’Arbeitsdienst nonaveva giudicato necessario che ilKapo del Kommando Chimico fosseun chimico. Inutile sprecare il fiatoa fargli domande, non avrebberisposto, o risposto a urli e pedate.Peraltro rassicurava il suo aspettonon troppo robusto e la staturainferiore alla media.

F e c e u n b r e v e d i s c o r s oin sguaiato tedesco da caserma, e ladelusione fu confermata. Quelli eranodunque i chimici: bene, lui era Alex(1), e se loro pensavano di essereentrati in paradiso sbagliavano. Inprimo luogo, fino al giorno dell’iniziodella produzione il Kommando 98 nonsarebbe stato che un comuneKommandotrasporti addetto almagazzino del Cloruro di Magnesio.Poi, se credevano, per essere degliIntelligenten, degli intellettuali, difarsi gioco di lui, Alex, unReichsdeutscher, ebbene,Herrgottsacrament (2), gli avrebbefatto vedere lui, [168] gli avrebbe...(e, il pugno chiuso e l’indice teso (3),tagliava l’aria di traverso nel gesto diminaccia dei tedeschi); e finalmente,non dovevano pensare di ingannarenessuno, se qualcuno si era presentatocome chimico senza esserlo; unesame, sissignori, in uno dei prossimigiorni; un esame di chimica, davantial triumvirato del RepartoPolimerizzazione: il Doktor Hagen, ilDoktor Probst, il Doktor IngenieurPannwitz.

Col che, meine Herren, si era giàperso abbastanza tempo, iKommandos 96 e 97 si erano giàavviati, avanti marsch, e, percominciare, chi non avesse camminatoal passo e allineato avrebbe avuto ache fare con lui.

Era un Kapo come tutti gli altriKapos.

Uscendo dal Lager, davanti allabanda musicale e al posto di contadelle SS, si marcia per cinque, colberretto in mano, le braccia immobililungo i fianchi e il collo rigido, e nonsi deve parlare. Poi ci si mette per tre,e allora si può tentare di scambiarequalche parola at traversol’acciottolio delle diecimila paia dizoccoli di legno.

Chi sono questi miei compagni

Examen de química

El Kommando 98, llamadoKommando Químico, habría debido serun departamento de especialistas.

El día en que se anunció of i -c i a l m e n t e s u c o n s t i t u c i ó n u nflaco grupo de quince Häft l ingese reunió con el nuevo Kapo , enla plaza de la Lista , a la luz grisdel a lba.

Fue el primer chasco: era otra vezun «triángulo verde»; un delincuenteprofesional, el Arbeitsdienst no habíajuzgado necesario que el Kapo delKommando Químico fuese un quími-co. Inútil gastar saliva en hacerle pre-guntas, no habría respondido, o respon-dido con gritos y patadas. Por lo de-más, tranquilizaba su apariencia nodemasiado robusta y su estatura infe-rior a la media.

Pronunció un breve discursoen desgarrado alemán de cuartel yel chasco quedó confirmado. Aqué-llos eran, pues, los químicos: bue-no, él era Alex, y si pensaban entraren el paraíso, se equivocaban. Enprimer lugar, hasta el día del prin-c ip io de l a p roducc ión , e lKommando 98 no sería más que unvulgar Kommando de transportesagregado al almacén de Cloruro deMagnesio. Después, si se creían,por ser Intelligenten, intelectuales,que iban a jugar con él, Alex, unRe ichsdeu t scher , b i en ,Herrgottsacrament , é l l e s h a r í av e r , l o s i b a a . . . ( y , c o n e lp u ñ o c e r r a d o y e l índ ice t i eso ,cortaba el aire de través con el gestode amenaza de los alemanes); y final-mente, no debían pensar en engañar anadie, si alguno se había presentadocomo químico sin serlo; un examen,sí señores, uno de los próximos días;un examen de química, ante el triun-vira to del Departamento dePolimerización: el Doktor Hagen, elDoktor Probst y el Doktor IngenieurPannwitz.

Con lo que, meine Herren, se ha-bía perdido ya bastante tiempo, losKommandos 96 y 97 ya estaban fun-cionando, al frente marchen y, paraempezar, quien no caminase alp a s o y a l i n ea d o t e n d r í a q u ev é r s e l a s c o n é l .

Era un Kapo como todos los demásKapos.

Al salir del Lager, ante la banda demúsica y el puesto de conteo de los SS, semarcha en filas de cinco, con la gorra enla mano, los brazos colgando inmóviles alo largo de los costados y el cuello tieso, yno se debe hablar. Después se va en for-mación de tres, y entonces se puede tratarde cambiar algunas palabras a través delrepiqueteo de los diez mil pares de zue-cos de madera.

¿Quiénes son estos químicos com-

10. EXAMEN DE CHIMIE

Le Kommando 98, dit Kommandod e C h i m i e , é t a i t c e n s é ê t r e u n esection de spécialistes.

L e j o u r o ù o n a n n o n ç ao f f i c i e l l e m e n t s a c r é a t i o n , u ng r o u p e c l a i r s e m é d e q u i n z eH ä f t l i n g e s e r a s s e m b l a a u t o u r d un o u v e a u K a p o , p l a c e d e l ’ A p p e l ,d a n s Ta u b e g r i s e .

Ce fut pour nous une première déception :le Kapo était encore un «triangle vert», uncriminel de Profession, l'Arbeitsdienst n’ayantpas jugé bon de mehre un Kapochimiste à latête du Kommando de Chimie. Ce n’était pas lapeine de se fatiguer à lui poser des questions, iln’aurait pas répondu, ou bien il aurait réponduà grand renfort de hurlements et de coups depied. D’un autre côté, sa faible corpulenceet sa table inférieure à la moyenne nousrassuraient.

Il nous gratifia d’un bref discours,dans un grossier allemand de caserne, etnotre déception fut confirmée. Alorscomme ça c’était nous, les chimistes : bon,eh ben lui, c’était Alex, et si on croyait queça allait être le Pérou, on se gourait.P r i m o , t a n t q u e l a p r o d u c t i o nn ’ a u r a i t p a s c o m m e n c é , l eK o m m a n d o 9 8 s e r a i t u n s i m p l eK o m m a n d o t r a n s p o r t s p r é p o s é a um a g a s i n d e C h l o r u r e d eM a g n é s i u m . S e c u n d o , s i o ns’ imaginai t , parce qu’on é ta i t desIntelligenten, des intellectuels, qu’onallait se payer sa tête, à lui, Alex, unReichsdeutscher, eh bien,Herrgottsacrament, il nous ferait voir, lui,il nous... (et, le poing fermé et l’indextendu, il fendait l’air obl iquement , dugeste de menace des Allemands) ; tertio,il ne fallait pas compter tromper sonmonde si on s’était présenté comme[108] chimiste sans l’être, il y avaitu n e x a m e n , o u i m e s s i e u r s , d a n squelques jours; un examen de chimie,devant le t r iumvirat de la SectionPolymér isa t ion : le Doktor Hagen,l e D o k t o r P r o b s t , l e D o k t o rIngénieur Pannwitz .

Bon, on avait perdu assez de tempscomme ça , Meine Herren, lesKommandos 96 et 97 étaient déjà enmute ; a lors , en avant marche , e tp o u r c o m m e n c e r , c e u x q u i n emarcheraient pas au pas et en rangauraient affaire à lui.

C’était un Kapo comme tous lesautres Kapos.

Quand on sort du Lager et qu’onpasse devant la fanfare et le postedes SS, on marche en rang par cinq,le calot à la main, les bras au Corps,le cou tendu, et on n’a pas le droitde parier. Ensuite, on se met troispa r t ro i s , e t a lo r s on peu t t en t e rd’échanger quelques mots au milieudu claquement des dix mille pairesde sabots en bois.

Qui sont mes compagnons de

ESAME DI CHIMICA

1 bene, lui era Alex. Il linguaggio di Alex è reso daLevi con la tecnica del discorso diretto, riprodotto nellasua immediatezza. Non è più il caos babelicod’impronta rabelaisiana (i tanti modi di dire «pane»,«mattone», la Torre di Babele...), ma « unplurilinguismo con funzione plurivoca, che mescola ilmodo di pensare e di esprimersi del narratore e delpersonaggio... la straordinaria memoria fonica di Levifa conservare espressioni del gergo tedesco dicaserma e della malavita, bestemmie in varie lingue»(Segre, 74).

2 Hergottsacrament. [Herrgottsacrament è un’insulsaimprecazione tedesca].

3 il pugno chiuso e l’indice teso. Rabelais sembracomunque essere presente nel ritratto di Alex, nonper la lingua che parla, ma per la viviva gestualitàcon cui si presenta e, soprattutto per il modo volgarecon cui si congederà nettandosi la mano sulla spalladel prigioniero; la gestualità di Levi, soprattuttol’importanza che attribuisce alla mano come mezzodi comunicazione che sostituisce la voce, potrebbederivare dallo straordinario dialogo a gesti di Panurgee l’Inglese (Libro II, cap. 19). Rabelais conosceva l’artedella comunicazione a gesti che Levi invece ritenevaassente o contraddittoria in Manzoni. Il pugno di Alexnon è il pugno di Renzo (II, 699).

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chimici? Vicino a me cammina Alber-to, è studente del terzo anno, anchequesta volta siamo riusciti a nonsepararci. Il terzo alla mia sinistra nonl’ho mai visto, sembra molto giovane,è pallido come la cera, ha il numerodegli olandesi. Anche le tre schienedavanti a me sono nuove. Indietro èperico [169] loso voltarsi, potreiperdere il passo o inciampare; pureprovo per un attimo, ho visto la facciadi Iss Clausner.

Finché si cammina non c’è tempo dipensare, bisogna badare di non toglieregli zoccoli a quello che zoppica davantie di non farseli togliere da quello chezoppica dietro; ogni tanto c’è uncavo da scavalcare , unapozzanghera viscida da evitare. Sodove siamo di qui sono già passato colmio Kommando precedente, è laH-Strasse, la strada dei magazzini. Lodico ad Alberto: si va veramente alCloruro di Magnesio, almeno questanon è stata una storia.

Siamo arrivati, scendiamo in un vas-to interrato umido e pieno di correntid’aria; è questa la sede del Kommando,quella che qui si chiama Bude. Il Kapo cidivide in tre squadre; quattro ascaricare i sacchi dal vagone, sette atrasportarli giù, quattro a impilarli nelmagazzino. Questi siamo io con Al-berto, Iss e l’olandese.

Finalmente si può parlare, e aciascuno di noi quello che Alex hadetto sembra il sogno di un pazzo (4).

Con queste nostre facce vuote, conquesti crani tosati, con questi abiti divergogna, fare un esame di chimica.E sarà in tedesco, evidentemente; edovremo comparire davanti a unqualche biondo Ario Doktor sperandoche non dovremo soffiarci il naso,perché forse lui non saprà che noi nonpossediamo fazzoletto, e non si potràcerto spiegarglielo . E avremoaddosso la nostra vecchia compagnafame, e stenteremo a stare immobilisulle ginocchia, [170] e lui sentiràcertamente questo nostro odore, a cuiora siamo avvezzi , ma che ciperseguitava i primi giorni: l’odoredelle r a p e e d e i c a v o l i c r u d ic o t t i e digeriti.

Così è, conferma Clausner. Hannodunque i tedeschi tanto bisogno dichimici? O è un nuovo trucco, unanuova macchina «pour faire chier lesJuifs?» Si rendono conto della provagrottesca e assurda che ci vienerichiesta, a noi non più vivi, noi giàper metà dementi nella squallidaattesa del niente?

Clausner mi mostra il fondo dellasua gamella. Là dove gli altri incidonoil loro numero, e Alberto ed io (5)abbiamo inciso il nostro nome,Clausner ha scritto: «Ne pas chercherà comprendre» (6).

Benché noi ci pensiamo non più di

pañeros míos? Junto a mí camina Al-berto, es estudiante de tercer año, tam-bién esta vez ha logrado que no nos se-paremos. Al tercero a mi izquierda nolo he visto nunca, parece muy joven, espálido como la cera, tiene el número delos holandeses. También las tres filasde delante de mí son nuevas. Detrás, espeligroso volverse, podría perderse elpaso y tropezar; pero pruebo duranteun momento, he visto la cara de IssClausner.

Mientras se anda no hay tiempo depensar, hay que tener cuidado de nosacarle los zuecos al que cojea delan-te y de no hacérselos sacar uno por elque renquea detrás; de vez en cuan-do hay un cable que salvar, uncharco viscoso que evitar. Sé dóndeestamos, por aquí ya he pasado conmi Kommando anterior, es la H-Strasse, la calle de los almacenes. Selo digo a Alberto: vamos de verdad alCloruro de Magnesio, por lo menosesto no ha sido un cuento.

Hemos llegado, bajamos a un vastosótano húmedo y lleno de corrientes deaire; ésta es la sede del Kommando, laque aquí se llama Bude. El Kapo nosdivide en tres escuadras; cuatro paradescargar los sacos del vagón, sietepara traerlos abajo, cuatro para apilarlosen el almacén. Estos últimos somos yo,Alberto, Iss y el holandés.

Por fin se puede hablar, y a cada unode nosotros lo que ha dicho Alex nosparece el sueño de un loco.

Con nuestras caras vacías, connuestras cabezas rapadas, con estostrajes vergonzosos, dar un examen dequímica. Y será en alemán, eviden-temente; y deberemos comparecer antecualquier rubio Ario Doktor con la es-peranza de no tener que sonarnos, por-que quizás no sepa que no tenemospañuelo, y seguro que no se podráe x p l i c á r s e l o . Y t e n d remosencima a nuestra vieja compañera, el ham-bre, y nos esforzaremos en que no nostiemblen las piernas, y él notaránues t ro o lo r, a l que ya es tamosacostumbrados , pe ro que nospersigue los primeros días; el olor delas coles y de l o s n a b o s c r u d o s ,c o c i d o s y digeridos.

Así es, nos asegura Clausner. ¿Tie-nen los alemanes tanta necesidad deproductos químicos? ¿O es un nuevotruco, una nueva máquina pour fairchier les Juifs? ¿Se dan cuenta de laprueba grotesca y absurda a que van asometernos, a los que ya no estamosvivos, a los que estamos medio locosen la triste espera de la nada?

Clausner me enseña el fondo de suescudilla. Allí donde los demás gra-ban su número, y Alberto y yo hemosgrabado nuestro nombre, Clausner haescrito: Ne pas chercher àcomprendre.

A u n q u e n o p e n s a m o s m á s

Kommando? Celui qui marche à côté demoi, c’est Alberto, étudiant de troisièmeannée ; nous avons réussi encore une foisà ne pas être séparés. Le deuxième à magauche, je ne l’ai jamais vu ; il semble trèsjeune, il a un teint cireux et il Porte lenuméro des Hollandais. Devant moi, troisdos également inconnus. Derrière, mieuxvaut ne pas se retourner, je pourrais perdrela cadence ou trébucher; je m’y risque toutde même, juste le temps d’entrevoir levisage d’Iss Clausner.

Tant qu’on marche, on n’a pas le tempsde penser, il faut veiller à ne pas marchersur les sabots de celui qui claudiquedevant vous, et à éviter que celui quiclaudique derrière en fasse autant sur les vôtres; de temps en temps il faut enjamber un câble oucontourner une flaque boueuse. Je sais oùnous sommes, je suis déjà passé parlà avec mon ancien Kommando, c’estla H-Strasse, la rue des entrepôts. Jele dis à Alberto : on va vraiment auChlorure d e M a g n é s i u m , ç a a um o i n s c ’ e s t s û r.

Nous sommes arrives, nous descendonsdans un vaste sous-sol humide et plein decourants d’air ; il s’agit du siège duKommando, qu’ici on appelle la Bude. Le Kapo nousdivise en trois équipes ; quatre pourdécharger les sacs du wagon, sept pour lestransporter en bas, quatre pour les empilerdans l’entrepôt. Ces quatre-là, c’est nous,Alberto, Iss, le Hollandais et moi. [109]

Finalement on peut parler, e t àchacun de nous le discours d’Alexfait l’effet du rêve d’un fou.

Av e c c e s v i s a g e s v i d e s , c e scrânes rasés , ces habits de honte, passerun examen de chimie ! Et ce sera enallemand, bien sûr : et nous devronscomparaîtr e devan t que lque b londDoktor aryen en espérant ne pas avoir ànous moucher, parce que lui ne saitpeut-être pas que nous n’avons pas demouchoir, et nous ne pourrons certainementpas le lui expliquer. Notre vieille arme lafaim nous tiendra Compagnie et nousaurons du mal à nous tenir droits sur nosjambes, et le Doktor sentira sûrementl’odeur que nous dégageons, et à laquellenous sommes maintenant habitués, mais quinous poursuivait les premiers jours :l’odeur des navets et des choux crus,cuits et digérés.

C’est bien ça, confirme Clausner. LesAllemands ont-ils donc tellement besoinde chimistes ? Ou est-ce un nouveau truc,un nouveau système «pour faire chier lesjuifs» ? Est-ce qu’ils se rendent compte del’épreuve grotesque et absurde qui nous estimposée, à nous qui ne sommes déjà plusdes vivants, à nous dont l’attente mornedu néant a fait des demi-fous ?

Clausner me montre le fond de sagamelle. Là où les autres ont gravéleur numéro, là où Alberto et moiavons gravé notre nom, Clausner aé c r i t : « N e p a s c h e rc h e r àcomprendre.»

Bien que nous n’y pensions pas plus de

4 il sogno di un pazzo. Il modello topografico, anchenel laboratorio, è sempre Dante: per entrare nella sededel Kommando, «si scende», ma le parole di Alexricordano il «sogno di un pazzo». Come nel capitolo«Sul fondo», la follia del Lager appare in tutta la suagrandezza e pare di scorgere il sogno-pazzia dei piùclassici personaggi di Dostoevskij. Quando non èlombrosianamente definita «atavismo» o «demenza»o, alla maniera di Nordau, « degenerazione», la folliain SQU deriva dalla visionaria assurdità dell’universodostoevskiano.

5 Alberto ed io. Inizia in questo capitolo lo sdoppiamento,la dualità: la formula «Alberto ed io» diventa rituale eaccompagnerà tutta la carriera di Levi scrittore: «Charlesed io», vedi sotto, cap. «Storia di dieci giorni», nota 16.La coppia di amici, il dualismo in Levi è un temaimportante. Dopo Alberto e Charles sarà il turno diLeonardo in T (I, 394: «Leonardo ed io in un silenziogremito di memoria»), «Enrico ed io» in SP (I, 759).Personaggi che assolvono alla funzione del «doppio»,dell’«altro da sé», rispecchiando ciò che si è, masoprattutto ciò che si vorrebbe essere, l’affinità del fratelloe dell’amico, l’amicizia nella diversità che crea forza,unità (più tardi, in SP «il legame fra catione e anione»).

6 à comprendre». Vedi anche sopra, cap. «Ka-Be»,nota 22; insensatezza e arbitrio dominano nel Lagere gli stessi prigionieri ne prendono atto, vedi anchesotto, quando, nel cap. «I fatti dell’estate», Leviriecheggia Clausner: «La nostra saggezza era il “noncercar di capire”», nota 3.

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qualche minuto al giorno, e ancheallora in uno strano modo staccato edesterno, noi sappiamo bene chefiniremo in selezione. Io so che nonsono della stoffa di quelli cheresistono, sono troppo civile, pensoancora troppo, mi consumo al lavoro.Ed ora so anche che mi salverò sediventerò Specialista, e diventeròS p e c i a l i s t a s e s u p e r e r ò u nesame di chimica. [171]

Oggi, questo vero oggi in cui io stoseduto a un tavolo e scrivo, io stessonon sono convinto che queste cosesono realmente accadute (7).

Passarono t re giorni , t re deiso l i t i immemorabili giorni, cosìlunghi mentre passavano e così brevidopo che erano passati, e già tutti sierano s t a n c a t i d i c r e d e r eall’esame di chimica

Il Kommando era ridotto a dodiciuomini: tre erano scomparsi nel modoconsueto di laggiù, forse nella baraccaaccanto, forse cancellati dal mondo. Deidodici, cinque non erano chimici; tutti ecinque avevano subito chiesto ad Alexd i r i t o r n a r e a i l o r o p r e c e d e n t iK o m m a n d o s . N o n e v i t arono lepercosse , ma inaspettatamente e dachissà quale autor i tà , fu dec iso cherimanessero, aggregati come ausiliarial Kommando Chimico.

Venne Alex nella cantina delCloromagnesio e chiamò fuori noisette, per andare a sostenere l’esame.Ecco noi, come sette goffi pulcinidie t ro la chiocc ia (8), segui reA l e x s u p e r l a s c a l e t t a d e lPolymerisations-Buro. Siamo sulpianerottolo, una targhetta sulla portacon i tre nomi famosi. Alex bussarispettosamente, si cava il berretto,en[172]tra; si sente una voce pacata; Alexriesce : - Ruhe, ietzt . Warten - .Aspettare in silenzio.

Di questo siamo contenti. Quando siaspetta, il tempo cammina liscio [smooth] senzache si debba intervenire per cacciarloavanti, mentre invece quando si lavoraogni minuto ci percorrefaticosamente e deve venire laborio-samente espulso. Noi siamo semprecontenti di aspettare, siamo capacidi aspettare per ore con la com-pleta ottusa inerzia dei ragni nellevecchie tele.

Alex è nervoso, passeggia su e giù,e noi ogni volta ci scostiamo al suopassaggio. Anche noi, ciascuno a suomodo, siamo inquieti; solo Mendi nonlo è. Mendi è rabbino; è della RussiaSubcarpatica, di quel groviglio [revoltijo]di popoli in cui ciascuno parlaalmeno tre lingue, e Mendi ne parlasette. Sa moltissime cose, oltre cherabbino è sionista militante, glottologo, èstato partigiano ed è dottore in legge;non è chimico ma vuol tentareugualmente, è un piccolo uomo tenace,coraggioso e acuto.

q u e u n o s m i n u t o s a l d í a , y d eu n a m a n e r a d e s p e g a d a yexterior, sabemos bien que vamos aacabar en la selección. Yo sé que nosoy del paño de los que aguantan, soydemasiado culto, pienso todavía de-masiado, me consumo con el trabajo.Y ahora sé también que me salvarési me convierto en Especialista, y meconvertiré en Especialista si superoun examen de química.

Hoy, este verdadero hoy en el queestoy sentado a una mesa y escribo, yomismo no estoy convencido de que es-tas cosas hayan sucedido de verdad.

.Pasaron tres días, tres de losacostumbrados días inmemorables,tan largos mientras pasaban y tan bre-ves después de haber pasado, y yatodos se habían cansado de creer enel examen de química.

El Kommando se reducía ya a doce hom-bres: tres habían desaparecido de la mane-ra allí acostumbrada, quizás en la ba-rraca de al lado, tal vez borrados delmundo. De los doce, cinco no eranquímicos; los cinco le habían pedidoen seguida a Alex volver a sus ante-riores Kommandos. No evitaron losgolpes, pero inesperadamente, y quiénsabe por qué autoridad, se decidió quese quedasen como auxiliares delKommando Químico.

Vino Alex a la bodega delCloromagnesio y nos llamó afuera alos siete para que fuésemos a dar exa-men. Henos, como siete polluelostorpes detrás de la clueca, siguiendoa Alex por la escaleri l la delPolymerisations-Büro. Estamos en elrellano, una chapa en la puerta conlos tres nombres famosos. Alex llamatímidamente, se quita la gorra, entra;se oye una voz sosegada ; Alexsale: -Ruhe , je t z t . War ten ( espe-rad en s i lenc io) .

De esto, estamos contentos. Cuan-do se espera, el tiempo pasa solo,sin que haya que empujarlo, pero,en cambio , cuando se t r aba ja ,c a d a m i n u t o n o s a t r a v i e s af a t i g o s a m e n t e y d e b e s e re x p u l s a d o laboriosamente. Siempreestamos contentos de esperar, somos ca-paces de esperar durante horas con lacompleta y obtusa inercia de las arañasen las viejas telas.

Alex está nervioso, pasea de acá para allá,y nosotros nos apartamos a supaso. También nosotros, cada uno a sumanera, estamos inquietos; sólo Mendino lo está. Mendi es rabino; es de la Ru-sia subcarpática, de aquel ovillo de pue-blos en el que cada uno habla por lomenos tres lenguas, y Mendi habla sie-te. Sabe muchísimas cosas, además derabino y sionista militante, y glotólogo,ha sido partigiano y es doctor en le-yes; no es químico pero quiere probartambién, es un hombrecillo tenaz, va-liente y agudo.

quelques minutes par jour, et encore, dunemanière étrangement détachée ,extérieure, nous savons bien que nousfinirons à la sélection. Je sais bien, moi,que je ne suis pas de l’étoffe de ceux quirésistent, je suis trop humain, je penseencore t r o p , j e m ’ u s e a u t r a v a i l .Et maintenant je sais que je pourrai mesauver si je deviens Spécialiste, et que jedeviendrai Spécialiste si je suis reçu à unexamen de chimie.

Aujourd’hui encore, à l 'heure oùj’écris, assis à ma table, j’hésite àc r o i r e q u e C e s é v é n e m e n t s o n tréellement eu lieu.

Trois jours passèrent, trois de Cesimmémoriales journées ordinaires, silongues à passer si brèves une fois[110] écoulées, et déjà personne ne sedonnait plus la peine de croire àl’examen de chimie.

Le Kommando ne comptait plus quedouze hommes trois avaient disparu, commeil arrivait couramment au Lager : peut-êtretransférés dans la baraque d’à côté, peut-êtrerayés de ce bas monde. Des douze, cinqn’étaient pas chimistes, et tous les cinqavaient aussitôt demandé à Alex de réintégrerleurs anciens Kommandos. Ils n’évitèrent pasles coups mais, contre toute attente et en vertud’on ne sait quelle autorité, il fut décidé qu’ilsresteraient en qualité d’auxiliaires duKommando de Chimie.

Alex vint nous chercher à la taue duChlorure et nous fit sortir tous les septpour aller passer l’examen. Et nousvoilà, comme sept poussins malhabilesderr ière la mère poule, montantderr ière Alex le pet i t escal ier duPolymerisations-Bûro. Nous sommes sur lepalier ; sur la porte, une plaque où on peutlire les trois noms illustres. Alex frapperespectueusement, ôte son calot, entre; on entend une voix placide ; Alexressor t : «Ruhe, je tz t . Warten .»Attendre en silence.

Voilà qui nous satisfait. Quand on attend,le temps avance tout seul sans qu’on sontobligé d’intervenir pour le pousser en avant,tandis que quand on travaille, chaqueminute nous parcourt douloureusement etdemande à être laborieusement expulsée.Nous sommes toujours contentsd’attendre, nous sommes capablesd’attendre pendant des heures, avecl’inertie totale et obtuse des araignéesdans leurs vieilles toiles.

Alex est nerveux, il se promène de long et large,et chaque fois qu’il passe, nous nousécartons. Nous aussi, chacun à sa façon,nous sommes inquiets ; il n’y a que Mendi quine le sont pas. Mendi est rabbin ; il vient de laRussie subcarpatique, de cette mosaïque depeuples où chacun parle au moins troislangues; et Mendi en parle sept. Il saiténormément de choses; il est rabbin, maisaussi sioniste militant, spécialiste deglottologie, ancien Partisan et docteur endroit ; il n’est pas chimiste, mais il veutquand même tenter sa chance ; c’est un Petithomme tenace, courageux et fin.

7 Oggi, questo vero oggi in cui io sto seduto a untavolo e scrivo. Vedi sopra, cap. «Una buonagiornata», nota 2. È la condizione in cui si trovaDostoevskij, nel momento in cui decide di raccontarela sua esperienza nel reclusorio («Ora, mentrescrivo...», Memorie, 122). Si osservi lo sdoppiamentotemporale; questo non è lo stesso oggi adoperatoaltrove. C’è uno slittamento che tende a farconfondere il «prima» e il «dopo»; contribuisce aconfondere il lettore il vedere messa in dubbiol’asserzione iniziale («Mi pare superfluo aggiungereche nessuno dei fatti raccontati è inventato»). Daquesti dilemmi, parte, come è noto J.Semprun, Lascrittura o la vita, Guanda, Milano 1996.

8 pulcini dietro la chioccia. La metafora è presa dipeso dal Gargantua (Libro II, cap.32, dalla stessapagina ripresa in RR, II, 1432).

X

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Balla ha una matita e tutti glistanno addosso. Non siamo sicuri sesaremo ancora capaci di scrivere,vorremmo provare (9).

K o h l e n w a s s e r s t o f f e ,Massenwirkungsgesetz. Mi affioranoi nomi tedeschi dei composti e delleleggi: provo gratitudine verso il miocervello, non mi sono più occupatomolto di lui eppure mi serve ancoracosì bene.

Ecco Alex. Io sono un chimico: cheho a che fare con questo Alex? Si piantasui piedi davanti a me, mi riassettaruvidamente il colletto della giacca, micava il berretto e melo ricalca in capo,poi fa un passo indietro, squadra ilrisultato con aria disgustata e voltale spalle bofonchiando : [173] -Wa s f ü r e in Mu s e l m a n nZ u g a n g ! - c h e n u o v oacquisto scalcinato!

La porta si è aperta. I tre dottorihanno deciso che sei candidatipasseranno in mattinata. Il settimo no.Il settimo sono io, ho il numero dimatricola più elevato, mi toccaritornare al lavoro. Solo nelpomeriggio viene Alex a prelevarmi;che disdetta, non potrò neppurecomunicare cogli altri per sapere «chedomande fanno» (10).

Questa volta ci siamo proprio. Perle scale, Alex mi guarda torvo, si sentein qualche modo responsabile del mioaspetto miserevole. Mi vuol maleperché sono italiano, perché sonoebreo e perché, fra tutti, sono quelloche più si scosta dal suo caporalescoideale virile. Per analogia, pur senzacapirne nulla, e di questa suaincompetenza essendo fiero, ostentauna profonda sfiducia nelle mieprobabilità per l’esame.

Siamo entrati. C’è solo il DoktorPannwitz, Alex, col berretto in mano,gli parla a mezza voce: -...un italiano,in Lager da tre mesi soltanto, giàmezzo kaputt.. . .. .Er sagt er istChemiker... - ma lui Alex sembra suquesto faccia le sue riserve.

Alex viene brevemente congedatoe relegato da parte, ed io mi sentocome Edipo davanti alla Sfinge (11).Le mie idee sono chiare, e mi rendoconto anche in questo momento chela posta in gioco è grossa; eppureprovo un folle impulso a scomparire,a sottrarmi alla prova.

Pannwitz è alto, magro, biondo; hagli occhi, i capelli e il naso come tuttii tedeschi devono averli, e siede for[174] midabilmente (12) dietro unacomplicata scrivania. Io, Häftling 174517, sto in piedi nel suo studio che èun vero studio, lucido pulito eordinato, e mi pare che lascerei unamacchia sporca dovunque dovessitoccare.

Quando ebbe finito di scrivere, alzò

Bálla tiene un lápiz y todos estána su lado. No estamos seguros de sisabremos todavía escribir, nos gus-taría probar.

K o h l e n w a s s e r s t o f f e ,Massenwirkungsgesetz. Me afloran losnombres alemanes de las composicio-nes químicas y de las leyes: estoy agra-decido a mi cerebro, no me he ocupa-do mucho de él y, sin embargo, toda-vía me sirve tan bien...

He aquí a Alex. Yo soy un químico:¿qué tengo que ver con este Alex? Seplanta delante de mí, me compone elcuello de la chaqueta, me quita la go-rra y me la encasqueta bien, des-pués da un paso atrás, escudriña elresultado con aire disgustado y mevuelve la espalda refunfuñando:

- W a s f ü r e i n M u s e l m a n nZ u g a n g ? ( ¡ q u é n u e v adesaliñada adquisición!).

La puerta se ha abierto. Los tresdoctores han decidido que seis can-didatos pasarán por la mañana. Elséptimo, no. El séptimo soy yo,tengo el número de matrícula másalto, me toca volver al trabajo.Sólo por la tarde viene Alex a sa-carme; qué desdicha, no podré ha-blar con los otros para saber «quépreguntas hacen».

Esta vez va de veras. Por la esca-lera, Alex me mira torvamente, sesiente de algún modo responsable demi aspecto miserable. Me odia porquesoy italiano, porque soy judío y por-que, de entre todos, soy el que más seaparta de su caporalesco ideal viril.Por analogía, aunque sin entendernada, y orgulloso de esta incompeten-cia suya, ostenta una profunda descon-fianza en cuanto a mis probabilidadesen el examen.

Hemos entrado. El DoktorPannwitz está solo, Alex, con la gorraen la mano, le habla a media voz: -...un italiano, sólo tres meses en elLager, ya medio kaputt... Er sagt erist Chemiker... -pero él, Alex, pareceque tiene sus reservas al respecto.

Alex es despedido en seguida y re-legado aparte, y yo me siento comoEdipo ante la Esfinge. Mis ideas no sonclaras, y también me doy cuenta eneste momento de que la apuesta_________ es grande; y, sin embargo, ex-perimento un loco impulso de desaparecer,de sustraerme a la prueba.

Pannwitz es alto, delgado, rubio; tie-ne los ojos, el pelo y la nariz como to-dos los alemanes deben tenerlos, y estáformidablemente sentado detrás de uncomplicado escritorio. Yo, Häftling174517, estoy en pie en su estudio, quees un verdadero estudio, que brilla delimpio y ordenado, y me parece que voya dejar una mancha sucia donde tengaque tocar.

Cuando hubo terminado de escribir,

Bâlla a un crayon : tout le monde seprécipite sur lui. [111] Nous ne sommes passûrs de savoir encore écrire, nous voudrionsfaire un essai

K o h l e n w a s s e r s t o f f e ,Massenwirkungsgese tz . Les nomsallemands des Corps composes et des loischimiques me reviennent en mémoirej’éprouve de la gratitude pour moncerveau, dont je ne me suis plus beaucoupoccupe et qui fonctionne encore si bien

Alex repasse Mais moi , je suischimiste qu’est-ce que j’ai a voir aveccet Alex ? II se plante devant moi,rajuste rudement le col de ma veste,m’ôte mon calot et me le renfonce Surla tête, puis, reculant d’un pas, jugedu résultat d’un air dégoûte et tournele dos en grommelant

« W a s f u r e i n M u s e l m a n nZ u g a n g ?» Q u e l l el a m e n t a b l e r e c r u e !

La porte vient de s’ouvrir Les troisDoktoren ont décide de faire passer cematin six candidats Le septième reviendraLe septième, c’est moi, parce que j’ai lenuméro matricule le plus élevé, et il mefaut repartir au travail Alex viendra mechercher dans le courant de l’après-midi,pas de Chance ‚ Je ne pourrai même pascommuniquer avec les autres pour savoir«ce qu‘ils demandent»

Cette fois, ça y est Dans l’escalier,Alex me lance des regards torves, il sesent en quelque Sorte responsable demon aspect pitoyable II m’en veut parceque je suis Italien, parce que je suis juif,et parce que, de nous tous, je suis celuiqui s’écarte le plus de son idéalcaporalesque de virilité Par analogie,sans y rien comprendre, et fier de sonincompétence, il affiche un profondscepticisme quant a mes chances deréussite a l’examen

Nous entrons Le Doktor Pannwitzest Beul, Alex, le calot a la main, luiparle a mi-voix «un Italien, au Lagerdepuis trois mois seulement, déjà amoitié kaputt

Er sagt er ist Chemiker» mais lui, Alex,semble faire ses reserves Sur ce point

Le voilà rapidement congédie etinvité à attendre à l’écart, et moi jeme sens comme OEdipe devant leSphinx J’ai les idées claires, et je merends compte même en cet instant quel’enjeu est important, et pourtant j’aiune envie folle de disparaître , de medérober a l’épreuve

Pannwitz est grand, maigre, blond, ila les yeux, les cheveux et le nezconformes a ceux que tout Allemand se[112] doit d’avoir, et il siège, terrible,derrière un Bureau compliqué Et moi, leHafthng 174517, je suis debout dans sonBureau, qui est un vrai Bureau, net,propre, bien en ordre, et il me semble queje laisserais sur tout ce que je pourraistoucher une trace malpropre

Quand il eut fini d’écrire, il leva les

9 capaci di scrivere, vorremmo provare. L’importanzadello scrivere in Lager; vedi sopra, nota 7. L’impulsoalla scrittura testimoniale nasce dentro Auschwitz. È«impulso» primario, immediato e violento, «tanto darivaleggiare con gli altri bisogni elementari», come sidice nella prefazione (nota 7). Quanto alle notizie suMendi, vedi sopra, cap. «Il lavoro», nota 9.

10 «che domande fanno». Ritorna il ricordo del mondodella scuola, con i suoi rituali, la severità delleinterrogazioni, la vecchia prova di maturità con cui sichiudeva il ciclo di studi superiori; vedi meglio sotto,nota 19 e cfr. anche cap. «L’ultimo», nota 4.

11 Edipo davanti alla Sfinge. Dopo Ercole, dopoTantalo ennesimo riferimento alla ,mitologia classica,qui mediato attraverso la citazione di un preciso testodi Sofocle (Edipo re). Farà seguito Omero, con lamemoria dell’episodio di Polifemo.

12 siede formidabilmente. «Stavvi Minos, orribilmentee ringhia» Inf V, 4. [L’autore riconosce nel DoktorPannwitz un giudice infernale padrone del suo destino;anche lui, come Minosse, esprimerà il suo giudizionon a parole, ma «in segni incomprensibili»].

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gli occhi e mi guardò.

Da quel giorno, io ho pensato alDoktor Pannwitz molte volte e inmolti modi. Mi sono domandato qualefosse il suo intimo funzionamento diuomo; come riempisse il suo tempo,all’infuori della Polimerizzazione edella coscienza indogermanica;soprattutto, quando io sono stato dinuovo un uomo libero, ho desideratodi incontrarlo ancora, e non già pervendetta, ma solo per una miacuriosità dell’anima umana (13).

Perché quello sguardo non corsefra due uomini; e se io sapessispiegare a fondo la natura di quellosguardo, scambiato come attraversola parete di vetro di un acquario (14)tra due esseri che abitano mezzidivers i , avre i anche sp iegatol’essenza della grande follia dellaterza Germania (15). [175]

Quello che tutti noi dei tedeschipensavamo e dicevamo si percepì inquel momento in modo immediato. Ilcervello che sovrintendeva a quegliocchi azzurri e a quelle mani coltivate(16) diceva: «Questo qualcosa davantia me appartiene a un genere che èovviamente opportuno sopprimere.Nel caso particolare, occorre primaaccertarsi che non contenga qualcheelemento utilizzabile». E nel mio capo,come semi in una zucca vuota: «Gliocchi azzurri e i capelli biondi sonoessenzialmente malvagi. Nessunacomunicazione possibile. Sonospecializzato in chimica mineraria. Sonospecializzato in sintesi organiche. Sonospecializzato...»

Ed incominciò l’interrogatorio,mentre nel suo angolo sbadigliava edigrignava (17) Alex, terzo esemplarezoologico.

- Wo sind Sie geboren? - mi dà delSie, del lei: il Doktor Ingenieur Pannwitznon ha il senso dell’umorismo. Che siamaledetto (18), non fa il minimo sforzoper parlare un tedesco un po’comprensibile.

- Mi sono laureato a Torino nel 1941,summa cum laude, - e, mentre lo dico,ho la precisa sensazione di non essercreduto, a dire il vero non ci credo iostesso, basta guardare le mie manisporche e piagate, i pantaloni da forzatoincrostati di fango.

Eppure sono proprio io, il laureatodi Torino, anzi, particolarmente inquesto momento è impossibiledubitare della mia identità con [176]lui, infatti il serbatoio dei ricordi dichimica organica, pur dopo la lungainerzia, risponde alla richiesta coninaspettata docilità; e ancora, questaebrietà lucida, questa esaltazione chemi sento calda per le vene, come lariconosco, è la febbre degli esami, lamia febbre dei miei esami, quellaspontanea mobilitazione di tutte lefacoltà logiche e di tutte le nozioni che

levantó los ojos y me miró.

Desde aquel día he pensado enel Doktor Pannwitz muchas veces yde muchas maneras. Me he pregun-tado cuál sería su funcionamientoíntimo de hombre; cómo llenaría sutiempo fuera de la Polimerización yde la conciencia indogermánica;sobre todo, cuando he vuelto a serhombre libre, he deseado encontrar-lo otra vez, y no ya por venganzasino sólo por mi curiosidad frenteal alma humana.

Porque aquella mirada no se cruzóentre dos hombres; y si yo supiese ex-plicar a fondo la naturaleza de aquellamirada, intercambiada como a travésde la pared de vidrio de un acuario en-tre dos seres que viven en medios di-ferentes, habría explicado también laesencia de la gran locura de la terceraAlemania.

Lo que todos nosotros pensábamosy decíamos de los alemanes se perci-bió en aquel momento de manera in-mediata. El cerebro que controlabaaquellos ojos azules y aquellas ma-nos cuidadas decía: «Esto que hayante mí pertenece a un género al quees obviamente indicado suprimir. Eneste caso particular, conviene prime-ro cerciorarse de que no contiene nin-gún elemento utilizable». Y en micabeza, como pepitas en una calaba-za vacía: «Los ojos azules y el pelorubio son esencialmente malvados.Ninguna comunicación posible. Soyespecialista en química minera. Soyespecialista en síntesis orgánica. Soyespecialista...».

Y comenzó el interrogatorio,mientras Alex bostezaba y refunfuña-ba en su rincón, Alex, el tercer ejem-plar zoológico.

-Wo sind Sie Geboren? -me trata deSie, de usted: el Doktor IngenieurPannwitz no tiene sentido del humor.Maldito sea, no hace el más mínimo esfuerzo por hablar un alemán un pococomprensible.

-Me he doctorado en Turín el 1941,summa cum laude -y, mientras lo digo,tengo la exacta sensación de no sercreído, a decir la verdad no, lo creoyo mismo, basta mirar mis manos su-cias y llagadas, mis pantalones de for-zado con costras de fango.

Y, sin embargo, soy yo mismo, eldoctor de Turín, es más, particular-mente en este momento es imposibledudar de mi identidad con él, puestoque el depósito de recuerdos de quí-mica orgánica, incluso después de lalarga inercia, responde a mis instan-cias con inesperada docilidad; y, tam-bién, esta ebriedad lúcida, esta exal-tación que siento cálida por mis ve-nas, cómo la reconozco, es la fiebrede los exámenes, mi fiebre de mis exá-menes, aquella espontánea moviliza-ción de todas las facultades lógicas

yeux Sur moi et me regarda

Depuis ce jour-là, j’ai pensé biendes fo is e t de b ien des façons auDoktor Pannwitz Je me suis demandéce qu i pouva i t b ien se passe r al’intérieur de cet komme, comment iloccupait son temps en dehors de laPolymérisation et de la conscienceindo-germanique, et surtout, quand j’aiété de nouveau un komme libre, j’aidésire le rencontrer à nouveau, non paspour me venger, mais pour satisfairema curiosité de l’âme humaine

Car son regard ne fut pas celui d’unkomme à un autre komme, et si jepouvais expliquer a fond la nature dece regard, échangé comme à travers laeitre d’un aquarium entre deux êtresappartenant à deux mondes différents,j ’aurais expl iqué du même Coupl’essence de la grande fol ie duTroisième Reich

Tout ce que nous pensions et disionsdes Allemands prit forme en cet instantLe cerveau qui commandait à ces yeuxbleus et à ces mains soignées disaitclairement «Ce quelque chose que j’aila devant moi appartient à une espècequ’il Importe sans nul doute desupprimer Mais dans le cas présent, ilconvient auparavant de s’assurer qu’il nerenferme pas quelque élément utilisable»Et, dans ma tête, les pensées roulentcomme des graines dans une courge vide«Les yeux bleus et les cheveux blondssont essentiellement malfaisants Aucunecommunication possible Je suisspécialiste en chimie minérale Je suisspécialiste en synthèses organiques Jesuis spécialiste»

Et l’interrogatoire commença, tandisqu’Alex, troisième spécimen zoologiqueprésent, bâillait et rongeait son frein dansson coin

- Wo sind Sie geboren (9)II me vouvoie le Doktor Ingénieur

Pannwitz n’a pas le sens de l’humour Qu’il sofft maudit, il ne fait pas le moindreeffort pour parler un allemand un tant sofftpeu compréhensible. [113]

- J’ai soutenu ma thèse à Turin, en 1941,avec mention très bien.

Au fur et à mesure que je parle, j’ai leSentiment très net qu’il ne me croit pas, età vrai dire je n’y crois pas moi-même : ilsuffit de regarder mes mains sales etcouvertes de plaies, mon pantalon de forçatmaculé de boue.

E t pour tan t c ’es t b ien moi , l ediplômé de Turin, en ce moment plusque jamais i l m’est impossible dedoute r que j e su i s b ien l a mêmepersonne, car le réservoir de Souvenirsde chimie organique, même après unelongue période d’inertie, répond à lademande avec une étonnante docilité ;e t puis ce t te ivresse luc ide , ce t techaleur qui Court dans mes veines,comme je la reconnais ! C’est la fièvredes examens, ma fièvre, Gelle de mesexamens, cette mobilisation spontanéede toutes les facultés logiques et de

13 per una mia curiosità dell’anima umana. Riprendela prefazione, il desiderio pacato di studiare l’animaumana.

14 la parete di vetro di un acquario. Vedi sopra, l’altrametafora dell’acquario, cap. «Il viaggio», nota 36.

15 della terza Germania. In SQU il problema delcapire, del comprendere (vedi sopra, nota 6) si articolain diversi modi: un sotto-capitolo importante è quelloche concerne il «capire i tedeschi», problema poicentrale di SES (cap. «Lettere di tedeschi»), ma vedianche qui sotto, cap. «Die drei Leute vom Labor»,nota 5 e la conclusione della prefazione all’ed. tedescadi SQU (I, 1137): «Ma non posso dire di capire itedeschi: ora, qualcosa che non si può capirecostituisce un vuoto doloroso, una puntura, unostimolo permanente che chiede di essere soddisfatto.Spero che questo libro avrà qualche eco in Germania:non solo per ambizione, ma anche perché la naturadi questa eco mi permetterà forse di capire meglio itedeschi, di placare questo stimolo».

16 coltivate. L un francesismo, significa «manicurate», ma nella mente del lettore perdura l’ecodell’arte seduttrice di Henri, cap. «I sommersi e isalvati»: «Nessuno è miglior stratega di Henri nelcircuire (“coltivare” dice lui) i prigionieri inglesi».

17 digrignava. È citazione da Malebolge, Inf. XXI, 131e 134: «Non vedi tu che’ dignignan li denti... lascialidignignar pur a lor senno».

18 Che sia maledetto. «L’altro modo di dire io» s’inarcain una delle consuete invettive bibliche. Vedi anchesopra, cap. «Una buona giornata», nota 10 e sotto,cap. «Storia di dieci giorni», nota 22.

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i miei compagni di scuola tanto miinvidiavano (l9).

L’esame sta andando bene. A manoa mano che me ne rendo conto, mipare di crescere di statura. Ora michiede su quale argomento ho fatto latesi di laurea. Devo fare uno sforzoviolento per suscitare queste sequenzedi ricordi così profondamente lontane:è come se cercassi di ricordare gliavvenimenti di una incarnazioneanteriore (20).

Qualcosa mi protegge. Le miepovere vecchie Misure di costantidielettriche interessanoparticolarmente questo ariano biondodalla esistenza sicura: mi chiede se sol’inglese, mi mostra il testo delGattermann (21), e anche [177]questo è assurdo e inverosimile, chequaggiù, dall’altra parte del filospinato, esista un Gattermann in tuttoidentico a quello su cui studiavo inItalia, in quarto anno, a casa mia.

Adesso è finito: l’eccitazione chemi ha sostenuto lungo tutta la provacede d’un tratto ed io contemploistupidito e atono la mano di pellebionda che, in segni incomprensibili,scrive il mio destino sulla paginabianca.

- Los, ab! - Alex rientra in scena,io sono di nuovo sotto la suagiurisdizione. Saluta Pannwitzsbattendo i tacchi, e ne ottiene incambio un lievissimo cenno dellepalpebre. Io brancolo per un attimonella ricerca di una formula dicongedo appropriata: invano, intedesco so dire mangiare, lavorare,rubare, morire; so anche dire acidosolforico, pressione atmosferica egeneratore di onde corte, ma non soproprio come si può salutare unapersona di riguardo.

Eccoci di nuovo per le scale.Alex vola gli scalini: ha le scarpedi cuoio perché non è ebreo, èleggero sui piedi come i diavoli diMalebolge (22). Si volge dal basso aguardarmi torvo, mentre io discendoimpacciato e rumoroso nei miei zoccolispaiati ed enormi, aggrappandomi allaringhiera come un vecchio.

Pare che sia andata bene, masarebbe insensato farci conto.Conosco già abbastanza il Lager persapere che [178] non si devono maifare previsioni, specie se ottimistiche.Quello che è certo, è che ho passatouna giornata senza lavorare, e quindistanotte avrò un po’ meno fame, equesto è un vantaggio concreto eacquisito.

Per rientrare alla Bude, bisognaattraversare uno spiazzo ingombro ditravi e di tralicci metallici accatastati.Il cavo d’acciaio di un argano tagliala strada, Alex lo afferra perscavalcarlo, Donnerwetter, ecco siguarda la mano nera di grasso viscido.

que tanto me envidiaban mis compa-ñeros de facultad.

El examen está saliendo bien. Con-forme me voy dando cuenta, me pare-ce que aumento de estatura. Ahora mepregunta sobre qué tema he hecho latesis de doctorado. Debo hacer un es-fuerzo violento para suscitar estas se-cuencias de recuerdos tan profunda-mente lejanas: es como si tratase de re-cordar acontecimientos de una encar-nación anterior.

Hay algo que me protege. Mispobres viejas «Medidas de constan-tes dieléctricas» interesan especial-mente a este ario rubio de existen-cia segura: me pregunta si sé inglés,me enseña el libro de Gattermann,y también esto es absurdo e inve-rosímil, que allá, al otro lado dela lambre esp inoso , ex i s ta unGattermann idéntico en todo al queyo estudiaba en Italia, durante elcuarto curso, en mi casa.

Se acabó: la excitación que meha sostenido a lo largo de toda laprueba cede de golpe y contemploentontecido _______ la mano depiel rubia que, con signos incompren-sibles, escribe mi destino en la pági-na blanca.

-Los, ab.!Alex vuelve a entrar en escena,

estoy de nuevo bajo su jurisdic-ción. Saluda a Pannwitz con untaconazo, y no obtiene a cambiomás que un levísimo gesto de lospárpados. Titubeo durante un mo-mento en busca de una fórmula dedespedida apropiada: en vano, enalemán sé decir comer, trabajar,robar, morir también sé decir áci-do sulfúrico, presión atmosféricay generador de ondas cortas, perono sé como se puede saludar a unapersona de respeto.

Henos de nuevo en la escalera. Alexsalta los peldaños, lleva zapatos de pielporque no es judío, va tan ligero sobresus pies como los diablos deMalasbolsas. Se vuelve desde abajo mi-rándome torvamente, mientras bajo tor-pe y ruidoso con mis zuecos despare-jados y enormes, agarrándome a la ba-randilla como un viejo.

Parece que la cosa ha salido bien,pero sería insensato hacerse ilusiones.Conozco lo bastante el Lager para sa-ber que no se deben aventurar nuncaprevisiones, en especial si son optimis-tas. Lo que es cierto es que he pasadoun día sin trabajar y que esta noche ten-dré un poco menos de hambre, y éstaes una ventaja concreta y que ya me heasegurado.

Para volver a la Buna hay queatravesar un espacio lleno de vigasy de armazones metálicos apilados.El cable de acero de un cabestrantecorta el camino, Alex lo agarra parasaltarlo, Donnerwetter se mira lamano, negra de grasa viscosa. Mien-

toutes les notions qui faisait tant envieà mes camarades.

L’examen se passe bien. Au fur età mesure que je m’en rends compte,j ’ a i l ’ impre s s ion que mon Corpsg r a n d i t . M a i n t e n a n t , l e D o k t o rPannwitz s’informe du Sujet de mathèse. Je dois faire un effort violentpour rappeler des Souvenirs aussiimmensément lointains : c’est commes i j e c h e r c h a i s à é v o q u e r l e sévénements dune vie antérieure.

Quelque Chose me protège. L’Aryenaux cheveux Blonds et à la confortableexistence s’intéresse tout particulièrementà mes pauvres vieilles Mesures deconstantes diélectriques : il me demandesi je sais l’anglais, me montre le volumede Gattermann ; et cela aussi me sembleabsurde et invraisemblable, qu’il y ait ici,de ce côté des barbelés, un Gattermann entous points identique à celui Sur lequelj’étudiais, en quatrième année, quandj’étais en Italie, chez moi.

L’épreuve est terminée : l’excitation quim’a soutenu pendant toute la durée del’examen tombe d’un seul coup, et jecontemple, hébété et amorphe, cette pâlemain de blond qui écrit mon destin ensignes incompréhensibles, Sur la pageBlanche.

- Los, ab !Alex rentre en scène, me voilà de

nouveau sous sa juridiction. Il saluePannwitz en claquant les talons etobtient en retour un imperceptiblebattement de paupières. Je tâtonne uninstant à la recherche dune formale decongé appropriée, mais en vain : enallemand, je sais [114] dire manger,travailler, voler, mourir ; je sais mêmed i r e a c i d e s u l f u r i q u e , p r e s s i o natmosphérique et générateur d’ondescourtes, mais je ne sais vraiment pasc o m m e n t s a l u e r u n p e r s o n n a g eimportant.

Nous revoici dans l’escalier. Alexdescend les marches quatre à quatre : il portedes chaussures de cuir parce qu’il n’est pasjuif, il a le pied léger comme un démon deMalebolge. D’en bas, il se retourne et meregarde d’un peil torve tandis que jedescends bruyamment, empêtré dans mesénormes sabots dépareillés, agrippé à larampe comme un vieux.

Apparemment, ça a bien marché, maisce serait de la folie de penser que le tourest joué. Je connais déjà suffisamment leLager pour savoir qu’il ne faut jamaisfaire de prévisions, surtout si elles sontoptimistes. Ce qui est sûr, par contre, c’estque j’ai passé une journée sans travailler,donc que j’aurai un peu moins faim cettenuit, et ça c’est un avantage concret, unpoint d’acquis.

Pour rentrer à la Buda, i l fauttraverser un terrain vague encombré depoutres e t de t re i l l i s méta l l iquesempilés les uns Sur les autres. Le câbled’acier d’un treuil nous baue le passage; Alex l’empoigne pour l’enjamber,mais, Donnerwetter, le voilà qui jure en

19 che i miei compagni mi invidiavano. Vedisopra, nota 10.

20 È come se cercassi di ricordare gli avvenimenti diun’incarnazione anteriore. La disarticolazione deltempo, in Lager, porta a continui slittamenti dal«prima» al «dopo», dal «dentro» al «fuori», che talorasono impalpabili, talora, come in questo caso,invocano addirittura una specie di metempsicosi.

21. Gattermann Ludwig Gattermann, Die Praxis desorganishen Chemiken, Walter de Gruyter & Co., Berlin1939. Tradotte dallo stesso Levi, alcune pagine diquesto manuale di chimica organica verranno accoltein RR, con titolo che riconosce a Gattermann laqualifica di Padre normalmente adoperata per Dante(Le parole del Padre, II, 1423-1425). Unprolungamento dell’episodio di Pannwitz, quivaticinato («quando io sono stato di nuovo un uomolibero, ho desiderato di incontrarlo ancora») è nelracconto Vanadio di SP (I, 922 ss.) e nella lettera altraduttore di SQU in SES (11, 1129). La BibliotecaChimica «G.Ponzio» dell’Università degli Studi diTorino ha recentemente riedito in facsimile (1997) latesi di laurea di Levi (L’inversione di Walden). Non cisi deve tuttavia far ingannare da questa citazione. InSQU, a differenza che nei libri posteriori, la chimicanon è un modello né strutturale né stilistico,paragonabile ad altre discipline. Non sempre il Levicommentatore di sé è attendibile ed occorre adoperarecon cautela espressioni come quelle espresse moltianni dopo, per esempio a P Roth, nella celebreintervista: «Il mio modello, o se preferisci il mio stile,era quello del weekly report, del rapportino settimanaleche si usa fare nelle fabbriche» (Conversazioni, 88).Metafore tratte dal mondo della chimica non se nescorgono in SQU e l’ideale della brevitas si direbbeabbia altre radici. Anche la matematica e la fisica, inbreve le scienze esatte offrono un bagaglio di immaginie di letture non confrontabile con il repertorio dellescienze umane.

22 come i diavoli di Malebolge. È il volo dei diavolinella quinta bolgia: «e quanto mi parea nell’atto acerbo/ con le ali aperte e sovra i piè leggero» (Inf XXI,32-33).

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Frattanto io l’ho raggiunto: senzaodio e senza scherno, Alex strofinala mano sulla mia spalla, il palmo eil dorso, per nettarla, e sarebbeassai stupito, l’innocente bruto(23) Alex, se qualcuno gli dicesse (24)che alla stregua di questo suo atto iooggi lo giudico, lui e Pannwitz e gliinnumerevoli che furono come lui,grandi e piccoli, in Auschwitz eovunque (25). [179]

IL CANTO DI ULISSE

Eravamo sei a raschiare e pulirel’interno di una cisterna interrata; laluce del giorno ci giungeva soltantoattraverso il piccolo portellod’ingresso. Era un lavoro di lusso,perché nessuno ci controllava; peròfaceva freddo e umido. La polvere diruggine c i bruciava sot to lepalpebre e ci impastava la gola e labocca con un sapore quasi di sangue.

Oscillò la scaletta di corda chependeva dal portello: qualcuno veniva.Deutsch spense la sigaretta, Goldnersvegliò Sivadjan (l); tutti cirimettemmo a raschiare vigorosamentela parete sonora di lamiera.

Non era il Vorarbeiter, era soloJean, il Pikolo del nostro Kommando(2). Jean era uno studente alsaziano;benché avesse già ventiquattr’anni,era il più giovane Häftling delKommando Chimico. Era perciòtoccata a lui la carica di Pikolo, valea dire di fattorino-scritturale, addettoalla pulizia della baracca, alleconsegne degli attrezzi, alla lavaturadelle gamelle, alla contabilità delle oredi lavoro del Kommando.

Jean parlava correntementefrancese e tedesco: appena siriconobbero le sue scarpe sul gradinopiù alto della scaletta, tutti smisero diraschiare: [180]

- Also, Pikolo, was gibt es Neues?

- Qu’est-ce qu’il y a comme soupeaujourd’hui?... di che umore era ilKapo? E la faccenda delle venticinquefrustate a Stern? Che tempo facevafuori? Aveva letto il giornale? Cheodore c’era alla cucina civile? Che oraera?

Jean era molto benvoluto alKommando. Bisogna sapere che lacarica di Pikolo costituisce un gradinogià assai elevato nella gerarchia delleProminenze: il Pikolo (che di solitonon ha più di diciassette anni) nonlavora manualmente, ha mano liberasui fondi della marmitta del rancio epuò stare tutto il giorno vicino alla

tras tanto he llegado junto a él: sinodio y sin escarnio, Alex restriegala mano por mi espalda, la palma yel dorso, para limpiársela, y se ha-bría asombrado, el inocente brutoAlex, si alguien le hubiese dicho quetomando por patrón esta acción suyayo lo juzgo hoy a él, a él y a Pannwitzy a los innumerables que fueron comoél, grandes y pequeños, en Auschwitzy dondequiera.

El canto de Ulises

Estábamos seis raspando y limpiandoel interior de una cisterna subterránea; laluz del día nos llegaba únicamente através de la pequeña portezuela de en-trada. Era un trabajo de lujo, porquenadie nos vigilaba; pero hacía fríoy estaba húmedo. El polvo de laherrumbre nos quemaba debajo de lospárpados y nos empastaba la gargantay la boca con un sabor casi a sangre.

Osciló la escalerilla de cuerda quecolgaba de la portezuela: alguien llega-ba. Deutsch apagó el cigarrillo, Goldnerdespertó a Sivadjan; todos nos pusimosa rascar vigorosamente la sonora paredde planchas.

No era el Vorarbeiter, no era másque Jean, el Pikolo de nuestroKommando. Jean era un estudiantealsaciano; aunque tenía veinticuatroaños, era el Häftling más joven delKommando Químico. Por eso le ha-bía tocado el cargo de Pikolo, es de-cir de pinche letrado, afecto a la lim-pieza de la barraca, a la entrega delas herramientas, al lavado de las es-cudillas, a la contabilidad de las ho-ras de trabajo del Kommando.

J e a n h a b l a b a f l u i d a m e n t ef r a n c é s y a l e m á n : a p e n a s s er econoc i e ron sus zapa tos en e lp e l d a ñ o m á s a l t o , t o d o s d e j a -r o n d e r a s p a r.

-Also, Pikolo, was gibt es Neues?

-Qu’est-ce qu’il y a comme soupeaujourd d’hui? ... ¿de qué humor esta-ba el Kapo? ¿Y el asunto de los veinti-cinco latigazos a Stern? ¿Qué tal tiem-po hacía fuera? ¿Había leído el periódi-co? ¿A qué olía la cocina civil? ¿Quéhora era?

A Jean lo querían mucho en elKommando. Hay que saber que el car-go de Pikolo es un grado bastante ele-vado en la jerarquía de las Prominen-cias: el Pikolo (que generalmente notiene más de diecisiete años) no traba-ja manualmente, tiene carta blanca enlos fondos de la marmita del rancho ypuede estar todo el día junto a la estu-

regardant sa main pleine de cambouis.Entre-temps je suis arrivé à sa hauteur : sanshaine et sans sarcasme, Alex s’essuie la paumeet le dos de la main Sur mon épaule pour senettoyer ; et il serait tout surpris, Alex, la bruteinnocente, si quelqu’un venait lui direq u e c ’ e s t S u r u n t e l a c t eq u ’ a u j o u r d ’ h u i j e l e j a g e , l u i e tP a n n w i t z , e t t o u s s e s n o m b r e u xs e m b l a b l e s , g r a n d s e t p e t i t s , àAuschwitz et partout ailleurs. [115]

11. LE CHANT D’ULYSSE

NOUS étions six à récurer et nettoyerl’intérieur dune citerne souterraine Lalumière du jour ne nous parvenait qu’àt ravers l ’ é t ro i t por t i l lon d ’accès .C’était un travail de luxe Car personnene nous surveillait , mais il faisaitf ro id e t humide . La pouss iè re derouille nous brûlait les yeux et nouslaissait dans la bouche et la gorgecomme un goût de sang

L’échelle de Corde qui pendait duport i l lon osci l la quelqu’un venait .Deutsch éteignit sa cigarette, Goldnerréveilla Sivadjan, tout le monde seremit à racler énergiquement la sonoreparoi de tôle.

Ce n’était pas le Vorarbeiter, cen’était que Jean, le Pikolo de notreKommando. Jean étai t un étudiantalsacien. Bien qu’il eût déjà vingt-quatreans, c’était le plus jeune Häftling duKommando de Chimie Et c’est pour cetteraison qu’on lui avait assigné le poste dePikolo, c’est-à-dire de livreur-commisaux écritures, préposé à l’entretien de labaraque, à la distribution des outils, aulavage des gamelles et à la comptabilitédes heures de travail du Kommando.

J e a n p a r l a i t c o u r a m m e n t l ef r ança i s e t l ’ a l l emand , dès qu ’onr e c o n n u t s e s c h a u s s u r e s e n h a u td e l ’ é c h e l l e , t o u t l e m o n d es ’a r rê t a de r ac l e r

- Also, Pikolo, was gibt es Neues (9)

- Qu’est-ce qu’il y a comme soupeaujourd’hui ? De quelle humeur était leKagpo (9) Et l’histoire des vingt-cinq Coupsde cravache à Stem Quel temps faisait-il[116] dehors? Est-ce qu’il avait lu leJournal? Qu’est-ce que ça sentait à la cuisinedes civils ? Quelle heure était-il ?

Jean était très aimé au KommandoII faut savoir que le poste de Pikoloreprésente un échelon déjà très élevédans la hiérarchie des prominences :le Pikolo (qui en général n’a pas plusde dix-sept ans) n’est pas astreint àun travail manuel, il a la haute mainsur l e s fonds de marmi te e t peu tpasser ses journées à côté du poêle

23 l’innocente bruto. Destinato a vivere come «bruto»Alex, a differenza di Pannwitz, è però detto anche«innocente» [un inconsapevole, insieme complice evittima del sistema nazionalsocialista, e perciò è detto«innocente»].

24 se qualcuno. La consueta irruzione dell’iogiudicante («io oggi lo giudico), come poi nell’episodiogemello di Kuhn («Se qualcuno gli dicesse», «Se fossiDio») è preceduta da un periodo ipotetico, che in Levinon è mai dell’irrealtà, ma della possibilità. Come nelcaso di Kuhn (vedi sotto, cap. «Ottobre 1944», nota12) le ipotesi che sembrano assurde o sfrontate nonsono mai irreali. Nella diversificata gamma tonale diSQU s’alternano «in modo complesso,rammemorazione e referenzialità, emotività evalutazione, persuasione e ammonimento» (Segre,58).

25 e ovunque. L’importanza di questo «ovunque» èda collegarsi a quanto prima si diceva sulle diversesfumature che l’avverbio «oggi» assume nelladeterminazione del Tempo (vedi sopra, cap. «Unabuona giornata», nota 2). Auschwitz è ovunque, lenorme che pensiamo possano valere soltanto«dentro», al di qua del filo spinato, valgono anche«fuori», al di là del filo spinato.

IL CANTO DI ULISSE

1 Sivadjan. L’inizio del capitolo forse più celebre diSQU vede affollarsi sulla scena un numero altissimodi figure, che rendono il termitaio più gremito che mai:prima dell’ingresso in scena di jean, il Pikolo, un altonumero di comparse si agita più freneticamente chein ogni altro capitolo. Su uno dei sei personaggidell’inizio, colti mentre raschiano l’interno di unacisterna, Sivadjan, Levi ritornerà con arricchimenti eaddobbi in SES (II, 1048).

2 Jean, il Pikolo. Jean Samuel, così si chiamavaPikolo, è ritornato su questo episodio nell’interventoDepuis lors, nous nous sommes revus souventstampato nel volume P. Levi. Il presente del passato,F Angeli, Milano 1991, pp. 23-28.

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stufa: « perciò» (3) ha diritto a mezzarazione supplementare, ed ha buoneprobabilità di divenire amico econfidente del Kapo, dal quale riceveufficialmente gli abiti e le scarpesmesse. Ora, Jean era un Pikoloeccezionale. Era scaltro e fisicamenterobusto, e insieme mite e amichevole(4): pur conducendo con tenacia ecoraggio la sua segreta lottaindividuale contro il campo e controla morte, non trascurava di mantenererapporti umani coi compagni menoprivilegiati; d’altra parte, era statotanto abile e perseverante daaffermarsi nella fiducia di Alex, ilKapo.

Alex aveva mantenuto tutte le suepromesse. Si era dimostrato unbestione violento e infido, corazzatodi solida e compatta ignoranza estupidità, eccezion fatta per il suofiuto e la sua tecnica di aguzzinoesperto e consumato. Non perdevaoccasione di proclamarsi fiero del suosangue puro e del suo triangolo verde,e ostentava un al[181]tero disprezzoper i suoi chimici cenciosi e affamati:-Ihr Doktoren! Ihr Intelligenten! -sghignazzava ogni giorno vedendoliaccalcarsi colle gamelle tese alladistribuzione del rancio. Nei riguardidei Meister civili era estremamentearrendevole e servile, e con le SSmanteneva vincoli di cordialeamicizia.

Era palesemente intimidito dalregistro di Kommando e dal rapportinoquotidiano delle prestazioni, e questaera s ta ta l a v ia che P iko lo avevascelta per renderglisi necessario. Erastata un’opera lenta cauta e sottile, chel’intero Kommando aveva seguita perun mese a fiato sospeso; ma alla finela d i f e s a d e l l ’ i s t r i c e (5 ) f up e n e t r a t a , e Pi k o l o c o n f e r m a t onel la car ica , con soddisfazione ditut t i gl i interessat i .

Per quanto Jean non abusassedella sua posizione, già avevamopotuto constatare che una sua parola,detta nel tono giusto e al momentogiusto, aveva grande potere; già piùvolte era valsa a salvare qualcuno dinoi dalla frusta o dalla denunzia alleSS. Da una set t imana eravamoamici: ci eravamo scoperti nellaeccezionale occasione di un allarmeaereo, ma poi, presi dal ritmo ferocedel Lager, non avevamo potuto chesalutarci di sfuggita, alle latrine, allavatoio.

Appeso con una mano alla scalaoscillante, mi indicò:

- Aujourd’hui c’est Primo qui viendraavec moi chercher la soupe. [182]

Fino al giorno prima era statoStern, il transilvano strabico (6); oraquesti era caduto in disgrazia per nonso che storia di scope rubate inmagazzino, e Pikolo era riuscito ad

fa: «por eso» tiene derecho a mediaración suplementaria y tiene grandesprobabilidades de convertirse en ami-go y confidente del Kapo, del que re-cibe oficialmente la ropa y los zapatosusados. Ahora bien, Jean era un Pikoloexcepcional. Era despabilado y física-mente robusto, y al mismo tiempo pa-cífico y amigable: aun conduciendocon tenacidad y coraje su secreta lu-cha individual contra el campo y con-tra la muerte, no se olvidaba de mante-ner relaciones humanas con los com-pañeros menos privilegiados; por otraparte, había sido tan hábil y perseve-rante que se había ganado la confianzade Alex, el Kapo.

Alex había cumplido todas suspromesas. Se había mostrado comobicho violento y traidor, acorazadoen su sólida y compacta ignorancia yestupidez, excepción hecha de su ol-fato y su técnica de cómitre expertoy consumado. No perdía ocasión deproclamarse orgulloso de su sangrepura y de su triángulo verde, y mos-traba un altanero desprecio por susquímicos andrajosos y hambrientos:«Ihr Doktoren! Ihr Intelligenten!», secarcajeaba todos los días al verlosamontonarse con las escudillas ten-didas durante la distribución del ran-cho. Con los Meister civiles era ex-tremadamente dúctil y servil, y conlos SS mantenía vínculos de cordialamistad.

Se sentía manifiestamente intimi-dado por el registro del Kommando y porel informe diario de las prestaciones, yéste era el camino que el Pikolo habíaescogido para hacérsele necesario. Ha-bía sido una faena lenta, cauta y sutil quetodo el Kommando había observado du-rante un mes con el aliento entrecorta-do; pero, al f inal , el reducto delpuercoespín fue penetrado, y Pikolo con-firmado en el cargo, con satisfacción detodos los interesados.

Aun cuando Jean no abusase de su po-sición, ya habíamos podido comprobarque una palabra suya,dicha con el tonooportuno y en el momento oportuno, sur-tía gran efecto; ya había servido muchasveces para salvar a alguno de nosotrosdel látigo o de la denuncia a los SS.Hacía una semana que éramos amigos:nos habíamos encontrado en la ex-cepcional ocasión de una alarma aé-rea, pero después, víctimas del ritmo fe-roz, del Lager, no habíamos podido másque saludarnos de pasada, en las letrinas,en el lavadero.

Colgado con una mano de la escalaoscilante, me indicó:

-Aujourd’hui c’est Primo qui viendraavec moi chercher la soupe.

Hasta la fecha había sido Stern, eltransilvano bizco; ahora, éste había caí-do en desgracia por no sé qué historiade escobas robadas en el almacén, yPikolo había conseguido hacer triunfar

«c’es t pourquoi» i l a d ro i t à unedemi-ration supplémentaire, et il estbien placé pour devenir l’ami et leconf ident du Kapo, dont i l reçoi tofficiel lement les vêtements et lessoul iers usagés . Or, Jean é ta i t unPikolo exceptionnel II joignait à lar a s e e t à l a f o r c e p h y s i q u e d e smanières affables et amicales . tout enmenant avec Courage et ténacité soncombat personnel et secret contre lecamp et contre la mort, il ne manquaitpas d’entretenir des rapports humainsavec ses camarades moins privilégies,et de plus il avait été assez habile etpersévérant pour gagner la confianced’Alex, le Kapo.

Alex avait tenu toutes ses promessesII avait amplement confirmé sa naturede brate violente et sournoise, sous unesolide carapace d’ignorance et de bêtisesauf pour ce qui était de son flau et desa technique de gardechiourmeconsommé II ne perdai t pas uneOccasion de vanter la pureté de sonsang et la supénoné du triangle vert, etaffichait un profond mépris pour seschimistes l o q u e t e u x e t a ff a m é s .« Ihr Doktoren , Ihr Intelhgenten !»,ncanait-il chaque jour en nous voyantnous bousculer, gamelle tendue, à ladis t r ibut ion de la soupe Avec lesMeis ter c ivi ls , i l se montrai textrêmement empressé et obséquieux, etavec les SS il entretenait des rapportsde cordiale amitié

II était visiblement intimidé par leregistre du Kommando et le petit rapportquotidien des travaux et prestations, et c’estpar ce Mais que Pikolo s’était renduindispensable Les travaux d’approche avaientété longs, prudents et minutieux, et l’ensembledu Kommando en avait suivi les progrèspendant tout un mois en retenant sonsouffle , mais finalement la défense duporc-épic avait cédé, et Pikolo s’était vuconfirmer dans sa Charge a la satisfactionde tous les intéresses

Bien que Jean n’abusât pas de saposition, nous avions déjà pu constaterqu’un mot de lui, dit au bon moment et[117] sur le ton qu’il fallait, pouvait fairebeaucoup ; plusieurs fois déjà il avait puainsi sauver certains d’entre nous de lacravache ou de la dénonciation aux SS.Depuis une semaine, nous étions amis :nous nous étions découverts par hasard,à l’occasion dune alerte aérienne, maisensuite, pris par le rythme impitoyable duLager, nous n’avions pu que nous direbonjour en nous croisant aux latrines ouaux lavabos.

Accroché dune main à l’échelle de Cordeballottante, il me désigna du doigt

- Aujourd’hui c’est Primo qui viendraavec moi chercher la soupe.

La veille encore, c’était Steml’accompagnateur, un Transylvanienaflligé d’un strabisme ; mais il était tombéen disgrâce à la Suite dune sombrehistoire de balais volés à l’entrepôt, et

3 «perciò». Meriterebbe un approfondimento l’usocontinuo delle virgolette in SQU («essi», «una linea»,«laggiù»: «perciò» sottolinea con energia il rapportocausa-effetto).

4 e insieme mite e amichevole. A questo punto dellanarrazione il lettore s’accorge da sé che il tradizionaleossimoro della «forza-mite» - che fu già dell’episodiodi Alberto - suona come un accordo musicale, unpro-memoria che avvisa il lettore della solennità delmomento.

5 la difesa dell’istrice. Ulteriore variazione sul temadella protezione, dello schermo protettivo, del guscio,della corazza (anche di Alex poco sopra si è detto«corazzato di solida e compatta ignoranza estupidità»). Gli Häftlinge sono i vermi senz’anima, gliaguzzini, o i Kapos, sono corazzati ma noninvulnerabili, icneumoni come Henri (vedi sopra, cap.«I sommersi e i salvati», nota 31). Adesso è il turnodell’istrice la cui difesa è penetrata da Pikolo.

6 il transilvano strabico. Si noti il modo telegrafico diconnotare questa comparsa.

4:40

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appoggiare la mia candidatura comeaiuto nell’«Essenholen», nella corvéequotidiana del rancio.

Si arrampicò fuori, ed io lo seguii,sbattendo le ciglia nello splendore delgiorno. Faceva tiepido fuori, il solesollevava dalla terra grassa un leggeroodore di vernice e di catrame che miricordava una qualche spiaggia estivadella mia infanzia (7). Pikolo mi diedeuna delle due stanghe, e ciincamminammo sotto un chiaro cielodi giugno.

Cominciavo a ringraziarlo, ma miinterruppe, non occorreva. Sivedevano i Carpazi coperti di neve.Respirai l’aria fresca, mi sentivoinsolitamente leggero.

- Tu es fou de marcher si vite. On ale temps, tu sais -. Il rancio si ritiravaa un chilometro di distanza; bisognavapoi ritornare con la marmitta dicinquanta chili infilata nelle stanghe.Era un lavoro abbastanza faticoso,però comportava una gradevolemarcia di andata senza carico, el’occasione sempre desiderabile diavvicinarsi alle cucine.

Rallentammo il passo. Pikolo eraesperto, aveva scelto accortamentela via in modo che avremmo fattoun lungo giro, camminando almenoun’ora , senza destare sospet t i .Parlavamo delle nostre case, diStrasburgo e di [183] Torino, dellenostre letture, dei nostri studi. Dellenostre madri: come si somiglianotutte (8) le madri! Anche sua madrelo rimproverava di non saper maiquanto denaro aveva in tasca; anchesua madre si sarebbe stupita seavesse potuto sapere che se l’eracavata, che giorno per giorno se lacavava.

Passò una SS in b ic ic le t t a . ÈRudi , il Blockführer. Alt, sull’attenti,t o g l i e r s i i l b e r r e t t o . - S a l eb r u t e , c e l u i - l à . E i ng a n z g e m e i n er Hund - . P e rl u i è i n d i f f e r e n t e p a r l a r efrancese o tedesco? È indifferente,può pensare in entrambe le lingue.È stato in Liguria un mese, gli piacel’Italia, vorrebbe imparare l’italiano.Io sarei contento di insegnarglil’italiano: non possiamo farlo?Possiamo. Anche subito, una cosavale l’altra, l’importante è di nonperdere tempo, di non sprecarequest’ora.

Passa Limentani, il romano,strascicando i piedi, con una gamellanascosta sotto la giacca. Pikolo staattento, coglie qualche parola delnostro dialogo e la ripete ridendo:-Zup-pa, cam-po, ac-qua.

Passa Frenkel, la spia. Accelerareil passo, non si sa mai, quello fa ilmale per il male (9). [184]

mi candidatura como ayuda en elEssenholen, en la corvée cotidiana delrancho.

Trepó afuera, y yo lo seguí, ba-tiendo los párpados en el esplen-dor del día. Estaba templado, elsol levantaba de la tierra grasien-ta un ligero color a barniz y a al-quitrán que me recordaba a unaplaya cualquiera de mi infancia.Pikolo me dio uno de los dos pa-los y echamos a andar bajo unclaro cielo de junio.

Empezaba a darle las gracias, perome interrumpió, no hacía falta. Seveían los Cárpatos cubiertos de nie-ve. Respiré el aire fresco, me sentíainsólitamente ligero.

-Tu es fou de marcher si vite. On a letemps, tu sais. El rancho se retirabaa un kilómetro de distancia; habíaque volver después con la marmitade cincuenta kilos enfilada en lospalos. Era un trabajo bastante pe-sado pero suponía una agradablemarcha de ida sin carga, y la oca-sión, siempre deseable, de acercar-se a las cocinas.

Acortamos el paso. Pikolo, hábil,había elegido diestramente el cami-no de modo que tendríamos que daruna vuelta larga, caminando por lomenos una hora, sin levantar sospe-chas. Hablábamos de nuestras casas,de Estrasburgo y de Turín, de nues-tras lecturas, de nuestros estudios.De nuestras madres: ¡cuánto se pa-recen todas las madres! También sumadre le reprochaba que no supiesenunca cuánto dinero llevaba en elbolsillo; también su madre se habríaasombrado si hubiese sabido que selas arreglaba, que día tras día se lasarreglaba.

Pasó un SS en b ic ic le ta . EsRudi, el Blockführer . Parada, fir-mes, quitarse la gorra.

-Sale brute, celui-là. Ein ganzgemeiner Hund.

¿Le resulta indiferente hablarfrancés o alemán? Le resulta indi-ferente, puede pensar en ambas len-guas . Ha es tado un mes en laLiguria, le gusta Italia, querríaaprender italiano. Me alegrará enseñar-le italiano: ¿no podemos arreglarlo?Podemos. En seguida, una cosa valetanto como otra, lo importante esno perder t iempo, no desperdi-ciar esta hora.

Pasa Limentani, el romano, arras-trando los pies, con una escudilla escon-dida bajo la chaqueta. Pikolo está aten-to, coge cualquier palabra de nuestrodiálogo y la repite riendo:

-Zup-pa, cam-po, ac-qua.

Pasa Frenkel, el espía. Acelere-mos el paso, nunca se sabe, ése haceel mal por gusto.

Pikolo avait réussi à me faire adoptercomme aide à l’ «Essenholm», La corvéequotidienne de soupe.

Il se glissa dehors, et moi je lesuivis , c l ignant des yeux dans Lasplendeur du jour. Dehors l’air étaittiède, et sous le soleil il montait dela lerne une Odeur légère de peintureet de goudron qui me rappelait uneplage d’été de mon enfance. Pikolome donna un des deux bâtons et nousnous mîmes en mute sous l e c i e lLimpide de juin.

Je voulais le remercier, mais ilm’interrompit : ce n’était pas la peine. Onvoyait les Carpates couvertes de neige. Jerespirai l’air frais, je me sentaisétonnamment léger.

- Tu es fou de mancher si vite. On ale temps, tu sais. Pour aller chercherla soupe, il fallait faire un kilomètre,puis retourner avec la marmite decinquante kilos enfilée Sur les bâtons.C’était un travail assez fatigant, maisqui incluait un parcours agréab le àl’aller, puisqu’on n’était pas chargé, etoffrait aussi l’occasion non négligeabled’approcher les cuisines.

Nous ralentîmes Fallure. Pikolon ’ é t a i t p a s s o t : i l a v a i tjudicieusement choisi le chemin dem a n i è r e à p o u v o i r f a i r e u n l o n gdétour, un parcours d’au moins uneheure, sans pour autant éveiller lessoupçons. Nous parlions de chez nous; de Strasbourg et de Turin, de noslectures, de nos études ; de nos mères: c o m m e t o u t e s l e s m è r e s s er e s s e m b l e n t ! S a m è r e a u s s i l u ireprochait de ne jamais [118] savoircombien d’argent il avait en poche ;sa mère aussi aurait été bien étonnéed’apprendre qu’il s’en était sorti, quejour après jour il s’en sortait.

Un SS passa à bicyclette : Rudi, leBlockfùhrer. Halte, garde-à-vous, sedécouvrir.

- Sale brute, celui-là. Ein ganzgemeiner Hund.

Pour lui, parler en français ou enallemand, c’est la même Chose ? Oui, c’estla même Chose, il pense aussi bien dans lesdeux langues. Il a passé un mois en Ligurie,il aime l’Italie, il voudrait apprendre l’italien.Moi, je serais content de lui donner quelquesleçons : et si on commençait? Mais oui,commençons. Tout de Suite, même; uneChose en vaut une autre, l’important est dene pas perdre de temps, de ne pas gaspillercette heure qui s’offre à nous.

Nous croisons Limentani, le Romain,qui avance en traînant les pieds, unegamelle cachée sous sa veste. Pikoloécoute attentivement, saisit quelques motsde notre dialogue et répète en riant

- Zup-pa, cam-po, ac-qua.

Nous croisons Frenkel, le mouchard.Mieux vaut presser le pas, on ne sait jamais,en voilà un qui fait le mal pour le mal .

