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XXX e ANNÉE N.1/2 - 2012 - 5 www.30giorni.it MENSILE SPED. IN ABB. POST. Tar. Economy Taxe Percue Tassa Riscossa Roma. ED. TRENTA GIORNI SOC. COOP. A R. L. ISSN 1827-6288 Nous pouvons attendre avec confiance la grâce de Dieu CONSISTOIRE Interview du cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong CE DONT NOUS AVONS LE PLUS BESOIN , C’EST DE LA PRIÈRE Témoignage du cardinal Roger Etchegaray Directeur: Giulio Andreotti dans l’Église et dans le monde Directeur: Giulio Andreotti dans l’Église et dans le monde nella Chiesa e nel mondo nella Chiesa e nel mondo In caso di mancato recapito rinviare a Uff. Poste Roma Romanina per la restituzione al mittente previo addebito. If undelivered please return to sender, postage prepaid, via Romanina post office, Roma, Italy. En cas de non distribution, renvoyer pour restitution à lʼexpéditeur, en port dû, à: Ufficio Poste Roma Romanina, Italie Nous pouvons attendre avec confiance la grâce de Dieu CONSISTOIRE Interview du cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong

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Nous pouvons attendre avec confiance la grâce de Dieu

CONSISTOIRE

Interview du cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong

CE DONT NOUS AVONS LE PLUS BESOIN , C’EST DE LA PRIÈRETémoignage du cardinal Roger Etchegaray

Directeur: Giulio Andreottidans l’Église et dans le monde Directeur: Giulio Andreottidans l’Église et dans le monde

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Nous pouvons attendre avec confiance la grâce de Dieu

CONSISTOIRE

Interview du cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong

Après 75 ans d’activité, Valtellina regarde l’avenir avec confiance sachant qu’elle possèded’importantes possibilités de croissance en Italie et dans le monde. Société spécialisée àl’origine dans les infrastructures téléphoniques, Valtellina est aujourd’hui une entreprise deréférence et un véritable « system integrator » dans des secteurs stratégiques pour lacroissance et le développement. À tous les niveaux et partout où elle opère, elle respectescrupuleusement les valeurs qui font sa force depuis toujours : grande capacité de travail,sérieux, respect rigoureux des accords. Avec un personnel qui compte un peu moins de milleemployés, elle figure parmi les plus importantes entreprises de la province de Bergame etson succès est là pour démontrer que la qualité s’obtient en combinant tradition et innovation.

Valtellina fête ses 75 ans d’activité.Bon anniversaire.

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e

En couverture:l’évêque de Hong Kong, John Tong Hon, reçoit la barrette cardinalice du pape Benoît XVI dans le dernier Consistoire, le 18 février 2012

ÉDITORIAL

La rencontre comme Grâce

— Un texte de don Luigi Giussani 4

COUVERTURE

CHINE

Gratitude, patience, attente.

Trois mots pour l’Église en Chine

interview du cardinal John Tong Hon — par G. Valente 34

Qui est le nouveau cardinal chinois — par G. Valente 39

DANS CE NUMÉRO

ÉGLISE

C’est la prière qui est la clé de voûte

de la vie chrétienne

interview du cardinal Prosper Grech — par P. Mattei 46

TÉMOIGNAGES

Ce dont nous avons le plus besoin,

c’est de la prière

— par le cardinal Roger Etchegaray 52

HOMÉLIES

«Jésus nous donnera la force.

Non pas vous, mais Lui en vous»

— par le cardinal Jorge Mario Bergoglio 59

«Mais le Fils de l’homme, quand il viendra,

trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Lc 18, 8)

— par don Giacomo Tantardini 64

RUBRIQUES

LETTRES DU MONDE ENTIER 14

LECTURE SPIRITUELLE 22

30JOURS dans le monde 41

33OJOURS - 1/2 - 2012

Direction et Rédaction

Via Vincenzo Manzini, 45 00173 Roma - ItaliaTel. +39 06 72.64.041 Fax +39 06 72.63.33.95Internet:www.30giorni.it E-mail: [email protected]

Directeurs adjoints

Roberto Rotondo - [email protected] Cubeddu - [email protected]

Rédaction

Gianni Cardinale - [email protected] Francioni - [email protected] Malacaria - d. [email protected] Mattei - [email protected] Quattrucci - [email protected] Valente - [email protected]

Réalisation graphique

Marco Pigliapoco - [email protected] Scicolone - [email protected] Viola - [email protected] iconographique

Paolo Galosi - [email protected]

Collaborateurs

Pierluca Azzaro,Pina Baglioni, M. A. Beaugrand, F.M. Babinet, Maurizio Benzi, Lorenzo Bianchi, Massimo Borghesi, Lucio Brunelli, Rodolfo Caporale, Stefania Falasca, Lorenzo Cappelletti, Gianni Cardinale, Giuseppe Frangi, Silvia Kritzenberger, Walter Montini, Jane Nogara, Stefano M. Paci, Felix Palacios, Tommaso Ricci, Giovanni Ricciardi

Ont collaboré à ce numéro

le cardinal Roger Etchegaray

Secrétariat de rédaction

[email protected]

30GIORNI nella Chiesa e nel mondo

est une publication mensuelle enregistrée au Tribunal de Rome en date du 11/11/1993 n° 501. Elle bénéficie dʼun financement publicdirect (Loi du 7 août 1990, n. 250).

Société éditrice

Trenta Giorni soc. coop. a r. l. Sede legale: Via Vincenzo Manzini, 45 00173 Roma - Italie

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Davide Ramazzotti - [email protected]

Conseil dʼAdministration

Giampaolo Frezza (president),Massimo Quattrucci (vicepresident), Giovanni Cubeddu, Paolo Mattei, Roberto Rotondo, Michele Sancioni, Gianni Valente

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Impression

Arti Grafiche La Moderna Via di Tor Cervara, 171 - 00155 - Roma

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Ce numéro a été bouclé le 29 février 2012

Achevé dʼimprimer en mars 2012

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES:

Paolo Galosi: Copertina; Bruno Brunelli: pp.4-5,25; Getty images: pp.14-15,37,39; Corbis: pp.15,19;Archivio ETS: p.27; Lessing/Contrasto: p.21; Associated Press/LaPresse: pp.34,58; Per gentile concessione di padre Fernando Domingues, rettore del Pontificio Collegio Urbano De Propaganda Fide: p.36; Reuters/Contrasto: p.38; Per gentile concessione del cardinale ProsperGrech: pp.46-51; Per gentile concessione del cardinale Roger Etchegaray: pp.52,53,55,56,57,58;Massimo Quattrucci: pp.61,62; Stiftung Pro Kloster St. Johann in Müstair: p.65.

L’homélie du cardinal Jorge Mario Bergoglio

dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs,

à Rome, le 18 février

3OGIORNInella Chiesa e nel mondo

Directeur Giulio Andreotti

N. 1/2-2012

an

née

XX

X Sommaire

«Jésus nous donnera la force. Non pas vous,

mais Lui en vous

p. 59

Nous publions comme éditorial de ce numéro un texte de don Luigi Giussani.Il s’agit d’un passage d’Appunti di metodo cristiano, livre édité à Milan par Gioventù studentesca, en septembre 1964, avec le nihil obstat

de Monseigneur Carlo Figini et l’imprimatur de la Curie ambrosienne, et dédié à Paul VI avec ces mots: «Au Pape de l’Ecclesiam Suam comme expression de la tentative méditée et fidèle de ses élèves de Milan»

Giulio Andreotti

Éditorial

La rencontre comme Grâce

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«Qu’est donc le mortel, que Tu en gardes la mé-moire, le fils d’Adam, que tu en prennes souci?»(Ps 8, 5).«Moïse dit à Dieu: «Qui suis-je?» (Ex 3, 11). «Et je dis: Ah! Seigneur Yavhé, vois, je ne sais pasparler: je suis un enfant!» (Jr 1, 6).

«Seigneur..., je ne mérite pas que Tu entres sousmon toit...» (Lc 7, 6).

C’est la conscience de la gratuité absolue desinterventions de Dieu dans l’histoire qui est la va-leur la plus pure et la plus objective de la vie chré-tienne. Parce qu’il n’existe pas de vérité plus gran-de, plus douce, plus exaltante: les rencontres qu’Ila créées pour faire participer les hommes – nous!– à Son royaume sont un don hautement pur quenotre nature n’aurait même pas pu imaginer, pré-voir: un pur don au-dessus de toute capacité denotre vie, «Grâce».

Jésus-Christ dans son Corps Mystique résumetout ce royaume de la «Grâce», de la bonté surna-turelle de la puissance de Dieu. Comme ce fut uneGrâce pour les juifs d’il y a deux mille ans quel’existence parmi eux de Jésus de Nazareth et lefait de Le rencontrer dans la rue, c’est une Grâcepour les hommes d’aujourd’hui que l’existence del’Église dans le monde et le fait de La rencontrerdans leur société.

Sur ces pages, quelques

détails des fresques

de la basilique Sant’Angelo

in Formis, Capoue (Caserte);

ci-dessous, Jésus et Zachée

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Et non seulement le fait de cette rencontre est don de Grâcemais aussi la capacité d’en entendre l’appel:

«… Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélationt’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui estdans les cieux» (Mt 16, 17).

«… En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit: “Je te bénis, Père,Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et auxhabiles et de l’avoir révélé aux tout petits. Oui, Père, car tel a ététon bon plaisir. Tout m’a été remis par mon Père, et nul neconnaît le Fils si ce n’est le Père, comme nul ne connaît le Père sice n’est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler...”» (Mt 11,25-27). «... C’est que, répondit-il, à vous il est donné deconnaître les mystères du Royaume des Cieux, tandis qu’à cesgens-là cela n’est pas donné...» (Mt 13, 11).

Et la capacité même de vérifier cet appel, d’en reconnaître lavaleur est don de Grâce. «... Et je prierai le Père et il vous donne-ra un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l’Esprit de Vé-rité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit ni ne leconnaît. Vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avecvous et qu’il est en vous...» (Jn 14, 16-17).

«… Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en monnom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vousai dit...» (Jn 14, 26).

«... J’ai manifesté Ton nom aux hommes, que Tu as tirés dumonde pour me les donner. Ils étaient à Toi et tu me les a don-nés et ils ont gardé Ta parole. Maintenant ils savent que tout ceque Tu m’as donné vient de Toi...» (Jn 17, 6-7).

«… L’Esprit en personne se joint à notre esprit pour attesterque nous sommes enfants de Dieu» (Rm 8, 16).

Éditorial

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Jésus et la Samaritaine

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Jésus et la femme adultère

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Éditorial

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Et la capacité d’adhérer et de réaliser la proposition chrétienne estdon de Grâce: «... Je suis le vrai cep et mon Père est le vigneron. Toutsarment en moi qui ne porte pas de fruit, il le coupe, et tout sarmentqui porte du fruit, il l’émonde, pour qu’il en porte encore plus.Émondés, vous l’êtes déjà grâce à la parole que je vous ai apportée.Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment nepeut de lui-même porter du fruit sans demeurer sur le cep, ainsi vousnon plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep; vous êtes les sar-ments. Qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup defruit; car hors de moi vous ne pouvez rien faire» (Jn15, 1-5).

«... Ainsi parla Jésus, puis levant les yeux au ciel, il dit: “Pèrel’heure est venue: glorifie Ton Fils, pour que Ton Fils Te glorifie etque, par le pouvoir sur toute chair que Tu lui as conféré, il donne lavie éternelle à tous ceux que Tu lui as donnés. La vie éternelle, c’estqu’ils Te connaissent, Toi, le seul véritable Dieu, et Ton envoyé, Jé-sus-Christ» (Jn 17, 1-3).

« ... Je leur ai révélé Ton nom et le leur révélerai, pour quel’amour dont Tu m’as aimé soit en eux et moi en eux» (Jn 17, 26).

Parce que l’esprit et le cœur de l’homme ne sont jamais adaptésaux pas que Dieu fait vers lui: la bonté surnaturelle elle-même quifait prendre au mystère de Dieu «la forme d’un esclave et la figured’un homme» (saint Paul) dans le Christ et dans l’Église, propor-tionne aussi l’esprit et la sensibilité de l’homme à ces merveilles, si-non elles demeureraient comme la lumière pour un aveugle et lesparoles pour un sourd, comme pour nos oreilles les ultrasons, quisont comme le silence.

La rencontre elle-même avec ce fragment d’Église qu’est la com-munauté chrétienne du milieu dans lequel nous nous trouvons estdonc «Grâce», c’est un don de la puissance de Dieu. Et nous avonsaussi besoin de la Grâce pour comprendre l’appel de ceux qui enfont partie et de ceux qui guident, et pour nous employer à vérifierleur appel et pour adhérer et être fidèles à leur proposition.

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Nous pouvons maintenant comprendre quelle estl’expression d’une véritable disponibilité et d’un véri-table engagement face à l’appel chrétien: c’est une atti-tude de demande, de prière. La norme de la rencontrechrétienne rend l’homme sincère immédiatementconscient de la disproportion entre ses forces et lestermes mêmes de la proposition, du caractère excep-tionnel du problème posé par un tel message. Le sensde notre dépendance originelle, qui est l’aspect le plusélémentaire de la religiosité naturelle, dispose doncl’esprit simple à reconnaître que toute l’initiative peutêtre celle du mystère de Dieu, et que l’attitude ultime àprendre est l’attitude humble de celui qui demande àvoir, à comprendre, et à adhérer. Elle est tellement fon-damentale cette attitude de prière, qu’elle est propreaussi bien aux croyants qu’à ceux qui ne croient pas en-core, aussi bien à Pierre qui s’écrie: «Je crois Seigneur,mais augmente ma foi», qu’à l’”Innommé”* qui crie:«Mon Dieu, si tu existes, révèle-toi à moi».

Une disponibilité et un engagement dans le faitchrétien qui ne se traduisent pas en demande, en«prière», ne sont pas suffisamment vrais parce qu’ilsne se soucient pas, avec une loyauté intelligente, de ceque signifie la proposition qu’on est appelé à vérifier:«... L’heure vient même où qui vous tuera estimerarendre un culte à Dieu. Ils en arriveront là pourn’avoir connu ni le Père ni moi» (Jn16, 2- 3).

Éditorial

* personnage des Fiancés de Manzoni

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La dernière Cène

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Le point de la demande et de la prière est le point où la conscience del’homme commence sa participation au Mystère de Celui qui le crée. Et notreesprit sent donc les vertiges de ce Mystère qui fait tout, absolument tout,quand il réfléchit que même cette activité initiale de demande et de prièren’est rendue possible que par un don du Créateur: «Nul ne peut dire Jésus estSeigneur que sous l’action de l’Esprit Saint» (1Co 12, 3). «... L’Esprit vient ausecours de notre faiblesse; car nous ne savons que demander pour priercomme il faut; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémisse-ments ineffables» (Rm 8, 26).

La liturgie de l’Église nous éduque à regarder cette initiative ineffablementprofonde de Dieu sur nous, quand elle nous fait dire: «Nos vœux, Seigneur,que Toi-même Tu nous inspires en nous prévenant, daigne les accompagnerde Ton aide».

La rencontre et l’engagement avec la plus humble communauté chrétien-ne d’un certain milieu, composée des gens habituels, ne se libèrent pas euxnon plus d’une impureté qui altère jugements et rapports, s’ils ne sont pas re-çus avec cette disponibilité humble et active – vigilante – du cœur, qui est unélan de prière authentique, même s’il est embryonnaire, vague et confus.

Le lavement des pieds

Confiance!

C’est la main de Jésus

qui conduit tout…

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Ne nous lassons pas

de prier. La confiance

fait des miracles.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Invitation à la prièreLa rédaction de 30Jours invite tout le monde, et en particulier les per-sonnes consacrées des monastères de clôture, à prier pour don GiacomoTantardini. Il se soigne depuis quelques mois pour une tumeur au pou-mon. Que le Seigneur nous donne de demander avec confiance le miraclede la guérison. Aux prêtres qui estiment et aiment 30Jours nous deman-dons de célébrer la messe selon cette intention. Aux parents nous deman-dons la charité de faire prier leurs enfants.

BRÉSILARCHIDIOCÈSE DE CURITIBA

30Giorni est tout simplement fantastique

Pinhais, Paraná, 21 novembre 2011

Chers amis, la paix et la prospérité à tous!À ma grande joie, j’ai reçu de l’un de mes amis, le pèreRamiro Pastore, de l’ordre des Camilliens, un exem-plaire de la revue 30Giorni. Elle est tout simplementfantastique! J’enseigne dans notre archidiocèse de Cu-ritiba et je chante aussi dans une chorale de musique ita-lienne de notre ville, le Coro Italico del Paraná. Je vou-drais savoir ce que je dois faire pour recevoir votre revueet certains des suppléments qui accompagnaient lesvieux numéros: le CD des chants grégoriens, Chi pregasi salva, le livre de don Giacomo Tantardini: «Le Fils nepeut rien faire de lui-même».

Ce sera certainement pour moi et pour mes étu-diants une aide importante, qui fera croître nosconnaissances et notre foi.

Je voudrais, si possible, l’édition italienne de30Giorni, parce que je suis originaire du Trentin etque je parle plutôt bien notre langue.

Fraternellement,Luiz Antonio Lenzi

Pinhais, Paraná, 12 décembre 2011

Santé et Paix à tous!J’ai reçu le dernier week-end le CD et les revues que jevous avais demandées. Dieu seul peut dire à quel pointj’ai été heureux de recevoir ces trésors. Mille mercis!

Je vous réitère mon désir de bénéficier d’un abon-nement à votre revue 30Giorni en italien, pour jouirun peu de la langue et de la culture italiennes.

Que Dieu vous bénisse! Toujours!Je vous souhaite une Nativité du Seigneur pleine de

joie et de succès. Bon Noël et heureuse année.

Luiz Antonio Lenzi

BANGLADESHSOEURS MISSIONNAIRES DE CORÉE

Je travaille comme missionnaire parmi les handicapés

Borogurgola, 24 novembre 2011

La paix sur vous!Monsieur le Directeur, Je suis Sœur Noel M. J. Kim, msk (Sœurs mission-naires de Corée) et je vis au Bangladesh.

Je travaille depuis quelque temps comme mission-naire parmi les handicapés.

Je voudrais vous demander de recevoir votre mer-veilleuse revue 30Days.

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Je l’ai découverte pour la première fois dans l’édi-tion italienne auprès de la communauté des pères duPIME, mais aujourd’hui, je la lis dans l’édition an-glaise.

Elle est d’une grande utilité, non seulement pouraméliorer mon bien mauvais anglais, mais aussi pourles sœurs de ma communauté et pour les personneshandicapées.

J’attends avec confiance le plaisir de recevoir votreréponse.

Avec mes meilleurs vœux et mes prières,

Sœur Noel Kim, msk

CHINEÉGLISE DU SACRÉ-CŒUR DE NANNING

De la Chine

Nanning, 26 novembre 2011

Bonjour!J’ai reçu votre revue 30Giorni que vous m’avez en-voyée. Merci! Je suis le curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Nanning.

Que Dieu vous bénisse.Père Tan Jingtuan

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Photo aérienne du Mont Tabor en Israël, avec l’église de la Transfiguration; vue du Mont Tabor

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TCHADGRAND SÉMINAIRE SAINT LUC DE BAKARA

30Jours est un instrument de formation fondamental

N’Djamena, 23 octobre 2011

Monsieur le Sénateur,Je m’appelle Benjamin Y. Bamani. Je suis étudiant entroisième année de Théologie au grand séminaire SaintLuc de Bakara, près de la capitale du Tchad, N’Dja-mena, en Afrique centrale. J’ai découvert votre belle re-vue 30Jours lorsque je suis entré en année propédeu-tique au grand séminaire Saint Mbaga Tuzindé de Sarh(une ville dans le sud du Tchad), grâce à l’archevêqueémérite de N’Djamena, Mgr Charles Vandame, qui futmon accompagnateur spirituel durant toutes mes an-nées d’études de philosophie. J’ai beaucoup appréciécette revue que je lis toujours avec un grand plaisir. En ef-fet, non seulement son format très élégant rend sa lec-ture agréable, mais elle a un contenu important d’unegrande richesse et d’une grande variété de sujets. Elle estdevenue pour moi un instrument de formation fonda-mental dans la mesure où elle m’aide à m’ouvrir àl’Église et au monde, à comprendre les événements del’Église hors d’Afrique, notamment au Moyen-Orient eten Chine, et à connaitre de plus près des personnalitésqui font la vie de cette Église.

Depuis que j’ai découvert cette revue, je n’ai plusvoulu en être privé. Aussi, lorsque je suis entré enThéologie, j’ai continué à demander à Mgr Vandameses numéros. Il me les a prêtés d’ailleurs avec joie.Mais plus de 700 km nous séparent aujourd’hui (en ef-fet, il se trouve toujours comme formateur au grandséminaire de Sarh et moi je suis au Théologat deN’Djamena) et les difficultés de communication sonttelles que le journal met plusieurs mois à me parvenir.Raison pour laquelle, sur les conseils de Mgr Van-dame, j’ose vous adresser cette lettre pour vous de-mander de m’inscrire gratuitement sur la liste de vos

bénéficiaires et pour autant d’années que vous vou-drez, puisque je n’ai pas les moyens d’acheter moi-même votre revue.

Je vous serai très reconnaissant, si vous ne pouvez lefaire, d’avoir participé à ma formation sacerdotale à tra-vers la revue.

Avec mes meilleurs vœux pour la nouvelle année,veuillez agréer, Monsieur le Sénateur, mes salutationsdistinguées.

Benjamin Y. Bamani

CÔTE D’IVOIREARCHIDIOCÈSE DE GAGNOA

Mes prières pour que 30Jours vive

Gagnoa, 27 octobre 2011

Monsieur le Directeur,Je viens de recevoir le matériel que je vous avais de-mandé dans ma lettre du 24 août 2011. Je vous ex-prime ma profonde gratitude et celle de tout le clergéde l’archidiocèse de Gagnoa.

En vous remerciant de votre générosité, je vous as-sure, Monsieur le Directeur, de mes prières pour que30Jours vive. Puisse le Seigneur continuer à vous ins-pirer pour le bien de l’Église.