7 una qualche spiaggia estiva della mia infanzia. Ilmare, le onde che sommergeranno Ulisse, più ingenerale l’acqua hanno un’importanza capitalenell’evolversi del capitolo e in tutto SQU. Si noti questaennesima anticipazione. Poco sotto si dirà che Pikoloconosce un po’ l’Italia perché è stato un mese inLiguria. In AM, Il linguaggio degli odori (II, 840), fra gliodori che nel Lager occasionalmente ricordavano ilmondo libero e «laggiù» ferivano, Levi segnala «ilcatrame caldo, evocatore di barche al sole». Vedianche sotto, nota 12.

8 come si somigliano tutte le madri! Già altrove èaffiorata la memoria delle Madri (vedi sopra,nell’episodio di Schlome, cap. «Sul fondo», nota 32);l’Inferno di Auschwitz è per Levi un luogo di ritornonel grembo materno, anche qui si avvertirebbe ilbisogno di una rilettura psicoanalitica, senza contareche in Memorie, 62 e 83, nell’episodio di Aléj che Leviaveva certo in mente, si può leggere: «-E ti amavatua madre? -Ah! Che dici! Di sicuro ora è morta didolore per me. Io ero il suo figlio prediletto. Mi amavapiù della sorella, più di tutti... Stanotte è venuta a mein sogno». Tra le significative varianti nel passaggiodal dattiloscritto alla prima versione a stampa, e infineall’edizione ‘58, Belpoliti ricorda che in un primo tempoLevi aveva scritto che la madre di jean «è finita aBirkenau». E lo stesso jean era stato paragonato aGiuseppe in Egitto, con un’ennesima citazione dalracconto biblico, poi espunta (I, 1401). Sulle madrinel Lager è significativo il cenno nel successivo cap.«Storia di dieci giorni», nota 23.

9 il male per il male. In questo capitolo tutto vieneminiaturizzato: questa è di gran lunga la più lillipuzianadelle «figure» leviane (Fischer, la spia); apparizionefulminea, dopo due righe la «figura» è subitoriassorbita dal termitaio e scompare per sempre.

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... Il canto di Ulisse (10). Chissàcome e perché mi è venuto in mente:ma non abbiamo tempo di scegliere,quest’ora già non è più un’ora. SeJean è intelligente capirà. Capirà:oggi mi sento da tanto.

... Chi è Dante. Che cosa è laCommedia . Quale sensazionecuriosa di novità si prova, se si cercadi spiegare in breve che cosa è laDivina Commedia . Come èdis t r ibui to l ’ Inferno, cosa è i lcontrappasso. Virgilio è la Ragione,Beatrice è la Teologia.

Jean è attentissimo, ed io comincio,lento e accurato:

Lo maggior corno della fiamma anticaCominciò a crollarsi mormorando,Pur come quella cui vento affatica.Indi, la cima in qua e in là menandoCome fosse la lingua che parlasseMise fuori la voce, e disse: Quando...

Qui mi fermo e cerco di tradurre.Disastroso: povero Dante e poverofrancese! Tuttavia l’esperienza pareprometta bene: Jean ammira labizzarra similitudine della lingua, e misuggerisce il termine appropriato perrendere «antica».

E dopo «Quando»? Il nulla. Unbuco nella memoria «Prima che sìEnea la nominasse». Altro buco. Vienea galla qualche frammento nonutilizzabile: «... la piéta [185] Delvecchio padre, né’l debito amore Chedoveva Penelope far lieta...» sarà poiesatto?

... Ma (11) misi me per l’alto mare aperto.

Di questo sì, di questo sono sicuro,sono in grado di spiegare a Pikolo, didistinguere perché «misi me» non è «je me mis», è molto più forte e piùaudace, è un vincolo infranto, èscagliare se stessi al di là di unabarriera, noi conosciamo bene questoimpulso. L’alto mare aperto: Pikolo haviaggiato per mare e sa cosa vuol dire,è quando l’orizzonte si chiude su sestesso, libero diritto e semplice, e nonc’è ormai che odore di mare (12): dolcicose ferocemente lontane.

Siamo arrivati al Kraftwerk, dovelavora il Kommando dei posacavi. Cidev’essere l’ingegner Levi. Eccolo,si vede solo la testa fuori dellatrincea. Mi fa un cenno colla mano,è un uomo in gamba, non l’ho maivisto giù di morale, non parla mai dimangiare (13). [186]

«Mare aperto». «Mare aperto». Soche rima con «diserto»: «... quellacompagna Picciola, dalla qual non fuidiserto», ma non rammento più seviene prima o dopo. E anche ilviaggio, il temerario viaggio al di là

... El canto de Ulises. Quién sabe porqué me he acordado de él: pero notenemos tiempo de escoger, esta horaya no es una hora. Si Jean es inteligen-te, lo entenderá. Lo entenderá: hoy mesiento capaz de todo.

... Quién es Dante. Qué es la Co-media. Qué sensación curiosa denovedad se siente si se procura ex-pl icar brevemente lo que es laDivina Comedia. Cómo está divi-d ido e l I n f i e rno , qué e s l acontrapasión. Virgilio es la Razón,Beatriz la Teología.

Jean está atentísimo, y yo empiezo,lento y con cuidado:

Y de la antigua llama el más salientede los cuernos torcióse murmurandocual llama que del viento se resiente;luego se fue la punta meneandocomo si fuese lengua y así hablaray echó fuera la voz y dijo: «Cuando...

Me paro aquí y trato de traducir.Desastroso: ¡pobre Dante y pobrefrancés! Sin embargo, parece que elexperimento promete: Jean admirala rara similitud de la lengua y mesugiere el término apropiado paratraducir antica.

¿Y después de «Cuando»? Lanada. Un agujero en la memoria.Prima che si Enea la nominasse.Otro agujero. Sale a flote un frag-mento no utilizable: ¿la piéta Delvecchio padre, né’l debito amoreChe doveva Penelope far lieta ...será exacto?

...quise por alta mar aventurarme.

De éste sí, de éste estoy seguro, es-toy en condiciones de explicárselo aPikolo, de distinguir por qué misi meno es je me mis, es mucho más fuerte ymás audaz, es una atadura rota, es lan-zarse a sí mismo más allá de una barre-ra, nosotros conocemos bien este impul-so. La altamar abierta: Pikolo ha viaja-do por mar y sabe lo que quiere decir,es cuando el horizonte se cierra sobresí mismo, libre, recto y simple, y no haymás que olor a mar: dulce cosa feroz-mente lejana.

Hemos llegado al Kraftwerk, donde traba-ja el Kommando de los tendidos eléctricos.Aquí debe de estar el ingeniero Levi.Míralo, se ve sólo la cabeza fuera dela zanja. Me saluda con la mano, esun hombre en forma, no lo he vistonunca bajo de moral, no habla nun-ca de comidas.

Mare aperto. Mare aperto. Sé querima con diserto: ... quella compagnaPicciola, dalla grial non fui diserto,pero no recuerdo si viene antes o des-pués. Y también el viaje, el temerarioviaje más allá de las columnas de Hér-

... Le chant d’Ulysse. A savoir commentet pourquoi cela m’est venu à l’esprit : maisnous n’avons pas le temps de choisir, cetteheure n’est déjà plus une heure. Si Jean estintelligent, il comprendra. Il comprendra :aujourd’hui, j’en suis sûr .

... Qui est Dante? Qu’est-ce que laD i v i n e C o m é d i e ? Q u e l l e é t r a n g eSensation de nouveauté on éprouveà tenter d’expliquer brièvement ceq u ’ e s t l a D i v i n e C o m é d i e , l astructure de l’enfer, le contrappasso(1) . Virgi le représente La Raison,Béatrice la Théologie. [119]

Jean est tout ouïe, et je commencelentement, avec application (1)

«Lo maggior corno della fiamma anticaCominciô a crollarsi mormorando,Pur come quella cui vento affatica.Indi, la cima in qua e in là menandoCome fosse la lingua che parlasseMise fuori la voce, e disse : Quando.

Là je m’arrête et essaie de traduire.Un désastre pauvre Dante et pauvrefrançais ! Tout de même l’expériencene s ’annonce pas t rop mal : Jeanadmire la bizarre s imil i tude de lalangue e t me suggère l e t e rmeapproprié pour rendre «antica».

Et après «Quando»? Rien. Un troude mémoire. «Prima che si Enea lanormnasse (3).» Nouveau blanc. Unautre fragment inutilisable me revientà l’esprit : «... la pietà Del vecchiopadre, ne’l debito amore Che dovevaPénélope far lieta... (4)», mais est-ceque c’est bien ça?

«... Ma misi me per falto mare aperto (5).»

Ce vers-là, si, j’en suis sûr, je me fais fortd’expliquer à Pikolo, de lui faire voirpourquoi «misi me» n’est pas «je me mis»(6) : c’est beaucoup plus fort, beaucoup plusaudacieux que cela, c’est rompre un lien, sejeter délibérément sur un obstacle à franchir; nous la connaissons bien, cette Impulsion.«L’alto mare aperto» : Pikolo a voyagé enmer, il sait ce que cela veut dire... c’est quandl’horizon [120] se referme sur lui-même,dégagé, rectiligne, uni, et qu’il n’y a plus dèslors que l’odeur de la mer : douces chosesférocement lointaines.

Nous voilà arrivés au Kraftwerk, l’endroitoù travaille le Kommando des poseurs decâbles. Il doit y avoir l’ingénieur Levi. Levoilà, on ne voit que sa tête qui dépasse de latranchée. Il me fait un signe de la main, c’estun komme de valeur, je ne l’ai jamais vudécouragé, je ne l’ai jamais entendu parlerde nourriture.

«Mare aperto». «Mare aperto». Je saisque ça rime avec «diserto» : «. . . quellacompagna Picciola, dalla quai non fuidiserto (1)», mais je ne me rappelle plussi ça vient avant ou après. Et puis levoyage, le téméraire voyage au-delà des

10 Il canto di Ulisse. Nell’episodio di Aléj, Dostoevskijracconta in modo molto simile come insegnò il russoal suo compagno di prigionia adoperando la Bibbia:«Ci mettemmo all’opera fin dalla sera seguente. Ioavevo una traduzione russa del Nuovo Testamento,libro non proibito nel reclusorio. Senza abbecedario,soltanto con questo libro, Aléj in poche settimaneimparò a leggere magnificamente. Dopo circa tremesi, già capiva benissimo la lingua letteraria [...] -Tu hai fatto tanto, hai fatto tanto per me - disse Aléjche mio padre e mia madre non avrebbero fattoaltrettanto: tu hai fatto di me un uomo» (Memorie,85).

11 Ma misi me. È qui svelata, nel modo tradizionaledi questa «scrittura fra le righe», l’importanza del «Ma»in avvio di frase; l’origine è dantesca (vedi sopra, cap.«Il viaggio», nota 10); la predilezione per questalezione, e non per la più neutra «e misi me», per altroda Levi commentatore di se stesso ripresa nelmomento in cui dice la sua sul verso «Acciò che l’uompiù oltre non si metta», indica il vincolo infranto, l’usciredalla barriera, il desiderio di catapultarsi fuori,l’esplosione che rompe ogni protezione. Sui diversipassaggi dal dattiloscritto alla versione a stampa, sitengano presenti gli appunti notevoli scritti da Belpolitinella sua nota al testo, molto attenta, giustamente, aquesto brano (1, 1401-1402).

12 odor di mare. Ecco spiegato il richiamo dell’odoredi vernice, di spiaggia marina (nota 7).

13 l’ingegner Levi... non parla mai di mangiare.Nell’atmosfera concitata di questo capitolo, dove lefigure minori sono per forza schiacciate dall’evocazionedel canto di Dante, ritorna una figurachiave in SQU,che già conosciamo, il padre di Emilia (vedi sopra, cap.« Il viaggio», nota 43 e cap. «Sul fondo», nota 12), connuove caratterizzazioni che lo annettono fra ipersonaggi positivi, che non diventano dei «tristi», sulmodello di Alberto. Interessante il tratteggio quasiespressionistico: dell’ingegner Levi non si vede che latesta e una mano.

(1) Contrappasso : dans la version française d’Henri Longnon,le terme est traduit par «loi du talion» ; il désigneexactement la norme selon laquelle, dans l’Enfer, la qualitéde la peine infligée est établie par analogie avec la formede la faule commise. Au chant XXVIIl, par exemple, lepoète Bertran de Bornh, qui avait semé la discorde entreun père et son fils, déambule tenant à la main sa propretête séparée du Corps.

(1) L’auteur-protagoniste cite de mémoire et s’éloigne doncparfois légèrement du texte original.

(2) Le plus haut dard de cette flamme antique En murmurantcommença de vibrer, Comme un flambeau que tourmentele vent, Puffs çà et là en agitant sa crête. Comme s’il fût lalangue qui parlait, il émit au-dehors une voix et nous dit :«Quand...»

(3) Avant qu’Énée ainsi ne l’eût nommée.

(4) . . la pitié De mon vieux père, ou cet amour juré Qui devaitréjouir le cœur de Pénélope

(5) ... Mais je repris la mer, la haute mer ouverte.

(6) «MISI me» : littéralement, «je me mis moi-même», latournure grammaticale soulignant l'Intervention de lavolonté, comme l’indique le commentaire qui suit.

(1) ... avec cette poignée D’amis qui ne m’avaient jamaisabandonné.

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delle colonne d’Ercole, che tristezza,sono costretto a raccontarlo in prosa: unsacrilegio. Non ho salvato che un verso,ma vale la pena di fermarcisi:

... Acciò che l’uom più oltre non simetta.

«Si metta»: dovevo venire in Lagerper accorgermi che è la stessaespressione di prima, «e misi me». Manon ne faccio parte a jean, non sonosicuro che sia una osservazioneimportante. Quante altre cose cisarebbero da dire, e il sole è già alto,mezzogiorno è vicino. Ho fretta, unafretta furibonda.

Ecco, attento Pikolo, apri gli orecchi ela mente, ho bisogno che tu capisca:

Considerate la vostra semenza:Fatti non foste a viver come bruti (14),Ma per seguir virtute e conoscenza.

Come se anch’io lo sentissi per laprima volta: come uno squillo ditromba, come la voce di Dio (15). Perun momento, ho dimenticato chi sonoe dove sono. [187]

Pikolo mi prega di ripetere. Comeè buono Pikolo, si è accorto che mista facendo del bene. O forse èqualcosa di più: forse, nonostante latraduzione scialba e il commentopedestre e frettoloso, ha ricevuto ilmessaggio, ha sent i to che loriguarda, che riguarda tutti gli uominiin travaglio (l6), e noi in specie; e cheriguarda noi due, che osiamoragionare di queste cose con lestanghe della zuppa sulle spalle.

Li miei compagni fec’io sì acuti...

... e mi sforzo, ma invano, dispiegare quante cose vuol dire questo« acuti». Qui ancora una lacuna,questa volta irreparabile. «... Lo lumeera di sotto della luna» o qualcosa disimile; ma prima?... Nessuna idea,«keine Ahnung» come si dice qui. ChePikolo mi scusi, ho dimenticatoalmeno quattro terzine.

- Ça ne fait rien, vas-y tout de même.

.. Quando mi apparve una montagna, brunaPer la distanza, e parvemi alta tanto [188]Che mai veduta non ne avevo alcuna.

Sì, s, «alta tanto», non «molto alta»,proposizione consecutiva (17). E lemontagne, quando si vedono dilontano... le montagne... oh Pikolo,Pikolo, di’ qualcosa, parla, nonlasciarmi pensare alle mie montagne,che comparivano nel bruno della sera(18) quando tornavo in treno daMilano a Torino!

Basta, bisogna proseguire, queste sonocose che si pensano ma non si dicono (19).Pikolo attende e mi guarda.

Darei la zuppa di oggi per saper

cules, qué tristeza, no tengo más reme-dio que contarlo en prosa: un sacrile-gio. No he salvado más que un verso,pero vale la pena detenerse en él:

…que al navegante niegan lafranquía.

Si metta: tenía que venir al Lagerpara darme cuenta de que es la mis-ma expresión de antes e misi me. Perono se lo digo a Jean, no estoy segurode que sea una observación importan-te. Cuántas otras cosas habría quedecir, y el sol ya está alto, pronto serámediodía. Tengo prisa, una prisa fu-ribunda.

Mira, atento Pikolo, abre los oídos yla mente, necesito que entiendas:

«Considerad», seguí, «vuestra ascendencia:para vida animal no habéis nacido,sino para adquirir virtud y ciencia»,

Como si yo lo sintiese tambiénpor vez primera: como un toque declarín, como la voz de Dios. por unmomento, he olvidado quién soy ydónde estoy.

Pikolo me pide que lo repita. Québuena persona es Pikolo, se ha dadocuenta de que me está haciendo el bien.O quizás se trata de algo más: quizás,a pesar de la traducción floja y el co-mentario pedestre y presuroso, ha re-cibido el mensaje, ha sentido que leatañe, que atañe a todos los hombresen apuros, y a nosotros en especial; yque nos atañe a nosotros dos, que osa-mos hablar de estas cosas con lospalos de la sopa en los hombros.

A mis hombres de tal suerte he movido..,

... y me esfuerzo, pero en vano, porexplicar cuántas cosas quiere decireste acuti. Aquí, otra laguna esta vezirreparable. Lo lume era di sotto dellaluna o algo parecido; ¿y antes? Nin-guna idea, keine Ahnung como sedice aquí. Que me perdone Pikolo, seme han olvidado, por lo menos, cua-tro tercetos.

-Ca ne fait rien, vas-y tout de même.

... cuando mostróse una montaña, brunapor la distancia; y se elevaba tantoque tan alta no vi jamás ninguna.

S í , s í , a l ta t an to , no mol toalta , proposición consecutiva. Ylas montañas, cuando se ven delejos... las montañas... oh Pikolo ,Pikolo , di algo, habla, no me de-jes pensar en mis montañas, quese aparecían en el color oscuro dela tarde cuando volvía en tren deMilán a Turín.

Basta, hay que continuar, éstas soncosas que se piensan pero no se dicen.Pikolo espera y me mira.

Daría el potaje de hoy por sa-

colonnes d’Hercule, que c’est triste, jesuis obligé de le raconter en prose : unsacrilège. Je n’en ai sauvé qu’un vers,mais qui mérite qu’on s’y arrête

...«Acciô che l’uom piû oltre non simetta (2).»

«Si metta» : il fallait que je vienneau Lager pour m’apercevoir que c’est lemême tour que tout à l'heure «e misime». Mais je n’en parle pas à Jean, je nesuis pas sûr que ce sofft une remarqueimportante. Il y aurait tant d’autreschoses à dire, et le soleil est déjà haut,midi approche. Je suis pressé,furieusement pressé.

J’y suis, attention Pikolo, ouvre grands tes oreilleset ton esprit, j’ai besoin que tu comprennes

«Considerate la vostra semenzaFatti non foste a viver come brutiMa per seguir virtute e conoscenza (3).»

Et c’est comme si moi aussi j’entendaisces paroles pour la première fois : commeune sonnerie de trompettes, comme la voixde Dieu. L’espace d’un instant, j’ai oubliéqui je suis et où je suis.

Pikolo me prie de répéter. Il est bon,Pikolo, il s’est [121] rendu compte qu’il esten train de me faire du bien. A moins que,peut-être, il n’y ait autre Chose : peut-êtreque, malgré la traduction plate et lecommentaire sommaire et hâtif, il a reçu lemessage, il a send que Ces paroles leconcernent, qu’elles concernent tous leshommes qui souffrent, et nous en particulier; qu’elles nous concernent nous deux, qui osonsnous arrêter à Ces choses-là avec les bâtons de lacorvée de soupe sur les épaules.

«Li miei compagni fec’io si acuti... (1)»

... et je m’efforce, mais en vain,d’expliquer tout ce qu’il y a dans cet«acuti». Ici encore une lacune, irréparablecette fois. «... Lo lume era di sotto déliaLuna (2)» ou quelque Chose comme ça;mais avant?... Aucune idée, «keineAhnung» comme on dit ici. Que Pikolom’excuse, j’ai oublié au moins quatretercets.

- Ça ne fait rien, vas y tout de même.

«... Quando mi apparve una montagna, brunaPer la distanza, e parvemi alta tantoChe mai veduta non ne avevo alcuna (3).»

O u i , o u i , « a l t a t a n t o » , e t p a s« m o l t o a l t a » , p r o p o s i t i o nconsécutive. Et les montagnes, quandon les voit de loin... les montagnes...oh! Pikolo, Pikolo, dis quelque Chose,parle, ne me laisse pas penser à mesmontagnes, qui apparaissaient, brunesdans le soir, quand je revenais entrain, de Milan à Turin !

Assez, il faut continuer, ce sont deschoses qu’on pense mais qu’on ne dit pas.Pikolo attend et me regarde.

Je donnerais ma soupe d’aujourd’hui

14 Considerate... bruti. La citazione si lega al«Considerate» della poesia in epigrafe, ma il lettore nondistratto ha negli occhi il gesto di Alex, «innocente bruto».

15 come la voce di Dio. Le storie, la nuova Bibbia cheLevi dice di voler scrivere trovano qui un punto nodaledi estrema importanza. La visione del Male in Levinon ha nulla a che vedere con le teorie protestantisulla «morte di Dio», né con la visione ebraica di Jonaso di Buber, secondo cui Dio, ad Auschwitz, avrebbe«nascosto il proprio volto»(bester panim, Chagigà,5a). Nei momenti più solenni di SQU, all’inizio nellapoesia, qui nel capitolo sul canto di Ulisse e poi nelgiorni della nuova creazione (cap. «Storia di diecigiorni»), il volto di Dio è sì nascosto, ma se ne ascoltala voce. Dante e la Bibbia si trovano accomunati nellostesso compito di raccogliere e trasmettere «la vocedi Dio»; o meglio, la voce di Levi gradatamente,pacatamente tende a sovrapporsi alla voce di Dio: lo« squillo di tromba» è il segnale d’annunzio delGiudizio Universale di Inf. VI, 95, ma anche il modocon cui si emettono sentenze in Inf . XIX, 5: «Convienche per voi suoni la tromba»; in un primo tempo,Belpoliti ce lo ha ricordato (I, 1403), Levi avevainserito, tra lo squillo di tromba e la voce di Dio, «unsorso di vino caldo», memore forse dei «fumi del vino»che accompagnano le storie grevi dei carcerati diDostoevskij (per un esempio, cfr. Memorie, 21), poil’inserzione, in mezzo a tanta solennità, deve esserglisembrata futile, inadatta.

16 in travaglio. È parola-chiave in SQU; anche delferro battuto dai prigionieri-schiavi si è detto che è «intravaglio». Un calco quasi sicuramente dantesco: «Mitravagliava, e pungeami la fretta» (Purg. XXI, 4, mavedi anche Inf. VII, 20). Vedi anche sotto, cap. «I fattidell’estate», nota 2.

17 proposizione consecutiva. Si è detto dell’importanza dellascuola, del ricordo dei suoi riti, delle interrogazioni, dellaferrea determinazione dell’alunno-Levi: oltre alla lezionedella letteratura, si scorge subito, in SQU, l’effetto dellagrammatica, dell’analisi logica, dell’analisi del periodo;spesso le regole grammaticali e sintattiche diventano ilparadigma di un ragionamento etico-fi losofico: l ’ordinemorale è anche un ordine grammaticale; del periodo ipoteticos’è detto, vedi anche sotto, cap. « I fatti dell’estate», nota17 e così del modo condizionale.

18 nel bruno della sera. La suggestione del capitolo derivaanche da questo repentino modificarsi del paesaggio: dalmare, dal ricordo del catrame sulla spiaggia della Liguria sir isale al la montagna, al le Alpi che si vedono in trenoviaggiando da Milano a Torino; nel richiamo dell’alpinismo,delle montagne «brune» Belpoliti (P Levi, B. Mondadori,Milano 1998, p. 112) ha scorto un’eco dell’«addio ai monti»di Lucia; fondamentale l’autocommento: con il trascorreredegli anni «bruno» diventa un aggettivo-scoglio, specie seassociato al la parola-chiave «schiera»: «In corso SanMartino c’è un formicaio [...1 Si dipana una lunga schierabruna [...] Non voglio scrivere di nessuna schiera bruna»,così nella poesia di OI, Schiera bruna (II, 557); «brune»come apparvero a Ulisse continueranno però a rimanere lemontagne in SP, a sottolineare l’amicizia solida con SandroDelmastro, il suo scalare le cime con la sete di conoscenzadell’eroe dantesco (I, 778).

19 queste sono cose che si pensano ma non si dicono.Solito motivo dell ’ indicibil i tà, dell ’ ineffabil i tà del SommoBene dantesco tradotto e adattato per i l Sommo Male.

(3) Considérez quelle est votre origine : Vous n’avez pas étéfaits pour viere comme brutes. Mais pour ensuivre etscience et vertu.

(2) . . Afin que nul n’osât se hasarder plus loin.

(1) J’avais si fort excité mes amis...

(2) La face de la lune avait reçu le jour.

(3) Quand se montra, bleui par la distance, Un sommet isoléqui me parut plus haut Qu’aucun des monts que j’avaisjamais vus.

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saldare «non ne avevo alcuna» colfinale. Mi sforzo di ricostruire permezzo delle rime (20), chiudo gliocchi, mi mordo le dita: ma non [189]serve, il resto è silenzio (2l). Midanzano per il capo altri versi: «... laterra lagrimosa diede vento...» (22) no,è un’altra cosa. E tardi, è tardi, siamoarrivati alla cucina, bisognaconcludere:

Tre volte il fe’ girar con tutte l’acque,Alla quarta levar la poppa in susoE la prora ire in giù, come altrui piacque...

Trattengo Pikolo, è assolutamentenecessario e urgente che ascolti, checomprenda questo «come altruipiacque», prima che sia troppo tardi,domani lui o io possiamo essere morti,o non vederci mai più, devo dirgli,spiegargli del Medioevo, del cosìumano e necessario e pure inaspettatoanacronismo (23), e altro ancora,qualcosa [190] di gigantesco che iostesso ho visto ora soltanto,nell’intuizione di un attimo, forse ilperché del nostro destino, del nostroessere oggi qui... (24) [191]

Siamo oramai nella fila per lazuppa, in mezzo alla folla sordida esbrindellata dei porta-zuppa deglialtri Kommandos . I nuovi g iunt ic i s i a c c a l c a n o a l l e s p a l l e .Kraut und Rüben? - Kraut undRüben -. Si annunzia uff ic ia lmenteche oggi la zuppa è d i cavol i er a p e : C h o u x e t n a v e t s . -Kaposz ta és répak (25) .

Infin che ‘l mar fu sopra noirinchiuso (26). [192]

I FATTI DELL’ESTATE

Durante tutta la primavera eranoarrivati trasporti dall’Ungheria (1); unprigioniero ogni due era ungherese,l’ungherese era diventato, dopol’yiddisch, la seconda lingua delcampo.

Nel mese di agosto 1944, noi,e n t r a t i c i n q u e m e s i p r i m a ,contavamo ormai fra gli anziani .Come ta l i , no i de l Kommando98 non ci eravamo stupiti che lepromesse fatteci e l’esame di chimicasuperato non avessero portato aconseguenze: né stupiti, né rattristatioltre misura: in fondo, avevamo tutti uncerto timore dei cambiamenti: «Quandosi cambia, si cambia in peggio», dicevauno dei proverbi del campo. Più ingenerale, l’esperienza ci aveva giàdimostrato infinite volte la vanità diogni previsione: a che scopotravagliarsi (2) per prevedere

ber juntar non ne avevo alcuna conel final. Me esfuerzo en reconstruirpor medio de las rimas, cierro losojos, me muerdo los dedos: pero denada sirve, lo demás es silencio.Me bailan en la cabeza otros ver-sos: ... la terra lagrimosa diedevento..., no, es otra cosa. Es tarde,hemos llegado a la cocina, hay queterminar:

... con las aguas tres veces girar le hacey a la cuarta la popa es elevada,se hunde la proa -que a otro así le place-.

Detengo a Pikolo, es absoluta-mente necesario y urgente, que escu-che, que comprenda este come altruipiacque, antes de que sea demasiadotarde, mañana él o yo podemos estarmuertos, o no volver a vernos, debohablarle, explicarle lo de la Edad Me-dia, del tan humano y necesario y, sinembargo, inesperado, anacronismo, yde algo más, de algo gigantesco queyo mismo sólo he visto ahora, en laintuición de un instante, tal vez elporqué de nuestro destino, de nues-tro estar hoy aquí...

Estamos ya en la cola del potaje, enmedio de la masa sórdida y harapientade los portasopas de los otrosKommandos. Los rec ién l legadoss e a m o n t o n a n a l a e s p a l d a .Kraut und Rüben? , Krau t undRüben . Se anuncia of ic ia lmenteque el potaje de hoy es de colesy n a b o s : C h o u x e t n a v e t s .Kapotszka es répak .

«... y nos cubre por fin la mar aira-da».

Los acontecimientos del verano

Durante toda la primavera habíanllegado transportes de Hungría; un pri-sionero de cada dos era húngaro, elhúngaro se había convertido, despuésdel yiddish, en la segunda lengua delcampo.

En el mes de agosto de 1944, noso-tros, internados cinco meses antes, noscontábamos ya entre los veteranos.Como tales, nosotros, los del Kommando98, no nos habíamos asombrado de quelas promesas hechas y el examen dequímica aprobado no hubiesen tenidoconsecuencias: ni asombrados ni dema-siado tristes: en el fondo, todos tenía-mos cierto temor a los cambios: «Cuan-do se cambia, se cambia para peor»,decía uno de los proverbios del cam-po. Mas en general la experiencia noshabía demostrado ya infinitas veces lavanidad de toda previsión: ¿con quéobjeto esforzarse en prever el porvenir

pour pouvoir trouver la jonction entre«non ne avevo alcuna» et la fin. Jem’efforce de reconstruire le tout enm’aidant de la rime, je ferme les yeux, jeme mords les doigts : peine perdue, lereste est silence. D’autres vers metraversem l’esprit : «...[122] la terralagrimosa diede vento... (1)», non, c’estautre Chose. Il est tard, il est tard, nousvoilà aux cuisines, il faut conclure

«Tre volte il fe’ girar con tune l’acque,Alla quarta levar la poppa in susoE la prora ire in giû, come altrui piacque... (2)»

Je retiens Pikolo : il est absolumentnécessaire et urgent qu’il écoute, qu’ilcomprenne ce «come altrui piacque» avantqu’il ne sofft trop tard ; demain lui ou moinous pouvons être morts, ou ne plus jamaisnous revoir ; il faut que je lui dise, que je luiparle du Moyen Age, de cet anachronismesi humain, si nécessaire et pourtant siinattendu, et d’autre Chose encore, dequelque Chose de gigantesque que je viensd’entrevoir à l’instant seulement, en unefulgurante Intuition, et qui contient peut-êtrel’explication de notre destin, de notreprésence ici aujourd’hui...

Nous voilà maintenant en train de faire laqueue pour la soupe, mêlés à la foule sordide etdéguenillée des portesoupe des autres Kommandos.Les derniers arrivés se bousculent derrière nous.

- Kraut und Rûben ?- Kraut und Rùben.C’est l’annonce officielle que nous aurons

aujourd’hui de la soupe aux choux et aux navets- Cavoli e râpe.- Kaposzta es répak.

«Infin che I’mar fu sopra noi rinchiuso(3).»

12. LES ÉVÉNEMENTS DE L’ÉTÉ

Des convois en provenance deHongrie n’avaient cessé d’aff luerpendant tout le printemps Un prisonnierSur deux était hongrois, et le hongroisé ta i t devenu, après le y iddish , laseconde langue du camp

Au mois d’août 1944, nous quiétions arrivés cinq mois auparavant,nous comptions déjà parmi les anciensEn ver tu de quo i pe rsonne auKommando 98 ne s ’é ta i t mont résurpris que les promesses prodiguéeset notre succès à l’examen de chimien’aient abouti a rien Non, cela ne nousavait ni surpris ni déçus outre mesureau fond, nous avions tous un peu peurdes changements «Quand on change,c ’es t tou jours en p i re» , d i sa i t unproverbe du camp Et par a i l leurs ,l’expérience nous avait prouvé maintesfois la vanité de toute prévision à quoibon se tourmenter a prévoir l’avenir,

20 per mezzo delle rime. Un rapido commento a questa frase è nel raccontoLa rima alla riscossa in RS (Il, 944): «Ora, per la registrazione in memoria larima è d’aiuto fondamentale: un verso trascina l’altro o gli altri, il versodimenticato può essere ricostruito, almeno approssimativamente». Sonoconsiderazioni che forse risentono delle note pagine sui «versi a memoria»del più classico degli autocommenti della letteratura italiana del Novecento,la Storia e cronistoria del «Canzoniere» di Umberto Saba, autore che Levistimava e con il quale era in corrispondenza negli anni di stesura di SQU, cheseguono di poco la pubblicazione delle Scorciatoie e raccontini (un modellostrutturale per la brevitas delle sezioni di SQU?). Questa sequenza del capitoloè l’unica a rimanere pressoché invariata in SES, pur a tanti anni di distanza:«Ebbene, dove ho scritto “darei la zuppa di oggi per saldare `non ne avevoalcuna’ col finale”, non mentivo e non esageravo. Avrei dato veramente panee zuppa, cioè sangue, per salvare dal nulla quei ricordi» (Il, 1100).

21 il resto è silenzio. Tra le righe del canto più dantesco di SQU è significativoquesto ricordo dello shakespeariano addio alla vita di Amleto: The Test issilence (Atto V, scena 2, v 364), finora, se non sbaglio, sfuggito anche ai piùattenti lettori. Nel disperato tentativo di trovare nella letteratura un sostegno,una legittimazione, Levi non poteva non rammentarsi di Amleto morente (in mydying voice).

22 « la terra lagrimosa diede vento». Inf. III, 133.

23 inaspettato anacronismo. [I versi che precedono contengono un«anacronismo», cioè un concetto difforme dal tempo in cui la vicenda si svolge:Ulisse, pagano, e per di più dannato, si serve d’un espressione («come altruipiacque» cioè «come piacque a Dio») che è propria del cristiano credente. Ma,appunto, l’Ulisse dantesco è un eroe moderno, e riassume in sé tutte le ansie ele audacie del tempo di Dante e, possiamo aggiungere, del nostro].

24 del nostro essere oggi qui. [In quell’istante, all’autore pare di intravedere unaconturbante analogia fra il naufragio di Ulisse e il destino dei prigionieri: l’uno e glialtri sono stati paradossalmente “puniti”, Ulisse per aver infranto le barriere dellatradizione, i prigionieri perché hanno osato opporsi a una forza soverchiante, qualeera allora l’ordine fascista in Europa. Ancora: fra le varie radici dell’antisemitismotedesco, e quindi del Lager, c’era l’odio e il timore per “l’acutezza” intellettualedell’ebraismo europeo, che i due giovani sentono simile a quella dei compagni diUlisse, e di cui in quel momento si riconoscono rappresentanti ed eredi]. È di granlunga il passo più controverso di SQU, di più difficile interpretazione, se si vuole ilpiù emozionante. Un vero nodo insoluto. Con Levi, in specie con il Levi di SQU,bisogna sempre essere molto cauti prima di cedere alle lusinghe dei luoghi comuni,a bella posta favoriti da Levi stesso. A dispetto dei suoi frequenti elogi dello «scriverechiaro», questo passo si presenta alquanto oscuro e la nota di commentopredisposta per l’edizione scolastica ingarbuglia più che mai la matassa. L’ambiguitàconsiste nella spiegazione che, in tempi diversi, Levi ha fornito all’anacronismo«come altrui piacque»: Ulisse, pagano, e per di più dannato, si serve d’unaespressione che è propria del cristiano credente. E fin qui nulla da obiettare. Poco,anzi nulla, della nota per l’ed. scolastica convince: che Levi pensasse davvero,mentre scriveva, alla presunta «astuzia» degli ebrei perseguitati pare una inutile einaspettata sottigliezza, ed ancora più fuorviante sembra la seconda metà dellaspiegazione (il timore per «l’acutezza» intellettuale dell’ebraismo), un po’ troppocavillosa, diciamo pure un bizantinismo. Con ragione Piero Boitani (L’ombra diUlisse, il Mulino, Bologna 1992, p. 51) e con lui lo stesso M. Belpoliti (P Levi cit.,pp. 62-63) suppongono che il terribile, «gigantesco» pensiero balenato per unattimo nella mente di Levi sia quello di un Dio a cui forse «piacque» il destino delpopolo ebraico; cioè, in tutta chiarezza, una spiegazione in qualche modo teologicadel Male Assoluto. Potrà sorprendere, ma è proprio così. Prima di Boitani, salvoerrore, si era accorta di questa che è la sola pagina oscura di SQU, DanielleAmsallem, in un’intervista da poco stampata («Riga» cit., pp. 59-60), nella qualeaveva giustamente cercato di stanare Levi, di penetrare l’istrice, di perforare labarriera protettiva (cfr. D.Amsallem, Images littéraires et figures mythiques dansl’oeuvre de RLevi, ou l’experience sublimée par l’écriture, in «Chroniques italiennes»,31-32, 1992, p. 14, dove il brano cruciale dell’intervista era stato anticipato). Lacosa potrà scandalizzare chi s’accontenta dei luoghi comuni, assai diffusi,sull’illuminismo e sul materialismo di Levi, ateo e contrario ad ogni provvidenzialismo.A confondere le acque, sia bene inteso, ha contribuito in primo luogo il Levicommentatore di se stesso: ma, come per il silenzio sulla «casa morta» diDostoevskij, bisognerebbe cercare di ricostruire il contesto in cui si trovava acommentare a se stesso nel ’76. Non erano anni in cui la sua popolarità fosseparagonabile a quella odierna; né l’ebraismo - e tanto meno la letteratura suAuschwitz - era entrata nelle consuetudini dell’opinione pubblica italiana come èoggi; spinto dall’immagine che i media avevano costruito, o stavano costruendosui libri posteriori a SQU, Levi fornirà in quella noticina per gli studenti unaspiegazione normalizzatrice e, in sostanza, reticente. Quando parla di Provvidenzae di Dio, Levi non è mai dogmatico, nemmeno quando nega l’esistenza dell’uno edell’altra (cfr. sotto, cap. «Storia di dieci giorni», nota 14). Le negazioni non sonomai assolute, ma parte di un progetto molto più ambizioso e tutt’altro che dissacrantedi riscrittura delle storie bibliche. Sono storie della nuova Bibbia sia quella di Lorenzo,sia quella di Kuhn. Non si spiegherebbe altrimenti una frase, nel successivo cap.«I fatti dell’estate», dedicata alle macerie fra le baracche dopo un bombardamentoaereo degli alleati: la Buna, scrive Levi, ha cominciato a cadere a pezzi intorno«come colpita da una maledizione in cui noi stessi ci sentivamo coinvolti» (nota 7,il corsivo è mio).

25 Kaposzta és répak. È il consueto dispositivo di citazione multilingue del nomedi un cibo (come il pane di Panurge). Vedi sopra, cap. «Iniziazione», nota 4.

26 infin che ‘l mar fu sopra noi rinchiuso. Si tenga presente che nel successivocapitolo, citando i versi di un amico, Levi farà la parodia di se stesso e diquesto preciso luogo; vedi sotto, cap. «Kraus», nota 8.

I FATTI DELL’ESTATE

1 dall’Ungheria. Su questo massiccio ingresso diungheresi nel campo Levi ritorna nel racconto di L,Un discepolo (Il, 391 ss.).

2 travagliarsi. Vedi sopra, cap. «Il canto di Ulisse»,nota 16.

(2) Par trois fois dans sa masse elle la fit tourner : Mais à la quarte fois, lapoupe se dressa Et l’avant s’abîma, comme il plut à quelqu’un...

(1) ... De la terre des pleurs un Brand vent s’éleva...

(3) Jusqu’à tant que la mer tût sur nous refermée.

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l’avvenire, quando nessun nostro atto,nessuna nos t ra pa ro la lo avrebbepotu to min imamente in f luenzare?Eravamo de i vecchi Häf t l inge : l anostra saggezza era il «non cercar dicap i re» (3) , non rappresen ta rs i i lfuturo, non tormentarsi sul come e sulquando tutto sarebbe finito: non porre enon porsi domande.

Conservavamo i ricordi dellanostra vita anteriore, ma velati elontani, e perciò profondamentedo lc i e t r i s t i , come sono pe rognuno i r i co rd i de l l a p r imainfanzia (4) e [193] di tutte le cosef in i t e ; men t r e pe r ognuno i lmomento dell’ingresso al campostava all’origine di una diversa se-quenza di ricordi, vicini e duriquesti, continuamente confermatidalla esperienza presente, comeferite ogni giorno riaperte.

Le notizie, apprese in cantiere,dello sbarco alleato in Normandia,dell’offensiva russa e del fallitoattentato a Hitler, avevano sollevatoondate di speranza violente maeffimere. Ognuno sentiva, giorno pergiorno, le forze fuggire, la volontà divivere sciogliersi, la mente ottene-brarsi; e la Normandia e la Russiaerano così lontane, e l’inverno cosìvicino; così concrete la fame e ladesolazione, e così irreale tutto ilresto, che non pareva possibile cheveramente esistesse un mondo e untempo, se non il nostro mondo difango, e il nostro tempo sterile estagnante a cui eravamo oramaiincapaci di immaginare una fine.

Per gli uomini vivi le unità deltempo hanno sempre un valore, ilquale è tanto maggiore, quanto piùelevate sono le risorse interne di chile percorre; ma per noi, ore, giorni emesi si riversavano torpidi dal futuronel passato, sempre troppo lenti,materia vile e superflua di cuicercavamo di disfarci al più presto.Conchiuso il tempo in cui i giorni siinseguivano vivaci, preziosi e ir-reparabili, il futuro ci stava davantigrigio e inarticolato, come unabarriera invincibile. Per noi, la storiasi era fermata (5). [194]

Ma nell’agosto ‘44 incominciaronoi bombardamenti sull’Alta Slesia, e siprolungarono, con pause e ripreseirregolari, per tutta l’estate e l’autunnofino alla crisi definitiva.

Il mostruoso concorde travaglio digestazione della Buna si arrestòbruscamente, e subito degenerò in unaattività slegata, frenetica e parossistica(6). Il giorno in cui la produzione dellagomma sintetica avrebbe dovutoincominciare, che nell’agosto parevaimminente, fu via via rimandato, e i tedeschifinirono col non parlarne più.

Il lavoro costruttivo cessò; lapotenza dello sterminato gregge di

cuando ninguno de nuestros actos,ninguna de nuestras palabras lo habríapodido influenciar en lo más mínimo?Éramos viejos Häftlinge; nuestra sa-biduría consistía en «no tratar de en-tender», ni imaginarse el futuro, noa to rmen ta r se po r cómo y cuándoacabaría todo: no hacer y no hacersepreguntas.

Conservábamos los recuerdos denuestra vida anterior, pero velados y le-janos, y por ello profundamente dul-ces y tristes, como lo son para todoslos recuerdos de la primera infancia yde todas las cosas acabadas; mientraspara cada uno el momento de la entra-da en el campo se encontraba en el ori-gen de una diferente secuencia de re-cuerdos, cercanos y duros éstos, conti-nuamente confirmados por la experien-cia presente, como heridas que vuel-ven a abrirse a diario.

Las noticias, sabidas en el tajo, deldesembarco aliado en Normandía, dela ofensiva rusa y del frustrado aten-tado contra Hitler, habían levantadooleadas de esperanzas violentas peroefímeras. Cada uno sentía, día tras día,que le abandonaban las fuerzas, queel deseo de vivir se desvanecía, quela mente se oscurecía; y Normandía yRusia eran cosas lejanas, y el invier-no estaba tan cerca; tan concretas elhambre y la desolación, y tan irrealtodo lo demás, que no parecía posibleque verdaderamente existiese un mun-do y un tiempo, sino nuestro mundode fango, y nuestro tiempo estéril yestancado al que ahora éramos inca-paces de imaginar un final.

Para los hombres vivos, las unida-des de tiempo tienen siempre un va-lor, tanto mayor cuanto más grandesson los recursos interiores de quien lasrecorre; pero para nosotros, horas,días, y meses retrocedían tórpidos delfuturo al pasado, siempre demasiadolentos, materia vil y superflua de la quetratábamos de deshacernos lo máspronto posible. Concluido el tiempo enque los días se sucedían vivaces, pre-ciosos e irreparables, el futuro estabaante nosotros gris e inarticulado, comouna barrera invencible. Para nosotros,la historia estaba parada.

Pero en agosto del 44 empezaron losbombardeos de la Alta Silesia, y se pro-longaron, con pausas y reanudacionesirregulares, durante todo el verano y elotoño hasta la crisis definitiva.

El monstruoso y concorde trabajo degestación de la Buna se detuvo brusca-mente y pronto degeneró en una activi-dad deshilvanada, frenética y paroxística.El día en que la producción de la gomasintética habría debido comenzar, que enagosto parecía inminente, fue poco a pocoretrasado, y los alemanes acabaron por nohablar más del asunto.

El trabajo de construcción cesó; lafuerza del desmesurado rebaño de es-

quand aucun de nos actes, aucune denos paroles n’aurait pu l’infléchir sipeu que ce fût (9) Nous ét ions dev i e u x Häft l inge . n o t r e s a g e s s e ,c’était de «ne pas chercher a comprendre»,de ne pas imaginer l’avenir, de ne pas nousmettre en peine pour savoir quand etcomment tout cela finirait de ne pas poser dequestions, et de ne pas nous en poser

Les souvenirs de notre vie d’autrefoisnous revenaient encore, mais vaporeuxet lointains, et par la même pénétrés dedouceur et de tristesse, comme le sontles Souvenirs de la petite enfance et detoute Chose révolue En revanche,l’entrée au camp marquait pour chacunde nous la première étape dune toutautre série de Souvenirs, cruels etproches ceux-là, et sans cesse ravivéspar [124] l’expérience présente, commele seraient des blessures chaque jourrouvertes

Les bruits qui couraient au chantier,du débarquement en Normandie, del ' o ffens ive russe e t de l ’ a t t en ta tmanqué contre Hit ler, avaient fai tjaillir en nous des espoirs violents maiséphémères Jour après jour, en chacunde nous, les forces diminuaient, lavolonté de viere s’effritait, l’esprits’obscurcissait Et puis la Normandieet la Russie étaient si loin et l’hiver siproche , s i concrè tes la fa im e t ladétresse et si irréel tout le reste, qu’ilnous semblait impossible qu’il y eûtrée l lement un monde e t un tempsautres que ce monde de boue et cetemps stérile et stagnant, dont nousé t ions désormais incapab lesd’imaginer qu’il pût finir un jour

Pour les hommes libres, le cadretemporel a toujours une valeur, d’autantplus grande que celui qui s’y meut ydéploie de plus vastes ressourcesintérieures Mais pour nous, les heures, lesjours et les mois n’étaient qu’un fluxopaque qui transformait, toujours troplentement, le futur en passé, une cameloteinutile dont nous cherchions à nousdébarrasser au plus vite Le temps était finioù les jours se succédaient vifs, précieux,uniques • l’avenir se dressait devant nous,gris et sans contours, comme uneinvincible barrière Pour nous, l’histoires’était arrêtée

Mais au mois d’août 1944, lesBombardements commencèrent Sur laHaute-Silésie et se poursuivirent parà-Coups pendant tout l’été et l’automne,jusqu’à la crise définitive

Le monstrueux travail de gestationcollective qui animait la Buna s’arrêtabrusquement, dégénérant aussitôt en unparoxysme d’activité désordonnée et frénétiqueLa date prévue, et désormais attendue d’un jourà l’autre, pour la mise en mute de la productionde caoutchouc synthétique fut repoussée àplusieurs reprises, et les Allemands finiront parne plus en parler du tout

On cessa de bâtir On employa ailleursla forte de production de l'immense

3 il «non cercare di capire». L’intera trama del libro èintessuta di periodici rintocchi sul tema della mitefortezza, sullo sguardo giudice, sulla sempliceenigmaticità e soprattutto sul capire, del cercare dicapire, del «comprendere». Vedi sopra, cap. «Ka-Be», nota 22 e cap. «Esame di chimica», nota 6.

4 i ricordi della prima infanzia. I ricordi, nel Lager, sonosimili ai dolori della prima infanzia; si osservi la perfettasimmetria che lega questa definizione della libertà al«dolore allo stato puro» dell’infanzia, simile a quelloper cui i bambini piangono; vedi sopra, cap. «Le nostrenotti», nota 9.

5 storia si era fermata. Questa volta è il tempo stessoa costituire «una barriera invincibile», uno scudo, unguscio, uno schermo.

6 slegata, frenetica e parossistica. Un’altra ternacrescente di aggettivi; e si noti anche, all’inizio diparagrafo, la classica disposizione di due aggettiviche precedono il sostantivo dantesco («Il mostruosoconcorde travaglio»).

4:00

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schiavi fu rivolta altrove, e si fece digiorno in giorno più riottosa epassivamente nemica. A ogniincursione, c’erano sempre nuoviguasti da riparare; smontare esmobilitare il delicato macchinario dapochi giorni messo faticosamente inopera; erigere frettolosamente rifugie protezioni che alla prossima provasi rivelavano ironicamenteinconsistenti e vani.

Noi avevamo creduto che ognicosa sarebbe stata preferibile allamonotonia delle giornate uguali eaccanitamente lunghe, allo squalloresistematico e ordinato della Buna inopera; ma abbiamo dovuto mutarepensiero quando la Buna hacominciato a cadere a pezzi intornoa noi, come colpita da unamaledizione in cui noi stessi cisentivamo coinvolti (7). Abbiamodovuto sudare fra la polvere e lemacerie roventi, e tremare comebestie, schiacciati a terra sotto larabbia degli aerei; tornavamo la serain campo, rotti di fatica e asciugatidalla sete, nelle sere [195]lunghissime e ventose dell’estatepolacca, e trovavamo il camposconvolto, niente acqua per bere elavarsi, niente zuppa per le venevuote (8), niente luce per difendereil pezzo di pane l’uno dalla famedell’altro, e per ritrovare, al mattino,le scarpe e gli abiti nella bolgia buiae urlante del Block.

Nella Buna imperversavano i civilitedeschi, nel furore dell’uomo sicuroche si desta da un lungo sogno didominio, e vede la sua rovina e nonla sa comprendere. Anche iReichsdeutsche del Lager, politicicompresi, nell’ora del pericolorisentirono il legame del sangue e delsuolo. Il fatto nuovo riportò l’intricodegli odii e delle incomprensioni aisuoi termini elementari, e ridivise idue campi: i politici, insieme con itriangoli verdi e le SS vedevano, ocredevano di vedere, in ognuno deinos t r i v i s i l o scherno dellarivincita e la trista gioia (9) dellavendetta. Essi trovarono concordia inquesto, e la loro ferocia raddoppiò.

Nessun tedesco poteva ormaidimenticare che noi eravamodall’altra parte: dalla parte deiterribili seminatori che solcavano ilcielo tedesco da padroni, al di sopradi ogni sbarramento, e torcevano (10)i l ferro vivo delle loro opere,portando ogni giorno la strage findentro alle loro case, nelle case maiprima violate del popolo tedesco.

Quanto a noi, eravamo troppodistrutti per temere veramente. I pochiche ancora sapessero rettamentegiudicare e sentire, trassero daibombardamenti nuova forza [196] esperanza; coloro che la fame nonaveva ancora ridotto all’inerziadefinitiva, profittarono spesso deimomenti di panico generale per

clavos fue dirigida a otra parte, y se hizode día en día más levantisca y pasiva-mente hostil. A cada incursión, habíasiempre nuevos daños que reparar; des-montar e inmovilizar la delicada maqui-naria pocos días antes puesta en funcio-namiento con grandes esfuerzos; cons-truir apresuradamente refugios y protec-ciones que a la primera prueba se reve-laban irónicamente inconsistentes e in-útiles.

Nos habíamos creído que cualquiercosa habría sido preferible a la mono-tonía de las jornadas iguales yencarnizadamente largas, a la rudezasistemática y ordenada de la Buna enfuncionamiento; pero hemos tenido quecambiar de opinión cuando la Buna haempezado a caerse a pedazos alrededorde nosotros, como herida por una mal-dición de la que nosotros mismos nossentíamos comprendidos. Hemos te-nido que sudar entre el polvo y losescombros ardientes, y temblar comobestias, aplastados contra el suelo bajola furia de los aviones; volvíamos alanochecer al campo, deshechos de can-sancio y secos de sed, en los crepúscu-los larguísimos y ventosos del veranopolaco, y encontrábamos el campo enpleno desbarajuste, sin agua para bebery lavarse, sin potaje para las venas va-cías, sin luz para defender el propiomendrugo de pan del hambre del otro,y para encontrar, por la mañana, el cal-zado y la ropa en la lobreguez vacía yllena de gritos del Block.

En la Buna se enfurecían los alema-nes civiles, con el furor del hombre se-guro que se despierta de un largo sueñode dominio y ve su ruina y no sabe com-prenderla. También los Reichsdeutschedel Lager, comprendidos los políticos,sintieron en el momento del peligro elvínculo de la sangre y del suelo. El he-cho nuevo condujo el enredo de losodios y de las incomprensiones a sustérminos elementales, y dividió aúnmás los dos campos: los políticos,juntamente con los triángulos verdesy los SS, veían o creían ver en cadauna de nuestras caras la burla deldesquite y la triste alegría de la ven-ganza. Como se sentían unidos por ello,su ferocidad aumentó.

Ningún alemán podía olvidar aho-ra que nosotros estábamos de la otraparte: de parte de los terribles sem-bradores que surcaban el cielo ale-mán como dueños, por encima detodas las barreras, y retorcían el hie-rro vivo de sus obras, llevando todoslos días el estrago hasta dentro de suscasas, de las casas del pueblo alemánnunca antes violadas.

En cuanto a nosotros, estábamos de-masiado destruidos para sentir verda-dero temor. Los pocos que todavía po-dían juzgar y sentir rectamente, sacaronde los bombardeos nueva fuerza y es-peranza; aquellos a los que el hambreno había reducido aún a la inercia de-finitiva, aprovecharon con frecuencialos momentos de pánico general para

troupeau d’esclaves, qui se faisait de jouren jour plus lent à se mouvoir, pluspassivement hostile A chaque attaqueaérienne, il fallait réparer de nouveauxdégâts, démonter et déplacer les délicatsmécanismes dont on avaitlaborieusement achevé la mise au pointquelques jours plus tôt, ériger en toutehâte des abris [125] et des refuges qui, àl’épreuve, s’avéraient dérisoirementprécaires et inutiles.

N o u s p e n s i o n s q u e t o u t é t a i tpréférable à la monotonie des joursidentiques et sans f in, à la t r is tessel u g u b r e , s y s t é m a t i q u e e tréglementée, du t ravai l à la Buna ;mais nous avons dû changer d’avisq u a n d l a B u n a a c o m m e n c é àt o m b e r e n m o r c e a u x a u t o u r d en o u s , c o m m e f r a p p é e p a r u n em a l é d i c t i o n d a n s l a q u e l l e n o u snous sent ions englobés . I l nous afal lu suer dans la poussière et lesd é c o m b re s b r û l a n t s , et tremblercomme des bêtes, plaqués au sol sous lesBombardements qui faisaient rage. Etlorsque, le soir venu, par Ces interminablessoirées venteuses de l’été polonais, nousrentrions du travail, rompus de fatigue etbrûlés par la soif, nous retrouvions le campsens dessus dessous, pas une goutte d’eaupour boire et nous lauer, pas de soupe pournos estomacs vides, pas de lumière pourdéfendre notre pain de la faim du voisin,et pour retrouver, le matin, nos sabots etnos vêtements dans la bauge sombre ethurlasses du Block.

A la Buna, les civils allemands sedéchaînaient, en proie à la fureur de l’hommesûr de lui qui, s’éveillant d’un long rêve dedomination, assiste à son écroulement et serefuse à comprendre. De même, chez lesReichsdeutsche du camp, «politiques»compris, chacun se sentit, à l'heure du dangenuni aux autres par les liens du sol et du sang.L’événement ramena l’enchevêtrement dehaines et d’incompréhensions à ses termesélémentaires et rétablit une nette divisionentre les deux Camps adverses : lespolitiques, tout comme les triangles vertset les SS, lisaient ou croyaient Lire Surchacun de nos visages le sarcasme de larevanche et la joie cynique de lavengeance. Unis dans cette conviction, ilsredoublèrent de férocité.

Aucun Allemand ne pouvait désormaisoublier que nous étions de l’autre côté :du côté des terribles semeurs de mort qui,insoucieux des barrages, sillonnaient enmaîtres le ciel allemand et réduisaientleur grosse machine de guerre à desmorceaux de fer tordu, portant lemassacre jusque dans leurs maisons, lesmaisons du peuple allemand que nuln’avait encore violées.

Quant à nous, nous étions trop anéantispour avoir vraiment peur. Les quelquesindividus encore capables de sentir et deraisonner lucidement virent dans lesbombardements [126] une raisond’espérer et de reprendre Courage ; ceuxque la faim n’avait pas encore réduits àl’apathie définitive profitèrent souventdes moments de panique générale pour se

7 da una maledizione. Vedi sopra, cap. «Esame dichimica», nota 18; il coinvolgimento ai prigionieri dellamaledizione conferma quanto si è detto di Levi e dellateodicea, nel cap. «Il canto di Ulisse», nota 24.

8 vene vuote. Un’immagine ricorrente; come il grembovuoto della poesia in epigrafe, un involucro svuotato.

9 trista gioia. Poco sopra si è parlato del «sorrisotriste»; la «gioia triste» è un altro ricorrente ossimoro,quasi un refrain. U’aggettivo «triste» è presente nellesue varianti più arcaiche (trista, tristo), e si ricordi cheall’inizio del capitolo «dolci e tristi» sono detti i ricordidella prima infanzia (nota 4). Si veda infine, sotto,cap. «Die drei Leute vom Labor», nota 12.

10 torcevano. Vedi sopra l’uso dello stesso verbonella poesia in epigrafe, nota 8 della prefazione.

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intraprendere spedizioni doppiamenteteme r a r i e ( p o i c h é , o l t r e a lr ischio diretto delle incursioni, ilfurto consumato in condizioni diemergenza era punito conl’impiccagione) alla cucina di fabbricae ai magazzini. Mala maggior partesopportò il nuovo pericolo e il nuovodisagio con immutata indifferenza:non era rassegnazione cosciente, mail torpore opaco delle bestie domatecon le percosse, a cui non dolgono piùle percosse.

A noi l’accesso ai rifugi corazzatiera vietato. Quando la terracominciava a tremare, citrascinavamo, storditi e zoppicanti,attraverso i fumi corrosivi deinebbiogeni, fino alle vaste areeincolte, sordide e sterili, racchiuse nelrecinto della Buna; là giacevamoinerti, ammonticchiati gli uni suglialtri come morti, sensibili tuttavia allamomentanea dolcezza delle membrain riposo. Guardavamo con occhiatoni le colonne di fumo e di fuocoprorompere intorno a noi: neimomenti di tregua, pieni del liever o n z i o minaccioso che ognieuropeo conosce, sceglievamo dalsuolo cento volte calpestato le cicoriee le camomille stente , e lemasticavamo a lungo in silenzio.

Ad allarme finito, ritornavamoda ogni parte ai nostri posti, greggemuto (11) innumerevole, assueto(12) all’ira degli uomini e dellecose; e riprendevamo quel nostrol avoro di sempre, odiato comesempre, e inoltre ormai palesementeinutile e insensato.

In questo mondo scosso ognigiorno più profondamente dai fremitidella fine vicina, fra nuovi terrori e[197] speranze e intervall i dischiavitù esacerbata, mi accadde diincontrare Lorenzo.

La storia della mia relazione conLorenzo è ins ieme lunga e breve ,piana ed enigmatica (13); essa è unastoria di un tempo e di una condizioneormai cancellati da ogni realtà presente,e perciò non credo che potrà esserecompresa altrimenti di come sicomprendono oggi i fatti della leggendae della storia più remota (14).

In termini concreti (15), essa siriduce a poca cosa: un operaio civileitaliano mi portò un pezzo di pane egli avanzi del suo rancio ogni giornoper sei mesi; mi donò una sua magliapiena di toppe; scrisse per me in Italiauna cartolina, e mi fece avere larisposta. Per tutto questo, non chiesené accettò alcun compenso, perché erabuono e semplice, e non pensava chesi dovesse fare il bene per uncompenso.

Tutto questo non deve sembrarepoco. Il mio caso non è stato il solo;come già si è detto, altri fra noi

emprender expediciones doblementetemerarias (puesto que, además delriesgo directo de las incursiones, elhurto consumado en condiciones deemergencia era condenado a la horca)a la cocina de la fábrica y a los alma-cenes. Pero la mayor parte soportó elnuevo peligro y las nuevas incomodida-des con inmutable indiferencia: no se tra-taba de una resignación consciente, sinodel torpor opaco de las bestias domadasa palos, a las que ya no les duelen lospalos.

A nosotros, el acceso a los refugiosacorazados nos estaba prohibido. Cuan-do la tierra empezaba a temblar, nosarrastrábamos, aturdidos y renqueantes,a través de los humos corrosivos de las cor-tinas de humo, hasta las vastas áreas incul-tas, sórdidas y estériles, comprendidas enel recinto de la Buna; allí yacíamosinertes, amontonados los unos contralos otros como muertos, sensibles, sinembargo, a la momentánea dulzura delos miembros en reposo. Mirábamoscon ojos atónitos las columnas de humosurgir en torno a nosotros: en los mo-mentos de tregua, llenos del levezumbido amenazante que todos los eu-ropeos conocen, arrancábamos del sue-lo cien veces pisoteado las achicoriasy las escasas camomilas , y lasmasticábamos ______ en silencio.

Una vez terminada la alarma, volvía-mos desde todas partes a nuestros pues-tos, rebaño mudo innumerable, acos-tumbrado a la ira de los hombres y delas cosas; y reanudábamos aquel traba-jo nuestro de siempre, odiado comosiempre, y además claramente inútil einsensato en aquellos momentos.

En este mundo sacudido más pro-fundamente cada día por los tembloresdel final cercano, entre nuevos terroresy esperanzas e intervalos de esclavitudexacerbada, sucedió que me encontrécon Lorenzo.

La historia de mi relación con Lo-renzo es al mismo tiempo larga y breve,sencilla y enigmática; es ésta una his-toria de un tiempo y de unas condicio-nes ya borradas por la realidad presen-te, y por ello no creo que pueda ser com-prendida sino como se comprenden hoylos acontecimientos de la leyenda y dela historia más remota.

En términos concretos, se reduce apoca cosa: un obrero civil italiano metrajo un pedazo de pan y las sobras desu rancho todos los días y durante seismeses; me dio una camiseta suya lle-na de remiendos; escribió para mí unacarta a Italia y me hizo recibir la res-puesta. Por todo esto, no pidió ni acep-tó ninguna recompensa, porque erabueno y simple, y no pensaba que sedebiese hacer el bien por una recom-pensa.

Todo esto no debe parecer poco.Mi caso no ha sido el único; como yase ha dicho, otros de nosotros man-

lancer dans des expéditions doublementtéméraires (d’abord à cause du risquedirect que représentait l’attaque aérienne,ensuite parce que le vol commis enSituation d’urgence était puni dependaison) jusqu’aux cuisines de l’usineet aux entrepôts. Mais pour la plupart,nous supportâmes ce nouveau danger etCes nouvelles embûches avec la mêmeindifférence, qui n’était pas de larésignation mais plutôt l’inertie obtusedes bêtes battues qui ne réagissent plusaux Coups.

L’accès aux refuges blindés nous étaitinterdit. Quand la terre commençait àtrembler, nous nous traînions, assourdiset chancelants, au milieu des émanationscorrosives des fumigènes, jusqu’auxvas tes t e r ra ins vagues , s in i s t r es e ts t é r i l e s , s i t u é s d a n s l ’ e n c e i n t ed e l a B u n a ; e t là, nous restionsétendus sans bouger, entassés les unsSur les autres comme des cadavres, savourantmalgré tout le bien-être momentané de nosCorps en repos. Nous regardions d’un oeilmorne les colonnes de fumée et de feu quis’élevaient autour de nous : dans les momentsd’accalmie, marqués par ce légervrombissement menaçant que connaissentbien ceux qui ont vécu la guerre, nous cueillionsSur le sol Cent fois piétiné des Chicorées etdes camomilles rabougries que nousmâchions longuement en silence.

L’ a l e r t e p a s s é e , n o u s n o u smettions en devoir de regagner nospostes, immense troupeau silencieux,accoutumé à la colère des hommes etdes choses; et nous reprenions notret r a v a i l d e t o u s l e s j o u r s , e x é c r édepuis toujours, mais plus que jamaisinutile et insensé.

C’est dans ce monde chaque jour plusprofondément ébranlé par les soubresautsde la fin prochaine que, en proie à denouvelles terreurs, à de nouveaux espoirset à des périodes d’esclavage exacerbé, jedevais rencontrer Lorenzo.

L’histoire de mes rapports avec Lorenzoest à la fois longue et courte, simple eténigmatique. C’est une histoire qui appartientà un temps et à des circonstances aujourd’huiabolis, que rien dans la réalité présente nesaurau restituer, et dont je ne crois pas quellepuisse être [127] comprise autrement que nele sont aujourd’hui les faits légendaires ouceux des temps les plus reculés

En termes concrets, elle se réduit à peude Chose : tous les jours, Pendant sixmois, un ouvrier civil Italien m’apportaun morceau de pain et le fond de sagamelle de soupe , il me donna un de seschandails rapiécés et écrivit pour moi uneGarte Postale qu’il envoya en Italie etdopt il me fit parvenir la réponse. Il nedemanda rien et n’accepta rien enéchange, parce qu’il était b’on et simple,et ne pensait pas que faire le bien dûtrapporter quelque Chose.

Tout cela est bien plus importantqu’il n’y paraît. Je n’étais pas un Gasisolé, comme je l’ai déjà dit, plusieurs

11 gregge muto. L detto nel senso dantesco di Inf.XIV, 19.

12 assueto. Arcaismo, sta per «abituato».

13 piana ed enigmatica. Versione leggermente modificata del classicoossimoro sulle storie della nuova Bibbia, «semplici e incomprensibili»;anche questo è un rintocco, che agisce nel lettore a livello subliminale:serve a ricordarci che la storia di Lorenzo, che ci accingiamo aripercorrere è un capitolo essenziale della Genesi che l’autore diSQU si propone di riscrivere.

14 della storia più remota. Si noti che Levi parla come se le storieche racconta fossero parte di «una storia più remota» (sopra neaveva parlato come di «una anteriore incarnazione» o di «una favolaantica»). Nel 1947 il «recente passato» pare a Levi già remoto.L’accelerazione del Tempo, a causa della gravità della tragediavissuta, gli consente di percorrere in due anni i1 salto di svariatimillenni (di un salto «siderale» aveva parlato nei primi capitoli).

15 In termini concreti. Si contrappone ad un’espressione che, in Levi,è sempre valida, benché sottintesa, cioè « in termini simbolici,allegorici» (si ricordi l’inizio del cap. «Al di qua del bene e del male»,nota 1: «Avevamo un’incorreggibile tendenza a vedere in ogniavvenimento un simbolo e un segno»).

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avevano rapporti di vario genere concivili , e ne traevano di chesopravvivere: ma erano rapporti didiversa natura. I nostri compagni neparlavano con lo stesso tonoambi[198]guo e pieno di sottintesicon cui gli uomini di mondo parlanodelle loro relazioni femminili: e cioècome di avventure di cui si può a buondiritto andare orgogliosi e di cui sidesidera essere invidiati, le quali però,anche per le coscienze più pagane,rimangono pur sempre al margine dellecito e dell’onesto; per cui sarebbescorretto e sconveniente parlarne controppa compiacenza. Cosi gliHäftlinge raccontano dei loro«protettori» e «amici» civili: conostentata discrezione, senza far nomi,per non comprometterli e anche esoprattutto per non crearsiindesiderabili rivali. I più consumati,i seduttori di professione come Henri,non ne parlano affatto; essi circondanoi loro successi di un’aura di equivocomistero, e si limitano agli accenni ealle allusioni, calcolate in modo dasuscitare negli ascoltatori la leggendaconfusa e inquietante che essi godanodelle buone grazie di civiliillimitatamente potenti e generosi.Questo in vista di un preciso scopo:la fama di fortuna, come altroveabbiamo detto, si dimostra difondamentale utilità a chi sacircondarsene.

La fama di seduttore, di«organizzato», suscita insiemeinvidia, scherno , disprezzo eammirazione. Chi si lascia vedere inatto di mangiare roba «organizzata»viene giudicato assai severamente; èquesta una grave mancanza di pudoree di tatto, oltre che una evidentestoltezza. Altrettanto stolto eimpertinente sarebbe domandare «chite l’ha dato? dove l’hai trovato? comehai fatto?» Solo i Grossi Numeri,sciocchi inutili e indifesi, che nullasanno delle regole del Lager, fannodi queste domande; a queste domandenon si risponde, o si risponde«Verschwinde, Mensch!», «Hau’ ab»,«Uciekaj», «Schiess’ in den Wind»,«Va chier»; con uno insomma deimoltissimi equivalenti di «Levati ditorno» di cui è ricco il gergo delcampo.

C’è anche chi si specializza incomplesse e pazienti campagne dispionaggio, per individuare qual è ilcivile [199] o il gruppo di civili a cuiil tale fa capo, e cerca poi in vari modidi soppiantarlo. Ne nasconointerminabili controversie di priorità,rese più amare per il perdente dal fattoche un civile già «sgrossato» è quasisempre più redditizio, e soprattuttopiù sicuro, di un civile al suo primocontatto con noi. È un civile che valemolto di più, per evidenti ragionisentimentali e tecniche: conosce già ifondamenti dell’«organizzazione», lesue regole e i suoi pericoli, e inoltreha dimostrato di essere in grado disuperare la barriera di casta.

tenían relaciones de varias clases conciviles, y obtenían de qué sobrevivir:pero eran relaciones de naturaleza dis-tinta. Nuestros compañeros hablabande ellas con el mismo tono ambiguo ylleno de sobreentendidos con que loshombres de mundo hablan de sus rela-ciones femeninas: es decir, como deaventuras de las que uno puede sentir-se orgulloso y por las que se desea serenvidiado, las cuales, sin embargo, in-cluso para las conciencias más paga-nas, se mantienen siempre al margende lo lícito y de lo honesto; por lo quesería incorrecto e inconveniente hablarde ellas con demasiada complacencia.Así hablaban los Häftlinge de sus «pro-tectores» y «amigos civiles» con osten-tosa discreción, sin dar nombres, parano comprometerlos y, también y so-bre todo, para no crearse indeseablesrivales. Los más consumados, seduc-tores profesionales como Henri, nohablaban de esto; envolvían susasuntos en una aura de equívocomisterio y se limitaban a indicios yalusiones calculados de modo quesuscitasen en los oyentes la leyendaconfusa e inquietante de que goza-ban del favor de civiles infinitamen-te potentes y generosos. Esto, envista de un fin muy preciso: lafama improvisada, como he dichoen otro lugar, se muestra de fun-damental utilidad a quien sabe ro-dearse de ella.

La fama de seductor, de «organi-zado», suscita al mismo tiempo en-vidia, burla, desprecio y admiración.Quien se deja ver en el acto de co-mer género «organizado» es juzgadobastante severamente; es ésta unagrave falta de pudor y de tacto, ade-más de una evidente estupidez. Igualde estúpido e impertinente sería pre-guntar «¿quién te lo ha dado?, ¿dón-de lo has encontrado?, ¿qué has he-cho?». Sólo los Números Altos, bo-bos, inútiles e indefensos, que nadasaben de las reglas del Lager, hacenesta clase de preguntas; a estas pre-guntas, no se responde, o se respon-de Verschwinde, Mensch!, Hau’ab,Uciekaj, Schiess’ in den Wind, Vachier; con uno, en fin, de los muchí-simos equivalentes de «¡Quítate de enmedio!» en que es rica la jerga delcampo.

Hay también quien se especializa encomplicadas y pacientes campañas deespionaje para identificar al civil o algrupo de civiles con los que el tal seentiende, y trata luego de varios modosde suplantarle. Nacen de ello intermi-nables controversias de prioridad, másamargas para el perdedor por el hechode que un civil ya «trabajado» es casisiempre más rentable, y sobre todo másseguro, que un civil en su primer con-tacto con nosotros. Es un civil que valemucho más por evidentes razones sen-timentales y técnicas: conoce ya los fun-damentos de la «organización», sus re-glas y sus peligros, y además ha demos-trado estar en condiciones de superar labarrera de casta.

d’entre nous entretenaient des rapportsde différentes sortes avec des civils eten tiraient de quoi subsister : maisc’étaient des rapports dune tout autrenature. Nos cama* rades en parlaientSur le ton ambigu et plein de sous-entendus des hommes du monde quandi l s pa r len t de l eurs conquê tesfémin ines . c ’es t -à -d i re commed’aventures dont on peut tirer un justeorgueil et qu’on désire se voir envier,mais qui demeurent toutefois, mêmepour les consciences les plus païennes,en marge de la légalité et de l’honnêteté; de Sorte qu’i l serai t choquant etdéplacé d’en par ier t ropcomplaisamment De même, lesHäftlinge évoquent leurs «protecteurs»et «amis» civils avec une discrétionaffectée, soucieux de taire leur nom, nonpas tant pour ne pas les compromettreque pour ne point susciter d’indésirablesrivaux Les plus chevronnés, lesséducteurs professionnels comme Henri,n’en parlent pas du tout, ils entourentleurs succès dune aura de mystèreéquivoque, et en disent juste assez pouraccréditer chez les auditeurs la légendeconfuse et inquiétante qu’ils jouissentdes bonnes grâces de civilsimmensément riches et puissants Et celadans un but bien précis, car la réputationde chance, comme nous l’avons faitremarquer ailleurs, représente un atoutde première importance pour qui saits’en prévaloir

La réputation de séducteur, d’«organisé», suscite à la fois l’envie, lesarcasme, le mépris et l’admiration Celuiqui se hisse surprendre en train de mangerun supplément «organisé» Gourmet uneerreur impardonnable on y voit un manquede pudeur et de tact, et surtout une preuveévidente de sottise. Mais il serait tout aussistupide et [128] inconvenant de demander :«Qui est-ce qui t’a donné ça ? Où est-ce quetu l’as trouvé ? Comment as-tu fait ?» II n’ya que les Gros Numéros qui posent desquestions pareilles, pauvres niais sansdéfense qui ne connaissent rien aux lois ducamp. Dans Ces cas-là, on ignore laquestion, ou bien on y répond par uneexpression teile que «Verschwmde,Mensch’», «Hau’ ab», «Uciekaj», «Schiess’m den Wind», «Va chier», «Levati di torno»; bref, par un des nombreux équivalents de«Fous-moi le camp» dont le jargon du Lagerabonde.

Il y a aussi ceux qui se spécialisentdans des opérations d’espionnagepatientes et compliquées, pour identifierle ou les civils qui chaperonnent tel outel détenu, et chercher par tous lesmoyens à le supplanter. D’oùd’interminables disputes de priorité,d’autant plus amères pour le perdantqu’un civil déjà «dégrossi» est presquetoujours plus rentable et surtout plus sûrque celui qui en est à ses Premierscontacts avec nous. Il vaut beaucoupplus, pour d’évidentes raisonssentimentales et techniques . il connaîtdéjà les bases de l’ «Organisation», sesrègles et ses risques, et de plus, il a donnéla preuve qu’il était capable de franchirla barrière des Gastes.

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Infatti, noi per I civili siamo gliintoccabili. I civili, più o menoesplicitamente, e con tutte lesfumature che stanno fra il disprezzoe la commiserazione, pensano che, peressere stati condannati a questa nostravita, per essere ridotti a questa nostracondizione, noi dobbiamo essercimacchiati di una qualche misteriosagravissima colpa. Ci odono parlare inmolte lingue diverse, che essi noncomprendono, e che suonano lorogrottesche come voci animali; civedono ignobilmente asserviti, senzacapelli, senza onore e senza nome,ogni giorno percossi, ogni giorno piùabietti, e mai leggono nei nostri occhiuna luce di ribellione, o di pace, o difede. Ci conoscono (16) ladri emalfidi, fangosi cenciosi e affamati,e, confondendo l’effetto con la causa,ci giudicano degni della nostraabiezione. Chi potrebbe distinguere inostri visi? per loro noi siamo «Kazett», neutro singolare (17).

Naturalmente questo nonimpedisce a molti di loro di gettarciqualche volta un pezzo di pane o unapatata, o di affidarci, dopo ladistribuzione della « Zivilsuppe» incantiere, le loro gamelle da raschiaree restituire lavate. [200]

Essi vi si inducono per togliersi ditorno qualche importuno sguardofamelico, o per un momentaneoimpulso di umanità, o per la semplicecuriosità di vederci accorrere da ogniparte a contenderci il boccone l’unl’altro, bestialmente e senza ritegno,finché il più forte lo ingozza, e alloratutti gli altri se ne vanno scornati ezoppicanti.

Ora, tra me e Lorenzo non avvennenulla di tutto questo. Per quanto disenso può avere il voler precisarele cause per cui proprio la mia vita,fra migliaia di altre equivalenti, hapotuto reggere alla prova, io credoche proprio a Lorenzo debbo diessere vivo oggi; e n o n t a n t o p e ri l s u o a i u t o m a t e r i a l e, quantop e r a v e r m i c o s t a n t e m e n t erammentato, con la sua presenza, conil suo modo così piano e facile diessere buono, che ancora esisteva unmondo giusto al di fuori del nostro,qualcosa e qualcuno di ancora puro eintero, di non corrotto e non selvaggio,estraneo all’odio e alla paura; qualcosadi assai mal definibile, una remotapossibilità di bene, per cui tuttaviametteva conto di conservarsi.

I personaggi di queste pagine nonsono uomini (l8). La loro umanità èsepolta, o essi stessi l’hanno sepolta,sotto l’offesa subita o inflitta altrui.Le SS malvage e stolide, i Kapos, ipolitici, i criminali, i prominentig r a n d i e p i c c o l i , f i n o a g liHäftlinge indifferenziati e schiavi,tutti i gradini della insana gerarchiavoluta dai tedeschi, sono

En realidad, para los civiles somoslos intocables. Los civiles, más o me-nos explícitamente y con todos losmatices que hay entre el desprecio yla conmiseración, piensan que porhaber sido condenados a esta vidanuestra, por estar reducidos a esta con-dición nuestra, debemos estar man-chados por alguna misteriosa ygravísima culpa. Nos oyen hablar enmuchas lenguas diferentes que nocomprenden y que suenan a sus oídosgrotescas como voces de animales;nos ven innoblemente sometidos, sinpelo, sin honor y sin nombre, golpea-dos a diario, más abyectos cada día, ynunca descubren en nuestros ojos unachispa de rebeldía, de paz ni de fe. Nossaben ladrones e indignos de confian-za, enfangados, andrajosos y ham-brientos y, confundiendo el efecto conla causa, nos juzgan dignos de nues-tra abyección. ¿Quién podría distin-guir nuestras caras? Para ellos somosKazett, neutro singular.

Naturalmente, esto no impide amuchos de ellos echarnos a veces unmendrugo de pan o una patata, o con-fiarnos, después de la distribución dela Zivilsuppe en la cantera, sus escu-dillas para que las raspemos y se lasdevolvamos lavadas.

Les induce a ello el haber captadode paso alguna importuna mirada famé-lica, o bien un impulso momentáneo dehumanidad, o la simple curiosidad devernos acudir de todas partes para dis-putarnos el bocado los unos a los otros,bestialmente y sin recato, hasta que elmás fuerte se lo zampa, y, entonces, to-dos los demás se ven afrentados yrenqueantes.

Ahora bien, entre Lorenzo y yono sucede nunca nada de esto. Porel sentido que pueda tener tratar deexplicar las causas por las que mivida, entre millares de otras equi-valentes, ha podido resistir la prue-ba, diré que creo que es a Lorenzo aquien debo el estar hoy vivo; y notanto por su ayuda material como porhaberme recordado constantementecon su presencia, con su maneratan llana y fácil de ser bueno, quetodavía había un mundo justo fue-ra del nuestro, algo y alguien to-davía puro y entero, no corrompi-do ni salvaje, ajeno al odio y almiedo; algo difícilmente definible,una remota posibilidad de bondad,debido a la cual merecía la penasalvarse.

Los personajes de estas páginas noson hombres. Su humanidad está sepul-tada, o ellos mismos la han sepultado,bajo la ofensa súbita o infligida a los de-más. Los SS malvados y estúpidos, losKapos, los políticos, los criminales, losprominentes grandes y pequeños, hastalos Häftlinge indiferenciados y esclavos,todos los escalones de la demente jerar-quía querida por los alemanes, están pa-

Car pour les civils, nous sommes despanas. Plus ou moins explicitement, etavec toutes les nuances qui vont dumépris à la commisération, les civils sedisent que pour avoir été condamnés àune teile vie, pour en être réduits à detel les condit ions, i l faut que noussoyons soui l lés de quelque fautemystérieuse et irréparable. Ils nousentendent parier dans toutes sortes delangues qu’ils ne comprennent pas etqui leur semblent aussi grotesques quedes cris d’animaux Ils nous voientignoblement asservis, sans cheveux, sanshonneur et sans nom, chaque jour battus,chaque jour plus abjects, et jamais ils nevoient dans nos yeux le moindre signede rébellion, ou de paix, ou de foi. Ilsnous connaissent chapardeurs etsournois, boueux, loqueteux etfaméliques, et, prenant l’effet pour lacause, nous jugent dignes de notreabjection Qui pourrait distinguer nosvisages les uns des autres? Pour eux, noussommes «Kazett», neutre singulier.

Bien entendu, cela n’empêche pasque beaucoup d’entre eux nous jettentde temps à autre un morceau de pain ouune pomme de terre, ou qu’ils nousconfient leur gamelle à [129] racler età lauer après la dis t r ibut ion de la«Zivilsuppe» au chantier.

Mais s’ils le font, c’est surtout pourse débarrasser d’un regard faméliqueun peu trop insistant, ou dans un accèsmomentané de p i t i é , ou tou tbonnement pour le plaisir de nous voiraccourir de tous côtés et nous disputerférocement le morceau, jusqu’à ce quele plus fort l’avale, et que tous lesau t res s ’en repar ten t , dép i tés e tclaudicants.

Or, entre Lorenzo et moi, il ne se passarien de tout cela. A supposer qu’il y aitun sens à vouloir expliquer pourquoi cefut justement moi, parmi des milliersd’autres êtres équivalents, qui pus résisterà l’épreuve, je crois que c’est justement àLorenzo que je dois d’être encore vivantaujourd’hui, non pas tant pour son aidematérielle que pour m’avoir constammentrappelé, par sa présence, par sa façon sisimple et fache d’être bon, qu’il existaitencore, en dehors du nôtre, un mondejuste, des choses et des êtres encore purset intègres que ni la corruption ni labarbarie n’avaient contaminés, qui étaientdemeurés étrangers à la haine et à la peur; quelque Chose d’indéfinissable, commeune lointaine possibilité de bonté, pourlaquelle il valait la peine de se conservervivant.

Les personnages de ce récit ne sontpas des hommes. Leur humanité estmorte, ou eux-mêmes Font enseveliesous l’offense subie ou infligée à autrui.Les SS féroces et stupides, les Kapos, lespolitiques, les criminels, les prominentsgrands et petits, et jusqu’aux Häftlinge,masse asservie et indifférenciée, tous leséchelons de la hiérarchie dénaturéeinstaurée par les Allemands sont

16 Ci conoscono. Si noti la successione, il crescendodi emozioni: «Ci odono... ci vedono... ci conoscono».

17 neutro singolare. Vedi sopra, quanto si diceva delruolo propositivo della grammatica e della simbiosifra leggi della morale e leggi della sintassi; la«proposizione consecutiva» in cap. «Il canto diUlisse», nota 17.

18 I personaggi di queste pagine non sono uomini.[In questo passo è racchiuso il senso intimo del libroe del suo titolo: il Lager è un mondo di negazione,annulla l’umanità, cioè la dignità umana, sia nellevittime, sia negli oppressori].

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paradossalmente accomunati in unaunitaria desolazione interna.

Ma Lorenzo era un uomo; la suaumanità era pura e incontaminata, egliera al di fuori di questo mondo di [201]negazione. Grazie a Lorenzo mi èaccaduto di non dimenticare di essere iostesso un uomo (19). [202]

OTTOBRE 1944

Con tutte le nostre forze abbiamolottato perché l’inverno non venisse.Ci siamo aggrappati a tutte le oretiepide, a ogni tramonto abbiamocercato di trattenere il sole in cieloancora un poco, ma tutto è statoinutile. Ieri sera il sole (1) si è coricatoirrevocabilmente in un intrico dinebbia sporca, di ciminiere e di fili, estamattina è inverno.

Noi sappiamo che cosa vuol dire,perché eravamo qui l’inverno scorso,e gli altri lo impareranno presto. Vuoldire che, nel corso di questi mesi,dall’ottobre all’aprile, su dieci di noi,sette morranno. Chi non morrà,soffrirà minuto per minuto, per ognigiorno, per tutti i giorni: dal mattinoavanti l’alba fino alla distribuzionedella zuppa serale dovrà tenerecos t an t emen te i musco l i t e s i ,danza re da un p i ede a l l ’ altro,sbattersi le braccia sotto le ascelle perresistere al freddo. Dovrà spenderepane per procurarsi guanti, e perdereore di sonno per ripararli quandosaranno scuciti. Poiché non si potràpiù mangiare all’aperto, dovremoconsumare i nostri pasti nella baracca,in piedi, disponendo ciascuno di unpalmo di pavimento, e appoggiarsisulle cuccette è proibito. A tutti siapriranno ferite sulle mani, e perottenere un bendaggio bisogneràattendere ogni sera per ore in piedinella neve e nel vento.

Come questa nostra fame non è lasensazione di chi ha saltato un pasto,così il nostro modo di aver freddo esi[203] gerebbe un nome particolare. Noidiciamo «fame», diciamo «stanchezza»,«paura», e «dolore», diciamo «inverno»,e sono altre cose (2). Sono parole libere,create e usate da uomini liberi chevivevano, godendo e soffrendo, nelleloro case. Se i Lager fossero duratipiù a lungo (3), un nuovo asprolinguaggio sarebbe nato; e di questosi sente il bisogno per spiegare cosaè faticare l’intera giornata nel vento,sotto zero, con solo indosso camicia,mutande, giacca e brache di tela, ein corpo debolezza e (4) fame econsapevolezza de l la f ine cheviene.

radójicamente emparentados por unaunitaria desolación interna.

Pero Lorenzo era un hombre; suh u m a n i d a d e r a p u r a eincontaminada, se encontraba fue-ra de este mundo de negación.Gracias a Lorenzo no me olvidé yomismo de que era un hombre.

Octubre de 1944

Con todas nuestras fuerzas hemos lu-chado para que no llegase el invierno.Nos hemos agarrado a todas las horastibias, y a cada puesta de sol hemos pro-curado sujetar el sol en el cielo todavíaun poco, pero todo ha sido inútil. Ayerpor la tarde el sol se ha puesto irrevoca-blemente en un enredo de niebla sucia,de chimeneas y de cables, y esta mañanaes invierno.

Sabemos lo que quiere decir, porqueestábamos aquí el invierno pasado, ylos demás lo aprenderán pronto. Quieredecir que, en el curso de estos meses,de octubre a abril, de cada diez de no-sotros, morirán siete. Quien no se mue-ra sufrirá minuto por minuto, día por día,durante todos los días: desde la mañanaantes del alba hasta la distribución delpotaje vespertino, deberá tener constan-temente los músculos tensos, dar saltosprimero sobre un pie y luego sobre elotro, darse palmadas bajo los sobacospara resistir el frío. Deberá gastar panpara procurarse guantes, y perder ho-ras de sueño para repararlos cuandoestén descosidos. Como no se podrácomer nunca al aire libre, tendremosque consumir nuestro pienso en la ba-rraca, de pie, disponiendo cada uno deun palmo de pavimento, y apoyarseen las literas está prohibido. A todosse nos abrirán heridas en las manos ypara conseguir una venda habrá queesperar toda la tarde durante horas yde pie en la nieve y al viento.

Del mismo modo que nuestra ham-bre no es la sensación de quien ha perdi-do una comida, así nuestro modo de te-ner frío exigiría un nombre particular.Decimos «hambre», decimos «cansancio»,«miedo» y «dolor», decimos «invierno»,y son otras cosas. Son palabras libres,creadas y empleadas por hombres li-bres que vivían, gozando y sufriendo,en sus casas. Si el Lager hubiese du-rado más, un nuevo lenguaje ásperohabría nacido; y se siente necesidadde él para explicar lo que es trabajar todoel día al viento, bajo cero, no llevandoencima más que la camisa, los calzonci-llos, la chaqueta y unos calzones de tela,y, en el cuerpo, deb i l i dad y hambrey c o n c i e n c i a d e l f i n q u e s eace rca .

paradoxalement unis par une mêmedésolation intérieure.

Mais Lorenzo était un homme : sonhumani t é é t a i t pu re e t i n t ac te , i ln ’ appa r t ena i t pa s à ce monde denégation. C’est à Lorenzo que je doisde n’avoir pas oublié que moi aussij’étais un homme. [130]

13. OCTOBRE 1944

NOUS avons lutté de toutes nos forcespour empêcher l’hiver de venir. Nousnous sommes agrippés à toutes les heurestièdes; à chaque crépuscule nous avonscherché à retenir encore un peu le soleildans le ciel, mais tout a été inutile. Hiersoir, le soleil s’est irrévocablementcouché dans un enchevêtrement debrouillard sale, de Cheminées d’usines etde fils ; et ce matin, c’est l’hiver.

Nous savons ce que ça veut dire, parceque nous étions là l’hiver dernier, et lesautres comprendront vite. Ça veut dire quedans les mois qui viennent, sept sur dixd’entre nous mourront. Ceux qui nemourront pas souffriront à chaque minutede chaque jour, et pendant toute la journée: depuis le matin avant Taube jusqu’à ladistribution de la soupe du soir, ils devronttenir les muscles raidis en permanence,danser d’un pied sur l’autre, enfouir leursmains sous leurs aisselles pour résister aufroid. Ils devront dépenser une partie deleur pain pour se procurer des gants, etperdre des heures de sommeil pour lesréparer quand ils seront décousus. Commeon ne pourra plus manger en plein air, ilnous faudra prendre nos repas dans labaraque, debout, sans pouvoir nousappuyer aux couchettes puisque c’estinterdit, dans un espace respectif dequelques centimètres carrés de plancher.Les blessures de nos mains se rouvriront,et pour obtenir un pansement il faudrachaque soir faire la queue pendant desheures, debout dans la neige et le vent.

De même que ce que nous appelons faim necorrespond en rien à la Sensation qu’on peutavoir quand on a sauté un [131] repas, de mêmenotre façon d’avoir froid mériterait un nomparticulier. Nous disons «faim», nous disons«fatigue», «peur» et «douleur», nous disons «hiver»,et en disant cela nous disons autre Chose, des chosesque ne peuvent exprimer les mots libres, créés par etpour des hommes libres qui vivent dans leurs maisonset connaissent la joie et la peine. Si les Lager avaientduré plus longtemps, ils auraient donné le jour à unlangage dune âpreté nouvel le ; ce lui qui nousmanque pour expliquer ce que c’est que peinertout le jour dans le vent , à une températureau-dessous de zéro, avec, pour tous vêtements,une chemise, des caleçons, une veste et unpanta lon de to i le , e t dans le Corps lafaiblesse et la faim, et la conscience que lafin est proche.

19 di essere io stesso un uomo. Su questo episodio,dando maggiori connotati anagrafici a Lorenzo, chesi chiamava Lorenzo Perrone ed era nato nellaprovincia di Cuneo, precisamente a Fossano, nonlontano dai luoghi dove erano cresciuti gli antenati diLevi di cui si parla in SP (I, 741 ss.), Levi ritorna conun lungo racconto di L, Il ritorno di Lorenzo (II, 59-66).L’episodio della cartolina, che Lorenzo riuscì a farrecapitare in Italia, è invece descritto in un altroracconto di L, Un discepolo (II, 24-27). Come perCesare (e, tra i personaggi di segno negativo, comeper Elias), questi versetti su Lorenzo generano unmacro-commento a pié di pagina.

OTTOBRE 1944

1 trattenere il sole. «Le indicazioni di stagione e diclima attraversano tutto il libro, come una serie dirintocchi funebri» (Segre, 69). S’aggiunga qui,nascosto fra le pieghe della narrazione, il ricordobiblico del condottiero Giosué che per portare atermine la sua battaglia «cerca di trattenere il sole»(Giosuè 10, 12-13).

2 e sono altre cose. Sul gergo in Lager esistono in SQU varie te-stimonianze. La lingua della segregazione e dell’emarginazione è untema che Levi riprenderà in SP (Argon) parlando di quello strano jiddishsubalpino parlato dai suoi antenati. Levi spiega in quell’occasione chela radice umiliata di ogni lingua di oppressi è facilmente riconoscibile (I,746-747): mancano infatti i vocaboli «sole», «uomo», «giorno», tretermini che guarda caso sono oggetto di rimpianto in SQU; vi sonoinvece rappresentati i termini «notte», «nascondere», «quattrini»,«sogno», «impiccare», parole-chiave nel Lager. Levi opera unaconnessione importante fra due categorie dell’oppressione: il Lager e ilghetto, per il quale non prova nessuna nostalgia.

3 Se i Lager fossero durati più lungo. La pervasiva presenza, in tuttoSQU, di periodi ipotetici della possibilità è uno dei dati più rilevanti.Questo periodo è dell’irrealtà fino ad un certo punto, lascia comunquetrasparire dal contesto la tragica eventualità che i Lager «possano»durare sempre. L’«aspro» (altro richiamo dantesco) linguaggio si èformato, e nulla può ormai cancellarlo; anzi, continua a riprodursi perchéè l’autore stesso di questo libro che si fa carico di tramandarlo, inobbedienza al principio enunciato in epigrafe.

4 e in corpo debolezza. . . e. . . e. Uno dei più espressivi polisindeti diSQU.

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5 se fossimo logici... Un’altra coppia di periodi ipotetici,di supposizioni, che si chiudono però sulla «pazzasperanza inconfessabile».

In quel modo con cui si vede finireuna speranza, così stamattina è statoinverno. Ce ne siamo accorti quandosiamo usciti dalla baracca per andarcia lavare: non c’erano stelle, l’ariabuia e fredda aveva odore di neve. Inpiazza dell’Appello, nella prima luce,alla adunata per il [204] lavoro,nessuno ha parlato. Quando abbiamovisto i primi fiocchi di neve, abbiamopensato che, se l’anno scorso aquest’epoca ci avessero detto cheavremmo visto ancora un inverno inLager, saremmo andati a toccare ilreticolato elettrico; e che ancheadesso ci andremmo, se fossimologici (5), se non fosse di questoi n s e n s a t o p a z z o r e s i d u o disperanza inconfessabile.

Perché «inverno» vuol dire altroancora.

La primavera scorsa, i tedeschihanno costruito due enormi tende inuno spiazzo del nostro Lager.Ciascuna per tutta la buona stagioneha ospitato più di mille uomini; ora letende sono state smontate, e duemilaospiti in soprannumero affollano lenostre baracche. Noi vecchi prigionierisappiamo che queste irregolarità nonpiacciono ai tedeschi, e che prestoqualcosa succederà perché il nostronumero venga ridotto.

Le selezioni si sentono arrivare.«Selekcja»: la ibrida parola latina epolacca si sente una volta, due volte,molte volte, intercalata in discorsis t ranier i ; dappr ima non la s iindividua, poi si impone all’attenzione,infine ci perseguita.

Stamattina i polacchi dicono«Selekcja». I polacchi sono i primi asapere le notizie, e cercano in generedi non lasciarle diffondere, perchésapere qualcosa mentre gli altri nonla-sanno ancora può sempre esserevantaggioso. Quando tutti saprannoche la selezione è imminente, ilpochissimo che qualcuno potrebbetentare per defilarsi (corrompere conpane o con tabacco qualche medicoo qualche prominente ; passaredalla baracca in Ka-Be o viceversa,al momento esatto, in modo daincrociare la commissione) sarà giàmonopolio loro. [205]

Nei giorni che seguono,l’atmosfera del Lager e del cantiere èsatura di «Selekcja»: nessuno sa nulladi preciso e tutti ne parlano, perfinogli operai liberi, polacchi, italiani,francesi, che di nascosto vediamo sullavoro. Non si può dire che ne risultiun’ondata di abbattimento. Il nostromorale collettivo è troppo inarticolatoe piatto per essere instabile. La lottacontro la fame, il freddo e il lavorolascia poco margine per il pensiero,anche se si tratta di questo pensiero.Ciascuno reagisce a suo modo, maquasi nessuno con quegliatteggiamenti che sembrerebbero piùplausibili perché sono realistici, e cioè

Del mismo modo en que se ve des-vanecerse una esperanza, así ha lle-gado el invierno esta mañana. Nos he-mos dado cuenta cuando hemos sali-do del barracón para ir a lavarnos: nohabía estrellas, el aire oscuro y fríoolía a nieve. En la plaza de la Lista,bajo la primera luz, al reunirnos parael trabajo, nadie ha hablado. Cuandohemos visto los primeros copos denieve, hemos pensado que si el añopasado en esta época nos hubiesendicho que íbamos a ver otro inviernoen el Lager, nos habríamos dirigido atocar el tendido eléctrico; y tambiénl o h a r í a m o s a h o r a s i f u é s e m o sl ó g i c o s , s i n o f u e r a p o r e s t ei n s e n s a t o y l o c o r e s i d u o d ei n c o n f e s a b l e e s p e r a n za.

Porque «invierno» quiere decir toda-vía una cosa más.

La primavera pasada los alemaneshan construido dos enormes tiendas enuna explanada de nuestro Lager. Cadauna, durante el buen tiempo, ha hospe-dado a más de mil hombres; ahora, lastiendas han sido desmontadas y un ex-ceso de dos mil hombres se hacinan ennuestras barracas. Nosotros, los vetera-nos prisioneros, sabemos que estas irre-gularidades no les gustan a los alema-nes y que pronto sucederá algo que hagadisminuir nuestro número.

La selección se siente llegar.Selekcja: la híbrida palabra latina y po-laca se oye una vez, dos veces, muchasveces, intercalada en conversacionesextranjeras; al principio no se laindividualiza, después se impone a laatención, finalmente nos persigue.

Esta mañana, los polacos dicenSelekcja. Los primeros son los queprimero saben las noticias, y gene-ralmente procuran que no se difun-dan, por que saber algo mientras losdemás no lo saben todavía puederesultar ventajoso. Cuando todossepan que la selección es inminen-te, lo poquísimo que cada uno po-dría intentar para escurrirse (co-rromper con pan o con tabaco a al-gún médico o a algún prominente;pasar de la barraca al Ka-Be o vi-ceversa en el momento exacto, demanera que se cruce uno con la co-misión) será su monopolio.

En los días siguientes, la atmósfe-ra del Lager y de la cantera está satu-rada de Selekcja: nadie sabe nada pre-ciso y todos hablan de ello, hasta losobreros libres, polacos, italianos, fran-ceses, que vemos a escondidas durantelas horas de trabajo. No se puede de-cir que se produzca una ola de abati-miento. Nuestra moral colectiva estádemasiado desarticulada y aplastadapara que sea inestable. La lucha con-tra el hambre, el frío y el trabajo dejapoco margen al pensamiento, aun tra-tándose de este pensamiento. Cadacual reacciona a su manera, pero casininguno con las actitudes que pare-cerían más plausibles por ser realis-

Comme on voit s’évanouir un espoir,ce matin nous avons constaté que l’hiverétait là. Chacun s’en est aperçu en sortantde la baraque pour aller se lauer : il n’yavait pas d’étoiles, l’air sombre et froidsentait la neige. Pendant le rassemblementplace de l’Appel pour le départ au travail,dans les premières lueurs de l’aube,personne n’a parlé. Quand nous avons vutomber les Premiers flocons, nous noussommes dit que si l’année dernière àpareille époque on nous avait dit que nousdevions voir un autre hiver au Lager, nousserions allés toucher les barbelésélectrifiés; que nous devrions y allermaintenant même, si nous étions logiques,s’il n’y avait pas encore en nous, tout aufond, cet espoir fou, irraisonné, que nousn’osons nous avouer.

C a r l ’ h i v e r i c i n ’ e s t p a s q u el ’ h i v e r.

Au printemps dernier, les Allemandsont dressé sur un des terrains vagues duLager deux immenses tentes , dontchacune a accueilli Pendant toute lasaison un millier de prisonniers ; àprésent, elles sont démontées, et deuxmille hommes se pressent en surnombredans les baraques. Nous, les anciens,nous savons que ce genre d’irrégulariténe plaît guère aux Allemands et que tôtou tard ils trouveront un moyen deréduire notre nombre.

On sent l’approche des sélections.«Selekcja» : le mot hybride, milatinmi-polonais, revient de temps en temps, puisde plus en plus souvent, dans les conversationsen différentes langues. Au début, on n’y faitpas attention, puis il s’impose à nous, enfin ilnous obsède. [132]

Ce matin, les Polonais disent :«Selekcja». Les Polonais, qui sonttoujours les Premiers à connaître lesnouvelles, s’arrangent en général pourn’en rien laisser transpirer, en vertu duprincipe que savoir quelque Chose quandpersonne ne sait rien peut toujours êtreutile. Quand tout le monde saura que lasélection est imminente, le peu qu’onpourrait tenter de faire pour y échapper(corrompre un médecin ou un prominentavec du pain ou du tabac, saisir le momentopportun pour passer de la baraque auK.B., ou vice versa, de manière à croiserla commission) aura déjà été exploité àleur bénéfice exclusif.

Les jours suivants, l’atmosphère duLager et du chantier est saturée de«Selekcja» : personne ne sait rien deprécis, mais tout le monde en parle,même les ouvriers libres, polonais,I t a l i e n s e t f r a n ç a i s q u e n o u srencontrons en cachette sur notre lieude travail. On ne peut pas dire qu’ilen résu l te un aba t tement généra l .Notre uroral collectif est trop égal etborné pour ê t re ins table . La lu t tecontre la faim, le froid et le travailla issent peu de place à la pensée,même s ’ i l s ’ag i t de ce t te pensée .C h a c u n r é a g i t à s a f a ç o n , m a i spresque personne par les attitudes quisembleraient les plus plausibles parce

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con la rassegnazione o con ladisperazione.

Chi può provvedere provvede; masono i meno, perché sottrarsi allaselezione è molto difficile, i tedeschifanno queste cose con grande serietàe diligenza.

Chi non può provvederematerialmente cerca difesa altrimenti.Ai gabinetti , al lavatoio, noi cimostriamo l’un l’altro il torace, lenatiche, le cosce, e i compagni cirassicurano: - Puoi essere tranquillo,non sarà certo la tua volta,... du bistkein Muselmann... io piuttostoinvece... - e a loro volta si calano lebrache e sollevano la camicia.

Nessuno nega altrui questaelemosina: nessuno è così sicuro dellapropria sorte da avere animo dicondannare altri . Anch’io hosfacciatamente mentito al vecchioWertheimer; gli ho detto che, se lointerrogheranno, risponda di averequarantacinque anni, e che nontrascuri di farsi radere la sera prima,anche a costo di rimetterci un quartodi pane; che, a parte ciò, non devenutrire timori, e che d’altronde non èper nulla certo che si tratti di unaselezione per il gas: non ha sentito dalBlockältester che i prescelti andrannoa jaworszno al campo diconvalescenza?

E assurdo che Wertheimer speri:dimostra sessant’anni, ha enormivarici, non sente quasi neppur più lafame. Eppure se ne va in cuccettasereno e tranquillo, e, a chi [206] glifa domande, risponde con le mieparole; sono la parola d’ordine delcampo in questi giorni: io stesso le horipetute come, a meno di particolari,me le sono sentite recitare da Chajim,che è in Lager da tre anni, e siccome èforte e robusto, è mirabilmente sicurodi sé; e io l’ho creduto.

Su questa esigua base anch’io hoattraversato la grande selezionedell’ottobre 1944 con inconcepibiletranquillità. Ero tranquillo perché eroriuscito a mentirmi quanto erabastato. Il fatto che io non sia statoscelto è dipeso soprattutto dal caso enon dimostra che la mia fiducia fosseben fondata.

Anche Monsieur Pinkert è, a priori,un condannato: basta vedere i suoiocchi. Mi chiama con un cenno, e conaria confidenziale mi racconta che hasaputo, da qual fonte non mi può dire,che effettivamente questa volta c’è delnuovo: la Santa Sede, per mezzo dellaCroce Rossa Internazionale......infine,garantisce lui personalmente che, siaper sé che per me, nel modo piùassoluto, è escluso ogni pericolo: dacivile lui era, come è noto, addettoall’ambasciata belga di Varsavia.

In var i modi dunque, ancheques t i g io rn i d i v ig i l i a , che

tas, es decir con la resignación o conla desesperación.

Quien puede tomar providencias, lastoma; pero son los menos, porque sus-traerse a la selección es muy difícil, losalemanes hacen estas cosas con granseriedad y diligencia.

Quien no puede prevenirse material-mente trata de defenderse de otromodo. En los retretes, en el lavadero,nos enseñamos el uno al otro el pecho,las nalgas, los muslos, y los compañerosse tranquilizan: «Puedes estar tranquilo,seguro que esta vez no te toca... du bistkein Muselmann... más bien yo», y almismo tiempo se bajan los pantalonesy se levantan la camisa.

Ninguno niega a otro esta limos-na: ninguno está tan seguro de susuerte como para tener el valor decondenar a otro. Yo mismo he menti-do descaradamente al viejoWertheimer; le he dicho que, si lointerrogan, responda que tiene cua-renta y cinco años y que no se olvidede afeitarse la tarde antes, aun a cos-ta de quitarse de la boca un cuarto depan; que, aparte de esto, no debe ali-mentar temores, y que además no esnada cierto que se trate de una selec-ción para el gas: ¿no le ha oído deciral Blockältester que los selecciona-dos irán al campo de convalecenciade Jaworszno?

Es absurdo que Wertheimer tengaesperanzas: aparenta sesenta años, tie-ne gruesas varices, casi no siente el ham-bre. Y, sin embargo, se va a la litera se-reno y tranquilo y, a quien le hace pre-guntas, le responde con mis palabras;son las palabras de orden del campodurante estos días: yo mismo las he re-petido como, con menos detalles, me lashe sentido recitar por Jaim, que está enel Lager desde hace tres años y, comoes fuerte y robusto, está admirablemen-te seguro de sí; y le he creído.

Sobre esta exigua base también yohe atravesado la gran selección de oc-tubre de 1944 con inconcebible tranqui-lidad. Estaba tranquilo porque habíalogrado mentirme cuanto era necesario.El hecho de que yo no haya sido elegi-do ha dependido sobre todo del azar yno demuestra que mi confianza estuvie-se bien fundada.

También Monsieur Pinkert es, apriori, un condenado: basta con mirarlea los ojos. Me llama con una seña, y mecuenta con aire confidencial que ha sa-bido, de qué fuente no puede decírme-lo, que, efectivamente, esta vez hay unanovedad: la Santa Sede, por medio dela Cruz Roja Internacional... en fin, measegura personalmente que, tanto paraél como para mí, de la manera más ab-soluta, está excluido todo peligro: cuan-do civil, era, como es sabido, agregadoa la embajada belga en Varsovia.

De varios modos pues, también es-tos días de vigilia, que cuando se habla

que les plus réalistes : la résignationou le désespoir.

Ceux qui peuvent faire quelque Chose lefont ; mais c’est une minorité, Car il est trèsdifficile d’échapper à la sélection, lesAllemands faisant preuve en ce domaine d’unsérieux et dune diligence exemplaires.

Ceux qui n’ont matériellement aucuneChance de s’en tirer se consolent comme ilspeuvent. Aux latrines, aux lavabos, c’est àqui exhibera son thorax, ses fesses, sescuisses, pour obtenir de son voisin quelquesparoles de réconfort : «Tu peux êtretranquille, ce ne Sera pas encore pour cettefois... du bist kein Muselman... tandis que moipar contre...» et l’autre, à son tour, de baisserson pantalon et de soulever sa chemise.

Personne ne refuse cette aumône à sonvoisin. Personne n’est suffisamment sûrde son propre sort pour avoir le Couraged’en condamner un autre. Moi aussi, j’aimenti effrontément au vieux Wertheimer; je lui ai dit que, si on l’interroge, il n’aqu’à dire qu’il a quarante-cinq ans, et quesurtout il n’oublie pas de se faire faire laBarbe la veille au [133] soir, quitte à ylaisser un quart de ration de pain ; qu’àPart ça il n’a pas à s’en faire, et qued’ailleurs ce n’est pas sûr du tout qu’ils’agisse dune sélection pour la chambreà gaz ; est-ce qu’il n’a pas entendu direlui-même par le Blockàltester que ceuxqui seraient choisis iraient au camp deconvalescence de Jaworzno ?

Il est absurde que Wertheimer espère : onlui donnerait soixante ans, il a d’énormesvarices, et il est tellement affaibli que c’est àpeine s’il souffre encore de la faim. Et pourtantil va se coucher tranquille, rassuré, et quandon lui pose des questions, il répond par mespropres paroles, qui sont d’ailleurs le motd’ordre du camp Ces jours-ci : je les aimoi-même répétées, à quelques détails près,telles que je me les étais entendu dire parChajim, qui est au Lager depuis trois ans, etqui, étant fort et robuste, est merveilleusementsûr de lui et m’a convaincu sur-le-champ.

C’est sur la foi d’assurances aussiprécaires que j’ai moi aussi traversé lagrande sélection de 1944 avec uneincroyable tranquillité. f étais tranquilleparce que j’avais réussi à me mentir justeautant qu’il fallait. Le fait que je n’aie pasété choisi timt surtout au hasard et neprouve pas que ma confiance ait étéjustifiée.

M. Pinkert est lui aussi, a priori, uncondamné : il suffit de voir ses yeux. Levoilà qui me fait signe de m’approcher etme raconte d’un air confidentiel qu’il a su,de source secrète, qu’effectivement cettefois-ci, il y a du nouveau : le Saint-Siège,par le Mais de la Croix-Rougeinternationale... bref, il peut me garantirpersonnellement et de la manière la plusabsolue qu’aussi bien pour lui que pourmoi tout danger est exclu : personnen’ignore que dans le civil il était attaché àl’ambassade de Belgique à Varsovie.

A i n s i d o n c , à b i e n d e s é g a r d s ,m ê m e C e s j o u r s d ’ a t t e n t e , q u i , à

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6 la schiera grigia. «Schiera» naturalmente è terminedantesco: «Anche di qua nuova schiera di aduna»(Inf 111, 120).

7 perché nessuno li veda partire. Si confronti questo capitoloe la parte del Rapporto per «Minerva Medica» dedicatoalla selezione dell’ottobre 1944, che è di fondamentaleimportanza per la comprensione della poetica di Levi difronte all’indicibile: «Nell’ottobre 1944 la selezione, anzichérestare limitata ai soli padiglioni dell’ospedale, venne estesaa tutti i “blocchi”; ma fu l’ultima, ché, dopo quell’epoca, talericerca venne sospesa e le camere a gas di Birkenau furonosmantellate. Tuttavia in quella tragica giornata erano statescelte 850 vittime, di cui 8 Ebrei di cittadinanza italiana» (I,1358). Come si è potuto constatare in SQU, Levi si ferma«sulla soglia della casa dei morti» e non fornisce unadescrizione delle camere a gas. Si ha chiara l’impressioneche le due pagine del Rapporto (I, 1358-1359) compresefra il capoverso « Il funzionamento delle camere a gas edell’annesso crematorio» e « Le ceneri, come è noto,venivano poi sparse nei campi e negli orti, come fertilizzantinel terreno» siano da considerarsi un «a parte», unasezione scritta nello stesso stile conciso e asciutto di SQU,ma non inseribile in un continuum narrativo che si è inveceautoimposto la norma tassativa dell’indicibilità.

raccontati sembra dovessero esseretormentosi al di là di ogni limiteumano, passano non mol todiversamente dagli altri giorni.

La disciplina del Lager e dellaBuna non sono in alcun modoallentate, il lavoro, il freddo e la famesono sufficienti a impegnare senzaresidui le nostre attenzioni.

Oggi è domenica lavorativa,Arbeitssonntag: si lavora fino alletredici, poi si ritorna in campo per ladoccia, la rasatura e il controllogenerale della scabbia e dei pidocchi,e in cantiere, misteriosamente, tuttiabbiamo saputo che la selezione saràoggi.

La notizia è giunta, come sempre,circondata da un alone di particolaricontraddittori e sospetti: stamattinastessa c’è stata selezione in infermeria;la percentuale è [207] stata del sette percento del totale, del trenta, delcinquanta per cento dei malati. ABirkenau il camino del Crematoriofuma da dieci giorni. Deve esserefatto posto per un enorme trasportoin arrivo dal ghetto di Posen. Ig iovani d icono a i g iovani chesaranno scelti tutti i vecchi. I sanidicono ai sani che saranno sceltisolo i malati. Saranno esclusi glispecialisti. Saranno esclusi gli ebreitedeschi. Saranno esclusi i PiccoliN umer i . Sara i sce l to tu . Saròescluso io.

Regolarmente, a partire dalletredici in punto, il cantiere si svuota ela schiera grigia (6) interminabile sfilaper due ore davanti alle due stazionidi controllo, dove come ogni giornoveniamo contati e ricontati, e davantiall’orchestra che, per due ore senzainterruzione, suona come ogni giornole marce sulle quali dobbiamo,all’entrata e all’uscita, sincronizzarei nostri passi.

Sembra che tutto vada come ognigiorno, il camino delle cucine fumacome di consueto, già si cominciala distribuzione della zuppa. Ma poisi è udita la campana, e allora si ècapito che ci siamo.

Perché questa campana suonasempre all’alba, e allora è la sveglia,ma quando suona a metà giornata vuoldire «Blocksperre», clausura inbaracca, e questo avviene quando c’èselezione, perché nessuno vi sisottragga, e quando i selezionatipartono per il gas, perché nessuno liveda partire. (7) [208]

Il nostro Blockältester conosce ilsuo mestiere. Si è accertato che tuttisiano rientrati, ha fatto chiudere laporta a chiave, ha distribuito aciascuno la scheda che porta lamatricola, il nome, la professione,l’età e la nazionalità, e ha dato ordineche ognuno si spogli completamente,

de ellos, parece que deberían haber sidotormentosos más allá de todo límitehumano, pasan de una manera no muydiferente que los demás.

La disciplina del Lager y de laBuna no se relaja en modo algu-no; el trabajo, el fr ío y el ham-bre son suficientes para acaparartoda nuestra atención.

Hoy es domingo de t rabajo ,Arbeitssonntag: se trabaja hasta lastrece, después se vuelve al campopara la ducha, el afeitado y el con-trol general de la sarna y de los pio-jos y, en el tajo, misteriosamente,todos hemos sabido que la selecciónserá hoy.

La noticia ha llegado, como siem-pre, rodeada de un halo de detalles con-tradictorios y recelos: esta misma ma-ñana ha habido una selección en la en-fermería; el porcentaje ha sido del sie-te, del treinta, del cincuenta por cientodel total de los enfermos. En Birkenau,la chimenea del Crematorio humeadesde hace diez días. Hay que hacerlesitio a una enorme expedición que vaa llegar del gueto de Posen. Los jóve-nes dicen a los jóvenes que serán ele-gidos todos los viejos. Los sanos di-cen a los sanos que sólo serán elegidoslos enfermos. Serán excluidos los es-pecialistas. Serán excluidos los judíosalemanes. Serán excluidos los Núme-ros Bajos. Serás elegido tú. Seré ex-cluido yo.

Con toda normalidad, a partir de lastrece en punto, el taller se vacía y laformación gris e interminable desfiladurante dos horas hacia los dos pues-tos de control, donde como todos losdías somos contados y recontados,ante la orquesta que, durante horas sininterrupción, toca como todos los díaslas marchas con las que, a la entraday a la salida, debemos sincronizarnuestros pasos.

Parece que todo marcha como todoslos días, la chimenea de la cocina hu-mea como de costumbre, ya ha empe-zado la distribución del potaje. Peroluego se ha oído la campana, y ahorahemos comprendido que va en serio.

Porque esta campana suena siem-pre al alba, y entonces es la diana,pero cuando suena a media jornadaquiere decir Blocksperre, encierro enla barraca, y esto sucede cuando hayselección, para que nadie se sustraigaa ella y, cuando los seleccionados sal-gan hacia el gas, para que nadie losvea partir.

Nuestro Blockältester conoce suoficio. Se ha cerciorado de que todoshemos entrado, ha hecho cerrar lapuerta con llave, ha dado a cada unola ficha en que constan la matrícula,el nombre, la profesión, la edad y lanacionalidad, y ha dado orden de quetodos se desnuden completamente

l e s r a c o n t e r , s e m b l e r a i e n t a v o i ré t é u n s u p p l i c e i n s o u t e n a b l e ,s ’ é c o u l è r e n t à p e u p r è s c o m m el e s a u t r e s j o u r s .

A u L a g e r c o m m e à l a B u n a , l ad i s c i p l i n e n e s ’ e s t n u l l e m e n tr e l â c h é e ; l e t r a v a i l , l a f a i m e t l ef r o i d s u f f i s e n t à a b s o r b e r t o u t en o t r e a t t e n t i o n .

Aujourd’hui, c’est un dimancheouvrable, Arbeitssonntag : on travaillejusqu’à treize heures, puis on rentre aucamp pour la douche, le rasage, lecontrôle des poux et de [134] la gale. Etvoilà qu’au chantier, mystérieusement,tout le monde a su que la sélection, c’étaitpour aujourd’hui.

Comme toujours, la nouvelle nouses t ar r ivée nimbée de déta i lscontradictoires et suspects : ce matinmême, il y a eu sélection à l’infirmerie,avec un pourcentage de sept pour centdu total des hommes, et de trente oucinquante pour cent de celui desmalades. A Birkenau, la Cheminée dufour crématoire fume depuis dix jours.Il faut faire de la place pour un énormeconvoi en provenance du ghetto dePosen. Les jeunes disent aux jeunesqu’ i ls chois i ront les v ieux. Lesbien-portants disent aux bien-portantsqu’ils ne prendront que les malades. Ilsne prendront pas les spécialistes. Ils neprendront pas les juifs allemands. Ils neprendront pas les petits numéros. Ils teprendront toi, pas moi.

Régulièrement, à partir de treueheures précises, le camp se vide etl’ interminable troupeau gris défi lependant deux heures devant les deuxpostes de contrôle où, comme chaquejour, on nous compte et nous recompte,et devant l’orchestre qui, pendant deuxheures d’affilée, joue comme chaquejour les marches sur lesquel les , àl’entrée et à la sortie, nous devonsrégler notre pas.

Tout a l ’a i r d’a l ler commed’habitude ; la Cheminée des cuisinesfume comme à l’ordinaire, et déjà oncommence à distribuer la soupe. Maissoudain la cloche a sonné, et nous avonscompris que cette fois ça y était.

Car, d’habitude, cette cloche sonne àTaube pour annoncer le réveil ; mais quandelle sonne au milieu de la journée, c’estqu’il y a Blocksperre : ordre de resterenfermés dans les baraques ; et cela seproduit quand il y a sélection pour quepersonne ne puisse y échapper, et quandles sélectionnés partent à la chambre à gazpour que personne ne les voie partir.

Notre Blockàltester connaît sonmétier. Il s’est assuré que nous étionstous rentrés, a fait fermer la porte à clef,a distribué à chacun la fiche où sontinscri ts numéro matricule, nom,profession, âge et nationalité, puis il adonné l’ordre de se déshabil lercomplètement, et de ne garder que ses

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

8 nudi spaventati. 1?Zf . XXIV 92.

9 o la morte di ciascuno di noi. Richiamo alla poesiain epigrafe: un uomo che muore «per un sì o per unno» (v 9).

10 Io confitto. Ritorna alla ribalta, resa più solennedalla memoria dantesca di quel «confitto» (Inf. XXIII,115), la prima persona singolare, l’io narrante.

conservando solo le scarpe. In questomodo, nudi e con la scheda in mano,attenderemo che la commissionearrivi al la nostra baracca. Noisiamola baracca 48, ma non si puòprevedere se si comincerà dallabaracca 1 o dalla 60. In ogni modo,per almeno un’ora possiamo staretranquilli, e non c’è ragione che nonci mettiamo sotto le coperte dellecuccette per riscaldarci.

Già molti sonnecchiano, quandouno scatenarsi di comandi, dibestemmie e di colpi indica che lacommissione è in arrivo. IlBlockältester e i suoi aiutanti, a pugnie a urli, a partire dal fondo deldormitorio, si cacciano davanti laturba dei nudi spaventati (8), e listipano dentro il Tagesraum, che è laDirezione-Fureria. Il Tagesraum è unacameretta di sette metri per quattro:quando la caccia è finita, dentro ilTagesraum è compressa unacompagine umana calda e compatta,che invade e riempie perfettamentetutti gli angoli ed esercita sulle paretidi legno una pressione tale da farlescricchiolare. [209]

Ora siamo tutti nel Tagesraum, e,oltre che non esserci tempo, non c’èneppure posto per avere paura. Lasensazione della carne calda chepreme tutto intorno è singolare e nonspiacevole. Bisogna aver cura di teneralto il naso per trovare aria, e di nonspiegazzare o perdere la scheda cheteniamo in mano.

Il Blockältester ha chiuso la portaTagesraum-dormitorio e ha aperto lealtre due che dal Tagesraum e daldormitorio dànno all’esterno. Qui,davanti alle due porte, sta l’arbitrodel nost ro dest ino, che è unsottufficiale delle SS. Ha a destra ilBlockältester, a sinistra il furieredella baracca. Ognuno di noi, cheesce nudo dal Tagesraum nel freddodell’aria di ottobre, deve fare dicorsa i pochi passi fra le due portedavanti ai tre, consegnare la schedaalla SS e rientrare per la porta deldormitorio. La SS, nella frazione disecondo fra due passaggi successivi,con uno sguardo di faccia e dischiena giudica del la sor te d iognuno, e consegna a sua volta lascheda all’uomo alla sua destra oall’uomo alla sua sinistra, e questoè la vita o la morte di ciascuno dinoi (9). In tre o quattro minuti unabaracca di duecento uomini è«fatta», e nel pomeriggio l’interocampo di dodicimila uomini.

Io confitto (l0) nel carnaio delTagesraum ho sentito gradualmenteallentarsi la pressione umana intornoa me, e in breve è stata la mia volta.Come tutti, sono passato con passoenergico ed elastico, cercando di tenerela testa alta, il petto in fuori e i muscolicontratti e rilevati. Con la codadell’occhio ho cercato di vedere alle

quedándose sólo con el calzado. Deeste modo, desnudos y con la ficha enla mano, esperaremos a que la comi-sión llegue a nuestra barraca. Nosotrossomos la barraca 48, pero no se puedeprever si se empezará por la barraca 1 opor la 60. De todos modos, podemos es-tar tranquilos durante una hora por lomenos, y no hay motivo alguno para queno nos metamos bajo las mantas de lasliteras para calentarnos.

Ya dormitan muchos cuando undesencadenamiento de órdenes, deblasfemias y de golpes indica que lacomisión está l legando. ElBlockältester y sus ayudantes, a gri-tos y puñetazos, a partir del fondo deldormitorio, empujan hacia delante ala turba de desnudos asustados y losapiñan dentro del Tagesraum, que esla Comandancia. El Tagesraum es uncuarto de siete metros por cuatro:cuando la caza ha terminado, dentrodel Tagesraum está comprimida unamasa humana caliente y compactaque invade y rellena perfectamentetodos los rincones y ejerce en las pa-redes de madera una presión que lashace crujir.

Ahora estamos todos en elTagesraum y además de no haber tiem-po, ni siquiera hay espacio para tenermiedo. La sensación de la carne calien-te que oprime por todo alrededor de unoes singular y no es desagradable. Hayque procurar tener la nariz en alto paraencontrar aire, y no arrugar o perder laficha que tenemos en la mano.

El Blockältester ha cerrado la puertadel Tagesraum que da al dormitorio yha abierto las otras dos que, delTagesraum y del dormitorio dan al ex-terior. Aquí, delante de las dos puertas,está el árbitro de nuestro destino, quees un suboficial de la SS. Tiene a la de-recha al Blockältester, a la izquierda alfurriel de la barraca. Cada uno de noso-tros, saliendo desnudos del Tagesraumal frío aire de octubre, debe dar corrien-do los pocos pasos que hay entre laspuertas delante de los tres, entregar laficha al SS y entrar por la puerta deldormitorio. El SS, en la fracción de se-gundo entre las dos pasadas sucesivas,con una mirada de frente y de espal-das, decide la suerte de cada uno yentrega a su vez la ficha al hombreque está a su derecha o al hombre queestá a su izquierda, y esto es la vidao la muerte de cada uno de nosotros.En tres o cuatro minutos, una barra-ca de doscientos hombres está «ter-minada» y, durante la tarde, el cam-po entero de doce mil hombres.

Yo, inmovilizado en la carnicería delTagesraum, he sentido gradualmentedisminuir la presión humana en torno amí, y pronto me ha tocado el turno.Como todos, he pasado con paso enér-gico y elástico, procurando llevar la ca-beza alta, el pecho fuera y los músculoscontraídos y marcados. Con el rabillodel ojo, he procurado ver a mi espalda y

chaussures. C’est ainsi, nus et fiche enmain, que nous attendrons l’arrivée dela commission dans notre baraque. Nous,nous sommes de la baraque 48, mais[135] on ne peut pas savoir s’i lscommenceront par la baraque n° 1 ou parla baraque n° 60. De toute façon, noussommes tranquilles pour une bonneheure au moins, et il n’y a pas de raisonde ne pas se glisser sous les couverturespour se réchauffer un peu.

Beaucoup d’entre nous somnolentdéjà , lorsqu’une bordée de juronsaccompagnés d’ordres et de Coupsn o u s a v e r t i t q u e l a c o m m i s s i o narrive. Le Blockàltester et ses aides,tapant et hurlant , refoulent devanteux, en partant du fond du dortoir,une meu te a ffo lée d ’hommes nusqu’ils entassent dans le Tagesraum.Le Tagesraum est une petite pièce desept mèt res sur qua t re : quand lachasse à l ’homme est terminée, latotal i té de l ’espace disponible es toccupée par un conglomérat humainchaud e t Compact qui envahi t lesmoindres interstices et exerce sur lesparois en bois une pression à les fairecraquer.

Nous sommes tous là, maintenant ; etnon seulement nous n’avons pas le tempsd’avoir peur, mais nous n’en avons pas laplace. Le contact de la chair chaude quinous comprime de toutes parts est curieuxmais pas désagréable. Il nous faut leverle nez pour avoir un peu d’air, et faire bienattention à ne pas froisser ou perdre lafiche que nous tenons à la main.

Le Blockàltester a fermé la porte decommunication entre le Tagesraum et ledortoir et a ouvert les deux qui donnentsur l’extérieur, Gelle du Tagesraum etGelle du dortoir. C’est là, entre les deuxportes, que se timt l’arbitre de notredestin, en la personne d’un sous-officierdes SS. A sa drohe, il a le Blockàltester,à sa gauche le fourrier de la baraque.Chacun de nous sort nu du Tagesraumdans l’air froid d’octobre, franchit aupas de course sous les yeux des troishommes les quelques pas qui séparentles deux Portes, remet sa ficke au SS etrentre par la Porte du dortoir. Le SS,Pendant la fraction de seconde quis’écoule entre un Passage et l’autre,décide du sort de chacun en nous jetantun Coup d’oeil de face et de dos, etpasse la ficke à l’homme de drohe ou àcelui de gauche : ce qui signifie pourchacun de nous la vie ou la mort. Unebaraque de deux Cents hommes est ofaite» en trois ou quatre minutes, et uncamp entier de douze mille hommes enun après-midi. [136]

Moi, comprimé dans l’amas de chairvivante, j’ai send peu à peu la pressionse re lâcher au tour de moi , e trapidement mon tour est venu. Commeles autres, je suis passé d’un pas soupleet énergique, en cherchant à tenir latête haute, la poitrine bombée et lesmuscles tendus et saillants. Du coin del ’oe i l , j ’ a i e ssayé de regarder

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11 ne parlo con Alberto. Da qui in avanti pare semprepiù evidente come la figura di Alberto adombri Virgilio(o Beatrice?).

mie spalle, e mi è parso che la miascheda sia finita a destra.

A mano a mano che rientriamo neldormitorio, possiamo rivestirci.Nessuno conosce ancora consicurezza [209] il proprio destino,bisogna anzitutto stabilire se le schedecondannate sono quelle passate adestra o a sinistra. Ormai non è più ilcaso di risparmiarsi l’un l’altro e diavere scrupoli superstiziosi. Tutti siaccalcano intorno ai più vecchi, aipiù denutriti, ai più «mussulmani»;se le loro schede sono andate asinistra, la sinistra è certamente illato dei condannati.

Prima ancora che la selezione siaterminata, tutti già sanno che lasinistra è stata effettivamente la «schlechte Seite», il lato infausto. Cisono naturalmente delle irregolarità:Rene per esempio, così giovane erobusto, è finito a sinistra: forseperché ha gli occhiali, forse perchécammina un po’ curvo come i miopi,ma più probabilmente per unasemplice svista: Rene è passato davantialla commissione immediatamenteprima di me, e potrebbe essereavvenuto uno scambio di schede. Ciripenso, ne parlo con Alberto (11), econveniamo che l’ipotesi èverosimile: non so cosa ne penseròdomani e poi; oggi essa non desta inme alcuna emozione precisa.

Parimenti di un errore deve essersitrattato per Sattler, un massicciocontadino transilvano che venti giornifa era ancora a casa sua; Sattler noncapisce il tedesco, non ha compresonulla di quel che è successo e sta inun angolo a rattopparsi la camicia.Devo andargli a dire che non gliservirà più la camicia?

Non c’è da stupirsi di questesviste: l’esame è molto rapido esommar io , e d ’a l t ronde , perl ’amminis t raz ione de l Lager,l ’ impor tan te non è t an to chevengano eliminati proprio i piùinu t i l i , quan to che s i r endanospeditamente liberi posti in unacerta percentuale prestabilita.

Nella nostra baracca la selezione èormai finita, però [211] continua nellealtre, per cui siamo ancora sotto clausura.Ma p o i c h é f r a t t a n t o i b i d o n id e l l a zuppa sono arrivati, i lBlockältester decide di procederesenz’altro alla distribuzione. Aiselezionati verrà distribuita doppiarazione. Non ho mai saputo se questafosse un’iniziativa assurdamentepietosa dei Blockälteste odun’esplicita disposizione delle SS, madi fatto, nell’intervallo di due o tregiorni (talora anche molto più lungo)fra la selezione e la partenza, levittime a Monowitz-Auschwitzgodevano di questo privilegio.

Ziegier presenta la gamella,

me ha parecido que mi ficha ha ido a laderecha.

Conforme íbamos volviendo aldormitorio, podíamos vestirnos. Na-die conoce ahora con seguridad elpropio destino, hay que saber prime-ro con seguridad si las fichas conde-nadas son las pasadas a la derecha o a laizquierda. Ahora no es el caso de tenerconsideraciones los unos con los otros nide tener escrúpulos supersticiosos. Todosse amontonan en torno a los más viejos, alos más desnutridos, a los más «musul-manes»; si sus fichas han ido a la izquier-da, la izquierda es con toda seguridad ellado de los condenados.

Antes de que la selección haya ter-minado, todos saben ya que la izquier-da ha sido efectivamente la «schlechteSeite», el lado infausto. Hay, natural-mente, irregularidades: René, porejemplo, tan joven y robusto, ha ter-minado en la izquierda: quizás por-que tiene gafas, quizás porque andaun poco encorvado como los miopes,pero más probablemente por un sim-ple descuido: René ha pasado delan-te de la comisión inmediatamente an-tes que yo, y podría haberse produci-do un cambio de fichas. Lo pienso,hablo con Alberto y convenimos enque la hipótesis es verosímil: no sé loque pensaré mañana y después; hoy,la cosa no despierta en mí ningunaemoción precisa.

Del mismo modo, también ha debi-do de haber un error en el caso de Sattler,un macizo campesino transilvano queveinte días antes estaba en su casa;Sattler no entiende alemán, no ha com-prendido nada de lo que ha sucedido yestá en un rincón remendándose la ca-misa. ¿Debo ir a decirle que la camisaya no va a servirle?

No hay por qué asombrarse de estasequivocaciones: el examen es muy rá-pido y sumario y, por otra parte, para laadministración del Lager, lo importan-te no es tanto que sean eliminados pre-cisamente los inútiles, como que que-den rápidamente libres los sitios deacuerdo con determinado tanto por cien-to preestablecido.

En nuestra barraca, la selección haterminado, pero continúa en las otras,por lo que ahora estamos en clausura.Pero puesto que, mientras tanto, hanllegado los bidones de potaje, elBlockältester decide proceder sin mása su distribución. A los seleccionadosse les distribuirá una ración doble. Nohe sabido nunca si ésta sería una ini-ciativa absurdamente compasiva delBlockältester o una explícita disposi-ción de los SS, pero de hecho, en elintervalo de dos o tres días (también aveces mucho más largo) entre la se-lección y la partida, las víctimas deMonowitz-Auschwitz disfrutan de esteprivilegio.

Ziegler presenta la escudilla, recibe

pardessus mon épaule et il m’a semblévoir ma fiche passer à drohe.

Au fur et à mesure que nous rentronsdans le dortoir, nous pouvons nousrhabiller. Personne ne connaît encoreavec certitude son propre destin, avanttout i l faut savoir si les f ichescondamnées sont Gelles de drohe ou degauche. Désormais ce n’est plus la peinede se ménager les uns les autres oud’avoir des scrupules superstitieux. Toutle monde se précipite autour des plusvieux, des plus décrépits, des plus«musulmans» : si leurs fiches sont alléesà gauche, on peut être sûr que la gaucheest le côté des condamnés.

Avant même que la sélection sofftterminée, tout le monde sait déjà quec’est la gauche la «schlechte Seite», lemauvais côté. Bien entendu, il y a eudes irrégularités ; René par exemple,si jeune et si robuste, on l’a fait passerà gauche : peut-être parce qu’il a deslunettes, peut-être parce qu’il marcheun peu courbé comme les myopes,mais plus probablement par erreur;René est passé devant la commissionjuste avant moi, il pourrait bien s’êtreprodui t un échange de f iches . J ’yrepense, j’en parle à Alberto, et nousconvenons que l ’hypothèse es tvraisemblable : je ne sais pas ce quej’en penserai demain et plus tard ;aujourd’hui , cela n’éveil le en moiaucune émotion particulière.

De même pour Sattler, un robustepaysan transylvanien qui était encorechez lu i t ro is semaines p lus tô t ;Sattler ne connaît pas l’allemand, iln’a rien compris à ce qui s’est passé,et il est là dans un coin, en train deraccommoder sa chemise . Dois - jeal ler lu i d i re qu’ i l n’en aura plusbesoin, de sa chemise ?

Ces erreurs n’ont r ien d’étonnant: l ’ e x a m e n e s t t r è s r a p i d e e ts o m m a i r e , e t d ’ a i l l e u r s , c e q u ic o m p t e p o u r l ’ a d m i n i s t r a t i o n d uLager, ce n’est pas tant d’él iminerv r a i m e n t l e s p l u s i n u t i l e sq u e d e f a i r e r a p idement placen e t t e e n r e s p e c t a n t l ep o u r c e n t a g e é t a b l i . [137]

Dans notre baraque, la sélection estmaintenant nous mais elle continue dansles autres, ce qui fait que nous restonsenfermés. Toutefois, comme entre-tempsles bidons de la soupe sont arrivés, leBlockàltester décide de procéder à ladistribution sans plus attendre. Lessélectionnés auront droit à une doubleration. Je n’ai jamais su si c’était là unemanifestation absurde de la bonté d’âmedes Blockâlteste ou une dispositionformelle des SS ; toujours est-il qu’àMonowitzAuschwitz, durant l’intervallede deux ou trois jours (et beaucoup plusparfois) qui s’écoulait entre la sélectionet la partance, les victimes jouissaient dece privilège.

Ziegler tend sa gamelle, reçoit la

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12 Se io fossi Dio. L’episodio di Kuhn è fortementericalcato sul ragionamento che, nelle Memorie,Dostoevskij svolge intorno al «martirio per la fede»,soprattutto evocando, in due successive sequenzedel libro, la figura dell’ebreo ortodosso Issàj Fomic’:«Egli era a tal segno ingenuamente presuntuoso evanitoso che anche quella generale curiosità gli facevapiacere. Con pedantesca e ostentata gravità eglicopriva con una tovaglia, in un cantuccio, il suominuscolo tavolino, apriva il libro, accendeva duecandelette e, borbottando certe parole misteriose [...]cominciava la preghiera. Naturalmente tutto ciò eraprescritto dal rituale della preghiera e non aveva nulladi ridicolo, ma ridicolo era che Issàj Fomìc’, come abella posta, posasse davanti a noi e facesse sfoggiodei riti» (Memorie, 148). E ancora, in una secondomomento: «Egli aveva per altro una sua salvezza,una sua via di uscita: la preghiera e l’idea del martirio.Il detenuto impazzito, che tanto aveva letto la Bibbiae che si era scagliato con un mattone contro ilmaggiore, apparteneva anch’egli probabilmente aidisperati, a quelli che l’ultima speranza avevaabbandonato; e poiché vivere del tutto senza speranzaè impossibile, egli si era trovato una via d’uscita in unvolontario, quasi artificiale martirio» (Memorie, 309).Levi è con Kuhn molto più spietato di quantoDostoevskij non sia con Issàj, ma il modellodell’episodio è sicuramente questo. Per ciò checoncerne il denso periodo ipotetico con cui si chiudonocapitolo e sezione di Kuhn, sarà il caso soltanto diribadire che anche in questo caso, anzi soprattutto inquesto, situato sul finire del libro, è da escludere chesi tratti di un periodo ipotetico dell’irrealtà. L’autorenon esclude affatto l’ipotesi di essere lui «la voce diDio» chiamata a giudicare la preghiera di Kuhn. Cosìintesa, in una prospettiva quasi teologica, la sezioneperderebbe ogni connotato blasfemo, irriguardoso e,soprattutto, sgombrerebbe il terreno da ogniinterpretazione volterriana. Levi non è certo un fautoredella teologia che molto sbrigativamente si definisceprotestante, o della «morte di Dio»; il suo radicalismova inserito nel contesto di altre affermazioni sulmedesimo tema presenti in SQU e qui, di volta in volta,deliberatamente richiamate. La preghiera in Lager èoccasione di un’ulteriore commento in SES (II, 1106),questo sì inserito in un contesto dove l’agnosticismodi Levi sarà più marcato, ma quarant’anni prima lecose avevano una diversa prospettiva.

KRAUS

1 ha odore di funghi. L’importanza della memoriaolfattiva è ribadita nel cit. articolo di AM, Il linguaggiodegli odori (Il, 837840).

2 sarebbe felicità positiva. È l’ultimo rintocco delmotivo che attraversa quasi per intero SQU; vedi sopracap. «ll viaggio», nota 21.

riscuote la normale razione, poi restali in attesa. - Che vuoi ancora? -chiede il Blockältester: non gli risultache a Ziegler spetti il supplemento,lo caccia via con una spinta, maZiegler ritorna e insiste umilmente:è stato proprio messo a sinistra, tuttil’hanno visto, vada il Blockältester aconsultare le schede: ha diritto alladoppia razione. Quando l’ha ottenuta,se ne va quieto in cuccetta amangiare.

Adesso ciascuno sta grattandoattentamente col cucchiaio il fondodella gamella per ricavarne le ultimebriciole di zuppa, e ne nasce untramestio metallico sonoro il qualevuol dire che la giornata è finita. Apoco a poco prevale il silenzio, eallora, dalla mia cuccetta che è al terzopiano, si vede e si sente che il vecchioKuhn prega, ad alta voce, col berrettoin testa e dondolando il busto conviolenza. Kuhn ringrazia Dio perchénon è stato scelto

Kuhn è un insensato. Non vede,nella cuccetta accanto, Beppo il grecoche ha vent’anni, e dopodomaniandrà in gas, e lo sa, e se ne stasdraiato e guarda fisso la lampadinasenza dire niente e senza pensare piùniente? Non sa Kuhn che la prossimavolta sarà la sua volta? Non capisceKuhn che è accaduto oggi unabominio che nessuna preghierapropiziatoria, nessun perdono,nessuna [212] espiazione deicolpevoli, nulla insomma che sia inpotere dell’uomo di fare, potràrisanare mai più?

Se io fossi Dio (12), sputerei a terrala preghiera di Kuhn. [213]

KRAUS

Quando piove si vorrebbe poterpiangere. E novembre, piove già dadieci giorni, e la terra è come il fondodi una palude. Ogni cosa di legno haodore di funghi (1).

Se potessi fare dieci passi a sinistra,c’è la tettoia, sarei al riparo; mibasterebbe anche un sacco percoprirmi le spalle, o solamente lasperanza di un fuoco dove asciugarmi;o magari un cencio asciutto damettermi fra la camicia e la schiena.Ci penso, fra un colpo di pala e l’altro,e credo proprio che avere un cencioasciutto sarebbe felicità positiva (2).

Ormai più bagnati non si puòdiventare; solo bisogna cercare dimuoversi il meno possibile, esoprattutto di non fare movimentinuovi, perché non accada che qualchealtra porzione di pelle venga senza

la ración normal y se queda esperando.«¿Qué más quieres?», le pregunta elBlockältester: no le parece que a Zieglerle toque suplemento, lo aparta de unempujón, pero Ziegler vuelve e insistehumildemente: me han puesto de ver-dad a la izquierda, todos lo han visto,que vaya el Blockältester a consultar lasfichas: tiene derecho a ración doble.Cuando la ha conseguido, se va tantranquilo a la litera y empieza acomérsela.

Ahora todos están raspando aten-tamente con la cuchara el fondo dela escudilla para sacar las últimaspizcas de potaje, y se forma un tras-teo sonoro que quiere decir que lajornada ha terminado. Poco a poco,prevalece el silencio y entonces, des-de mi litera que está en el tercer piso,se ve y se oye que el viejo Kuhn reza,en voz alta, con la gorra en la cabezay oscilando el busto con violencia.Kuhn da gracias a Dios porque no hasido elegido.

Kuhn es un insensato. ¿No ve, enla litera de al lado, a Beppo el grie-go que tiene veinte años y pasadomañana irá al gas, y lo sabe, y estáacostado y mira fijamente a la bom-billa sin decir nada y sin pensar ennada? ¿No sabe Kuhn que la próxi-ma vez será la suya? ¿No compren-de Kuhn que hoy ha sucedido unaabominación que ninguna oraciónpropiciatoria, ningún perdón, nin-guna expiación de los culpables,nada, en fin, que esté en poder delhombre hacer, podrá remediar yanunca?

Si yo fuese Dios, escupiría al suelola oración de Kuhn.

Kraus

Cuando llueve uno querría poder llo-rar. Estamos en noviembre, llueve des-de hace diez días y la tierra es como elfondo de un pantano. Todas las cosasde madera huelen a moho.

Si pudiese dar diez pasos a la izquier-da, hasta donde está el cobertizo, esta-ría a salvo; me bastaría con un saco paracubrirme la espalda, o tan sólo la espe-ranza de un fuego donde secarme; oquizás con un trapo seco que metermeentre la camisa y el espinazo. Lo pien-so, entre una palada y otra, y me con-venzo de que tener un trapo seco seríauna auténtica felicidad.

E s i m p o s i b l e e s t a r y a m á smojado; lo único que hace falta esprocurar moverse lo menos posible,y sobre todo no hacer movimientosnuevos, no sea que cualquier otraporción de piel se ponga en contac-

ration normale, puis reste là à attendre.«Qu’est-ce que tu veux encore?» luidemande le Blockàltester. Autant qu’ilpuisse en juger, Ziegler n’a pas droit ausupplément ; il le pousse de côté, maisZiegler revient et insiste humblement :c’est vrai qu’on l’a mis à gauche, tout lemonde l’a vu, le Blockàltester n’a qu’àconsulter ses fiches ; il a droit à la doubleration. Et quand il l’a obtenue, il s’en vatranquil lement la manger sur sacouchette.

Maintenant, chacun est occupé àgratter attentivement le fond de sagamelle avec sa cuillère pour en tirerles dernières gouttes de soupe : untintamarre métallique emplit la pièce,signe que la journée est finie. Peu à peu,le silence s’installe, et alors, du haut dema couchette au troisième étage, je voiset j’entends le vieux Kuhn en train deprier, à haute voix, le calot sur latê te , balançant violemment le buste.Kuhn remercie Dieu de n’avoir pasété choisi.

Kuhn est fou. Est-ce qu’il ne voit pas,dans la couchette voisine, Beppo le Grec,qui a vingt ans, et qui partira après-demainà la chambre à gaz, qui le sait, et qui resteallongé à regarder fixement l’ampoule,sans rien dire et sans plus penser à rien ?Est-ce qu’il ne sait pas, Kuhn, que laprochaine fois ce sera son tour? Est-ce qu’ilne comprend pas que ce qui a eu lieuaujourd’hui est une abominationqu’aucune prière propitiatoire, aucunpardon, aucune expiation des coupables,rien enfin de ce que [138] l’homme a lepouvoir de faire ne pourra jamais plusréparer ?

Si j’étais Dieu, la prière de Kuhn, je lacracherais par terre. [139]

14. KRAUS

QUAND il pleut, on voudrait pouvoirpleurer. C’est novembre, il pleut depuis dixjours, et la terre ressemble au fond d’unétang. Tout ce qui est en bois a une Odeurde Champignon.

Si je pouvais faire dix pas sur lagauche, là sous le hangar, je serais àl’abri ; je me contenterais bien d’un sacpour me couvrir les épaules, ou mêmede l’espoir d’un feu où me sécher ; ou àla rigueur d’un bout de Chiffon sec àglisser entre mon dos et ma chemise. J’ypense, entre deux Coups de pelle, et jeme persuade qu’un morceau de tissu secserait vraiment un pur bonheur.

Au point où nous en sommes, il estimpossible d’être plus trempés ; il neres te p lus qu’à bouger le moinspossible, et surtout à ne pas faire demouvements nouveaux, pour éviterqu’une Portion de peau restée sèche

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3 ma sai. Ecco un esempio molto chiaro in cui lanarrazione dalla prima persona passa all’uso di unaseconda persona singolare rivolta a un se stessogeneralizzato.

4 confitti nella melma. Come si può avvertire nelleprime sezioni che aprono altri capitoli, Levi procedespesso ad una specie di riassunto; donde lamonotonia, il tono generale di buon senso che gli èstato, non a torto, rimproverato (Cases, 7), mal’incomprensibilità di certe storie si regge anche sullaripetitività di parti e di segmenti narrativi fissi. 1riassunti sono solitamente intessuti di richiami avocaboli chiave ben chiari ormai nella mente del lettore(fango, melma, schiera) o a sintagmi altrettantoconsueti (per esempio «giacere sul fondo», che ritornanel finale della precedente sezione).

necessità a contatto con gli abiti zuppie gelidi.

E fortuna che oggi non t i ravento. Strano, in qualche modo si hasempre l’ impressione di esserefor tunat i , che una qualchecircostanza, magari infinitesima, citrattenga sull’orlo della disperazionee ci conceda di vivere. Piove, manon tira vento. Oppure, piove e tiravento: ma sai (3) che stasera tocca ate il supplemento di zuppa, e alloraanche oggi trovi la forza di tirarsera. O ancora, pioggia, vento, e lafame consueta, e allora pensi che se[214] proprio dovessi, se proprionon ti sentissi più altro nel cuore chesofferenza e noia, come a voltesuccede, che pare veramente digiacere sul fondo; ebbene, ancheal lora noi pensiamo che sevogliamo, in qualunque momento,possiamo pur sempre andare atoccare il reticolato elettrico, obuttarci sotto i treni in manovra, eallora finirebbe di piovere.

Da stamattina stiamo confitti nellamelma (4), a gambe larghe, senza maimuovere i piedi dalle due buche chesi sono scavati nel terreno vischioso;oscillando sulle anche a ogni colpodi pala. lo sono a metà dello scavo,Kraus e Clausner sono sul fondo,Gounan sopra di me, a livello delsuolo. Solo Gounan può guardarsiintorno, e a monosillabi avvisa ognitanto Kraus dell’opportunità diaccelerare il ritmo, o eventualmentedi riposarsi, a seconda di chi passa perla strada. Clausner piccona, Kraus alzala terra a me palata per palata, e io amano a mano la alzo a Gounan che laammucchia a lato. Altri fanno la spolacon le carriole e portano la terra chissàdove, non ci interessa, oggi il nostromondo è questa buca di fango.

Kraus ha sbagliato un colpo, unpacchetto di mota vola e mi sispiaccica sulle ginocchia. Non è laprima volta che succede, senza moltafiducia lo ammonisco di fareattenzione: è ungherese, capisce assaimale il tedesco, e [215] non sa unaparola di francese. È lungo lungo, hagli occhiali e una curiosa facciapiccola e storta; quando ride sembraun bambino, e ride spesso. Lavoratroppo, e troppo vigorosamente: nonha ancora imparato la nostra artesotterranea di fare economia di tutto,di fiato, di movimenti, perfino dipensiero. Non sa ancora che è megliofarsi picchiare, perché di botte ingenere non si muore, ma di fatica sì, emalamente, e quando uno se neaccorge è già troppo tardi. Pensaancora... oh no, povero Kraus, non èragionamento il suo, è solo la suasciocca onestà di piccolo impiegato,se la è portata fin qui dentro, e ora glipare che sia come fuori, dove lavorareè onesto e logico, e inoltreconveniente, perché, a quanto tuttidicono, quanto più uno lavora, tanto

to sin necesidad con la ropa empa-pada y gélida.

Es una suerte que hoy no sople elviento. Es extraño, de alguna manerase tiene siempre la impresión de tenersuerte, de que cualquier circunstancia,tal vez infinitesimal, nos sujeta juntoal abismo de la desesperación y nospermite vivir. Llueve, pero no sopla elviento. O tal vez llueve y sopla el vien-to: pero sabes que esta tarde te toca a tiel suplemento de potaje y, entonces,también hoy encuentras fuerzas parasuperar la tarde. O incluso tienes llu-via, viento y el hambre cotidiana, yentonces piensas que si no te quedaseotro remedio, si no sintieses en el co-razón más que sufrimiento y tedio,como a veces sucede, que te parece enverdad yacer en el fondo, pues bien,aun entonces pensamos que si quere-mos, en cualquier momento, siemprepodemos llegarnos hasta la alambradaeléctrica y tocarla o arrojarnos bajo lostrenes que maniobran, y entonces de-jaría de llover.

Desde esta mañana estamos clava-dos en el fango, hasta los muslos, sinmover nunca los pies de los dos aguje-ros que han hecho en el terreno visco-so; oscilando sobre las caderas a cadapalada. Yo estoy a mitad de la excava-ción, Kraus y Clausner están en el fon-do, Gounan por encima de mí, al niveldel suelo. Sólo Gounan puede mirar entorno a sí, y advierte con monosílabos aKraus, de cuando en cuando, de la opor-tunidad de acelerar el ritmo, o eventual-mente de descansar, según quien pasepor el camino. Clausner pica, Kraus mesube la tierra palada a palada y yo se lasubo a Gounan, que la amontona delado. Otros hacen la lanzadera con lascarretillas y llevan la tierra quién sabeadónde, no nos interesa, hoy nuestromundo es este agujero fangoso.

Kraus ha errado un golpe, unpuñado de barro vuela y se meaplasta contra las rodillas. No es laprimera vez que sucede, sin muchaconfianza le advierto que tenga cui-dado: es húngaro, entiende bastantemal el alemán y no sabe una palabrade francés. Es largo, largo, tiene ga-fas y una cara curiosa, pequeña y tor-cida; cuando se ríe parece un niño, yse ríe con frecuencia. Trabaja dema-siado, y demasiado vigorosamente: noha aprendido todavía nuestro arte sub-terráneo de economizarlo todo, elaliento, los movimientos, hasta el pen-samiento. No sabe todavía que esmejor hacerse golpear, porque de losgolpes en general no se muere, perosí de cansancio, y malamente, y cuan-do uno se da cuenta ya es demasiadotarde. Piensa todavía... oh, no, pobreKraus, no es un razonamiento el suyo,es tan sólo una absurda honestidad deempleadillo, se la ha traído aquí den-tro, y ahora le parece que es comoafuera, donde trabajar es decente ylógico, además de conveniente, por-que, según dicen todos, cuanto más

n’entre inutilement en contact avec noshabits ruisselants et glacés.

Encore faut-il s’estimer heureux qu’iln’y ait pas de vent. C’est curieux comme,dune manière ou d’une autre, on a toujoursl’impression qu’on a de la Chance, qu’unecirconstance quelconque, un Petit rienparfois, nous empêche de nous laisser allerau désespoir et nous permet de viere. Ilpleut, mais il n’y a pas de vent. Ou bien : ilpleut et il vente, mais on sait que ce soiron aura droit à une ration supplémentairede soupe, et alors on se dit que pour unjour, on tiendra bien encore jusqu’au soir.Ou encore, c’est la pluie, le vent, la faimde tous les jours, et alors on pense que sivraiment ce n’était plus possible, sivraiment [141] on n’avait plus rien dans leCoeur que souffrance et dégoût, comme ilarrive parfois dans Ces moments où oncroit vraiment avoir touché le fond, ehbien, même alors, on pense que si on veut,quand on veut, on peut toujours allertoucher la clôture électrifiée, ou se jetersous un train en manoeuvre. Et alors il nepleuvrait plus.

Depuis ce matin, nous sommes enfoncésdans la boue, jambes écartées, pivotant sur noshanches à chaque pelletée, les piedsimmobilisés dans les deux trous qui se sontcreusés sous notre poids dans le terrain gluant.Moi je me trouve à mi-hauteur de la tranchée,Kraus et Clausner au fond, Gounan au-dessusde moi, au niveau du sol. Gounan est le seulqui puisse regarder ce qui se passe autour delui, et de temps en temps, il nous auerfit parmonosyllabes qu’il faut accélérer le rythme, ouau contraire que nous pouvons nous reposer,suivant la personne qui passe sur la route à cemoment-là. Clausner pioche, Kraus me passeles pelletées de terre une par une, et moi je lespasse à Gounan, qui entasse la terre à côté delui. D’autres font la navette avec les brouettesquelque Part ailleurs, mais cela ne nousintéresse pas ; pour aujourd’hui, notre univers,c’est ce trou plein de boue.

Kraus a raté son Coup, un paquet deterre urolle vient s’écraser sur mesgenoux. Ce n’est pas la première fois queça arrive, et je lui dis de faire attention,sans trop d’espoir : il est hongrois, ilcomprend très mal l’allemand et neconnaît pas un mot de français. Il est longcomme une perche, il Porte des lunetteset il a un drôle de faciès étroit et un peutordu ; quand il rit - et il rit souvent - ondirait un gamin. Il travaille trop, et avectrop d’énergie : il n’a pas encore apprisPart dissimulé de tout économiser, lesouffle, les gestes, et même les pensées.Il ne sait pas encore qu’il vaut Cent foismieux être battu, parce que généralementles Coups ne tuent pas, alors que letravail si, et dune vilaine mort, Carlorsqu’on s’en aperçoit il est déjà troptard. Il pense peut-être... mais non, lepauvre Kraus, il ne pense rien du tout,c’est seulement son honnêteté stupide dePetit employé qui le poursuit jusqu’ici,et qui lui fait croire qu’ici c’est commedans la vie normale, où il est honnête etlogique de travail ler, et mêmeavantageux, [141] puisque commechacun sait, plus on travaille, plus on

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5 du blöder Einer. Di questa battuta, ossia delle vaghenozioni di yiddish («del yiddish respirato nell’aria») èinteressante la postilla aggiunta in SES (Il, 1609),testimonianza della formidabile memoria fonica diLevi: «La frase [...] vale, tradotta parola per parola,“Piano, tu stupido uno, piano, capito?”. Suonava unpo’ strana, ma mi pareva proprio di averla sentita così(erano memorie recenti: scrivevo nel 1946), e l’hotrascritta tale e quale. Il traduttore tedesco non èrimasto convinto: dovevo aver sentito o ricordato male.Dopo una lunga discussione epistolare, mi haproposto di ritoccare l’espressione, che a lui nonsembrava accettabile. Infatti, nella traduzione poipubblicata essa suona: “Langsam, du blöder Heini. .. “, dove Heini è il diminutivo di Heinrich, Enrico. Madi recente, in un bel libro sulla storia e struttura delyiddish (Mame Loshen, di J. Geipel, Journeyman,London 1982) ho trovato che è tipica di questa linguala forma “Kbamòyer du eyner!”, “Asino tu uno!”. Lamemoria meccanica aveva funzionatocorrettamente». (Cfr. anche Cases, 19).

6 oggi, anche questo oggi... Vedi sopra, cap. «Unabuona giornata», nota 2. Sul tempo che non passa,sulle «migliaia di giornate, tutte eguali, tutte identiche,che stanno innanzi ai detenuti», cfr. Memorie, 119.

7 La memoria è uno strumento curioso. Nella forma,oltre che nel contenuto, è questa la cellula primigenia,da cui avrà origine, per partenogenesi, il capitolod’avvio di SES (II, 1006 ss.).

8 mi hanno danzato per il capo due versi. È lo stessosintagma usato per l’ultima parte del capitolo «Il cantodi Ulisse», vedi sopra, nota 26; in forma parodica,nella memoria di Levi non «danzano» adesso leterzine di Dante, ma i versi di un amico, Silvio Ortona.Che Levi faccia la parodia di se stesso è confermatodall’incipit di questi due versi, da quell’«infin» chericalca « l’infin che ‘I mar fu sopra noi rinchiuso»tradotto per Pikolo. Donde il tono ironico della chiusadi sezione, che rimanda al sodalizio ebraico-milanese,a quel gusto per l’understatement che sarà poiampiamente descritto in SP e che rivive nella letteraa Euge (Eugenio Gentili Tedeschi), 1, 1233. Lanostalgia delle Alpi, «montagne brune», il ricordo deiviaggi in treno da Milano a Torino, sempre nel capitolosu Ulisse, erano state chiare avvisaglie. L’autore diquesti versi, Silvio Ortona, all’epoca della stesura diSQU dirigente del PCI a Vercelli, come si sa, avevaaccolto alcuni capitoli del libro, su «L’amico delpopolo», organo del partito comunista vercellese. DiOrtona si legga adesso A noi toccò in sorte quel tempo,nota introduttiva ad un libro di parole e immaginiindispensabile da consultare se si vorrà comprendereil gusto di questa citazione sul «domani» (E. GentiliTedeschi, I giochi della paura, Le Château Edizioni,Aosta 1999, pp. 13-14). II tema poeticodell’«incertezza del domani» attraversa tutto SQU eculmina sotto, con la citazione da Lorenzo il Magnifico,cap. «Die drei Leute vom Labor», nota 7. Va ricordatoa questo punto che il genere della parodia ha avutomolta fortuna nella cultura ebraico-italiana delNovecento (si pensi ai volumi di Paolo Vita Finziancora recentemente ristampati da Bompiani) ed inPiemonte in modo particolare. Per la biografia di Leviavrà un qualche significato ricordare che lo scherzosoGuido, protagonista dell’articolo Un lungo duello diAM (II, 831-836), risponde al nome di Guido Bonfigliolie fu co-autore, con un altro nome noto ai biografi diLevi, Emanuele Artom, di un prezioso libriccino: Elenao della parodia, con due tavv di G. Da Venezia, Edizionidell’Eridano, Torino 1937.

9 domani mattina. Così come può essere dilatato ognioltre ragionevole misura, il tempo può essere, altrettantovelocemente, ridotto. Il passaggio mai-domani mattinarielabora la dialettica, più volte utilizzata in SQU, «lungorespiro-provvisorio», «inconfessabile pazza speranza-incertezza del domani».

più guadagna e mangia.

- Regardez-moi ça!... Pas si vite,idiot ! - impreca Gounan dall’alto; poisi ricorda di tradurre in tedesco:Langsam, du blöder Einer (5),langsam, verstanden? -; Kraus puòanche ammazzarsi di fatica, se crede,ma non oggi, che lavoriamo in catenae il ritmo del nostro lavoro ècondizionato dal suo. [216]

Ecco, questa è la sirena delCarburo, adesso i prigionieri inglesise ne vanno, sono le quattro e mezzo.Poi passeranno le ragazze ucraine, eallora saranno le cinque, potremoraddrizzare la schiena, e ormai solola marcia di ritorno, l’appello e ilcontrollo dei pidocchi ci dividerannodal riposo.

È l’adunata, « Antreten» da tutte leparti; da tutte le parti strisciano fuorii fantocci di fango, stirano le membraaggranchite, riportano gli attrezzinelle baracche. Noi estraiamo i piedidal fosso, cautamente per nonlasciarvi succhiati gli zoccoli e ce neandiamo, ciondolanti e grondanti, ainquadrarci per la marcia di rientro.«Zu dreien», per tre. Ho cercato dimettermi vicino ad Alberto, oggiabbiamo lavorato separati, abbiamo dachiederci a vicenda come è andata: maqualcuno mi ha dato una manata sullostomaco, sono finito dietro, guarda,proprio vicino a Kraus.

Ora partiamo. Il Kapo scandisce ilpasso con voce dura: - Links, links, links-; dapprima si ha male ai piedi, poi a pocoa poco ci si riscalda e i nervi sidistendono. Anche oggi, anche questooggi (6) che stamattina pareva invincibileed eterno, l’abbiamo perforato attraversotutti i suoi minuti; adesso giace conchiusoed è subito dimenticato, già non è più ungiorno, non ha lasciato traccia nellamemoria di nessuno. Lo sappiamo, chedomani sarà come oggi: forse pioveràun po’ di più o un po’ di meno, o forseinvece di scavar terra andremo alCarburo a scaricar mattoni. O domanipuò anche finire la guerra, o noiessere tutti uccisi, o trasferiti in unaltro campo, o capitare qualcuno diquei grandi rinnovamenti che, da cheLager è Lager, vengonoinfaticabilmente pronostica[217]tiimminenti e sicuri. Ma chi maipotrebbe seriamente pensare adomani?

La memoria è uno strumentocurioso (7): finché sono stato incampo, mi hanno danzato per il capodue versi (8) che ha scritto un mioamico molto tempo fa:

... infin che un giornosenso non avrà più dire: domani,

[218]

Qui è così. Sapete come si dice«mai» nel gergo del campo? «Morgenfrüh», domani mattina (9).

trabaja uno, más gana y come.

-Regardez-moi ça! Pas si vite, idiot!-impreca Gounan desde arriba; despuésse lo traduce al alemán: Langsan, dublöder Einer, langsam, verstanden?

Kraus puede matarse de can-sancio, se sabe, pero no hoy, quetrabajamos en cadena y el ritmode nuestro trabajo es condiciona-do por el suyo.

Ahí está, es la sirena del Carbu-ro, ahora se van los prisioneros in-gleses, son las cuatro y media. Des-pués pasarán las chicas ucranianasy entonces serán las cinco, podremosenderezar la espalda, y ahora sólo lamarcha de retorno, la llamada y elcontrol de los piojos nos alejarán delreposo.

Es la reunión, Antreten de todas par-tes; por todas partes se arrastran losfantoches del fango, estiran, los miem-bros envarados, llevan las herramien-tas a las barracas. Nosotros sacamos lospies del foso, cautamente para no de-jarnos pegados los zuecos, y nos va-mos, bamboleantes y chorreantes, aformar para la marcha de vuelta. Zudreien, de tres en fondo. He procuradoponerme junto a Alberto, hoy hemostrabajado separados, tenemos que pre-guntarnos qué tal nos ha ido: pero al-guien me ha dado un manotazo en elestómago, me he quedado detrás, mira,exactamente junto a Kraus.

Ahora partimos. El Kapo canta elpaso con voz fuerte: Links, links, links;al principio duelen los pies, poco apoco uno se calienta y los nervios sedistienden. También hoy, también estehoy, que esta mañana parecía invenci-ble y eterno, lo hemos perforado a tra-vés de todos sus minutos; ahora yaceconcluido e inmediatamente olvidado,ya no es un día, no ha dejado rastro enla memoria de nadie. Lo sabemos, ma-ñana será como hoy: quizás llueva unpoco más o un poco menos, o quizásen vez de a cavar vayamos al Car-buro a descargar ladrillos. O maña-na también puede acabarse la guerra,o nos matarán a todos nosotros, o se-remos trasladados a otro campo, o serealizarán algunas de las grandes in-novaciones que, desde que el Lager esLager, son incansablemente pronosti-cadas como inminentes y seguras. Pero¿quién podría pensar seriamente enmañana?

La memoria es un instrumento cu-rioso: desde que estoy en el campo mehan bailado en la cabeza dos versos queha escrito un amigo mío hace muchotiempo:

... hasta que un díano tenga sentido decir mañana.

Aquí es así. ¿Sabéis cómo se dice«nunca» en la jerga del campo? Morgenfrüh, mañana por la mañana.

gagne et plus on mange.

- Regardez-moi ça !... Pas si vite, Idiot! hurle Gounan du haut de la tranchée ;puis il se rappelle qu’il doit traduire enallemand : «Langsam, du blöder Einer,langsam, verstanden ?» Kraus peut biense tuer au travail si ça lui chante, maispas aujourd’hui, pas quand noustravaillons à la chaîne et que notre rythmede travail dépend du sien.

On entend la sirène du Carbure, c’estl'heure où les prisonniers anglais s’envont, quatre heures et demie. Ensuite,ce sera le tour des Ukrainiennes ; ceSera c inq heures , nous pourronsredresser l’échiné, et il n’y aura plusalors que la marche de retour, Pappel etle contrôle des poux pour nous séparerdu moment du repos.

«Antreten !», un sein cri de tous côtés :c’est le rassemblement ; de partout émergentdes bonshommes de boue qui étirent leursmembres engourdis et rapportent les outilsdans les baraques. Quant à nous, nousextirpons nos pieds du fossé, avec milleprécautions pour ne pas y laisser nos sabotsenglués et, chancelants et trempés, nous allonsnous mehre en rang pour la marche de retour.«Zu dreien», par trois. Je cherche à me mehreà côté d’Alberto, Car aujourd’hui nous avonstravaillé séparément, et nous avons hâte denous demander l’un à l’autre comment ça s’estpassé ; mais quelqu’un me donne un Coupdans l’estomac, et je me retrouve derrière,tiens tiens ! juste à côté de Kraus.