Mgr Joseph Aké,archevêque de Gagnoa

CUBASANCTUAIRE DE LA VIRGEN DE LA CARIDAD DEL COBRE

La visite à Cuba de notre cher pape Benoît XVI

Santa Clara, 17 novembre 2011

Cher Monsieur,C’est avec une profonde humilité et un grand respectque je m’adresse à vous. Je suis un Cubain qui aconfiance totale en notre Seigneur Jésus-Christ etc’est en partant de la foi et de la charité que je vous im-plore à genoux, et je n’en ai pas honte, de m’envoyer,si cela vous est possible, un livret Quien reza se salva

Lett res du monde ent ier • Lett res du mo

173OJOURS - 1/2 - 2012

et, si ce n’est pas trop vous demander, un CD dechants grégoriens dont je n’ai eu l’occasion d’écouterque quelques-uns et une fois seulement, à travers Ra-dio católica mundial. Je pense que c’est une mu-sique qui nous unit et qui nous prépare à prier avecune plus grande disponibilité intérieure.

Je vous dis cela parce que je fais partie d’un petitgroupe de gens de l’église del Buen Viaje, sanctuairediocésain dédié à la Vierge Marie avec le titre de la Vir-gen de la Caridad del Cobre. L’année prochaine, il yaura le jubilée pour la redécouverte, il y a quatre centsans, de Son image et a été annoncée la visite de notrepape bien-aimé Benoît XVI. Que Dieu permettequ’aient lieu ces événemenst car le peuple de Cuba en

a un grand besoin et plus encore notre sainte Mèrel’Église.

Comme le sanctuaire est lié à l’évêché, j’ai eu, parhasard, la possibilité de voir, en lisant dans le numéro6 de 2011 les nombreuses lettres de remerciementque vous avez reçues de tous les coins du monde, lesréférences au livret et au CD de musique grégorienne.

Si vous pouviez exaucer mon humble demande,j’utiliserais la même méthode que celle dont je me suisservi déjà d’autres fois, par exemple, quand j’ai reçudu monastère de Santa Rita da Cascia un précieux ro-saire: je leur ai envoyé en remerciement un dollar et ilsm’ont répondu en me remerciant de ce que j’avaisdonné.

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Vue panoramique du lac de Tibériade en Galilée

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Je ne voudrais pas vous importuner davantage. Jevous offre mes prières. S’il vous est possible de m’en-voyer ce que je vous ai demandé, je vous enverrai une pe-tite somme. Si ce n’est pas possible, cela n’a pas d’impor-tance. Nous restons unis dans le Christ Jésus. Que Dieuvous aide toujours et vous accompagne dans votre si beautravail et qu’il accompagne aussi vos collaborateurs.

Dans la paix de Jésus et Marie,

Gerardo Paz Vergara

CROATIE CLARISSES DU MONASTÈRE DE SVETE KLARE

Nous confions vos intentions au cœur de Dieu, surtout pour don Giacomo Tantardini

Požega, 30 novembre 2011

Monsieur le Directeur,Nous sommes les clarisses d’une petite communautéde Požega, en Croatie, et nous vous écrivons encoreune fois pour vous manifester notre gratitude pour ceque vous faites pour l’Église et pour les religieuses cloî-trées à travers la revue 30Days.

Nous vous remercions infiniment de ne jamaisavoir interrompu l’envoi de cette merveilleuse revue!

Grâce à votre bonté, nous sommes au courant desévénements les plus importants de l’Église, ce qui nouspermet de nous sentir vraiment unies au monde entieret de prier avec une ferveur plus grande.

Nous confions vos intentions au cœur de Dieu, sur-tout pour don Giacomo Tantardini.

Dans cette année jubilaire de sainte Claire, nous de-mandons par nos prières d’abondantes bénédictionspour vous et vos collaborateurs.

Nous vous souhaitons une sainte fête de Noël!Avec notre reconnaissance,

Vos clarisses

ÉTATS-UNISCARMÉLITES DU MONASTÈRE CRISTO REY

Tout nous est utile, parce que nous l’apportonsà Jésus Sacrement dans nos prières

San Francisco, Californie, 30 novembre 2011

Loué soit Jésus-Christ!Monsieur le Directeur,Ces quelques lignes pour vous envoyer nos salutations etvous remercier du fond du cœur de l’envoi de la revue30Giorni en anglais et, récemment, en espagnol. QueDieu vous récompense!

De cette manière, nous pouvons toutes tirer profit devotre revue parce que certaines d’entre nous saventmieux l’anglais, et d’autres l’espagnol. Je désire égale-ment vous féliciter ainsi que vos collaborateurs pour la pu-blication de cette revue si catholique, qui nous informedes plus importants événements du monde. Tout nous estutile, parce que nous l’apportons à Jésus Sacrement dansnos prières, pour que Lui, auquel «a été donné tout pou-voir au ciel et sur la terre», vienne en aide aux si nombreuxbesoins de l’Église et de l’humanité par sa miséricorde.

J’ajoute nos vœux de Noël pour vous et pour vos colla-borateurs. Et comme vous êtes une âme de prière, je vousdemande de m’aider à rendre grâce à Dieu pour mes cin-quante ans de profession religieuse en tant que carmélitedéchaussée dans ce monastère du Christ Roi, un anniver-saire que j’ai célébré le 15 octobre de cette année, fête denotre sainte mère Thérèse de Jésus. Je joins une image àma lettre en souvenir de cette journée.

En vous assurant que nous nous souvenons de vousdevant le tabernacle, je vous présente mes salutations etje vous confie aux Cœurs de Jésus, Marie et Joseph.

La prieure, Mère Rosa María del Carmelo, ocd

MOZAMBIQUEMISSIONNAIRES DE LA CONSOLATA

30Dias: amour pour l’Église et pour le Pape

Cuamba, 1er décembre 2011

Monsieur le Sénateur,Je me permets de vous dire que ce serait une grandejoie de pouvoir bénéficier de l’offre gratuite de la revue

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30Dias en portugais, la langue officielle ici; cela mepermettrait de la donner à lire à d’autres personnes.

Nous sommes une communauté de quatre mis-sionnaires de la Consolata dans cette mission deCuamba-Mitucué, dans le vaste diocèse de Lichinga(cent trente mille kilomètres carrés).

Nous nous trouvons à deux mille kilomètres de lacapitale Maputo, et à sept cents kilomètres de la mer.Nous assistons cent soixante-cinq communautés, ai-dés par des animateurs.

Dans les autres pays où j’ai travaillé, envoyé parmes supérieurs, je me suis familiarisé avec l’éditionitalienne de 30Giorni, l’une des meilleures revues quej’aie jamais lues.

Monsieur le Sénateur, je suis depuis de nom-breuses années votre brillante carrière politique et je

ne veux pas, aujourd’hui, offenser votre modestie,mais laissez-moi vous dire qu’il existe un grand nom-bre de gens heureux de vous voir et de vous lire à tra-vers cette revue, grâce à laquelle “vous êtes avecnous”, vivant, enthousiaste, riche d’expérience, com-municatif, et d’une jeunesse “qui ne décline jamais”.

30Dias est une revue à jour, brillante, d’une hautequalité esthétique; elle vise l’essentiel, avec ses articlesbien choisis, ses idées claires, sa lecture facile etagréable, son amour pour l’Église, pour le Pape, etses précieux souvenirs. Une revue de valeurs…

Veuillez accepter mon estime et mes meilleursvœux pour une sainte fête de Noël,

Profondément reconnaissant, votre

Père José Salgueiro da Costa

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Le village de Sabastiya en Samarie

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SRI LANKAMONASTÈRE DES CLARISSES COLETTINES

30Days est un trésor spirituel

Ragama, 3 décembre 2011

Monsieur le Directeur et collaborateurs,Que la paix et la grâce de l’Enfant Jésus soient avec vous!

Nous vous envoyons nos sincères et chaleureux re-merciements pour l’envoi de la revue 30Days. C’estun trésor spirituel.

Nous vous remercions, car elle nous stimule etnous informe.

La Mère abbesse et la communauté s’unissent pourvous souhaiter une sainte fête de Noël.

Nous nous souviendrons de vous dans nos prières,en particulier la nuit de Noël, lorsque nous veilleronsdevant le Très Sant Sacrement.

Comptez sur nos prières pour que votre service pourla diffusion de la Bonne Nouvelle de l’Évangile danstous les coins de la terre ait toujours plus de succès.

En cette fête de la naissance de Notre-Seigneur,Roi de la paix, que Dieu vous bénisse avec une abon-dance de joies, qui aillent croissant dans les mois quisuivront. Puissiez-vous L’avoir près de vous, pour

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vous protéger avec Son amour et pour vous guidertout au long de l’année.

Joyeuse fête de Noël et une sainte année nouvelle.En vous assurant de nos prières,

Sœur Jeanne Marie et sa communauté

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINEMISSIONNAIRES COMBONIENS

Nous attendons 30Giorniet le lisons toujours avec intérêt

Bangui, 3 décembre 2011

Monsieur le Sénateur,Je reçois 30Giorni à l’approche de la sainte fête deNoël au moment où je suis en train d’envoyer mesvœux à des amis et des bienfaiteurs. Parmi ces der-niers, vous figurez vous aussi avec vos collaborateursde 30Giorni. C’est avec une très sincère gratitude quemes confrères et moi-même, qui attendons votre re-vue et la lisons toujours avec intérêt, vous envoyonsnos vœux et nos remerciements.

Merci, Monsieur le Sénateur: que Jésus vous ap-porte au cours de cette nouvelle année beaucoup dedons de vie et de paix.

Je voudrais vous demander une grande faveur.Pourriez vous nous donner cinquante petits livres Quiprie sauve son âme? Jusqu’à présent, je suis resté àBangui comme missionnaire de “bureau”, mais l’an-née prochaine, à 75 ans, je redeviendrai missionnairedans les villages de Boganagone et je voudrais m’occu-per de près de la formation des catéchistes qui sontsans prêtre, depuis désormais un bon nombre demois. Ce serait vraiment un beau cadeau et une belleaide si je pouvais leur donner ce livret. Il y a vingt-qua-tre villages, mais nous faisons venir aussi un aide caté-chiste.

Merci et tous mes vœux.

Père Gianantonio Berti, mccj

ROUMANIEBÉNÉDICTINES DU MONASTÈRE MATER UNITATIS

Nous voulons vous remercier de tout cœur pour la revue qui arrive régulièrement et qui nous fait tellement plaisir

Piatra Neamt, 3 décembre 2011

Chère rédaction de la revue 30Giorni,Nous sommes des religieuses bénédictines roumainesdu Monastère Mater Unitatis de Piatra Neamt. Nousvoudrions vous remercier de tout cœur pour la revuequi arrive régulièrement et qui nous fait tellement plai-sir. Cette revue nous garde en contact avec le mondeecclésial et avec les autres réalités de notre temps.C’est une aide réelle et concrète dans notre vie cloîtrée,parce qu’elle nous offre beaucoup d’occasions de ré-nover notre prière pour tous nos frères qui luttent dansle monde ou souffrent pour différentes causes et mo-tifs. Tel est notre apostolat et notre façon d’être dans lemonde, même si nous ne sommes pas du monde,comme dit Jésus.

nde ent ier • Lett res du monde ent ier • Lett res du monde ent ier •

Sur la page ci-contre, l’église de Sichem en Samarie;

à droite, le puits de la Samaritaine,

conservé dans la crypte de l’église

suite à la p. 26

Rencontre comme GrâceIntroduction

Nous publions le chapitre I et les ca-nons 1 et 5 du décret sur la justifica-

tion du Concile de Trente Cum hoc tempore,qui se compose dans son ensemble de 16chapitres doctrinaux et de 33 canons.

Sa rédaction avait commencé en juin1546, durant la première phase de ceConcile, lequel avait débuté au mois de dé-cembre précédent, et elle avait dû affronternon seulement la difficulté intrinsèque deformuler un texte adéquat sur une matièrecontroversée à la suite des objections desRéformateurs, mais aussi le très difficilemoment que traversaient les rapports, enAllemagne, entre les Réformés et l’empe-reur Charles Quint et, à l’intérieur même ducamp catholique, entre l’empereur et le pa-pe Paul III.

Une fois surmontées, au moins tempo-rairement, ces deux difficultés, le texte futapprouvé dans la session solennelle du 13janvier 1547 et promulgué, le 26 janvier1564, après la clôture du Concile de Trente,par le pape Pie IV, en même que tous lesautres décrets conciliaires.

L’histoire nous donne des informationsnon seulement sur les étapes de l’élabora-

tion de ce texte mais nous apprend encoreque l’on voulut à tout prix le faire approu-ver en hâte en janvier 1547, pour qu’il fûtprêt pour les imminentes prédications du

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Lecture spirituelle • Lecture spirituelle • Lecture spi

Lecture spirituelle/45

Carême. Autrement dit, pour le bien desâmes. On craignait le «dommage que l’âmede beaucoup de gens aurait subi» (cité in H.Jedin, Histoire du Concile de Trente), si l’ap-probation avait été retardée.

En commentaire (c’est et c’était son seulbut) de ce décret nous republions commeéditorial de ce numéro de 30Jours cequ’écrivait don Giussani en des termesclairs et simples, tirés de l’Écriture sainte etde la vie.

La rencontre, «les rencontres qu’Il a crééespour faire participer les hommes – nous! – àSon royaume sont un don hautement pur

que notre nature n’aurait même pas puimaginer, prévoir: un pur don au-dessus detoute capacité de notre vie, «Grâce» […]. Etnon seulement le fait de cette rencontre estdon de Grâce mais aussi la capacité d’enentendre l’appel […]. Et la capacité mêmede vérifier cet appel, d’en reconnaître la va-leur est don de Grâce […]. Et la capacitéd’adhérer et de réaliser la proposition chré-tienne est don de Grâce». Grâce face à la-quelle on ne peut qu’être dans une «attitu-de de demande, de prière […] qui elle aussin’est rendue possible que par un don duCréateur». q

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Jésus ressuscité et les apôtres sur le lac de Tibériade, fresque de la basilique Sant’Angelo in Formis, Capoue (Caserte)

Décret du Concile de Trente De Iustificatione

De naturae et legis ad iustificandos homines imbecillitate

Cap. I Primum declarat sancta Synodus, ad iustificationis doctrinam probeet sincere intellegendam oportere, ut unusquisque agnoscat et fateatur, quod,cum omnes homines in praevaricatione Adae innocentiam perdidissent (cfr.Rm 5, 12; 1Cor 15, 22), «facti immundi» (Is 64, 5) et (ut Apostolus inquit)«natura filii irae» (Ef 2, 3), quemadmodum in decreto de peccato originali ex-posuit, usque adeo servi erant peccati (cfr. Rm 6, 20) et sub potestate diaboliac mortis, ut non modo gentes per vim naturae (can. 1), sed ne Iudaei quidemper ipsam etiam litteram Legis Moysi inde liberari aut surgere possent, tamet-si in eis liberum arbitrium minime exstinctum (can. 5) esset, viribus licet atte-nuatum et inclinatum (Denzinger 1521).

Can. 1 «Si quis dixerit, hominem suis operibus, quae vel per huma-nae naturae vires, vel per Legis doctrinam fiant, absque divina perChristum Iesum gratia posse iustificari coram Deo: anathema sit»(Denzinger 1551).

Can. 5 «Si quis liberum hominis arbitrium post Adae peccatum amis-sum et exstinctum esse dixerit, aut rem esse de solo titulo, immo titulumsine re, figmentum denique a satana invectum in Ecclesiam: anathemasit» (Denzinger 1555).

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L’Incrédulité de Thomas, fresque

de la basilique Sant’Angelo in Formis,

Capoue (Caserte)

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Décret du Concile de Trente sur la justification

L’impuissance de la nature et de la loi à justifier les hommes

Chap. I En premier lieu, le saint Concile déclare que, pour avoir une intelli-gence exacte et authentique de la doctrine de la justification, il faut quechacun reconnaisse et confesse que, tous les hommes ayant perdu l’inno-cence dans la prévarication d’Adam (Rm 5, 12; 1Co 15 , 22), «devenus im-purs» (Is 64, 5) et (comme le dit l’Apôtre) «enfants de colère par nature» (Ep

2, 3), comme cela a été exposé dans le décret sur le péché originel, ilsétaient à ce point «esclaves du péché» (Rm 6, 20) et sous le pouvoir dudiable et de la mort, que non seulement les païens, par la force de la nature,mais aussi les juifs, par la lettre même de la Loi de Moïse, ne pouvaient se li-bérer ou se relever de cet état, même si le libre arbitre n’était aucunementéteint en eux, bien qu’affaibli et dévié en sa force.

Can. 1 Si quelqu’un dit que l’homme peut être justifié devant Dieu par sesœuvres – que celles-ci soient accomplies par les forces de la nature humai-ne ou par l’enseignement de la Loi – sans la grâce divine qui lui est donnéepar l’intermédiaire de Jésus Christ: qu’il soit anathème.

Can. 5 Si quelqu’un dit que, après le péché d’Adam, le libre arbitre del’homme a été perdu et éteint, ou qu’il est une réalité qui n’en porte que lenom, bien plus un nom sans réalité, une fiction enfin introduite par Satandans l’Église: qu’il soit anathème.

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Avec tous nos meilleurs vœux pour la suite del’Avent et pour la fête de Noël, nous vous confions auSeigneur dans nos prières et nous lui demandons debénir votre travail.

Les bénédictines de Piatra Neamt

GABONSŒURS DE JÉSUS BON PASTEUR

30Jours nourrit notre foi

Libreville, 4 décembre 2011

Monsieur le Directeur de 30Jours,Je suis la sœur Sonia de la congrégation des Sœurs deJésus Bon Pasteur, présente à Libreville pour la mis-sion pastorale. Je suis brésilienne et je travaille au Col-lège catholique Sainte-Marie.

C’est pourquoi je vous demande humblement denous envoyer cette précieuse revue. Comment ne pasvous remercier? Ce serait un grave péché. J’ai reçumercredi dernier le n° 7/8 de 2011. Pour moi et pourtous ceux du Collège, la lecture de la revue est un mo-ment de grand enrichissement. Je fais en effet desphotocopies que je donne aux professeurs et à cer-tains élèves. La revue nourrit notre foi comme fontbeaucoup de grains dans un jardin. Merci pour votredon. Grâce à lui, nous sommes unis à l’Église univer-selle et nous savons comment nourrir notre foi avecdes articles vraiment profonds dont certains nous fontredécouvrir la vie des pasteurs de l’Église, comme ce-lui sur Saint Charles Borromée. Quelle richesse!Merci infiniment!

Nous vous souhaitons dès à présent une bonnefête de Noël.

Sœur Sonia, sibp

Libreville, 5 décembre 2011

Mille mercis pour l’infinie patience avec laquelle vousnous envoyez des livres de prière: je les distribue iciaux élèves de l’école Sainte-Marie, une école catho-lique de Libreville, comme je faisais avec les caté-chistes à Lastourville. Tout le matériel pour l’évangéli-sation est entre les mains du peuple de Dieu pour prieret être plus engagés devant le Seigneur.

Merci infiniment,

Sœur Sonia, sibp

CÔTE D’IVOIREARCHIDIOCÈSE DE GAGNOA

Reconnaissance pour le réconfort que m’a apporté la méditation «Le Fils ne peut rien faire de lui-même»

Gagnoa, 7 décembre 2011

Bonjour, Monsieur le Directeur de 30Jours dansl’Église et dans le monde. J’ai reçu de notre arche-vêque, Mgr Joseph Aké, la méditation de Pâques dedon Giacomo Tantardini intitulée «Le Fils ne peut rienfaire de lui-même». Après l’avoir lue, il me semble im-portant de vous envoyer ce mot de reconnaissancepour le réconfort que cette méditation m’a apporté.

J’en ai vraiment tiré une grande leçon d’humilité.Bien qu’étant Dieu, le Fils ne s’attribue pas les œuvres

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suite de la p. 21

Les élèves de l’école catholique Sainte-Marie à Libreville, Gabon

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qu’il a accomplies et il les attribue à son Père. Nouspouvons ainsi dire à notre tour: nous ne faisons rien denous-mêmes, nous ne faisons que ce que le Fils réaliselui-même en nous et par nous, pour notre salut, aumoins en ce qui concerne les bonnes œuvres qu’Ilnous rend capables de faire.

Un autre point intéressant est que nous sommesheureux parce que nous sommes aimés. Plus on estaimé et plus on est heureux. J’ai compris que c’estl’amour de Dieu pour nous qui nous rend capablesd’accomplir de grandes œuvres pour Lui. C’est uneméditation à lire et relire.

Père Alain K. Kouadio

CUBA

Merci

San Cristóbal, 7 décembre 2011

Monsieur le Directeur,Je voudrais vous exprimer par cette lettre, à vous et àtoute la rédaction de votre prestigieuse revue, mesvœux pour Noël et la prochaine année.

Je souhaiterais aussi vous remercier pour la revueque je reçois tous les mois et qui constitue l’unique lienavec le monde dans lequel nous vivons. Merci.

Respectueusement vôtre

Gustavo del Rosario Fernández Carrillo

ITALIESŒURS SACRAMENTINES

J’ai reçu de la Piccola Via la somme de 1500 euros pour les orphelines de Monkey Bay, au Malawi

Bergame, 7 décembre 2011

Très chers amis de la Piccola Via,Je vous fais savoir qu’en date du 5 décembre 2011 j’aireçu la somme de 1500 euros en faveur des orphe-lines de Monkey Bay, au Malawi. On sent dans votregeste un grand amour pour ceux qui sont dans le be-soin. Je vous remercie infiniment et je vous souhaite àtous un bon Noël et une heureuse année nouvelle.

Avec reconnaissance,Sœur Margherita Ravelli

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Le désert de Judée

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ITALIEBÉNÉDICTINES DE L’ABBAYE SAN GIOVANNI BATTISTA

Nous prions pour don Giacomo Tantardini,pour lequel nous avons aussi célébrél’Eucharistie

Rome, 15 décembre 2011

Messieurs,Je suis ici pour vous demander de nouveau le petit li-vre de prières Chi prega si salva en anglais.