Nous partons. Le Kapo marque le pasdune voix dure : «Links, links, links» ; audébut, on a mal aux pieds, puis petit à petiton se réchauffe et les nerfs se détendent. Etvoilà que cette journée, cette journée qui cematin paraissait invincible et éternelle, nousl’avons transpercée de part en part, minuteaprès minute ; et maintenant elle gît devantnous, agonisante et déjà oubliée ; ce n’estdéjà plus une journée, elle n’a laissé de tracedans la mémoire de personne. Demain, nousle savons, Sera pareil à aujourd’hui ; peut-être pleuvra-t-il un peu plus, ou un peumoins, peut-être nous fera-t-on décharger desbriques au Carbure au lieu de creuser destranchées. Ou aussi bien, il se pourrait quela guerre finisse demain, et que nous soyonstous tués, ou transférés dans un autre camp,à [142] moins qu’il ne se produise un de cesfantastiques changements que, depuis que leLager est Lager, on ne se lasse pas de prévoircomme quelque Chose de sûr et d’imminent.Mais qui pourrait sérieusement penser àdemain ?

La mémoire est une bien curieusemécanique : durant tout mon séjour au camp,Ces deux vers qu’un de mes amis a écrits il ya bien longtemps me sont régulièrementrevenus à l’esprit

«. . . enfin che un giornosenso non avrà più dire : domani»(... jusqu’à ce qu’un jourdire «demain» n’ait plus de sens)

Ici, c’est exactement comme ça. Savez-vouscomment on dit «jamais» dans le langage du camp? «Morgen frùh», demain matin.

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10 adesso. Ovviamente non è l’«adesso» con cuis’inizia il paragrafo-sezione. Accade la stessa cosacon l’avverbio «oggi». Incrocio dei tempi, presente epassato s’intersecano, aprendo nel lettore il sospettoche nulla sia sopraggiunto e la libertà continui a esserecalpestata.

11 Povero sciocco Kraus. Kraus non è Pikolo, anchese gli assomiglia. Il finto sogno serve a rincuorarlo:assomiglia ai sogni dei precedenti capitoli, anche quiLevi dice di «essere a casa», nella casa dove eranato, ma questo sogno suona diversamente proprioperché collocato dopo la terribile selezione di ottobre1944.

Adesso è l’ora di «links, links, linksund links», l’ora in cui non bisognasbagliare passo. Kraus è maldestro,si è già preso un calcio dal Kapoperché non sa camminare allineato: edecco, incomincia a gesticolare e amasticare un tedesco miserevole, odiodi, mi vuole chiedere scusa dellapalata di fango, non ha ancora capitodove siamo, bisogna proprio dire chegli ungheresi sono gente singolare.

Andare al passo e fare un discorsocomplicato in tedesco, è ben troppo,questa volta sono io che lo avverto cheha il passo sbagliato, e lo ho guardato,e ho visto i suoi occhi, dietro legocciole di pioggia degli occhiali, esono stati gli occhi dell’uomo Kraus.

Allora avvenne un fatto importante,e mette conto di raccontarlo adesso(l0), forse per la stessa ragione per cuimetteva conto che avvenisse allora.Mi accadde di fare un lungo discorsoa Kraus: in cattivo tedesco, ma lentoe staccato, sincerandomi, dopo ognifrase, che lui l’avesse capita.

Gli raccontai che avevo sognato diessere a casa mia, nella casa dove eronato, seduto con la mia famiglia, conle gambe sotto il tavolo, e sopra molta,moltissima roba[219]da mangiare. Edera d’estate, ed era in Italia: a Napoli?... ma sì, a Napoli, non è il caso disottilizzare. Ed ecco, a un trattosuonava il campanello, e io mi alzavopieno di ansia, e andavo ad aprire, echi si vedeva? Lui, il qui presenteKraus Pali, coi capelli, pulito e grasso,e vestito da uomo libero, e in mano unapagnotta. Da due chili, ancora calda.Allora « Servus, Pali, wie geht’s?» emi sentivo pieno di gioia, e lo facevoentrare e spiegavo ai miei chi era, e cheveniva da Budapest, e perché era cosìbagnato: perché era bagnato, così,come adesso. E gli davo da mangiare eda bere, e poi un buon letto per dormire,ed era notte, ma c’era un meravigliosotepore per cui in un momento eravamotutti asciutti (sì, perché anch’io eromolto bagnato).

Che buon ragazzo doveva essereKraus da borghese: non vivrà a lungoqui dentro, questo si vede al primosguardo e si dimostra come un teorema.Mi dispiace non sapere l’ungherese,ecco che la sua commozione ha rottogli argini, ed erompe in una marea dibislacche parole magiare. Non hopotuto capire altro che il mio nome, madai gesti solenni si direbbe che giuraed augura.

Povero sciocco Kraus (11). Sesapesse che non è vero, che non hosognato proprio niente di lui, che perme anche lui è niente, fuorché in unbreve momento, niente come tutto èniente quaggiù, se non la fame dentro,e il freddo e la pioggia intorno. [220]

Ahora es la hora de links, links, linksund links, la hora en que no hay queperder el paso. Kraus es torpe y ya se haganado un puntapié del Kapo porque nosabe marchar alineado: y ahora empie-za a gesticular y a masticar un alemánmiserable, oye, oye, quiere pedirme per-dón por la paletada de barro, todavía noha comprendido dónde estamos, hay queadmitir que los húngaros son una gentemuy singular.

Ir marcando el paso y pronunciar undiscurso complicado en alemán es de-masiado, esta vez soy yo quien me doycuenta de que lleva mal el paso, y lo hemirado, y he visto sus ojos, detrás delas gotas de lluvia de las gafas, y eranlos ojos del hombre Kraus.

Entonces sucedió algo importante, yviene a cuento contarlo ahora, quizáspor la misma razón que fue oportunoque sucediese entonces. Se me ocurrióhablarle largamente a Kraus: en mal ale-mán, pero lento y recalcado, conven-ciéndome, después de cada frase, de quela había comprendido.

Le conté que había soñado que esta-ba en mi casa, en la casa donde habíanacido, sentado con mi familia, con laspiernas bajo la mesa, y encima, mucha,muchísima comida. Y estábamos enverano, y en Italia: ¿en Nápoles?... puessí, en Nápoles, no es caso de afinar. Yde pronto, sonaba el timbre y yo me le-vantaba lleno de ansiedad, e iba a abrir,¿y qué veía? A él, el aquí presente KrausPáli, con pelo, limpio y gordo, y vesti-do de hombre libre, y con una hogazaen la mano. Dos kilos, todavía caliente.Entonces Servus, Páli, wie geht’s? y mesentía lleno de alegría, y le decía queentrase y le explicaba a mi familia quiénera, y que venía de Budapest, y por quéestaba tan mojado: porque estaba em-papado, así, como ahora. Y le daba decomer y de beber, y después una buenacama para dormir, y era de noche, perohabía una maravillosa tibieza gracias ala cual en un momento estábamos to-dos secos (sí, porque también yo esta-ba muy mojado).

Qué buen muchacho debía ser Krausde paisano: no vivirá mucho tiempoaquí dentro, esto se advierte a la pri-mera mirada y se demuestra como unteorema. Siento no saber húngaro, aho-ra que su emoción ha roto los diques eirrumpe en una marea de estrambóticaspalabras magiares. No he podido en-tender más que mi nombre, pero deestos gestos solemnes se deduciría quejura y augura.

Pobre tonto de Kraus. Si supieseque no es verdad, que no he soñadonada de él, que para mí tampoco esél nada, sino durante un instante,nada como todo es nada aquí abajo,salvo el hambre dentro, y el frío y lalluvia alrededor.

Maintenant, c’est le moment du «links, links,links und links», le moment de faire attention où onmet les pieds. Kraus est maladroit, il s’est déjà attiréun Coup de pied du Kapo parce qu’il ne marchaitpas en rang : et le voilà qui commence à gesticuleret à bredouiller dans un allemand lamentable rienmoins que des excuses - vous avez bien entendu ! -des excuses à mon adresse pour les fameusespelletées de boue ; il n’a pas encore compris où noussommes : décidément, il faut bien reconnaître queles Hongrois sont de drôles de gens.

Marcher au pas et tenir en même temps despropos compliqués en allemand, c’est beaucouppour un sein homme ; cette fois, c’est moi quilui fais remarquer qu’il se trompe de pied ; et enle regardant, j’ai croisé son regard derrière lesgouttes de pluie qui coulaient sur ses lunettes, etc’était le regard de l’homme Kraus.

Alors il se produisit un fait important dopt il estsignificatif que je le raconte maintenant, comme ilest significatif, et pour les mêmes raisons sans doute,qu’il se sofft produit à ce moment-là. Je me mis àfaire un long discours à Kraus : en mauvaisallemand, mais en parlant lentement, en détachantles mots, et en m’assurant après chaque phrase qu’ilavait bien compris.

Je lui racontai que j’avais rêvé que j’étaischez moi, dans [143] ma maison natale, assisen famille, les jambes sous la table, et qu’ily avait sur cette table une énorme quantitéde choses à mangen C’était l’été, et on étaiten Italie : à Naples?... mais oui, à Naples, cen’est pas le moment de se perdre ensubtilités. Et voilà que soudain on sonnait àla porte, je me levais très inquiet et j’allaisouvrir, et qui est ce que je trouvais? Lui,notre Kraus Pâli ici présent, propre, gras,avec des cheveux et des vêtements d’hommelibre, une miche de pain à la main. Une michede deux kilos, encore chaude. Alors je luidisais : «servus, Pâli, wie geht’s ?» et je mesentais tout joyeux ; je le faisais entrer etj’expliquais à ma famille qui il était, qu’ilvenait de Budapest, et pourquoi il était aussitrempé : parce qu’il était trempé exactementcomme maintenant. Puis je lui donnais àmanger et à boire, et un Bon lit pour dormir,car i l fa isai t nui t , mais l ’a ir é tai t s imerveilleusement tiède qu’en un instant nousétions complètement secs (oui, parce que moiaussi j’étais tout trempé).

Q u e l b o n g a r ç o n c e d e v a i t ê t r e ,Kraus, dans le civil ! Ici au Lager, i l nev iv ra pa s l ong t emps , c e l a s e vo i t aupremier regard et se démontre comme unt h é o r è m e . J e r e g r e t t e d e n e p a scomprendre le hongrois : sous le coupde l’émotion, i l me submerge d’un flotde mots magyars incompréhensibles. Jen’ai pu saisir que mon nom, mais à voirses gestes solennels, on dirait qu’il faitdes serments et des voeux.

Pauvre naif ! Pauvre Kraus ! S’il savaitque ce n’est pas vrai, que je n’ai jamais rêvéde lui, qu’il ne m’est rien et n’a jamais rienété pour moi, sinon l’espace d’un Courtmoment; rien, comme tout ce qui nous entoureici n’est rien, sauf la faim dans notre Corps,et le froid et la pluie sur nous. [144]

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DIE DREI LEUTE VOM LABOR

1 Quanti mesi. Tutto il capitolo è incentrato sullariflessione intorno al tempo. Inizio e fine («Quest’annoè passato presto») s’abbracciano.

2 Alberto ed io. Riprende la tradizionale forma dualeche unisce Levi al suo alter ego e ulteriormente spezzal’andatura del racconto in diverse angolature (io, tu,io-tu duale, noi collettivo, «si» impersonale degliappelli al lettore, voce di Dio-«altro modo di dire io»).

DIE DREI LEUTE VOM LABOR

Quanti mesi(1) sono passati dalnostro ingresso in campo? Quantidal giorno in cui sono stato dimessodal Ka-Be? E dal giorno dell’esamedi chimica? E dalla selezione diottobre?

Alberto ed io (2) ci poniamo spessoqueste domande, e molte altre ancora.Eravamo novantasei quando siamoentrati, noi, gli italiani del convogliocentosettantaquattromila; ventinovesoltanto fra noi hanno sopravvissutofino all’ottobre, e di questi, otto sonoandati in selezione. Ora siamoventuno, e l’inverno è appenaincominciato. Quanti fra noigiungeranno vivi al nuovo anno?Quanti alla primavera?

Da parecchie settimane ormai leincursioni sono cessate; la pioggia dinovembre si è mutata in neve, e laneve ha ricoperto le rovine. I tedeschie i polacchi vengono al lavoro coglistivaloni di gomma, i copriorecchi dipelo e le tute imbottite, i prigionieriinglesi con i loro meravigliosigiubbetti di pelliccia. Nel nostro Lagernon hanno distribuito cappotti se nona qualche privilegiato; noi siamo unKommando specializzato, il quale, inteoria, non lavora che al coperto:perciò noi siamo rimasti in tenutaestiva.

Noi siamo i chimici, e perciòlavoriamo ai sacchi di fenilbeta.Abbiamo sgomberato il magazzinodopo le pri[221]me incursioni, nelcolmo dell’estate: la fenilbeta ci siincollava sotto gli abiti alle membrasudate e ci rodeva come una lebbra;la pelle si staccava dai nostri visi ingrosse squame bruciate. Poi leincursioni si sono interrotte, e noiabbiamo riportato i sacchi nelmagazzino. Poi il magazzino è statocolpito, e noi abbiamo ricoverato isacchi nella cantina del RepartoStirolo. Ora il magazzino è statoriparato, e bisogna accatastarvi isacchi ancora una volta. L’odore acutodella fenilbeta impregna il nostrounico abito, e ci accompagna giornoe notte come la nostra ombra. Finora,i vantaggi di essere nel KommandoChimico si sono limitati a questi: glialtri hanno ricevuto i cappotti e noino; gli altri portano sacchi dicinquanta chili di cemento, e noisacchi di sessanta chili di fenilbeta.Come pensare ancora all’esame dichimica e alle illusioni di allora?Almeno quattro volte, durante l’estate,si è parlato del laboratorio del DoktorPannwitz nel Bau 939, ed è corsa lavoce che sarebbero stati scelti fra noigli analisti per il repartoPolimerizzazione.

Adesso basta, adesso è finito. El’ultimo atto: l’inverno èincominciato, e con lui la nostraultima battaglia. Non è più datodubitare che non sia l’ultima. In

Die drei leute vom labor

¿Cuántos meses han pasado desdeque entramos en el campo? ¿Cuántosdesde el día en que me dieron de alta enel Ka-Be? ¿Y desde el día del examende química? ¿Y desde la selección deoctubre?

Alberto y yo nos hacemos a ve-ces estas preguntas, y también otrasmuchas. Éramos noventa y sietecuando entramos, nosotros, los ita-lianos del convoy ciento setenta ycuatro mil; sólo veintinueve hemossobrevivido hasta octubre, y de és-tos ocho se han ido con la selección.Ahora somos veintiuno y apenas siha empezado el invierno. ¿Cuántosllegaremos vivos al año nuevo?¿Cuántos a la primavera?

Desde hace unas semanas las in-cursiones han cesado; la lluvia de no-viembre se ha convertido en nieve yla nieve ha cubierto las ruinas. Losalemanes y los polacos van al traba-jo con las botas de goma, loscubreorejas de pelo y los monospuestos, los prisioneros ingleses consus maravillosas pellizas. En nuestroLager no han distribuido capotes másque a algunos privilegiados; somosun Kommando especializado que, enteoría, no trabaja más que a cubier-to: por eso nos hemos quedado conel uniforme de verano.

Somos los químicos y por eso tra-bajamos con los sacos de fenilbeta.Hemos despejado el almacén despuésde las primeras incursiones, en plenoverano: la fenilbeta se nos pegaba pordebajo de la ropa a los miembros su-dados y nos roía como una lepra; lapiel se nos caía de la cara en gruesasescamas quemadas. Luego se han in-terrumpido las incursiones y hemosdevuelto los sacos al almacén. Des-pués el almacén ha sido alcanzado yhemos puesto los sacos en la cantinade la Sección Estireno. Ahora, el al-macén ha sido reparado y otra vez hayque apilar en él los sacos. El olor agu-do de la fenilbeta impregna nuestroúnico traje y nos acompaña de día yde noche con nuestra sombra. Hastael momento, las ventajas de ser delKommando Químico se han reducidoa éstas: los demás han recibido los ca-potes y nosotros no; los demás han lle-vado sacos de cincuenta kilos de ce-mento, y nosotros sacos de sesentakilos de fenilbeta. ¿Cómo pensar aho-ra en el examen de química y en lasilusiones de entonces? Cuatro vecescuando menos, durante el verano, seha hablado del laboratorio del DoktorPannwitz en el Bau 939 y ha corridola voz de que seríamos elegidos algu-nos de los analistas para la sección dePolimerización.

Ahora basta, ahora se acabó. Es elúltimo acto: el invierno ha empeza-do, y con él nuestra última batalla. Yano se puede dudar de que será la últi-ma. En cualquier momento del día en

15. DIE DREI LEUTE VOM LABOR

COMBIEN de mois se sont écoulésd e p u i s n o t r e a r r i v é e a u c a m p ?Combien depuis le jour où je suis sortid u K . B . ? E t d e p u i s l e j o u r d el’examen de chimie ? Et depuis lasélection d’octobre ?

Alberto et moi, nous nous posonssouvent ces questions et bien d’autresencore. Nous étions quatre-vingt-seizequand nous sommes arrivés, nous, lesItaliens du convoi cent soixante-quatorzemille ; parmi nous, vingt-neuf seulementont survécu jusqu’en octobre, et sur cenombre huit sont passés à la sélection. Aprésent, nous sommes vingt et un, et l’hivervient juste de commencer. Combiend’entre nous arriveront vivants à l’annéeprochaine? Combien au printemps ?

Depuis plusieurs semaines maintenant,les attaques aériennes ont cessé ; la pluie denovembre s’est changée en neige, et la neigea recouvert les ruines. Les Allemands et lesPolonais arrivent au travail avec de grossesBottes de caoutchouc, des passe-montagnesfourrés et des combinaisons matelassées, etles prisonniers anglais avec leursmerveilleux Blousons en fourrure. Dansnotre Lager, il n’y a pas eu de distributionde manteaux, sauf pour quelques privilégiés; nous, nous sommes un Kommando despécialistes, et en théorie, nous netravaillons qu’à l’intérieur; aussisommes-nous restés en tenue d’été.

Nous, nous sommes des chimistes, etdonc nous t ravai l lons aux sacs dephényl-bêta. Nous avons débarrassél ’entrepôt après les premièresincursions, en pleine canicule : lephényl-bêta se col la i t , sous lesvêtements, à nos [145] membres ensueur, et nous rongeait comme une lèpre; la peau brûlée de nos visages sedétachait en grosses croûtes. Puffs lestirs se sont interrompus et nous avonsrapporté les sacs dans l’entrepôt. Aprèsquoi l’entrepôt a été touché et nousavons déplacé les sacs dans la cave dela Section Styrène. A présent, l’entrepôta été remis en état et il faut à nouveauy empiler les sacs. L’odeur entêtante duphényl-bêta imprègne notre uniquecostume et nous suit jour et nuit commenotre ombre. Voici donc les avantagesque nous avons retirés jusqu’ici de notreenrôlement Jans le Kommando deChimie : les autres ont reçu un manteau,et nous non ; les autres portent des sacsde ciment de cinquante kilos, et nousdes sacs de phényl-bêta de soixantekilos. Comment pourrions-nous encorepenser à l’examen de chimie et à nosillusions d’antan? Il a été question, aumoins quatre fois pendant l’été, dulaboratoire du Doktor Pannwitz aubâtiment 939, et le bruit a couru qu’onchoisirait parmi nous des analystes pourla Section de Polymérisation.

Mais maintenant c’est bel et bien fini.C’est le dernier acte : l ’hiver acommencé, et avec lui notre dernièreBataille. Nous ne pouvons plus douterque ce sofft la dernière. Quel que sofft

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3 I quattro del Scheisshaus. Si noti come, in questoparagrafo, e nel successivo, il termitaioprogressivamente si riempia: un procedimentoanalogo si incontra soltanto nel cap. «Il canto diUlisse»; il volgo senza nome diventa sempliceenumerazione di gruppi sparsi: i quattro, i dodici, icinque, i due delle cisterne eccetera.

qualunque momento del giorno ciaccada di prestare ascolto alla voce deinostri corpi, di interrogare le nostremembra, la risposta è una: le forze nonci basteranno. Tutto intorno a noi parladi disfacimento e di fine. Metà del Bau939 è un ammasso di lamiere contortee di calcinacci; dalle conduttureenormi dove prima ruggiva il vaporesurriscaldato, pendono ora fino alsuolo deformi ghiaccioli azzurri grossicome pilastri. La Buna è silenziosaadesso, e quando il vento è propizio,se si tende l’orecchio, si sente uncontinuo sordo fremito sotterraneo, ilquale è il fronte che si avvicina. Sonoarrivati in Lager trecento prigionieridel ghetto di Lodz, che i tedeschihanno trasferiti davanti all’avanzatadei russi: hanno portato fino a noi lavoce della lotta leggendaria nel [222]ghetto di Varsavia, e ci hannoraccontato di come, già un anno fa, itedeschi hanno liquidato il campo diLublino: quattro mitragliatrici agliangoli e le baracche incendiate; ilmondo civile non lo saprà mai. Aquando la nostra volta?

Stamane il Kapo ha fatto come alsolito la divisione delle squadre. Idieci del Clormagnesio, alClormagnesio: e quelli partono,strascicando i piedi, il più lentamentepossibile, perché il Clormagnesio è unlavoro durissimo: si sta tutto il giornofino alle caviglie nell’acqua salmastrae gelata, che macera le scarpe, gli abitie la pelle. Il Kapo afferra un mattonee lo scaglia nel mucchio: quelli siscansano goffamente ma nonaccelerano il passo. E questa quasi unaconsuetudine, avviene tutte le mattine,e non sempre suppone nel Kapo unpreciso proposito di nuocere.

I quattro del Scheisshaus (3), alloro lavoro: e partono i quattro addettialla costruzione della nuova latrina.Bisogna infatti sapere che, da quando,coll’arrivo dei convogli di Lodz e diTransilvania, noi abbiamo superatol’effettivo di cinquanta Häftlinge, ilmisterioso burocrate tedesco chesovrintende a queste cose ci haautorizzato alla erezione di uno« Z w e i p l a t z i g e sKommandoscheisshaus», vale a diredi un cesso a due posti riservato alnostro Kommando. Noi non siamoinsensibili a questo segno didistinzione, che fa del nostro uno deipochi Kommandos a cui sia vantol’appartenere: è però evidente cheviene così a mancare il più semplicedei pretesti per assentarsi dal lavoro eper intessere combinazioni coi civili.- Noblesse oblige, -dice Henri, il qualeha altre corde al suo arco. [223]

I dodici dei mattoni. I cinque diMeister Dahm. I due delle cisterne.Quant i assent i? Tre assent i .Homolka entrato stamane in Ka-Be,i l Fabbro morto ier i , Fran~oist rasfer i to chissà dove e chissàperché. I l conto torna; i l Kaporegistra ed è soddisfatto. Non restiamo

que prestemos oído a las voces denuestros cuerpos, en que interrogue-mos a nuestros miembros, la respues-ta es la misma: no nos bastarán lasfuerzas. Todo, en torno a nosotros,habla de destrucción y de fin. La mi-tad del Bau 939 es un amasijo de cha-pas retorcidas y cascotes; de las tube-rías enormes donde antes rugía el va-por sobrecalentado penden ahora has-ta el suelo carámbanos azules tangruesos como pilastras. La Buna estáahora silenciosa, y cuando el vientoes propicio, si se tiende la oreja, sesiente un sordo y continuo temblorsubterráneo, que es el frente que seacerca. Han llegado al Lager trescien-tos prisioneros del ghetto de Lodz, quelos alemanes han transferido ante elavance de los rusos: han traído hastanosotros la noticia de la lucha legen-daria en el ghetto de Varsovia y noshan contado cómo, hace ya un año, losalemanes han liquidado el campo deLublín: cuatro ametralladoras en lasesquinas y las barracas incendiadas;el mundo civil nunca lo sabrá. ¿Cuán-do nos toca a nosotros?

Como de costumbre, esta maña-na el Kapo ha distribuido las cua-drillas. Los diez del Cloromagnesio,al Cloromagnesio: y éstos parten,arrastrando los pies, lo más lenta-mente posible , porque e lCloromagnesio es un trabajo durísi-mo: se está todo el día hasta los to-billos en el agua salobre y heladaque ablanda los zapatos, la ropa y lapiel. El Kapo coge un ladrillo y selo tira al grupo: se esquivan mala-mente pero no avivan el paso. Estaes casi una costumbre, pasa todas lasmañanas y no siempre supone en elKapo un propósito de hacer daño.

Los cuatro del Scheisshaus, a su tra-bajo: y parten los cuatro agregados ala construcción de las nuevas letrinas.Es preciso saber que, desde que con lallegada de los convoyes de Lodz y deTransilvania, habíamos superado el nú-mero de cincuenta mil Häftlinge, elmisterioso burócrata alemán que seocupa de estos asuntos nos ha autori-zado la erección de un ZweiplatzigesKommandoscheisshaus, es decir, de unretrete de dos asientos reservado anuestro Kommando. Nosotros no so-mos insensibles a este signo de dis-tinción que hace del nuestro uno delos pocos comandos a los que unopuede jactarse de pertenecer: pero esevidente que viene así a faltar el mássencillo de los pretextos para ausen-tarse del trabajo y para trabar rela-ciones con los civiles. Noblesseoblige, dice Henri, que tiene otrascuerdas en su arco.

Los doce de los ladrillos. Los cincode Meister Dahm. Los dos de las cister-nas. ¿Cuántos ausentes? Tres ausentes.Homolka, ingresado esta mañana en elKa-Be; Fabbro, muerto ayer; François,trasladado quién sabe adónde ni por qué.La cuenta cuadra; el Kapo toma nota yestá satisfecho. No quedamos ya más

le moment de la journée où il nous arrivede nous mettre à l’écoute de notre Corps,d’interroger nos fibres et nos muscles,la réponse est invariable : nos forces nesuffiront pas. Autour de nous tout parlede désagrégation et de ruine. La moitiédu bâtiment 939 n’est plus qu’un amasde décombres et de tôles tordues ; lesénormes conduites où rugissait naguèrela vapeur surchauffée laissent pendrejusqu’au sol d’informes glaçonsbleuâtres gros comme des piliers. LaBuna est désormais silencieuse, et quandle vent souffle dans le Bon sens, onentend en prêtant l’oreille une vibrationsouterraine, sourde et continue : le frontqui approche. Trois Cents prisonniers dughetto de Lôdz, que les Allemands onttransférés devant l’avancée des Russes,viennent d’arriver au camp : ils y ontporté avec eux les échos de la luttelégendaire du ghetto de Varsovie, et nousont raconté comment, il y a déjà un on,les Allemands ont liquidé le camp deLublin : une mitrailleuse aux quatrecoins, et les baraques incendiées ; lemonde civil ne le saura jamais. A quandnotre tour ? [146]

Ce matin, comme d’habitude, le Kapo aprocédé à la constitution des équipes. Les dixdu Chlorure de Magnésium, au Chlorure deMagnésium ! Et les dix s’en vont, en traînantles pieds, le plus lentement possible car leChlorure de Magnésium est un travailextrêmement pénible : il faut rester toute lajournée les pieds enfoncés jusqu’aux chevillesdans de l’eau saumâtre et glaciale qui attaqueles chaussures, les vêtements et la peau. LeKapo saisit une brique et la lance dans le tas :ils s’écartent gauchement mais ne font pasmine d’accélérer Fallure. C’est presque ungeste de routine, qui se répète tous les matins,et qui ne suppose pas toujours, de la part duKapo, l’intention délibérée de nuire.

Les qua t r e du Sche i s shaus , autravail ! Et les voilà en mute pourconstruire les nouvelles latrines. Caril faut savoir qu’avec l’arrivée desconvois de Lôdz et de Transylvanie,n o u s a v o n s d é p a s s é l ’ e ff e c t i fréglementaire de cinquante Häftlinge,et le mystérieux bureaucrate allemandqui préside à ces sortes de chosesn o u s a a u t o r i s é s à é r i g e r u n« Z w e i p l â t z i g e sKommandoscheisshaus», à savoir unW.-C. à deux places réservé à notreKommando. Nous ne sommes pasinsensibles à ce t te marque deconsidérat ion, qui confère à notreKommando un lustre particulièrementenviable : mais il est clair que cela nousprive du même Coup d’un prétextecommode pour interrompre le travail etmettre au point des combines avec lescivils. «Noblesse oblige», dit Henri, quia d’autres Cordes à son arc.

Les douze des briques. Les cinq deMeister Dahm. Les deux des citernes.Combien d’absents? Trois absents.Homolka, entré ce matin au K.B., leForgeron mort hier, François transféré onne sait ni où ni pourquoi. Le compte estBon ; le Kapo prend note sur son registre,satisfait. Il ne reste plus que nous,

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4 il tifo petecchiale. Rapporto, 1349 ss.

ormai che noi diciotto della fenilbeta,oltre ai prominenti del Kommando. Edecco l’imprevedibile.

Il Kapo dice: - Il Doktor Pannwitzha comunicato all’Arbeitsdienst chetre Häftlinge sono stati scelti per ilLaboratorio. 169 509, Brackier; 175633, Kandel; 174 517, Levi -. Per unistante le orecchie mi ronzano e laBuna mi gira intorno. Siamo tre Levinel Kommando 98, ma HundertVierundsiebzig Fünf HundertSiebzehn sono io, non c’è dubbiopossibile. Io sono uno dei tre eletti.

Il Kapo ci squadra con un risoastioso. Un belga, un rumeno e unitaliano: tre «Franzosen», insomma.Possibile che dovessero proprio esseretre Franzosen gli eletti per il paradisodel laboratorio?

Molti compagni si congratulano;primo fra tutti Alberto, con genuinag io ia , senza ombra d’ inv id ia .Alberto non trova nulla a ridiresulla fortuna che mi è toccata, e neè anzi ben lieto, sia per amicizia,sia perché ne trarrà lui pure deivantaggi: infatti noi due siamoormai legati da uno strettissimopat to di a l leanza, per cui ogniboccone «organizzato» viene divisoin due parti rigorosamente uguali.Non ha mot ivo d i inv id ia rmi ,poiché entrare in Laboratorio nonrientrava né nelle sue speranze, népure nei suoi desideri. Il sanguedel le sue vene è t roppo l iberoperché Alberto, il mio amico nondomato, pensi di adagiarsi in unsis tema; i l suo is t into lo portaaltrove, verso altre soluzioni, versol’imprevisto, l’estemporaneo, ilnuovo. A un buon impiego, Albertopreferisce senza esitare gli incertie l e ba t tag l ie de l la « l iberaprofessione». [224]

Ho in tasca un bigliettodell’Arbeitsdienst, dove è scritto chelo Häftling 174 517, come operaiospecializzato, ha diritto a camicia emutande nuove, e deve esseresbarbato ogni mercoledì.

La Buna dilaniata giace sotto laprima neve, silenziosa e rigida comeuno smisurato cadavere; ogni giornoabbaiano le sirene del Fliegeralarm; irussi sono a ottanta chilometri. Lacentrale elettrica è ferma, le colonnedel Metanolo non esistono più, tre deiquattro gasometri dell’acetilene sonosaltati. Nel nostro Lager affluisconoogni giorno alla rinfusa i prigionieri«recuperati» da tutti i campi dellaPolonia orientale; i meno vanno allavoro, i più proseguono senz’altro perBirkenau e per il Camino. La razioneè stata ancora ridotta. Il Ka-Berigurgita, gli E-Häftlinge hannoportato in campo la scarlattina, ladifterite e il tifo petecchia (5).

Malo Häftling 174 517 è stato

que los dieciocho de la fenilbeta, ade-más de los prominentes del Kommando.Y he aquí lo imprevisible.

El Kapo dice:-El Doktor Pannwitz ha comunica-

do al Arbeitsdienst que tres Häftlingehan sido escogidos para el laboratorio.169509, Brackier; 175633, Kandel;174517, Levi.

Durante un instante me zumban losoídos y la Buna da vueltas a mi alrede-dor. Somos tres Levi en el Kommando98, pero Hundert Vierunsiebzig FünfHundert Siebzehn sólo yo, no cabe duda.Soy uno de los tres elegidos.

El Kapo nos escudriña con una risaenconada. Un belga, un rumano y un ita-liano: tres Franzosen, en resumen. ¿Esposible que tuviesen que ser tresFranzosen los elegidos para el paraísodel laboratorio?

Muchos compañeros se alegran; elprimero de todos Alberto, con verda-dera alegría, sin sombra de envidia.Alberto no encuentra nada de québurlarse en cuanto a la suerte que meha tocado, y está por el contrario muycontento, ya sea por amistad, ya seaporque también le supondrá algunasventajas pues los dos estamos unidospor un estrechísimo pacto de alian-za, por lo que cada bocado «organi-zado» es dividido en dos partes rigu-rosamente iguales. No tiene por quéenvidiarme, puesto que entrar en elLaboratorio no era una de sus espe-ranzas, ni siquiera uno de sus deseos.La sangre de sus venas es demasiadolibre para que Alberto, mi viejo ami-go no domado, piense en arrellanarseen una colocación; su instinto lo con-duce a otra parte, hacia otras solucio-nes, hacia lo imprevisto, lo extempo-ráneo, lo nuevo. A un buen empleo,Alberto prefiere sin dudar las incer-tidumbres y las batallas de la «profe-sión liberal».

Tengo en el bolsillo un boleto delArbeitsdienst, donde está escrito que elHäftling 174517, como obrero especia-lizado tiene derecho a camisa y calzon-cillos nuevos y debe ser afeitado losmiércoles.

La Buna destruida yace bajo la pri-mera nieve, silenciosa y rígida comoun desmesurado cadáver; todos los díasaúllan las sirenas del Fliegeralarm; losrusos están a ochenta kilómetros. Lacentral eléctrica está parada, las colum-nas del Metanol ya no existen, tres decuatro gasómetros de acetileno han vo-lado. A nuestro Lager afluyen todos losdías a granel prisioneros «recupera-dos»» de todos los campos de la Polo-nia oriental; los menos van al trabajo,los más continúan hacia Birkenau yhacia el Horno. La ración ha vuelto aser disminuida. El Ka-Be rebosa, losE-Häftlinge han traído al campo la es-carlatina, la difteria y el tifusexantemático.

Pero el Häftling 174517 ha sido

maintenant, les dix-huit du phénylbêta,plus les prominents du Kommando. Etvoilà que survient l’imprévisible.

Le Kapo dit : «Le Doktor Pannwitza Communiqué à l'Arbeitsdienst quetrois Häftlinge ont été choisis pour leLabora to i re : 169509 , Brack ie r ;175633 , Kandek ; 174517 , Lev i .Pendan t un ins tan t mes o re i l l e sbourdonnent et la Buna tourne autourde moi. Au Kommando 98, il y a troisLevi, mais Hundert VierundsiebzigFünf [147] Hundert Siebzehn c’estbien moi, pas de doute possible. Je faisPartie des trois élus.

Le Kapo nous toise avec un rirehargneux. Un Belge, un Roumain et unItalien : trois Franzosen en somme.Poss ible que ce soient jus te t ro isFranzosen, les élus pour le paradis duLaboratoire ?

Plusieurs camarades me félicitent; Alberto le Premier, avec une joiesincère, sans ombre d’envie. Albertone trouve rien à redire à la Chancequi m’est échue, i l en est même toutheureux, autant par amitié que parcequ’ i l en p ro f i t e ra lu i auss i : Cardésormais nous sommes tous deuxé t r o i t e m e n t u n i s p a r u n p a c t ed ’ a l l i a n c e , à l ’ i n t é r i e u r d u q u e lc h a q u e b o u c h é e « o rg a n i s é e » e s tr i g o u r e u s e m e n t d i v i s é e e n d e u xParties égales. Il n’a pas de motif dem’envier puisqu’il n’entrait ni dansses espoirs ni même dans ses désirsde se faire admettre au Laboratoire.A l b e r t o , m o n a m i i n d o m p t é , n es’accommodera jamais d’un système; il a dans les veines un sang bient rop l ib re ; Bon ins t inc t l e Por tea i l l eu r s , ve r s d ’ au t r e s so lu t i ons ,v e r s l ’ i m p r é v u , l ’ i m p r o v i s é , l enouveau. A un Bon emploi, Albertop r é f è r e s a n s h é s i t a t i o n l e sincer t i tudes e t l es ba ta i l l es de la«Profession libérale».

J ’a i en poche un b i l l e t del’Arbeitsdienst où il est écrit que leHäftling 174517, en tant qu’ouvrierspécialisé, a droit à une chemise et àun caleçon neufs, et doit être rasé tousles mercredis.

La Buna déchiquetée gît sous la premièreneige, silencieuse et rigide comme unimmense cadavre ; on entend hurler tous lesjours les sirènes du Fliegeralarm ; lesRusses sont à quatre-vingts kilomètres. Lacentrale électrique est à l’arrêt, lescolonnes du méthanol n’existent plus, troisdes quatre réservoirs d’acétylène ont saufe.Chaque jour, les prisonniers «récupérés»dans tous les Camps de Pologne Orientalearrivent pêle-mêle dans notre Lager;quelques-uns partent au travail, mais pourla plupart, la trajectoire mène directementà Birkenau et à la Cheminée. Les rationsont encore diminué. Le K.B. est surpeuplé.Les E-Häftlinge ont introduit au camp lascarlatine, la diphtérie et le typhuspétéchial.

Mais l e Häftling 174517 a é té

toiser mirar de arriba a abajo

TOISER - 1. Vx. Mesurer (une longueur) en se servantde la toise comme unité.“- 2. [a] Vx. Examinerattentivement qqn «pour apprécier son mérite»(Littré).“[b] Mod. Regarder avec défi (- Mesurer* duregard), ou, plus souvent, avec dédain*, mépris (cf.Regarder de haut).“

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

5 comprendere i tedeschi. Vedi sopra, cap. «Esamedi chimica», nota 15.

6 ne pas chercher à comprendre. Vedi sopra, cap.«Esame di chimica», nota 6.

promosso specialista, e ha diritto acamicia e mutande nuove e deveessere raso ogni mercoledì. Nessunopuò vantars i d i comprendere itedeschi (5).

Siamo entrati in laboratorio timidi,sospettosi e disorientati come trebestie selvagge che si addentrino inuna grande città. Come è liscio epulito il pavimento! Questo è unlaboratorio sorprendentemente similea qualunque altro laboratorio. Trelunghi banchi di lavoro carichi dicentinaia di oggetti familiari. Lavetreria in un angolo a sgocciolare, labilancia analitica, una stufa Heraeus,un termostato Höppler. L’odore mi fatrasalire come una frustata: il deboleodore aromatico dei laboratori dichimica organica. Per un attimo,evocata con [225] violenza brutale esubito svanita, la grande sala semibuiadell’università, il quarto anno, l’ariamite del maggio in Italia.

Herr Stawinoga ci assegna i postidi lavoro. Stawinoga è untedesco-polacco ancor giovane, dalviso energico ma insieme triste estanco. È anche lui Doktor: non inchimica, bensì (ne pas chercher àcomprendre (6)) in glottologia;tuttavia è lui il capo-laboratorio. Connoi non parla volentieri, ma nonsembra mal disposto. Ci chiama«Monsieur», il che è ridicolo esconcertante.

In laboratorio la temperatura èmeravigliosa: il termometro segna24°. Noi pensiamo che ci possonoanche mettere a lavare la vetreria, o ascopare il pavimento, o a trasportarele bombole di idrogeno, qualunquecosa pur di restare qui dentro, e ilproblema dell’inverno per noi saràrisolto. E poi, a un secondo esame,anche il problema della fame nondovrebbe essere difficile a risolversi.Vorranno proprio perquisirci ognigiorno all’uscita? O quando anchecosì fosse, ogni volta chedomanderemo di andare alla latrina?Evidentemente no. E qui c’è sapone,c’è benzina, c’è alcool. Mi cucirò unatasca segreta nell’interno della giacca,farò una combinazione con l’ingleseche lavora in officina e commercia inbenzina. Vedremo quanto severa saràla sorveglianza: ma ormai ho un annodi Lager, e so che se uno vuole rubare,e ci si dedica seriamente, non esistesorveglianza e non esistonoperquisizioni che glielo possanoimpedire.

A quanto pare dunque, la sorte,battendo strade insospettate, ha fattosì che noi tre, oggetto di invidia per idiecimila condannati, non avremoquest’inverno né freddo né fame.Questo vuol dire forti probabilità dinon ammalarsi gravemente, di salvarsidai congelamenti, di superare leselezioni. In queste condizioni,persone [226] meno esperte di noi

nombrado especialista y tiene dere-cho a camisa y calzoncillos nuevos ydebe ser afeitado los miércoles. Na-die puede jactarse de comprender alos alemanes.

Hemos entrado en el laboratorio tí-midamente, recelosos y desorientadoscomo tres bestias salvajes que seadentrasen en una gran ciudad. ¡Qué lisoy que limpio está el pavimento! Éste esun laboratorio sorprendentemente pare-cido a cualquier otro laboratorio. Treslargos pupitres de trabajo llenos de cen-tenares de objetos familiares. La crista-lería secándose en un rincón, la balanzaanalítica, una estufa Heraeus, un termos-tato Höppler. El olor me hace sobresal-tar como un latigazo: el débil olor aro-mático de los laboratorios de químicaorgánica. Durante un instante, evocadacon violencia brutal y en seguida des-vanecida, la gran sala semioscura de launiversidad, el cuarto curso, el aire sua-ve de mayo en Italia.

Herr Stawinoga nos asigna lospuestos de trabajo. Stawinoga es unalemán-polaco todavía joven, de caraenérgica pero al mismo tiempo tristey cansada. También es Doktor: no enquímica, pero (ne pas chercher àcomprendre) en glotología; sin em-bargo, es el jefe del laboratorio. Connosotros, no habla de buena gana,pero no parece mal dispuesto. Nosllama «Monsieur», lo que resulta ri-dículo y desconcertante.

En el laboratorio la temperaturaes maravillosa: el termómetro mar-ca 24°C. Pensamos que también po-demos ponernos a lavar la cristale-ría, o a barrer el suelo, o a transpor-tar las bombonas de hidrógeno, cual-quier cosa con tal de quedarnos aquídentro, y el problema del inviernoestará resuelto para nosotros. Y ade-más, pensándolo bien, tampoco elproblema del hambre debería ser di-fícil de resolver. ¿Van a registrarnostodos los días a la salida? ¿O aun-que así fuese, cada vez que pidamospermiso para ir a la letrina? Eviden-temente, no. Y aquí hay jabón, haybencina, hay alcohol. Me haré unbolsillo secreto por dentro de la cha-queta, me pondré en combinacióncon el inglés que trabaja en la ofici-na y comercia en bencina. Veremoscuán severa va a ser la vigilancia:pero ya llevo un año de Lager y séque si uno quiere robar, y si se dedi-ca a ello con seriedad, no hay vigi-lancia ni registros que puedan im-pedírselo.

Por lo que parece, pues, la suerte,llegada por caminos insospechados, hahecho que nosotros tres, objeto de en-vidia para diez mil condenados, no ten-gamos este invierno ni frío ni hambre.Esto significa grandes posibilidades deno enfermar de gravedad, de salvarsede la congelación, de superar las se-lecciones. En estas condiciones, per-sonas menos expertas que nosotros en

promu spécialiste, i l a droit à unechemise et à un caleçon neufs, et doitêtre rasé [148] tous les mercredis. Nulne peut se f lat ter de connaître lesAllemands.

Nous sommes entrés dans le Laboratoire,timides, désorientés et sur la défensivecomme trois bêtes sauvages quis’aventureraient dans la grande ville. Que lecarrelage est lisse et propre ! C’est unlaboratoire étonnamment semblable àn’importe quel autre laboratoire. Troislongues tables de travail couvertes de milleobjets familiers. Les récipients en verre misà égoutter dans un coin, la Balanceanalytique, un poêle Heraeus, un thermostatHôppler. L’odeur me fait tressaillir comme unCoup de fouet : la légère Odeur aromatiquedes laboratoires de chimie organique. L’espaced’un instant, je suis violemment assailli parl’évocation soudaine et aussitôt évanouie dela grande Balle d’université plongée dans lapénombre, de la quatrième année, de l’air tièdedu mois de mai Italien.

Herr Stawinoga nous assigne nospostes de travail. Stawinoga est unGermano-Polonais encore jeune, levisage énergique, mais triste et fatigué.I1 est lui aussi Doktor : pas en chimie,non («ne pas chercher à comprendre»),mais en glottologie : «moyennant quoi»c’est lui le Chef de laboratoire. Il nousparle le moins possible, mais ne semblepas mal disposé à notre égard. Il nousdit «Monsieur», ce qui est ridicule etdéconcertant.

Au Laboratoire, il fait une températuremerveilleuse le thermomètre indique 24°.Nous, nous nous disons qu’ils peuvent biennous faire lauer les éprouvettes, balayer lecarrelage ou transporter des bouteillesd’hydrogène : n’importe quoi, pourvu quenous restions dedans; et le problème del’hiver sera pour nous un problème résolu.Et d’ailleurs, à y réfléchir de plus près, leproblème de la faim ne devrait pas non plusposer trop de difficultés. En admettantmême qu’ils veuillent vraiment nousfouiller tous les jours à la sortie, est-cequ’ils le feront chaque fois que nousdemanderons à aller aux latrines ? Bien sûrque non. Et ici, il y a du savon, il y a del’essence, il y a de l’alcool. Je vais coudreune poche secrète à l’intérieur de ma veste,je monterai une combine avec l’Anglais quitravaille à l’atelier et qui trafIque surl’essence. Nous verrons bien si lasurveillance est aussi sévère que ça ; et de[149] toute façon, j’ai maintenant un an deLager, et je sais que si quelqu’un veut voleret s’il s’y met sérieusement, il n’y a pas desurveillance ni de fouilles qui puissent l’enempêcher.

Ainsi, il faut croire que le sort, pardes voies insoupçonnées, a décidé quenous trois, objet d’envie de la part desdix mille condamnés, nous n’aurions cethiver ni faim ni froid. Ce qui veut direaussi que nous avons de fortes chancesde n’attraper aucune maladie grave, den’avoir aucun membre gelé, de passer àtravers les mailles des sélections. DansCes conditions, quelqu’un de moins

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7 ma del domani non v’è certezza. Reminiscenzaliceale del famoso verso di Lorenzo il Magnifico. Vedisopra, cap. «Kraus», nota 8.

8 Lavorare è spingere vagoni... Dalla poesia inepigrafe passa sovente nel testo l’uso prescrittivodell’infinito presente, forma verbale assoluta, iteratacon ossessività (lavorare, spingere, portare, spaccare,palare, stringere), a sottolineare la ripetitività delleazioni. Dopo il condizionale è il modo verbale piùinquietante di SQU, come il «presente storico» lo èdei tempi.

delle cose del Lager potrebbero ancheessere tentate dalla speranza disopravvivere e dal pensiero dellalibertà. Noi no, noi sappiamo comevanno queste faccende; tutto questo èun dono del destino, che come tale vagoduto il più intensamente possibile,e subito: ma del domani non v’ècertezza (7). Al primo vetro cheromperò, al primo errore di misura,alla prima disattenzione, ritornerò aconsumarmi nella neve e nel vento,fino a che sarò anch’io pronto per ilCamino. E inoltre, chi può sapere checosa accadrà quando i russi verranno?

Perché i russi verranno. Il suolotrema notte e giorno sotto i nostripiedi; nel vuoto silenzio della Bunail fragore sommesso e sordo delleartiglierie risuona ormai ininterrotto.Si respira un’aria tesa, un’aria dirisoluzione. I polacchi non lavoranopiù, i francesi camminano di nuovo atesta alta. Gli inglesi ci strizzanol’occhio, e ci salutano di nascosto conla «V» dell’indice e del medio; e nonsempre di nascosto.

Ma i tedeschi sono sordi e ciechi,chiusi in una corazza di ostinazione edi deliberata sconoscenza. Ancora unavolta hanno fissato la data dell’iniziodella produzione di gomma sintetica:sarà per il 1° febbraio 1945.Fabbricano rifugi e trincee, riparano idanni, costruiscono; combattono,comandano, organizzano e uccidono.Che altro potrebbero fare? Sonotedeschi: questo loro agire non èmeditato e deliberato, ma segue dallaloro natura e dal destino che si sonoscelti. Non potrebbero fare altrimenti:se si ferisce il corpo di un agonizzante,la ferita incomincia tuttavia acicatrizzare, anche se l’intero corpomorrà fra un giorno. [227]

Adesso, ogni mattina, alladivisione delle squadre, il Kapochiama prima di tutti gli altri noi tredel Laboratorio, «die drei Leute vomLabor». In campo, alla sera e almattino, nulla mi distingue dal gregge,ma di giorno, al lavoro, io sto alcoperto e al caldo, e nessuno mipicchia; rubo e vendo sapone ebenzina, senza serio rischio, e forseavrò un buono per le scarpe di cuoio.Inoltre, si può chiamare lavoro questomio? Lavorare è spingere vagoni (8),portare travi, spaccare pietre, spalareterra, stringere con le mani nudei l r ibrezzo d e l f e r r o g e l a t o . I oinvece sto seduto tutto il giorno, ho unquaderno e una matita, e mi hanno perfinodato un libro per rinfrescarmi la memoriasui metodi analitici. Ho un cassetto doveposso riporre berretto e guanti, e quandovoglio uscire basta che avvisi HerrStawinoga, il quale non dice mai di noe se ritardo non fa domande; ha l’ariad i so ff r i r e ne l l a sua ca rne pe r l arovina che lo circonda.

I compagni del Kommando miinvidiano, e hanno ragione; non dovrei

las cosas del Lager también podríanser tentadas por la esperanza de sobre-vivir y por el pensamiento de la liber-tad. Nosotros no, nosotros sabemoscómo funcionan estas cosas; todo estoes un regalo del destino, que como tales gozado lo más intensamente posi-ble, y de prisa: pero del mañana no haycerteza. Al primer tubo que rompa, alprimer error de medida, a la primeradistracción, volveré a consumirme enla nieve y el viento, hasta que yo tam-bién esté maduro para el Horno. Y ade-más, ¿quién puede saber lo que ocurri-rá cuando vengan los rusos?

Porque los rusos vendrán. El suelotiembla noche y día bajo nuestros pies;en el vacío silencio de la Buna el fra-gor sumergido y sordo de la artilleríaresuena ahora ininterrumpidamente.Se respira un aire tenso, un aire de re-solución. Los polacos no trabajan ya,los franceses andan de nuevo con lacabeza alta. Los ingleses se guiñan elojo y se saludan a escondidas con laV del índice y del corazón; y no siem-pre a escondidas.

Pero los alemanes son sordos y cie-gos, encerrados en una coraza de obs-tinación y de deliberada ignorancia.Una vez más han fijado la fecha delprincipio de la producción de gomasintética: será el 1 de febrero de 1945.Construyen refugios y trincheras, re-paran los daños, construyen, comba-ten, mandan, organizan y matan. ¿Quéotra cosa podrían hacer? Son alema-nes: este comportamiento suyo no esmeditado y deliberado, sino que pro-cede de su naturaleza y del destino quehan elegido. No podrían hacer otracosa: si se hiere el cuerpo de un ago-nizante la herida empieza a cicatrizar,aunque todo el cuerpo vaya a morirseal día siguiente.

Ahora, todas las mañanas al separarlas cuadrillas, el Kapo nos llama, antesque a todos los demás, a nosotros tres,los del Laboratorio, die drei Lente vomLabor. En el campo, por la noche y porla mañana nada me distingue del reba-ño, pero durante el día, durante el tra-bajo, estoy a cubierto y caliente y nadieme pega; robo y vendo jabón y benci-na, sin riesgos serios, y quizás consigaun bono para unos zapatos de cuero.Además ¿se puede llamar trabajo almío? Trabajar es empujar vagones, lle-var vigas, picar piedras, palear tierra,apre tar con las manos desnudasel escalofrío del hierro helado. Yo,en cambio, estoy sentado todo el día, ten-go un cuaderno y un lápiz, y hasta me handado un libro para que me refresque la me-moria sobre los métodos analíticos. Hayun cajón donde puedo poner la gorra y losguantes, y cuando quiera salir basta con queavise a Herr Stawinoga, el cual nunca diceque no y, si tardo, no hace preguntas; tie-ne el aspecto de sufrir en su carne por laruina que lo rodea.

Los compañeros del Kommando meenvidian, y tienen razón, ¿quizás no

rompu que nous aux choses du Lagerpourrait être tenté d’espérer survivre etde penser à la liberté. Nous non; nous,nous savons comment les choses sepassent ici ; tout cela est un don dudestin, et à ce titre il faut en jouir toutde Suite et le plus intensément possible; mais demain, c’est l’incertitude. Aupremier récipient brisé, à la premièreerreur de mesure, à la moindreinattention, je retournerai me consumerdans la neige et le vent, jusqu’à ce quemoi aussi je sois bon pour la Cheminée.Et puis, qui peut savoir ce qui va sepasser quand les Russes arriveront?

Car les Russes arriveront. Le soltremble jour et nuit sous nos pieds ; dansle silence vide de la Buna, le grondementsourd et étouffé de l’artillerie résonnemaintenant sans Interruption.L’atmosphère est tendue, on sent que la finest proche. Les Polonais ne travaillent plus,les Français marchent de nouveau la têtehaute. Les Anglais nous font le clin Boeufet nous saluent en cachette avec le «V» dela victoire, médius et Index écartés ; et partoujours en cachette.

Mais les Allemands sont sourds etaveugles, enfermés dans une carapaced’obstination et d’ignorance délibérée. Ilsont de nouveau fixé une date pour la miseen mute de la production de caoutchoucsynthétique : ce Sera pour le 1 e‘ février1945. Ils fabriquent des refuges, creusentdes tranchées, réparent les dégâts,construisent, combattent, condamnent,organisent et massacrent. Que pourraient-ilsfaire d’autre ? Ils sont allemands : leurmanière d’agir n’est ni réfléchie ni voulue,elle timt à leur nature et au destin qu’ils sesont choisi. Ils ne pourraient par faireautrement : si on blesse le corps d’unagonisant, la Messure commencera [150]malgré tout à se cicatriser, même si le Corpstout entier doit mourir le lendemain.

Maintenant, chaque matin, au momentde former les équipes, le Kapo appelleavant tout le monde les trois duLaboratoire, «die drei Leute vom Labor».Au camp, matin et soir, rien ne medistingue du troupeau, mais dans lajournée, au travail, je suis à l’abri et auchaud et personne ne me bat ; je vole et jevends, sans gros risques, du savon et del’essence, et peut-être que j’aurai un bonpour des chaussures de cuir. Et puis, peut-onappeler ce que je fais un travail ? Travailler,c’est pousser des wagons, transporter despoutres, fendre des pierres, déblayer de lat e r r e , e m p o i g n e r à m a i n s n u e sl’horreur du fer glacé. Tandis que moi jereste assis toute la journée, avec devant moiun cahier et un Crayon, et même un livrequ’on m’a donné pour me rafraîchir lamémoire Sur les méthodes d’analyse. J’aiun tiroir où je peux mehre mon calot et mesgants, et quand je veux sortir, il suffit quej’avertisse Herr Stawinoga, qui ne dit jamaisrien et ne pose par de questions si j’ai duretard ; il a l’air de souffrir dans sa chair dudésastre qui l’entoure.

Les camarades du Kommandom’envient, et ils ont raison ; ne devrais

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9 e scrivo quello che non saprei dire a nessuno.Ancora il refrain dell’indicibilità: il passaggio però èimportante, dato che, in quell’«Allora prendo lamatita...», come Levi ricorda nella prefazione allaristampa dell’ed. tedesca di SQU (1,1321), risiede«l’origine di questo libro». Che la stesura sia avvenutadentro lo stesso campo di concentramento risultaanche da App., dove ritornano le stesse frasi dellaprefazione all’edizione tedesca: «L’urgenza di riferireera talmente forte in noi che avevo già iniziato il libromentre le cose stavano ancora accadendo, là in quelgelido laboratorio tedesco, sotto gli sguardi diffidenti,sebbene sapessi che quegli appunti scarabocchiatifurtivamente non li avrei in alcun modo potuticonservare e che anzi li avrei dovuti gettar via subito.Se me li avessero trovati addosso mi sarebbero costatila vita» (1, 173). Sul sogno del possesso di una matitae di un foglio cfr. anche l’introduzione alla versionedrammatica di SQU, Einaudi, Torino 1966, p. 5(1,1158). Il periodo cronologico della prima stesura diSQU è rievocato con vivezza di tratti nella partecentrale del racconto Cerio di SP (I, 870-871).

forse dirmi contento? Ma non appena,al mattino, io mi sottraggo alla rabbiadel vento e varco la soglia dellaboratorio, ecco al mio fianco lacompagna di tutti i momenti di tregua,del Ka-Be e delle domeniche diriposo: la pena del ricordarsi, ilvecchio feroce struggimento disentirsi uomo, che mi assalta come uncane all’istante in cui la coscienzaesce dal buio. Allora prendo la matitae il quaderno, e scrivo quello che nonsaprei dire a nessuno (9). [228]

Poi ci sono le donne. Da quantimesi non vedevo una donna? Non dirado si incontravano in Buna leoperaie ucraine e polacche inpantaloni e giubba di cuoio, massiccee violente come i loro uomini. Eranosudate e scarmigliate d’estate,imbottite di abiti spessi d’inverno;lavoravano di pala e di piccone, e nonsi sentivano accanto come donne.

Qui è diverso. Di fronte alleragazze del laboratorio, noi tre cisentiamo sprofondare di vergogna e diimbarazzo. Noi sappiamo qual è ilnostro aspetto: ci vediamo l’un l’altro,e talora ci accade di specchiarci in unvetro terso. Siamo ridicoli eripugnanti. Il nostro cranio è calvo illunedi, e coperto di una corta muffabrunastra il sabato. Abbiamo il visogonfio e giallo, segnato in permanenzadai tagli del barbiere frettoloso, espesso da lividure e piaghe torpide;abbiamo il collo lungo e nodoso comepolli spennati. I nostri abiti sonoincredibilmente sudici, macchiati difango, sangue e untume; le brache diKandel gli arrivano a metà polpacci,rivelando le caviglie ossute e pelose;la mia giacca mi spiove dalle spallecome da un attaccapanni di legno.Siamo pieni di pulci, e spesso cigrattiamo spudoratamente; siamocostretti a domandare di andare allalatrina con umiliante frequenza. Inostri zoccoli di legno sonoinsopportabil[229]mente rumorosi, eincrostati di strati alterni di fango edel grasso regolamentare.

E poi, al nostro odore noi siamoormai avvezzi, male ragazze no, enon perdono occasione permanifestarcelo. Non è l’odoregenerico di mal lavato, ma l’odore diHäftling, scialbo e dolciastro, che ciha accolti al nostro arrivo in Lagered esala tenace dai dormitori, dallecucine, dai lavatoi e dai cessi delLager. Lo si acquista subito e non losi perde più: «così giovane e giàpuzzi!» , così si usa accogliere franoi i nuovi arrivati.

A noi queste ragazze sembranocreature ultraterrene. Sono tregiovani tedesche, più FräuleinLiczba, polacca, che è lamagazziniera, e Frau Mayer che è lasegretaria. Hanno la pelle liscia erosea, begli abiti colorati, puliti ecaldi, i capelli biondi, lunghi e benravviati; parlano con molta grazia e

debería declararme contento? Pero ape-nas me sustraigo por la mañana a la ra-bia del viento y traspaso el umbral dellaboratorio, he aquí a mi lado la com-pañía de todos los momentos de tregua,del Ka-Be y de los domingos de des-canso: el dolor del recuerdo, la vieja yferoz desazón de sentirme hombre, queme asalta como un perro en el instanteen que la conciencia emerge de la os-curidad. Entonces cojo el lápiz y el cua-derno y escribo aquello que no sabríadecirle a nadie.

Y después, las mujeres. ¿Desde hacecuántos meses no veía una mujer? Noera raro encontrarse por la Buna con lasobreras ucranianas y polacas, en panta-lones y chaqueta de cuero, macizas yviolentas como sus hombres. Estabansudadas y despeinadas en verano, em-butidas en ropa gruesa en invierno; tra-bajaban con pico y pala y no se las sen-tía al lado como mujeres.

Aquí es diferente. Frente a las chi-cas del laboratorio nosotros tres nossentimos abismados en la vergüenzay el embarazo. No sabemos qué as-pecto tenemos: nos vemos el uno alotro, y a veces nos reflejamos en uncristal terso. Somos ridículos y repug-nantes. Nuestro cráneo está calvo ellunes y cubierto por una corta pelusaoscura el sábado. Tenemos la carahinchada y amarilla permanentementemarcada por las cortaduras del barbero apre-surado, y frecuentemente por cardenales y lla-gas entumecidas; tenemos el cuello largo ynudoso como pollos desplumados. Nuestraropa está increíblemente sucia, manchada debarro, sangre y pringue; los pantalones deKandel le llegan a mitad de las pantorrillas ydejan ver los tobillos huesudos y peludos;mi chaqueta me cuelga de los hombroscomo de un perchero de madera. Esta-mos llenos de pulgas, y nos rascamosa menudo desvergonzadamente; esta-mos obligados a pedir permiso para ira las letrinas con humillante frecuen-cia. Nuestros zuecos de madera soni n s o p o r t a b l e m e n t e r u i dosos yllenos de capas superpuestas de barro y degrasa reglamentaria.

Y luego, a nuestro olor nosotros es-tamos acostumbrados pero las chicas no,y no desperdician ocasión de manifes-tárnoslo. No es el olor genérico del mallavado, sino el olor a Häftling, suave ydulzón, que se nos ha agarrado a nues-tra llegada al Lager y se exhala tenaz delos dormitorios, de las cocinas, de loslavaderos y de los retretes del Lager. Selo adquiere en seguida y no se lo pierdenunca: «¿tan joven y ya hiedes?», así sesuele acoger entre nosotros a los reciénllegados.

A nosotros, estas muchachas nos pa-recen criaturas ultraterrenales. Son tresjóvenes alemanas, y Fräulein Liczba,polaca, que es la guarda del almacén,y Frau Mayer, que es la secretaria. Tie-nen la piel suave y rosada, bonitos ves-tidos de colores, limpios y calientes,los cabellos rubios, largos y bien pei-nados; hablan con mucha gracia y com-

je par m’estimer heureux ? Pourtant, tourles matins, je n’ai par plus tôt laisséderrière moi le vent qui fait rage etfranchi le seuil du laboratoire que surgità mes côtés la compagne de tour lesmoments de trêve, du K.B. et desdimanches de repos : la douleur de seSouvenir, la souffrance déchirante de sesentir komme, qui me mord comme unchien à l’instant où ma conscienceémerge de l’obscurité. Alors je prendsmon Crayon et mon cahier, et j’écris ceque je ne pourrais dire à personne.

Et puis il y a les femmes. Depuiscombien de temps n’en ai-je par vu ? A laBuna, on rencontrait assez souvent lesouvrières ukrainiennes et polonaises, enpantalon et veste de cuir, lourdes et brutalescomme leurs hommes. Echevelées etsuantes l’été, fagotées dans d’épaisvêtements l’hiver, maniant la pelle et lapioche : nous n’avions par l’impressiond’avoir affaire à des femmes.

Ici, c’est différent. Devant les filles dulaboratoire, nous nous sentons tour troismourir de honte et de gêne. Nous [151]savons à quoi nous ressemblons : nousnous voyons l’un l’autre, et il nous arriveparfois de nous servir dune eitre commemiroir. Nous sommes ridicules etrépugnants. Notre crâne est complètementchauve le lundi, et couvert dune courtemousse brunâtre le samedi. Nous avonsle visage jaune et bouffi, tailladé enpermanence par la main hâtive du barbieret souvent marqué de bleus et de vilainesplaies. Nous avons un cou long et noueuxcomme des poulets déplumés. Nos habitssont incroyablement crasseux, couverts detaches de boue, de sang et de gras; lepantalon de Kantien lui arrive àmi-mollets, découvrant des chevillesanguleuses et poilues ; ma veste me penddes épaules comme d’un portemanteau.Nous sommes pleins de puces et souventnous nous grattons sans retenue ; noussommes obligés de demander à aller auxlatrines avec une fréquence humiliante.Nos sabots de bois, où s’accumulent enCouches alternées la boue séchée et lagraisse réglementaire, font un bruitépouvantable.

Quant à notre Odeur, nous y sommesdésormais habitués, mais les filles non,et elles ne perdent pas une Occasion denous le faire comprendre. Ce n’est pas uneOdeur quelconque de malpropreté, c’estl’odeur de Häftling, fade et douceâtre,Gelle qui nous a accueillis à notre arrivéeau camp et qui s’exhale, tenace, desdortoirs, des cuisines, des lavabos et desW.-C. du Lager. On l’attrape tout de Suiteet on ne s’en défait plus : «Si jeune et ilpue déjà !», c’est la formule d’accueilréservée aux nouveaux venus.

Ces filles nous font l’effet de créaturesvenues dune autre planète. Ce sont troisjeunes Allemandes, plus une Polonaise,Fräulein Liczba, qui est magasinière, et lasecrétaire, Frau Mayer. Elles ont une peaulisse et rosée ; elles portent de jolisvêtements colorés, propres et chauds ; ellesont des cheveux blonds, longs et biencoiffés ; elles parlent avec grâce et bonne

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10 Queste ragazze. A una di queste ragazze è dedicatoil racconto Pipetta da guerra poi in RS (II, 886-889).Ampliamenti sul laboratorio della Buna si leggonoanche nel saggio di RS, Auschwitz, città tranquilla (II,873-877).

11 cose estranee e letterarie. Questo brano va lettosimmetricamente all’autodefinizione posta all’inizio diSQU sui civili fantasmi cartesiani, le amicizie femminiliesangui, cap. «Il viaggio», note 2 e 3.

12 lieti e tristi. Consueto ossimoro sulla gioia triste,vedi sopra, cap. «I fatti dell’estate», nota 9.

13 per sapermi sopprimere. Sulla rarità dei suicidi inLager, Levi ritornerà nel cap. «La vergogna» di SES(11, 1049-1050).

compostezza, e invece di tenere illaboratorio ordinato e pulito, comedovrebbero, fumano negli angoli,mangiano pubblicamente tartine dipane e marmellata, si limano leunghie, rompono molta vetreria e poicercano di darne a noi la colpa;quando scopano ci scopano i piedi.Con noi non parlano, e arricciano ilnaso quando ci vedono trascinarci peril laboratorio, squallidi e sudici,disadatti e malfermi sugli zoccoli.Una volta ho chiesto unainformazione a Fräulein Liczba, e leinon mi ha risposto, masi è volta aStawinoga con viso infastidito e gliha parlato rapidamente. Non hointeso la frase, ma «Stinkjude» l’hopercepito chiaramente, e mi si sonostrette le vene. Stawinoga mi ha dettoche, per ogni questione di lavoro, cidobbiamo rivolgere a luidirettamente.

Queste ragazze cantano (10), comecantano tutte le ra[230]gazze di tutti ilaboratori del mondo, e questo cirende profondamente infelici.Discorrono fra loro: parlano deltesseramento, dei loro fidanzati, delleloro case, delle feste prossime...

- Domenica vai a casa? Io no: è cosìscomodo viaggiare!

- Io andrò a Natale. Due settimanesoltanto, e poi sarà ancora Natale: nonsembra vero, quest’anno è passatocosì presto!

... Quest’anno è passato presto.L’anno scorso a quest’ora io ero unuomo libero: fuori legge ma libero,avevo un nome e una famiglia,possedevo una mente avida e inquietae un corpo agile e sano. Pensavo amolte lontanissime cose: al miolavoro, alla fine della guerra, al benee al male, alla natura delle cose e alleleggi che governano l’agire umano; einoltre alle montagne, a cantare,all’amore, alla musica, alla poesia.Avevo una enorme, radicata, scioccafiducia nella benevolenza del destino,e uccidere e morire mi parevano coseestranee e letterarie (11). I miei giornierano lieti e tristi (12), ma tutti lirimpiangevo, tutti erano densi epositivi; l’avvenire mi stava davanticome una grande ricchezza. Della miavita di allora non mi resta oggi chequanto basta per Soffrire la fame e ilfreddo; non sono più abbastanza vivoper sapermi sopprimere (13).

Se parlassi meglio tedesco, potreiprovare a spiegare tutto questo a FrauMayer; ma certo non capirebbe, o sefosse così intelligente e così buona dacapire, non potrebbe sostenere la miavicinanza, e mi fuggirebbe, come[231] si fugge il contatto con unmalato incurabile o con un condannatoa morte. O forse mi regalerebbe unbuono per mezzo litro di zuppa civile.Quest’anno è passato presto. [232]

postura y en lugar de tener el laborato-rio ordenado y limpio, como deberían,fuman en los rincones, comen a ojosvistas rebanadas de pan con mermela-da, se liman las uñas, rompen muchostubos de ensayo y después tratan deecharnos la culpa a nosotros; cuandobarren, nos barren los pies. No hablancon nosotros, y arrugan la nariz cuan-do nos ven arrastrarnos por el labora-torio, escuálidos y sucios, inadaptadosy tambaleantes en los zuecos. Una vezle he pedido una información aFräulein Liczba y no me ha contesta-do, sino que se ha vuelto rápidamentea Stawinoga con cara de fastidio y leha hablado rápidamente. No he enten-dido la frase; pero «Stinkjude» lo heentendido claramente, y se me han en-cogido las tripas. Stawinoga me ha di-cho que, para todas las cuestiones detrabajo, nos debemos dirigir a él direc-tamente.

Estás chicas cantan, como cantantodas las chicas de todos los labora-torios del mundo, y esto nos haceprofundamente desgraciados. Con-versan entre sí, hablan del raciona-miento, de sus novios, de sus casas,de las próximas fiestas...

-¿Vas el domingo a casa? Yo no: ¡estan incómodo viajar!

-Yo iré en Navidad. Sólo dossemanas, y ya será Navidad: noparece verdad, ¡este año se ha pa-sado tan pronto!

... Este año se ha pasado pronto. Elaño pasado a esta hora yo era un hom-bre libre: fuera de la ley pero libre,tenía un nombre y una familia, teníauna mente ávida e inquieta y un cuer-po ágil y sano. Pensaba en muchascosas lejanísimas: en mi trabajo, enel final de la guerra, en el bien y en elmal, en Ia naturaleza de las cosas y enlas leyes que gobiernan la conductahumana; y además en las montañas,en cantar, en el amor, en la música, enla poesía. Tenía una enorme, arraiga-da, estúpida fe en la benevolencia deldestino, y matar y morir me parecíancosas extrañas y literarias. Mis díaseran alegres y tristes, pero todos losañoraba, todos eran densos y positi-vos; el porvenir estaba delante de mícomo un gran tesoro. De mi vida deentonces no me queda hoy más que lonecesario para sufrir el hambre y elfrío; no estoy ya lo suficientementevivo para poder suprimirme.

Si hablase alemán mejor, podría tra-tar de explicarle todo esto a Frau Mayer;pero seguro que no lo entendería, o sifuese tan inteligente o tan buena comopara entender, no podría soportar estarjunto a mí, y huiría como se huye alcontacto de un enfermo incurable o deun condenado a muerte.

O quizás me regalaría un bono demedio litro de potaje civil.

Este año se ha pasado pronto.

éducation et, au lieu de ranger et denettoyer le laboratoire comme ellesdevraient le faire, elles fument descigarettes dans les coins, mangentpubliquement des tartines de confiture, seliment les ongles, cassent beaucoupd’objets en verre, et cherchent à en faireretomber la faute Sur nous. Quand ellesbalaient, elles balaient nos pieds. Elles nenous adressent pas la parole et font la mouequand elles nous [152] voient nous traînerà travers le laboratoire, misérables,crasseux, gauches et trébuchant Sur nossabots. Une fois, j’ai demandé unrenseignement à Fraulein Liczba ; elle nem’a pas répondu mais s’est tournée versStawinoga d’un air indisposé et lui a parléd’un ton bref. Je n’ai pas compris la phrase,mais «Stinkjude», je l’ai entenduclairement, et mon sang n’a fait qu’un tour.Stawinoga m’a dit que pour toutes lesquestions de travail, il fallait s’adresserdirectement à lui.

Ces jeunes filles chantent, commechantent toutes les jeunes filles de tousles laboratoires du monde, et cela nousrend profondément malheureux. Ellesbavardent entre elles : elles parlent durationnement, de leurs fiancés, de leursfoyers, des fêtes qui approchent...

- Tu vas chez toi, dimanche? Moi non,c’est tellement embêtant de voyager !

- Moi j’irai à Noël. Plus que deuxsemaines, et ce Sera de nouveau Noël :c’est incroyable ce que cette année estvite passée !

Cette année est vite passée. L’annéedernière, à la même heure, j’étais unkomme libre : hors-la-loi, mais libre ;j’avais un nom et une famille, un espritcurieux et inquiet, un Corps agile et sain.Je pensais à toutes sortes de choses trèslointaines : à mon travail, à la fin de laguerre, au bien et au mal, à la nature deschoses et aux lois qui gouvernent lesactions des hommes ; et aussi auxmontagnes, aux Chansons, à l’amour, à lamusique, à la poésie. J’avais uneconfiance énorme, inébranlable et stupidedans la bienveillance du destin, et les mots«teer» et «mourir» avaient pour moi unsens tout extérieur et littéraire. Mesjournées étaient tristes et gaies, mais jeles regrettais toutes, toutes étaient pleineset positives ; l’avenir s’ouvrait devant moicomme une grande richesse. De ma vied’alors il ne me reste plus aujourd’hui quela force d’endurer la faim et le froid ; jene suis plus assez vivant pour être capablede me supprimer.

Si je parlais mieux l’allemand, je pourraisessayer d’expliquer tout cela à Frau Mayer ;mais elle ne comprendrait certainement pas, etquand bien même elle serait assez intelligenteet assez bonne pour comprendre, elle ne pourraitpas supporter ma vue, elle me fuirait, commeon [153] fuit le contact d’un malade incurableou d’un condamné à mort. Ou peut-être medonnerait-elle un bon pour un demi-litre desoupe civile.

Cette année est vite passée. [154]

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

L’ULTIMO

Alberto ed io. Il capitolo inizia con la consueta ripresadel motivo del doppio, qui «spalla contro spalla»,angolatura del verbo duale; ingredienti classici, nelprosieguo della frase i tradizionali promemoriadanteschi: il «fango nero», la «schiera grigia».

2 curvi in avanti per resistere meglio al vento. Questacaratteristica postura del prigioniero Levi ritorna in unarticolo di AM, Segni sulla pietra (II, 685-688). Il ventoè simbolo di libertà, ma anche ricordo della schiavitù(vedi sopra, cap. « Il lavoro», nota 15).

L’ULTIMO

Ormai Natale è vicino. Alberto edio (1) camminiamo spalla controspalla nella lunga schiera grigia, curviin avanti per resistere meglio al vento(2). È notte e nevica; non è facilemantenersi in piedi, ancora piùdifficile mantenere il passo el’allineamento: ogni tanto qualcunodavanti a noi incespica e rotola nelfango nero, bisogna stare attenti aevitarlo e a riprendere il nostro postonella fila.

Da quando io sono in Laboratorio,Alberto ed io lavoriamo separati, e,nella marcia di ritorno, abbiamosempre molte cose da dirci. Di solitonon si tratta di cose molto elevate: dellavoro, dei compagni, del pane, delfreddo; ma da una settimana c’èqualcosa di nuovo: Lorenzo ci portaogni sera tre o quattro litri della zuppadei lavoratori civili italiani. Perrisolvere il problema del trasporto,abbiamo dovuto procurarci ciò che quisi chiama una « menaschka», vale adire una gamella fuori serie di lamierazincata, piuttosto un secchio che unagamella. Silberlust, il lattoniere, cel’ha fabbricata con due pezzi digrondaia, in cambio di tre razioni dipane: è uno splendido recipientesolido e capace, dal caratteristicoaspetto di arnese neolitico.

In tutto il campo solo qualche grecopossiede una me [233] naschka piùgrande della nostra. Questo, oltre aivantaggi materiali, ha comportato unsensibile miglioramento della nostracondizione sociale. Una menaschkacome la nostra è un diploma di nobiltà,è un segno araldico: Henri stadiventando nostro amico e parla connoi da pari a pari; L. ha assunto untono paterno e condiscendente; quantoa Elias, ci è perennemente alle costole,e mentre da una parte ci spia contenacia per scoprire il segreto dellanostra «organisacja», dall’altra cisubissa di incomprensibilidichiarazioni di solidarietà e diaffetto, e ci introna con una litania diportentose oscenità e bestemmieitaliane e francesi che ha imparatechissà dove, e con le quali intendepalesemente onorarci.

Quanto all’aspetto morale delnuovo stato di cose, Alberto e ioabbiamo dovuto convenire che non c’èdi che andare molto fieri; ma è cosìfacile trovarsi delle giustificazioni!D’altronde, questo stesso fatto diavere nuove cose di cui parlare, non èun vantaggio trascurabile.

Parliamo del disegno di comperarciuna seconda menaschka per fare la

El último

Ya está cerca la Navidad. Albertoy yo caminamos hombro con hombroen la larga fila gris echados hacia de-lante para aguantar mejor el viento.Es de noche y nieva; no es fácil te-nerse en pie, y más difícil todavía esguardar el paso y la formación: de vezen cuando, uno de los que van delan-te tropieza y rueda por el barro ne-gro, hay que estar atento para evitar-lo y para recobrar nuestro puesto enla fila.

Desde que estoy en el Laboratorio Al-berto y yo trabajamos separados y, en lamarcha de regreso, tenemos siempre mu-chas cosas que contarnos. Por lo generalno se trata de cosas muy elevadas: del tra-bajo, de los compañeros, del pan, del frío;pero desde hace una semana hay algo nue-vo: Lorenzo nos trae todas las tardes tres ocuatro litros de potaje de los trabaja-dores civiles italianos. Para resol-ver el problema del transporte he-mos debido procurarnos lo que sellama una menaschka, es decir, unaescudilla fuera de serie de chapa decinc, más parecida a un cubo que auna escudilla. Silberlust, el hojalatero,nos la ha hecho con dos trozos decanalón a cambio de tres raciones depan: es un espléndido recipiente, só-lido y capaz, con el característicoaspecto de un utensilio del neolítico.

En todo el campo sólo algún griegoposee una menaschka más grande quela nuestra. Esto, además de las venta-jas materiales, ha acarreado una sensi-ble mejora de nuestra condición social.Una menaschka como la nuestra es untítulo de nobleza, es un blasón herál-dico: Henri se está haciendo amigonuestro y habla con nosotros de iguala igual; L. ha adoptado un tono pater-nal y condescendiente; en cuanto aElías, está constantemente encima denosotros, y mientras por una parte nosespía con tenacidad para descubrir elsecreto de nuestra organisacja, por laotra nos abruma con incomprensiblesdeclaraciones de solidaridad y de afec-to y nos atruena con una letanía de por-tentosas obscenidades y blasfemias ita-lianas y francesas que ha aprendidoquién sabe dónde y con las que se veclaramente que cree honrarnos.

En cuanto al aspecto moral del nue-vo estado de cosas, Alberto y yo he-mos debido convenir en que no hayde qué estar orgullosos; ¡pero es tanfácil hallar justificaciones! Por otraparte, el mismo hecho de tener cosasnuevas de las que hablar, no es unaventaja despreciable.

Hablamos de nuestro proyecto decomprarnos una segunda menaschka

16. LE DERNIER

NOËL est proche maintenant .Alberto et moi avançons épaule contreépaule dans la longue file grise, le doscourbé pour mieux nous protéger duvent. Il fait nuit et il neige ; ce n’estpas facile de se tenir debout, encoremoins de marcher au pas et en rang : detemps en temps, devant nous, quelqu’untrébuche et roule dans la boue noire, etil faut faire un effort d’attention pourl’éviter et reprendre sa place dans lacolonne.

Depuis que je suis au Laboratoire,Alberto et moi nous ne travaillons plusensemble et nous avons toujoursbeaucoup de choses à nous dire.D’habitude, il ne s’agit pas de sujets trèsrelevés : le travail, les camarades, lepain, le froid ; mais depuis une semaineil y a du nouveau : Lorenzo nous apportechaque soir trois ou quatre litres desoupe pris sur la ration des ouvrierscivils Italiens. Pour résoudre le problèmedu transport , nous avons dû nousprocurer ce qu’on appelle ici une«menaschka», c’est-à-dire une gamellehors série en tôle de zinc, plutôt un seauqu’une gamelle. Silberlust , lechaudronnier, nous en a fabriqué uneavec deux morceaux de gouttière, pourtrois rations de pain : c’est un splendiderécipient, solide et profond, qui a toutde l’ustensile néolithique.

Personne au camp, sauf quelquesGrecs, ne possède une menaschka plusgrande que la nôtre, si bien qu’en plusde l’avantage matériel, notre conditionsociale s’en est trouvée sensiblementaméliorée. Une menaschka comme lanôtre, c’est un blason, et des titres denoblesse. Henri est en passe de devenirnotre ami et nous parle d’égal à égal ;[155] L. a adopté à notre égard un tonpaternel et condescendant , quant àElias, il ne nous lâche pas dune semelle,et tout en nous espionnant tenacementpour percer ie secre t de notre«Organisa t ion», i l nous accabled’incompréhensibles déclarations desolidarité et d’affection et nous gratifierégul ièrement d’un chapele td’obscénités monstrueuses et de juronsItaliens et français qu’il a appris on nesait trop ou, et par lesquels il entendvisiblement nous rendre honneur

Quant a l’aspect uroral de ce nouvelétat de choses, nous avons dû convenir,Alberto et moi, qu’il n’y avait pas dequoi être très fiers, mais il est si fachede se trouver des justifications ‘ Etd’a i l leurs le se in fa i t d’avoir denouveaux Sujets de conversation estdéjà un gros avantage.

Nous parlons de notre projet d’acheter unedeuxième menaschka pour établir un roulement

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rotazione con la prima, in modo checi basti una sola spedizione al giornoall’angolo remoto del cantiere doveora lavora Lorenzo. Parliamo diLorenzo, e del modo di compensarlo;dopo, se ritorneremo, sì, certamente,faremo tutto quanto potremo per lui;ma a che pro parlare di questo? sia luiche noi, sappiamo bene che è difficileche noi torniamo. Bisognerebbe farequalcosa subito; potremmo provare afargli riparare le scarpe nellacalzoleria del nostro Lager, dove leriparazioni sono gratuite (sembra unparadosso, ma ufficialmente, neicampi di annientamento, è tuttogratuito). Alberto proverà: è amico delciabattino capo, forse basterà qualchelitro di zuppa.

Parliamo di tre nuovissime nostreimprese, e ci troviamo d’accordo neldeplorare che evidenti ragioni disegreto professionale sconsiglino dispiattellarle in giro: [234] peccato, ilnostro prestigio personale ne trarrebbeun grande vantaggio.

Della prima, è mia la paternità. Hosaputo che il Blockältester del 44 è acorto di scope, e ne ho rubata una incantiere: e fin qui non c’è nulla distraordinario. La difficoltà era quelladi contrabbandare la scopa in Lagerdurante la marcia di ritorno, e io l’horisolta in un modo che credo inedito,smembrando la refurtiva in sagginae manico, segando quest’ultimo indue pezzi, portando in campo i variart icoli separa tamente ( i duetronconi di manico legati alle cosce,dentro i pantaloni), e ricostituendoil tut to in Lager, per i l che hodovuto trovare un pezzo di lamiera,martello e chiodi per risaldare i duelegni. Il travaso ha richiesto quattrosoli giorni.