Les livres que vous nous avez envoyés sont partis“comme des petits pains”, en ce sens qu’ils ont été trèsappréciés et qu’on nous en a réclamé d’autres exem-plaires. Nous ne vous demandons pas un nombre pré-cis d’exemplaires: ce que vous pourrez nous envoyersera bien venu.

Ces exemplaires, je dois les emporter avec moi, le9 janvier, quand je partirai pour le Kenya où notre fon-dation continue son action, même si c’est au ralenti.De toutes façons, c’est une œuvre entre les mains deDieu et de la Reine des Anges à laquelle nous avonsdédié notre nouvelle maison: avec eux à leur tête, toutira à merveille. Nous le croyons!

Nous prions pour don Giacomo Tantardini, pourlequel nous avons célébré aussi l’Eucharistie. Que Jé-sus lui accorde ce qui est bien pour tous!

Nous vous remercions d’avance et nous saisissonsl’occasion pour vous souhaiter de passer de sereinesfêtes de Noël en compagnie des anges que nous ren-controns quotidiennement sur notre chemin.

Mère Ildefonsa, osb, et consœurs

VIET NAMCARMÉLITES DU MONASTÈRE CHÂU SÔN

Nous portons dans le silence les joies et les souffrances de l’Église et du monde entier

Buôn Ma Thuôt, 15 décembre 2011

Monsieur le Directeur, cher frère en Jésus-Christ,Tout d’abord nous vous saluons vous et vos collabora-teurs. Nous vous souhaitons un joyeux et saint Noël, unNoël de paix ainsi qu’une bonne année 2012. Noussommes une petite communauté du Carmel de ChaûSôn Ma Thuôt. Nous ne pourrions nous abonner à unerevue d’une telle qualité… mais vous nous l’envoyez gra-tuitement. Nous sommes très touchées de votre généro-sité. Merci beaucoup de penser à nous, contemplatives,qui voulons porter dans le silence l’Amour, les joies et lessouffrances de l’Église et de tout le monde.

Que le petit Jésus vous comble de sagesse et d’amour.Je vous remercie sincèrement au nom de la commu-

nauté,Sœur Marie-Fatima, oc

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Le haut-plateau entre la vallée du Jourdain

et la plaine de Saron, en Samarie

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BRÉSILMONASTÈRE BYZANTIN DES FILHOS MISERICORDIOSOS DA CRUZ

Préservant et partageant avec simplicité la spiritualité byzantine

Votorantim, São Paulo, 15 décembre 2011

Monsieur le Directeur,30Días est un don de Dieu pour nous tous et contribue àla formation de nos religieux et religieuses. Notre institutdes Fils miséricordieux de la Croix s’est constitué canoni-quement comme monastère éparchial avec la bénédic-tion de notre archevêque grec-melkite catholique pourtout le Brésil, Son Excellence Farès D. Maakaroun (mem-bre de la Conférence nationale des évêques du Brésil), eten communion avec notre Patriarcat grec-melkite catho-lique à Damas (Syrie).

Les deux communautés monastiques (masculine et fé-minine) fleurissent de vocations, préservant et partageantavec simplicité la spiritualité byzantine de haut niveau(Orient-Occident), mais avec un esprit missionnaire, vuque nous sommes insérées dans différentes zones de mis-sion. Notre charisme n’est pas une imposition prosélyte

mais un don de la Sainte Trinité dans le cœur de l’ÉgliseUne, Sainte et Apostolique.

Cette fondation, sujette à différents besoins, vit encoredans les “douleurs de l’accouchement”, mais, avec l’aidedu peuple de Dieu, nous résistons et nous persistons,confiants dans la pierre vive et dans le chef qu’est Jésus. ÀLui le pouvoir et la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Priez pour nous et pour toutes nos vocations. À votrerédaction et aux chers lecteurs nos salutations fraternelleset nos prières.

Unis dans la Sainte Trinité,

Le fondateur, Révérend archimandrite Theodoro, fmc

PHILIPPINESBÉNÉDICTINES DU ROI EUCHARISTIQUE

MONASTÈRE OUR LADY MOTHER OF DIVINE PROVIDENCE

Nous prions pour don Giacomo, pour sa guérison miraculeuse

Calapan City, 15 décembre 2011

Monsieur le Sénateur,Salutations dans le Seigneur!Votre belle revue 30Days est très agréable à lire parcequ’en plus des excellents articles, les images illustrent defaçon claire les événements et aident à réfléchir. Per-sonnellement, je l’ai utilisée pour une lectio divina.

Au nom de la communauté, j’exprime ma gratitudepour la fidèle constance avec laquelle vous nous l’en-voyez. Je voudrais vous demander la faveur, si celavous est possible, de nous envoyer le CD avec leschants liturgiques.

Nos jeunes sont eux aussi intéressés par ces chants.Pour moi, et pour les autres aussi, qui tirent un ensei-gnement du chant de la liturgie, c’est un motif supplé-mentaire pour participer avec enthousiasme à notrevie monastique. C’est vrai pour nous mais aussi pourceux qui souvent viennent prier avec nous.

Merci mille fois d’avance.Meilleurs vœux pour Noël! Je vous souhaite une

heureuse année et une bonne fête de saint Valentin.Avec un cœur reconnaissant,

Sœur Perpetua,osb

P.S. Nous prions pour don Giacomo, pour sa guérison mira-culeuse. Nous offrons la sainte messe dans notre chapelle.

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SYRIEEXARCHAT PATRIARCAL ARMÉNIEN CATHOLIQUE

Vous connaissez la crise grave que traverse en particulier la Syrie

Damas, 15 décembre 2011

Monsieur le Directeur,À1’approche de Noël, je vous souhaite à vous ainsiqu’à tout le personnel de 30Giorni un bon Noël etune heureuse année. Je prends la liberté de vous en-voyer cet article sur la théologie de l’apostolat deslaïcs et vous prie, si vous le jugez opportun, de l’insé-rer dans votre si intéressante revue de renommée in-ternationale. Vous connaissez la crise grave que tra-verse le Moyen-Orient et en particulier la Syrie. Il y aurgence à stimuler la pensée, l’action et la prière deschrétiens d’Orient, d’Occident et de la communautéinternationale.

Un grand merci, d’avance.

Mgr Joseph Arnaoutianévêque arménien catholique de Damas

Damas, 14 janvier 2012

Monsieur le Sénateur,À l’occasion de votre heureux anniversaire de qua-

tre-vingt-treize ans, je vous exprime mes sincères féli-citations et mes vœux cordiaux de longue vie, de bon-heur et de fécond apostolat dans la publication de vo-tre si bénéfique revue 30Giorni. Meilleurs vœux etmerci.

Mgr Joseph Arnaoutianévêque arménien catholique de Damas

ESPAGNECARMÉLITES DÉCHAUSSÉES DU MONASTÈRE SAN JOSÉ

La méditation «El Hijo no puede hacernada por su cuenta» est splendide!

Getxo, 15 décembre 2011

Cher Monsieur,Merci. Nous recevons votre revue et le fait de partagertant de nouvelles intéressantes avec tant de frères etde sœurs du monde entier nous donne le sentiment defaire partie d’une grande famille.

La méditation «El Hijo no puede hacer nada porsu cuenta» est splendide!

Dans le dernier numéro de 30Días, on parlait d’unlivret et d’un CD de chants grégoriens: pourriez-vousnous les envoyer?

Merci pour votre générosité, comptez sur nosprières pour tous et en particulier pour don GiacomoTantardini.

Que l’Enfant qui naquit à Bethléem vous sourie encette fête de la Nativité.

Les carmélites de Getxo

ARGENTINEDIOCÈSE D’OBERÁ

Merci d’un évêque

Oberá, 18 décembre 2011

Monsieur le Directeur,Je vous envoie mes cordiales salutations de Noël etvous remercie encore une fois pour l’envoi de30Días qui arrive tous les mois à la curie de ce nou-veau diocèse d’Oberá, dans la province de Misiones,Argentine.

Avec ma bénédiction pastorale,

Mgr Damián Santiago Bitar, évêque d’Oberá

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Sur la page ci-contre,

Jérusalem vue depuis l’église Dominus Flevit

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SIERRA LEONEDIOCÈSE DE MAKENI

Les séminaristes apprennent les chants de la Tradition

Makeni, 18 décembre 2011

Monsieur le Directeur,Que la paix et la joie de l’Enfant Jésus qui naîtra pournous soient avec vous!

Je ne cesserai jamais de vous remercier pour l’incom-parable revue 30Days, si riche de thèmes de réflexion,que vous m’envoyez régulièrement. Il y a quelques se-maines, j’ai rendu visite à notre séminaire, où j’ai moiaussi fait mes études, à Regent, Freetown, et j’ai fait lireaux séminaristes le numéro de 30Days qui contenaitaussi le livret avec le CD The chants of Tradition. Lesjeunes de la chorale ont été particulièrement contents etils ont commencé à apprendre les chants. Je joins lesphotos de trois d’entre eux en train de répéter les chants.

En leur nom, je vous envoie par e-mail une lettre deremerciement, dans laquelle ils demandent s’ils pour-raient recevoir dans l’avenir la revue 30Days.

Que Dieu bénisse tout le service que vous rendez àl’humanité.

Dans le Christ,Don Henry Magbity

CHINEDIOCÈSE DE DATONG

Mes remerciements pour l’envoi de 30Days

Datong, 20 décembre 2011

Monsieur le Directeur,Noël est à notre porte et je voudrais avant tout vousprésenter mes félicitations à vous et à vos amis de larédaction de 30Days. Que l’Enfant Jésus vous

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donne à vous et à vos amis une grande richesse degrâces et vous apporte à tous sa paix et sa joie.

Je vous exprime à vous et à tous vos collaborateurstoute ma reconnaissance pour l’envoi de 30Days audiocèse de Datong. 30Days est pour moi une revue trèsimportante parce qu’elle donne beaucoup de nouvellessur l’Église catholique dans le monde et en fait connaî-tre l’histoire. Je tiens à vous dire encore une fois: «Merciinfiniment!».

Bon Noël et heureuse année!Votre dévoué

Don Paul Liu

BRÉSILDIOCÈSE DE RUY BARBOSA

Merci pour l’envoi régulier de la revue

Ruy Barbosa, Bahia, 28 décembre 2011

Chers frères et chères sœurs de la revue 30Dias naIgreja e no mundo,

Merci beaucoup pour l’envoi régulier de la revue.Je vous présente mes vœux sincères. Jésus, le Sau-

veur, est né à Bethléem.

La célébration de la naissance du Seigneur renou-velle notre espoir et nous engage, à l’égard des pau-vres et des nécessiteux, dans la défense et dans la pro-motion de la vie.

Nous accueillons avec joie Celui qui donne l’encou-ragement de la grâce et de la vie nouvelle auquel tousles cœurs aspirent! Nous voulons en être le signe dansnos familles et nos communautés.

Nous souhaitons à vous-même et à tous ceux quivous sont confiés une sainte fête de Noël et une nou-velle année pleine de bénédictions.

Salutations fraternelles, dans le Christ toujours,

Mgr André De Witte, évêque de Ruy Barbosa

FRANCEBÉNÉDICTINES DU MONASTÈRE DE CRAON

30Jours élargit notre prière à l’Église universelle

Craon, 6 janvier 2012

Monsieur le Directeur,La période des vœux est un temps favorable pour vous re-mercier de nous envoyer régulièrement votre revue30Jours avec ses suppléments. Nous la recevons toujoursavec joie car elle élargit notre prière à l’Église universelle.