Contrariamente a quanto temevo,il committente non solo non hasvalutata la mia scopa , ma l’hamostrata come una curiosità aparecchi suoi amici, i quali mi hannopassato regolare ordinazione per altredue scope «dello stesso modello».

Ma Alberto ha ben altro in pentola.In primo luogo, ha messo a puntol’«operazione l ima», e l’ha giàeseguita due volte con successo.Alberto si presenta al magazzinoattrezzi, chiede una lima, e ne sceglieuna piuttosto grossa. Il magazzinierescrive «una lima» accanto al suo nu-mero di matricola, e Alberto se ne va.Va di filato da un civile sicuro (unfior di furfante triestino, che ne sauna più del diavolo e aiuta Albertopiù per amor dell’arte che perinteresse o per filantropia), il qualenon ha difficoltà a cambiare sul liberomercato la lima grossa contro duepiccole di valore uguale o minore.Alberto rende «una l ima» almagazzino e vende l’altra.

E infine, ha coronato in questigiorni i l suo capolavoro, una

para alternarla con la primera, de modoque nos baste con una sola expediciónal día al rincón remoto del taller dondetrabaja ahora Lorenzo. Hablamos deLorenzo y de la manera de pagarle; des-pués, si volvemos, sí, claro es que ha-remos cuanto podamos por él; pero ¿dequé sirve hablar ahora de esto? Tantoél como nosotros sabemos muy bienque es difícil que volvamos. Habría quehacer algo ya; podríamos probar a ha-cer que le arreglasen los zapatos en lazapatería de nuestro Lager, donde lasreparaciones son gratuitas (parece unaparadoja, pero, oficialmente, en loscampos de aniquilación todo es gratui-to). Alberto lo intentará: es amigo delzapatero jefe, quizás baste un litro depotaje.

Hablamos de tres novísimas em-presas nues t ras , y e s t amos deacuerdo en deplorar que evidentesrazones de secreto profesional des-aconsejen ponerlas en circulación:qué lástima, nuestro prestigio per-sonal ganaría mucho.

De la primera, la paternidad es mía.He sabido que el Blockältester del 44anda escaso de escobas, y he robado unaen el taller: y hasta aquí, nada hay deextraordinario. La dificultad era la decontrabandear la escoba en el Lagerdurante la marcha de vuelta, y la he re-suelto de una manera que me pareceinédita, desmembrando el cuerpo deldelito en barredera y mango, cortandoeste último en dos piezas, llevando alcampo los diferentes artículos por se-parado (los dos tacones de mango ata-dos a los muslos, debajo de los pantalo-nes) y reconstruyendo el utensilio en elLager, para lo que he tenido que encon-trar un trozo de chapa, martillo y clavospara soldar los dos palos. El trabajo sóloha requerido cuatro días.

Contrariamente a cuanto me te-mía, el comprador no ha devalua-do mi escoba, sino que se la ha en-señado como una curiosidad a va-rios de sus amigos, los cuales mehan encargado otras dos escobas«del mismo modelo».

Pero Alberto tiene algo muy distin-to en preparación. En primer lugar, hapuesto a punto la «operación lima», yla ha realizado ya con éxito un par deveces. Alberto se presenta en el alma-cén de herramientas, pide una lima yla escoge más bien grande. Elalmacenero escribe «una lima» junto asu número de matrícula, y Alberto seva. Se va derecho a un civil de con-fianza (un triestino que es todo un se-ñor truhán, que sabe más que el diabloy ayuda a Alberto más por amor al arteque por interés o filantropía), el cualno tiene dificultad en cambiar en elmercado libre la lima grande por dospequeñas de valor igual o menor. Al-berto devuelve «una lima» al almacény vende la otra.

Y, en fin, ha coronado en estosdías su obra maestra, una combina-

avec la première, de façon a n’avoir plus a fairequ’une seine expédition par jour dans le coin perdudu chantier où Lorenzo travaille actuellement Nousparlons de Lorenzo et de la manière dont nouspourrions le dédommager, après, si nous enrevenons, oui, c’est sûr, nous ferons tout ce quenous pourrons pour lui, mais à quoi bon parier del’après? Aussi bien lui que nous, nous savonsque nous avons peu de Chance d’enréchapper Non, il faudrait faire quelqueChose tout de suite, nous poumons essayerde lui faire réparer ses chaussures au Servicede cordonnerie du Lager où les réparationssont gratuites (cela peut sembler paradoxal,mais officiellement, Jans les Campsd’extermination, tout est gratuit) C’estAlberto qui s’en chargera le Chef cordonnierest une de ses connaissances, peut-être quequelques litres de soupe suffiront.

Nous parlons de nos trois dernièresprouesses, et nous nous accordons àdéplorer que, pour d’évidentes raisonsde secre t profess ionnel , i l soff tfortement déconseillé d’aller nous envanter : dommage, notre Pres t igepersonnel y gagnerait

La première est une initiative de moncru J’ai appns que le Blockaltester du 40était à Court de balais, et j’en ai volé unau chantier jusque-là, r iend’extraordinaire Mais la difficulté étaitde «passer» clandestinement le balai auLager Pendant la marche de retour, etc’est là que j’ai trouve une solutioninédite, à ce que je crois, en démembrant[156] le Corps du délit en deux Parties,brosse et manche, en sciant en deux cedernier, en portant au camp les différentséléments séparément (les deux tronçonsde manche attachés aux cuisses sous lepantalon), et en reconstituant le tout auLager, après m’être dûment procuré unmorceau de tôle, un marteau et des Clouspour assembler les morceaux Le tout enquatre jours seulement

C o n t r a i r e m e n t à c e q u e j ec r a i g n a i s , m o n c l i e n t , l o i n d ed é n i g r e r m o n b a l a i , l ’ a m o n t r écomme une curiosité à plusieurs des e s a m i s , q u i m ’ o n t p a s s érégulièrement commande pour deuxautres balais «du même modèle».

Mais Alberto a bien d’autres exploitsà son actif. Tout d’abord, il a mis aupoint f«opération lime», et l’a déjàexpérimentée deux fois avec succèsAlberto se présente au magasin del’outillage, demande une lime et enchoisit une plutôt grosse Le magasinierinscr i t «une l ime» en face de sonnuméro matricule, et Alberto s’en va Delà, il se rend tout droit auprès d’un civilde confiance (un Tnestin, filou de hautevolée, qui a plus d’un tour dans son sacet prête son concours à Alberto plus paramour de Par t que par in térê t ouPhi lanthropie) qui se fa i t for t dechanger la grosse lime Sur le marchelibre contre deux petites de valeur égaleou inférieure Alberto rend «une Time»au magasin et vend l’autre

Et enfin il vient de mettre la dernièremain à un véritable Chefd’aeuvre, une

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3 chi esce per sentire se è bagnato. Dell’astuzia diUlisse contro «la rozza violenza» di Polifemo, Levitorna a parlare, ritagliando in RR, proprio dal canto IXdell’Iliade, il passo sulla rivincita di un Ulissepre-dantesco, «orgoglioso del suo coraggio e del suoingegno» (II, 1381-1382).

4 Così impostato il tema, eccone il brillantesvolgimento. Ultimo prelievo dal vocabolarioscolastico, dalle consuetudini liceali («che domandefanno», la capacità di concentrazione invidiata daicompagni di scuola, ora il tema di italiano: vedi sopra,cap. «Esame di chimica», nota 10).

combinazione audace, nuova, e disingolare eleganza. Bisogna sapereche da qualche settimana ad Albertoè stata affidata una mansionespeciale: al matt ino, [235] incantiere, gli viene consegnato unsecchio con pinze, cacciavite, eparecchie centinaia di targhette dicelluloide di colori diversi, le qualiegli deve montare mediante appositisupportini per contraddistinguere lenumerose e lunghe tubazioni di acquafredda e calda, vapore, ariacompressa, gas, nafta, vuoto ecc. chepercorrono in tutti i sensi il RepartoPolimerizzazione. Bisogna sapereinoltre (e sembra che non c’entriaffatto: ma l’ingegno non consisteforse nel trovare o creare relazionifra ordini di idee apparentementeestranei?) che per tutti noi Häftlingela doccia è una faccenda assaisgradevole per molte ragioni (l’acquaè scarsa e fredda, o addiri t turabollente, non c’è spogliatoio, nonabbiamo asciugamani, non abbiamosapone, e durante la forzata assenzaè facile essere derubati). Poiché ladoccia è obbligatoria, occorre aiBlockälteste un sistema di controlloche permetta di applicare sanzioni achi vi si sottrae: per lo più, unfiduciario del Block si installa sullaporta, e tasta come Polifemo chi esceper sentire se è bagnato (3); chi lo è,riceve uno scontrino, chi è asciuttoriceve cinque nerbate. Solopresentando lo scontrino si puòriscuotere i l pane al matt inoseguente.

L’attenzione di Alberto si èappuntata sugli scontrini. In genere,non sono altro che miseri biglietti dicarta, che vengono riconsegnatiumidi, spiegazzati e irriconoscibili.Alberto conosce i tedeschi, e iBlockälteste sono tutti tedeschi o discuola tedesca: amano l’ordine, ilsistema, la burocrazia; inoltre, puressendo dei tangheri maneschi eiracondi, nutrono un amore infantileper gli oggetti luccicanti e variopinti.[236]

Così impostato il tema, eccone ilbrillante svolgimento (4.) Alberto hasottratto sistematicamente una serie ditarghette dello stesso colore; daognuna, ha ricavato tre dischetti (lostrumento necessario, un foratappi,l’ho organizzato io in Laboratorio):quando sono stati pronti duecentodischetti, sufficienti per un Block, siè presentato al Blockältester, e gli haofferto la «Spezialität» per la follequotazione di dieci razioni di pane, aconsegna scalare. Il cliente haaccettato con entusiasmo, e oraAlberto dispone di un portentosoarticolo di moda da offrire a colposicuro in tutte le baracche, un coloreper baracca (nessun Blockältestervorrà passare per taccagno omisoneista), e, quel che più conta, nonha da temere concorrenti, perché luisolo ha accesso alla materia prima.Non è ben studiato?

ción audaz, nueva y de singular ele-gancia. Es preciso saber que desdehace unas semanas a Alberto le hasido confiada una misión especial:por la mañana, en el taller, le es en-tregado un cubo con pinzas, destor-nilladores y unos cientos de tarjetasde celuloide de distintos colores, lascuales debe montar mediante pinzasa propósito para distinguir las nu-merosas y largas tuberías de aguafría y caliente, vapor, aire compri-mido, gas, nafta, vacío, etcétera, querecorren en todos los sentidos laSección de Polimerización. Tam-bién hay que saber (y parece que notiene nada que ver, pero ¿no consis-te quizás el ingenio en encontrar ocrear relaciones entre órdenes deideas aparentemente extrañas?) quepara todos nosotros, los Häftlinge,la ducha es un asunto bastante des-agradable por muchas razones (elagua es escasa y fría, o está hirvien-do, no hay vestuario, no tenemostoallas, no tenemos jabón, y durantela forzada ausencia es fácil ser ro-bado). Como la ducha es obligato-ria, los Blockältester necesitan de unsistema de control que permita apli-car sanciones a quien se sustrae: porlo común, uno de confianza delBlockältester se instala junto a lapuerta y toca, como Polifemo, aquien sale para ver si está mojado;quien lo está, recibe una contrase-ña, el que está seco recibe cincovergajazos. Sólo mediante la presen-tación de la contraseña se puede ob-tener el pan a la mañana siguiente.

La atención de Alberto se ha diri-gido a las contraseñas. Por lo gene-ral, no son otra cosa que míseros pe-dazos de papel, que se devuelvenhúmedos, despedazados e irrecono-cibles. Alberto conoce a los alema-nes, y los Blockältester son todos ale-manes o de escuela alemana: les gus-ta el orden, el sistema, la burocracia;además, aunque son groseros, suel-tos de mano e iracundos, tienen unamor infantil por los objetos relucien-tes y variopintos.

Así expuesto el tema, he aquí su bri-llante desarrollo. Alberto ha sustraídosistemáticamente una serie de tarjeti-tas del mismo color; de cada una harecortado tres fichas redondas (el ins-trumento necesario, un sacabocados, lohe «organizado» yo en el laboratorio):cuando ha tenido listas doscientas fi-chas, suficientes para un Block, se hapresentado al Blockältester y le ha ofre-cido la Spezialität por la disparatadacantidad de diez raciones de pan enconsignación gradual. El cliente haaceptado con entusiasmo, y ahora dis-pone Alberto de un portentoso artículode moda que ofrecer con garantía deéxito en todas las barracas, un color porbarraca (ningún Blockältester querrápasar por tacaño o misoneísta) y, lo quees más importante, no tiene que temera la competencia porque sólo él tieneacceso a la materia prima. ¿No estábien estudiado?

combinaison audacieuse, sans précédent,et dune rare élégance II faut savoir quedepuis quelques semaines, Alberto s’estvu confier une tâche un peu particulière: le matin, au chantier, on lui remet unseau avec des pinces, des tournevis etplusieurs centaines de plaquettes encelluloïd de différentes Couleurs qu’ildoit monter Sur des petits Supportsspéciaux, pour différencier entre elles lesnombreuses et interminables conduitesd’eau chaude et froide, de vapeur, d’aircomprimé, de gaz, de mazout, de vide, etcqui parcourent en tous sens la Section dePolymérisation. Il faut savoir aussi (etcela peut sembler sans rapport, maisl’ingéniosité ne consiste-t-elle pasjustement à trouver ou à créer desrelations entre ordres d’idéesapparemment différents 9) que pour tousles Häftlinge la douche est un momentextrêmement désagréable pour denombreuses raisons : il ne coule qu’un [157]filet d’eau, l’eau est froide ou bouillante, iln’y a pas de vestiaire, nous n’avons pas deserviettes, nous n’avons pas de savon et,pendant notre absence forcée, nous nousfaisons facilement voler. Comme ladouche est obligatoire, les Blockàltesteont besoin d’un système de contrôle pourpouvoir appliquer des sanctions à ceuxqui cherchent à se défiler ; la plupart dutemps, un komme de confiance du Blocks’installe devant la porte et, tel Polyphème,nous tâte au passage lorsque nous sortons: ceux qui sont mouillés reçoivent un ticket,ceux qui sont secs reçoivent cinq Coupsde fouet. Le lendemain matin, il fautprésenter son ticket pour avoir droit à laration de pain.

L’attention d’Alberto s’est portée surles tickets. En général, ce sont de simplesmorceaux de Papier que l’on rend lelendemain tout froissés, humides, enpiteux état . Alberto connaît lesAllemands, et les Blockàlteste sont tousallemands ou dressés à l’école allemande: ils aiment l’ordre, la méthode, labureaucratie ; de plus, tout en étant desêtres grossiers, emportés et brutaux, ilsn’en nourrissent pas moins un amourinfantile pour les objets brillants etmulticolores.

Le thème ainsi introduit, en voicimaintenant le brillant développement.Alberto a subtilisé systématiquement unesérie de plaquettes de même Couleur ; avecchacune d’elles il a confectionné troisrondelles l’instrument nécessaire, un foretà bouchons, c’est moi qui l’ai «organisé»au Laboratoire) ; une fois arrivé à deuxCents rondelles, Chiffre correspondant auxeffectifs d’un Block, il s’est présenté auBlockàltester et lui a offen la «Spezialität»pour la somme folle de dix rations de pain,en paiements échelonnés. Le client aaccepté avec enthousiasme, et Albertodispose à présent d’un sensationnel articlede mode qu’il est sûr de placer dans toutesles baraques, une Couleur par baraque(aucun Blockàltester ne voudra passer pourpingre ou rétrograde), et, détail essentiel,sans avoir à craindre la concurrencepuisqu’il est le seul à avoir accès à lamatière première. N’est-ce pas bienimaginé?

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Di queste cose parliamo,incespicando da una pozzangheraall’altra, fra il nero del cielo e il fangodella strada. Parliamo e camminiamo.Io porto le due gamelle vuote, Albertoil peso della menaschka dolcementepiena. Ancora una volta la musicadella banda, la cerimonia del «Mützenab», giù i berretti di scatto davanti alleSS; ancora una volta Arbeit MachtFrei, e l’annunzio del Kapo: -Kommando 98, zwei und sechzigHäftlinge, Starke stimmt, -sessantadue prigionieri, il conto torna.Mala colonna non si è sciolta, cihanno fatto marciare fino in piazzadell’Appello. Ci sarà appello? Non èl’appello. Abbiamo visto la luce crudadel faro, e il profilo ben noto dellaforca.

Ancora per più di un’ora lesquadre hanno continuato [237] arientrare, col trepestio duro dellesuole di legno sulla neve gelata.Quando poi tutti i Kommandos sonoritornati, la banda ha taciuto a untratto, e una rauca voce tedesca haimposto il silenzio. Nell’improvvisaquiete, si è levata un’altra vocetedesca, e nell’aria buia e nemica haparlato a lungo con collera. Infine ilcondannato è stato introdotto nelfascio di luce del faro.

Tutto questo apparato, e questoaccanito cerimoniale, non sono nuoviper noi. Da quando io sono in campo,ho già dovuto assistere a tredicipubbliche impiccagioni; male altrevolte si trattava di comuni reati, furtialla cucina, sabotaggi, tentativi difuga. Oggi si tratta di altro.

Il mese scorso, uno dei crematoridi Birkenau è stato fatto saltare.Nessuno di noi sa (e forse nessunosaprà mai ) come esattamentel’impresa sia stata compiuta: si parladel Sonderkommando, delKommando Speciale addetto allecamere a gas e ai forni, che viene essostesso periodicamente sterminato, eche viene tenuto scrupolosamentesegregato dal resto del campo. Restail fatto che a Birkenau qualchecentinaio di uomini, di schiavi inermie spossati come noi, hanno trovato inse stessi la forza di agire, di maturarei frutti del loro odio.

L’uomo che morrà oggi davanti anoi ha preso parte in qualche modoalla rivolta. Si dice che avesserelazioni cogli insorti di Birkenau, cheabbia portato armi nel nostro campo,che stesse tramando unammutinamento simultaneo anche tranoi. Morrà oggi sotto i nostri occhi: eforse i tedeschi non comprenderannoche la morte solitaria, la morte diuomo che gli è stata riservata, glifrutterà gloria e non infamia.

Quando finì i l discorso deltedesco, che nessuno poté intendere,di nuovo si levò la prima voce rauca:

De estas cosas hablamos, trope-zando de un charco a otro, entrela negrura del cielo y el fango delcamino. Hablamos y caminamos.Yo llevo las dos escudillas vacías,Alberto el peso de la menaschkaagradablemente l lena. Una vezmás la música de la banda, la ce-remonia del Mützen ab, fuera lasgorras, de golpe, ante la SS; unavez más Arbeit Macht Frei y elanuncio del Kapo: Kommando 98,zwei und sechzig Häftlinge, Stürkestimmt (sesenta y dos prisioneros,la cuenta cuadra). Pero la colum-na se ha roto, nos hacen marcharhasta la plaza de la Lista. ¿Pasa-rán lista? No la pasan. Hemos vis-to la luz cruda del faro, y el perfilbien conocido de la horca.

Durante más de una hora las escua-dras han estado llegando, con el pata-leo duro de las suelas de madera so-bre la nieve helada. Una vez que to-dos los Kommandos han vuelto, labanda se ha parado de golpe, y unaronca voz alemana ha impuesto silen-cio. De la improvisada quietud se halevantado otra voz alemana, y en elaire oscuro y enemigo ha hablado du-rante mucho tiempo coléricamente. Enfin, el condenado ha sido metido enel haz de luz del faro.

Todo este aparato, y este encarniza-do ceremonial, no son nuevos para no-sotros. Desde que estoy en el campo hetenido que asistir a trece ahorcamientospúblicos; pero las otras veces se tratabade delitos comunes, hurtos en la coci-na, sabotajes, tentativas de fuga. Hoy setrata de otra cosa.

El mes pasado, uno de los cremato-rios de Birkenau ha sido hecho saltarpor los aires. Ninguno de nosotros sabe(y tal vez no lo sepa nunca) cómo hasido exactamente realizada la empresa:se habla del Sonderkommando delKommando Especial adscrito a las cá-maras de gas y a los hornos, el cual vie-ne siendo periódicamente exterminado,y que es mantenido escrupulosamentesegregado del resto del campo. Lo quees cierto es que en Birkenau un cente-nar de hombres, de esclavos inermes ydébiles como nosotros, han sacado desí mismos la fuerza necesaria para ac-tuar, para madurar los frutos de su odio.

El hombre que va a morir hoy entrenosotros ha tomado parte de algún modoen la revuelta. Se dice que mantenía re-laciones con los insurrectos deBirkenau, que ha llevado armas de nues-tro campo, que estaba tramando unamotinamiento simultáneo también en-tre nosotros. Morirá hoy bajo nuestrasmiradas: y quizás los alemanes no com-prendan que la muerte solitaria, la muer-te de hombre que le ha sido reservada,le servirá de gloria y no de infamia.

Cuando terminó el discurso del ale-mán, que nadie pudo entender, de nue-vo se elevó la primera voz ronca: Habt

Nous parlons de tout cela, en pataugeantdune flaque à l’autre, entre le noir du cielet la boue du chemin. Nous parlons et nousmarchons. Moi je Porte les deux gamellesvides, Alberto la menaschkadélicieusement pleine. [158] Encore unefois la musique de la fanfare, la cérémoniedu «Mützen ab», tout le monde enlève soncalot d’un geste militaire devant les SS ;encore une fois Arbeit Macht Frei et laformule consacrée du Kapo : «Kommando98, zwei und sechzig Häftlinge, Stàrkestimmt», «soixante-deux prisonniers, lecompte est bon». Mais on ne nous donnepas l’ordre de rompre les rangs, on nousfait marcher jusqu’à la place de l’Appel.Est-ce qu’on va faire Pappel ? Il ne s’agitpas de Pappel. Nous avons vu la lumièrecrue du phare et le profil bien connu de lapotence.

Pendant plus dune heure encore, leséquipes ont continué à défiler, dans lepiétinement der des semelles de boissur la neige glacée. Quand tous lesKommandos on t é té de re tour, l afanfare s’est brusquement tue, et unevoix rauque d’Allemand a imposésilence. Dans le calme instantané quia suivi, une autre voix allemande s’estélevée et a parlé longuement aveccolère dans la nuit hostile. Enfin, lecondamné est apparu dans le faisceaude lumière du phare.

Tout cet apparat et ce cérémonialimplacable ne sont pas nouveaux pournous. Depuis que je suis au camp, j’aidéjà dû assister à treue pendaisons ;mais les autres fois, il s’agissait dedélits ordinaires, vols aux cuisines,sabotages, tentatives d’évasion. Cettefois-ci, c’est autre Chose.

Le mois dernier, un des fourscrématoires de Birkenau a sauté. Personneparmi nous ne sait exactement (et peut-être ne le saura-t-on jamais) comment leschoses se sont passées : on parle duSonderkommando, le Kommando Spécialpréposé aux chambres à gaz et aux fourscrématoires, qui est lui-mêmepériodiquement exterminé et tenurigoureusement isolé du reste du camp. Iln’en reste pas moins qu’à Birkenauquelques centaines d’hommes, d’esclavessans défense et sans forces comme nous,ont trouvé en eux-mêmes l’énergienécessaire pour agir, pour mûrir le freitde leur haine.

L’homme qui mourra aujourd’huidevant nous a sa Part de responsabilité danscette révolte. On murmure qu’il était encontact avec les insurgés de Birkenau, qu’ilavait apporté des armes dans notre camp,et qu’il voulait organiser ici aussi unemutinerie au même moment. Il mourraaujourd’hui sous nos yeux : et peut-être lesAllemands ne comprendront-ils pas que lamort solitaire, [159] la mort d’homme quilui est réservée, le vouera à la gloire et nonà l’infamie

Quand l’Allemand eut f ini sondiscours que personne ne comprit, lavoix rauque du début se fit entendre à

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5 di remissione. Vedi già sopra, cap. «I sommersi e isalvati», nota 6 e anche sotto, cap. «Storia dei diecigiorni», «il sogno di remissione» di Sómogyi[«Remissione» è l’atteggiamento di chi ha cessato diresistere, di chi «si rimette» al proprio destino]

6 quasi quanto crearlo. Ecco un altro caso, che peressere più defilato, non è meno significativo percomprendere la singolare propensione di Levi adassumere su di sé l’angolatura di Dio al momentodella creazione: chi parla è l’io narrante della poesia,la sua voce e « la voce di Dio» tendono sottilmente aconfondersi. Si noti infine l’espressione «lo sguardogiudice», con cui si chiude il paragrafo. Da qui sidesume che lo «sguardo giudice» dell’io narrante, losguardo che abbiamo a più riprese incontrato (peres. a giudicare in tono pacato ma fermo il gesto diAlex) è in questa sede anche l’inizio di una ribellione,una parola di sfida.

7 la vergogna. Partirà da questa parola, la più estesariflessione sulla difficoltà di «resistere» in Lager, nelcapitolo intitolato proprio «La vergogna» di SES (II,1051 ss.). Come nel caso del contagio generato dai«soverchiatori» (vedi sopra, cap. « I sommersi e isalvati», nota 14), il tema della «vergogna» ci aiuta amisurare il divario che separa SQU, dove la vergognaprovata riguarda soltanto il senso di inferiorità verso ilribelle, da SES, dove l’angoscia non potrà esseretrattenuta, tanto enormi saranno le sue dimensioni: «Èun pensiero che allora ci aveva appena sfiorati, mache è ritornato “dopo”: anche tu forse avresti potuto,certo avresti dovuto; ed è un giudizio che il reduce vedeo crede di vedere, negli occhi di coloro (specialmentedei giovani) che ascoltano i suoi racconti, e giudicanocon il facile senno del poi; o che magari si sentespietatamente rivolgere. Consapevolmente o no, spintoa giustificarsi ed a difendersi». Sulla natura involutivadi questo tipo di autocommento vedi sopra, cap.«Ka-Be», nota 27.

- Habt ihr verstanden? - (Avetecapito?)

Chi rispose «Jawohl»? Tutti enessuno: fu come se la nostramaledetta rassegnazione prendessecorpo di per sé, si facesse vocecollettivamente al di sopra dei nostri[238] capi. Ma tutti udirono il gridodel morente, esso penetrò le grosseantiche barriere di inerzia e diremissione (5), percosse il centro vivodell’uomo in ciascuno di noi:

- Kameraden, ich bin der Letzte! -(Compagni, io sono l’ultimo!)

Vorrei poter raccontare che difra noi, gregge abietto, una vocesi fosse levata, un mormorio, unsegno d i a s senso . Ma nu l l a èavvenuto. Siamo rimasti in piedi,curvi e grigi, a capo chino, e nonci s iamo scoper ta la t es ta chequando il tedesco ce l’ha ordinato.La botola si è aperta, il corpo hagu izza to a t roce ; l a banda har ip r e so a suona re , e no i ,nuovamente ordinati in colonna,abbiamo sfilato davanti agli ultimifremiti del morente.

Ai piedi della forca, le SS ciguardano passare con occhiindifferenti: la loro opera è compiuta,e ben compiuta. I russi possono ormaivenire: non vi sono più uomini forti franoi, l’ultimo pende ora sopra i nostricapi, e per gli altri, pochi capestrisono bastati. Possono venire i russi:non troveranno che noi domati, noispenti, degni ormai della morteinerme che ci attende

Distruggere l’uomo è difficile,quasi quanto crearlo (6): non è statoagevole, non è stato breve, ma ci sieteriusciti, tedeschi. Eccoci docili sottoi vostri sguardi: da parte [239] nostranulla più avete a temere: non atti dirivolta, non parole di sfida, neppureuno sguardo giudice.

Alberto ed io siamo rientrati inbaracca, e non abbiamo potutoguardarci in viso. Quell’uomo dovevaessere duro, doveva essere di un altrometallo del nostro, se questacondizione, da cui noi siamo statirotti, non ha potuto piegarlo.

Perché, anche noi siamo rotti,vinti: anche se abbiamo saputoadattarci , anche se abbiamofinalmente imparato a trovare ilnostro cibo e a reggere alla fatica eal freddo, anche se ritorneremo.

Abbiamo issato la menaschka sullacuccetta, abbiamo fatto la ripartizione,abbiamo soddisfatto la rabbia quo-tidiana della fame, e ora ci opprime lavergogna (7). [240]

ihr verstanden? (¿Lo habéis entendi-do?)

¿Quién respondió, Jawohl? Todos yninguno: fue como si nuestra maldi-ta resignación tomase cuerpo de porsí, se hiciese voz colectivamente porencima de nuestras cabezas. Pero to-dos oyeron el grito del moribundo,éste traspasó las gruesas y antiguasbarreras de inercia y de sumisión,golpeó el centro vivo del hombre encada uno de nosotros:

-Kamaraden, ich bin der Letze! (iCompañeros, yo soy el último!)

Me gustaría poder contar que entre no-sotros, rebaño abyecto, se hubiese le-vantado una voz, un murmullo, un sig-no de asentimiento. Pero no sucediónada. Hemos continuado en pie,encorvados y grises, con la cabeza in-clinada, y no nos hemos descubierto lacabeza más que cuando el alemán noslo ha ordenado. El escotillón se ha abier-to, el cuerpo se ha deslizado atrozmen-te; la banda ha vuelto a tocar, y noso-tros, de nuevo formados en columna,hemos desfilado ante los últimos tem-blores del moribundo.

Al pie de la horca, los SS nos veíanpasar con miradas indiferentes: su obraestaba realizada y bien realizada. Losrusos pueden venir ya: ya no quedanhombres fuertes entre nosotros, el úl-timo pende ahora sobre nuestras cabe-zas, y para los demás, pocos cabestroshan bastado. Pueden venir los rusos: no nosencontrarán más que a los domados, a noso-tros los acabados, dignos ahora de la muerteinerme que nos espera.

Destruir al hombre es difícil, casi tan-to como crearlo: no ha sido fácil, no hasido breve, pero lo habéis conseguido,alemanes. Henos aquí dóciles bajo vues-tras miradas: de nuestra parte nada te-néis que temer: ni actos de rebeldía, nipalabras de desafío, ni siquiera una mi-rada que juzgue.

Alberto y yo hemos vuelto a la ba-rraca y no hemos podido mirarnos a lacara. Aquel hombre debía de ser duro,debía de ser de un metal distinto delnuestro, si esta condición por la quenosotros hemos sido destrozados no hapodido plegarlo.

Porque también nosotros estamosdestrozados, vencidos: aunque hayamossabido adaptarnos, aunque hayamos, alfin, aprendido a encontrar nuestra co-mida y a resistir el cansancio y el frío,aunque regresemos.

Hemos puesto la menaschka enla litera, hemos hecho el reparto,hemos satisfecho la rabia cotidia-na del hambre, y ahora nos opri-me la vergüenza.

nouveau «Habt îhr verstanden 9» (Est-ceque vous avez compris )

Qui répondit «Jawohl» 9 Tout lemonde et personne ce fut comme sino t re rés igna t ion maudi te p rena i tCorps indépendamment de nous et semuait en une seine voix au-dessus denos têtes Mais tous nous entendîmes lecri de celui qui allait mourir, il pénétrala v ie i l l e gangue d ’ ine r t i e e t desoumission et atteignit au vif l’hommeen chacun de nous

«Kameraden, ich bin der letzte ‘»(Camarades, je suis le dernier’)

Je voudrais pouvoir dire que denotre masse abjecte une voix se leva,un murmure, un signe d’assentimentMai s i l ne s ’ e s t r i en pas se Noussommes restes debout, courbes et gris,tête baissée, et nous ne nous sommesdécouverts que lorsque l’Allemandnous en a donné l’ordre La trappes ’ e s t o u v e r t e , l e C o r p s a e u u nfré t i l lement horr ib le , la fanfare arecommence a jouer, et nous, nousnous sommes remis en rang et nousa v o n s d é f i l e d e v a n t l e s d e r n i e r sspasmes du mourant

Au pied de la potence, les SS nousregardent passer d’un geil indifférent leuroeuvre est finie, et bien finie Les Russespeuvent venir, désormais il n’y a plusd’hommes forts parmi nous, le dernierpend maintenant au-dessus de nos têtes, etquant aux autres, quelques mètres de Cordeont Buffi Les Russes peuvent bien venirils ne trouveront plus que des hommesdomptes, éteints, dignes désormais de lamort passive qui les attend

Détruire un komme est difficile,presque autant que le créer cela n’a éténi aise ni rapide, mais vous y êtesarrives, Allemands Nous voici docilesdevant vous, vous n’avez plus rien acraindre de nous ni les actes de révolte,ni les paroles de défi, ni même unregard qui vous juge

A l b e r t o e t m o i , n o u s s o m m e sr e n t r é s d a n s l a b a r a q u e , e t n o u sn’avons pas pu nous regarder en faceCet komme devait être dur, il devaitêtre dune autre trempe que nous, [160]si cette condition qui nous a brisés n’aseulement pu le faire plier

Car nous aussi nous sommes brisés,vaincus même si nous avons su nousadapter, même si nous avons finalementappris à trouver notre nourriture et àendurer la fatigue et le froid, même sinous en revenons un jour

Nous avons hissé la menaschka surla couchette, nous avons fait le partage,nous avons assouvi la fureurquotidienne de la faim, et maintenantla honte nous accable [161]

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STORIA DI DIECI GIORNI

1 Il tutto in tre metri per cinque. «Nei padiglioni eramolto grave l’insufficienza del numero dei letti: nederivava la necessità che ogni giaciglio servisse perdue persone, qualunque fosse la malattia da cuiqueste erano affette e la sua gravità; altissima perciòla possibilità dei contagi, tenendo anche conto delfatto che, per la mancanza di camicie, gli ammalati inospedale restavano nudi: infatti, all’ingresso inospedale, ciascun ammalato versava nella cameradella disinfezione tutti i suoi indumenti. Le coperte e isacconi dei giacigli erano addirittura lerci, con macchiedi sangue e di pus e spesso di feci, che ammalati instato preagonico perdevano involontariamente»(Rapporto, 1354-1355).

2 Ebbi la fortuna. Si ricordi il «Per mia fortuna» dellaprefazione, nota 1.

3 diciotto pietrine per acciarino. Su questo curiosoarmamentario alla Robinson Crusoe, Levi tornerà aricamare nel racconto Cerio di SP (I, 860-866).

STORIA DI DIECI GIORNI

Già da molti mesi ormai si sentivaa intervalli il rombo dei cannoni russi,quando, l’ 11 gennaio 1945, miammalai di scarlattina e fuinuovamente ricoverato in Ka-Be.«Infektionsabteilung»: vale a dire unacameretta, per verità assai pulita, condieci cuccette su due piani; unarmadio; tre sgabelli, e la seggetta colsecchio per i bisogni corporali. Il tuttoin tre metri per cinque (1).

Sulle cuccette superiori eradisagevole salire, non c’era scala;perciò quando un malato si aggravavaveniva trasferito alle cuccetteinferiori.

Quando io entrai, fui il tredicesimo:degli altri dodici, quattro avevano lascarlattina, due francesi «politici» edue ragazzi ebrei uncheresi; c’eranopoi tre difterici, due tifosi, e unoaffetto da una ributtante risipolatacciale. I due rimanenti avevano piùdi una malattia ed eranoincredibilmente deperiti.

Avevo febbre alta. Ebbi la fortuna(2) di avere una cuccetta tutta per me;mi coricai con sollievo, sapevo diavere diritto a quaranta giorni diisolamento e quindi di ri[241]poso, emi ritenevo abbastanza benconservato da non dover temere leconseguenze della scarlattina da unaparte, e le selezioni dall’altra.

Grazie al la mia ormai lungaesperienza delle cose del campo, eroriuscito a portare con me le mie cosepersonali: una cintura di fili elettriciintrecciati; il cucchiaiocoltello; unago con tre gugliate; cinque bottoni;e infine, diciotto pietr ine peracciarino (3) che avevo rubato inLaboratorio. Da ognuna di queste,assottigliandola pazientemente colcoltello, si potevano ricavare trepietrine più piccole, del calibroadatto a un normale accendisigaro.Erano state valutate sei o sette razionidi pane.

Passai quattro giorni tranquilli.Fuori nevicava e faceva moltofreddo, ma la baracca era riscaldata.Ricevevo forti dosi di sulfamidico,soffrivo di una nausea intensa estentavo a mangiare; non avevovoglia di attaccare discorso.

I due francesi con la scarlattinaerano simpatici. Erano due provincialidei Vosgi, entrati in campo da pochigiorni con un grosso trasporto di civilirastrellati dai tedeschi in ritirata dallaLorena. Il più anziano si chiamavaArthur, era contadino, piccolo e

Historia de diez días

Desde hacía ya muchos meses se sen-tía a intervalos el retumbar de los caño-nes rusos cuando, el 11 de enero de1945, enfermé de escarlatina y fui denuevo hospitalizado en el Ka-Be.InfektionsabteiIurng: es decir, en uncuartito, a decir verdad bastante limpio,con diez literas en dos pisos; un arma-rio; tres banquetas y la silleta con elcubo para las necesidades corporales.Todo en tres metros por cinco.

A las literas de arriba era des-agradable subir, pues no había es-calera; por eso, cuando un enfer-mo se agravaba era transferido alas literas de abajo.

Cuando yo entré fui el decimoterce-ro: de los otros doce, cuatro tenían es-carlatina, dos franceses «políticos» y dosmuchachos judíos húngaros; había trescon difteria, dos con tifus y uno con unarepugnante erisipela facial. Los otrosdos padecían de más de una enferme-dad y estaban increíblemente echados aperder.

Yo tenía mucha fiebre. „Tuve la suer-te de tener una litera entera para mí; meacosté con sensación de alivio, sabía quetenía derecho a cuarenta días de aisla-miento y, en consecuencia, de reposo, yme consideraba lo bastante bien conser-vado para no temer las consecuenciasde la escarlatina, por una parte, ni lasselecciones, por otra.

Gracias a mi ya larga experienciade las cosas del campo, había conse-guido llevarme mis pertenencias per-sonales; un cinto de cables eléctricostrenzados; la cuchara-cuchillo; unaaguja con tres hebras de hilo; cincobotones y, en fin, dieciocho piedras deeslabón que había robado en el Labo-ratorio. De cada una podían sacarse,afinándola pacientemente con el cu-chillo, tres piedrecitas más pequeñasdel tamaño adecuado para un encen-dedor normal de cigarrillos. Habíansido tasadas en seis o siete racionesde pan.

Pasé cua t ro d ías t ranqui los .Afuera nevaba y hacía mucho frío,pero la barraca estaba caliente. Re-cibía grandes dosis de sulfamidas,sufría unas náuseas muy fuertes yme costaba trabajo comer; no teníaganas de trabar conversación.

Los dos franceses con escarla-t ina eran s impát icos . Eran dosprovincianos de los Vosgos, ingre-sados en el campo pocos días an-tes con una gran expedición de ci-viles rastreados por los alemanesque se retiraban de la Lorena. El

17. HISTOIRE DE DIX JOURS

DEPUIS plusieurs mois déjà, onentendai t par in termit tence legrondement des canons russes, lorsque,le 11 janvier 1945, j ’a t t rapai lascarlatine et fies à nouveau hospitaliséau K B Infektionsabteilung : une petitechambre en vente très propre, avec dixcouchet tes sur deux niveaux, unearmoire, trois tabourets, et le seauhygiénique pour les besoins corporels.Le tout dans trois mètres sur cinq

Comme l ’accès aux couchet tessupérieures était malaisé Car il n’y avaitpas d’échelle, chaque fois que l’étatd’un malade s’aggravait, on l’installaitau niveau inférieur.

Quand j’arrivai, j’étais le treizième surles douze malades déjà présents, quatreavaient la scarlatine - deux «politiques»français et deux jeunes juifs hongrois -,trois étaient atteints de diphtérie, deux dutyphus, un autre était afflige d’unrépugnant érésipèle facial Les deuxderniers avaient plusieurs maladies à la foiset étaient extrêmement affaiblis.

J’avais une forte f ièvre j’eus laChance d’avoir une couchette pour moitout Beul , je m’y é tendis avecsoulagement, je savais que j’avais droita quarante jours d’isolement et donc derepos, et je m’estimais en assez bon étatphysique pour n’avoir pas à craindre lesséquelles de la scarlatine dune part, etles sélections de l’autre

Ay a n t d é s o r m a i s u n e l o n g u ee x p é r i e n c e d e s c h o s e s d u c a m p ,j’avais réussi à emporter avec moim e s a f f a i r e s p e r s o n n e l l e s , u n eceinture en fil électrique tressé, lac u i l l è r e - c o u t e a u , u n e a i g u i l l e e tt ro is a igui l lées de f i l , c inq [162]boutons; et enfin dix-huit pierres àb r i q u e t q u e j ’ a v a i s v o l é e s a uLaboratoire Chacune de ces pienes,pat iemment t ravai l lée au couteau,pouva i t fourn i r t ro i s p ie r res p lusp e t i t e s , d u c a l i b r e d ’ u n b r i q u e tnormal Elles avaient été évaluées àsix ou sept rations de pain

Je passai quatre jours tranquilles.Dehors i l neigeait et i l faisait trèsfroid, mais la baraque était chaufféeOn me donnai t de for tes doses desulfamides, je souffrais de violentesnausées et j’avais du mal à mangenje n’avais pas envie de parler

Les deux Français atteints de scarlatineétaient sympathiques Tous deux originairesdes Vosges, ils étaient arrivés au campquelques jours plus tôt avec un gros convoide civils faits prisonniers au cours desratissages effectués par les Allemands lorsde la retraite de Lorraine Le plus âgé

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4 condizionale. Vedi anche sopra, cap. «I fattidell’estate», nota 17 e la «proposizione consecutiva»in cap. «Il canto di Ulisse», nota 17; qui, in finale dilibro, le carte vengono scoperte, lasciando trasparirequanto era rimasto inespresso: che nel Lager si puòsoltanto pensare e ragionare per supposizioni, usandoil modo condizionale, il periodo ipotetico: «Se fossiDio», « Se avessi ora...». La stessa espressioneritorna sotto, nota 12.

magro. L’altro, suo compagno dicuccetta, si chiamava Charles, eramaestro di scuola e aveva trentadueanni; invece della camicia gli eratoccata una canottiera estivacomicamente corta.

Il quinto giorno venne il barbiere.Era un greco di Salonicco; solo il bellospagnolo della sua gente, ma capivaqualche parola di tutte le lingue chesi parlavano in campo. Si chiamavaAskenazi, ed era in campo da quasitre anni; non so come avesse potutoottenere la carica di «Frisör» delKa-Be: infatti non parlava tedesco népolacco e non era eccessivamentebrutale. Prima che entrasse, [242] loavevo sentito parlare a lungoconcitatamente nel corridoio colmedico, che era suo compatriota. Miparve che avesse una espressioneinsolita, ma poiché la mimica deilevantini non corrisponde alla nostra,non comprendevo se fosse spaventato,o lieto, o emozionato. Mi conosceva,o almeno sapeva che io ero italiano.

Quando fu il mio turno, scesilaboriosamente dalla cuccetta. Glichiesi in italiano se c’era qualcosa dinuovo: egli interruppe rasatura,strizzò gli occhi in modo solenne eallusivo, indicò la finestra col mento,poi fece colla mano un gesto ampioverso ponente:

- Morgen, alle Kamarad weg.

Mi guardò un momento cogli occhispalancati, come in attesa del miostupore, poi aggiunse: - Todos todos,e riprese il lavoro. Sapeva delle miepietrine, perciò mi rase con una certadelicatezza.

La notizia non provocò in mealcuna emozione diretta. Da moltimesi non conoscevo più il dolore, lagioia, il timore, se non in quel modostaccato e lontano che è caratteristicodel Lager, e che si potrebbe chiamarecondizionale: se avessi ora (4)-pensavo - la mia sensibilità di prima,questo sarebbe un momentoestremamente emozionante.

Avevo le idee perfet tamentechiare; da molto tempo Alberto ed ioavevamo previsto i pericoli cheavrebbero accompagnato il momentodella evacuazione del campo e dellaliberazione. Del resto la notiziaportata da Askenazi non era che laconferma di una che circolava già davari giorni: che i russi erano aCenstochowa, cento chilo[243]metria nord; che erano a Zakopane, centochilometri a sud; che in Buna itedeschi già preparavano le mine disabotaggio.

Guardai uno per uno i visi dei mieicompagni di camera: era chiaro chenon metteva conto di parlarne connessuno di loro. Mi avrebberorisposto: «Ebbene?» e tutto sarebbefinito li. I francesi erano diversi, erano

mayor, su compañero de litera, sellamaba Charles, era maestro deescuela y tenía treinta y dos años;en lugar de camisa, le había toca-do una camiseta de verano cómi-camente corta.

El quinto día vino el barbero. Eraun griego de Salónica; sólo hablaba elbonito español de su gente, pero en-tendía algunas palabras de todas laslenguas que se hablaban en el campo.Se llamaba Askenazi y estaba en elcampo desde hacía casi tres años; nose cómo había podido conseguir el car-go de Frisör del Ka-Be: no hablaba ale-mán ni polaco y no era demasiado bru-tal. Antes de que entrase, le había oídohablar con excitación en el pasillo du-rante un buen rato con el médico, queera compatriota suyo. Me pareció quetenía una expresión insólita, pero comola mímica de los levantinos no se co-rresponde con la nuestra, no compren-día si estaba asustado, contento o emo-cionado. Me conocía, o por lo menossabía que yo era italiano.

Cuando llegó mi turno me bajé tra-bajosamente de la litera. Le preguntéen italiano si había algo de nuevo: in-terrumpió el afeitado, guiñó los ojosde manera solemne y alusiva, apuntóa la ventana con la barbilla, despuéshizo con la mano un gesto amplio ha-cia poniente:

-Morgen, alle Kamarad weg,

Me miró un momento con los ojos muyabiertos, como a la espera de mi estu-por, y añadió:

-Todos todos -y reanudó su trabajo.Sabía lo de mis piedrecitas, por eso meafeitó con cierta delicadeza.

La noticia no provocó en mí nin-guna emoción directa. Desde hacíamuchos meses ya no conocía el do-lor, la alegría, el temor, sino de esemodo despegado y lejano que es ca-racterístico del Lager y que se po-dría llamar condicional: si tuvieseahora -pensaba- mi sensibilidad deantes, éste sería un momento en ex-tremo emocionante.

Tenía las ideas perfectamente cla-ras; desde hacía mucho tiempo Alber-to y yo habíamos previsto los peligrosque acompañarían al momento de laevacuación del campo y de la libera-ción. Además, la noticia dada porAskenazi no era más que la confirma-ción de un rumor que circulaba desdehacía varios días: que los rusos esta-ban en Czenstochowa, a cien kilóme-tros al norte; que estaban enZakopane, a cien kilómetros al sur;que, en la Buna, los alemanes prepa-raban ya las minas de sabotaje.

Miré uno por uno a los rostros demis compañeros de habitación: estabaclaro que no se me ocurría hablar conninguno de ellos. Me habrían contes-tado: «¿Y qué?». Y todo habría termi-nado allí. Los franceses eran diferen-

s’appelait Arthur, c’était un paysan petit etmaigre L’autre, son compagnon decouchette, s’appelait Charles, c’était uninstituteur de trente-deux ans, au lieu de lachemise normale, il avait henté d’un tricotde Corps ridiculement Court

Le cinquième jour, nous eûmes la visitedu barbier C’était un Grec de Salonique, ilne parlait que le bel espagnol des gens desa communauté, mais comprenait quelquesmots de chacune des langues qui se parlaientau camp Il s’appelait Askenazi et était aucamp depuis près de trois ans, j’ignorecomment il avait fait pour obtenir la Chargede «Fnsor» du K B , Car il ne parlait nil’allemand ni le polonais, et n’était pasbrutal à l’excès Pendant qu’il était encoredans le couloir, je l’avais entendu parlerlonguement, et d’un ton fort animé, avec lemédecin, un de ses compatriotes. Je luitrouvai une expression insolite, mais commela mimique des Levantins ne correspond pasà la nôtre, je n’arrivais pas à comprendre sic’était de la frayeur, de la joie ou del’émotion. Il me connaissait, ou du moins ilsavait que j’étais Italien.

Quand vint mon tour, je descendislaborieusement de ma couchette. Jelui demandai s’il y avait du nouveaui l s ’ in t e r rompi t dans son t r ava i l ,cligna les paupières d’un air solennele t en tendu , ind iqua l a fenê t re dumenton, puis fit de la main un gesteample vers l’ouest

- Morgen, aile Kamarad weg

Il me fixa un moment, les yeuxécarquillés, comme s’il [163] s’attendait à unemanifestation d’étonnement de ma part, puisil ajouta «Todos, todos» et reprit son travailII était au courant de mes pierres a briquet, etme rasa avec une certaine délicatesse

L a n o u v e l l e n ’ é v e i l l a e n m o iaucune émot ion di rec te I I y avai tplusieurs mois que je n’éprouvais plusni douleur, ni joie, ni crainte, sinond e c e t t e m a n i è r e d é t a c h é e e textérieure, caractéristique du Lager,e t q u ’ o n p o u r r a i t q u a l i f i e r d econditionnelle • si ma sensibilité étaitrestée la même, pensais-je, je vivraisun moment d’émotion intense

J ’ava i s l e s idées t r ès c la i reslà-dessus , nous avions déjà prévudepuis longtemps, Alberto et moi, lesdangers qu i accompagnera ien t l emoment de l’évacuation du camp et dela libération D’ailleurs, la nouvelleannoncée par Askenazi ne faisait queconfirmer des bruits qui circulaientdéjà depuis plusieurs jours les Russesé ta ien t a Czens tochowa, à cen tk i lomèt res au nord , i l s é ta ien t aZakopane, à cent kilomètres au sud, ala Buna, les Allemands préparaientdéjà les mines pour le sabotage

Je dévisageai un par un mescompagnons de chambrée il était clairque c’aurait été peine perdue de leur enparler. Us m’auraient répondu «Et alors(9)» et c’est tout Mais avec les Français,ce n’était pas la même Chose, ils étaient

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ancora freschi.

- Sapete? - dissi loro: - Domani sievacua il campo.

Mi coprirono di domande: - Versodove? A piedi?... e anche i malati?quelli che non possono camminare?-Sapevano che ero un vecchioprigioniero e che capivo il tedesco: neconcludevano che sapessisull’argomento molto più di quantonon volessi ammettere.

Non sapevo altro: lo dissi, maquelli continuarono colle domande.Che seccatura. Ma già, erano in Lagerda qualche settimana, non avevanoancora imparato che in Lager non sifanno domande.

Nel pomeriggio venne il medicogreco. Disse che, anche fra i malati,tutti quelli che potevano camminaresarebbero stati forniti di scarpe e diabiti, e sarebbero partiti il giornodopo, con i sani, per una marcia diventi chilometri. Gli altri sarebberorimasti in Ka-Be, con personale diassistenza scelto fra i malati menogravi.

Il medico era insolitamente ilare,sembrava ubriaco. Lo conoscevo, eraun uomo colto, intelligente, egoista ecalcolatore. Disse ancora che tuttiindistintamente avrebbero ricevutotripla razione di pane, al che i malatisi rallegrarono visibilmente. Glifacemmo qualche domanda su checosa sarebbe stato di noi. Rispose cheprobabilmente i tedeschi ci avrebberoabbandonati al nostro destino: no, noncredeva che ci avrebbero uccisi. Nonmetteva molto impegno a nascondereche pensava il contrario, la sua stessaallegria era significativa. [244]

Era g ià equ ipaggia to per l amarcia; appena fu uscito, i dueragazzi ungheresi presero a parlareconcitatamente fra di loro. Erano inavanzata convalescenza, ma moltodeperiti . Si capiva che avevanopaura d i res ta re co i mala t i ,deliberavano di partire coi sani.Non si trattava di un ragionamento:è probabile che anche io, se non mifossi senti to così debole, avreisegui to l ’ is t in to del gregge; i lt e r rore è eminentementecontagioso, e l’individuo atterritocerca in primo luogo la fuga.

Fuori della baracca si sentiva ilcampo in insolita agitazione. Uno deidue ungheresi si alzò, usci e tornòdopo mezz’ora carico di stracciimmondi. Doveva averli sottratti almagazzino degli effetti da passare alladisinfezione. Lui e il suo compagnosi vestirono febbrilmente, indossandostracci su stracci. Si vedeva cheavevano fretta di mettersi davanti alfatto compiuto, prima che la paurastessa li facesse recedere. Erainsensato pensare di fare anche solo

tes, todavía estaban frescos.

-¿Sabéis? -les dije-: Mañana se eva-cua el campo.

Me agobiaron a preguntas:-¿Hacia dónde? ¿A pie?, ¿... y también

los enfermos?, ¿los que no pueden andar?Sabían que era un prisionero

veterano y que entendía el alemán:deducían de ello que también sa-bía sobre el asunto mucho más delo que quería admitir.

No sabía nada más: lo dije, peroellos siguieron preguntando. Qué fas-tidio. Pero, claro, estaban en el Lagerdesde hacía unas semanas, todavía nohabían aprendido que en el Lager nose hacen preguntas.

Por la tarde vino el médico grie-go. Dijo que, también de entre losenfermos, todos los que podían an-dar serían provistos de zapatos y deropa y saldrían al día siguiente, conlos sanos, para una marcha de vein-te kilómetros. Los otros se queda-rían en el Ka-Be, con personal deasistencia escogido entre los enfer-mos menos graves.

El médico estaba insólitamentealegre, parecía borracho. Lo conocía,era un hombre culto, inteligente,egoísta y calculador. Dijo tambiénque todos sin distinción recibiríantriple ración de pan, de lo que losenfermos se alegraron visiblemente.Le hicimos algunas preguntas sobrelo que iba a ser de nosotros. Contes-tó que probablemente los alemanesnos abandonarían a nuestro destino:no, no creía que nos matasen. Noponía mucho empeño en ocultar quepensaba lo contrario, su misma ale-gría era significativa.

Ya estaba equipado para la marcha;apenas hubo salido los dos muchachoshúngaros empezaron a hablar excita-dos entre sí. Se encontraban en con-valecencia avanzada, pero muy desme-jorados. Se entendía que tenían miedode quedarse con los enfermos, delibe-raban sobre la posibilidad de partir conlos sanos. No se trataba de un razona-miento: es probable que también yo,si no me hubiese sentido tan débil, hu-biese seguido el instinto del rebaño; elterror es muy contagioso y el indivi-duo aterrorizado, en lo primero quepiensa es en la fuga.

Fuera de la barraca se oía el cam-po en insólita agitación. Uno de losdos húngaros se levantó, salió y vol-vió al cabo de media hora cargadode trapos asquerosos. Debía dehaberlos robado en el almacén de losefectos destinados a la desinfección.Su compañero y él se vistieron fe-brilmente, endosándose un trapoencima de otro. Se veía que teníanprisa por ver el hecho consumadoantes de que el mismo miedo los hi-ciese retroceder. Era insensato pen-

encore frais

- Vous ne savez pas ? leur dis-je,demain on évacue le camp

Ils m’accablèrent de questions- Ou ça (7) A pied (9) Même les malades 9

Même ceux qui ne peuvent pas marcher (9)Us savaient que j’étais un ancien du

camp et que je comprenais l’allemand,et ils en concluaient que j’en savaislà-dessus beaucoup plus que je nevoulais l’admettre

Je ne savais rien d’autre, je le leur dis,mais ils n’en continuèrent pas moins a mequestionner Quelle Barbe ‘ Mais c’estqu’ils venaient d’arriver au Lager, ilsn’avaient pas encore appris qu’au Lageron ne pose pas de questions

Dans l’après-midi, le médecin grec vintnous rendre visite II annonça que mêmeparmi les malades, tous ceux qui étaienten état de marcher recevraient des soulierset [164] des vêtements, et partiraient lelendemain avec les bien-portants pour unemarche de vingt kilomètres Les autresresteraient au K B , confies à un personneld’assistance choisi parmi les malades lesmoins gravement atteints.

Le médecin manifestait une hilaritéinsoli te , i l avait l ’air ivre Je leconnaissais, c’était un homme cultivé,intelligent, égoïste et calculateur IIajouta qu’on distribuerait à tout lemonde, saus distinction, une triple rationde pain, ce qui mit en joie les maladesQuelques-uns voulurent savoir ce qu’onallait faire de nous II répondit queprobablement les Allemands nousabandonneraient à nous-mêmes non, ilne pensait pas qu’ils nous tueraient II nefaisait pas grand effort pour cacher qu’ilpensait le contraire, sa gaieté même étaitsignificative

II était déjà équipé pour la marche,dès qu’il fut sorti , les deux jeunesHongrois se mirent à parler entre euxavec animation Leur période deconvalescence était presque achevée,mais ils étaient encore très faibles Onvoyait qu’ils avaient peur de rester avecles malades et qu’ils projetaient de partiravec les autres II ne s’agissait pas d’unraisonnement de leur part . moi aussi,probablement, si je ne m’étais pas sentiaussi faible, j’aurais obéi à l’instinctgrégaire , la terreur est éminemmentcontagieuse, et l’ individu terrorisécherche avant tout à fuir

A travers les murs de la baraque,o n p e r c e v a i t d a n s l e c a m p u n eag i t a t ion in so l i t e . L’un des deuxHongrois se leva, somit et revint uned e m i - h e u r e a p r è s a v e c u nchargement de n ippes immondes ,qu’il avait dû récupérer au magasindes effets destines à la désinfectionImite de son compagnon, il s’habillafébrilement, enfilant Ces loques lesunes sur les autres On voyait qu’ilsavaient hâte de se trouver devant lefait accompli, avant que la peur ne les fît

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5 un romanzo francese. In RR Levi pubblicherà unostralcio di questo romanzo donatogli con tantodisprezzo dal medico greco (II, 1444-1451). Si trattadi Rogel Vercel, Remorques, Albin Michel, Paris 1935.

6 E venne finalmente Alberto. È il classico avvio deimomenti solenni che precedono le doloroseseparazioni; vedi sopra, nel cap. «Il viaggio»: «E vennela notte...».

7 Ci salutammo. Vedi sopra, cap. «Il viaggio», nota32.

un’ora di cammino deboli come erano,e per di più nella neve, e con quellescarpe rotte trovate all’ultimomomento. Tentai di spiegarlo, ma miguardarono senza rispondere.Avevano gli occhi come le bestieimpaurite.

Solo per un attimo mi passò per ilcapo che potevano anche aver ragioneloro. Uscirono maldestri dalla finestra,li vidi, fagotti informi, barcollare fuorinella notte. Non sono tornati; hosaputo molto più tardi che, nonpotendo proseguire, furono abbattutidalle SS poche ore dopo l’inizio dellamarcia.

Anche per me ci voleva un paio discarpe: era chiaro. Pure ci volle forseun’ora perché riuscissi a vincere lanausea, la febbre e l’inerzia. Ne trovaiun paio nel corridoio (i sani avevanosaccheggiato il deposito delle scarpedei ricoverati, e si erano prese lemigliori: le più scadenti, sfondate espaiate, giacevano in tutti i canti).Proprio là incontrai Kosman, unalsaziano. Era, da civilecorrispondente della «Reuter» aClermont-Ferrand: an [245] che luieccitato ed euforico. Disse: - Sedovessi tu ritornare prima di me, scrivial sindaco di Metz che io sto perrientrare.

Kosman aveva notoriamenteconoscenze fra i Prominenti, perciòil suo ottimismo mi parve buon indizioe lo utilizzai per giustificare davantia me stesso la mia inerzia. Nascosi lescarpe e ritornai a letto.

A tarda notte venne ancora il medicogreco, con un sacco sulle spalle e unpassamontagna. Gettò sulla miacuccetta un romanzo francese: - Tieni,leggi, italiano (5). Melo renderaiquando ci rivedremo. - Ancora oggi loodio per questa sua frase. Sapeva chenoi eravamo condannati.

E venne finalmente Alberto (6),sfidando il divieto, a salutarmi dallafinestra. Era il mio indivisibile: noieravamo «i due italiani» e per lo piùi compagni stranieri confondevanoi nostr i nomi. Da sei mesidividevamo la cuccet ta , e ognigrammo di c ibo organizzatoextra-razione; ma lui aveva superatala scarlattina da bambino, e io nonavevo quindi potuto contagiarlo.Perciò lui parti e io rimasi. Cisalutammo (7), non occorrevanomolte parole, ci eravamo dette tuttele nostre cose già infinite volte. Noncredevamo che saremmo rimasti alungo separati. Aveva trovato grossescarpe di cuoio, in discreto stato: erauno di quelli che trovano subito tuttociò di cui hanno bisogno.

Anche lui era allegro e fiducioso,come tutti quelli che partivano. Eracomprensibile: stava per accaderequal [246] cosa di grande e di nuovo:si sentiva finalmente intorno una

sar aunque sólo fuera en una hora decamino, tan débiles como estaban,y además por la nieve, y con aque-llos zapatos rotos encontrados en elúltimo momento.Traté de explicár-selo, pero me miraron sin responder.Tenían ojos de bestias asustadas.

Sólo durante un momento se me pasópor la cabeza que también podían te-ner razón. Salieron con dificultad porla ventana, los vi, mamarrachos infor-mes, tambalearse fuera, en la noche. Nohan vuelto; he sabido mucho despuésque, no pudiendo continuar, fueron aba-tidos por los SS pocas horas después dehaber empezado la marcha.

También yo necesitaba un par dezapatos: estaba claro. Pero necesitéuna hora para vencer las náuseas, lafiebre y la inercia. Encontré un par enel pasillo (los sanos habían saqueadoel depósito de los zapatos de los hos-pitalizados y habían cogido los mejo-res: los más deteriorados, agujereadosy desparejados andaban por todos losrincones). Allí mismo me encontrécon Kosman, un alsaciano. De civil,era corresponsal de la Reuter enClermont-Ferrand: también estabaexcitado y eufórico. Dijo:

-Si por casualidad vuelves antes queyo, escríbele al alcalde de Metz que es-toy a punto de volver.

Se sabía que Kosman tenía conoci-dos entre los prominentes, por eso suoptimismo me pareció un buen indicioy lo utilicé para justificar mi inerciaante mí mismo. Escondí los zapatos yme volví a la cama.

Bien entrada la noche vino otra vezel médico griego, con un saco a la es-palda y un pasamontañas. Echó en militera una novela francesa:

-Ten, lee, italiano. Me la devolveráscuando volvamos a vernos.

Todavía lo odio por esta frase. Sabíaque nosotros estábamos condenados.

Y vino al fin Alberto, desafiando laprohibición, a decirme adiós por la ven-tana. Era mi inseparable: nosotros éra-mos «los dos italianos» y las más delas veces los compañeros extranjerosconfundían nuestros nombres. Desdehacía seis meses compartíamos la lite-ra y cada gramo de comida «organiza-da» extrarración; pero él había tenidoescarlatina de pequeño y yo no habíapodido contagiarlo. Por eso, él partióy yo me quedé. Nos despedimos, nohacían falta muchas palabras, ya noslo habíamos dicho todo infinitas veces.No creíamos que estaríamos separadosdurante mucho tiempo. Había encon-trado unos zapatos gruesos de piel endiscreto estado de conservación: erauno de los que encuentran en seguidatodo lo que necesitan.

También él estaba alegre y confia-do, como todos los que se iban. Eracomprensible: estaba a punto de suce-der algo grande y nuevo: se sentía porfin alrededor una fuerza que no era la

reculer. Ils étaient fous de s’imaginer qu’ilsallaient pouvoir marcher, ne fût-ce qu’une heure,faibles comme ils étaient, et qui plus est dans laneige, avec Ces souliers percés trouvés au derniermoment J’essayai de le leur faire comprendre,mais ils me regardèrent sans repondre

Ils avaient des yeux de bête traquée.

L’espace d’un Court instant, l’idéem’effleura qu’ils pouvaient bien avoirraison. Ils sortirent par la fenêtre avec desgestes embarrassés, et je les vis, paquets[165] informes, s’éloigner dans la nuit d’unpas mal assuré. Ils ne sont pas revenus; j’aisu beaucoup plus tard que, ne pouvant plussuivre, ils avaient été abattus par les SS aubout des premières heures de route.

Moi aussi, j’avais besoin dune pairede chaussures c’était clair. Mais il mefallut peut-être une heure pour arriver àvaincre la nausée, la fièvre et l’inertie. fen trouvai une paire dans le couloir (lesprisonniers en partance avaient saccagéle dépôt de chaussures du K.B. et avaientpris les meilleures : les plus abîmées,percées et dépareillées traînaient danstous les coins). Juste à ce moment-là jetombai Sur l’Alsacien Kosuran. Dans lecivil, il était correspondant de l’agenceReuter à Clermont-Ferrand : lui aussiétait agité et euphorique. Il me dit :

- Si jamais tu arrivais avant moi, écrisau maue de Metz que je suis Sur le chemindu retour.

Kosuran étant connu pour sesrelat ions avec les prominents, sonoptimisme me parut de bon augure, etj’en profitai pour me justifier à mespropres yeux de mon inertie. Je cachailes souliers et retournai au lit.

Le médecin grec refît une apparitiontard dans la nuit, coiffé d’un passe-montagne, un sac Sur les épaules. Il lançaun roman français Sur ma couchette

- Tiens, lis ça, l'Italien. Tu me lerendras quand on se reverra.

Aujourd’hui encore, je le hais pour Cesmots-là. Il savait que nous étions condamnés.

Finalement, ce fut le tour d’Alberto,venu me dire au revoir par la fenêtre, aumépris de l’interdiction. Nous étionsdevenus des inséparables : «les deuxItaliens», comme nous appelaient noscamarades étrangers qui, le plus souvent,confondaient nos prénoms. Depuis sixmois nous partagions la même couchetteet chaque gramme d’extra «organisé» parnos soins ; mais Alberto avait eu lascarlatine quand il était enfant, et moi jen’avais pu le contaminer. Il partit donc,et je restai. Nous nous dîmes au revoir enpeu de mots : nous nous étions déjà dittant de fois tout ce que nous avions à nousdire... Nous ne pensions pas rester séparésbien longtemps. Il avait trouvé de grossouliers de cuir, en assez bon état : il étaitde ceux qui trouvent immédiatement toutce dont ils ont besoin.

Lui aussi était joyeux et confiant,comme tous ceux qui [166] partaient. Etc’était compréhensible : on s’attendait àquelque Chose de grand et de nouveau ;on sentait finalement autour de soi une

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8 qualcuno scriverà forse un giorno la loro storia.[Non risulta in effetti che questa storia sia stata scritta:da comunicazioni personali pervenute all’autore si puòcalcolare che non più di un quarto dei prigionieri partitida Auschwitz sopravvissero al freddo, alla fame e allesparatorie delle SS, che avevano ricevuto l’ordine dinon lasciare indietro nessuno vivo. Fra i personaggidi questo libro Pikolo ed il rabbino Mendi presero partealla marcia e vi sopravvissero].

9 18 gennaio. Inizia la parte diaristica di SQU, che forse fu laprima ad essere se non scritta, almeno abbozzata. Il libro sichiude con un diario, come il diario dei giorni della prima guerramondiale con cui si conclude La coscienza di Zeno di ItaloSvevo, che Levi cita in SES in un passo che sembra concepitocome una nota a pié di pagina dell’agonia di Sómogyi (II, 1050);su Svevo «verniciaio» vi sono buoni spunti di Levi - egli stessochimico in una ditta di vernici (cfr. ad esempio Conversazioni,93 ); nell’avvio di Cromo (I, 867) mi sembra di leggere unomaggio a d is tanza a l le vern ic i t r ies t ine de l la d i t taMoravia-Veneziani e all’arte ebraica dei verniciai: « È questaun’arte antica e perciò nobile: la sua testimonianza più remotaè in Gen. 6, 14, dove si narra come, in conformità ad una precisadisposizione dell’Altissimo, Noé abbia rivestito (verosimilmentea pennello) con pece fusa l’interno e l’esterno dell’Arca». Siosservi, infine, quella che forse sarà una semplice casualità,ma non è detto; nel finale della parte posta sotto la data delsecondo giorno di diario, 19 gennaio s’intravede la possibilitàche Levi senta di essere nel bel mezzo di un processo dicreazione e più precisamente al termine del secondo giornodella sua Genesi. Più di un diario, questo capitolo si direbbecosì costruito come se a scandirne i tempi fossero i giorni dellanuova Creazione e cioè del passaggio dalla schiavitù alla libertà(vedi sotto, nota 18).

10 e alcuni nemmeno quella. Una sintetica versione dei fattiraccontati in questa parte dell’ultimo capitolo viene dal Rapporto,(1359-1360): «Nel Campo intanto non era rimasto che un migliaiodi prigionieri inabili, ammalati e convalescenti, incapaci dicamminare, sotto la sorveglianza di alcune SS, le quali avevanoricevuto l’ordine di fucilarli prima di abbandonarli. Ignoriamoperché quest’ultima disposizione non sia stata eseguita: maqualunque ne sia stata la ragione, a questa sola i sottoscrittidevono di essere ancora in vita. Essi erano stati trattenutinell’ospedale, l’uno comandato per l’assistenza medica deiricoverati, l’altro perché convalescente. L’ordine di assistere gliammalati non poteva essere seguito che moralmente, perchéuna assistenza materiale era resa impossibile dal fatto che itedeschi, prima di abbandonare il Campo, avevano fattosgombrare l’ospedale di ogni medicinale e di ogni strumentochirurgico: non si trovava più né compressa di aspirina, né unapinza da medicazione, né una compressa di garza. Seguironogiorni altamente drammatici; molti ammalati morirono per lamancanza di cure, molti per esaurimento, poiché i viverimancavano. Mancava anche l’acqua, la cui conduttura era statadistrutta da un bombardamento aereo avvenuto proprio in queigiorni. Soltanto la fortuita scoperta di un deposito di patate,interrato in un campo adiacente per preservarle dal gelo, permiseai meno deboli di nutrirsi e di resistere fino al giorno in cui i russifinalmente arrivati, provvidero con larghezza alla distribuzionedi viveri».

forza che non era quella dellaGermania, si sentiva materialmentescricchiolare tutto quel nostro mondomaledetto. O almeno, questo sentivanoi sani, che, per quanto stanchi eaffamati, avevano modo di muoversi;ma è indiscutibile che chi è troppodebole, o nudo, o scalzo, pensa e sentein un altro modo, e ciò che dominavale nostre menti era la sensazioneparalizzante di essere totalmenteinermi e in mano alla sorte.

Tutti i sani (tranne qualche benconsigliato che all’ultimo istante sispogliò e si cacciò in qualche cuccettadi infermeria) partirono nella notte sul18 gennaio 1945. Dovevano esserecirca ventimila, provenienti da varicampi. Nella quasi totalità, essiscomparvero durante la marcia dievacuazione: Alberto è fra questi.Qualcuno scriverà forse un giorno laloro storia (8).

Noi restammo dunque nei nostrigiacigli, soli con le nostre malattie, econ la nostra inerzia più forte dellapaura.

Nell’intero Ka-Be eravamo forseottocento. Nella nostra cameraeravamo rimasti undici, ciascuno inuna cuccet ta , t ranne Char les eArthur che dormivano insieme.S p e n t o i l r i t m o d e l l a g r a n d emacchina del Lager, incominciaronoper noi i dieci g iorn i fuor i de lmondo e del tempo.

18 gennaio (9). Nella nottedell’evacuazione le cucine del [247]campo avevano ancora funzionato, eil mattino seguente fu fatta nell’infermeria l’ultima distribuzione dizuppa. L’impianto centrale diriscaldamento era stato abbandonato;nelle baracche ristagnava ancora unpo’ di calore, ma a ogni ora chepassava, la temperatura si andavaabbassando, e si comprendeva che inbreve avremmo sofferto il freddo.Fuori ci dovevano essere almeno 20°sotto lo zero; la maggior parte deimalati non aveva che la camicia, ealcuni nemmeno quella (10). [248]

Nessuno sapeva quale fosse lanostra condizione. Alcune SS eranorimaste, alcune torrette di guardiaerano ancora occupate.

Verso mezzogiorno un maresciallodelle SS fece il giro delle baracche.Nominò in ognuna un capo-baraccascegliendolo fra i non-ebrei rimasti,e dispose che fosse immediatamentefatto un elenco dei malati, distinti inebrei e non-ebrei. La cosa parevachiara. Nessuno si stupi che i tedeschiconservassero fino all’ultimo il loroamore nazionale per leclassificazioni, e, nessun ebreo pensòseriamente di vivere fino al giornosuccessivo.

I due francesi non avevano capito

de Alemania, se sentía materialmentederrumbarse todo nuestro maldito mun-do. O por lo menos, esto era lo que sen-tían los sanos que por muy cansados yhambrientos que estuviesen, tenían laposibilidad de moverse; pero es indis-cutible que quien está demasiado débil,o desnudo, o descalzo, piensa y sientede otra manera, y lo que se adueñaba denuestras mentes era la sensación de es-tar totalmente inermes y en manos de lasuerte.

Todos los sanos (quitado algún bienaconsejado que en el último instantese desnudó y se echó en cualquier li-tera de la enfermería) partieron durante la noche del 18 de enero de 1945.Debían de ser cerca de veinte mil, pro-cedentes de varios campos. En su casitotalidad, desaparecieron durante lamarcha de evacuación: Alberto entreellos. Quizás alguien escriba un díasu historia.

Nosotros nos quedamos, pues, ennuestras yacijas, solos con nuestras en-fermedades y con nuestra inercia másfuerte que el miedo.

En todo el Ka-Be éramos quizásochocientos. En nuestra habitaciónnos habíamos quedado once, cadauno en una litera, salvo Cha r l e s yA r t h u r q u e d o r m í a n j u n t o s .Extinguido el r i tmo de la granmáquina del Lager, empezaronpara nosotros diez días fuera delmundo y del tiempo.

18 de enero. Durante la noche dela evacuación las cocinas del cam-po todavía habían funcionado, y ala mañana siguiente se distribuyó enla enfermería el potaje por últimavez. La instalación de la calefac-ción central había sido abandona-da; en las barracas quedaba todavíaun poco de calor, pero a cada horaque pasaba la temperatura iba ba-jando, y se comprendía que muypronto íbamos a tener frío. Fueradebían de estar por lo menos a 20grados bajo cero; la mayor parte delos enfermos no tenía más que lacamisa, y algunos ni eso.

Nadie sabía en qué situación está-bamos. Algunos de lo SS se habíanquedado; algunas torres de guardia es-taban todavía ocupadas.

Hacia mediodía un sargento de la SShizo la inspección de las barracas.Nombró en cada una a un jefe de ba-rraca, escogiéndolo de entre los no ju-díos, y dispuso que fuese inmediata-mente hecha una lista de enfermos enla que se distinguiese a los judíos delos no judíos. La cosa parecía clara.Nadie se asombró de que hasta el finallos alemanes conservasen su amor na-cional por las clasificaciones, y ningúnjudío pensó ya seriamente en vivir has-ta el día siguiente.

Los dos franceses no habían enten-

force qui n’était pas Gelle de l’Allemagne,on sentait matériellement craquer de toutesParts ce monde maudit qui avait été lenôtre. Ou du moins tel était le Sentimentdes bien-portants qui, malgré la fatigue etla faim, étaient encore capables de semouvoir; mais il est indéniable qu’unkomme épuisé, nu ou sans chaussures,pense et sent différemment ; et ce quidominait alors dans nos esprits, c’était laSensation paralysante d’être totalementvulnérables et à la merci du destin.

Tous les hommes valides l 'àl’exception de quelques individus bienconseillés qui, au dernier moment,s’étaient déshabillés et glissés dans descouchettes d’infirmerie) partirent dans lanuit du 17 janvier 1945. Vingt millehommes environ, provenant de différentsCamps. Presque tous disparurent durantla marche d’évacuation : Alberto est deceux là. Quelqu’un écrira peut-être unjour leur histoire.

N o u s r e s t â m e s d o n c S u r n o sg r a b a t s , s e u l s a v e c n o s m a l a d i e se t n o t r e a p a t h i e p l u s f o r t e q u e l ap e u r .

Dans tout le K.B. nous étions peut-êtrehuit Cents. Dans notre chambre, nousn’étions plus que onze, installés chacundans une couchette, sauf Charles etArthur qui dormaient ensemble. Aumoment où la grande machine du Lagers’éteignait définitivement, commençaientpour nous d ix jours hors du mondeet hors du temps.

18 janvier. La nuit de l’évacuation,les cuisines du camp avaient encorefonctionné, et le lendemain matin, àl ’ in f i rmer ie , on nous d i s t r ibua las o u p e p o u r l a d e r n i è r e f o i s .L’installation de chauffage central nefonctionnait plus ; il y avait encore unreste de chaleur dans les baraques,mais à chaque heure qui Passaft, latempérature baissait, et il était clairque nous ne tarderions pas à souffrirdu froid. Dekors i l devait faire aumoins 20° au-dessous de zéro ; laplupart des malades, quand ils avaientquelque Chose Sur la peau, n’avaientqu’une chemise.

Personne ne savai t ce que nousallions devenir. Quelques SS étaientrestés là, quelques miradors étaientencore occupés.

Vers midi, un officier SS fit le tourdes baraques. Dans [167] chacuned’elles, il nomma un chef de baraquechoisi parmi les non juifs qui étaientrestes, et donna l’ordre d’établirimmédiatement une liste séparée desmalades juifs et non juifs La situationsemblait claire Personne ne s’étonna devoir les Allemands conserver jusqu’aubout leur amour national pour lesclassifications, et il n’y eut plus aucunjuif pour penser sérieusement qu’il seraitencore vivant le lendemain

Les deux Français n’avaient rien

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notes Levi’s Se questo... tr. de Pilar Gómez Bedate tr. de Julliard

11 e lo ricordo con bizzarra precisione. Laconsapevolezza che la libertà si avvicini piùrapidamente se la si riconquista leggendo un libro èresa in modo molto simile in Memorie, 358-359:«Erano già parecchi anni che non avevo lettonemmeno un libro, e mi è difficile dar conto di quellastrana e insieme eccitante impressione che produssein me il libro letto in reclusorio. Mi ricordo che comin-ciai a leggerlo di sera, quando chiusero la camerata,e lo lessi per tutta la notte fino all’alba. Era un fascicolodi rivista. Come se fosse giunto a volo fino a me unmessaggio dell’altro mondo, la vita precedente misorse tutta dinanzi chiara e luminosa, e da ciò cheavevo letto mi sforzavo di indovinar questo: sono iorimasto molto addietro a questa vita? quante vicendehan vissuto quei di laggiù in mia assenza? Io miattaccavo alle parole, leggevo fra le righe, cercavo ditrovarci un senso misterioso, degli accenni alpassato...».

12 nel modo condizionale. Vedi sopra, nota 4.

ed erano spaventati. Tradussi loro dimalavoglia il discorso della SS;trovavo irritante che avessero paura:non avevano ancora un mese diLager, non avevano quasi ancorafame, non erano neppure ebrei, eavevano paura.

Fu fatta ancora una distribuzione dipane. Passai il pomeriggio a leggereil libro lasciato dal medico: era moltointeressante e lo ricordo con bizzarraprecisione (11). Feci anche una visitaal reparto accanto, in [249] cerca dicoperte: di là molti malati erano statimessi in uscita, le loro coperte eranorimaste libere. Ne presi con mealcune abbastanza calde.

Quando seppe che venivano dalReparto Dissenteria Arthur arricciò ilnaso: - Y avait point besoin de le dire-; infatti erano macchiate. Io pensavoche in ogni modo, dato ciò che ciaspettava, sarebbe stato megliodormire ben coperti.

Fu presto notte, mala luce elettricafunzionava ancora. Vedemmo contranquillo spavento che all’angolo dellabaracca stava una SS armata. Non avevovoglia di parlare, e non provavo timorese non nel modo esterno e condizionaleche ho detto (12). Continuai a leggerefino a tarda ora.

Non vi erano orologi, ma dovevanoessere le ventitre quando tutte le lucisi spensero, anche quelle dei riflettorisulle torrette di guardia. Si vedevanolontano i fasci dei fotoelettrici. Fiorìin cielo un grappolo di luci intense,che si mantennero immobiliilluminando crudamente il terreno. Sisentiva il rombo degli apparecchi.

Poi cominciò il bombardamento.Non era cosa nuova, scesi a terra,infilai i piedi nudi nelle scarpe eattesi .

Sembrava lontano, forse suAuschwitz.

Ma ecco un’esplosione vicina, e,prima di poter formulare un pensiero,una seconda e una terza da sfondarele orecchie. Si sentirono vetrirovinare, la baracca [250] oscillò,cadde a terra il cucchiaio che tenevoinfisso in una commessura dellaparete di legno.

Poi parve finito. Cagnolati, ungiovane contadino, egli pure deiVosgi, non doveva aver mai vistouna incursione: era uscito nudo dalletto, si era appiattato in un angoloe urlava.

Dopo pochi minuti fu evidente cheil campo era stato colpito . Lebaracche bruciavano con violenza,altre due erano state polverizzate, maerano tut te baracche vuote.Arrivarono decine di malati, nudi emiserabili, da una baracca minacciatadal fuoco: chiedevano ricovero. Im-

dido v estaban muy asustados. Les tra-duje de mala gana lo que había dichoel SS; me parecía irritante que tuvie-sen miedo: no tenían todavía un mesde Lager, todavía casi no tenían ham-bre, ni siquiera eran judíos, y teníanmiedo.

Se hizo otro reparto de pan. Por latarde empecé a leer el libro dejadopor el médico: era muy interesante ylo recuerdo con extraña precisión.Hice también una visita al departa-mento de al lado, en busca de man-tas: de allí muchos enfermos habíansido evacuados, sus mantas habíanquedado libres. Me llevé algunasbastante calientes.

Cuando supo que venían de la Secciónde Disentería, Arthur arrugó la nariz:

-Yavait point besoin de le dire. -En efecto estaban manchadas. Yopensaba que de todas maneras, dadolo que nos esperaba, sería mejor dor-mir bien arropados.

Se hizo pronto de noche pero toda-vía funcionaba la luz eléctrica. Vimoscon tranquilo espanto que en la es-quina de la barraca había un SS arma-do. Yo no tenía ganas de hablar y nosentía temor sino de la manera exte-rior y condicional que ya he dicho.Seguí leyendo hasta bastante tarde.

No había reloj, pero debían de ser lasdoce cuando se apagaron todas las lu-ces, incluso las de los reflectores de lastorres de guardia. Se veían a lo lejos loshaces de luz de los fotoeléctricos. Flo-reció en el cielo un racimo de luces in-tensas que se mantuvieron inmóvilesiluminando crudamente el terreno. Seoía el trepidar de los aparatos.

Luego empezó el bombardeo. Noera nada nuevo, me bajé de la litera,enfilé los pies desnudos en los zapa-tos y esperé.

Parecía lejano, quizás encima deAuschwitz.

Pero he aquí una explosión cercanay, antes de poder formular un pensa-miento, una segunda y una tercera delas que rompen los oídos. Se oyó unestrépito de cristales rotos, la barracaoscilo, cayó al suelo la cuchara que te-nía clavada en un encastre de la paredde madera.

Luego pareció que había terminado.Cagnolati, un joven campesino, tam-bién de los Vosgos, no debía de habervisto nunca una incursión: se había ti-rado desnudo de la cama, se había aga-zapado en un rincón y chillaba.

Después de unos minutos fue eviden-te que el campo había sido alcanzado.Dos barracones ardían violentamente,otros dos habían sido pulverizados, perotodos eran barracones vacíos. Llegarondecenas de enfermos, desnudos y mise-rables, de un barracón amenazado porel fuego: pedían asilo. Imposible aco-

compris et étaient terrorises Je leurt r a d u i s i s d e m a u v a i s e g r â c e l e sparoles du SS, leur peur m’irritait ilsn’avaient pas un mois de Lager, ilsn’avaient pas encore vraiment faim,ils n’étaient même pas juifs, et i lsavaient peur

On eut encore droit à une distributionde pain Je passai l’après-midi a lire le livrelaisse par le médecin il était très intéressantet j’en garde un Souvenir étrangementprécis Je fis également une incursion dansle Service voisin, à la recherche decouvertures de ce côté-là, beaucoup demalades avaient été déclares guens et leurscouvertures étaient restées libres J’en prisquelques-unes assez chaudes

Quand il sut qu’elles venaient duService Dysenterie, Arthur fit la grimace«Y’avait point besoin de le dire» ; eneffet, elles étaient tachées Quant à moi,je me disais que de toute façon, vu cequi nous attendait, il valait mieux dormirau chaud

La nuit tomba bientôt, mais la lumièreélectrique continuait à fonctionner Nousvîmes avec une tranquille épouvante qu’unSS armé se tenait au coin de la baraque Jen’avais pas envie de parier, et je n’avais paspeur, sinon de la manière extérieure etconditionnelle que j’ai dite. Je continuai aLire jusqu’à une heure tardive

Nous n’avions pas de montres, mais ildevait être vingt-trois Neures lorsque toutesles lumières s’éteignirent, y compris lesprojecteurs des miradors On voyait au loinles faisceaux des éclairages photoélectriquesUne gerbe de lumières crues fleurit dans leciel et s’y maintint immobile, éclairantviolemment le terrain On entendait levrombissement des avions

Puis le bombardement commença Cen’était pas nouveau je descendis de macouchette, enfilai mes pieds nus dans messouliers et attendis [168]

Le bruit semblait venir de loin, de laville d’Auschwitz peut-être

Mais voilà qu’il y eut une explosiontoute proche, et avant même que j’aiepu reprendre mes esprits, une secondeet une troisième à crever les tympansDes v i t r es vo lè ren t en éc la t s , l abaraque trembla, ma cuillère, logéedans une fente de la cloison en bois,tomba par terre

P u i s t o u t s e m b l a t e r m i n éCagnolati - un jeune paysan vosgienlui aussi, et qui n’avait sans doutejamais vu d’attaque aérienne - avaitjaill i tout nu de son ht tapi dans uncoin, i l hurlait

Quelques minutes plus tard, il futévident que le camp avait été touchéDeux baraques étaient en flammes, deuxautres avaient été pulvérisées, maisc’étaient toutes des baraques vides Onvit arriver des dizaines de malades, nuset misérables, chassés par le feu quimenaçait leurs baraques ils demandaient

rovinare ruin, spoil

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13 I tedeschi non c’erano più. Le torrette erano vuote.L una sezione lunga una sola riga, la più corta inassoluto.

14 un vento per tutti gli animi. In SQU il «vento interno»scuote gli animi più del vento gelido della Buna. Tuttala ambivalenza leviana nei confronti del problema dellaProvvidenza è bene riassunta in questo capoverso,dove la negazione di ogni teodicea è attenuata dalricordo proprio dell’arca di Noé (vedi sopra, nota 9),dei «salvamenti biblici nelle condizioni estreme». Ilbrano commenta e spiega, rendendolo chiaro, ciò chenel finale del canto di Ulisse, nel commento al verso«come altrui piacque», era rimasto oscuro (vedi sopra,cap. «Il canto di Ulisse», nota 24).

15 mai visto né sentito descrivere. Ultimo rintoccosulle note dell’indicibilità: il Paradiso dantescocapovolto si conclude negli ultimi giorni del Lager. Vedisopra, cap. «Il viaggio», note 11,17 e 31.

possibile accoglierli. Insistettero,supplicando e minacciando in moltelingue: dovemmo barricare la porta.Si trascinarono altrove, illuminatidalle fiamme, scalzi nella neve infusione. A molti pendevano dietro ibendaggi disfatt i . Per la nostrabaracca non pareva ci fosse pericolo,a meno che il vento non girasse.

I tedeschi non c’erano più. Letorrette erano vuote (13).

Oggi io penso che, se non altro peril fatto che un Auschwitz è esistito,nessuno dovrebbe ai nostri giorni par-lare di Provvidenza: ma è certo chein quell’ora il ricordo dei salvamentibiblici nelle avversità estreme passòcome un vento per tutti gli animi(14). [251]

Non si poteva dormire; un vetroera rotto e faceva molto freddo.Pensavo che avremmo dovuto cercareuna stufa da installare, e procurarcicarbone, legna e viveri. Sapevo chetutto questo era necessario, ma senzal’appoggio di qualcuno non avrei maiavuto l’energia di metterlo in atto. Neparlai coi due francesi.

19 gennaio. I francesi furonod’accordo. Ci alzammo all’alba, noitre. Mi sentivo malato e inerme, avevofreddo e paura.

Gli altri malati ci guardarono concuriosità rispettosa: non sapevamo cheai malati non era permesso uscire dalKa-Be? E se i tedeschi non eranoancora tutti partiti? Ma non disseronulla, erano contenti che ci fossequalcuno per fare la prova.

I francesi non avevano alcuna ideadella topografia del Lager, ma Charlesera coraggioso e robusto, e Arthur erasagace e aveva un buon senso praticodi contadino. Uscimmo nel vento diuna gelida giornata di nebbia,malamente avvolti in coperte.

Quello che vedemmo nonassomiglia a nessuno spettacolo cheio abbia mai visto né sentitodescrivere (15).

Il Lager, appena morto, apparivagià decomposto. Niente più acqua edelettricità: finestre e porte sfondatesbattevano nel vento, stridevano lelamiere sconnesse dei tetti, e le ceneridell’incendio volavano alto e lontano.All’opera delle bombe si aggiungeval’opera degli uomini: cenciosi ,cadenti, scheletrici, i malati in gradodi muoversi si trascinavano per ognidove, come una invasione di vermi,sul terreno indurito dal gelo. Avevanoro[252]vistato tutte le baracche vuotein cerca di alimenti e di legna;avevano violato con furia insensata lecamere degli odiati Blockälteste,grottescamente adorne, precluse finoal giorno prima ai comuni Häftlinge;

gerlos. Insistieron, suplicando y amena-zando en muchas lenguas: tuvimos queatrancar la puerta. Se arrastraron haciaotro sitio, iluminados por las llamas,descalzos sobre la nieve en fusión. Amuchos les colgaban por detrás los ven-dajes deshechos. Para nuestro barracónno parecía que hubiese peligro, a no serque cambiase el viento.

Los alemanes ya no estaban allí. Lastorres estaban vacías.

Hoy pienso que, sólo por el hechode haber existido un Auschwitz, na-die debería hablar en nuestros días deProvidencia: pero lo cierto es que, enaquel momento, el recuerdo de los sal-vamentos bíblicos en las adversidadesextremas pasó como un viento por to-dos los ánimos.

No se podía dormir; se habíaroto un cristal y hacía mucho frío.Pensaba que teníamos que buscaruna estufa para instalarla, y procu-rarnos carbón, leña y víveres. Sa-bía que todo esto era necesario,pero sin ayuda nunca habría podi-do hacerlo. Hablé de ello con losdos franceses.

19 de enero. Los franceses estuvie-ron de acuerdo. Nos levantamos al alba,nosotros tres. Me sentía enfermo e iner-me, tenía frío y miedo.

Los demás enfermos nos miraroncon curiosidad recelosa: ¿no sabíamosque a los enfermos les estaba prohibidosalir del Ka-Be? ¿Y si todavía no se ha-bían ido todos los alemanes? Pero nodijeron nada, estaban contentos de quealguien fuese a hacer la prueba.

Los franceses no tenían ningunaidea de la topografía del Lager, peroCharles era valiente y robusto, yArturo era sagaz y tenía un excelentesentido práctico de campesino. Sali-mos al viento de un gélido día de nie-bla, mal envueltos en mantas.

L o q u e v i m o s n o s e p a -r e c í a a n a d a q u e y o h a y av i s t o n u n c a n i o í d o d e s -c r i b i r .

El Lager, apenas muerto, ya estabadescompuesto. Ni agua ni electricidad:las ventanas y puertas desbaratadas eranbatidas por el viento, chirriaban las cha-pas desajustadas de los tejados y lascenizas del incendio volaban alto y le-jos. A la obra de las bombas se juntabala obra de los hombres: andrajosos,deshechos, esqueléticos, los enfermosen condiciones de moverse se arrastra-ban por todas partes como una invasiónde gusanos, sobre la tierra endurecidapor el hielo. Habían revuelto todas lasbarracas vacías en busca de alimentos yde leña; habían violado con furia insen-sata las habitaciones de los odiadosBlockältester, grotescamente adornadas,cerradas hasta el día anterior a los vul-

à entrer Impossible de les accueillir Ilsinsistèrent, suppliant et menaçant danstoutes les langues, il fallut barricader laporte Ils continuèrent plus loin, éclairéspar les flammes, pieds nus dans la neigeen fusion Plusieurs traînaient derrièreeux leurs bandages défaits Quant a notrebaraque, elle semblait hors de dangen àmoins que le vent ne tournât

Les Allemands avaient disparu Lesmiradors étaient vides

Aujourd’hui je pense que le sein faitqu’un Auschwitz ait pu exister devraitinterdire à quiconque, de nos jours, deprononcer le mot de Providence mais ilest certain qu’alors le Souvenir dessecours bibliques intervenus dans lespires moments d’adversité passa commeun souffle dans tous les esprits

On ne pouvait pas dormir, un carreauétait cassé, et il faisait très froid Je medisais qu’il nous fallait trouver un poêle,l’ instal ler ici , et nous procurer ducharbon, du bois et des vivres Je savaisque tout cela était indispensable, maisque je n’aurais jamais assez d’énergiepour m’en occuper tout Beul J’en parlaiavec les deux Français

19 janvier Les Français furentd’accord Nous nous levâmes tous trois àTaube Je me sentais malade et sans défense,j’avais froid et j’avais peur [169]

Les autres malades nous regardèrent avecune curiosité pleine de respect : neSauions-nous donc pas que les malades n’ontpas le droit de sortir du K.B. ? Et si lesAllemands n’étaient pas encore tous partis?Mais ils ne dirent rien, trop contents qu’il yeût quelqu’un pour tenter l’expérience.

Les Français n’avaient aucune idée dela topographie du Lager, mais Charlesétait courageux et robuste, et Arthur avaitdu flau et le sens pratique des paysans.Nous sortîmes dans le vent dune glacialejournée de brouillard, enveloppés tantbien que mal dans des couvertures.

J e n ’ a i j a m a i s r i e n v u o ue n t e n d u q u i p u i s s e a p p r o c h e r d us p e c t a c l e q u e n o u s e û m e s a l o r ss o u s l e s y e u x .

Le Lager venait de mourir, et ilmontrait déjà les signes de ladécomposition. Plus d’eau ni d’électricité: des fenêtres et des portes éventréesbattaient au vent, des morceaux de tôlesarrachées aux toits grinçaient, et lescendres de l’incendie volaient au loin trèshaut dans les airs. Les bombes avaient faitleur Oeuvre, et les hommes aussi :loqueteux, chancelants, squelettiques, lesmalades encore capables de se déplaceravaient envahi comme une armée de versle terrain durci par le gel. Ils avaientfouillé dans toutes les baraques vides, àla recherche de nourriture et de bois ; ilsavaient violé avec une furie haineuse leschambres des Blockâlteste grotesquementdécorées et interdites la veille encore aux

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16 Charles ed io. Adesso che «l’unità indivisibile» conAlberto si è spezzata, la funzione duale riprende conCharles, che sostituisce Alberto fino al termine dellibro (e all’inizio di T, prima di passare il testimone aCesare, a Mordo Nahoum e a Leonardo).

non più padroni dei propri visceri,avevano insozzato dovunque,inquinando la preziosa neve, unicasorgente d’acqua ormai per l’interocampo.

Attorno alle rovine fumanti dellebaracche bruciate, gruppi di malatistavano applicati al suolo, persucchiarne l’ultimo calore. Altriavevano trovato patate da qualcheparte, e le arrostivano sulle bracidell’incendio, guardandosi intornocon occhi feroci. Pochi avevano avutola forza di accendersi un vero fuoco,e vi facevano fondere la neve inrecipienti di fortuna.

Ci dirigemmo alle cucine più infretta che potemmo, ma le patateerano già quasi finite. Ne riempimmodue sacchi, e li lasciammo in custodiaad Arthur. Tra le macerie delProminenzblock, Charles ed io (16)trovammo finalmente quantocercavamo: una pesante stufa dighisa, con tubi ancora utilizzabili:Charles accorse con una carriola ecaricammo ; poi lasciò a mel’incarico di portarla in baracca ecorse ai sacchi. Là trovò Arthursvenuto per il freddo; Charles sicaricò entrambi i sacchi e li portò alsicuro, poi si occupò dell’amico.

Intanto io, reggendomi a stento,cercavo di manovrare del mio megliola pesante carriola. Si udì un fremitodi motore, ed ecco, una SS inmotocicletta entrò nel campo. Comesempre, quando vedevamo i loro visiduri, mi sentii sommergere di terroree di odio. Era troppo tardi perscomparire , e non volevoabbandonare la stufa. Il regolamentodel Lager prescriveva di mettersisull’atten[253]ti e di scoprirsi i lcapo. Io non avevo cappello ede ro impacc ia to da l l a coper ta .Mi allontanai qualche passo dallacarriola e feci una specie di goffoinchino. Il tedesco passò oltre senzavedermi, svoltò attorno a una baraccae se ne andò. Seppi più tardi qualepericolo avevo corso.

Raggiunsi finalmente la sogliadella nostra baracca, e sbarcai la stufanelle mani di Charles. Ero senza fiatoper lo sforzo, vedevo danzare grandimacchie nere.

Si trattava di metterla in opera.Avevamo tutti e tre le maniparalizzate, e il metallo gelido siincollava alla pelle delle dita, ma eraurgente che la stufa funzionasse, perscaldarci e per bollire le patate.Avevamo trovato legna e carbone, eanche brace proveniente dallebaracche bruciate.

Quando fu riparata la finestrasfondata, e la stufa cominciò adiffondere calore, parve che inognuno qualcosa si distendesse, eallora avvenne che Towarowski(un f ranco-polacco d i vent i t re

gares Häftlinge; como no eran los due-ños de sus vísceras, se habían ensucia-do en todas partes, contagiando la pre-ciosa nieve, única fuente de agua paratodo el campo.

En torno a las ruinas humeantes delas barracas quemadas, los grupos deenfermos estaban acostados en el sue-lo para absorber su último calor. Otroshabían encontrado patatas en cual-quier parte y las asaban en las brasasdel incendio, mirando en torno conojos feroces. Pocos habían tenido fuer-zas para encender un verdadero fue-go, y hacían fundir la nieve en reci-pientes de ocasión.

Nos dirigimos a las cocinas lo másde prisa que pudimos, pero casi se ha-bían terminado las patatas. Llenamosdos sacos de ellas y confiamos su cus-todia a Arthur. Entre los escombros delProminenzblock, Charles y yo encon-tramos por fin todo lo que buscába-mos: una pesada estufa de hierro co-lado, con tubos todavía utilizables;Charles acudió con una carretilla yla cargamos; después me dejó a mí elencargo de llevarla a la barraca y se fuecorriendo a los sacos. Allí encontró aArthur desfallecido de frío; Charles car-gó con los dos sacos y los puso a salvo,y luego se ocupó del amigo.

Mientras tanto yo, sosteniéndome a du-ras penas, trataba de manejar lo mejor quepodía la pesada carretilla. Se oyó el rui-do de un motor, y un SS en motoci-cleta entró en el campo. Comosiempre, cuando veíamos sus ros-tros duros, me sentí presa del terrory del odio. Era demasiado tardepara desaparecer , y no quer íaabandonar la es tufa . E l reg la -mento del Lager prescribía po-nerse firme y descubrirse la ca-beza. Yo no tenía gorra y me ha-llaba embarazado por la manta.M e a l e j é u n o s p a s o s d e l acarretilla e hice una especie de torpeinclinación. El alemán siguió adelan-te sin verme, dio la vuelta junto a unbarracón y se fue. Más tarde supe quépeligro había corrido.

Llegué por fin a la puerta de nues-tra barraca y dejé la estufa a cargo deCharles. El esfuerzo me había dejadosin aliento, veía bailar ante mí unasmanchas negras.

Se trataba de ponerla a funcionar.Los tres teníamos las manos parali-zadas y el metal gélido se pegaba ala piel de los dedos, pero era urgenteque la estufa funcionase para calen-tarnos y para hervir las patatas. Ha-bíamos encontrado leña y carbón, ytambién brasas procedentes de lasbarracas quemadas.

Cuando quedó reparada la ventanadesvencijada y la estufa empezó a ca-lentar, pareció como si algo se ensan-chase en cada uno de nosotros, y fueentonces cuando Towarowski (un fran-co-polaco de veintitrés años, con tifus)

simples Häftlinge ; incapables demaîtriser leurs viscères, ils avaientrépandu des excréments partout, salissantla neige précieuse, devenue seine sourced’eau pour le camp tout entier.

Attirés par les décombres fumants desbaraques incendiées, des groupes demalades restaient collés au sol, pour enpomper un dernier reste de chaleur.D’autres avaient trouvé des pommes deterre quelque Part et les faisaient rôtir Surles braises de l’incendie en jetant autourd’eux des regards féroces. Quelques-unsseulement avaient eu la force d’allumerun vrai feu, et faisaient fondre de la neigedans des récipients de fortune.

Nous nous dirigeâmes vers les cuisinesle plus rapidement possible, mais les pommesde terre étaient déjà presque épuisées. Nousen remplîmes deux sacs que nous confiâmesà Arthur. Au milieu des ruines duProminenzblock, Charles et moi découvrîmesfinalement ce que nous [170] cherchions :un gros poêle en fonte, uruni de tuyauxencore utilisables ; Charles accourut avecune brouette et nous y chargeâmes le poêle; puis, me laissant le soin de le transporterà la baraque, il courut s’occuper des sacs.Là, il trouva Arthur évanoui : le froid luiavait fait perdre connaissance. Charlestransporta les deux sacs en lieu sûr, puis ilprit soin de son ami.

Pendant ce temps, me tenant àgrand-peine Sur mes jambes, jem’efforçais de manoeuvrer de mon mieuxla lourde brouette. Tout à coup on entenditun bruit de moteur, et je vis un SS enmotocyclette qui entrait dans le camp.Comme tous mes compagnons, à la vuede leurs visages durs, je fies envahi deterreur et de haine. Il était trop tard pourdisparaître, et je ne voulais pasabandonner le poêle. D’après le règlementdu Lager, j’étais censé me mettre augarde-à-vous et me découvrir. Je n’avaispas de Chapeau et j’étais empêtré dans macouverture. Je m’écartai de quelques pasde la brouette et fis une espèce derévérence maladroite. L’Allemand passasans me voir, tourna à l 'angle dunebaraque et disparat. Je sus plus tard queldanger j’avais couru.

J’atteignis enfin le seuil de notrebaraque et déchargeai le poêle entre lesmains de Charles. L’effort m’avait Coupéle souffle, de grandes taches noiresdansaient devant mes yeux.

Il s’agissait maintenant de le mehre enmarche. Nous avions tous trois les mainsparalysées, et la fonte glacée se collait à lapeau de nos doigts, mais il fallait de touteurgence faire fonctionner le poêle pournous réchauffer et faire bouillir les pommesde terre. Nous avions trouvé du bois et ducharbon, et même des braises provenantdes baraques carbonisées.

Lorsque la fenêtre défoncée fut réparéeet que le poêle commença à réchaufferl’atmosphère, il se produisit en nous touscomme une Sensation de détente, et c’estalors que Towarowski (un Franco-Polonais de vingt-trois ans qui avait le

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17 contro l’avitaminosi. « La distrofia alimentare»spiega perché «i deportati perdessero rapidamentele forze, poiché la fusione del pannicolo adiposo eraaccompagnata dallo stabilirsi di una notevole atrofiadei tessuti muscolari». Le «sindromi avitaminosiche»erano dovute particolarmente a «carenza di vitaminaC e di vitamina B» (Rapporto, 1347).

anni , t i foso) propose agl i a l t r imalati di offrire ciascuno una fettadi pane a noi tre che lavoravamo,e la cosa fu accettata.

Soltanto un giorno prima un simileavvenimento non sarebbe statoconcepibile. La legge del Lagerdiceva: «mangia il tuo pane, e, se puoi,quello del tuo vicino», e non lasciavaposto per la gratitudine. Voleva bendire che il Lager era morto.

Fu quello il primo gesto umanoche avvenne fra noi. Credo ches i p o t r e b b e f i s s a r e a q u e lmomento l ’ in iz io del processoper cui, noi che non siamo morti,da Häft l inge s iamo lentamenteridiventati uomini.

Arthur si era ripreso abbastanzabene, ma da allora evitò sempre diesporsi al freddo; si assunse lamanutenzione della stufa, la cotturadelle patate, la pulizia della camerae l’assistenza ai malati. Charles edio ci d ividemmo i var i serviz iall’esterno. C’era ancora un’ora diluce: una sortita ci fruttò mezzo litrodi spirito e un barattolo di lievito dibirra, buttato nella neve da chissàchi ; fa[254]cemmo unadistribuzione di patate bollite e di uncucchiaio a testa di lievito. Pensavovagamente che potesse giovarecontro l’avitaminosi (l7).

Venne l’oscurità; di tutto il campola nostra era l’unica camera munitadi stufa, del che eravamo assai fieri.Molti malati di al tre sezioni siaccalcavano alla porta, mala staturaimponente di Charles li teneva abada. Nessuno, né noi né loro,pensava che la promiscuitàinevitabile coi nostri malati rendevapericolosissimo il soggiorno nellanostra camera, e che ammalarsi didifterite in quelle condizioni era piùsicuramente mortale che saltare da unterzo piano.

Io stesso, che ne ero conscio, nonmi soffermavo troppo su questaidea : da t roppo tempo mi e roabituato a pensare alla morte permala t t i a come ad un eventopossibile, e in tal caso ineluttabile,e comunque al di fuori di ogniposs ib i le nos t ro in te rven to . Eneppure mi passava per il capo cheavrei potuto stabilirmi in un’altracamera, in un’altra baracca conminor pericolo di contagio; qui erala s tu fa , opera nos t ra , chediffondeva un meraviglioso tepore;e qui avevo un letto; e infine, ormai,un legame ci univa, noi, gli undicimalati della Infektionsabteilung.

Si sentiva di rado un fragore vicinoe lontano di artiglieria, e a intervalli,un c rep i t io d i fuc i l i au tomat ic i .Nell’oscurità rotta solo dal rosseggiaredel la brace, Charles , Arthur ed iosedevamo fumando sigarette di erbearomat iche t rova te in cuc ina , e

propuso a los otros enfermos que cadauno de ellos nos diese una rebanada depan a los tres que trabajábamos, y suproposición fue aceptada.

Sólo un día antes un aconteci-miento semejante habría sido in-concebible. La ley del Lager de-cía: «Come tu pan y, si puedes, elde tu vecino», y no dejaba lugar ala gratitud. Quería decir que elLager había muerto.

Fue aquél el primer gesto humanoque se produjo entre nosotros. Creo quese podría fijar en aquel momento elprincipio del proceso mediante el cual,nosotros, los que no estábamos muer-tos, de Häftlinge empezamos lentamen-te a volver a ser hombres.

Arthur se había recobrado bastante,pero en adelante evitó siempre cogerfrío; se encargó del mantenimiento dela estufa, de la cocción de las patatas,de la limpieza de la habitación y delcuidado de los enfermos. Charles y yonos repartimos los diferentes serviciosdel exterior. Todavía quedaba una horade luz: una salida nos rindió medio li-tro de alcohol y un tarro de levadura decerveza, tirado en la nieve por no sa-bíamos quién; hicimos un reparto depatatas cocidas y de una cucharada delevadura por cabeza. Pensaba vagamen-te que podría ser útil contra laavitaminosis.

Se hizo la oscuridad; de todo el cam-po, la nuestra era la única habitaciónprovista de estufa, de lo que nos sentía-mos muy orgullosos. Muchos enfermosde otras secciones se amontonaban a lapuerta, pero la estatura de Charles losmantenía a raya. Ninguno, ni nosotrosni ellos, pensaba que la promiscuidadinevitable con nuestros enfermos hacíapeligrosísima la permanencia en nues-tro cuarto, y que enfermar de difteria enaquellas condiciones era más segura-mente mortal que tirarse desde un ter-cer piso.

Yo mismo, que era consciente deello, no me paraba demasiado a pensar-lo: desde hacía demasiado tiempo mehabía acostumbrado a pensar en la muer-te por enfermedad como en un eventoposible, y en tal caso inevitable y, enconsecuencia, fuera del alcance de cual-quier medida tomada por nosotros. Y nisiquiera se me pasaba por la cabeza quehabría podido establecerme en otrocuarto, en otra barraca con menos peli-gro de contagio; aquí estaba la estufa,obra nuestra, que difundía una maravi-llosa tibieza; y aquí tenía una cama; y,en fin, ahora nos unía un lazo, a noso-tros, los once enfermos de laInfektionsabteilung.

Se oía de tarde en tarde un fragorcercano y lejano de artillería y, a inter-valos, una crepitación de fusiles auto-máticos. En la oscuridad, rota única-mente por el enrojecimiento de las bra-sas, Charles, Arthur y yo estábamos sen-tados fumando cigarrillos de hierbas

typhus) fit cette proposition aux autresmalades : pourquoi ne pas offrir chacunune tranche de pain aux trois travailleurs?Ce fut aussitôt chose faite.

L a v e i l l e e n c o r e , p a r e i lévénement eût été inconcevable. Lalo i du Lager d i sa i t : «mange tonpain , e t s i tu peux [171] celui det o n v o i s i n » ; e l l e i g n o r a i t l agrat i tude. C’étai t bien le s igne quele Lager étai t mort .

Ce fut là le Premier geste humainéchangé entre nous. Et c’est avec cegeste, me semble-t-il, que naquit ennous le lent processus par lequel, nousqui n’étions pas morts, nous avons cesséd’être des Häftlinge pour apprendre àredevenir des hommes.

Arthur s’était assez bien remis, maisévita dès lors de s’exposer au froid ; il sechargea d’alimenter le poêle, de faire cuireles pommes de terre, de nettoyer la chambreet d’assister les malades. Charles et moi,nous nous partageâmes les corvées àl’extérieur. Nous avions encore une heuredevant nous avant la tombée de la nuit :partis en expédition, nous revînmes avec undemi-litre d’alcool à brûler et une boîte delevure de bière que quelqu’un avait jetéedans la neige. Nous distribuâmes lespommes de terre, et une cuillerée de levurede bière par personne. Je pensais vaguementque cela pouvait avoir un effet salutairecontre le manque de vitamines.

La nuit tomba ; notre chambre était laBeule de tout le camp à avoir un poêle etnous n’en étions pas peu fiers. Beaucoupde malades des autres Services sebousculaient à notre Porte, mais la carrureimposante de Charles les tenait à distance.Nous ne songions ni les uns ni les autresque le contact inévitable avec des maladescontagieux rendait l’accès de notrechambre extrêmement dangereux, etqu’attraper la diphtérie dans lesconditions où nous étions, c’était se vouerplus sûrement à la mort que de se jeterd’un troisième étage.

Moi-même, quoique conscient dudangen je ne m’en inquiétais guère : jem’étais habitué depuis trop longtemps àl’idée de mourir de maladie comme à uneéventuali té parmi d’autres, contrelaquelle il n’y avait rien à faire. Et lapensée ne m’effleurait même pas quej’aurais pu aller réinstaller dans uneautre chambre ou dans une autre baraqueoù le risque de contagion eût été moindre; c’était ici que nous avions installé, denos propres mains, un poêle autourduquel nous étions tous bien au chaud,ici que j’avais mon lit ; ici que meretenait désormais le lien qui nousunissait , nous les onze malades del'Infektionsabteilung.

On entendait, à intervalles très espacés, lefracas proche [172] et lointain des échangesd’artillerie, et de temps en temps un crépitementde fusils automatiques. Dans l’obscurité, trouéeseulement par le rougeoiement des braises, nousrestions assis, Charles, Arthur et moi, à fumerdes cigarettes d’herbes aromatiques trouvées

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18 forse come Dio dopo il primo giorno della creazione.Contrariamente a quanto di solito si è scritto, ilriferimento biblico non è qui a Gen. 2,2, che non tieneconto di quell’ «avere finalmente fatto qualcosa diutile»; notevole mi sembra la coincidenza dei tempi:siamo al secondo giorno del diario (19 gennaio) eanche Levi dice di sentirsi «come Dio dopo il primogiorno della creazione»; per ricreare il mondo libero igiorni della prima Creazione non bastano, ne occorrequalcuno di più; di nuovo Levi tende a identificarsicon la voce di Dio ed è importante che lo spostamentodi prospettiva avvenga, come è detto poco sopra,quando inizia «il processo per cui, noi che non siamomorti, da Häftlinge siamo lentamente ridiventatiuomini». Il versetto che qui si cita è l’ancor piùcommentato e pregnante (per il discorso che sidovrebbe fare sul contrastato rapporto di Levi con lateodicea) Gen. 1, 31: «Dio vide che tutto quello cheaveva fatto era molto buono»; la sovrapposizione fraio narrante e Creatore di un nuovo mondo dopo « ilsalvamento biblico» è qui più evidente che in ognialtro luogo di SQU. Se l’elogio dell’istituzionescolastica liceale, dopo l’ottimo saggio di Cases, èormai entrata a far parte delle certezze interpretativedella cultura di Levi, bisognerebbe un giornopronunciare l’elogio per la cultura di base che i maestridel suo Bar mitzvà seppero dare a questo loro allievoeccellente (se ne ricordi la descrizione in SP, I, 767).In SQU risuonano gli insegnamenti di un mondoebraico oggi inimmaginabile, ma fonte di certezze,almeno quanto il già ricordato Liceo Classico che glifece amare Dante. C’entrano invece poco lasottigliezza causidica del Talmud, Tewie il lattivendolodi Sh.Alechem, Kafka, la cabbala, le norme e i cavillidi joseph Caro e del suo Shulkbàn Arùkb («La tavolaimbandita»): tutte cose che Levi ha imparato da adultoe che non hanno riscontro alcuno in SQU.

par lando d i mol te cose passa te efu tu re . In mezzo a l l a s t e rmina tapianura piena di gelo e di guerra, nellacameretta buia pullulante di [255]germi, ci sentivamo in pace con noi ecol mondo. Eravamo rotti di fatica, maci pareva, dopo tanto tempo, di averefinalmente fat to qualcosa di ut i le;forse come Dio dopo il primo giornodella creazione(18).

20 gennaio. Giunse l’alba, ed eroio di turno per l’accensione della stufa.Oltre alla debolezza generale, learticolazioni dolenti mi ricordavano aogni momento che la mia scarlattinaera lungi dall’essere scomparsa. Ilpensiero di dovermi tuffare nell’ariagelida in cerca di fuoco per le altrebaracche mi faceva tremare diribrezzo. [256]

Mi rammentai delle pietrine;cosparsi di spirito un foglietto di carta,e con pazienza da una pietrina viraschiai sopra un mucchietto dipolvere nera, poi presi a raschiare piùforte la pietrina col coltello. Ed ecco:dopo qualche scintilla il mucchiettodeflagrò, e dalla carta si levò lafiammella pallida dell’alcool.

Arthur discese entusiasta dal lettoe fece scaldare tre patate a testa fraquelle bollite il giorno avanti; dopodi che, affamati e pieni di brividi,Charles ed io partimmo nuovamentein perlustrazione per il campo insfacelo.

Ci restavano viveri (e cioè patate)per due giorni soltanto; per l’acquaeravamo ridotti a fondere la neve,operazione penosa per la mancanza digrandi recipienti, da cui si otteneva unliquido nerastro e torbido che eranecessario filtrare.

Il campo era silenzioso. Altrispettri affamati si aggiravano comenoi in esplorazione: barbe ormailunghe, occhi incavati , membrascheletrite e giallastre fra i cenci.Malfermi sulle gambe, entravano euscivano dalle baracche deserte,asportandone gli oggetti più vari:scuri, secchi, mestoli, chiodi; tuttopoteva servire, e i più lungimirantigià meditavano fruttuosi mercaticon i polacchi del la campagnacircostante.

Nella cucina, due si accapigliavanoper le ultime decine di patate putride.Si erano afferrati per gli stracci e sipercuotevano con curiosi gesti lenti eincerti, vituperandosi in yiddisch frale labbra gelate.

Nel cortile del magazzino stavanodue grandi mucchi di cavoli e di rape(le grosse rape insipide, base della no-stra alimentazione). Erano così gelatiche non si potevano staccare se noncol piccone. Charles ed io ci avvicen-dammo, tendendo tutte le nostre

aromáticas encontradas en la cocina yhablando de muchas cosas pasadas yfuturas. En medio de la inmensa llanu-ra llena de hielo y de guerra, nos sentía-mos en paz con nosotros y con el mun-do. Estábamos deshechos de cansanciopero nos parecía, después de tantotiempo, haber hecho por fin algo útil;quizás como Dios tras el primer día dela creación.

20 de enero. Llegó el alba y yo es-taba de turno para encender la estufa.Además de la debilidad, el dolor delas articulaciones me recordaba a cadainstante que mi escarlatina estaba le-jos de haber desaparecido. El pensa-miento de tener que zambullirme enel aire helado en busca de fuego porlas otras barracas me hacía temblar deespanto.

Me acordé de las piedras de meche-ro; empapé en alcohol una hojita de pa-pel y, con paciencia, saqué de una pie-dra un montoncito de polvo negro, des-pués empecé a rascar con más fuerzala piedra con el cuchillo. Y, tras haberarrancado unas chispas, el montoncitose incendió y del papel se levantó unallamita pálida de alcohol.

Arthur bajó entusiasmado de la li-tera y calentó tres patatas por cabe-za de entre las hervidas el día ante-rior; después de lo cual, hambrien-tos y tiritando, Charles y yo parti-mos de nuevo a explorar el campoen ruinas.

Nos quedaban víveres (es decir, pa-tatas) sólo para dos días; para el agua,estábamos reducidos a fundir la nieve,operación penosa debido a la falta derecipientes grandes, de la que se obte-nía un líquido negruzco y turbio queteníamos que filtrar.

El campo estaba en silencio. Otros es-pectros hambrientos deambulaban explo-rando como nosotros: barbas ya largas,ojos hundidos, miembros esqueléticosy amarillentos entre los andrajos. Malsostenidos por las piernas, entrábamos ysalíamos de los barracones desiertos sa-cando de ellos los más diferentes obje-tos: contraventanas, cubos, cazos, clavos:todo podía servir, y los más previsoresya pensaban en fructuosas operacionesmercantiles con los polacos de los cam-pos circundantes.

En la cocina, dos andaban a la greñapor las últimas patatas podridas. Se ha-bían agarrado por los andrajos y se gol-peaban con curiosos gestos lentos e in-seguros, vituperándose en yiddish porentre los labios helados.

En el patio del almacén habíados grandes montones de coles yde nabos (los gordos nabos insípi-dos, base de nuestra alimentación).Estaban tan helados que sólo se po-dían separar con el pico. Charles yyo nos alternamos, echando todas

aux cuisines, et à parler de bien des choses dupassé et de l’avenir. Au milieu de l'immenseplaine occupée par le gel et la guerre, dans cettepetite chambre obscure remplie de germes, nousnous sentions en paix avec nous-mêmes et avecle monde. Nous étions rompus de fatigue, maisnous avions l’impression, après si longtemps,d’avoir finalement fait quelque Chose d’utile ;comme Dieu peut-être au soir du Premier jourde la Création.

20 janvier. Laube parut : j’étais deService pour allumer le poêle. En plusd u n e f a i b l e s s e g é n é r a l e , m e sa r t i c u l a t i o n s d o u l o u r e u s e s m erappelaient à chaque instant que mascarlat ine étai t loin d’être guérie .L’idée de devoir me plonger dans l’airglacial pour aller chercher du feu dansl e s a u t r e s b a r a q u e s m e f a i s a i ttrembler d’horreur.

Je me rappelai les pierres à briquet ;j’imbibai d’alcool un morceau de Papier,Sur lequel je raclai patiemment une despierres jusqu’à ce qu’elle eût formé unPetit tas de poudre noire, puis je me misà racler plus fort avec le couteau. Il yeut quelques étincelles, puis la poudredéflagra, faisant jaillir Sur le Papier lapetite flamme pâle de Talcool.

Arthur descendit de sa couchetteavec enthousiasme et fit réchauffer despommes de terre bouillies de la veille,à raison de trois par personne ; aprèsquoi, toujours affamés et frissonnants,nous repartîmes tous deux en éclaireursdans le camp dévasté.

Il ne nous restait plus que deux jours devivres (en l’occurrence des pommes deterre) ; pour l’eau, nous en étions réduits àfaire fondre de la neige : l’opération étaitlaborieuse Car nous manquions de grandsrécipients; on obtenait un liquide trouble etnoirâtre, qu’il fallait filtrer.

Le camp étai t s i lencieux. Nouscroisions d’autres spectres affamés,partis eux aussi en expédition, la barbelongue, les yeux caves, les membressquelettiques et jaunâtres flottant dansdes guenilles. D’un pas mal assuré, [173]ils entraient et sortaient, revenant desbaraques désertes avec les objets les plushétéroclites : haches, seaux, louches,Clous ; tout pouvait servir, et les plusclairvoyants avaient déjà en vue defructueux échanges avec les Polonais dela Campagne avoisinante.

Aux cuisines, deux de Ces créatures se disputaientles quelques dizaines de pommes de terre pourriesencore disponibles. Agrippés l’un à l’autre par leursvêtements en loques, ils se battaient avec des gestescurieusement lents et flous, proférant entre leurs lèvresgelées des injures en yiddish.

Il y avait dans la tour de l’entrepôtdeux grands tas de choux et de navets(de Ces gros navets insipides quiconsti tuaient la Base de notrealimentation). Ils étaient tellement gelésqu’on ne pouvait les détacher qu’à Coupsde pioche. En nous relayant et en

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19 Invece finì. Si noti un altro enjambement, che cuceinsieme, in

energie per ogni colpo, e neestraemmo una cinquantina di chili.Vi fu anche altro: Charles trovò unpacco di sale e («une fameusetrouvaille!») un bidone d’acqua diforse mezzo ettolitro, allo stato dighiaccio massiccio. [257]

Caricammo ogni cosa su di uncarrettino (servivano prima perdistribuire il rancio alle baracche: ven’era un gran numero abbandonatiovunque), e rientrammo spingendolofaticosamente sulla neve.

Per quel giorno ci accontentammoancora di patate bollite e fette di rapaarrostite sulla stufa, ma per l’indomaniArthur ci promise importantiinnovazioni.

Nel pomeriggio andai all’exambulatorio, in cerca di qualcosa diutile. Ero stato preceduto: tutto erastato manomesso da saccheggiatoriinesperti. Non più una bottiglia intera,sul pavimento uno strato di stracci,sterco e materiale di medicazione, uncadavere nudo e contorto. Ma eccoqualcosa che ai miei predecessori erasfuggito: una batteria da autocarro.Toccai i poli col coltello: una piccolascintilla. Era carica.

A sera la nostra camera aveva laluce.

Stando a letto, vedevo dalla finestraun lungo tratto di strada: vi passava aondate, già da tre giorni, la Wehrmachtin fuga. Autoblinde, carri «tigre»mimetizzati in bianco, tedeschi acavallo, tedeschi in bicicletta, tedeschia piedi, armati e disarmati. Si udivanella notte il fracasso dei cingolimolto prima che i carri fosserovisibili.

Chiedeva Charles:- Ça roule encore?- Ça roule toujours.Sembrava non dovesse mai finire.

21 gennaio. Invece finì (19).Coll’alba del 21 la pianura ci apparvedeserta e rigida, bianca a perditad’occhio sotto il volo dei corvi,mortalmente triste. [258]

Avrei quasi preferito vedere ancoraqualcosa in movimento. Anche i civilipolacchi erano scomparsi, appiattatichissà dove. Pareva che perfino ilvento si fosse arrestato. Avreidesiderato una cosa soltanto: restarea letto sotto le coperte, abbandonarmialla stanchezza totale di muscoli, nervie volontà; aspettare che finisse, o chenon finisse, era la stessa cosa, comeun morto.

Ma già Charles aveva acceso lastufa, l’uomo Charles alacre,fiducioso e amico, e mi chiamava allavoro:

nuestras energías en cada golpe, yextrajimos unos cincuenta kilos.Hubo algo más: Charles encontróun paquete de sal y (¡une fameusetrouvaille) un bidón de agua dequizás medio hectolitro en estadode hielo macizo.

Lo cargamos todo en una carretilla(servían antes para distribuir el ranchoen las barracas: había muchas abando-nadas por todas partes) y nos volvimosempujándola trabajosamente sobre lanieve.

Durante aquel día nos contentamostambién con patatas hervidas y roda-jas de nabo asado en la estufa, pero parael día siguiente Arthur nos prometióimportantes innovaciones.

Por la tarde, fui al ex ambulatorioen busca de algo útil. Se me habíanadelantado: todo estaba estropeadopor saqueadores inexpertos. Ni unabotella entera; en el suelo, una capade pingajos, estiércol y material de en-fermería, un cadáver desnudo y retor-cido. Pero he aquí algo que se les ha-bía escapado a mis predecesores: unabatería de camión. Toqué los poloscon el cuchillo: una chispita. Estabacargada.

Por la noche, nuestra habitación te-nía luz.

Metido en la cama, veía por la ven-tana un largo trecho de carretera: pasa-ba por él, desde hacía tres días, laWehrmacht fugitiva. Carros blindados,carros «tigre» camuflados de blanco,alemanes a caballo, alemanes en bici-cleta, alemanes a pie, armados y desar-mados. Se oía en la noche el estruendode las cremalleras mucho antes de quelos carros estuviesen visibles.

Preguntaba Charles:-Ça roule encore?-Ça roule toujours.Parecía que no iba a terminar nunca.

21 de enero. Pero terminó. Conel alba del 21 la llanura apareció de-sierta y rígida, blanca hasta dondellegaba la vista bajo el vuelo de loscuervos, mortalmente triste.

Casi habría preferido seguir viendoalgo que se moviese. También habíandesaparecido los paisanos polacos,agazapados quién sabe dónde. Parecíaque el viento se había parado por fin.Sólo una cosa habría deseado: quedar-me en la cama bajo las mantas, aban-donarme al cansancio total de los mús-culos, los nervios y la voluntad; espe-rar que todo acabase, o no acabase, lomismo daba, como un muerto.

Pero Charles ya había encendido laestufa, el hombre Charles, el alegre,confiado y amigo, y me llamaba al tra-bajo:

frappant de toutes nos forces, nousréussîmes, Charles et moi, à en extraireune cinquantaine de kilos. Mais ce n’estpas tout : Charles dénicha un paquet desel, et («une fameuse trouvaille») unbidon dune cinquantaine de litres d’eautransformée en bloc de glace.

Nous chargeâmes le tout sur une charretteà bras (de Gelles qui servaient auparavant àapporter la soupe aux baraques : il y en avaitun grand nombre abandonnées un peupartout), et nous rentrâmes en la poussantpéniblement dans la neige.

Ce jour-là, nous nous contentâmesencore de pommes de terre bouillies et detranches de navets grillées sur le poêle,mais Arthur nous promit pour le lendemaind’importantes innovations.

Dans l’après-midi, je me rendis àl’ex-dispensaire, à la recherche de quelqueChose d’utile. On était déjà passé par là : toutavait été mis sens dessus dessous par despillards inexperts. Pas une Bouteille qui ne fûtbrisée ; sur le plancher, une épaisse couchede Chiffons, d’excréments et de bandages ;un cadavre nu et convulsé. Mais je tombai surquelque Chose qui avait échappé à mesdevanciers : une Batterie de Camion. J’entouchai les pôles avec mon couteau : il y eutune petite étincelle. La Batterie était chargée.

Le soir, nous avions l’électricité dansnotre chambre. [174]

De mon lit, je voyais par la fenêtreun Bon morceau de mute : depuis troisjours déjà la Wehrmacht en fuite ydéfilait par vagues successives. Blindés,chars «tigres» camouflés en blanc,Al lemands à cheval , Al lemands àbicyclette, Allemands à pied, avec ousans armes. Le fracas des chenillesrésonnai t dans la nui t b ien avantl’apparition des tanks.

- Ça roule encore ?demandait Charles.

- Ça roule toujours.Cela semblait ne jamais devoir finir.

21 janvier . Pourtant cela finit . ATaube du 21, la plaine nous apparutdéserte et rigide, Blanche à perte dev u e s o u s l e v o l d e s c o r b e a u x ,mortellement triste.

J ’ a u r a i s p r e s q u e p r é f é r é v o i rencore quelque Chose bouger. Mêmeles civils polonais avaient disparu,calfeutrés Dieu sait où. Même le ventsembla i t s ’ê t re a r rê té . Je n ’ava i squ’un désir : rester au l i t sous lesc o u v e r t u r e s , m ’ a b a n d o n n e r à l afatigue totale des muscles, des nerfset de la volonté ; attendre que la finvienne, ou qu’elle ne vienne pas, peuimportait : comme un mort.

Mais déjà Charles avait allumé lepoêle, l’homme Charles, si vivant, siconfiant , s i amical , et voilà qu’i lm’appelait au travail

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20 mondatura. Arcaismo, classicità, masi ricordil’accezione dantesca di «mondo»: pulito, ma anchepurificato (Purg. XI, 35 e Purg. XXVIII, 29).

- Vas-y, Primo, descends-toi dela-haut; il y a jules à attraper par lesoreilles...

«Jules» era il secchio della latrina,che ogni mattina bisognava afferrareper i manici, portare all’esterno erovesciare nel pozzo nero: era questala prima bisogna della giornata, e sesi pensa che non era possibile lavarsile mani, e che tre dei nostri eranoammalati di tifo, si comprende chenon era un lavoro gradevole.

Dovevamo inaugurare i cavoli e lerape. Mentre io andavo a cercarelegna, e Charles a raccogliere neve dasciogliere, Arthur mobilitò i malatiche potevano star seduti, perchécollaborassero nella mondatura (20)..Towarowski, Sertelet, Alcalai eSchenck risposero all’appello.

Anche Sertelet era un contadinodei Vosgi, di vent’anni; pareva inbuone condizioni, ma di giorno ingiorno la sua voce andavaassumendo un sinistro timbro nasale,a r icordarci che la d i ffer i teraramente perdona.

Alcalai era un vetraio ebreo diTolosa; era molto tranquillo e assennato,soffriva di risipola al viso.

Schenck era un commercianteslovacco, ebreo: convalescente di tifo,aveva un formidabile appetito. Cosìpure Towarowski, ebreo franco-polacco,sciocco e ciarlie[259]ro, ma utile allanostra comunità per il suocomunicativo ottimismo.

Mentre dunque i malati lavoravanodi coltello, ciascuno seduto sulla suacuccetta, Charles ed io ci dedicammoalla ricerca di una sede possibile perle operazioni di cucina.

Una indescr ivibi le sporciz iaaveva invaso ogni reparto de lcampo. Colmate tutte le latrine,della cui manutenzione naturalmentenessuno più si curava, i dissenterici(erano più di un centinaio) avevanoinsozzato ogni angolo del Ka-Be,riempito tutti i secchi, tutti i bidonigià dest inati al rancio, tut te legamelle. Non si poteva muovere unpasso senza sorvegliare il piede; albuio era impossibile spostarsi. Pursoffrendo per i l f reddo, che s imanteneva acuto, pensavamo conraccapriccio a quello che sarebbeaccaduto se fosse sopraggiunto ildisgelo: le infezioni avrebberodilagato senza riparo, il fetore si sa-rebbe fatto soffocante, e inoltre,sciolta la neve, saremmo rimastidefinitivamente senz’acqua.

Dopo una lunga r ice rca ,trovammo infine, in un locale giàadibito a lavatoio, pochi palmi dipavimento non eccess ivamenteimbrat ta to . Vi accendemmo unfuoco vivo, poi, per risparmiaretempo e complicazioni, ci disin-

-Vas-y, Primo, descends-toi de lá-haut; il y a Jules à attraper par lesoreilles...

«Jules» era el cubo de la letrina, quetodos los días había que coger por lasasas, llevarlo fuera y verterlo en el pozonegro: era ésta la primera faena de lajornada, y si se piensa que no era posi-ble lavarse las manos y que tres de losnuestros estaban enfermos de tifus, secomprenderá que no fuese un trabajoagradable.

Teníamos que inaugurar las colesy los nabos. Mientras yo iba a buscarleña, y Charles a recoger nieve paraderretirla, Arthur movilizó a los en-fermos que podían estar sentados paraque ayudasen a mondar. Towarowski,Sertelet, Alcalai y Schenck respondie-ron a la llamada.

También Sertelet era un campesinode los Vosgos, de veinte años; parecíaen buenas condiciones pero a medidaque pasaban los días su voz iba adqui-riendo un siniestro timbre nasal, que nosrecordaba que la difteria raras vecesperdona.

Alcalai era un vidriero judío deTolosa; era muy tranquilo y sensato,padecía de erisipela en la cara.

Schenck era un comercianteeslovaco, judío: convaleciente de ti-fus, tenía un formidable apetito. Ytambién Towarowski judío franco-po-laco, majadero y parlanchín, pero útila nuestra comunidad debido a su co-municativo optimismo.

Mientras los enfermos trabajaban,con el cuchillo, cada uno sentado en sulitera, Charles y yo nos dedicamos abuscar un sitio posible para las opera-ciones culinarias.

Una indescriptible suciedad habíainvadido todas las secciones del cam-po. Colmadas todas las letrinas, de cuyomantenimiento ya no se cuidaba nadie,los disentéricos (eran más de un cente-nar) habían ensuciado todos los rinco-nes del Ka-Be, llenado todos los cubos,todos los bidones antes destinados alrancho, todas las escudillas. No se po-día dar un paso sin ver dónde iban aponerse los pies; en la oscuridad eraimposible desplazarse. Aun sufriendocon el frío, que seguía siendo muy in-tenso, pensábamos horrorizados en loque habría sucedido si se nos hubieseechado encima el deshielo: las infec-ciones se habrían extendido sin obstá-culos, el hedor se habría hecho sofocan-te y, además, una vez disuelta la nieve,nos habríamos quedado definitivamen-te sin agua.

Tras una larga búsqueda, encontra-mos por fin, en un local dedicado antesa lavadero, unos pocos palmos de pavi-mento no excesivamente sucio. Encen-dimos un fuego vivo y, después, paraahorrar tiempo y complicaciones, nosdesinfectamos las manos

- Vas-y, Primo, descends-toi delà-haut; il y a Jules à attraper par lesoreilles...

«Jules», c’était le seau hygiéniquequ’il fallait chaque matin prendre par lespoignées et aller wider dans la fossed’aisances : notre première besogne dela journée ; et si on pense qu’il n’étaitpas possible de se lauer les mains et quetrois d’entre nous avaient le typhus, oncomprendra que ce n’était pas un travailagréable.

Nous devions inaugurer les choux etles navets. Tandis que nous étionsdehors, moi à chercher du bois, etCharles à ramasser de la neige pourl’eau, Arthur recruta parmi les maladesqui pouvaient rester assis des volontairespour la corvée d’épluchage. Towarowski,Sertelet, Alcalai et Schenk répondirentà Pappel.

Sertelet était lui aussi un paysan desVosges ; il avait vingt ans et paraissaiten Bonne forme, mais on remarquaitdans sa voix de sinistres résonancesnasales qui s’accentuaient [175] de jouren jour, comme pour nous rappeler quela diphtérie pardonne rarement

Alcalai venait de Toulouse, juif,vitrier de son métier, c’était un kommetrès calme et posé , il avait un érésipèlefacial.

Schenk était un commerçant juifslovaque relevant du typhus, il avait unformidable appéti t , de même queTowarowski, juif franco-polonais, sot etbavard, mais dont l’optimismecommunicatif était précieux pour notrecommunauté

Ainsi donc, tandis que les maladesmaniaient le couteau, assis chacun sur sacouchette, Charles et moi nous nouslançâmes à la recherche d’un endroitpossible pour faire la cuisine

Une saleté indescriptible avait envahitoutes les Parties du camp Les latrines,que naturellement personne ne sesouciait plus d’entretenir, étaient toutesbouchées, et les malades de dysenterie(plus dune centaine) avaient souillé tousles coins du K B , rempli tous les seaux,tous les bidons qui servaient pour lasoupe, toutes les gamelles On ne pouvaitfaire un pas sans regarder ou on mettaitles pieds, i l était impossible de sedéplacer dans le noir En dépit du froid,qui était toujours intense, nous pensionsavec horreur à ce qui arriverait en casde dégel les infections se propageraientsans recours possible, la puanteurdeviendrait insupportable, et la neige unefois fondue, nous resterionsdéfinitivement privés d’eau

Après de longues recherches, noustrouvâmes finalement, dans un local quiservait auparavant de lavabos, un boutde plancher à peu près acceptable Nousy fîmes du feu, Puffs, pour gagner dutemps et éviter les complications, nousnous désinfectâmes les mains en les

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fettammo le mani frizionandole concloramina mista a neve.

La notizia che una zuppa era incottura si sparse rapidamente fra lafolla dei semivivi; si formò sulla portaun assembramento di visi famelici.Charles, il mestolo levato, tenne loroun vigoroso breve discorso che, puressendo in francese, non abbisognavadi traduzione.

I più si dispersero, ma uno si feceavanti: era un parigino, sarto di classe(diceva lui), ammalato di polmoni. Incambio di un litro di zuppa si sarebbemesso a nostra disposizione pertagliarci abiti dalle numerose coperterimaste in campo.

Maxime si dimostrò veramenteabile. Il giorno dopo [260] Charles edio possedevamo giacca, brache eguantoni di ruvido tessuto a colorivistosi.

A sera, dopo la prima zuppadis t r ibu i ta con en tus iasmo edivorata con avidi tà , i l grandesi lenzio del la pianura fu rot to.Dal le nos t re cucce t te , t roppostanchi per essere profondamenteinquieti, tendevamo l’orecchio agliscoppi di misteriose artiglierie, cheparevano localizzate in tutti i puntide l l ’o r izzonte , e a i s ib i l i de iproiettili sui nostri capi.

Io pensavo che la vita fuori erabella, e sarebbe ancora stata bella, esarebbe stato veramente un peccatolasciarsi sommergere adesso. Svegliaiquelli tra i malati che sonnecchiavano,e quando fui sicuro che tutti ascoltava-no, dissi loro, in francese prima, nelmio migliore tedesco poi, che tuttidovevano pensare ormai di ritornarea casa, e che, per quanto dipendevada noi, alcune cose era necessario fare,altre necessario evitare. Che ognunoconservasse attentamente la suapropria gamella e il cucchiaio; chenessuno offrisse ad altri la zuppa cheeventualmente gli fosse avanzata;nessuno scendesse dal letto se non perandare alla latrina; chi avesse bisognodi un qualsiasi servizio, non sirivolgesse ad altri che a noi tre; Arthurparticolarmente era incaricato divigilare sulla disciplina e sull’igiene,e doveva ricordare che era megliolasciare gamelle e cucchiai sporchi,piuttosto che lavarli col pericolo discambiare quelli di un difterico conquelli di un tifoso.

Ebbi l’impressione che i malatifossero ormai troppo indifferenti aogni cosa per curarsi di quanto avevodetto; ma avevo molta fiducia nelladiligenza di Arthur.

22 gennaio. Se è coraggioso chiaffronta a cuor leggero un gravepericolo, Charles ed io quel mattinofummo coraggiosi. Estendemmo le

friccionándolas con cloramina mezcla-da con nieve.

La noticia de que se estaba cocien-do un potaje se esparció rápidamenteentre los semivivos; se formó en lapuerta un grupo de caras famélicas.Charles, con el cazo levantado, les di-rigió un vigoroso y breve discurso que,aun siendo en francés, no necesitabatraducción.

Los más se dispersaron pero uno seechó hacia delante: era un parisino, sas-tre de categoría (decía él), enfermo delos pulmones. A cambio de un litro depotaje se pondría a nuestra disposiciónpara cortarnos trajes de las numerosasmantas que quedaban en el campo.

Maxime demostró ser verdadera-mente hábil. Al día siguiente Charlesy yo teníamos chaqueta, pantalones yguantes de basto tejido de colores chi-llones.

Por la noche, después del primerpotaje distribuido con entusiasmo y de-vorado con avidez, fue roto el gran si-lencio de la llanura. Desde nuestras li-teras, demasiado cansados para estarmuy inquietos, tendíamos la oreja a losdisparos de misteriosos cañones de ar-tillería que parecían situados en todoslos puntos del horizonte, y a los silbi-dos de los proyectiles por encima denuestras cabezas.

Yo pensaba que la vida era bellaafuera, y que todavía iba a ser bella,y habría sido verdaderamente unalástima dejarnos hundir ahora. Des-perté a los enfermos que estabanadormilados y, cuando estuve segurode que todos escuchaban, les dije,primero en francés, en mi mejor ale-mán después, que todos debíamospensar ahora en volver a casa y que,en lo que de nosotros dependía, erapreciso hacer algo y evitar algunascosas. Que cada uno conservase cui-dadosamente su escudilla y su cucha-ra; que ninguno le ofreciese a otro lasopa que eventualmente le sobrase;que nadie se bajase de la cama másque para ir a la letrina; quien necesi-tase algún servicio, que no se diri-giese más que a nosotros tres; Arthurestaba especialmente encargado decuidarse de la disciplina y de la hi-giene y debía recordar que era mejordejar las escudillas y las cucharassucias que lavarlas con el peligro decambiar la de un diftérico por la deun tifoso.

Tuve la impresión de que los enfer-mos sentían ya demasiada indiferenciapor todo para preocuparse de lo que leshabía dicho; pero tenía mucha confian-za en la diligencia de Arthur.

22 de enero. Si es valiente quienafronta un peligro grave con buen áni-mo; Charles y yo fuimos valientes aque-lla mañana. Extendimos nuestras explo-

frictionnant avec de la Chloraminedélayée dans de la neige

Le bruit qu’il y avait quelque Part unesoupe sur le feu se répandit rapidementdans la foule des demi-vivants, il seforma a notre Porte un rassemblement devisages faméliques Charles, brandissantla louche, leur t int en français undiscours bref et énergique qui n’eut pasbesoin de traduction

La plupart se dispersèrent, mais l’und’eux se fit connaître c’était un Parisien,tailleur de luxe, disait-il, malade despoumons. En échange d’un litre desoupe, il se [176] faisait fort de noustailler des habits dans les nombreusescouvertures restées au camp

Maxime fit preuve dune adresse peucommune Le lendemain, Charles et moipossédions chacun une veste, unpantalon et de gros gants de tissu rêcheaux Couleurs voyantes

Le soir, après la soupe distribuéeavec enthousiasme et dévorée avecavidité, le grand silence de la plainefu t b rusquement rompu De noscouchettes, trop fatigués pour êtrevra iment inqu ie t s , nous t end ionsl ’o re i l l e aux dé tona t ions demystérieuses artilleries qui semblaienttirer de tous les points de l’horizon, etaux s i ff l ements des p ro jec t i l e sau-dessus de nous

Moi, je me disais que dehors la vie étaitbelle, quelle le serait encore, et que ceserait vraiment dommage de se laissersombrer maintenant J’éveillai ceux desmalades qui somnolaient, et lorsque je fuscertain qu’ils m’écoutaient tous, je leur dis,d’abord en français, puis dans monmeilleur allemand, que nous devions tousdésormais ne plus penser qu’à rentrer cheznous, et que nous devions donc, dans lamesure de nos moyens, faire certaineschoses, et éviter d’en faire d’autres Chacundevait conserver soigneusement sa gamelleet sa cuillère, si quelqu’un laissait de lasoupe, il ne devait en aucun cas en offrir àson voisin, personne ne devait descendrede sa couchette sauf pour aller au seau, siquelqu’un avait besoin de quoi que ce sofft,il n’avait qu’à s’adresser à l’un de noustrois, et à personne d’autre Arthur enparticulier était chargé de veiller à ladiscipline et à l’hygiène, et devait garderprésent à l’esprit qu’il valait mieux laisserles gamelles et les cuillères sales, plutôtque les lauer au risque d’échanger parerreur Gelles d’un diphtérique avec Gellesd’un malade atteint du typhus

J’eus l’impression que les maladesétaient désormais trop indifférents a touteschoses pour faire attention a ce que j’avaisdit, mais je comptais beaucoup surl’efficacité d’Arthur

22 janvier Si c’est du Courage qued’affronter le Coeur léger un dangergrave, ce matin-là Charles et moi nousfûmes courageux Nous étendîmes nos

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21 due italiani. [Uno di questi due italiani sopravvivràe sarà compagno all’autore nel lungo viaggio dirimpatrio: è Cesare, uno fra i personaggi di La tregua].

nostre esplorazioni al campo delle SS,subito fuori del reticolato elettrico.[261]

Le guardie del campo dovevanoessere partite con molta fretta .Trovammo sui tavoli piatti pieni permetà di minestra ormai congelata, chedivorammo con intenso godimento;boccali ancor colmi di birratrasformata in ghiaccio giallastro, unascacchiera con una partitaincominciata. Nelle camerate, unaquantità di roba preziosa.

Ci caricammo una bottiglia divodka, medicinali vari, giornali eriviste e quattro ottime coperteimbottite, una delle quali è oggi nellamia casa di Torino. Lieti e incoscienti,riportammo nella casetta il frutto dellasortita, affidandoloall’amministrazione di Arthur. Solo asera si seppe quanto era successoforse mezz’ora più tardi.

Alcune SS, forse disperse, maarmate, penetrarono nel campoa b b a n d o n a t o . Tr o v a r o n o c h ediciotto francesi si erano stabilitinel refettorio della SS-Waffe. Liuccisero tutti metodicamente, conun colpo alla nuca, allineando poii corpi contorti sulla neve dellas t rada ; ind i se ne andarono . Id i c i o t t o c a d a v e r i r e s t a r o n oesposti fino all’arrivo dei russi;nessuno ebbe la forza di dar lorosepoltura.

D’altronde, in tutte le baracchev’erano ormai lett i occupati dacadaveri, rigidi come legno, chenessuno si curava più di rimuovere.La terra era troppo gelata perché visi potessero scavare fosse; molticadaveri furono accatastati in unatrincea, ma già fin dai primi giorni ilmucchio emergeva dallo scavo ed eraturpemente visibile dalla nostrafinestra.

Solo una parete di legno ci separavadal reparto dei dissenterici. Qui moltierano i moribondi, molti i morti. Ilpavimento era ricoperto da uno stratodi escrementi congelati. Nessunoaveva più forza di uscire dalle coperteper cercare cibo, e chi prima lo avevafatto non era ritornato a soccorrere icompagni. In uno stesso letto,avvinghiati per resistere meglio alfreddo, proprio accanto alla paretedivisoria, stavano due italiani (21): lisentivo [262] spesso parlare, mapoiché io invece non parlavo chefrancese, per molto tempo non siaccorsero della mia presenza. Udironoquel giorno per caso il mio nome,pronunziato all’italiana da Charles, eda allora non smisero di gemere e diimplorare.

Naturalmente avrei voluto aiutarli,avendone i mezzi e la forza; se nonaltro per far smettere l’ossessionedelle loro grida. A sera, quando tutti ilavori furono finiti, vincendo la fatica

raciones al campo de los SS, inmedia-tamente fuera de la alambrada eléctri-ca.

Las guardias del campo debían dehaber partido muy precipitadamen-te. Encontramos en las mesas platosmedio llenos de menestra ya conge-lada, que devoramos con gran satis-facción; jarras todavía llenas de cer-veza transformada en un hielo ama-rillento, un tablero con una partidaempezada. En los cuartos, gran can-tidad de cosas preciosas.

Nos llevamos una botella de vodka,varias medicinas, periódicos y revistas,y cuatro estupendas mantas acolchadas,una de las cuales está hoy en mi casade Turín. Alegres e inconscientes, nosllevamos al cuartito el fruto de nuestrasalida, confiándolo a la administraciónde Arthur. Hasta la noche no se supolo que había sucedido quizás mediahora más tarde.

Algunos SS, probablemente disper-sos, pero armados, penetraron en elcampo abandonado. Se encontraroncon que dieciocho franceses se habíaninstalado en el refectorio de la SS-Waffe. Allí los mataron a todos metó-dicamente, de un tiro en la nuca, y ali-nearon después los cuerpos retorcidosen la nieve del camino; hecho lo cual,se fueron. Los dieciocho cadáveres sequedaron expuestos hasta la llegada delos rusos; nadie tuvo fuerzas para dar-les sepultura.

Por lo demás, en todas las barracashabía ya camas ocupadas por cadáve-res, tiesos como leños, a los que ningu-no se ocupaba de llevarse de allí. La tie-rra estaba demasiado helada para quese pudiesen cavar fosas; muchos cadá-veres fueron apilados en una zanja, peroya desde los primeros días el montónemergía del hoyo y eraignominiosamente visible desde nues-tra ventana.

Sólo una pared de madera nos sepa-raba de la sección de los disentéricos.Allí eran muchos los moribundos, mu-chos los muertos. El suelo estaba cu-bierto por una capa de excrementos con-gelados. Nadie tenía ya fuerzas para sa-lir de debajo de las mantas a buscar co-mida, y quien primero lo había hechono había vuelto para socorrer a sus com-pañeros. En una misma cama, apreta-dos para resistir mejor el frío, exacta-mente junto a la pared divisoria, esta-ban dos italianos: los oía hablar con fre-cuencia, pero como yo sólo hablabafrancés, durante mucho tiempo no ad-virtieron mi presencia. Por casualidadoyeron mi nombre aquel día, pronun-ciado a la italiana por Charles, y desdeentonces no pararon de gemir e implo-rar.

Naturalmente habría querido ayudar-les si hubiese tenido los medios y lasfuerzas; aunque sólo fuese para que ce-sase la obsesión de sus gritos. Por lanoche, cuando todos los trabajos estu-

explorations jus [177] qu’au camp desSS, si tué juste de l’autre côté desbarbelés électrifiés

Les garde» da c?aip avaient dû partirprécipitamment

Nous trouvâmes Sur les tables desassiet tes à demi pleines de potagecongelé que nous avalâmes avec unesuprême jouissance, des chopes où labière s’étai t t ransformée en glacejaunâtre ; Sur un échiquier, une Partieinterrompue ; dans les chambres,quantité de choses précieuses

Nous prîmes une Bouteille de vodka,différents médicaments, des journaux etrevues , e t quatre magnif iquescouvertures matelassées, dont Tune estencore chez moi à Turin Joyeux etinconscients, nous rapportâmes ce butindans notre petite chambre, le confiantaux Bons soins d’Arthur On ne sut quele soir ce qui s’était passé juste unedemi-heure après

Un Petit groupe de SS probablementisolés mais armés avait pénétré dansle camp abandonné Ayant trouvé dix-h u i t F r a n ç a i s i n s t a l l és dans l eré fec to i re de la SS-Waffe , i l s l esavaient tous abattus, méthodiquement,d’un coup à la nuque, alignant ensuiteles Corps convulsés Sur la neige duc h e m i n a v a n t d e s ’ e n a l l e r L e sdix-huit cadavres restèrent exposesjusqu’à l’arrivée des Russes, personnen’eut la force de leur donner unesépulture

D’ailleurs, dans toutes les baraquesdésormais, certaines couchettes étaientoccupées par des cadavres durs commedu bois, que personne ne prenait plus lapeine d’enlever. La terre était trop geléepour qu’on pût y creuser des fosses, denombreux cadavres furent entassés dansune tranchée, mais dès les Premiers joursl’amoncellement débordait du trou, et cetignoble spectacle était visible de nosfenêtres

Une mince cloison de bois nousséparait du Service Dysenterie. Là on necomptait plus les morts et les mourantsLe plancher était recouvert dune couched’excréments gelés. Personne n’avait plusla force de quitter ses couvertures pourchercher à se nourrir, et ceux même quil’avaient fait n’étaient pas revenus portersecours à leurs camarades. Dans un mêmeht, étroitement enlacés pour mieux seprotéger du froid, juste de l’autre côté dela cloison mitoyenne, il y avait deuxItaliens : souvent, je les entendais parler,mais comme de mon côté je ne parlaisqu’en français, ils n’avaient pas encoreremarqué ma [178] présence. Ce jour-là,par hasard, ils entendirent Charlesprononcer mon prénom à l’italienne, etdès lors ils ne cessèrent plus de gémir etd’irrp’oi =r

Naturellement, à condition d’en avoirles moyens et la force, je ne demandaispas mieux que de les aider ; ne fût-ce quepour ne plus entendre leurs cris obsédants.Le soir, une fois achevées toutes les tâches

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22 li avrei maledetti. Vedi sopra, cap. «Esame dichimica», nota 18. La voce di Dio, che nella poesia inepigrafe, negli ultimi versi lanciava la sua invettiva,ritorna qui, l’ultima delle sue maledizioni.

23 colla delicatezza di una madre. Forse ancora unareminiscenza dell’episodio di Cecilia nei PromessiSposi? Ritorna il tema delle madri nel Lager; vedisopra, cap. «Sul fondo», nota 32 e cap. «Il canto diUlisse», nota 8.

e il ribrezzo, mi trascinai a tentoni peril corridoio lercio e buio, fino al lororeparto, con una gamella d’acqua egli avanzi della nostra zuppa delgiorno. Il risultato fu che da allora,attraverso la sottile parete, l’interasezione diarrea chiamò giorno e notteil mio nome, con le inflessioni di tuttele lingue d’Europa, accompagnato dapreghiere incomprensibili, senza cheio potessi comunque porvi riparo. Misentivo prossimo a piangere, li avreimaledetti (22).

La notte riservò brutte sorprese.Lakmaker, della cuccetta sotto lamia, era uno sciagurato rottameumano. Era (od era stato) un ebreoolandese di diciassette anni, alto,magro e mite . Era in letto da tremesi, non so come fosse sfuggitoa l l e s e l ez ion i . Aveva avu tosucces s ivamen te i l t i f o e l asca r l a t t i na ; i n t an to g l i s i e r apalesato un grave vizio cardiaco edera brutto di piaghe da decubito,tanto che non poteva ormai giacereche sul ventre. Con tutto ciò, unappetito feroce; non parlava cheolandese, nessuno di noi era ingrado di comprenderlo

Forse causa di tutto fu la minestradi cavoli e rape, di cui Lakmakeraveva voluto due razioni. A metà notte[263] gemette, poi si buttò dal letto.Cercava di raggiungere la latrina, maera troppo debole e cadde a terra,piangendo e gridando forte.

Charles accese la luce(l’accumulatore si dimostròprovvidenziale) e potemmo constatarela gravità dell’incidente. Il letto delragazzo e il pavimento erano imbrattati.L’odore nel piccolo ambiente diventavarapidamente insopportabile. Nonavevamo che una minima scortad’acqua, e non coperte né pagliericci diricambio. E il poveretto, tifoso, era unterribile focolaio di infezione; né sipoteva certo lasciarlo tutta la notte sulpavimento a gemere e tremare di freddoin mezzo alla lordura.

Charles discese dal letto e si rivestìin silenzio. Mentre io reggevo il lume,ritagliò col coltello dal pagliericcio edalle coperte tutti i punti sporchi;sollevò da terra Lakmaker colladelicatezza di una madre (23), lo ripulìalla meglio con paglia estratta dalsaccone, e lo ripose di peso nel lettorifatto, nell’unica posizione in cui ildisgraziato poteva giacere; raschiò ilpavimento con un pezzo di lamiera;stemperò un po’ di cloramina, e infinecosparse di disinfettante ogni cosa eanche se stesso.

Io misuravo la sua abnegazionedalla stanchezza che avrei dovutosuperare in me per fare quanto luifaceva.

23 gennaio. Le nostre patate erano

vieron terminados, venciendo la fatigay el asco, me arrastré a tientas por elpasillo puerco y oscuro hasta su sección,con una escudilla de agua y las sobrasde nuestro potaje del día. El resultadofue que desde entonces, a través de ladelgada pared, toda la sección de losdiarreicos me llamó noche y día por minombre, con las inflexiones de todas laslenguas de Europa, acompañado de sú-plicas incomprensibles, sin que yo pu-diese ponerle remedio. Me sentía al bor-de del llanto, los habría maldecido.

La noche nos reservaba feas sorpre-sas. Lakmaker, el de la litera de debajode la mía, era un calamitoso desechohumano. Era (o había sido) un judíoholandés de diecisiete años, alto, del-gado y apacible. Estaba en cama desdehacía tres meses, no sé cómo se habíaescapado de las selecciones. Había te-nido sucesivamente el tifus y la escar-latina; mientras tanto se le había mani-festado un grave trastorno cardíaco, yestaba lleno de llagas de decúbito, tan-to que no podía yacer más que sobre elvientre. A pesar de todo esto, un apetitoferoz; no hablaba más que holandés,ninguno de nosotros estaba en condicio-nes de entenderlo.

Quizás la causa de todo fue la me-nestra de coles y nabos, de la queLakmaker había querido dos raciones.En mitad de la noche gimió y luego setiró de la cama. Quería llegar a la letri-na pero estaba demasiado débil y se cayóal suelo, llorando y gritando fuerte.

Charles encendió la luz (el acumu-lador demostró ser providencial) y pu-dimos darnos cuenta de la gravedad delincidente. La litera del muchacho y elsuelo estaban ensuciados. El olor, enaquel reducido ambiente, se hacía rápi-damente insoportable. No teníamos másque una mínima provisión de agua ycarecíamos de mantas y de jergones derecambio. Y el pobrecillo tifoso era unterrible foco de infección; por supues-to, no se le podía dejar toda la noche enel suelo gimiendo y temblando de fríoen medio de la suciedad.

Charles bajó de la cama y se vis-tió en silencio. Mientras yo sosteníala luz, cortó con el cuchillo todas laspartes sucias del jergón y de la man-ta: levantó del suelo a Lakmaker condelicadeza maternal, lo limpió lo me-jor que pudo con paja sacada del jer-gón y lo colocó en la cama vuelta ahacer en la única posición en que po-día yacer el desgraciado: raspó el sue-lo con un pedazo de chapa; diluyó unpoco de cloramina y, finalmente, loroció todo de desinfectante, y tam-bién a sí mismo.

Yo medía su abnegación con el can-sancio que habría tenido que vencer enmí para hacer todo lo que él estaba ha-ciendo.

23 de enero. Nuestras patatas se ha-

de la journée, surmontant ma fatigue etmon dégoût, je me traînai à tâtons jusqu’àeux, le long de l’immonde couloir obscur,avec une gamelle d’eau et les restes de lasoupe du jour. Le résultat fut que dès cemoment-là, le Service Dysenterie toutentier se mit à invoquer mon nom jour etnuit, avec les accents de toutes les languesd’Europe, accompagnant cetteimploration de prières incompréhensiblesqu’il m’était absolument impossibled’exaucer. Je me sentais au Bord deslarmes, je les aurais maudits.

La nuit nous réserva de mauvaisessurprises. Lakmaker, dont la couchettese trouvait au-dessous de la mienne,n’était plus qu’un pauvre débris humain.C’était (ou plutôt il avait été) un juifhollandais de dix-sept ans, grand,maigre, affable II était alité depuis troismois et on se demande comment il avaitéchappé aux sélections. Il avait d’abordeu le typhus, puis la scarlatine ; entre-temps nous avions décelé chez lui unegrave malformation cardiaque, et pourfinir il était couvert d’escarres au pointde ne pouvoir rester allongé que Sur leventre. Avec tout ça, un appétit féroce.Il ne parlait que le hollandais, et aucunde nous ne le comprenait

Ce fut peut-être à cause de la soupe auxchoux et aux navets, dont Lakmaker avaitvoulu deux rations. Toujours est-il qu’aumilieu de la nuit il se mit à gémir, puis sejeta à bas de son lit. Il tenta d’atteindre leseau, mais il était trop faible et s’écroula,pleurant et criant très fort.

Charles alluma la lumière(l’accumulateur se révéla providentiel) etnous pûmes constater la gravité del’accident La couchette de Lakmaker et leplancher étaient souillés. L’odeur, dansl’atmosphère confinée, devenait rapidementinsupportable. Nous n’avions qu’une toutepetite réserve d’eau et pas la moindrecouverture ou paillasse de rechange. Et lemalheureux garçon, avec son typhus,constituait un terrible foyer d’infection ; parailleurs, [179] il était hors de question de lelaisser toute la nuit sur le plancher, à gémiret grelotter au milieu des excréments.

Charles descendit du lit et s’habillaen silence. Tandis que Je tenais lalampe, il découpa au couteau tous lesendroits sales de la paillasse et descouvertures; puis, soulevant Lakmakeravec la délicatesse dune mère, il lenettoya tant bien que mal avec de lapaille tirée du matelas, et le déposa àbout de bras sur le lit refait, dans laBeule Position que le malheureux pûtsupporter. Il racla le plancher avec unbout de tô le , délaya un peu deChloramine, et répandit partout dudésinfectant, y compris sur lui-même.

J e m e s u r a i s B o n a b n é g a t i o n àl a f a t i g u e q u ’ i l m ’ a u r a i t f a l l uv a i n c r e p o u r f a i r e c e q u ’ i lf a i s a i t .

23 janvier. Notre réserve de pommes

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finite. Circolava da giorni per lebaracche la voce che un enorme silodi patate fosse situato da qualcheparte, fuori del filo spinato, nonlontano dal campo.

Qualche pioniere ignorato deveaver fatto pazienti ricerche, oqualcuno doveva sapere conprecisione il luo[264]go: di fatto, ilmattino del 23 un tratto di filo spinatoera stato abbattuto, e una doppiaprocessione di miserabili usciva edentrava dall’apertura.

Charles ed io partimmo, nel ventodella pianura livida. Fummo oltre labarriera abbattuta.

- Dis donc, Primo, on est dehors!

Era così: per la prima volta dalgiorno del mio arresto, mi trovavolibero, senza custodi armati, senzareticolati fra me e la mia casa.

A forse quattrocento metri dalcampo, giacevano le patate: un tesoro.Due fosse lunghissime, piene dipatate, e ricoperte di terra alternatacon paglia a difesa dal gelo. Nessunosarebbe più morto di fame.

Ma l’estrazione non era lavoro danulla. A causa del gelo, la superficiedel terreno era dura come marmo. Conduro lavoro di piccone si riusciva aperforare la crosta e a mettere a nudoil deposito; ma i più preferivanointrodursi nei fori abbandonati da altri,spingendosi molto profondi epassando le patate ai compagni chestavano all’esterno.

Un vecchio ungherese era statosorpreso colà dalla morte. Giacevairrigidito nell’atto dell’affamato: capoe spalle sotto il cumulo di terra, ilventre nella neve, tendeva le mani allepatate. Chi venne dopo spostò ilcadavere di un metro, e riprese illavoro attraverso l’apertura resasilibera.

Da allora il nostro vitto migliorò.Oltre alle patate bollite e alla zuppadi patate, offrimmo ai nostri malatifr i t tel le di patate, su r icetta diArthur: si raschiano patate crudecon a l t re bo l l i t e e d i s fa t te ; l amiscela s i arrost isce su di unalamiera rovente. Avevano sapore difuliggine.

Ma non ne poté godere Sertelet, ilcui male progrediva. Oltre a parlarecon timbro sempre più nasale, quelgiorno non riuscì più inghiottire adovere alcun alimento: qualcosa gli siera guastato in gola, ogni bocconeminacciava di soffocarlo. [265]

Andai a cercare un medicoungherese rimasto come malato nellabaracca di fronte. Come udì parlaredi difterite, fece tre passi indietro emi ingiunse di uscire.

bían acabado. Circulaba desde hacíaunos días por los barracones el rumorde que había un enorme silo de patatasen algún sitio, fuera del alambre de púas,no lejano del campo.

Algún pionero desconocido debióde haber hecho pacientes investigacio-nes, o alguien debía saber con preci-sión el sitio: en efecto, la mañana del23 un trecho de alambre de púas ha-bía sido derribado y una procesióndoble de miserables salía y entraba porla abertura.

Charles y yo partimos, en el vientode la llanura lívida. Fuimos más alláde la barrera abatirla.

-Dis donc, Primo, on est dehors?

Así era: por primera vez desde eldía de mi arresto, me encontraba li-bre, sin guardias armados, sin alam-bradas entre yo y mi casa.

A unos cuatrocientos metros delcampo, se encontraban las patatas: untesoro. Dos fosas larguísimas llenas depatatas y recubiertas de tierra alternadacon paja para defenderlas del hielo.Nadie se moriría ya de hambre.

Pero la extracción no era un trabajode nada. Debido al hielo, la superficiedel terreno estaba dura como el mármol.Mediante un arduo trabajo de pico seconseguía perforar la costra y poner aldescubierto el depósito; pero los máspreferían meterse en los agujeros aban-donados por los otros, llegando muyadentro y pasándoles las patatas a loscompañeros que estaban afuera.

Un viejo húngaro había sido sor-prendido allí por la muerte. Yacía rígi-do en el acto del hambriento: cabeza yhombros bajo el montón de tierra, elvientre en la nieve, tendía las manos alas patatas. Quien llegó después apar-tó el cadáver a un metro y reanudó eltrabajo a través de la apertura que ha-bía quedado libre.

A partir de entonces nuestra comi-da mejoró. Además de las patatas co-cidas y el potaje de patatas, ofrecimosa nuestros enfermos buñuelos de pata-tas, según una receta de Arthur: se ras-pan patatas crudas y se ponen con otrascocidas y deshechas; la mezcla se tues-ta en una chapa muy caliente. Sabían ahollín.

Pero Sertelet, cuya enfermedad pro-gresaba, no pudo probarlos. Además dehablar con un acento cada vez más na-sal, aquel día no logró tragar debida-mente ningún alimento: algo se le ha-bía estropeado en la garganta, cada bo-cado amenazaba sofocarlo.

Fui a buscar a un médico húngaroque se había quedado como enfermoen la barraca de enfrente. Al oír hablarde difteria dio tres pasos hacia atrás yme ordenó salir.

de terre était épuisée. Depuis plusieursjours, le bruit courait qu’il y avait nonloin du camp, quelque Part de l’autrecôté des barbelés, un énorme silo depommes de terre.

Il faut croire que quelque pionnierméconnu avai t fa i t de pat ientesrecherches , ou que quelqu’unconnaissait l’endroit avec précision,Car le mat in du 23 un t ronçon debarbelés avait été arraché, et une doubleprocession de misérables entrait etsortait par cette brèche.

Nous nous mîmes donc en mute, Charleset moi, dans le vent de la plaine livide. Nousdépassâmes la barrière abattue.

- Dis donc, Primo, on est dehors !

Eh bien oui ! pour la première foisdepuis le jour de mon arrestation, je metrouvais libre, sans gardiens armés, sansbarbelés entre ma maison et moi.

Les pommes de terre étaient là, à quatreCents mètres du camp peut-être : un trésor.Deux très longues fosses, pleines de pommesde terre recouvertes de Couches alternées deterre et de paille pour les protéger du gel.Personne ne mourrait plus de faim.