Pour tout cela, que le Seigneur vous bénisse vous etvos collaborateurs, sous le regard de sa douce Mère.

Pour la Mère Prieure.

Sœur Marie-Hélène, osb

Avec notre prière pour le Père Giacomo Tantardini.

ITALIEADORATRICES SERVANTES DU TRÈS SAINT SACREMENT

A été particulièrement appréciéela méditation sur Noël, L’humanité du Christ est notre bonheur

Bologne, 6 janvier 2012

Révérend Père Giacomo Tantardini,Nous sommes une petite communauté cloîtrée, dé-

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diée à l’adoration eucharistique solennelle perpétuellepour l’Église et, en particulier, pour les prêtres.

Nous lisons avec un grand plaisir vos méditations que30Giorni nous offre de temps en temps. A été particu-lièrement appréciée celle sur Noël que vous avez faite àFidenza, le 20 décembre 2006, et qui a été publiée.

Il est vrai que l’humanité du Christ est notre bon-heur. Il est vrai que “Noël est le Paradis. Permettez-nousd’ajouter: il est vrai que l’Eucharistie est le Paradis.

Nous qui passons tant d’heures, le jour et la nuit, de-vant cette Hostie: Noël qui continue, Pâques qui s’ac-tualise continûment, nous devons vraiment dire quec’est-là le Paradis même si, pour l’instant, nous pou-vons rencontrer Jésus seulement dans la foi. Mais celle-ci nous donne la certitude absolue de Sa Présence.

Merci à vous, prêtres, qui nousdonnez l’Eucharistie!

Unies à tous nos frères et sœursde 30Giorni nous prions pour quevous puissiez guérir bien et rapide-ment, sûres qu’au bon Dieu “rienn’est impossible”.

Nous interposons l’intercessionde notre Mère fondatrice, MariaCostanza Zauli, dont nous nous per-mettons de vous envoyer en hom-mage deux petits livres, en espérantque vous les apprécierez.

Toujours en communion dans leChrist,

Les très dévouées adoratrices servantes du Très Saint Sacrement

FRANCEABBAYE BÉNÉDICTINE-OLIVÉTAINE

NOTRE-DAME SAINT-EUSTASE

Merci pour cette si belleméditation de Noël de don Giacomo Tantardini

Eyres-Moncube, 7 janvier 2012

Monsieur le Directeur,Merci pour l’envoi de votre revue 30Jours, beau

reflet de la vie de l’Église qui vient nous rejoindre dansnotre cloître.

Merci tout particulièrement pour cette si belle mé-ditation de Noël de don Giacomo Tantardini. J’aime-rais pouvoir faire connaître ce texte splendide autourde moi et le proposer aux personnes qui viennent àl’Abbaye. Puis-je vous demander s’il est possible d’enrecevoir d’autres exemplaires?

Avec toute ma reconnaissance,

Sœur Françoise Marie, abbesse

nde ent ier • Lett res du monde ent ier • Lett res du monde ent ier •

Le chemin parcouru par Jésus

vers le jardin de Gethsémani,

après la dernière Cène, Jérusalem

34 3OJOURS - 1/2 - 2012

par Gianni Valente

L e cardinal John Tong Hon seprésente comme une per-sonne simple et souriante. Il

privilégie les rapports paisibles et unstyle low profile. Parmi les nou-veaux cardinaux créés par BenoîtXVI dans le Consistoire du 18 fé-vrier 2012, il se distingue par plusd’un trait: c’est en particulier unjoueur de basket, un spécialiste de la

pensée taoïste et confucéenne et unchrétien de “deuxième généra-tion”. Mais l’actuel évêque de HongKong sera surtout, désormais, pourtout le monde, le septième cardinalchinois dans l’histoire de l’Église.Un cardinal appelé à offrir, du hautde son autorité, de nombreuxconseils et des évaluations équili-brées concernant la question cru-

ciale des rapports entre le Saint-Siè-ge, l’Église de Chine et le gouverne-ment chinois.

Vous êtes maintenant évêqueet cardinal. Mais si on lit votrebiographie, on voit que vos pa-rents ne venaient pas de familleschrétiennes. Aucun de vosgrands-parents n’était baptisé.

Couverture Chine

Gratitude, patience, attente.Trois mots pour l’Église de ChineInterview du nouveau cardinal John Tong Hon, évêque de Hong Kong

JOHN TONG HON: Oui c’estvrai. C’est ma mère qui a eu, la pre-mière, l’occasion d’entrer encontact avec la foi catholique.Quand elle était adolescente, ellefréquentait le lycée tenu par lessœurs canossiennes et, parmi cessœurs, se trouvaient de nom-breuses religieuses italiennes. Il luiest arrivé une fois de rencontrer lenonce en Chine, qui était en visitedans son école. Les sœurs l’avaientchoisie pour offrir des fleurs au re-présentant du Pape et elle en étaittrès fière. Elle avait aussi commen-cé à étudier le catéchisme, mais ellen’avait pas reçu tout de suite le bap-tême parce que, dans sa famille, iln’y avait jamais eu aucun catho-lique. Elle s’est fait baptiser seule-ment après la Seconde Guerremondiale, quand j’étais déjà né etavais six ans.

Les années de votre enfanceont été des années terribles.

Quand les Japonais ont conquisHong Kong, nous avons fui à Ma-cao. J’ai ensuite été confié à magrand-mère paternelle qui vivaitdans un village du Guangdong. Cen’est qu’à la fin de la guerre que j’aipu retrouver mes parents à Canton.C’étaient les années de la guerre ci-vile. Les communistes et les natio-nalistes se battaient au nord tandisque, dans les provinces du sud, arri-vaient les réfugiés et les soldats bles-sés. Les missionnaires américainsqui étaient à Canton accueillaient etaidaient tous ceux qui en avaientbesoin, quelque fût le côté dont ilsprovenaient. Ma mère et moi, nousles aidions à porter secours aux res-capés et aux réfugiés. En regardantle témoignage du curé de ma pa-roisse Bernard Meyer et de sesconfrères missionnaires de Maryk-noll, j’ai commencé à penser quemoi aussi, quand je serais grand, jepourrais devenir prêtre.

Il se trouve que vous étiez àRome pour faire vos étudesjustement pendant les annéesdu Concile Vatican II.

Le Concile m’a beaucoup aidé àélargir mon horizon. J’ai été or-

353OJOURS - 1/2 - 2012

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Sur la page ci-contre, John Tong Hon, évêque de Hong Kong: ci-dessous,Tong Hon

pendant la procession du Dimanche des Rameaux de 2010, devant la cathédrale

Immaculée Conception de Hong Kong

donné prêtre quelques semainesaprès la fin du Concile par le papePaul VI, le 6 janvier 1966, avecsoixante et un autres diacres de 23pays de mission, tous étudiants dePropaganda Fide.

Presque un demi-siècle plustard, au dernier Consistoire,c’est vous qui avez fait une in-tervention devant le Sacré Col-lège pour expliquer la situa-tion de l’Église en Chine.Qu’avez-vous dit à vos col-lègues cardinaux?

Pour décrire la situation en Chi-ne, j’ai utilisé trois mots. Le premierest wonderful, surprenant. C’estun fait surprenant que, dans les der-nières décennies, l’Église de Chineait grandi et qu’elle continue à gran-dir, même si elle est soumise à ungrand nombre de pressions et derestrictions. C’est une donnée ob-jective que l’on peut vérifier à l’aidedes chiffres. En 1949, les catho-liques en Chine étaient 3 millions,ils sont aujourd’hui au moins 12millions. En 1980, après le débutde la réouverture voulue par DengXiaoping, il y avait 1300 prêtres.Aujourd’hui ils sont 3500. Et puis, ily a 5000 sœurs dont les deux tiersappartiennent aux communautésenregistrées auprès du gouverne-ment. On compte aussi 1400 sémi-naristes dont mille sont en forma-tion dans les séminaires financéspar le gouvernement. Il y a dixgrands séminaires reconnus par legouvernement et six établisse-ments similaires liés aux commu-nautés clandestines. De 1980 à au-jourd’hui, trois mille prêtres ont étéordonnés et 4500 sœurs ont pro-noncé leurs vœux. 90% des prêtresa un âge compris entre vingt-cinq etcinquante ans.

Tout va donc bien?Le second mot dont je me suis

servi pour décrire la situation de l’É-glise en Chine est difficult, difficile.Et l’épreuve la plus difficile que doitaffronter l’Église est celle du contrô-le de la vie ecclésiale imposé par legouvernement à travers l’Associa-tion patriotique des catholiques chi-

nois (AP). J’ai cité une lettre qui m’aété envoyée par un évêque très res-pecté en Chine continentale, qui aécrit: «Dans chaque pays socialiste,le gouvernement recourt à la mêmeméthode qui consiste à se servir dequelques prétendus chrétiens pourdonner vie à des organisationsétrangères aux structures propresde l’Église et leur confier le contrôlede l’Église elle-même». L’Associa-

tion patriotique est un exemple decette façon de faire. Et dans la Lettredu Pape aux catholiques chinois pu-bliée en juin 2007, il est écrit que cesorganismes ne sont pas compatiblesavec la doctrine catholique. On l’a

vu de nouveau dans les ordinationsépiscopales illégitimes imposées àl’Église entre 2010 et 2011.

Mais pourquoi la superpuis-sance chinoise sent-elle enco-re le besoin de contrôler siétroitement la vie de l’Église?

Selon les analyses de Leo Good-stadt – le célèbre chercheur deHong Kong qui a été aussiconseiller du dernier gouverneur

britannique Chris Patten –, il y a àcela différentes raisons. Les ré-gimes communistes craignent lacompétition de la religion pour cequi est de l’influence exercée sur lesesprits, les idées et éventuellement

36 3OJOURS - 1/2 - 2012

Couverture Chine

John Tong Hon – dans l’encadré, jeune séminariste – fut ordonné prêtre par Paul VI

dans la solennité de l’Épiphanie, le 6 janvier 1966, dans la basilique vaticane

«C’est avec le temps que l’on voit si un prêtre ou un évêque ont dans le cœurde bonnes résolutions. On voit si ce qu’ilsfont, ils le font par amour de Dieu, de l’Église et du peuple, malgré toutesleurs erreurs humaines»

les actions des gens. Ils s’aperçoi-vent que les religions ne sont pas entrain de disparaître de l’horizon dessociétés humaines et qu’au contrai-re le nombre des adeptes des reli-gions ne fait qu’augmenter. Etaprès le 11 septembre, l’inquiétudea grandi parce qu’on a vu de nou-veau que les idées religieuses peu-vent pousser à faire la guerre. Et,pour finir, les nouveaux leaders quis’apprêtent à entrer en charge en2012 doivent donner la preuve ence moment qu’ils sont de loyauxcommunistes.

Comme l’a écrit clairementle Pape dans sa Lettre aux ca-tholiques chinois, «l’Église ca-tholique qui est en Chine a lamission, non de changer lastructure ou l’administrationde l’État, mais d’annoncer auxhommes le Christ». Commentest-il possible que le gouverne-ment d’un pays aussi puissantque la Chine ait peur des ingé-rences politiques du Vatican?