Mais ce fut un rude labeur que leurextraction. Le gel avait rendu la surface dusol dure comme du marbre. En donnant degrands Coups de pioche, on arrivait àentamer la croûte et à mehre à nu la réserve,mais la plupart préféraient se glisser dansles excavations faites par d’autres, et s’yenfoncer très profondément, pour passer[180] ensuite les pommes de terre auxcamarades qui attendaient dehors.

Un vieil Hongrois avait été surpris làpar la mort. Il gisait raidi dans la Posturede l’affamé : la tête et les épaules sousle monticule de terre, le ventre dans laneige, i l tendait les mains vers lespommes de terre. Mais quelqu’un aprèslui déplaça le Corps d’un mètre et repritle travail à travers l’ouverture ainsidégagée.

Dès lors notre ordinaire s’améliora. En plusdes pommes de terre bouillies et de la soupe depommes de terre, nous offrîmes à nos maladesdes beignets de pommes de terre. C’était unerecette d’Arthur : on racle les pommes de terrecrues sur des pommes de terre bouillies etlégèrement écrasées ; puis on fait rôtir le tout surune Plaque de tôle chauffée à blanc. Ces beignetsavaient un goût de suie.

Mais Sertelet ne put en profiter, CarBon mal empirait. Non seulement sa voixs’était faite de plus en plus nasale, maisce jour-là il ne réussit plus à avaler lemoindre aliment : quelque Chose s’étaitdétérioré dans sa gorge, chaque bouchéemenaçait de l’étouffer.

J’allai chercher un médecin hongroisresté en tant que malade dans la baraqued’en face. A peine eut-il entendu prononcerle mot de diphtérie qu’il recula de trois paset m’enjoignit de sortir.

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Per pure ragioni di propaganda, fecia tutti instillazioni nasali di oliocanforato. Assicurai Sertelet che neavrebbe tratto giovamento; io stessocercavo di convincermene.

24 gennaio. Libertà. La breccia nelfilo spinato ce ne dava l’immagineconcreta. A porvi mente conattenzione voleva dire non piùtedeschi, non più selezioni, nonlavoro, non botte, non appelli, e forse,più tardi, il ritorno.

Ma ci vo leva s forzo perconvincersene e nessuno avevatempo di goderne. Intorno tutto eradistruzione e morte.

Il mucchio di cadaveri, di frontealla nostra finestra, rovinava ormaifuori della fossa. Nonostante lepatate, la debolezza di tutti eraestrema: nel campo nessun ammalatoguariva, molti invece si ammalavanodi polmonite e diarrea; quelli che nonerano stati grado di muoversi, o nonavevano avuto l’energia di farlo,giacevano torpidi nelle cuccette,r igidi dal freddo, e nessuno siaccorgeva di quando morivano.

Gli altri erano tuttispaventosamente stanchi: dopo mesie anni di Lager, non sono le patate chepossono rimettere in forza un uomo.Quando, a cottura ultimata, Charles edio avevamo trascinato i venticinquelitri di zuppa quotidiana dal lavatoioalla camera, dovevamo poi gettarciansanti sulla cuccetta, mentre Arthur,diligente e domestico, faceva laripartizione, curando che avanzasserole tre razioni di «rabiot pour lestravailleurs» e un po’ di fondo «pourles italiens d’a cote».

Nella seconda camera di Infettivi,anche essa attigua alla nostra eabitata in maggioranza datubercolotici, la situazione era bendiversa. Tutti quelli che lo avevano[266] potuto, erano andati a stabilirsiin altre baracche. I compagni piùgravi e più deboli si spegnevano auno a uno in solitudine.

Vi ero entrato un mattino percercare in prestito un ago. Un malatorantolava in una delle cuccettesuperiori. Mi udì, si sollevò a sedere,poi si spenzolò a capofitto oltre lasponda, verso me, col busto e lebraccia rigidi e gli occhi bianchi.Quello della cuccetta di sotto,automaticamente, tese in alto lebraccia per sostenere quel corpo, siaccorse allora che era morto. Cedettelentamente sotto il peso, l’altroscivolò a terra e vi rimase. Nessunosapeva il suo nome.

Ma nella baracca 14 era successoqualcosa di nuovo. Vi erano ricoveratigli operati, alcuni dei quali in discretecondizioni. Essi organizzarono una

Por puras razones de propaganda leshice a todos instilaciones nasales deaceite alcanforado. Le aseguré a Serteletque iba a sentarle bien: yo mismo trata-ba de convencerme de ello.

24 de enero. Libertad. La brecha delalambre de púas nos ofrecía su imagenconcreta. Pensándolo con atención que-ría decir que ya no había alemanes, nohabía más selecciones, nada de trabajo,nada de golpes, nada de listas y, quizásdentro de poco, la vuelta.

Pero había que hacer un esfuerzopara convencerse y ninguno tenía tiem-po de alegrarse. Alrededor todo era des-trucción y muerte.

El montón de cadáveres de enfrentede nuestra ventana se derrumbaba yafuera de la zanja. A pesar de las patatas,la debilidad de todos era extrema: en elcampo ningún enfermo se curaba, porel contrario, muchos enfermaban depulmonía y de diarrea: los que no ha-bían estado en condiciones de moverseo no habían tenido energía para hacerloyacían entumecidos en las literas, rígi-dos de frío, y nadie se daba cuenta decuándo se morían.

Todos los demás estaban espantosa-mente cansados: después de haber esta-do meses y años en el Lager, no son laspatatas las que pueden devolver le las fuer-zas a un hombre. Cuando, una vez termi-nada la cocción, Charles y yo habíamosarrastrado los veinticinco litros de potajediario del lavadero a la habitación, de-bíamos echarnos jadeantes en la litera,mientras Arthur, diligente y doméstico,hacía el reparto, procurando que sobra-sen las tres raciones de rabiot pour lestravailleurs y un poco de lo del fondopour les italiens d’à côté.

En el segundo cuarto de Infeccio-sos, también contiguo al nuestro yocupado en su mayoría portuberculosos, la situación era muy di-ferente. Todos los que habían podidohacerlo habían ido a establecerse enotras barracas. Los compañeros másgraves y más débiles se morían unoa uno en soledad.

Yo había entrado allí una mañanapara pedir prestada una aguja. Un en-fermo jadeaba entre estertores en unade las literas de arriba. Me oyó, se alzópara sentarse, luego se quedó colgadocabeza abajo fuera del borde, vueltohacia mí, con el busto y los brazos rígi-dos y los ojos en blanco. El de la literade abajo, automáticamente, alzó los bra-zos para sujetar aquel cuerpo y se diocuenta entonces de que estaba muerto.Cedió lentamente bajo el peso, el otroresbaló hasta el suelo y allí se quedó.Nadie sabía su nombre.

Pero en la barraca 14 había sucedi-do algo nuevo. Allí los obreros habíanido mejorando y algunos estaban enbastante buenas condiciones. Organi-

A titre de simple réconfort uroral, jefis à tout le monde des instillationsnasales d’huile camphrée. J’assurai àSertelet que cela lui ferait du bien et tâchaimoi-même de m’en convaincre.

24 janvier. La liberté. La brèchedans les barbelés nous en donnai tl’image concrète. A bien y réfléchir,cela voulait dire plus d’Allemands,plus de sélections, plus de travail, nide Coups, ni d’appels, et peu:-être,après, le retour.

Mais il fallait faire un effort pour s’enconvaincre, et personne n’avait le temps dese réjouir à cette idée. Autour de nous, toutn’était que mort et destruction.

Face à notre fenêtre, les cadavress’amoncelaient désormais au-dessus de lafosse. En dépit des pommes de terre, nousétions tous dans un état d’extrême faiblesse: dans le camp, aucun malade ne guérissait,et plus d’un au contraire attrapait unepneumonie ou la diarrhée ; ceux [181] quin’étaient pas en état de bouger, ou qui n’enavaient pas l’énergie, restaient étendus surleurs couchettes, engourdis et rigides defroid, et quand ils mouraient, personne nes’en apercevait.

Les autres étaient tous effroyablementaffaiblis : après des mois et des années deLager, ce ne sont pas des pommes de terrequi peuvent rendre des forces à un hommeLorsque, après avoir préparé la soupe, nousavions fini de traîner les vingt-cinq litres deration quotidienne des lavabos à la chambre,nous devions, Charles et moi, nous jeter surnos couchettes, haletants, tandis qu’Arthur,avec les gestes sûrs de la bonne ménagère,procédait à la distribution de la soupe, veillantà mettre de côté les trois rations de «rabiotpour les travailleurs» et un peu de fond demarmite «pour les Italiens d’à côté».

Dans la seconde chambre desInfectieux, elle aussi contigue à la nôtre,et occupée en majori té par destuberculeux, la si tuation était biendifférente. Tous ceux qui avaient pu lefaire étaient al lés s’instal ler dansd’autres baraques Les camarades les plusgravement atteints et les plus faibless’éteignaient un a un dans la solitude

J’étais entré là un matin pour mefaire prêter une aiguille. Un malader â l a i t d a n s u n e d e s c o u c h e t t e ssupérieures II m’entendit, se dressasur son séant, puis s’affaissa d’uncoup, le buste hors du ht, penché versm o i , l e s b r a s r a i d e s e t l e s y e u xb l a n c s C e l u i d e l a c o u c h e t t einfér ieure tendi t automat iquementles bras pour re teni r ce Corps , e ts’aperçut a lors que l ’homme éta i tmort II céda lentement sous le poids,l’autre glissa sur le sol et y resta.Personne ne savait son nom.

Mais dans la baraque 14, il y avaitdu nouveau C’étai t la baraque desopérés, dont certains étaient en assezBonne santé I ls organisèrent une

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spedizione al campo degli inglesiprigionieri di guerra, che si presumevafosse stato evacuato. Fu una fruttuosaimpresa. Ritornarono vestiti in kaki,con un carretto pieno di meravigliemai viste: margarina, polveri perbudino, lardo, farina di soia,acquavite.

A sera, nella baracca 14 si cantava.Nessuno di noi si sentiva la forza difare i due chilometri di strada alcampo inglese e ritornare col carico.Ma, indirettamente, la fortunataspedizione ritornò di vantaggio amolti. La ineguale ripartizione deibeni provocò un rifiorire di industriae di commercio. Nella nostracameretta dall’atmosfera mortale,nacque una fabbrica di candele constoppino imbevuto di acido borico,colate in forme di cartone. I ricchidella baracca 14 assorbivano l’interanostra produzione, pagandoci in lardoe farina.

Io stesso avevo trovato il blocco dicera vergine nell’Elektromagazin;ricordo l’espressione di disappunto dicoloro che melo videro portar via, e ildialogo che ne seguì:

- Che te ne vuoi fare? [267]

Non era il caso di svelare unsegreto di fabbricazione; sentii mestesso rispondere con le parole cheavevo spesso udite dai vecchi delcampo, e che contengono il loro vantopreferito: di essere «buoniprigionieri», gente adatta, che se la sasempre cavare; - Ich versteheverschiedene Sachen... - (Me neintendo di varie cose...)

25 gennaio. Fu la volta diSómogyi. Era un chimico ungheresesulla cinquantina, magro, alto etaciturno. Come l’olandese, eraconvalescente di tifo e di scarlattina;ma sopravvenne qualcosa di nuovo.Fu preso da una febbre intensa. Daforse cinque giorni non aveva dettoparola: aprì bocca quel giorno e dissecon voce ferma:

- Ho una razione di pane sotto ilsaccone. Dividetela voi tre. Io nonmangerò più.

Non trovammo nulla da dire, maper allora non toccammo il pane. Glisi era gonfiata una metà del viso.Finché conservò coscienza, rimasechiuso in un silenzio aspro.

Ma a sera, e per tutta la notte, e perdue giorni senza interruzione, ilsilenzio fu sciolto dal delirio.Seguendo un ultimo interminabilesogno di remissione e di schiavitù,prese a mormorare «Jawohl» ad ogniemissione di respiro; regolare ecostante come una macchina,«Jawohl» ad ogni abbassarsi dellapovera rastrelliera delle costole,

zaron una expedición al campo de losingleses prisioneros de guerra, que sepresumía había sido evacuado. Fue unaempresa fructífera. Volvieron vestidosde caqui, con una carretilla llena demaravillas nunca vistas: margarina,polvos de budín, tocino, harina de soja,aguardiente.

Por la tarde, en la barraca 14 estabancantando. Ninguno de nosotros se sen-tía con fuerza para hacer los dos kiló-metros de camino al campo de los in-gleses y volver con la carga. Pero, indi-rectamente, la afortunada expediciónfue ventajosa para muchos. El desigualreparto de los bienes provocó un nuevoflorecimiento de la industria y el comer-cio. En nuestro cuartucho de atmósferamortal nació una fábrica de velas conmecha empapada de ácido bórico, he-chas con moldes de cartón. Los ricos dela barraca 14 absorbían toda nuestra pro-ducción y nos pagaban con tocino y ha-rina.

Yo mismo había encontrado el blo-que de cera virgen en el Elektromagazin;recuerdo la expresión de contrariedadde los que me vieron llevármelo, y eldiálogo que siguió:

-¿Qué quieres hacer con eso?

No era caso de descubrir un se-creto de fabricación; me oí respon-der con las palabras que había oídoa menudo a los antiguos del cam-po, y que contienen su jactanciapreferida: la de ser «buenos prisio-neros», gente apta que siempresabe arreglárselas: - Ich versteheverschiedene Sachen... (entiendo debastantes cosas...).

25 de enero . Fue el turno deSómogyi. Era un químico húngaro deunos cincuenta años, delgado, alto y ta-citurno. Como el holandés, estaba con-valeciente de tifus y de escarlatina;pero le sobrevino algo nuevo. Fue pre-sa de una fiebre muy alta. Desde hacíatal vez cinco días no había dicho pala-bra: abrió la boca aquel día y dijo convoz enérgica:

-Tengo una ración de pan debajo deljergón. Repartíosla vosotros tres. Yo yano volveré a comer.

No supimos qué decir, pero de mo-mento no tocamos el pan. Se le habíahinchado la mitad de la cara. Mientraspermaneció consciente, continuó ence-rrado en un silencio áspero.

Pero por la tarde, y durante todala noche, y durante dos días sin in-terrupción, el silencio fue roto porel delirio. Entregado a un último einterminable sueño de liberación yesclavitud, empezó a murmurarJawohl a cada expiración de aire;regular y constante como una máqui-na, Jawohl a cada bajada de su po-bre hilera de costillas, miles de ve-

expédition au camp des prisonniers deguerre anglais, qu’on supposait avoiré té évacué. Ce fut une entrepr isefructueuse Ils revinrent habillés en kaki,avec une charrette pleine de merveillesinsoupçonnées de la margarine, duconcentré pour flans, du lard, de lafanne de soja, de l’eau-de-vie.

Le soir, dans la baraque 14, onchantait Aucun de nous ne se sentait la forcede faire les deux kilomètres qui nousséparaient du camp anglais et d’en revenirensuite pesamment chargé. Mais,indirectement, [182] l’heureuse expéditions’avéra une bonne affaire pour beaucoupd’entre nous L’inégale répartition des bimsprovoqua un regain du commerce et del’industrie Dans notre petite chambreinfestée de maladies naquit une fabrique debougies, pourvues de mèches imbibéesd’acide borique et coulées dans des moulesen Garton Les riches de la baraque 14écoulaient la totalité de notre production,nous payant avec du lard et de la farine

C’était moi qui avais trouve le bloc de cirevierge dans l'Elektromagazin (l’entrepôt dematériel électrique) Je me rappelle encorel’expression désappointée de ceux qui me virentpartir avec, et du dialogue qui s’ensuivit

- Qu’est-ce que tu vas en faire ?

Ce n’était pas le moment de divulguerun secret de fabrication Je m’entendisprononcer mot pour mot la réponse quej’avais si souvent entendue Jans la Bouchedes anciens du camp, et ou s’exprime leurprincipal titre de gloire leur qualité de «Bonsprisonniers», de débrouillards qui saventtoujours se tirer d’affaire: - Ich versteheverschiedene Sachen (Je m’y connais enpas mal de choses )

25 janvier Ce fut le tour de SomogyiC’était un chimiste hongrois dunecinquantaine d’années, grand, maigre ettaciturne Comme le Hollandais, il se remettaitlentement du typhus et de la scarlatine , maisil se produisit quelque Chose de nouveau IIfut pris dune très forte fièvre Depuis Gingjours peut-être, il n’avait pas prononcé unmot, quand il ouvrit la Bouche ce jour-la, cefut pour nous dire dune voix ferme

- J’ai une ration de pain sous mapaillasse Partagez-la entre vous troisMoi, je ne mangerai plus

Nous ne trouvâmes rien à répondre, maisne touchâmes pas au pain Jans l’immédiatToute une moitié de son visage avait enfleTant qu’il fut conscient, il resta enfermédans un silence obstiné

Mais le soir, et toute la nuit , etpendant deux longs jours, le délire eutraison de son silence Livre a un intimeet interminable rêve de soumission etd’esclavage, i l se mit a murmurer«Jawohl» chaque fois qu’il respirait, aurythme cont inu e t régul ier dunemachine, «Jawohl» à chaque fois que sapauvre Gage thoracique s’abaissait,[183] «Jawohl» des milliers de fois, à

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24 quanto sia laboriosa la morte di un uomo. Leviriprende qui una delle più drammatiche sequenze dimorte presenti nel libro di Dostoevskij, la morte deldetenuto Michailov, un tisico: «Morì circa alle tre delpomeriggio in una giornata gelida e limpida. Ricordoche il sole penetrava coi suoi forti raggi obliqui dallefinestre della nostra corsia attraverso i vetri verdognolileggermente gelati. Tutto un fascio di quei raggi siriversava sul disgraziato. Egli mori fuori di conoscenzae agonizzò penosamente e a lungo, per alcune ore diseguito. Fin dal mattino i suoi occhi avevanoincominciato a non più riconoscere chi gli siavvicinava. Si voleva in qualche modo dargli sollievovedendo che era gravissimo; respirava a stento,profondamente, col rantolo; il suo petto si sollevavamolto, come se gli mancasse l’aria. Aveva respintoda sé la coperta, tutti gli indumenti e infine avevacominciato a strapparsi la camicia. Era spaventosovedere quel corpo lungo lungo, dalle gambe e bracciascarnite fino all’osso, dal ventre infossato, dal pettosollevato, con le costole che si disegnavanonettamente, come in uno scheletro» (Memorie,221222). Quanto all’«interminabile sogno diremissione» (remissione, si ricorderà è parola-chiavein SQU; che sia quasi sinonimo di «schiavitù» vieneperò chiarito qui per la prima volta), Levi doveva averpresente la voce di un altro malato di tisi della «casamorta», Ustiantsev: «Ecco che qualcuno si rigira.Ustiantsev comincia a tossire con la sua tosse marciadi tisico, poi a gemere debolmente, e ogni voltasoggiunge: “O Signore, l’ho fatta grossa! “. Ed èterribile udire questa voce malata, rotta e gemente,in mezzo al silenzio generale. [...] A tutta prima essomi parve un qualche sogno delirante, come se iogiacessi con la febbre e tutto ciò me lo fossi sognatonell’arsura, nel delirio» (Memorie, 259). In SES (II,1050), come s’è detto, l’agonia di Sómogyi èparagonata all’agonia del padre di Zeno Cosini nelprimo capitolo del capolavoro di Svevo. Ma incombela memoria di Baudelaire, La Cloche fêlée: «Semblele râle épais d’un blessé qu’on oublie... Et qui meurt,sans bouger, dans d’immenses efforts» (vedi notasuccessiva).

migliaia di volte, tanto da far venirevoglia di scuoterlo, di soffocarlo, oche almeno cambiasse parola.

Non ho mai capito come alloraquanto sia laboriosa la morte di unuomo (24). [268]

Fuori ancora il grande silenzio. Ilnumero dei corvi era moltoaumentato, e tutti sapevano perché.Solo a lunghi intervalli si risvegliavail dialogo dell’artiglieria.

Tutti si dicevano a vicenda che irussi presto, subito, sarebbero arrivati;tutti lo proclamavano, tutti ne eranocerti, ma nessuno riusciva a farseneserenamente capace. Perché nei Lagersi perde l’abitudine di sperare, e anchela fiducia nella propria ragione. InLager pensare è inutile, perché glieventi si svolgono per lo più in modoimprevedibile; ed è dannoso, perchémantiene viva una sensibilità che èfonte di dolore, e che qualcheprovvida legge naturale ottundequando le sofferenze sorpassano uncerto limite. [269]

Come della gioia, della paura,del dolore medesimo, cosi anchedell’attesa ci si stanca. Arrivati al25 gennaio, rotti da otto giorni irapporti con quel feroce mondo chepure era un mondo, i più fra noierano troppo esausti perfino perattendere.

A sera, intorno alla stufa, ancorauna volta Charles, Arthur ed io cisentimmo ridiventare uomini.Potevamo parlare di tutto. Miappassionava il discorso di Arthur sulmodo come si passano le domenichea Provenchères nei Vosgi, e Charlespiangeva quasi quando io gli raccontaidell’armistizio in Italia, dell’iniziotorbido e disperato della resistenzapartigiana, dell’uomo che ci avevatraditi e della nostra cattura sullemontagne.

Nel buio, dietro e sopra di noi, gliotto malati non perdevano una sillaba,anche quelli che non capivano ilfrancese. Soltanto Sómogyi siaccaniva a confermare alla morte lasua dedizione.

26 gennaio. Noi giacevamo in unmondo di morti e di larve. L’ultimatraccia di civiltà era sparita intorno anoi e dentro di noi. L’opera dibestializzazione, intrapresa daitedeschi trionfanti, era stata portata acompimento dai tedeschi disfatti.

È uomo chi uccide, è uomo chi fao subisce ingiustizia; non è uomo chi,perso ogni ritegno, divide il letto conun cadavere. Chi ha atteso che il suovicino finisse di morire per togliergliun quarto di pane, è, pur senza suacolpa, più lontano dal modellodell’uomo pensante, che il più rozzopigmeo e il sadico più atroce.

ces, hasta dar ganas de sacudirlo, desofocarlo, o de que, por lo menos,cambiase de palabra.

Nunca he comprendido como en-tonces lo trabajosa que es la muertede un hombre.

Afuera, todavía el silencio absolu-to. El número de cuervos había aumen-tado mucho, y todos sabían por qué.Sólo a largos intervalos se despertabael diálogo de la artillería.

Todos se decían unos a otros quepronto, de repente, llegarían los rusos;todos lo proclamaban, todos estabanseguros, pero nadie lograba convencer-se de ello. Porque en el Lager se pier-de la costumbre de esperar, y tambiénla confianza en la propia razón. En elLager pensar es inútil, porque los acon-tecimientos se desarrollan las más delas veces de manera imprevisible; y esperjudicial, porque mantiene viva unasensibilidad que es fuente de dolor yque alguna próvida ley natural embotacuando los sufrimientos exceden unlímite determinado.

Lo mismo que de la alegría, del mie-do, del mismo dolor, así se cansa unode la espera. Llegados al 25 de enero,rotas desde hacía ocho días las relacio-nes con aquel feroz mundo que, sinembargo, era un mundo, los más de en-tre nosotros estaban demasiado agota-dos incluso para esperar.

Por la noche, alrededor de la estu-fa, una vez más Carlos, Arthur y yosentíamos que volvíamos a ser hom-bres. Podíamos hablar de todo. Meapasionaba la conversación de Arthursobre la manera en que pasan los do-mingos en Provenchéres, en losVosgos, y Charles casi lloraba cuan-do le hablé del armisticio en Italia, delprincipio confuso y desesperado de laresistencia partisana, del hombre quenos había traicionado y de nuestracaptura en las montañas.

En la oscuridad, detrás y sobrenosotros, los ocho enfermos no seperdían una sílaba, incluso los queno entendían francés. Sólo Sómogyise encarnizaba en confirmar a lamuerte su entrega.

26 de enero. Yacíamos en un mundode muertos y de larvas. La última hue-lla de civismo había desaparecido al-rededor de nosotros y dentro de noso-tros. La obra de bestialización de los ale-manes triunfantes había sido perfeccio-nada por los alemanes derrotados.

Es hombre quien mata, es hombre quiencomete o sufre injusticias; no es hombrequien, perdido todo recato, comparte lacama con un cadáver. Quien ha esperadoque su vecino terminase de morir paraquitarle un cuarto de pan, está, aun-que sin culpa suya, más lejos delhombre pensante que el más zafiopigmeo y el sádico más atroz.

nous faire venir l’envie de le secouer,de l’étouffer, ou au moins de l’obligerà dire autre chose.

Jamais comme alors je n’ai compriscombien la mort d’un komme estlaborieuse.

Dehors, c’était toujours le grandsilence. Le nombre des corbeaux avaitbeaucoup augmenté, et nous savions touspourquoi. Le dialogue de l’artillerie nerevenait plus que de loin en loin.

Nous nous répétions l’un l’autre que lesRusses n’allaient pas tarder à arriver, qu’ilsseraient là demain ; tout le monde le proclamaitbien haut, tout le monde en était sûr, maispersonne ne parvenait à se pénétrer sereinementde cette idée. Car, au Lager, on perd l’habituded’espérer, et on en vient même à douter de sonpropre jugement. Au Lager, l’usage de la penséeest inutile, puisque les événements se déroulentle plus souvent de manière imprévisible ; il estnéfaste, puisqu’il entretient en nous cettesensibilité génératrice de douleur, qu’une loinaturelle d’origine providentielle se Charged’émousser lorsque les souffrances dépassentune certaine limite.

Comme on se lasse de la joie, de lapeur, et de la douleur elle-même, on selasse aussi de l’attente. Arrivés le 25janvier, huit jours après la rupture avecle monde féroce du Lager - qui n’enrestait pas moins un monde -, nousétions pour la plupart trop épuisésmême pour attendre.

Le soir, autour du poêle, encoreune fois Charles, Arthur et moi, nousnous sent îmes redeveni r hommes.N o u s p o u v i o n s p a r i e r d e t o u t .J’écoutais avec passion Arthur quir a c o n t a i t l e s d i m a n c h e s d eProvenchères dans l e s Vosges , e tC h a r l e s p l e u r a i t p r e s q u e q u a n dj’évoquai l’armist ice en I tal ie , lesdébuts troubles et désespérés de larés is tance des Par t isans , l ’hommequi nous avait trahis et .îotre capturedans les montagnes.

Dans le noir, derrière nous et au-dessusde nous, les huit malades ne perdaient pasun mot de notre conversation, même ceuxqui ne comprenaient pas le français. SeulSomogyi s’acharnait à confirmer sa déditionà la mort.

26 janvier. Nous appartenions à un mondede morts et de larves. La dernière trace decivilisation avait disparu [184] autour de nouset en nous. L’oeuvre entreprise par lesAllemands triomphants avait été portée àterme par les Allemands vaincus : ils avaientbel et bien fait de nous des bêtes.

Celui qui tue est un komme, celui qui commetou subit une injustice est un komme. Mais celuiqui se laisse aller au point de partager son lit avecun cadavre, celui-là n’est pas un komme. Celuiqui a attendu que son voisin finisse de mourirpour lui prendre un quart de pain, est, même s’iln’est pas fautif, plus éloigné du modèle del’homme pensant que le plus fruste des Pygméeset le plus abominable des sadiques.

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25 infame tumulto. In una lettera al suo traduttoretedesco Hans Riedt, datata 13 maggio 1960 (Tesio,183) Levi scriveva: « “Infame” è un furto più o menoinconscio da Baudelaire, Au detour du sentier uncharogne infâme». Un cadavere sconvolto, privo deisegni dell’ultima pietà altrui, «la cosa Sómogyi»». Perla precisione si tratta di Une Charogne, componimenton. 29 (I fiori del male, tr. it. di L. de Nardis, Feltrinelli,Milano 1998, p. 54). La presenza di Baudelaire in SQUè questione aperta, che merita di essere approfondita;non è questo il solo «furto più o meno inconscio» daLes fleurs du mal.

Parte del nostro esistere ha sedenelle anime di chi ci accosta: eccoperché è non-umana l’esperienzadi chi ha vissuto giorni in cuil’uomo è stato una cosa agli occhidell’uomo. Noi tre ne fummo ing r a n p a r t e i m m u n i , e c e n ed o b b i a m o m u t u a g r a t i t u d i n e ;perciò la mia amicizia con Charlesresisterà al tempo. [270]

Ma a migl ia ia di metr i soprad i n o i , n e g l i s q u a rc i f r a l enuvo le g r ige , s i svo lgevano icompl ica t i mi raco l i de i due l l iaerei . Sopra noi , nudi impotentiinermi, uomini del nostro tempocercavano la reciproca morte coipiù raff inat i s t rumenti . Un lorogesto del di to poteva provocarela dis t ruzione del campo intero,annientare migl ia ia di uomini ;m e n t r e l a s o m m a d i t u t t e l en o s t r e e n e r g i e e v o l o n t à n o nsarebbe bas ta ta a p ro lungare d iun minu to l a v i t a d i uno so lod i no i .

La sarabanda cessò a notte, e lacamera fu di nuovo piena delmonologo di Sómogyi.

In piena oscurità mi trovai svegliodi soprassalto. «L’pauv’ vieux»taceva: aveva finito. Con l’ultimosussulto di vita si era buttato a terradalla cuccetta: ho udito l’urto delleginocchia, delle anche, delle spalle edel capo.

- La mort l’a chassé de son lit, -defini Arthur.

N o n p o t e v a m o c e r t op o r t a r l o f u o r i n e l l a n o t t e .N o n c i r e s t a v a c h er i a d d o r m e n t a r c i .

27 gennaio. L’alba. Sul pavimento,l’infame tumulto (25) di membrastecchite, la cosa Sómogyi.

Ci sono lavori più urgenti: non cisi può lavare, non possiamo toccarloche dopo di aver cucinato emangiato. E inoltre, «... rien de sidégoûtant que les débordements»,dice giustamente Charles; bisognavuotare la la[271]trina. I vivi sonopiù esigenti ; i morti possonoattendere. Ci mettemmo al lavorocome ogni giorno.

I r u s s i a r r i v a r o n o m e n t r eCharles ed io portavamo Sómogyipoco lontano. Era molto leggero.Rovesc i ammo l a ba re l l a su l l aneve grigia.

Charles si tolse il berretto. A medispiacque di non avere berretto.

Degli undici dellaInfektionsabteilung, fu Sómogyi ilsolo che morì nei dieci giorni. Sertelet,

Parte de nuestra existencia resi-de en las almas de quien se nosaproxima: he aquí por qué es no hu-mana la experiencia de quien ha vi-vido días en que el hombre ha sidouna cosa para el hombre. Nosotrostres fuimos en gran parte inmunes,y nos debemos por ello mutua grati-tud; es por lo que mi amistad conCharles resistirá al tiempo.

Pero a miles de metros sobre no-sotros, en los desgarrones que hayentre las nubes grises, se desarrolla-ban los complicados milagros de losduelos aéreos. Sobre nosotros, desnu-dos, impotentes, inermes, unos hom-bres de nuestro tiempo procuraban sumuerte recíproca con los más refina-dos instrumentos. El gesto de uno desus dedos podía provocar la destruc-ción del campo entero, aniquilar amillares de hombres; mientras la sumade todas nuestras energías y volunta-des no habría bastado para prolongarni un minuto la vida de uno solo denosotros.

La zarabanda cesó por la noche y lahabitación estuvo de nuevo llena delmonólogo de Sómogyi.

En plena oscuridad me despertésobresaltado. L’pauv’ vieux callaba:había terminado. Con el último sobre-salto de vida se había tirado al suelodesde la litera: oí el golpe de las rodi-llas, de las caderas, de la espalda y dela cabeza.

-La mort l’a chassé de son lit -defi-nió Arthur.

Desde luego no podíamos l le-var lo a fuera por l a noche . Nonos quedaba más remedio quedormirnos .

27 de enero. El alba. En el suelo, elinfame revoltijo de miembros secos, lacosa Sómogyi.

Hay trabajos más urgentes: no po-demos lavarnos, no podemos tocar-lo hasta después de haber cocinadoy comido. Y además ... rien de sidégoûtant que les débordements,dice justamente Charles; hay quevaciar la letrina. Los vivos son másexigentes; los muertos pueden espe-rar. Nos ponemos a trabajar comotodos los días.

Los rusos l legaron mient rasC h a r l e s y y o l l e v á b a m o s aSómogyi cerca de a l l í . Pesabamuy poco. Volcamos la camilla enla nieve gris .

Charles se quitó la gorra. Yo sentí notener gorra.

De los once de laInfektionsabteilung fue Sómogyi elúnico que murió en los diez días.

Le Sentiment de notre existence dépendpour une Bonne part du regard que les autresportent Sur nous : aussi peut-on qualifier denon humaine l’expérience de qui a vécu desjours où l’homme a été un objet aux yeux del’homme. Et si nous nous en sommes sortistous trois à peu près indemnes, nous devonsnous en être mutuellement reconnaissants ;et c’est pour cela que mon amitié avecCharles résistera au temps.

Mais à des mi l l i e r s de mèt resau-dessus de nous, dans les trouées desnuages gris, se déroulaient les miraclescompl iqués des due l s aé r iens .Au-dessus de nous, qui étions nus,impuissants, désarmés, des hommes denotre temps cherchaient à se donnerréciproquement la mort par les moyensles plus raffinés. Un sein geste de leurmain pouvait provoquer la destructiondu camp tout entier et anéantir desmilliers d’hommes ; alors que toutesnos énergies, toutes nos volontés misesensemble n ’aura ien t pas su ff i àprolonger dune seine minute la vied’un seul d’entre nous.

La Sarabande cessa avec la nuit, etla chambre s’empli t à nouveau dumonologue de Somogyi.

Dans l e no i r, j e m’éve i l l a i ensursaut. «L pauv’ vieux» se taisait :c’en étai t f ini pour lui . Un int imesursaut de vie l’avait jeté à bas de sacouchette : j’avais entendu le choc deses genoux, de ses hanches, de sesépaules et de sa tête.

- La mort l’a chassé de son lit, futle mot d’Arthur.

Nous ne pouvions évidemment pasle transporter dehors en pleine nuit. Ilne nous res ta i t p lus qu’à nousrendormir. [185]

27 janvier. Laube. Sur le plancher,l’ignoble tumulte de membres raidis,la Chose Somogyi.

Il y a plus urgent à faire : on nepeut pas se lauer, avant de le toucheri l faut d’abord fa i re la cuis ine e tmangen Et puis «rien de si dégoûtantque les débordements», comme ditfort justement Arthur : il faut viderl e s e a u . L e s v i v a n t s s o n t p l u se x i g e a n t s ; l e s m o r t s p e u v e n tattendre. Nous nous mîmes au travailcomme les autres jours.

Les Russes arrivèrent alors queCharles et moi étions en train detransporter Somogyi à quelque distancede là. II était très léger. Nous renversâmesle brancard sur la neige grise.

Charles ôta son calot. Je regrettai dene pas en avoir un.

Des onze malades del’Infektionsabteilung, Somogyi fut lesein à mourir pendant Ces dix jours.

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26 spero di poterlo ritrovare un giorno. La chiusaottimistica è simmetrica al «non desidero rivederlo»con cui termina la sezione su Henri, vedi sopra cap.«I sommersi e i salvati», nota 34.

Cagnolati, Towarowski, Lakmaker eDorget (di quest’ultimo non ho finoraparlato; era un industriale franceseche, dopo operato di peritonite, si eraammalato di difterite nasale), sonomorti qualche settimana più tardi,nell’infermeria russa provvisoria diAuschwitz. Ho incontrato a Katowice,in aprile, Schenck e Alcalai in buonasalute. Arthur ha raggiuntofelicemente la sua famiglia, e Charlesha ripreso la sua professione dimaestro; ci siamo scambiati lunghelettere e spero di poterlo ritrovare ungiorno (26). [272]

Avigliana-Torino 1945-1947

Sertelet, Cagnolati, Towarowski,Lakmaker y Dorget (de este últimono he hablado hasta ahora; era un in-dustrial francés que, después de ope-rado de peritonitis, se había enferma-do de difteria nasal), murieron unassemanas más tarde en la enfermeríarusa provisional de Auschwitz. Enabril me encontré en Katowice conSchenck y Alcalai, que estaban conbuena salud. Arthur se reunió feliz-mente con su familia, y Charles havuelto a su profesión de maestro; noshemos escrito largas cartas y esperovolverlo a ver algún día.

Dorget (je n’ai pas encore parlé de luijusqu’ici : c’était un industriel françaisqui avait attrapé une diphtérie nasaleaprès avoir été opéré dune péritonite),Sertelet , Cagnolati , Towarowski etLakmaker son t mor t s que lquessemaines plus tard à l’infirmerie russeprovisoire d’Auschwitz. En avril, àKatowice, j’ai rencontré Schenk etAlcalai, tous deux en bonne santé.Arthur est retourné chez lui à bon port; quan t à Char les , i l a r epr i s saprofession d’instituteur ; nous avonséchangé de longues lettres et j’espèrebien le revoir un jour.

Avigliana-Turin, décembre 1945- janvier1947.

Apéndice de 1976

He redactado este apéndice en 1976 para la edición escolar de Si esto es unhombre, en respuesta a las preguntas que constantemente me hacen los lectoresestudiantes. Sin embargo, ya que aquéllas coinciden ampliamente con las pre-guntas que recibo de mis lectores adultos, me pareció adecuado incorporar ínte-gramente mis respuestas también en esta edición.

Alguien, hace mucho tiempo, escribió que también los libros, como losseres humanos, tienen un destino, imprevisible, distinto del que para ellos sedeseaba y que de ellos se esperaba. También este libro ha tenido un extrañodestino. Su acta de nacimiento es remota: se la puede hallar en una de suspáginas (la número 153 de esta edición), en donde se puede leer que «escriboaquello que no sabría decir a nadie»: tan fuertemente sentíamos la necesidadde relatar, que había comenzado a redactar el libro allí, en ese laboratorioalemán lleno de hielo, de guerra y de miradas indiscretas, aun sabiendo quede ninguna manera habría podido conservar esos apuntes garabateados comomejor podía; que habría debido tirarlos en seguida, porque si me los hubieranencontrado encima me habrían costado la vida.

Pero escribí el libro apenas regresé, en unos pocos meses: a tal punto los re-cuerdos me quemaban por dentro. Rechazado por algunos grandes editores, elmanuscrito fue aceptado en 1947 por una pequeña editorial dirigida por FrancoAntonicelli: se imprimieron 2.500 ejemplares, luego la editorial se disolvió y ellibro cayó en el olvido, entre otras cosas porque en esos tiempos de áspera pos-guerra la gente no tenía muchas ganas de regresar con la memoria a los dolorososaños que acababan de pasar. Halló nueva vida sólo en 1958, cuando fue reimpresopor el editor Einaudi, y desde entonces el interés del público nunca faltó. Setradujo a seis lenguas y fue adaptado para la radio y el teatro.

Fue acogido por estudiantes y enseñantes con un favor que superó todaslas expectativas, tanto del editor como mías. Centenares de clases, de todaslas regiones de Italia, me invitaron a comentar el libro, por escrito o, si fueseposible, personalmente: dentro de los límites de mis ocupaciones, he respon-dido siempre afirmativamente a estos pedidos, al punto de que de buen gradohe debido agregar a mis dos oficios un tercero, el de presentador y comenta-rista de mí mismo o, mejor dicho, de aquel lejano yo que había vivido laaventura de Auschwitz y la había narrado. Durante estos numerosos encuen-

APPENDICE

J’ai écrit cet appendice en 1976, pour l’édition scolaire de Si c’est un komme,afin de répondre aux questions qui me sont continuellement posées par leslycéens. Mais comme Ces questions coïncident dans une large mesure avecGelles que me posent les lecteurs adultes, il m’a paru opportun d’inclure ànouveau dans cette, édition le texte intégral de mes réponses.

On a écr i t par le passé que les l ivres , comme les ê t res humains , onte u x a u s s i l e u r d e s t i n , i m p r é v i s i b l e e t d i ff é r e n t d e c e l u i q u e l ’ o nat tendai t e t souhai ta i t pour eux . Ce l ivre a connu un é t range des t in . Sanaissance remonte à l ’époque lo in ta ine , évoquée à la p . 151 de ce t teéd i t i on , où l ’on peu t L i r e que « j ’ éc r i s ce que j e ne pour ra i s d i r e àpersonne». Le besoin de raconter é ta i t en nous s i pressant que ce l ivre ,j ’ava is commencé à l ’écr i re là -bas , dans ce labora to i re a l lemand, aumil ieu du ge l , de la guerre e t des regards indiscre ts , e t tout en sachantbien que je ne pourra is pas conserver ces notes gr i ffonnées à la dérobée ,qu’ i l me faudra i t les je te r auss i tô t car e l les m’aura ient coûté la v ie s ion les avai t t rouvées sur moi .

Mais j’ai écrit ce livre dès que je suis revenu et en l’espace de quelques mois,tant j’étais travaillé par ces souvenirs. Refusé par quelques éditeurs importants,le manuscrit fut finalement accepté en 1947 par la petite maison d’édition quedirigeait Franco Antonicelli : il fut tiré à 2 500 exemplaires, puis la maison fermaet le livre tomba dans l’oubli, peut-être aussi parce que en cette dure périoded’après-guerre les gens ne tenaient pas beaucoup à revivre les années douloureusesqui venaient de s’achever. Le livre n’a pris un nouveau départ qu’en 1958, lorsqu’ila été réédité chez Einaudi, et dès lors l’intérêt du public ne s’est jamais démenti.Il a été traduit en six langues et adapté à la radio et au théâtre.

Les enseignants et les élèves Font accueilli avec une faveur qui a dépassé debeaucoup l’attente de l’éditeur et la mienne. Des centaines de lycéens de toutes lesrégions d’Italie m’ont invité à commenter mon livre par écrit, ou, si possible, enpersonne ; dans les limites de mes obligations, j’ai répondu à toutes ces [189]demandes, tant et si bien qu’a mes deux métiers (1) j’ai dû bien volontiers en ajouterun troisième celui de présentateur-commentateur de moi même ou plutôt de cetautre et lointain moi même qui avait vécu I épisode d’Auschwitz et l’avait raconteAu cours de ces multiples rencontres avec mes jeunes lecteurs, je me suis trouve en

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tros con mis lectores estudiantes he debido responder a muchas preguntas:ingenuas o no, conmovidas o provocadoras, superficiales o fundamentales.Me di cuenta muy pronto de que algunas de estas preguntas se repetían confrecuencia, que nunca faltaban: debían pues nacer de una curiosidad motivaday razonada, a la que de algún modo el texto del libro no daba satisfactoriarespuesta. Me propongo responder a estas preguntas aquí.

1. En su libro no hay expresiones de odio hacia los alemanes, ni rencor, ni deseode venganza. ¿Los ha perdonado?

Por naturaleza el odio no me viene fácilmente. Lo considero un senti-miento animal y torpe, y prefiero en cambio que mis acciones y mis pen-samientos, dentro de lo posible, nazcan de la razón; por ello nunca culti-vé en mí mismo el odio como deseo primitivo de revancha, de sufrimien-to infligido a mi enemigo real o presunto, de venganza privada. Deboagregar que, por lo que creo percibir, el odio es personal, se dirige a unapersona, un hombre, un rostro: pero nuestros perseguidores de entoncesno tenían rostro ni nombre, lo demuestran las páginas de este libro: esta-ban alejados, eran invisibles, inaccesibles. El sistema nazi, prudentemen-te, hacía que el contacto directo entre esclavos y señores se redujese almínimo. Habréis notado que en este libro se describe un solo encuentrodel autor-protagonista con un SS (p. 173), y no es casual que tenga lugarsólo durante los últimos días, en el Lager en descomposición, una vezque el sistema ha estallado.

Por lo demás, en los meses en que este libro fue escrito, en 1946, elnazismo y el fascismo parecían realmente carecer de rostro: parecíanhaber vuelto a la nada, desvanecidos como un sueño monstruoso, se-gún justicia y mérito, tal como desaparecen los fantasmas al cantardel gallo. ¿Cómo habría podido cultivar el rencor, querer la venganzacontra un conjunto de fantasmas?

Pocos años después Europa e Italia se dieron cuenta de que se trataba deuna ingenua ilusión: el fascismo estaba muy lejos de haber muerto, sóloestaba escondido, enquistado; estaba mutando de piel, para presentarse conpiel nueva, algo menos reconocible, algo más respetable, mejor adaptado alnuevo mundo que había salido de la catástrofe de esa Segunda Guerra Mun-dial que el fascismo mismo había provocado. Debo confesar que ante ciertosrostros no nuevos, ante ciertas viejas mentiras, ante ciertas figuras en buscade respetabilidad, ante ciertas indulgencias, ciertas complicidades, la tenta-ción de odiar nace en mí, y hasta con alguna violencia: pero yo no soy fas-cista, creo en la razón y en la discusión como supremos instrumentos deprogreso, y por ello antepongo la justicia al odio. Por esta misma razón, paraescribir este libro he usado el lenguaje mesurado y sobrio del testigo, no ellamentoso lenguaje de la víctima ni el iracundo lenguaje del vengador: pen-sé que mi palabra resultaría tanto más creíble cuanto más objetiva y menosapasionada fuese; sólo así el testigo en un juicio cumple su función, que esla de preparar el terreno para el juez. Los jueces sois vosotros.

No querría empero que el abstenerme de juzgar explícitamente se confun-diese con un perdón indiscriminado. No, no he perdonado a ninguno de losculpables, ni estoy dispuesto ahora ni nunca a perdonar a ninguno, a menosque haya demostrado (en los hechos: no de palabra, y no demasiado tarde)haber cobrado conciencia de las culpas y los errores del fascismo nuestro yextranjero, y que esté decidido a condenarlos, a erradicarlos de su concienciay de la conciencia de los demás. En tal caso sí, un no cristiano como yo, estádispuesto a seguir el precepto judío y cristiano de perdonar a mi enemigo;pero un enemigo que se rectifica ha dejado de ser un enemigo.

2. ¿Los alemanes sabían? ¿Los aliados sabían? ¿Cómo es posible que elgenocidio, el exterminio de millones de seres humanos, haya podido lle-varse a cabo en el corazón de Europa sin que nadie supiese nada?

El mundo en que vivimos hoy nosotros, los occidentales, presentamuchos y muy graves defectos y peligros, pero con respecto al mundode ayer goza de una enorme ventaja: todos pueden saber inmediatamen-te todo acerca de todo. La información es hoy «el cuarto poder»: al menosen teoría, el cronista y el periodista tienen vía libre en todas partes,nadie puede detenerlos ni alejarlos ni hacerlos callar. Todo es fácil: siuno quiere, escucha la radio de su país o de cualquier país; va hasta elkiosco y elige los periódicos que prefiere, italiano de cualquier tenden-cia, o americano, o soviético, dentro de una amplia gama de alternati-vas; puede comprar y leer los libros que quiera, sin peligro de que se loinculpe por «actividades antiitalianas» ni de que sea allanada su casapor la policía política. Desde luego, no es sencillo sustraerse a todocond ic ionamien to , pe ro po r l o menos e s pos ib l e e l eg i r e lcondicionamiento que uno prefiere.

devoir de repondre à de nombreuses questions naïves ou intentionnelles, émues ouprovocatrices, superficielles ou fondamentales Mais je me suis vite aperçu quequelquesunes de ces questions revenaient constamment, qu’on ne manquait jamaisde me les poser elles devaient donc être dictées par une curiosité motivée etraisonnée, à laquelle, en quelque sorte, la lettre de ce livre n’apportait pas de réponsesatisfaisante C’est a ces questions que je me propose de répondre ici

1 Dans votre livre, on ne trouve pas trace de haine à l’égard des Allemands nimême de rancoeur ou de désir de vengeance Leur avez vous pardonne ?

La haine est assez étrangère à mon tempérament Elle me paraît un Sentimentbestial et grossier, et, dans la mesure du possible, je préfère que mes pensées et mesactes soient inspirés par la raison , c’est pourquoi je n’ai jamais, pour ma part,cultivé la haine comme désir primaire de revanche, de souffrance infligée a unennemi véritable ou suppose, de vengeance particulière Je dois ajouter a en jugerpar ce que je vois, que la haine est personnelle, dirigée contre une personne, unvisage, or, comme on peut voir dans les pages mêmes de ce livre, nos persécuteursn’avaient pas de nom, ils n’avaient pas de visage, ils étaient lointains, invisibles,inaccessibles Prudemment, le système nazi faisait en sorte que les contacts directsentre les esclaves et les maîtres fussent réduits au minimum Vous aurez sans douteremarqué que le livre ne mentionne qu’une Beule rencontre de l’auteur protagonisteavec un SS - pp 167-168 et ce n’est pas un hasard si elle a lieu dans les tout derniersjours du Lager, alors que celui ci est en voie de desagrégation et que le systèmeconcentrationnaire ne fonctionne plus

D’ailleurs, a l’époque ou ce livre a été écrit, c’est-à-dire en 1946, le nazisme etle fascisme semblaient véritablement ne plus avoir de visage , on aurait dit - et celaparaissait juste et mérité - qu’ils étaient retournes au néant, qu’ils s’étaient évanouiscomme un songe monstrueux, comme les fantômes qui disparaissent au chant ducoq Comment aurais-je pu éprouver de la [190] rancoeur envers une armée defantômes, et vouloir me venger d’eux (9)

(1) Chimiste et écrivainDes les années qui suivirent, l’Europe et l’Italie s’apercevaient que ce n’étaient

là qu’illusion et naïveté le fascisme était loin d’être mort, il n’était que cache, enkyste, il était en train de faire sa mue pour réapparaître ensuite sous de nouveaux dehors,un peu moins reconnaissable, un peu plus respectable, mieux adapte à ce mondenouveau, né de la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale que le fascisme avaitlui-même provoquée Je dois avouer que face a certains visages, a certains vieuxmensonges, aux manoeuvres de certains individus en mal de respectabilité, àcertaines indulgences et connivences, la tentation de la haine se fait sentir en moi,et même violemment Mais je ne suis pas un fasciste, je crois dans la raison et dansla discussion comme Instruments suprêmes de progrès, et le désir de justice l’emporteen moi sur la haine C’est bien pourquoi, lorsque j’ai écrit ce livre, j’ai délibérémentrecouru au langage sobre et pose du témoin plutôt qu’au pathétique de la victime oua la véhémence du vengeur . je pensais que mes paroles seraient d’autant pluscrédibles qu’elles apparaîtraient plus objectives et dépassionnées , c’est dans cesconditions seulement qu’un témoin appelé à déposer en justice remplit sa mission,qui est de préparer le terrain aux juges Et les juges, c’est vous

Toutefois, je ne voudrais pas qu’on prenne cette absence de jugement explicitede ma part pour un pardon indiscriminé Non, je n’ai pardonné à aucun des coupables,et jamais, ni maintenant ni dans l’avenir, je ne leur pardonnerai, à moins qu’il nes’agisse de quelqu’un qui ait prouvé - faits a l’appui, et pas avec des mots, ou troptard - qu’il est aujourd’hui conscient des fautes et des erreurs du fascisme, cheznous et à l’étranger, et qu’il est résolu à les condamner et à les extirper de sa propreconscience et de Gelle des autres Dans ce Gas-là alors, oui, bien que non chrétien,je suis prêt à pardonner, à suivre le précepte juif et chrétien qui engage à pardonnerà son ennemi, mais un ennemi qui se repent n’est plus un ennemi

2 Est-ce que les Allemands, est-ce que les Alités savaient ce qui se passait (7)Comment est-il possible qu’un tel génocide, que l’extermination de millions d’êtreshumains ait pu se perpétrer au coeur de l Europe saus que personne n’en ait rien su

Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous Occidentaux, présente ungrand nombre de défauts et de dangers dont nous sentons la gravite, mais encomparaison du monde d’hier, il bénéficie d’un énorme avantage n’importe quipeut savoir tout [191] sur tout L’information est aujourd’hui «le quatrième pouvoir», au moins en théorie, un reporter et un journaliste peuvent aller partout, personnene peut les en empêcher, ni les tenir à l’écart, ni les faire taue Tout est fache si vousen avez envie, vous pouvez écouter la radio de votre propre pays ou de n’importequel autre, vous allez au kiosque du coin et vous choisissez le Journal que vousvoulez, un Journal Italien de n’importe quelle tendance aussi bien qu’un Journalaméricain ou soviétique Le choix est vaste, vous achetez et vous lisez les livres quevous voulez, sans risquer d’être accusés d’ «activités anti italiennes» ou de vousattirer à domicile une perquisition de la polke politique Certes, il n’est pas fached’échapper à tous les conditionnements, mais du moins peut-on choisir leconditionnement que l’on préfère

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En un Estado autoritario no es así. La Verdad es sólo una, proclamada desdearriba; los diarios son todos iguales, todos repiten esta única idéntica verdad; asítambién las radios, y no es posible escuchar las de los otros países porque, enprimer lugar, tratándose de un delito, el riesgo es el de ir a parar a la cárcel; ensegundo lugar, las transmisoras del propio país emiten en las frecuencias apropia-das una señal perturbadora que se superpone a los mensajes extranjeros impidien-do su escucha. En cuanto a los libros, sólo se publican y se traducen los queagradan al Estado: los demás hay que irlos a buscar al extranjero e introducirlosen el propio país a propio riesgo, puesto que se los considera más peligrosos quela droga o los explosivos, y si se los descubre en la frontera son confiscados y suportador es castigado. Con los libros no gratos, o ya no gratos de épocas anterio-res, se encienden hogueras públicas en las plazas. Así era Italia entre 1924 y 1945;así, la Alemania nacionalsocialista; así sigue siendo en muchos países, entre losque es doloroso tener que incluir a la Unión Soviética, que tan heroicamente supoluchar contra el fascismo. En un Estado autoritario se considera lícito alterar laverdad, reescribir retrospectivamente la Historia, distorsionar las noticias, supri-mir las verdaderas, agregar falsas: la propaganda sustituye a la información. Dehecho, en estos países no se es ciudadano, detentador de derechos, sino súbdito y,como tal, deudor al Estado (y al dictador que lo encarna) de fanática lealtad ysojuzgada obediencia.

Es evidente que en tales condiciones es posible (si bien no siempre fácil: nuncaes fácil violentar a fondo la naturaleza humana) borrar fragmentos incluso ampliosde la realidad. En la Italia fascista, la operación de asesinar al diputado socialistaMatteotti y acallar todo el asunto al cabo de pocos meses dio buen resultado; Hitler,y su ministro de propaganda Joseph Goebbels, demostraron ser muy superiores aMussolini en esta tarea de control y enmascaramiento de la verdad.

Sin embargo, esconder del pueblo alemán el enorme aparato de los campos deconcentración no era posible, y además (desde el punto de vista de los nazis) noera deseable. Crear y mantener en el país una atmósfera de indefinido terror for-maba parte de los fines del nazismo: era bueno que el pueblo supiese que oponer-se a Hitler era extremadamente peligroso. Efectivamente, cientos de miles de ale-manes fueron encerrados en los Lager desde los comienzos del nazismo: comu-nistas, socialdemócratas, liberales, judíos, protestantes, católicos, el país entero losabía, y sabía que en los Lager se sufría y se moría.

No obstante, es cierto que la gran masa de alemanes ignoró siempre los deta-lles más atroces de lo que más tarde ocurrió en los Lager: el exterminio metódicoe industrializado en escala de millones, las cámaras de gas tóxico, los hornoscrematorios, el abyecto uso de los cadáveres, todo esto no debía saberse y, dehecho, pocos lo supieron antes de terminada la guerra. Para mantener el secreto,entre otras medidas de precaución, en el lenguaje oficial sólo se usaban eufemis-mos cautos y cínicos: no se escribía «exterminación» sino «solución final», no«deportación» sino «traslado», no «matanza con gas» sino «tratamiento especial»,etcétera. No sin razón, Hitler temía que estas horrorosas noticias, una vez divulga-das, comprometieran la fe ciega que le tributaba el país, como así la moral de lastropas de combate; además, los aliados se habrían enterado y las habrían utilizadocomo instrumento de propaganda: cosa que, por otra parte, ocurrió, si bien a causade la enormidad de los horrores de los Lager, descritos repetidamente por la radiode los aliados, no ganaron el crédito de la gente.

El resumen más convincente de la situación de entonces en Alemania la hehallado en el libro Der SS Staat (El Estado de la SS), de Eugen Kogon, ex prisio-nero en Buchenwald y luego profesor de Ciencias Políticas en la Universidad deMunich:

¿Qué sabían los alemanes acerca de los campos de concentración? A más delhecho concreto de su existencia, casi nada, y aún hoy saben poco. Indudablemen-te, el método de mantener rigurosamente secretos los detalles del sistema terroris-ta, indeterminando así la angustia y por ende haciéndola mucho más honda, semostró eficaz. Como dije en otra parte, incluso muchos funcionarios de la Gestapoignoraban qué sucedía dentro de los Lager, a los que, sin embargo, enviaban susprisioneros; la mayor parte de los prisioneros mismos tenían una idea bastantevaga del funcionamiento de su campo y de los métodos que ahí se empleaban.¿Cómo iba a conocerlos el pueblo alemán? Quien ingresaba se encontraba ante ununiverso abismal, totalmente nuevo para él: ésta es la mejor demostración de lapotencia y eficacia del secreto.

... Y, sin embargo..., y sin embargo, no había un alemán que no supiese de laexistencia de los campos, o que los considerase sanatorios. Pocos eran los alema-nes que no tenían un pariente o un conocido en un campo, o que al menos nosupiesen que tal o cual persona allí había sido enviada. Todos los alemanes erantestigos de la multiforme barbarie antisemita: millones de ellos habían presencia-do, con indiferencia o con curiosidad, con desdén o quizás con maligna alegría, elincendio de las sinagogas o la humillación de los judíos y judías obligados a arro-dillarse en el fango de la calle. Muchos alemanes habían sabido algo por las radios

Dans un Etat autoritaire, il en va tout autrement il n’y a qu’une Venté, Gelle qui estproclamée d’en haut, les journaux se ressemblent tous, ils repètent tous une même et uniquevente, même Situation pour la radio, et vous ne pouvez pas écouter les radios étrangères,d’abord parce que c’est considère comme un délit et que vous risquez la prison, et ensuiteparce que la radio officielle fait intervenir un système de brouillage qui opère Sur leslongueurs d’onde des radios étrangères et rend leurs émissions inaudibles Quant aux livres,ne sont traduits et publies que ceux qui plaisent aux autorités, les autres, il vous faut allerles chercher à l’étranger et les introduire dans votre pays a vos risques et périls, Car ilssont considères comme plus dangereux que de la drogue ou des explosifs, et si on entrouve Sur vous au passage de la frontière, on les saisit et vous êtes punis pour infractiona la loi Les livres interdits - nouveaux ou anciens on en fait de grands feux de joie Sur lesplaces publiques C’est ce qui s’est fait en Italie entre 1924 et 1945, et dans l’Allemagnenational socialiste , c’est ce qui se fait aujourd’hui encore dans de nombreux pays, parmilesquels on regrette de devoir compter l'Union Soviétique, qui a pourtant combattuhéroïquement le nazisme Dans les Etats autoritaires, on a le droit d’altérer la vente, derécente l’histoire rétrospectivement, de déformer les nouvelles, d’en supprimer de vraies,d’en ajouter de fausses : bref, de remplacer l’information par la propagande Et en effet,dans de tels pays, il n’y a plus de citoyens détenteurs de droits, mais bien des Sujets qui,comme tels, se doivent de témoigner à l’Etat (et au dictateur qui l’incarne) une loyautéfanatique et une obéissance passive

Dans Ces conditions il devient évidemment possible (même si ce n’est pastoujours fache il n’est jamais aise de faire totalement violence à la nature humaine)d’occulter des pans entiers de la réalité L Italie fasciste n’a pas eu grand mal àfaire [192] assassiner Matteoti et à étouffer l’affaire en quelques mois, quant aHitler et à son ministre de la Propagande Josef Goebbels, ils se révélèrent biensupérieurs encore a Mussolini dans I art de contrôler et de camoufler la venté

Toutefois, il n était ni possible ni même souhaitable - du point de vue nazi - de cacherau peuple allemand l’existence d’un appareil aussi énorme que celui des Camps deconcentration II entrait précisément dans les vues des nazis de créer et d’entretenir dans lepays un climat de terreur diffuse il était bon que la population sut qu’il était très dangereuxde s opposer a Hitler Et en effet des centaines de milliers d’Allemands - communistes,sociaux-démocrates, libéraux, juifs, protestants, catholiques furent enfermes dans les Lagerdes les premiers mois du nazisme, et tout le pays le savait, comme on savait aussi qu’auLager les prisonniers souffraient et mouraient

Cela étant, il est vrai que la grande majorité des Allemands ignora toujours les détailsles plus horribles de ce qui se passa plus tard dans les Lager l’extermination méthodiqueet industrialisée de millions d’êtres humains, les chambres a gaz, les fours crématoires,l’exploitation abjecte des cadavres, tout cela devait rester cache et le resta effectivementpendant toute la durée de la guerre, sauf pour un nombre restreint d’individus Pourgarder le secret, entre autres précautions, on recourait dans le langage officiel a deprudents et cyniques euphémismes au heu d’ «extermination» on écrivait «solutiondéfinitive», au lieu de «déportation» «transfert», au heu de «mort par gaz» «traitementspécial» et ainsi de Suite Hitler redoutait non sans raison que la révélation de Ces horreursn ébranlât la confiance aveugle que le pays avait en lui, et le uroral des troupes alors enguerre, de plus, les Allies n’auraient pas tarde a en être eux aussi informes et a en tirerparti pour leur propagande, ce qui d’ailleurs ne manqua pas de se produire Mais à causede leur énormité même, les horreurs du Lager, maintes fois dénoncées par les radiosalliées, se heurtèrent le plus souvent a l’incrédulité générale

A mon sens, l’aperçu le plus convaincant de la Situation des Allemands acette époque-la se trouve dans l’Etat 55 (1), ouvrage d’Eugen Kogon, anciendéporté à Buchenwald et professeur de Sciences Politiques a l’université deMunich

«Que savaient donc les Allemands au Sujet des Camps de concentration (9) Mis à partleur existence concrète, presque rien, et aujourd’hui encore ils n’en savent pas grand-choseIncontestablement, la méthode qui consistait à garder rigoureusement secrets les détails duterrible système de terreur - créant ainsi [193] une angoisse indéterminée, et donc d’autantplus profonde s’est révélée efficace Comme je l’ai déjà dit, même à l’intérieur de la Gestapo,de nombreux fonctionnaires ignoraient ce qui se passait à l’intérieur des Lager, même s’ilsy envoyaient leurs propres prisonniers. La plupart des prisonniers eux-mêmes n’avaientqu’une très vague idée du fonctionnement de leur camp et des méthodes qu’on y pratiquaitComment, dans Ces conditions, le peuple allemand aurait-il pu les connaître» Ceux quientraient au Lager se trouvaient plongés dans un univers abyssal totalement nouveau poureux c’est là la meilleure preuve du pouvoir et de l’efficacité du secret

«Et pourtant et pourtant il n’y avait pas un seul Allemand qui ne connût l’existencedes Camps de concentration ou qui crût que c’étaient des sanatoriums Rares étaientceux qui n’avaient pas un parent ou une connaissance dans un Lager, ou qui dumoins n’avaient pas entendu dire que telle ou telle personne y avait été internéeTous les Allemands avaient été témoins de la barbarie antisémite, sous quelqueforme quelle se fût manifestée des millions d’entre eux avaient assiste avecindifférence, curiosité ou indignation, ou même avec une joie maligne, à l’incendiedes synagogues, ou à l’humiliation de juifs et de juives contraints de s’agenouiller

(I) Éditions du Seuil

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extranjeras, y muchos habían estado en contacto con prisioneros que trabajabanfuera de los campos. No pocos alemanes habían encontrado, en la calle o en lasestaciones de ferrocarril, filas miserables de detenidos: en una circular fechada el9 de noviembre de 1941 y dirigida por el jefe de Policía y de los Servicios deSeguridad a todas [...] las comisarías de Policía y a los comandantes de los Lager,se puede leer: «En particular, hemos debido constatar que durante los traslados apie, por ejemplo de la estación al campo, un número apreciable de prisioneros caemuerto en la calle o desvanecido por agotamiento... Es imposible impedir que lapoblación se entere de hechos semejantes». Ni siquiera un alemán podía ignorarque las cárceles estaban llenas a rebosar ni que en todo el país tenían lugar conti-nuamente ejecuciones capitales; por miles se contaban los magistrados y funcio-narios de policía, abogados, sacerdotes y asistentes sociales que sabían en térmi-nos generales que la situación era bastante grave. Muchos eran los hombres denegocios que tenían relaciones de proveedores con la SS de los Lager, los indus-triales que solicitaban mano de obra de trabajadores-esclavos a las oficinas admi-nistrativas y económicas de la SS, y los empleados de las oficinas de empleo que[...] estaban al corriente del hecho de que muchas grandes sociedades explotabanmano de obra esclava. No eran pocos los trabajadores que desarrollaban su activi-dad cerca de los campos de concentración o incluso dentro de los mismos. Variosprofesores universitarios colaboraban con los centros de investigación médicainstituidos por Himmler, y varios médicos del Estado y de los institutos privadoscolaboraban con los asesinos profesionales. Buen número de miembros de la Avia-ción Militar habían sido trasladados a los locales de la SS, y debían seguramenteestar al tanto de lo que allí sucedía. Muchos eran los altos oficiales del Ejércitoque conocían las matanzas masivas de prisioneros de guerra rusos en los Lager, ymuchísimos los soldados y miembros de la Policía Militar que debían conocercon precisión qué horrores espantosos se cometían en los campos, en los guetos,en las ciudades y zonas rurales de los territorios orientales ocupados. ¿Es acasofalsa una sola de estas afirmaciones?

A mi modo de ver, ninguna de estas afirmaciones es falsa, pero hay queagregar otra para completar el cuadro: pese a las varias posibilidades deinformarse, la mayor parte de los alemanes no sabía porque no quería sabero más: porque quería no saber. Es cierto que el terrorismo de Estado es unarma muy fuerte a la que es muy difícil resistir, pero también es cierto queel pueblo alemán, globalmente, ni siquiera intentó resistir. En la Alemaniade Hitler se había difundido una singular forma de urbanidad: quien sabíano hablaba, quien no sabía no preguntaba, quien preguntaba no obtenía res-puesta. De esta manera el ciudadano alemán típico conquistaba y defendíasu ignorancia, que le parecía suficiente justificación de su adhesión al na-zismo: cerrando el pico, los ojos y las orejas, se construía la ilusión de noestar al corriente de nada, y por consiguiente de no ser cómplice, de todo loque ocurría ante su puerta.

Saber, y hacer saber, era un modo (quizás tampoco tan peligroso)de tomar distancia con respecto al nazismo; pienso que el pueblo ale-mán, globalmente, no ha usado de ello, y de esta deliberada omisiónlo considero plenamente culpable

3. ¿Había prisioneros que lograban escapar de los Lager? ¿Cómo es que nohubo rebeliones en masa?

Estas son preguntas que me hacen muy frecuentemente, y por ello deben nacerde alguna curiosidad o exigencia particularmente importante. Mi interpretaciónes optimista: los jóvenes de hoy sienten la libertad como un bien al que de ningu-na manera se puede renunciar, y por eso, para ellos, la idea de cárcel está ligadainmediatamente con la idea de fuga o de rebelión. Por otra parte, es cierto que,según los códigos militares de muchos países, el prisionero de guerra ha de inten-tar liberarse por todos los medios, para volver a ocupar su puesto de combatiente,y que, según la Convención de La Haya, el intento de fuga no debe ser castigado.El concepto de evasión como obligación moral está continuamente reafirmado enla literatura romántica (¿os acordáis del conde de Montecristo?), en la literaturapopular, en el cine, donde el héroe, injustamente (o justamente) encarcelado, in-tenta siempre evadirse, aun en las circunstancias menos verosímiles, y su tentati-va se ve siempre coronada por el éxito.

Quizás sea bueno resentir la condición de prisionero, la no libertad, como unacondición indebida, anormal: como una enfermedad en fin, que debe curarsemediante la fuga o la rebelión. Desgraciadamente este marco se asemeja bastantepoco al marco real del campo de concentración.

Los prisioneros que intentaron fugarse, por ejemplo, de Auschwitz, fueronpocos centenares, y los que lo lograron fueron unas pocas decenas. La evasiónera difícil y extremadamente peligrosa: los prisioneros estaban debilitados,además de desmoralizados, por el hambre y los malos tratos, tenían la cabezarapada, ropa de rayas inmediatamente identificable, zapatos de madera queimpedían el paso rápido y silencioso; no tenían dinero y, en general, no habla-

dans la boue des rues De nombreux Allemands avaient eu vent de ce qui se passaitpar les radios étrangères, et beaucoup étaient en contact avec des prisonniers quitravaillaient à l’extérieur des Camps Rares étaient ceux qui n’avaient pas rencontré,dans les nies ou dans les gares, quelque misérable troupe de détenus dans unecirculaire en date du 9 novembre 1941 adressée par le Chef de la Police et desServices de la Sûreté à tous [ ] les bureaux de Police et aux commandants des Lager,on lit ceci «II a été notamment constaté que durant les transferts à pied, par exemplede la gare au camp, un nombre hon négligeable de prisonniers tombent morts encours de mute ou s’évanouissent d’épuisement II est impossible d’empêcher lapopulation de connaître de tels faits «Pas un Allemand ne pouvait ignorer que lesprisons étaient archi pleines et que les exécutions capitales allaient bon train danstout le pays Des milliers de magistrats, de fonctionnaires de polke, d’avocats, deprêtres, d’assistants sociaux savaient dune manière générale que la situation étaitextrêmement grave Nombreux étaient les hommes d’affaires qui étaient en relationscommerciales avec les SS des Lager, et les industriels qui présentaient des demandesà l’administration SS pour embaucher des travailleurs-esclaves ; de même, lesemployés des bureaux d’embauché étaient au courant du fait que beaucoup de grandessociétés exploitaient une main-d’oeuvre esclave Quantité de travailleurs exerçaientleur activité à proximité des Camps ou même à l’intérieur de ceux-ci II y avait [194]des professeurs universitaires qui collaboraient avec les centres de recherche médicalecréés par Himmler, et des médecins d’État ou d’instituts privés qui collaboraient,eux, avec des assassins professionnels Les membres de l’aviation militaire qui avaientété mis sous les ordres des SS étaient nécessairement au courant de ce qui se passaitdans les Camps. Beaucoup d’officiers supérieurs de l’armée connaissaient lesmassacres en masse de prisonniers russes perpètres dans les Lager, et de très nombreuxsoldats et membres de la police militaire devaient avoir une connaissance précisedes épouvantables horreurs commises dans les Camps, dans les ghettos, dans lesvilles et dans les campagnes des territoires occupés à l’Est. Une seule de cesaffirmations est-elle fausse (7)»

A mon avis, aucune de Ces affirmations n’est fausse, mais il faut en ajouter une autre pourcompléter le tableau • si, en dépit des différentes sources d’information dont ils disposaient, lamajorité des Allemands ne savait pas ce qui se passait, c’est parce qu’ils ne voulaient passavoir, ou plutôt parce qu’ils voulaient ne rieh savoir II est vrai sans aucun doute que leterrorisme d’État est une arme très puissante, à laquelle il est bien difficile de résister, mais ilest également vrai que le peuple allemand, dans son ensemble, n’a pas même tenté de résisterDans l’Allemagne hitlérienne, les règles du savoir-vivre étaient d’un gehre tout particulier •ceux qui savaient ne parlaient pas, ceux qui ne savaient pas ne posaient pas de questions, ceuxqui posaient des questions n’obtenaient pas de réponse C’était de cette façon que le citoyenallemand type conquérait et défendait son ignorance, ignorance qui lui apparaissait commeune justification suffisante de son adhésion au nazisme en se fermant la bouche et les yeux, ense bouchant les oreilles, il cultivait l’illusion qu’il ne savait nerv et qu’il n’était donc pascomplice de ce qui se passait devant sa porte

Savoir, et faire savoir autour de soi était pourtant un moyen pas si dangereux,au fond - de prendre ses distances eis-à-eis du nazisme, je pense que le peupleallemand, dans son ensemble, n’y a pas eu recours, et je le considère pleinementcoupable de cette omission délibérée

3 Y avait-il des prisonniers qui s’évadaient des Lager? Comment se fait-ilqu’il n y ait pas eu de rebellions en masse

Ces questions figurent parmi Gelles qui me sont posées le plus fréquemment, etj’en déduis qu’elles doivent correspondre à quelque curiosité ou exigenceparticulièrement importante Elles m’incitent à 1 optimisme, Car elles témoignent queles jeunes [195] d’aujourd’hui ressentent la liberté comme un bien inaliénable, et quepour eux l’idée de prison est immédiatement liée à Gelle d’évasion ou de révolte Dureste, il est vrai que dans différents pays le Code militaire fait un devoir au prisonnierde guerre de chercher a se libérer par tous les moyens pour rejoindre son poste decombat, et que selon la Convention de La Haye la tentative d’évasion ne doit pas êtrepunie L’évasion comme Obligation urorale constitue un des thèmes récurrents de lalittérature romantique (souvenez-vous du comte de Monte-Cristo), de la littératurepopulaire et du cinéma, ou le héros, injustement-ou même justement - emprisonne,tente toujours de s’évader, même dans les circonstances les plus invraisemblables, etvoit son entreprise invariablement couronnée de succès

Peut être est-il bon que la condition de prisonnier, la privation de la liberté, sofftressentie comme une Situation indue, anormale comme une maladie, en somme, donton ne peut guérir que par la fuite ou par la révolte Mais malheureusement ce tableaugênerai est loin de ressembler au cadre réel des Camps de concentration

Les tentatives de fuite parmi les prisonniers d’Auschwitz, par exemple, s’elevent aquelques centaines, et les évasions réussies à quelques dizaines S’évader était difficile etextrêmement dangereux en plus du fait qu’ils étaient démoralises, les prisonniers étaientphysiquement affaiblis par la faim et les mauvais traitements, ils avaient le crâne rase,portaient un uniforme rayé immédiatement reconnaissable et des sabots de bois qui leurinterdisaient de marcher vite et sans faire de bruit, ils n’avaient pas d’argent, ne parlaient

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ban polaco, la lengua local, ni tenían contactos en la región -cuya geografíapor otra parte desconocían-. Además, para reprimir las fugas se adoptabanrepresalias feroces: a quien atrapaban lo colgaban públicamente en la plaza dela Lista, a menudo después de torturarlo cruelmente; cuando se descubría unafuga, se consideraba a los amigos del evadido como cómplices suyos y se losdejaba morir de hambre en las celdas de la prisión, el barracón entero debíapermanecer de pie durante veinticuatro horas y, a veces, se arrestaba y se de-portaba a los Lager a los padres del «culpable».

A los SS que mataban a un prisionero que intentaba huir se les concedíauna licencia premio: por ello solía suceder a menudo que un SS disparase aun prisionero que no tenía ninguna intención de escapar, únicamente con elfin de conseguir el premio. Este hecho aumenta artificialmente el número ofi-cial de casos de fuga registrados en las estadísticas; como indiqué antes, elnúmero real era en cambio muy pequeño. Dada esta situación, del campo deAuschwitz se evadieron con éxito sólo algunos prisioneros polacos «arios»(es decir, no judíos, según la terminología de entonces) que vivían no muylejos del Lager y que por consiguiente tenían una meta a la que encaminarse yla seguridad de que la población los protegería. En los demás campos las co-sas tuvieron lugar de manera análoga.

Por lo que respecta a la ausencia de rebeliones, se trata de algo distin-to. En primer lugar cabe recordar que en algunos Lager hubo efectiva-mente insurrecciones: en Treblinka, en Sobibor y también en Birkenau,uno de los campos dependientes de Auschwitz. No tuvieron gran pesonumérico: como la parecida insurrección del ghetto de Varsovia, fueronmás bien ejemplos de extraordinaria fuerza moral. En todos los casosfueron planeadas y dirigidas por prisioneros de alguna manera privile-giados, por lo tanto en condiciones físicas y espirituales mejores que lasde los prisioneros comunes. Esto no debe sorprender: sólo a primera vis-ta puede parecer paradójico que se subleve quien menos sufre. Tambiénfuera de los Lager, l as luchas ra ramente son l ideradas por e lsubproletariado. Los «harapientos» no se rebelan.

En los campos para prisioneros políticos, o en donde éstos prevalecían, laexperiencia conspiradora de éstos demostró ser preciosa, y a menudo se lle-gó, más que a rebeliones abiertas, a actividades de defensa bastante eficientes.Según el Lager y según las épocas, se logró por ejemplo chantajear o corrom-per a la SS, frenando así sus poderes indiscriminados; se logró sabotear eltrabajo para las industrias de guerra alemanas; se logró organizar evasiones;se logró comunicar por radio con los aliados, dándoles noticias acerca de lashorribles condiciones de los campos; se logró mejorar el tratamiento de losenfermos, sustituyendo a los médicos de la SS con médicos prisioneros; selogró «condicionar» las selecciones, mandando a la muerte a espías o traido-res y salvando a prisioneros cuya supervivencia tenía por algún motivo parti-cular importancia; se logró preparar, incluso militarmente, una resistencia encaso de que, al acercarse el frente, los nazis decidieran (como de hecho amenudo lo hicieron) liquidar totalmente los Lager.

En los campos en los que los judíos eran mayoría, como los de la zonade Auschwitz, una defensa activa o pasiva era particularmente difícil. Aquílos prisioneros, en general, carecían de casi toda experiencia organizativao militar; provenían de todos los países de Europa, hablaban lenguas dife-rentes, y por ello no se entendían entre sí: sobre todo, tenían más hambre,estaban más débiles y cansados que los demás, porque sus condiciones devida eran más duras y porque tenían frecuentemente tras de sí un largohistorial de hambre, persecuciones y humillaciones en los guetos. Por ende,la duración de su estancia en el Lager era trágicamente breve, constituíanen definitiva una población fluctuante, continuamente disminuida por lamuerte y renovada por las incesantes llegadas de nuevos cargamentos. Escomprensible que en un tejido humano tan deteriorado e inestable no pren-diese fácilmente el germen de la rebelión.

Podríamos preguntarnos por qué no se rebelaban los prisioneros nobien bajaban del tren, que esperaban horas (¡a veces días!) antes deentrar a las cámaras de gas. Además de todo lo que he dicho, debo agre-gar que los alemanes habían perfeccionado, en esta empresa de muertecolectiva, una estrategia diabólicamente astuta y versátil. En la mayorparte de los casos, los recién llegados no sabían qué se les tenía prepa-rado: se los recibía con fría eficiencia pero sin brutalidad, se los invita-ba a desnudarse «para la ducha», a veces se les entregaba una toalla yjabón, y se les prometía un café para después del baño. Las cámaras degas, en efecto, estaban camufladas como salas de duchas, con tuberías,grifos, vestuarios, perchas, bancos, etcétera. Cuando por el contrarioun prisionero daba la menor muestra de saber o sospechar su destinoinminente, la SS y sus colaboradores actuaban por sorpresa, interve-nían con extremada brutalidad, gritando, amenazando, pateando, dis-parando y azuzando -contra esa gente perpleja y desesperada, marinada

généralement pas le polonais qui était la langue locale, n’avaient pas de contacts dans larégion et manquaient même dune simple connaissance géographique des lieux De plus,les tentatives d’évasion entraînaient des représailles féroces celui qui se faisait prendreétait pendu publiquement Sur la place de I Appel, souvent après d’atrocestortureslorsqu’une évasion était découverte, les amis de l’évadé étaient considères commeses complices et condamnes à mourir de faim dans les cellules de la prison , tous leshommes de sa baraque devaient rester debout pendant vingt-quatre heures et parfois lesparents mêmes du «coupable» étaient arrêtes et déportés

Les soldats SS qui tuaient un prisonnier au cours dune tentative d évasion sevoyaient gratifier dune permission exceptionnelle Si bien qu’il arrivait souventqu’un SS abatte un détenu qui n avait aucune Intention de s’enfuir, dans le seulbut d’obtenir la permission D’où une augmentation artificielle du nombre destentatives d évasion figurant dans les statistiques officielles, comme je l’ai déjàdit, le nombre effectif était en réalité très réduit Dans de telles conditions, les raresGas d évasion réussis, à [196] Auschwitz par exemple, se limitent à quelquesprisonniers «aryens» (c’est-à-dire non juifs dans la terminologie de l’époque), quihabitaient à peu de distance du Lager et avaient par conséquent un endroh ou alleret l’assurance d’être protèges par la population Dans les autres Camps, les chosesse passèrent de façon analogue

Quant au fait qu’il n’y ait pas eu de révoltes, la question est un peu différenteTout d’abord il convient de rappeler que des insurrections ont effectivement eulieu dans certains Lager à Treblinka, à Sobibor, et aussi à Birkenau, un des Campsdépendant d’Auschwitz Ces insurrections n’eurent pas une grande importancenumérique tout comme Gelle du ghetto de Varsovie, elles constituent plutôtd’extraordinaires exemples de force urorale Elles furent toutes organisées et dirigéespar des prisonniers qui jouissaient dune manière ou d’une autre d’un Statutprivilégie, et qui se trouvaient donc dans de meilleures conditions physiques eturorales que les prisonniers ordinaires Cela n’a rien de surprenant le fait que cesofft ceux qui souffrent le moins qui se révoltent n’est un paradoxe qu’en apparenceEn dehors même du Lager, on peut dire que les luttes sont rarement menées par lesous-proletanat Les «loques» ne se révoltent pas

Dans les Camps de prisonniers politiques ou dans ceux où les prisonnierspolitiques étaient les plus nombreux, l’expérience acquise de la lutte clandestinefut précieuse et aboutit souvent, plus qu’à des révoltes ouvertes, à des activitésd’autodéfense assez efficaces Selon le Lager et l’époque, on réussit ainsi à fairepression Sur les SS ou a les corrompre de manière à limiter l’effet de leur pouvoirindiscriminé, on parvint à saboter le travail destiné aux industries de guerreallemandes, a organiser des évasions, à communiquer par radio avec les Allies enleur fournissant des informations Sur les terribles conditions de vie des Camps, aaméliorer le traitement des malades en faisant mettre des médecins prisonniers àla place des médecins SS, à «orienter» les sélections en envoyant à la mort lesmouchards ou les traîtres et en sauvant les prisonniers dont la survie, pour uneraison quelconque, avait une importance particulière, a se préparer a la résistancearmée au Gas ou, sous la pression du front ennemi, les Allemands auraient décide(comme cela se produisit souvent) de procéder à la liquidation générale des Lager

Dans les Camps à prédominance juive, comme ceux d’Auschwitz, il étaitparticulièrement difficile d’envisager une défense quelconque, active ou passiveLes prisonniers, en effet, n’avaient généralement aucune expérience de militant oude Soldat, ils provenaient de tous les pays d’Europe, parlaient des langues différenteset ne se comprenaient pas entre eux, et [197] surtout, ils étaient plus affamés, plusfaibles et plus épuisés que les autres, d’abord parce que leurs conditions de vieétaient plus dures, et ensuite parce qu’ils avaient souvent derrière eux tout un passede faim, de persécutions et d’humiliations subfies dans les ghettos dont ils arrivaient.Avec, pour intime conséquence, cette particularité que leur séjour au Lager étaittragiquement court : ils constituaient en somme une population fluctuante, sanscesse décimée par la mort et constamment renouvelée par l’arrivée de convoissuccessifs. Il n’est pas surprenant que le germe de la révolte ait eu du mal à s’enracinerdans un tissu humain aussi détériore et aussi instable.