Nous vivons dans la société etnotre vie réelle a nécessairement àvoir avec la dimension politique.Mais L’Église n’est sûrement pasune entité politique. Ce n’est vrai-ment pas notre problème de chan-ger les systèmes politiques. Et, deplus, dans notre cas, ce serait tota-lement impossible.

Revenons à votre interven-tion au Consistoire. Quel est letroisième mot dont vous vousêtes servi?

Le troisième mot que j’ai utilisépour décrire la situation de l’Égliseen Chine est le mot possible, pos-sible. Pour faire comprendre le mo-tif de ce choix, j’ai lu d’autres pas-sages de la lettre de l’évêque dontj’ai parlé précédemment. Cetévêque se déclarait serein etconfiant face au présent, entreautres parce que le regard qu’il jetaitsur les problèmes d’aujourd’huiétait en partie fondé sur les expé-riences qu’il avait vécues dans lesdécennies orageuses de la persécu-

tion, entre 1951 et 1979. Durantces dures épreuves du passé, il avaitfait l’expérience que toute chose estdans les mains de Dieu. Et Dieupeut disposer les choses de maniè-re que les difficultés puissent elles-mêmes, pour finir, concourir aubien de l’Église. Nous voyons ainsique ce n’est pas l’augmentation descontrôles qui peut éteindre la foi. Ilpeut arriver au contraire que lescontrôles aient pour effet de renfor-cer l’unité de l’Église, et, dans cecas, l’avenir peut apparaître lumi-neux. Et nous pouvons attendreavec confiance la grâce de Dieu. Lasolution de certains problèmesn’arrivera peut-être pas demainmais il ne faudra pas non plus at-tendre des temps très lointains.

Selon certains, il faut, pouraffronter les problèmes, choi-sir entre deux voies: celle dudialogue et celle de la défensedes principes. Mais, selonvous, ces deux voies sont-ellevraiment incompatibles?

373OJOURS - 1/2 - 2012

Interview du cardinal John Tong Hon

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Des fidèles pendant la messe, dans la cathédrale Immaculée Conception, à Pékin

J’essaie, en ce qui me concer-ne, d’être modéré. Il vaut mieuxêtre patient et ouvert au dialogueavec tous, y compris avec les com-munistes. Je suis persuadé que,sans le dialogue, aucun problèmene peut être vraiment résolu. Maistout en dialoguant avec tous, nousdevons continuer à être fermes surles principes, ne pas les sacrifier.Cela veut dire, par exemple, qu’unévêque ne peut accepter son ordi-nation épiscopale que si le Pape yconsent. Nous ne pouvons pas re-noncer à ce principe. Il fait partiede notre Credo dans lequel nousconfessons l’Église comme une,sainte, catholique et apostolique.Et puis, il y a aussi la défense de lavie, les droits inviolables de la per-sonne, l’indissolubilité du maria-ge… Nous ne pouvons renonceraux vérités de foi et de morale tellesqu’elles sont exposées dans le Ca-téchisme de l’Église catholique.

On a parfois l’impressionque certains milieux catho-liques de Hong Kong ont pourtâche de “mesurer” le degréde catholicité de l’Église deChine. L’Église de Hong Konga-t-elle cette mission?

La foi ne vient pas de nous. El-le vient toujours de Jésus. Etnous, nous ne sommes ni lescontrôleurs ni les juges de la foi denos frères. Nous sommes simple-ment un diocèse frère des dio-cèses du continent. Si ceux-ci ledésirent, nous serons heureux departager avec eux notre cheminet notre travail pastoral. Et s’ils setrouvent dans une situation plusdifficile que la nôtre et que nousjouissons d’une plus grande liber-té, nous n’avons d’autre intentionque d’essayer de les aider enpriant que tout les fidèles puissentgarder la foi, même quand ils sontsoumis à des pressions.

Certains commentaireslaissent entendre qu’une vas-te zone ecclésiale en Chine esten marge de la fidélité à l’Égli-se. La grande dévotion des ca-tholiques chinois est, par

ailleurs, reconnue. Commentces deux constatations peu-vent-elles se concilier?

Il ne me semble jamais appro-prié de parler de la Chine, qui est sigrande, de façon aussi globale quegénérique. Je ne suis en effet pasconvaincu par les affirmations se-lon lesquelles «en Chine, la foi estforte», mais pas non plus par cellesqui exagèrent en sens contraire.Tout dépend des personnes. Il y abeaucoup de bons témoins de lafoi qui offrent leur vie et aussi leurssouffrances à Jésus. Et puis ontrouve aussi quelques personnesqui, sous l’effet de la pression dumilieu, sacrifient les principes. Cespersonnes ne sont pas nom-breuses. Par exemple, ces prêtresqui ont accepté de recevoir l’ordi-nation épiscopale sans l’approba-tion du Pape. Ça, ça ne va pas etnous devons le dire.

L’attention de beaucoup degens se concentre justementsur les jeunes évêques. Seloncertains observateurs, ils se-

raient fragiles et il y auraitdans leurs rangs quelques op-portunistes. Que faut-il fairede ces jeunes-là? Les isoler?Les condamner? Les justifiertoujours et partout?

Non, non, pas d’isolement.Notre première action est de prierpour eux et aussi pour ceux qui ontcommis des erreurs évidentes. Etsi quelqu’un peut s’approcherd’eux et être leur ami, qu’il les ex-horte à reconnaître ce qu’il y a eud’incorrect dans leurs choix. Qu’illes exhorte aussi à envoyer unelettre aux autorités pour expliquerce qui s’est passé et éventuelle-ment demander pardon. C’estsimplement-là une forme de cor-rection fraternelle.

Les divisions entre les deuxgroupes de catholiques, ceuxqu’on appelle “officiels” etceux qu’on appelle “clandes-tins” sont-elles dues seule-ment aux pressions du gou-vernement et aux soumis-sions qu’il exige?

38 3OJOURS - 1/2 - 2012

Couverture Chine

«La foi ne vient pas de nous. Elle vient toujours de Jésus. Et nous,nous ne sommes ni les contrôleurs ni les juges de la foi de nos frères»

John Tong Hon salue les cardinaux dans la basilique Saint-Pierre,

après avoir reçu la barrette cardinalice des mains de Benoît XVI,

dans le Consistoire du 18 février 2012

Malheureusement, non. Il y aaussi beaucoup d’autres raisons.

En Chine aussi croît le phé-nomène des sites internet quiattaquent les catholiques – àcommencer par les évêques –avec des arguments doctri-naux et moraux. On les accused’avoir cédé aux prétentionsillicites du régime et d’avoirainsi trahi la foi et l’Église paropportunisme ou couardise.Qu’en pensez-vous?

Je pense que la correction fra-ternelle dont je parlais tout à l’heureexige le dialogue et refuse les at-taques via internet.

Les difficultés dans les-quelles vit l’Église de Chinepeuvent se répercuter sur lelien de communion avecl’évêque de Rome. Pensez-vous qu’avec le temps ce lienrisque d’être perçu dans le ¬

393OJOURS - 1/2 - 2012

Interview du cardinal John Tong Hon

Qui est le nouveau cardinal chinois

John Tong Hon naît le 31 juillet 1939, à Hong Kong,de parents non catholiques. Il est lʼaîné de trois en-

fants (il a une sœur et un frère qui vit actuellement auCanada). Quand il a deux ans, lʼinvasion des Japo-nais oblige sa famille à se transférer à Macao. Puisses parents, pour le soustraire aux dangers de laguerre, le confient à sa grand-mère paternelle qui vitdans un village, dans la province de Guangdong. À lafin de la guerre, la famille se réunit à Canton, où ilentre à lʼécole primaire. Sa mère reçoit alors le baptê-me, suivie bientôt par tous les membres de la famille.Quand son père tombe malade, atteint de tuberculo-se, cʼest sa mère qui fait vivre toute la famille grâce àson métier dʼenseignante.

À douze ans, John Tong entre au séminaire SaintJoseph, à Macao. En 1957, à la fin de ses études se-condaires, il passe au séminaire de lʼEsprit Saint àHong Kong, où il étudie la philosophie et la théologie.Il est envoyé à Rome en 1964, alors que le ConcileVatican II est en cours. Il obtient dans cette ville sa li-cence et son doctorat en Théologie dogmatique, àlʼUniversité pontificale urbanienne. Il reçoit lʼordina-tion sacerdotale des mains de Paul VI, le 6 janvier1966, en même temps que ses camarades dʼUniver-

sité. Quand il revient à Hong Kong, il va vivre au sémi-naire où il continuera à résider après sa nominationépiscopale.

En 1980, Tong est mis à la tête du nouveau HolySpirit Study Centre, le célèbre centre de documenta-tion sur la vie de lʼÉglise en Chine, lequel publie aussila revue Tripod. En 1992, il devient vicaire général ducardinal archevêque de Hong Kong, John Baptist Wu.En 1996, Jean Paul II le nomme évêque auxiliaire deHong Kong, un an avant le retour de lʼex-colonie bri-tannique sous juridiction chinoise. Avec son esprit demédiation, Tong participe à cette époque aux négo-ciations conduites en vue de la transition. En janvier2008, il devient dʼabord évêque coadjuteur et puis (15avril 2009) évêque du diocèse dans lequel il est né. Enaoût 2008, il participe, en tant quʼinvité officiel, à lʼou-verture des Olympiades dans le stade de Pékin.

Avec son élévation au cardinalat, le Sacré collègecompte, pour la première fois, trois cardinaux chinois: ily a en plus de lui le salésien Joseph Zen Ze-kiun, sonprédécesseur, et le jésuite Paul Shan Kuo-hsi. MaisJohn Tong est le seul qui ait moins de quatre-vingts ans.

G.V.

Gratte-ciel et circulation dans une rue de Hong Kong

clergé et chez les fidèles avecmoins d’intensité?

Je continue à noter en Chineune grande dévotion pour le Pape.Les Chinois aiment le Saint-Père,c’est sûr. Mais sur ce point, ils sontsoumis à des pressions. Leur désird’avoir des contacts normaux avecle successeur de Pierre est contra-rié, ce qui ne fait que rendre plusfort ce désir; c’est une réactionpresque naturelle, selon moi.

Je voudrais vous poser unequestion sur une histoire dé-sormais ancienne. Est-il vrai,Éminence, que vous étiez pré-sent, il y a maintenant vingt-sept ans, à l’ordination épisco-pale de l’évêque Aloysius JinLuxian?

Oui, j’étais présent à cette mes-se. C’était en 1985. J’étais alors unprêtre du diocèse de Hong Kong etje dirigeais depuis 1980 l’Holy Spi-rit Study Centre [l’éminent centrede recherche sur la vie de l’Égliseen Chine]. Jin m’a demandé d’êtreprésent. Il voulait avoir mon sou-tien dans cette circonstance. Il m’araconté qu’il avait été en prison,qu’il voulait garder la foi et la com-munion avec l’Église universelle etqu’il allait envoyer des lettres à Ro-me pour réaffirmer sa soumissionau Siège apostolique et à la primau-té du Pape. Il disait avoir tout peséen conscience et que, dans ce mo-

ment historique, il lui semblaitqu’il n’y avait pas d’autre voie qued’accepter l’ordination épiscopa-le. Vu les circonstances, il lui sem-blait qu’il devait faire ce choixpour que le diocèse de Shanghaipuisse continuer à vivre et poursauver le séminaire. Il y a sept ans,le Saint-Siège a accueilli ses re-quêtes et l ’a reconnu commeévêque légitime de Shanghai. Maisça, c’est le passé. Il faut maintenantregarder vers l’avenir…

À propos d’avenir, quelles le-çons avez-vous tirées des expé-riences de ces temps-là?