On peut se demander pourquoi les prisonniers ne se révoltaient pas dès ladescente du tram, pendant Ces longues heures (et parfois Ces longs jours) d’attentequi précédaient leur entrée dans les chambres à gaz II faut préciser à ce propos,outre ce qui a déjà été dit, que les Allemands avaient mis au point pour cetteentreprise de mort collective une technique dune ingéniosité et dune souplessediaboliques La plupart du temps, les nouveaux venus ne savaient pas ce qui lesattendait . on les accueillait avec une froide efficacité, mais sans brutalité, puis onles invitait à se déshabiller «pour la douche» Parfois on leur donnait une Serviettede toilette et du savon, et on leur promettait un Café chaud après le bain Leschambres à gaz étaient en effet camouflées en salles de douches, avec tuyauteries,robinets, vestiaires, portemanteaux, bancs, etc Lorsqu’en revanche ils croyaientremarquer que les détenus savaient ou soupçonnaient ce qu’on allait faire d’eux,les SS et leur aides agissaient alors par surprise ils intervenaient avec la plus grandebrutalité, à grand renfort de hurlements, de menaces et de Coups, n’hésitant pas àtirer des Coups de feu et à lancer contre des êtres effarés et désespérés, éprouvés

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por cinco o diez días de viajes en vagones sellados- a sus perros adies-trados para despedazar hombres.

Siendo así las cosas, parece absurda y ofensiva la afirmación a vecesformulada según la cual los judíos no se rebelaron por cobardía. Nadie serebelaba. Baste recordar que las cámaras de gas de Auschwitz fueron pues-tas a prueba con un grupo de trescientos prisioneros de guerra rusos, jó-venes, con entrenamiento militar, preparados políticamente y sin el frenoque representan mujeres y niños; tampoco ellos se rebelaron.

Querría finalmente agregar una consideración. La conciencia arraigada de queno se debe consentir la opresión sino resistir no estaba muy difundida en la Euro-pa fascista, y era particularmente débil en Italia. Era patrimonio de un pequeñogrupo de hombres políticamente activos, mas el fascismo y el nazismo los habíanaislado, expulsado, aterrorizado o incluso destruido: no se debe olvidar que lasprimeras víctimas de los Lager alemanes, cientos de miles, fueron precisamentelos cuadros de los partidos políticos antinazis. Al faltar su aportación, la voluntadpopular de resistir, de organizarse para resistir, resurgió mucho más tarde, graciassobre todo a la contribución de los partidos comunistas europeos que se lanzarona la lucha contra el nazismo una vez que Alemania, en junio de 1941, agredió deimproviso a la Unión Soviética rompiendo el acuerdo Ribbentrop-Molotov deseptiembre de 1939. En definitiva, reprochar a los prisioneros el que no hayahabido rebelión representa además un error de perspectiva histórica: significa pre-tender de ellos una conciencia política que hoy es patrimonio casi común, peroque entonces pertenecía solamente a una élite.

4. ¿Volvió usted a Auschwitz después de la liberación?

Volví a Auschwitz en 1965, con ocasión de una ceremonia conmemorativa dela liberación de los campos. Como señalé en mis libros, el imperioconcentracionario de Auschwitz no estaba formado por un solo Lager, sino porunos cuarenta: el campo de Auschwitz propiamente dicho se alzaba en la periferiade la pequeña ciudad del mismo nombre (Oswiecim, en polaco), tenía capacidadpara unos veinte mil prisioneros y, por así decir, era la capital administrativa delconjunto; además estaba el Lager (o más exactamente el grupo de Lager: de tres acinco, según la época) de Birkenau, que llegó a contener a sesenta mil prisioneros,de los cuales cuarenta mil eran mujeres y en los que funcionaban las cámaras degas y los hornos crematorios; y finalmente un número continuamente variable decampos de trabajo, alejados de la «capital» hasta cientos de kilómetros: mi cam-po, llamado Monowitz, era el más grande de éstos y había llegado a tener doce milprisioneros. Estaba a unos siete kilómetros al este de Auschwitz. Toda esa zona seencuentra hoy en territorio polaco.

No me ha impresionado mucho visitar el Campo Central: el gobier-no polaco lo ha transformado en una especie de monumento nacional,los barracones han sido limpiados y pintados, han plantado árboles,diseñado canteros. Hay un museo en el que se exponen miserables tro-feos: toneladas de cabellos humanos, centenares de miles de gafas,peines, brochas de afeitar, muñecas, zapatos de niños; pero no deja deser un museo, algo estático, ordenado, manipulado. El campo enterome pareció un museo. En cuanto a mi Lager, ya no existe: la fábricade goma a la que estaba vinculado, hoy en manos polacas, ha crecidohasta ocupar todo el terreno.

He sentido una angustia violenta, en cambio, al entrar en el Lager deBirkenau, que nunca había visto como prisionero. Aquí nada cambió: ha-bía barro y sigue habiendo barro, o en verano un polvo que sofoca; losbarracones (los que no fueron incendiados con el paso del frente) estántal cual, bajos, sucios, hechos de tablones mal ensamblados y con el sue-lo de tierra apisonada; no hay literas sino tableros de madera desnuda,hasta el techo. Aquí nada ha sido embellecido. Venía conmigo una ami-ga, Giuliana Tedeschi, sobreviviente de Birkenau. Me hizo ver que sobrecada tablero de 1,80 por 2 dormían hasta nueve mujeres. Me hizo notarque por la ventanuca se ven las ruinas del crematorio; en esa época seveían llamas en la cúspide de la chimenea. Ella había preguntado a lasveteranas: «¿Qué es ese fuego?», y le habían contestado: «Somos noso-tras, que nos quemamos».

Ante el triste poder de evocación de esos sitios, cada uno de nosotros, lossobrevivientes, se comporta de manera distinta, pero se distinguen dos gran-des categorías. Pertenecen a la primera categoría los que rehúsan regresar, oincluso hablar del tema; los que querrían olvidar pero no pueden, y vivenatormentados por pesadillas; los que, al contrario, han olvidado, han extirpa-do todo y han vuelto a vivir a partir de cero. He notado que, en general, todosestos individuos fueron a parar al Lager «por desgracia», es decir sin un com-promiso político preciso; para ellos el sufrimiento ha sido una experienciatraumática pero privada de significado y de enseñanza, como una calamidad o

par cinq ou six jours de voyage dans des wagons plombés, leurs chiens dressés àla tuerie

Dans Ces conditions, l’affirmation qu’on a parfois formulée, selon laquelle lesjuifs ne se seraient pas révoltes par couardise, est aussi absurde qu’insultante La réalité,c’est que personne ne se révoltait : il suffit de rappeler que les chambres à gazd’Auschwitz furent testées Sur un groupe de trois Cents prisonniers de guerre russes,jeunes, militairement entraînés, politiquement préparés, et qui n’étaient pas retenuspar la présence de femmes et d’enfants, et eux non plus ne se révoltèrent pas.

Je voudrais enfin ajouter une dernière considération. La conscience profonde quel’oppression ne doit pas être tolérée, mais qu’il faut y résister n’était pas très développéedans l’Europe fasciste, et était particulièrement faible en Italie C’était l’apanage d’unpetit nombre d’hommes politiquement actifs, que le fascisme et le nazisme avaientisolés, expulsés, terrorisés ou [198] même supprimés . il ne faudrait pas oublier que lespremières victimes des Lager allemands furent justement, et par centaines de milliers,les cadres des partis politiques antinazis Leur apport venant à manquer, la volontépopulaire de résister, de s’organiser pour résister, n’a reparu que beaucoup plus tard,grâce surtout au concours des partis communistes européens qui se jetèrent dans lalutte contre le nazisme lorsque l’Allemagne, en juin 1941, eut attaqué l'Union Soviétiqueà l’improviste, rompant ainsi l’accord Ribbentrop-Molotov de septembre 1939 Enconclusion, je dirai que reprocher aux prisonniers de ne pas s’être révoltes, c’est avanttout commettre une erreur de perspective historique cela veut dire exiger d’eux uneconscience politique aujourd’hui beaucoup plus largement répandue, mais quireprésentait alors l’apanage dune élite

4 Êtes-vous retourné a Auschwitz après votre libération ?

Je suis retourné à Auschwitz en 1965, à l’occasion dune cérémonie commémorativede la libération des Camps Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans mes livres, l’empireconcentrationnaire d’Auschwitz comprenait non pas un, mais une quarantaine de Lager,le camp d’Auschwitz proprement dit, édifie a la périphérie de la petite ville du mêmenom (en polonais Oswiçcim) pouvait contenir environ vingt mille prisonniers etconstituait en quelque sorte la capitale administrative de cette agglomération , venaitensuite le Lager (ou plus exactement les Lager, de trois à cinq selon le moment) deBirkenau, qui alla jusqu’à contenir soixante mille prisonniers, dont quarante millefemmes, et où étaient installés les fours crématoires et les chambres à gaz , et enfin unnombre toujours variable de Camps de travail, situés parfois à des centaines dekilomètres de la «capitale» Le camp où j’étais, appelé Monowitz, était le plus grand deceux-ci, ayant contenu jusqu’à douze mille prisonniers environ II était situé à septkilomètres à peu près à l’est d’Auschwitz. Toute l’étendue des lieux se trouveaujourd’hui en territoire polonais

La visite au Camp Principal ne m’a pas fait grande Impression le gouvernementpolonais l’a transformé en une Sorte de monument national, les baraques ont éténettoyées et repeintes, on a planté des arbres et dessiné des plates-bandes II y a unmusée où sont exposés de pitoyables vestiges des tonnes de cheveux humains, descentaines de milliers de lunettes, des peignes, des blaireaux, des poupées, deschaussures d’enfants, mais cela reste un musée, quelque Chose de fige, dereordonne, d’artificiel Le camp tout entier m’a fait l’effet d’un musée Quant àmon Lager, il n’existe plus , l’usine de caoutchouc a laquelle il était annexe, et[199] qui est devenue propriété polonaise, s’est tellement agrandie quelle en acomplètement recouvert l’emplacement.

Par contre, j’ai éprouvé un sentiment de violente angoisse en pénétrant dans leLager de Birkenau, que je n’avais jamais vu à l’époque où j’étais prisonnier. Là,rien n’a changé : il y avait de la boue, et il y a encore de la boue, ou bien unepoussière suffocante l’été ; les baraques (celles qui n’ont pas été incendiées lorsdu passage du front) sont restées comme elles étaient : Basses, sales, faites deplanches disjointes, avec un sol de terre battue ; il n’y a pas de couchettes, mais delarges planches de bois nu superposées jusqu’au plafond. Là, rien n’a été enjolivé.J’étais avec une arme, Giuliana Tedeschi, rescapée de Birkenau. Elle m’a dit queSur chacune de Ces planches - de 1,80 m Sur 2 - on faisait dormir jusqu’à neuffemmes. Elle m’a fait remarquer que de la fenêtre on voit les ruines du fourcrématoire ; à cette époque-là, on voyait la flamme en haut de la Cheminée. Elleavait demandé aux anciennes : «Qu’est-ce que c’est que ce feu?», et elle s’étaitentendu répondre : «C’est nous qui brûlons.»

Face au triste pouvoir évocateur de Ces lieux, chaque ancien déporté réagit defaçon différente, mais on peut cependant distinguer deux catégories bien définies.Appartiennent à la première ceux qui refusent d’y retourner ou même d’en parler,ceux qui voudraient oublier sans y parvenir et sont tourmentés par des cauchemars,enfin ceux qui au contraire ont tout oublié, tout refoulé, et ont recommencé à viereen partant de zéro. J’ai remarqué que ce sont tous en général des individus qui ontéchoué au Lager «par accident», c’est-à-dire sans engagement politique précis ;pour eux, la souffrance a été une expérience traumatisante mais dénuée designification et d’enseignement, comme un malheur ou une maladie : pour eux, le

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una enfermedad: el recuerdo es para ellos algo extraño, un cuerpo dolorosoque se inmiscuyó en sus vidas, y han tratado (o aún tratan) de eliminarlo. Lasegunda categoría, en cambio, está constituida por los ex prisioneros «políti-cos», o en todo caso con preparación política, o con una convicción religiosa,o con una fuerte conciencia moral. Para estos sobrevivientes recordar es undeber: éstos no quieren olvidar, y sobre todo no quieren que el mundo olvide,porque han comprendido que su experiencia tenía sentido y que los Lager nofueron un accidente, un hecho imprevisto de la Historia.

Los Lager nazis han sido la cima, la culminación del fascismo en Euro-pa, su manifestación más monstruosa; pero el fascismo existía antes queHitler y Mussolini, y ha sobrevivido, abierto o encubierto, a su derrota enla Segunda Guerra Mundial. En todo el mundo, en donde se empieza ne-gando las libertades fundamentales del Hombre y la igualdad entre los hom-bres, se va hacia el sistema concentracionario, y es éste un camino en elque es difícil detenerse. Conozco muchos ex prisioneros que han compren-dido bien la terrible lección implícita en su experiencia, y que cada añovuelven a «su» campo llevando de la mano peregrinajes de jóvenes: yomismo lo haría de buen grado si el tiempo me lo permitiese y si no supieraque logro el mismo fin escribiendo libros y aceptando comentarlos antelos estudiantes.

5. ¿Por qué habla usted sólo de los Lager alemanes, y no también de losrusos?

Como escribí al contestar a la primera pregunta, prefiero la parte deltestigo a la del juez: debo testimoniar sobre las cosas que sufrí y vi. Mislibros no son libros de historia: escribiéndolos me limité rigurosamentea hechos de los que tuve experiencia directa, y excluí aquellos de los queme enteré más tarde por los libros y los periódicos. Por ejemplo, notaréisque no he dado las cifras de la matanza de Auschwitz, ni he descrito losdetalles de las cámaras de gas y de los crematorios: de hecho no conocíaestos datos cuando estaba en el Lager, lo supe sólo después, cuando losupo todo el mundo.

Por la misma razón no hablo en general de los Lager rusos: por suerte paramí no he estado en ellos y sólo podría repetir lo qué he leído, es decir lo quesaben todos aquellos que se han interesado en estos temas. Es evidente, sinembargo, que no quiero ni puedo sustraerme al deber, propio de todo hombre,de hacerse un juicio y formular una opinión. A la vez que las obvias semejan-zas, entre los Lager soviéticos y los Lager nazis me parece que puedo observardiferencias sustanciales.

La diferencia principal consiste en su finalidad. Los Lager alemanes cons-tituyen algo único en la no obstante sangrienta historia de la humanidad: alviejo fin de eliminar o aterrorizar al adversario político, unían un fin modernoy monstruoso, el de borrar del mundo pueblos y culturas enteros. A partir demás o menos 1941, se volvieron gigantescas máquinas de muerte: las cámarasde gas y los crematorios habían sido deliberadamente proyectados para des-truir vidas y cuerpos humanos en una escala de millones; la horrenda primacíale corresponde a Auschwitz, con 24.000 muertos en un solo día de agosto de1944. Los campos soviéticos no eran ni son, desde luego, sitios en los que laestancia sea agradable, pero no se buscaba expresamente en ellos, ni siquieraen los más oscuros años del estalinismo, la muerte de los prisioneros: era unhecho bastante frecuente, y se lo toleraba con brutal indiferencia, pero en sus-tancia no era querido; era, en fin, un subproducto debido al hambre, el frío, lasinfecciones, el cansancio. En esta lúgubre comparación entre dos modelos deinfierno, hay que agregar que en los Lager alemanes, en general, se entrabapara no salir: ningún otro fin estaba previsto más que la muerte. En cambio enlos campos soviéticos siempre existió un término: en la época de Stalin los«culpables» eran condenados a veces a penas larguísimas (incluso de quince yveinte años) con espantosa liviandad, pero subsistía una esperanza de liber-tad, por leve que fuera.

De esta diferencia fundamental nacen las demás. Las relaciones entre guar-dias y prisioneros, en la Unión Soviética, están menos deshumanizadas: todospertenecen al mismo pueblo, hablan la misma lengua, no son «superhombres» e«infrahombres» como bajo el nazismo. Los enfermos, aun mal, son atendidos;ante un trabajo demasiado duro una protesta es concebible, individual o colecti-va; los castigos corporales son raros y no demasiado crueles: es posible recibircartas y paquetes de víveres de casa; en una palabra, la personalidad humana noestá negada ni se pierde totalmente. En contraposición, al menos por lo quehacía a los judíos y gitanos, en los Lager alemanes el exterminio era casi total:no se detenía ni siquiera ante los niños, que murieron por centenares de miles enlas cámaras de gas, caso único entre las atrocidades de la historia humana. Comoconsecuencia general, los niveles de mortandad resultan ser bastante diferentesen los dos sistemas. AI parecer, en la Unión Soviética, en el período más duro,

Souvenir est un peu comme un Corps étranger qui s’est introduit douloureusementdans leur vie, et qu’ils ont cherché (ou qu’ils cherchent encore) à éliminer. Dans laseconde catégorie par contre, on trouve les ex-prisonniers politiques, ou desindividus qui possèdent, dune manière ou d’une autre, une éducation politique,une conviction religieuse ou une forte conscience urorale. Pour eux, se souvenirest un devoir : eux ne veulent pas oublier, et surtout ne veulent pas que le mondeoublie, car ils ont compris que leur expérience avait un sens et que les Lager n’ontpas été un accident, un imprévu de l’Histoire.

Les Lager nazis ont été l’apogée, le couronnement du fascisme européen, samanifestation la plus monstrueuse ; mais le fascisme existait déjà avant Hitler etMussolini, et il a survécu, ouvertement ou sous des formes dissimulées, à la défaitede la Seconde Guerre mondiale. Partout où, dans le monde, on commence parbafouer les libertés fondamentales de l’homme et son droit à [200] l’égalité, onglisse rapidement vers le système concentrationnaire, et c’est une pente Sur laquelleil est difficile de s’arrêter. Je connais beaucoup d’anciens déportés qui, ayantparfaitement compris quelle terrible leçon recelait leur expérience, retournentchaque année dans «leur» camp et y conduisent des jeunes en pèlerinage. Moi-mêmeje le ferais volontiers si j’en avais le temps, et si je n’avais pas le Sentiment quej’atteins le même but en écrivant des livres, et en acceptant de les commenter àmes jeunes lecteurs.

5. Pourquoi parlez-vous seulement des Lager allemands, et ne dites-vous rien desCamps russes ?

Comme je l’ai dit en répondant à la première question, je préfère le rôle de témoinà celui de fuge : j’ai à témoigner, et à témoigner de ce que j’ai vu et subi. Mes livres nesont pas des ouvrages d’histoire : en les écrivant, je me suis limité à rapporter les faitsdont j’avais une expérience directe, excluant ceux dont je n’ai eu connaissance queplus tard, par les livres et les journaux. Vous remarquerez, par exemple, que je n’ai pascité les chiffres du massacre d’Auschwitz, pas plus que je n’ai décrit le mécanisme deschambres à gaz et des fours crématoires : cela, parce que ce sont des données que je neconnaissais pas quand j’étais au Lager, et que je n’ai possédées que par la Suite, enmême temps que tout le monde.

C’est pour la même raison que je ne parle généralement pas des camps russes : parbonheur, je n’y suis pas allé, et je ne pourrais que répéter à leur Sujet ce que j’en ai lu,c’est-à-dire ce que savent tous ceux qui se sont intéressés à la question. Bien entendu,il ne faudrait pas croire pour autant que je veuille me dérober au devoir qu’a touthomme de se faire une opinion et de l’exprimer. Au-delà de ressemblances évidentes,je crois pouvoir observer d’importantes différences entre les Camps soviétiques et lesLager nazis.

La principale de Ces différences timt aux buts poursuivis. De ce point de vue, lesLager allemands constituent un phénomène unique dans l’histoire pourtant sanglantede l’humanité : à l’antique objectif visant à éliminer ou à terroriser l’adversaire politique,ils ont adjoint un objectif moderne et monstrueux, celui de rayer de la surface du globedes peuples entiers avec leurs cultures. A partir de 1941 environ, les Lager allemandsdeviennent de gigantesques machines de mort : les chambres à gaz et les fourscrématoires avaient été délibérément conçus pour détruire des vies et des Corps humainspar millions ; l’horrible record en revient à Auschwitz, avec 24000 morts en une seulejournée au [201] mois d’août 1944 Certes, les Camps soviétiques n’étaient, et ne sonttoujours pas des endroits où il fait bon viere, mais même dans les années les plussombres du stalinisme la mort des internes n y était pas un but déclaré c’était unaccident assez fréquent, et accepté avec une indifférence brutale, mais qui n’était pasexpressément voulu, c’était en somme une conséquence possible de la faim, du froid,des épidémies, de l’épuisement Pour compléter cette lugubre comparaison entre deuxtypes d’enfer, il faut ajouter qu’en général on entrait dans les Lager allemands pour neplus en sortir il n’y était prévu d’autre issue que la mort, alors que la réclusion dans lesCamps soviétiques avait toujours un terme du temps de Staline, les «coupables.» étaientparfois condamnes a de très longues peines (qui pouvaient aller jusqu’à quinze ouvingt ans) avec une épouvantable désinvolture, mais il leur restait toutefois, si faiblefût-il, un espoir de liberté

Cette différence fondamentale en entraîne une série d’autres Les rapports entregardiens et prisonniers sont moins inhumains en Union Soviétique les uns et lesautres appartiennent à un même peuple parlent la même langue, il n’y a pas chezeux de «surhommes» et de «sous-hommes» comme chez les nazis Les maladessont sans doute mal soignes, mais on les soigne, face à un travail trop pénible, onpeut envisager une protestation, individuelle ou collective, les châtiments corporelssont rares et pas trop cruels, on peut recevoir de chez soi des lettres et des colis devivres, bref, la personnalité humaine n’y est pas déniée, elle n’y est pas totalementcondamnée Par contre, dans les Lager allemands tout au moins pour les juifs et lesTziganes, le massacre était quasi total il n’épargnait même pas les enfants, quifurent tues par milliers dans les chambres à gaz, cas unique parmi toutes les atrocitésde l’histoire de l’humanité Le résultat est que les taux de mortalité sont extrêmementdifférents pour chacun des deux systèmes En Union Soviétique, il semble que,

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la mortandad era de un 30 por ciento de la totalidad de ingresados, un porcentajesin duda intolerablemente alto; pero en los Lager alemanes la mortandad era del90-98 por ciento.

Me parece muy grave la reciente innovación soviética por la cual algunos inte-lectuales disidentes son sumariamente declarados locos, encerrados en institutospsiquiátricos y sometidos a «curas» que no sólo provocan sufrimientos cruelessino que tuercen y debilitan las funciones mentales. Esto demuestra que la disi-dencia es temida: no se la castiga, pero se intenta demolerla mediante fármacos (oel miedo a los fármacos). Quizás esta técnica no esté muy difundida (al parecerestos internados políticos, en 1975, no superan el centenar), pero es odiosa porqueimplica el uso abyecto de la ciencia y una prostitución imperdonable de los médi-cos que tan servilmente se prestan a secundar la voluntad de las autoridades. Ponede manifiesto un extremado desprecio de la confrontación democrática y las liber-tades civiles.

En cambio, y por lo que respecta precisamente al aspecto cuantitativo, hay queseñalar que en la Unión Soviética el fenómeno Lager está actualmente disminu-yendo. Parece que alrededor de 1950 el número de prisioneros políticos era demillones; según Amnesty International (asociación apolítica que se propone soco-rrer a todos los prisioneros políticos, en todos los países e independientemente desus opiniones), hoy, en 1976, no quedarían sino unos diez mil.

En conclusión, los campos soviéticos siguen siendo una manifestación deplo-rable de ilegalidad y deshumanización. Nada tienen que ver con el socialismosino al contrario: se destacan en el socialismo soviético como una fea mancha;han de considerarse más bien como una barbarie heredada del absolutismo zaristade la que los gobiernos soviéticos no han sabido o no han querido liberarse. Quienlea Memorias de la casa de los muertos, escrito por Dostoievski en 1862, no tienedificultad en reconocer los mismos rasgos carcelarios descrito por Soljenitsyncien años después. Pero es posible, o más bien: es fácil imaginar un socialismo sinLager: en muchas partes del mundo se lo ha conseguido. No es imaginable, encambio, un nazismo sin Lager.

6. De los personajes que aparecen en Si esto es un hombre, ¿cuáles ha vueltoa ver después de la liberación?

La mayoría de los personajes que aparecen en estas páginas debe darse pordesaparecida desgraciadamente ya en los días del Lager o durante la tremendamarcha de evacuación de la que se habla en la página 168; otros murieron mástarde, de enfermedades contraídas durante la prisión, y de otros nunca he podidohallar rastros. Unos pocos sobreviven y he logrado mantener o restablecer contac-to con ellos.

Vive, y se encuentra bien, Jean, el Pikolo del Canto de Ulises: su fami-lia había sido destruida pero se volvió a casar a su regreso, tiene ahora doshijos y lleva una vida muy tranquila como farmacéutico en una pequeñaciudad de provincia en Francia. Nos encontramos a veces en Italia, dondepasa sus vacaciones; otras veces fui yo a encontrarme con él. Extrañamen-te, ha olvidado mucho de su año en Monowitz: en él priman los atrocesrecuerdos del viaje de evacuación, durante el cual vio morir de agotamien-to a todos sus amigos (entre ellos a Alberto).

Me veo con frecuencia con el personaje que he llamado Piero Sonnino (p.58), el mismo que aparece como «César» en La tregua. También él, al cabo deun período difícil de readaptación, ha encontrado trabajo y ha fundado una fa-milia. Vive en Roma. Cuenta de buen grado las vicisitudes de su estadía en elcampo y de su largo viaje de regreso, pero en sus narraciones, que a menudo seconvierten casi en monólogos teatrales, tiende a poner de manifiesto las aventu-ras de que ha sido protagonista antes que los hechos trágicos que presenciópasivamente.

He vuelto a ver a Charles. Había sido hecho prisionero en las colinas de losVosgos, cerca de su casa, donde actuaba como partigiano, sólo en noviembre de1944, y había permanecido en el Lager no más de un mes; pero este mes de sufri-miento, como los hechos feroces que había presenciado, lo habían marcado pro-fundamente, quitándole toda la alegría de vivir y la voluntad de edificarse unfuturo. Una vez repatriado, al cabo de un viaje no muy diferente del que cuento enLa tregua, volvió a su oficio de maestro de la primaria en la minúscula escuela desu pueblo, en donde enseñaba a los niños también a criar abejas y a cultivar unvivero de abetos y pinos. Hace pocos años que se jubiló; se casó hace poco conuna colega ya no joven, y juntos se construyeron una casa nueva, pequeña perocómoda y graciosa. Fui a verlo dos veces, en 1951 y en 1974. En esta última visitame habló de Arthur, que vive en un pueblo no muy alejado, está viejo y enfermo yno desea recibir visitas que puedan despertarle viejas angustias.

Dramático, imprevisto y lleno de alegría mutua fue el encuentro con Mendi, el

dans les pires moments, la mortalité ait atteint environ 30 % du total des entrées,et c est déjà un Chiffre intolérablement élevé, mais dans les Lager allemands, lamortalité était de 90 à 98

Une récente Innovation soviétique me paraît extrêmement grave Gelle qui consiste,en déclarant sommairement qu’ils sont fous, a faire interner certains intellectuels dissidentsdans des hôpitaux psychiatriques ou on les soumet à des «traitements o qui non seulementprovoquent de cruelles souffrances, mais altèrent et affaiblissent les facultés mentalesC’est la preuve que la dissidence est redoutée elle n’est plus punie, mais on cherche a ladétruire par les médicaments (ou par la peur des médicaments) Cette méthode n’estpeut-être pas très répandue (en 1975, Ces internes politiques n’étaient, semble-t-il, pasplus dune [202] centaine), mais elle est odieuse parce quelle suppose une utilisationignoble de la science, et une prostitution impardonnable de la part des médecins qui seprêtent aussi servilement à satisfaire les volontés du pouvoir Elle révèle un profondmépris pour le débat démocratique et les libertés individuelles

Toutefois, et pour ce qui est justement de l’aspect quantitatif de la question, il fautremarquer qu’en Union Soviétique le phénomène du Goulag apparaît actuellement endéclin II semble que dans les années cinquante les prisonniers politiques se soient comptespar millions, d’après les chiffres d’Amnesty International (une association apolitique quia pour but de porter secours aux prisonniers politiques de tous les pays du monde et detoutes les opinions), ils seraient aujourd’hui (1976) environ dix mille

En conclusion, les Camps soviétiques n’en demeurent pas moins dedéplorables exemples d’illégalité et d’inhumanité Ils n’ont rien a voir avec lesocialisme et défigurent au contraire le socialisme soviétique, sans doute faut-ily voir une subsistance barbare de l’absolutisme tsanste, dont les gouvernementssoviétiques n’ont pas su ou voulu se libérer Quand on ht les Souvenirs de lamaison des morts, écrits par Dostoïevski en 1862, on y reconnaît sans peine,dans ses grandes lignes, l’univers concentrationnaire décrit Cent ans plus tardpar Soljénitsyne Mais il est possible, fache même, d’imaginer un socialismesans Camps, comme il a du reste été réalise dans plusieurs endroits du mondeUn nazisme sans Lager n’est pas concevable

6 Parmi les personnages de Si c’est un homme, quels sont ceux que vous avez revusaprès votre libération

La plupart des personnages qui apparaissent dans ce livre doivent malheureusementêtre considères comme disparus des l’époque du Lager ou pendant la terrible marched’évacuation mentionnée à la p 167, d’autres sont morts plus tard des suites de maladiescontractées durant leur détention, d’autres enfin sont restes introuvables malgré mesrecherches Quelques-uns seulement sont encore en vie, et j’ai pu garder ou reprendrecontact avec eux

Jean, le «Pikolo» du Chant d’Ulysse, est vivant et en bonne santé il avait perdu presquetous les membres de sa famille, mais après son retour en France il s’est marie, il amaintenant deux enfants et mené une vie paisible dans une petite ville de province ou ilest pharmacien Nous nous voyons de temps en temps en Italie, lorsqu’il vient y passerses vacances , ou bien c’est moi qui suis allé le trouver Curieusement, il ne se rappellepas grand-chose de son année à Monowitz ce qui l’a surtout [203] marque ce sont lessouvenirs atroces du voyage d’évacuation, au cours duquel il a vu mourir d’épuisementtous ses amis (parmi lesquels Alberto)

Je vois aussi assez souvent le personnage que j’ai appelé Piero Sonnmo (p 57),le même qui apparaît dans la Trêve sous le nom de «Cesare» Lui aussi, après unedifficile période de réadaptation, il a trouvé un travail et fondé un foyer II vit àRome II raconte volontiers, et avec beaucoup de verve, les épreuves affrontées aucamp et durant le long voyage de retour, mais dans ces récits qui prennent souventla dimension de monologues de théâtre, il tend a faire valoir les épisodes aventureuxoù il a eu le premier rôle plutôt que les événements tragiques auxquels il a assistepassivement

J’ai également revu Charles II n’avait été fait prisonnier qu’en 1944, non loin de chezlui, dans les montagnes des Vosges ou il avait pris le maquis, et n’avait donc passé qu’unmois au Lager, mais ces mois de souffrances et les choses atroces auxquelles il avaitassiste I avaient profondement marqué, et lui avaient ôte la joie de viere et la volonté dese construire un avenir Revenu dans son pays après un voyage comparable à celui quej’ai raconte dans la Trêve, il a repris son métier d’instituteur dans la minuscule école deson village où, il y a peu de temps encore, il apprenait aux enfants, entre autres, à éleverdes abeilles et à cultiver des pépinières de sapins et de pins Depuis quelques années, il esta la retraite, il a récemment épouse une collègue d’un certain âge, et ensemble ils se sontconstruit une maison neuve, petite mais confortable et agréable Je suis aile les voir deuxfois, en 1951 et en 1974 A cette dernière Occasion, il m’a donné des nouvelles d’Arthur,qui habite dans un village voisin, il est vieux et malade, et ne désire pas recevoir devisites qui puissent réveiller en lui d’anciennes angoisses

Mes retrouvailles avec Mendi, le «rabbin moderniste» évoqué en quelques lignes p

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«rabino modernista» al que me refiero en pocas líneas en las páginas 74 y 114. Sereconoció leyendo casualmente en 1965 la traducción alemana de este libro: merecordó y me escribió una larga carta dirigida a la Comunidad Israelita de Turín.Nos escribimos extensamente, informándonos mutuamente del destino de nues-tros amigos comunes. En 1967 fui a verlo a Dortmund, en Alemania Federal, endonde entonces era rabino: se conservaba igual, «tenaz, valeroso y agudo», y ade-más extraordinariamente culto. Se casó con una ex prisionera de Auschwitz ytienen tres hijos ya grandes; la familia entera tiene la intención de establecerse enIsrael.

No he vuelto a ver al Doktor Pannowitz, el químico que me había sometido aun frío «examen de estado», pero me dio noticias suyas el Doktor Müller, a quiendediqué el capítulo Vanadio en mi libro El sistema periódico. Ante la inminenciade la llegada del Ejército Rojo a la fábrica de la Buna, se comportó con prepoten-cia y cobardía: ordenó a sus colaboradores civiles que resistieran a ultranza, lesprohibió subir al último tren que partía hacia la retaguardia, pero en cambio subióél en el último momento aprovechando la confusión. Murió en 1946 de un tumorcerebral.

7. ¿Cómo se explica el odio fanático de los nazis por los judíos?

La aversión contra los judíos, impropiamente llamada antisemitismo, es uncaso particular de un fenómeno más vasto: la aversión contra quien es diferente deuno. No hay duda de que se trata, en sus orígenes, de un hecho zoológico: losanimales de una misma especie pero de grupos distintos manifiestan entre sí fenó-menos de intolerancia. Esto también ocurre con los animales domésticos: es sabi-do que si se introduce una gallina de un determinado gallinero en otro, durantevarios días es rechazada a picotazos. Lo mismo sucede con ratones y abejas y, engeneral, con todas las especies de animales sociales. Ahora bien, el hombre esciertamente un animal social (ya lo había afirmado Aristóteles): pero ¡pobres denosotros si todas las pulsiones zoológicas que sobreviven en el hombre se tolera-ran! Las leyes humanas están precisamente para esto: para limitar los impulsosanimales. El antisemitismo es un fenómeno típico de intolerancia. Para que surjauna intolerancia hace falta que entre dos grupos en contacto exista una diferenciaperceptible: ésta puede ser física (los negros y los blancos, los rubios y los more-nos), pero nuestra complicada sociedad nos ha hecho sensibles a diferencias mássutiles, como la lengua, o el dialecto, o el mismo acento (bien lo saben nuestrosmeridionales cuando se ven obligados a emigrar al norte); la religión, con todassus manifestaciones exteriores y su profunda influencia sobre la manera de vivir;el modo de vestir o de gesticular; los hábitos públicos y privados. La atormentadahistoria del pueblo judío ha hecho que en casi todas partes los judíos manifiestenuna o más de estas diferencias.

En la trama, extremadamente compleja, de pueblos y naciones que seentrechocan, la historia de este pueblo tiene características particulares. Era (y enparte es) depositario de un vínculo interno muy fuerte, de naturaleza religiosa ytradicional; por consiguiente, pese a su inferioridad numérica y militar, se opusocon desesperado valor a ser conquistado por los romanos, fue derrotado, deporta-do y dispersado, pero el vínculo sobrevivió. Las colonias judías que se fueronformando, primero a lo largo de todas las costas mediterráneas y luego en el Me-dio Oriente, en España, en Renania, en Rusia meridional, en Polonia, en Bohemiay muchos otros sitios, siempre se mantuvieron obstinadamente fieles a este víncu-lo, que se fue consolidando bajo la forma de un inmenso cuerpo de leyes y tradi-ciones escritas, de una religión minuciosamente codificada y de un ritual peculiary vistoso que permeaba todos los actos del día. Los judíos, minoritarios en todossus afincamientos, eran así distintos, reconocibles como distintos, y a menudoorgullosos (con o sin razón) de ser distintos: todo lo cual los hacía muy vulnera-bles. De hecho fueron duramente perseguidos, en casi todos los países y en casitodos los siglos; a las persecuciones los judíos reaccionaron en pequeña parteasimilándose, es decir fundiéndose con la población circunstante; en su mayorparte, volvieron a emigrar a países más hospitalarios. Sin embargo, de tal manerase renovaba su «diferencia», exponiéndolos a nuevas restricciones y persecucio-nes.

Si bien en su esencia profunda el antisemitismo es un fenómeno irracional deintolerancia, en todos los países cristianos y a partir del momento en que el cristia-nismo se va consolidando como religión de Estado, el antisemitismo cobra uncarácter marcadamente religioso, y aun teológico. Según afirma san Agustín, losjudíos están condenados a la dispersión por el propio Dios, y por dos razones:porque de ese modo reciben el castigo por no haber reconocido en Cristo al Mesías,y porque su presencia en todos los países es necesaria a la Iglesia católica, quetambién está en todas partes, para que en todas partes se ponga de manifiesto antelos fieles la merecida infelicidad de los judíos. Por eso la dispersión y la separa-ción de los judíos nunca habrá de terminar: ellos, con sus penas, deben testimo-niar por la eternidad su propio error y, por ende, la verdad de la fe cristiana. Porconsiguiente, dado que su presencia es necesaria, han de ser perseguidos, pero nomatados.

73 et 111, ont été dramatiques, imprévues, et pleines de joie pour tous deux Mendis’est reconnu en lisant par hasard, en 1965, la traduction allemande de ce livre il sesouvenait de moi et m’a écrit une longue lettre adressée à la Communauté Israélite deTurin Nous nous sommes alors écrit régulièrement, en nous tenant mutuellementinformés de ce qu’étaient devenus nos amis communs En 1967, je suis allé le trouvera Dortmund, en Allemagne fédérale, ou il était alors rabbin, j’ai retrouvé le mêmehomme, «tenace, courageux et fin», et extraordinairement cultivé II a épousé uneancienne déportée d’Auschwitz et a maintenant trois grands enfants toute la famille aI Intention d’aller s’installer en Israël

Je n’ai jamais revu le Doktor Pannwitz, le chimiste qui m’avait fait passer un odieux«examen d’Etat», mais j’ai eu de ses [204] nouvelles par l’intermédiaire de ce DoktorMuller à qui j’ai consacre le chapitre Vanadium de mon livre le Système périodique (1)Alors que 1 arrivée de 1 Armée Rouge était imminente, il s est conduit avec arroganceet lâcheté après avoir ordonné à ses collaborateurs civils de résister a outrance et leuravoir interdit de monter sur le dernier train en partance pour l’arrière, il y est luimêmemonte au dernier moment, à la faveur de la confusion générale II est mort en 1946dune tumeur au cerveau

7 Comment s’explique la haine fanatique des nazis pour les juifs (7),

L aversion pour les juifs, improprement appelée antisémitisme, n’est qu’un criparticulier d’un phénomène plus gênerai, à savoir 1 aversion pour ce qui est différentde nous Indubitablement il s agit à Pongine d’un phénomène zoologique les animauxdune même espèce, mais appartenant a des groupes différents, manifestem entre euxdes réactions d intolérance Cela se produit également chez les animaux domestiques ilest bien connu que si on introduit une poule provenant d un certain poulailler dans unautre poulailler, elle est repoussee à Coups de bec pendant plusieurs jours On observele même comportement chez les rats et les abeilles, et en gênerai chez toutes les espècesd’animaux sociaux II se trouve que l’homme est lui aussi un animal social Aristote 1avait déjà dit), mais que deviendrait-il si toutes les Impulsions animales qui subsistenten lui devaient être tolérées ‘ Les lois humaines servent justement à ceci limiter l’instinctanimal L antisémitisme est un phénomène typique d’intolérance Pour qu une intolérancese manifeste, il faut qu il y ait entre deux groupes en contact une différence perceptiblece peut être une différence physique (les Noirs et les Blancs, les bruns et les Monds),mais notre civilisation compliquée nous a rendus sensibles a des différences plussubtiles, comme la langue ou le dialecte, ou même 1 accent (nos Méridionaux contraintsà emi grer dans le Nord en savent quelque Chose), ou bien la religion avec toutes sesmanifestations extérieures et sa profonde influence sur la manière de viere, ou encorela façon de s’habiller et de gesticuler, les habitudes publiques et privées L histoiretourmentée du peuple juif a voulu que presque partout les juifs aient manifeste une ouplusieurs de Ces différences

Dans l’enchevêtrement si complexe des nations et des peuples en lutte, l’histoiredu peuple juif présente des caractéristiques [205] particulières II était (et est encoreen partie) dépositaire de liens internes très étroits, de nature religieuse ettraditionnelle, aussi, en dépit de son infériorité numérique, le peuple juifs’opposa-t-il avec un Courage désespère à la conquête romaine, vaincu, il futdéporté et disperse, mais les liens internes subsistèrent Les colonies juives qui seformèrent alors peu a peu, d’abord Sur les côtes méditerranéennes, puis auMoyen-Orient, en Espagne, en Rhénanie, en Russie méridionale, en Pologne etailleurs, restèrent toujours obstinément fidèles a Ces liess qui s étaient peu à peurenforces sous la forme d’un immense Corpus de lois et de traditions écrites, dune religion strictement codifiée et d’un rituel particulier qui se manifestait demanière ostensible dass tous les actes quotidiens Les juifs, en minorité dass tousles endroits ou ils se fixaient, étaient donc différents, reconnaissables commedifférents, et souvent orgueilleux (à tort ou à raison) de cette différence tout celales rendait très vulnérables, et effectivement ils furent durement persécutes, dasspresque tous les pays et à presque tous les siècles , un petit nombre d entre euxréagit aux persécutions en s’assimilant, en s incorporant à la population autochtone, la plupart emigrèrent à nouveau vers des pays plus hospitaliers Et ce faisant, ilsrenouvelaient leur «différence», s’exposant à de nouvelles restrictions et à denouvelles persécutions

Bien qu’il sofft dass son essence un phénomène irrationnel d’intolérance,dass tous les pays chrétiens et a partir du moment ou le christianisme commençaà se constituer comme religion d’Etat, l’antisémitisme prit une formeprincipalement religieuse, et même theologique Si l’on en croit Saint Augustin,c’est Dieu lui même qui condamne les juifs a la dispersion, et cela pour deuxraisons comme punition pour n’avoir pas reconnu le Messie dass la personne duChrist, et parce que leur présence dass tous les pays est nécessaire a l’Églisecatholique, elle aussi présente partout, afin que partout les fidèles aient sous lesyeux le spectacle du malheur mente des juifs C’est pourquoi la dispersion et laséparation des juifs ne doivent pas avoir de fin par leurs souffrances, ils doiventtémoigner pour I éternité de leur erreur, et par conséquent de la venté de la foichrétienne Aussi, puisque leur présence est nécessaire, doivent ils être persécutes,mais non tues

(1) Album Michel

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No obstante, la Iglesia no se mostró siempre tan moderada: desde los primerossiglos del cristianismo se acusó a los judíos de algo mucho más grave: el ser,colectivamente y por la eternidad, responsables de la crucifixión de Cristo, de seren fin el «pueblo deicida». Esta formulación, que aparece en la liturgia pascual entiempos remotos y que sólo fue suprimida por el Concilio Vaticano Il (1962-1965),se halla en el origen de varias creencias populares, funestas y siempre renovadas:que los judíos envenenan los pozos propagando la peste; que profanan habitual-mente la hostia consagrada; que en Pascua secuestran niños cristianos con cuyasangre embeben el pan ácimo. Estas creencias han dado pie a numerosas y san-grientas matanzas, y, entre otras cosas, a la expulsión masiva de judíos primero deFrancia e Inglaterra y luego (1492-1498) de España y Portugal.

Se llega al siglo XIX pasando a través de una serie nunca interrumpida dematanzas y migraciones, un siglo marcado por el despertar generalizado de lasconciencias nacionales y por el reconocimiento de los derechos de las minorías:con excepción de la Rusia de los zares, en toda Europa caen todas las restriccioneslegales contra los judíos, las mismas que habían sido invocadas por las Iglesiascristianas (según el lugar y la época, la obligación de residir en guetos o zonasparticulares, la obligación de llevar en la ropa un distintivo, la prohibición deacceso a determinados oficios o profesiones, la veda de los matrimonios mixtos,etcétera). Sobrevive, sin embargo, el antisemitismo, más vivaz sobre todo en aque-llos países en los que una religiosidad tosca seguía atribuyendo a los judíos elasesinato de Cristo (Polonia y Rusia), y donde las reivindicaciones nacionaleshabían dejado una estela de aversión genérica contra los lindantes y los extranje-ros (Alemania; pero también Francia, en donde al final del siglo XIX los clerica-les, los nacionalistas y los militares se ponen de acuerdo para desencadenar unaviolenta oleada antisemita con ocasión de la falsa acusación de alta traición contraAlfred Dreyfus, oficial judío del Ejército francés).

En Alemania, especialmente, durante todo el siglo pasado una ininterrumpidaserie de filósofos y políticos habían insistido en una teorización fanática según lacual el pueblo alemán, dividido y humillado durante mucho tiempo, era deposita-rio de la primacía en Europa y quizás en el mundo entero, era heredero de remotasy extremadamente nobles tradiciones y civilidades, y estaba constituido por indi-viduos sustancialmente homogéneos de sangre y raza. Los pueblos alemanes de-bían unirse en un Estado fuerte y aguerrido, hegemónico en Europa e investido deuna majestad casi divina.

Esta idea de la misión de la Nación Germana sobrevive a la derrota en la pri-mera guerra mundial y sale, al contrario, fortalecida de la humillación del tratadode paz de Versalles. De ella se adueña uno de los personajes más siniestros einfaustos de la Historia, el agitador político Adolf Hitler. Los burgueses y losindustriales alemanes prestan atención a su inflamada oratoria: para ellos Hitlerpromete, Hitler logrará desviar hacia los judíos la aversión del proletariado ale-mán por las clases que lo han llevado a la derrota y al desastre económico. Enpocos años, a partir de 1933, logra sacar partido de la cólera de un país humilladoy del orgullo nacionalista suscitado por los profetas que lo precedieron, Lutero,Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau, Chamberlain, Nietzsche: su idea fija es la deuna Alemania dominadora, no en un futuro lejano sino ahora mismo; no medianteuna misión civilizadora sino con las armas. Todo lo que no es germánico le pareceinferior, o peor: detestable, y los primeros enemigos de Alemania son los judíos,por muchos motivos que Hitler enunciaba con fervor dogmático: porque tienen«sangre distinta»; porque están emparentados con otros judíos en Inglaterra, enRusia, en América; porque son herederos de una cultura en la que se razona y sediscute antes de obedecer y en la que está prohibido inclinarse ante los ídolos,cuando él mismo aspira a ser venerado como un ídolo y no vacila en proclamarque «debemos desconfiar de la inteligencia y de la conciencia, y poner toda nues-tra fe en los instintos». Y finalmente, muchos judíos alemanes han alcanzado po-siciones clave en la economía, en las finanzas, en las artes, en la ciencia, en laliteratura: Hitler, pintor fallido, arquitecto fracasado, vuelca sobre los judíos suresentimiento y su envidia de frustrado.

Esta semilla de intolerancia, cuando cae en un terreno bien predis-puesto, prende con vigor increíble pero con nuevas formas. El antise-mitismo de corte fascista, ese que el Verbo de Hitler despierta en elpueblo alemán, es más bárbaro que todos sus precedentes: convergenen él doctrinas biológicas artificialmente falseadas, según las cualeslas razas débiles deben caer frente a las razas fuertes; las absurdas creen-cias populares que el sentido común había enterrado hacía siglos; unapropaganda sin tregua Se rayan cotas nunca alcanzadas hasta entonces.El judaísmo no es una religión de la que pueda uno alejarse mediante elbautismo, ni una tradición cultural que pueda abandonarse por otra: esuna subespecie humana, una raza diferente e inferior a todas las otras.Los judíos son seres humanos sólo en apariencia: en realidad son otracosa: son algo abominable e indefinible, «más lejanos de los alemanesque el mono del hombre»; son culpables de todo, del rapaz capitalismoamericano y del bolchevismo soviético, de la derrota de 1918, de lainflación de 1923; liberalismo, democracia, socialismo y comunismo

Toutefois l’Église ne s’est pas toujours montrée aussi modérée des les premierssiècles du christianisme les juifs eurem à subir une accusation bien plus grave, Gelle dêtre, collectivement et éternellement, responsables de la crucifixion du Christ, d’êtreen somme le «peuple déicide» Cette formule, qui apparaît dass la Liturgie pascale endes temps recules, et qui n a été supprimée que par le concile Vatican II (1962-1965),a alimenté des [206] croyances populaires aussi funestes que tenaces que les juifsempoisonnent les puits pour propager la peste, qu’ils ont pour habitude de profaner(Hostie consacrée, qu a Pâques, ils enlèvent des enfants chrétiens et qu’ils pétrissent lepain azyme avec leur sang Ces croyances ont servi de prétexte a de nombreux massacressanglants, et entre autres à l’expulsion massive des juifs, d’abord de France etd’Angleterre, puis (1492-1498) d’Espagne et du Portugal

Au fil dune séné continue de massacres et de migrations, on arrive au XIXe siècle,marqué par un réveil général de la conscience nationale et par la reconnaissance desdroits des minorités à l’exception de la Russie tsanste, les restrictions légales au préjudicedes juifs sont abolies dass toute l’Europe Elles avaient été réclamées par les Égliseschrétiennes et prévoyaient, selon le heu et l’époque, l’obligation de résider dass desghettos ou dass des emplacements particuliers, l’obligation de porter une marquedistinctive Sur ses vêtements, 1 interdiction d’accéder à certains métiers ou professions,l’interdiction de contracter des mariages mixtes, etc Pourtant l’antisémitisme ne disparaîtpas pour autant, et il est même particulièrement vivace dass les pays où une religiositéarriérée continue a désigner les juifs comme les assassins du Christ (en Pologne et enRussie), et ou les revendications nationales ont laisse les séquelles dune aversiongénérale pour les populations frontalières et les étrangers (en Allemagne, mais aussien France, ou, a la fin du xixe siècle, les cléncaux, les nationalistes et les militairess’unissent pour déclencher une violente poussée d’antisémitisme, à l’occasion de lafausse accusation de haute trahison portée contre Alfred Dreyfus, officier juif de l’arméefrançaise)

En Allemagne, en particulier, durant tout le siècle dernier, une série ininterrompuede philosophes et d’hommes politiques n’avait cessé de prôner la théone fanatiqueselon laquelle le peuple allemand, trop longtemps divise et humilié, détenait la primautéen Europe et peut-être même dass le monde, qu’il était l’héritier de traditions et decivilisations extrêmement nobles et antiques, et qu’il était constitué d’individus derace et de sang essentiellement homogènes Les peuples allemands devaient donc seconstituer en un Etat fort et guerrier qui, revêtu dune majesté quasi divine, guideraitl’Europe

Cette idée de la mission de la nation allemande survit à la défaite de la PremièreGuerre mondiale, et sort même renforcée de l’humiliation du traité de Versailles C’estalors que s’en empare l’un des personnages les plus sinistres et funestes de l’Histoire,l’agitateur politique Adolf Hitler La Bourgeoisie et les milieux industriels allemandsprêtent l’oreille a ses discours enflammés ce Hitler promet, il réussira à détourner Surles juifs [207] la rancoeur que le prolétariat allemand voue aux classes qui Font conduità la défaite et au desastre économique En quelques années, à partir de 1933, celui-ciréussit à utiliser à son profit la colère d’un pays hurvilie et l’orgueil nationaliste suscitépar les prophètes qui Font précède Luther, Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau,Chamberlain, Nietzsche Hitler n’a qu’une pensée, Gelle dune Allemagne dominatrice,non pas dans un lointain avenir, mais tout de suite, non pas à travers une missioncivilisatrice, mais par les armes Tout ce qui n’est pas allemand lui apparaît inférieur,voire haïssable, et les premiers ennemis de l’Allemagne, ce sont les juifs, pour demultiples raisons que Hitler énonce avec une fureur dogmatique parce qu’ils ont «unsang différent» , parce qu’ils sont apparentés à d’autres juifs en Angleterre, en Russie,en Amérique, parce qu’ils sont les héritiers dune culture qui veut qu’on raisonne etqu’on discute avant d’obéir, et qui interdit de s’incliner devant les idoles, alors quelui-même aspire précisément à être veneré comme une Idole et n’hésite pas a proclamerque «nous devons nous méfier de l’intelligence et de la conscience, et mehre toutenotre foi dans les instincts» Enfin, il se trouve qu’un grand nombre de juifs allemandsoccupent des positions clés dans le domaine de l’économie, de la finance, des arts, dessciences, de la littérature: Hitler, peintre manqué, architecte raté, reporta sur les juifssa propre rancoeur et sa Jalousie de frustré

Ce germe d’intolérance, tombant sur un terrain déjà propice, s’y enracine avecune incroyable vigueur, mais sous des formes nouvelles L’antisémitisme de typefasciste, celui que réveille chez le peuple allemand le verbe propagandiste de Hitler,cet antisémitisme est plus barbare que tous ceux qui ont précédé on y voit convergerdes doctrines biologiques artificieusement déformées, selon lesquelles les races faiblesdoivent plier devant les races for-tes, d’absurdes croyances populaires que le bonsens avait depuis des siècles reléguées dans l’obscurantisme, une propagande detous les instants On en arrive alors à des extrémités sans précédent Le judaïsmen’est plus une religion dont on peut changer en se faisant baptiser, ni une traditionculturelle que l’on peut laisser pour une autre c’est une sousespèce humaine, unerate différente et inférieure à toutes les autres Les juifs ne sont des êtres humainsqu’en apparence : en réalité, ils sont quelque Chose de différent, d’abominable etd’indéfinissable, «plus éloignes des Allemands que les singes des hommes» , ilssont coupables de tout, du capitalisme rapace des Américains comme du bolchevismesoviétique, de la défaite de 1918 et de l’inflation de 1923; le libéralisme, la démocratie,

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son satánicos inventos judíos que amenazan la solidez monolítica delEstado nazi.

El paso de la prédica teórica a la acción práctica fue rápido y brutal. En 1933,sólo dos meses después de que Hitler conquistara el poder, nace Dachau, elprimer Lager. En mayo del mismo año se enciende la primera hoguera de librosde autores judíos o enemigos del nazismo (pero más de cien años antes Heine,poeta judío alemán, había escrito: «Quien quema libros termina tarde o tempra-no por quemar hombres»). En 1935 el antisemitismo queda codificado en unalegislación monumental y minuciosa, las Leyes de Nuremberg. En 1938, duran-te una única noche de desórdenes manipulados desde arriba, se incendian 191sinagogas y se destruyen miles de tiendas de judíos. En 1939 los judíos de laPolonia recién ocupada son encerrados en guetos. En 1940 se abre el Lager deAuschwitz. En 1941-1942 la máquina de exterminio está en pleno funciona-miento: las víctimas llegarán a millones en 1944.

En la práctica cotidiana de los campos de exterminación se realizan el odio y eldesprecio difundido por la propaganda nazi. Aquí no estaba presente sólo la muer-te sino una multitud de detalles maníacos y simbólicos, tendentes todos a demos-trar y confirmar que los judíos, y los gitanos, y los eslavos, son ganado, desecho,inmundicia. Recordad el tatuaje de Auschwitz, que imponía a los hombres la mar-ca que se usa para los bovinos; el viaje en vagones de ganado, jamás abiertos, paraobligar así a los deportados (¡hombres, mujeres y niños!) a yacer días y días en supropia suciedad; el número de matrícula que sustituye al nombre; la falta de cu-charas (y, sin embargo, los almacenes de Auschwitz contenían, en el momento dela liberación, toneladas de ellas), por lo que los prisioneros habrían debido lamerla sopa como perros; el inicuo aprovechamiento de los cadáveres, tratados comocualquier materia prima anónima, de la que se extraía el oro de los dientes, loscabellos como materia textil, las cenizas como fertilizante agrícola; los hombres ymujeres degradados al nivel de conejillos de india para, antes de suprimirlos, ex-perimentar medicamentos.

La manera misma elegida para la exterminación (al cabo de minuciosos expe-rimentos) era ostensiblemente simbólica. Había que usar, y se usó, el mismo gasvenenoso que se usaba para desinfectar las estibas de los barcos y los localesinfestados de chinches o piojos. A lo largo de los siglos se inventaron muertes másatormentadoras, pero ninguna tan cargada de vilipendio y desdén.

Como se sabe, la obra de exterminación fue muy lejos. Los nazis, que a lavez estaban empeñados en una guerra durísima, manifestaron en ello una pri-sa inexplicable: los cargamentos de víctimas destinadas al gas o a ser trasla-dadas de los Lager cercanos al frente, tenían precedencia sobre los transportesmilitares. No llegó a su culminación sólo porque Alemania fue derrotada, peroel testamento político de Hitler, dictado pocas horas antes de su suicidio y conlos rusos a pocos metros de distancia, concluía así: «Sobre todo, ordeno algobierno y al pueblo alemán que mantengan plenamente vigentes las leyesraciales, y que combatan inexorablemente contra el envenenador de todas lasnaciones, el judaísmo internacional».

Para resumir, se puede afirmar que el antisemitismo es un caso particular deintolerancia; que durante siglos ha tenido un carácter principalmente religioso;que en el tercer Reich fue exacerbado por la explosión nacionalista y militaristadel pueblo alemán, y por la peculiar «diferencia» del pueblo judío; que se disemi-nó fácilmente por toda Alemania y buena parte de Europa, gracias a la eficacia dela propaganda de los fascistas y de los nazis que tenían necesidad de un chivoemisario sobre quien descargar todas las culpas y todos los resentimientos; y queel fenómeno fue llevado a su paroxismo por Hitler, dictador maníaco.

Debo conceder, sin embargo, que estas explicaciones comúnmente acepta-das no me satisfacen: son diminutas, no tienen común medida ni proporcióncon los hechos que pretenden explicar. Releyendo las crónicas del nazismo,desde sus turbios inicios hasta su fin convulsionado, no logro quitarme deencima la impresión de una atmósfera general de locura descontrolada queme parece ser única en la historia. Esta locura colectiva, este descarrío, sueleexplicarse postulando la combinación de muchos factores distintos, insufi-cientes uno a uno. El más importante sería la misma personalidad de Hitler ysu profunda interacción con el pueblo alemán. Es verdad que sus obsesionespersonales, su capacidad de odiar, su prédica de la violencia, hallaban unaresonancia desenfrenada en la frustración del pueblo alemán, y de él le vol-vían multiplicadas, confirmándole su convicción delirante de ser él mismoquien encarnaba al Héroe de Nietzsche, el Superhombre redentor de Alema-nia.

Mucho se ha escrito acerca de su odio hacia el pueblo judío. Se ha dicho queHitler volcaba sobre los judíos su odio hacia todo el género humano; que recono-cía en los judíos algunos de sus propios defectos, y que al odiar a los judíos seodiaba a sí mismo; que la violencia de su aversión provenía del temor de tener«sangre judía» en las venas.

le socialisme et le communisme sont de sataniques inventions juives qui menacentla solidité monolithique de l’Etat nazi [208]

Le passage de l’endoctrinement théorique à la réalisation pratique fut rapide etbrutal En 1933, deux mois seulement après la montée au pouvoir de Hitler, Dachau, lepremier Lager, est déjà ne Au mois de mai de la même année a heu le premier autodaféde livres d’auteurs juifs ou ennemis du nazisme (mais déjà, plus de cent ans auparavant,Heine, poète juif allemand, avait écrit «Ceux qui brûlent les livres finissent tôt ou tardpar brûler des hommes») En 1935, l’antisémitisme est codifié par une législationmonumentale et extrêmement minutieuse, les Lois de Nuremberg En 1938, en uneseine nuit de troubles pilotés d’en haut, on incendie 191 synagogues et on met à sacdes milliers de magasins appartenant à des juifs En 1939, alors que la Pologne vientd’être occupée, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos En 1940, on inaugurele Lager d’Auschwitz En 1941-1942, la machine exterminatrice tourne à plein régimeles victimes se compteront par millions en 1944

C’est dans la pratique routinière des Camps d’extermination que la haine et lemépris instillés par la propagande nazie trouvent leur plein accomplissement. Là eneffet, il ne s’agit plus seulement de mort, mais dune foule de détails maniaques etsymboliques, visant tous à prouver que les juifs, les Tziganes et les Slaves ne sont quebétail, boue, ordure Qu’on pense à l’opération de tatouage d’Auschwitz, par laquelleon marquait les hommes comme des boeufs au voyage dans des wagons à bestiauxqu’on n’ouvrait jamais afin d’obliger les déportés (hommes, femmes et enfants ‘) àrester des jours entiers au milieu de leurs propres excréments, au numéro matricule àla place du nom, au fait qu’on ne distribuait pas de cuillère (alors que les entrepôtsd’Auschwitz, à la libération, en contenaient des quintaux), les prisonniers étant censéslaper leur soupe comme des chiens; qu’on pense enfin à l’exploitation infâme descadavres, traités comme une quelconque matière première propre à fournir l’or desdents, les cheveux pour en faire du tissu, les cendres pour servir d’engrais, aux hommeset aux femmes ravalés au rang de cobayes sur lesquels on expérimentait desmédicaments avant de les supprimer.

Le moyen même qui fut choisi (après de minutieux essais) pour opérer le massacre,était hautement symbolique On devait employer, et on employa, le gaz toxique déjàutilisé pour la desinfection des cales de bateaux et des locaux envahis par les punaisesou les poux On a inventé au cours des siècles des morts plus cruelles, mais aucune n’ajamais été aussi lourde de haine et de mépris.

Chacun sait que l’oeuvre d’extermination atteignit une ampleur considérable. Bienqu’ils fussent engagés dans une guerre très dure, et qui plus est devenue défensive, lesnazis y déployèrent [209] une hâte inexplicable : les convois de victimes à envoyeraux chambres à gaz ou à évacuer des Lager proches du front, avaient la priorité Sur lestrains militaires Si l’extermination ne fut pas portée à terme, c’est seulement parce quel’Allemagne fut vaincue, mais le testament politique dicté par Hitler quelques heuresavant son suicide, à quelques mètres de distance des Russes, s’achevait Sur ces mots. «Avant tout, j’ordonne au gouvernement et au peuple allemand de continuer à appliquerstrictement les lois raciales, et de combattre inexorablement l’empoisonneuse de toutesles nations, la juivene internationale.»

En résumé, on peut donc affirmer que l’antisémitisme est un cri particulier del’intolérance , que pendant des siècles il a eu un caractère essentiellement religieux ;que, sous le IIIe Reich, il s’est trouvé exacerbé par les prédispositions nationalistes etmilitaristes du peuple allemand, et par la «diversité» spécifique du peuple juif, qu’il serépandit facilement dans toute l’Allemagne et dans une bonne partie de l’Europe grâceà l’efficacité de la propagande fasciste et nazie, qui avait besoin d’un bouc émissaireSur lequel faire retomber toutes les fautes et toutes les rancoeurs; et que le phénomènefut porté à son paroxysme par Hitler, dictateur maniaque.

Cependant, je dois admettre que ces explications, qui sont Gelles communémentadmises, ne me satisfont pas : elles sont restrictives, sans mesure, sans proportionavec les événements qu’elles sont censées éclairer A relire les historiques du nazisme,depuis les troubles des débuts jusqu’aux convulsions finales, je n’arrive pas à medéfaire de l’impression dune atmosphère générale de folie incontrôlée qui me paraîtunique dans l’histoire. Pour expliquer cette folie, cette espèce d’embardée collective,on postule habituellement la combinaison de plusieurs facteurs différents, qui serévèlent insuffisants dès qu’on les considère séparément, et dont le principal seraitla personnalité même de Hitler, et les profonds rapports d’interaction qui le liaientau peuple allemand. Et il est certain que ses obsessions personnelles, sa capacité dehaine, ses appels à la violence trouvaient une résonance prodigieuse dans la frustrationdu peuple allemand, qui les lui renvoyait multipliés, le confirmant dans la convictiondélirante que c’était lui le Héros annoncé par Nietzsche, le Surhomme rédempteurde l’Allemagne

L’origine de sa haine pour les juifs a fait couler beaucoup d’encre On a dit queHitler reportait Sur les juifs sa haine du gehre humain tout entier, qu’il reconnaissaitchez les juifs certains de ses propres défauts, et que, haïssant les juifs, c’était lui-mêmequ’il haïssait ; que la violence de son aversion était due à la crainte d’avoir du «sangjuif» dans les veines. [210]

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Insisto: no me parecen explicaciones adecuadas. No me parece lícito explicarun fenómeno histórico cargando todas las culpas sobre un individuo (¡los ejecutoresde órdenes horrendas no son inocentes!), y además siempre es arduo interpretarlas motivaciones profundas de un individuo. Las hipótesis propuestas justificanlos hechos sólo parcialmente, explican la calidad pero no la cantidad. Debo admi-tir que prefiero la humildad con que algunos historiadores entre los más serios(Bullock, Schramm, Bracher) confiesan no comprender el antisemitismo furibun-do de Hitler y, detrás de él, de Alemania.

Quizás no se pueda comprender todo lo que sucedió, o no se deba com-prender, porque comprender casi es justificar. Me explico: «comprender» unaproposición o un comportamiento humano significa (incluso etimológicamente)contenerlo, contener al autor, ponerse en su lugar, identificarse con él. Peroningún hombre normal podrá jamás identificarse con Hitler, Himmler,Goebbels, Eichmann e infinitos otros. Esto nos desorienta y a la vez nos con-suela: porque quizás sea deseable que sus palabras (y también, por desgracia,sus obras) no lleguen nunca a resultarnos comprensibles. Son palabras y ac-tos no humanos, o peor: contrahumanos, sin precedentes históricos, difícil-mente comparables con los hechos más crueles de la lucha biológica por laexistencia. A esta lucha podemos asimilar la guerra: pero Auschwitz nada tie-ne que ver con la guerra, no es un episodio, no es una forma extremada. Laguerra es un hecho terrible desde siempre: podemos execrarlo pero está ennosotros, tiene su racionalidad, lo «comprendemos».

Pero en el odio nazi no hay racionalidad: es un odio que no está ennosotros, está fuera del hombre, es un fruto venenoso nacido del troncofunesto del fascismo, pero está fuera y más allá del propio fascismo. Nopodemos comprenderlo; pero podemos y debemos comprender dónde nace,y estar en guardia. Si comprender es imposible, conocer es necesario, por-que lo sucedido puede volver a suceder, las conciencias pueden ser seduci-das y obnubiladas de nuevo: las nuestras también.

Por ello, meditar sobre lo que pasó es deber de todos. Todos deben saber, orecordar, que tanto a Hitler como a Mussolini, cuando hablaban en público, seles creía, se los aplaudía, se los admiraba, se los adoraba como dioses. Eran«jefes carismáticos», poseían un secreto poder de seducción que no nacía de lacredibilidad o de la verdad de lo que decían, sino del modo sugestivo con que lodecían, de su elocuencia, de su arte histriónico, quizás instintivo, quizás pacien-temente ejercitado y aprendido. Las ideas que proclamaban no eran siempre lasmismas y en general eran aberraciones, o tonterías, o crueldades; y, sin embar-go, se entonaban hosannas en su honor y millones de fieles los seguían hasta lamuerte. Hay que recordar que estos fieles, y entre ellos también los diligentesejecutores de órdenes inhumanas, no eran esbirros natos, no eran (salvo pocasexcepciones) monstruos: eran gente cualquiera. Los monstruos existen pero sondemasiado pocos para ser realmente peligrosos; más peligrosos son los hom-bres comunes, los funcionarios listos a creer y obedecer sin discutir, comoEichmann, como Hoess, comandante de Auschwitz, como Stangl, comandantede Treblinka, como los militares franceses de veinte años más tarde, asesinos enArgelia, como los militares norteamericanos de treinta años más tarde, asesinosen Vietnam.

Hay que desconfiar, pues, de quien trata de convencernos con argumen-tos distintos de la razón, es decir de los jefes carismáticos: hemos de sercautos en delegar en otros nuestro juicio y nuestra voluntad. Puesto que esdifícil distinguir los profetas verdaderos de los falsos, es mejor sospecharde todo profeta; es mejor renunciar a la verdad revelada, por mucho queexalten su simplicidad y esplendor, aunque las hallemos cómodas porquese adquieren gratis. Es mejor conformarse con otras verdades más modes-tas y menos entusiastas, las que se conquistan con mucho trabajo, poco apoco y sin atajos por el estudio, la discusión y el razonamiento, verdadesque pueden ser demostradas v verificadas.

Es evidente que esta receta es demasiado simple como para cubrir todos loscasos: un nuevo fascismo, con su retahíla de intolerancias, prepotencias y servi-dumbre, puede nacer fuera de nuestro país y ser importado, quizás en puntas depies y haciéndose llamar con otros nombres; o puede desencadenarse dentro decasa con una violencia capaz de desbaratar todo reparo. Entonces los consejosde sabiduría ya no sirven y se debe encontrar la forma de resistir: también enesto, la memoria de lo sucedido en el corazón de Europa, y no hace mucho,puede servir de sostén y admonición.,

8 . ¿Qué ser ía us t ed hoy s i no hub iera e s tado preso en lo sLager? ¿Qué s i en te cuando recuerda e sa época? ¿A qué a t r i -buye e l haber sobrev i v ido?

Rigurosamente hablando, no sé ni puedo saber qué sería yo hoy si no hu-

Mais encore une fois, cela ne me semble pas concluant On ne peut pas, me semble-t-il,expliquer un phénomène historique en en attribuant toute la responsabilité à un seinindividu (ceux qui ont exécuté des ordres contre nature ne sont pas innocents’), et parailleurs il est toujours hasardeux d’interpréter les motivations profondes d’un individuLes hypothèses avancées ne justifient les faits que dans une certaine mesure, ils enexpliquent la qualité mais pas la quantité J’avoue que je préfère l’humilité avec laquellequelques historiens, parmi les plus sérieux (Bullock, Schramm, Bracher), reconnaissentne pas comprendre Pantisémitisme acharné de Hitler, et à sa Suite de l’Allemagne

Peut-être que ce qui s’est passé ne peut pas être compris, et même ne doit pas êtrecompris, dans la mesure où comprendre, c’est presque justifier. En effet, «comprendre»la décision ou la conduite de quelqu’un, cela veut dire (et c’est aussi le sens étymologiquedu mot) les wettre en soi, wettre en soi celui qui en est responsable, se mehre à sa place,s’identifier à lui Eh bien, aucun homme normal ne pourra jamais s’identifier à Hitler, àHimmler, à Goebbels, à Eichmann, à tant d’autres encore Cela nous déroute et nousréconforte en même temps, parce qu’il est peut-être souhaitable que ce qu’ils ont dit - etaussi, hélas, ce qu’ils ont fait - ne nous sofft plus compréhensible Ce sont là des paroleset des actions hon humaines, ou plutôt anti-humaines, sans précédents historiques, etqu’on pourrait à grand-peine comparer aux épisodes les plus cruels de la lutte biologiquepour l’existence Car si la guerre peut avoir un rapport avec ce gehre de lutte, Auschwitzn’a rieh à voir avec la guerre, elle n’en constitue pas une étape, elle n’en est pas uneforme outrancière La guerre est une réalité terrible qui existe depuis toujours elle estregrettable, mais elle est en nous, elle a sa propre rationalité, nous la «comprenons»

Mais dans la haine nazie, il n’y a nen de rationnel c’est une haine qui n’est pas ennous, qui est étrangère a l’homme, c’est un freit vénéneux issu de la funeste bouche dufascisme, et qui est en même temps au-dehors et audelà du fascisme même Nous nepouvons pas la comprendre, mais nous pouvons et nous devons comprendre d’où elleest issue, et nous tenir Sur nos gardes Si la comprendre est impossible, la connaître estnécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent ànouveau être déviées et obscurcies les nôtres aussi

C’est pourquoi nous avons tous le devoir de méditer Sur ce qui s’est produit Tousnous devons savoir, ou nous Souvenir, que lorsqu’ils parlaient en public, Hitler etMussolini étaient Grus, applaudis, admirés, adores comme des dieux C’étaient des«Chefs charismatiques», ils possédaient un mystérieux pouvoir de séduction qui nedevait rieh à la crédibilité ou a la justesse des [211] propos qu ils tenaient mais quivenait de la façon suggestive dont ils les tenaient, a leur éloquence, a leur faconded’histrions, peut-être innée, peut être patiemment étudiée et mise au point Les idéesqu’ils proclamaient n étaient pas toujours les mêmes et étaient en général aberrantes,stupides ou cruelles , et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu’à leur mort par desmilliers de fidèles II faut rappeler que ces fidèles, et parmi eux les exécuteurs zèlesd’ordres inhumains, n’étaient pas des bourreaux nés, ce n’étaient pas - sauf raresexceptions - des monstres, c’étaient des hommes quelconques Les monstres existent,mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ceux qui sont plusdangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéirsans discuter, comme Eichmann, comme Hoss, le commandant d’Auschwitz, commeStangl, le commandant de Trebhnka, comme, vingt ans après, les militaires françaisqui tuèrent en Algérie, et comme, trente ans après, les militaires américains qui_ tuèrentau Viêt-nam

II faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d’autres voiesque par la raison, autrement dit des Chefs charismatiques nous devons bien pesernotre décision avant de déléguer à quelqu’un d’autre le pouvoir de juger et de vouloirà notre place Puisqu ‘il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfionsnous de tous les prophètes, il vaut mieux renoncer aux ventes révélées, même si ellesnous transportent par leur simplicité et par leur éclat, même si nous les trouvonscommodes parce qu’on les a gratis II vaut mieux se contenter d autres ventes plusmodestes et moins enthousiasmantes, de Gelles que l’on conquiert laborieusement,progressivement et sans brûler les étapes, par l’étude, la discussion et le raisonnement,et qui peuvent être vérifiées et démontrées

Bien entendu, cette recette est trop simple pour pouvoir s’appliquer a tous lesGas il se peut qu’un nouveau fascisme, avec son cortège d’intolérance, d’abuset de servitude, misse hors de notre pays et y sofft Importe, peut-êtresubrepticement et camoufle sous d’autres noms, ou qu’il se déchaîne de l’intérieuravec une violence capable de renverser toutes les barrières Alors les conseils desagesse ne servent plus, et il faut trouver la force de résister en cela aussi, leSouvenir de ce qui s’est passé au Coeur de l’Europe, il n’y a pos si longtemps,peut être une aide et un avertissement

8 Que seriez vous aujourd’hui si vous n’aviez pos été prisonnier dans un LagersQu’éprouvez-vous lorsque vous vous remémorez [212] cette période 9 A quels facteursattribuez-vous le fait d’être encore en vie

A proprement parler, je ne sais pas et ne peux pas savoir ce que je serais aujourd’hui

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biese estado en los Lager: ningún hombre conoce su futuro, y aquí se trataríajustamente de describir un futuro que no tuvo lugar. Tiene cierto significadoel intentar hacer previsiones (siempre groseras, por otra parte) sobre el com-portamiento de una población, pero en cambio es extremadamente difícil, oimposible, prever el comportamiento de un individuo, aun en una escala dedías. Del mismo modo, el físico sabe pronosticar con gran exactitud el tiempoque tardará un gramo de radio en reducir a la mitad su radiactividad, pero deninguna manera es capaz de decir cuándo se desintegrará un átomo particularde ese gramo de radio. Si un hombre camina hacia una bifurcación del caminoy no coge a la izquierda, es obvio que cogerá a la derecha; pero nuestras elec-ciones casi nunca son entre dos alternativas: luego, a cada elección sucedenotras, todas múltiples, y así al infinito; finalmente, nuestro futuro dependemucho de factores externos, del todo ajenos a nuestras elecciones deliberadas,y de factores internos, pero de los que no somos conscientes. Por estas noto-rias razones no conocemos nuestro porvenir ni el de nuestro prójimo; por lasmismas razones nadie puede decir cuál habría sido su pasado «si».

Una afirmación, sin embargo, puedo formular, y es ésta: si no hubiera vivi-do la temporada de Auschwitz, es probable que nunca hubiera escrito nada.No habría tenido motivo, incentivo para hacerlo: fui estudiante mediocre deitaliano y pobre de historia, más me interesaban la física y la química, y ade-más había elegido un oficio, el de químico, que nada tenía en común con elmundo de la palabra escrita. Fue la experiencia del Lager lo que me obligó aescribir: no tuve que luchar contra la pereza, los problemas de estilo me pare-cían ridículos, encontré milagrosamente tiempo para escribir sin jamás robaruna hora a mi oficio cotidiano: me parecía tener este libro entero en la mente,sólo tenía que dejarlo salir y que descendiera al papel.

Ahora han pasado muchos años: el libro ha tenido muchas aventuras y se hacuriosamente interpuesto, como una memoria artificial, pero también como unabarrera defensiva, entre mi tan normal presente y mi feroz pasado de Auschwitz.Lo digo con cierta vacilación, porque no quiero parecer cínico: recordar los Lagerhoy no me provoca ninguna emoción violenta ni dolorosa. Al contrario: a mi ex-periencia breve y trágica de deportado se ha superpuesto esa otra mucho más largay compleja de escritor-testigo, y la suma es claramente positiva; globalmente, estepasado me ha hecho más rico y seguro. Una amiga mía, que muy joven había sidodeportada al Lager para mujeres de Ravensbrück, dice que el campo fue su uni-versidad: creo poder afirmar lo mismo, es decir que viviendo y luego escribiendoy meditando acerca de aquellos hechos, he aprendido muchas cosas sobre loshombres y el mundo.

Tengo que precisar de inmediato que este éxito positivo fue suerte de muypocos: de los deportados italianos, por ejemplo, sólo el cinco por ciento pudoregresar y, de ellos, muchos perdieron la familia, los amigos, los bienes, la salud,el equilibrio, la juventud. El hecho de haber sobrevivido y de haber vuelto indem-ne se debe en mi opinión a que tuve suerte. En muy pequeña medida jugaron losfactores preexistentes, como mi entrenamiento para la vida en la montaña y mioficio de químico, que me acarreó algún privilegio durante mis últimos meses deprisión. Quizás también me haya ayudado mi interés, que nunca flaqueó, por elánimo humano y la voluntad no sólo de sobrevivir (común a todos), sino de sobre-vivir con el fin preciso de relatar las cosas a las que habíamos asistido y quehabíamos soportado. Y finalmente quizás haya desempeñado un papel también lavoluntad, que conservé tenazmente, de reconocer siempre, aun en los días másnegros, tanto en mis camaradas como en mí mismo, a hombres y no a cosas,sustrayéndome de esa manera a aquella total humillación y desmoralización quecondujo a muchos al naufragio espiritual.

PRIMO LEVI

Noviembre de 1976

1. Con el término «Muselmann», ignoro por qué razón,los veteranos del campo designaban a los débiles,los ineptos, los destinados a la selección

si je n’avais pas été dans un Lager nul ne connaît son avenir, et il s’agirait en l’occurrencede décrire un avenir qui n’a pas existé S’il peut y avoir un sens à risquer des prévisions(toujours très approximatives d ailleurs) Sur le comportement dune population, il esten revanche extrêmement difficile, sinon impossible, de prévoir le comportement d’unindividu, fût-ce à quelques jours de distance De la même façon, le physicien peutévaluer avec une grande précision en combien de temps un gramme de radium perdrala moitié de son activité, mais il est absolument incapable de dire à quel moment unsein de4s atomes de ce radium se désintégrera Si un homme arrive au croisement dedeux nies et ne prend pas Gelle de gauche, il prendra nécessairement Gelle de droite,mais il est très rare que nous n’ayons à choisir qu’entre deux possibilités, et de pluschaque choix en entraîne d’autres, tous multiples, et ainsi de Suite à l’infini, enfin,notre avenir dépend aussi fortement de facteurs externes, totalement étrangers à noschoix délibères, et de facteurs internes dont toutefois nous ne sommes pas conscientsToutes ces raisons évidentes font qu’on ne peut connaître ni son propre avenir ni celuides autres , et c’est pour les mêmes raisons que personne ne peut imaginer son passé«au conditionnel»

Je puis cependant affirmer une Chose, c’est que si je n’avais pas vécu l’épisoded’Auschwitz, je n’aurais probablement jamais écrit Je n’aurais pas eu de motivation,de Stimulation à écrire : j’avais été un élève médiocre en Italien et mauvais en histoire,je m’intéressais beaucoup plus a la physique et à la chimie et j avais ensuite choisi unmétier, celui de chimiste, qui n’avait rien de commun avec le monde de l’écriture Cefut l’expérience du Lager qui m’obligea a écrire je n’ai pas eu à combattre la paresse,les problèmes de style me semblaient ridicules, j’ai trouve miraculeusement le tempsd’écrire sans avoir à empiéter ne fût ce que dune heure Sur mon travail quotidien celivre c’était l’impression que j’avais - était déjà tout prêt dans ma tête et ne demandaitqu’à sortir et à prendre place Sur le papier

Bien des années ont passe depuis, ce livre a connu de nombreuses vicissitudes et ils’est curieusement interpose, comme une mémoire artificielle, mais aussi comme unebarrière défensive, entre un présent on ne peut plus normal et le terrible passed’Auschwitz J’hésite à le dire car je ne voudrais pos passer pour un cynique, maislorsqu’il m’arrive aujourd’hui de penser au Lager, je ne ressens aucune émotion violenteou pénible Au contraire à ma brève et tragique expérience de déporté s est [213]superposée Gelle d’écrivain-témoin, bien plus longue et complexe, et le bilan estnettement positif; au total, ce passé m’a intérieurement enrichi et affermi. Une de mesamies, déportée toute jeune au Lager pour femmes de Ravensbrùck, assure que lecamp a été son université : je crois, pour ma part, que je pourrais en dire autant, etqu’en vivant, puis en écrivant et en méditant cette expérience, j’ai beaucoup appris surles hommes et sur le monde.

Je dois cependant me hâter de préciser que cette issue positive a été une Chanceréservée à une étroite minorité. Sur l’ensemble des déportés Italiens, par exemple, iln’y en a que 5 % qui soient revenus, et parmi eux beaucoup ont perdu leur famille,leurs amis, leurs bims, leur santé, leur équilibre, leur Jeunesse. Le fait que je soisencore vivant et que je sois revenu indemne timt surtout, selon moi, à la Chance.Les facteurs préexistants, comme mon entraînement à la vie de montagne et monmétier de chimiste qui m’a valu quelques privilèges dans les derniers mois dedétention, n’ont joué que dans une faible mesure. Peut-être aussi ai-je trouvé unsoutien dans mon intérêt jamais démenti pour l’âme humaine, et dans la volonténon seulement de survivre (c’était là l’objectif de beaucoup d’entre nous), mais desurvivre dans le but précis de raconter les choses auxquelles nous avions assisté etque nous avions subfies. Enfin, ce qui a peut-être également joué, c’est la volontéque j’ai tenacement conservée, même aux heures les plus sombres, de toujoursvoir, en mes camarades et en moi-même, des hommes et non des choses, et d’éviterainsi cette humiliation, cette démoralisation totales qui pour beaucoup aboutissaientau naufrage spirituel.

Primo LEVI

Novembre 1976.

TABLEPréfaceSi c’est un homme. .

1. Le voyage 2. Le fond 3. Initiation 4. K.B. 5. Nos nuits. 6. Le travail 7. Unebonne journée B. En deçà du bien et du mal 9. Les élus et les damnés 10. Examende chimie 11. Le chant d’Ulysse 12. Les événements de fété 13. Octobre 1944.14. Kraus. 15. Die drei Leute vom Labor 16. Le dernier 17. Histoire de dix joursAppendice