J’ai appris que time can prove,le temps peut permettre de juger leschoses. Parfois, ce n’est qu’avec letemps que l’on ne peut comprendresi une chose a été juste ou non, si lesraisons qui ont dicté un choixétaient bonnes ou non. Dans l’im-médiat, au moment où les choses sepassent, on ne peut juger claire-ment des situations. Dans la longuedurée, en revanche, on arrive aumoins à voir si l’intention du cœurétait bonne. Parfois, en Chine, lessituations sont compliquées. On estsoumis à des pressions, on n’a per-sonne avec qui confronter ses idées.Mais si l’on fait des choix en ayantdans le cœur l’amour de Jésus et del’Église, tout le monde peut, à lalongue, vérifier que les intentionsétaient droites.

Et cela, par rapport aux évé-nements controversés danslesquels est impliquée la catho-licité chinoise, qu’est-ce que çacomporte?

On ne peut se fixer sur despoints particuliers, on ne peutcontrôler toutes les décisions etprétendre que tous les gestes, tousles choix opérés par les membresde l’Église en Chine soient tou-jours parfaits, à tout instant, danstoutes les situations. Noussommes des êtres humains, noussommes des êtres humains! Nousfaisons tous des erreurs et noustombons bien des fois le long denotre chemin. Mais après, on peutdemander pardon. Si, au contrai-re, chaque erreur est isolée et de-vient un motif de condamnationsans appel, qui peut être sauvé?C’est avec le temps que l’on voit siun prêtre ou un évêque ont dans lecœur de bonnes résolutions. Onvoit si ce qu’ils font, ils le font paramour de Dieu, de l’Église et dupeuple, malgré toutes leurs er-reurs humaines. Voici ce qui estimportant: découvrir que les genspersévèrent dans la fidélité, parcequ’ils sont animés, même dans lessituations difficiles, par l’amour deJésus. À la fin, tout le monde leverra. Et assurément Dieu, quiscrute les cœurs de chacun denous, le voit. q

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Couverture Chine

«Parfois, en Chine, les situationssont compliquées. Mais si l’on faitdes choix en ayant dans le cœurl’amour de Jésus et de l’Église,tout le monde peut, à la longue, vérifier que les intentions étaient droites»

Une procession guidée par l’évêque de Shanghai,

Aloysius Jin Luxian

CONSISTOIRE/1Le cardinal Dolan:comme des enfantspour dire la foi au monde

«Ce qui nous préserve de l’ar-rogance et de l’orgueil dutriomphalisme, c’est l’ensei-gnement du pape Paul VI dansson Evangelii nuntiandi: l’É-glise elle-même a toujours be-soin d’être évangélisée! Celanous donne l’humilité d’ad-mettre que nemo dat quodnon habet, que l’Église a pro-fondément besoin d’uneconversion intérieure». Cepassage est tiré de l’interven-tion du 17 février de l’arche-vêque de New York, le cardi-nal Timothy Michael Dolanqui a introduit la journée deprière et de réflexion convo-quée par le Pape pour lesmembres du Collège cardinali-ce et pour les nouveaux cardi-naux, à l’occasion du Consis-toire du 18 février. Mgr Dolana ensuite voulu souligner l’im-portance de la joie chrétienneen racontant l’histoire suivan-te: «Un malade terminal, at-teint du sida et hospitalisé dansla maison “Don de la paix” te-nue par les sœurs mission-naires de la Charité dans l’ar-chidiocèse de Washington quedirige le cardinal DonaldWuerl, a demandé le baptême.Lorsque le prêtre lui a deman-dé d’exprimer sa foi, il a mur-muré: “Ce que je sais, c’estque je suis malheureux et queles sœurs, elles, sont très heu-reuses, même quand je les in-sulte et que je leur crache des-sus. J’ai fini par leur deman-der, hier, la raison de ce bon-heur, et elles m’ont répondu:‘Jésus’. Et moi, je veux ce Jé-sus, comme cela je pourraimoi aussi être heureux”. N’est-ce pas là un témoignage au-thentique de sa foi?». Enfin lecardinal a terminé son inter-vention en disant: «Merci àvous, Saint Père et confrères,d’avoir supporté mon italien

primitif. Quand le cardinalBertone m’a demandé de par-ler en italien, j’ai eu peur, par-ce que je parle italien commeun enfant. Mais je me suis sou-venu de ce que m’a dit mon cu-ré quand, jeune prêtre à peineordonné, j’allais faire le caté-chisme à des enfants de sixans: “Eh bien maintenant”,m’a-t-il-dit, “on va voir ce queva devenir toute ta théologie etsi tu es capable de parler de lafoi comme un enfant”. Et c’estpeut-être avec cette penséequ’il nous faut conclure: nousavons besoin de recommencerà dire comme un enfant la véri-té éternelle, la beauté et la sim-plicité de Jésus et de Son Égli-se». L’intervention du cardinalDolan a été publiée par L’Os-servatore Romano du 18 fé-vrier sous le titre Come bambi-ni per dire la fede al mondo.

CONSISTOIRE/2Le cardinal Filoni:«C’est Jésus qui nousmet sous la protectionde la Vierge»

Le 19 février, au début de lacélébration eucharistique avecles nouveaux cardinaux créésdans le Consistoire du 18 fé-

vrier, Fernando Filoni, préfetde la Congrégation pour l’É-vangélisation des Peuples etpremier de la liste des nou-veaux cardinaux, a prononcél’allocution d’hommage adres-sée au Pape. Le texte de cetteallocution, publié par L’Osser-vatore Romano des 20-21 fé-vrier, se termine ainsi: «Nous

plaçons notre service cardina-lice sous la protection de Ma-rie, Mère de la Grâce; oumieux, c’est le Christ lui-mêmequi, du haut de la croix, nousmet sous Sa maternelle pro-tection: “Femme, voici ton fils!(Jn 19, 26)”. Et nous vous de-mandons, ô Mère, de venir ha-biter avec nous».

ÉGLISE/1Le nonce Viganòrencontre Obama

L’Osservatore Romano des6-7 février a annoncé qu’«a dé-buté la mission du nonce apos-tolique aux États-Unis», l’ar-chevêque Carlo Maria Viganò.Le quotidien du Vatican ex-plique que le 18 janvier der-nier, le nouveau nonce a ren-contré, dans le Bureau ovalede la Maison Blanche, le prési-dent des États-Unis BarakObama, lequel «l’a reçu très

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Marie et Jean au pied de la Croix, détail de la Crucifixion, Giotto,

Chapelle des Scrovegni, Padoue

Laissez venir à moi les petits

enfants, Carl Vogel von Vogelstein,

Galerie d’Art moderne, Florence

Dépêches Dépêches Dépê30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MOND

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À la fin de janvier, le sanctuaire de la Sainte Maison de Lo-rette a accueilli le troisième colloque pour pénitenciers or-ganisé par le Centro Studi Lauretani. Nous publions des ex-traits de l’intervention de Mgr Gianfranco Girotti, évêquerégent de la Pénitencerie apostolique, que L’OsservatoreRomano a publiée le 28 janvier dernier. «J’ai toujours étéfrappé par l’attitude que le saint curé d’Ars avait envers lesdifférents pénitents. Celui qui arrivait à son confessionnal,attiré par un intime et humble besoin du pardon de Dieu,trouvait chez lui l’encouragement à se plonger dans le “tor-rent de la divine miséricorde” qui emporte tout sur son pas-sage. Et si quelqu’un s’affligeait de sa propre faiblesse et desa propre inconstance, craignant les rechutes futures, il luirévélait le secret de Dieu avec une expression d’une éton-nante beauté: “Le bon Dieu sait tout. Avant même que vousvous confessiez, il sait déjà que vous pécherez encore etmalgré cela, Il vous pardonne. Comme il est grand, l’amourde notre Dieu qui va jusqu’à oublier volontairement l’avenirpour pouvoir nous pardonner!”. Nous savons qu’à sonépoque, le curé d’Ars a su transformer le cœur et la vie d’untrès grand nombre de gens parce que, grâce à sa capacitéd’écoute, il a réussi à leur faire percevoir l’amour miséricor-dieux du Seigneur. Ce qui est le plus important dans le sa-crement de la Réconciliation, c’est la rencontre personnelleavec le Christ sauveur et, en Lui, avec le Père miséricor-dieux. C’est peut-être à la lumière de ces pensées que nousdevrions revoir tant d’idées enracinées et de superstructuresconcernant certaines manières d’entendre et de célébrer lesacrement de la Réconciliation. N’est-il pas vrai que, par-fois, la confession prend le visage d’un tribunal d’accusationplutôt que celui d’une fête de pardon? N’est-il pas vrai queparfois, le dialogue pénitentiel prend une allure d’inquisi-tion ou au moins d’indélicatesse? En effet, une certaine ma-nière d’entendre le sacrement de la Réconciliation a conduità surestimer unilatéralement le moment de l’accusation et laliste des péchés, avec pour résultat de reléguer au secondplan ce qui, en revanche, est absolument central dansl’écoute des péchés, à savoir l’étreinte bénissante de notrePère miséricordieux. Nous mettons trop souvent le péchéau premier rang, avant la grâce, alors que ce qui vient avanttout, c’est le geste gratuit de Dieu, c’est son amour miséri-cordieux, sans limites. Ce n’est pas le péché qui est aucentre de la célébration sacramentelle; ce qui est au centredu sacrement, c’est la miséricorde de Dieu, qui est infini-ment plus grande que n’importe lequel de nos péchés […].Le sacrement de la Pénitence n’est pas une “psychanaly-se”; c’est un sacrement, un signe efficace de pardon pourcelui qui s’est repenti, et non pas pour celui qui a décidé dese soumettre à l’analyse ou à la cure de sa psyché. Leconfesseur sait que seul Dieu scrute jusqu’au fond du cœur,il sait que le jugement objectif et que le don de la miséricorde

n’appartiennent qu’à Lui, que c’est Lui qui est à l’origine dupardon, et que le confesseur n’est que le porteur de Sa grâ-ce. Ce qui est le plus important, ce n’est pas l’analyse, ni laconfession, mais le repentir, qui se trouve au fond de l’âme[…]. Il faut toujours garder à l’esprit que le confesseur nedoit pas manifester d’étonnement, quelle que soit la gravitédes péchés dont le pénitent s’accuse; il ne doit jamais pro-noncer des mots qui aient l’allure d’une condamnation à lapersonne au lieu d’une condamnation au péché, il ne doitjamais inspirer la terreur au lieu de la crainte, il ne doit ja-mais enquêter sur des aspects de la vie du pénitent dont laconnaissance ne serait pas nécessaire à l’appréciation deses actes, il ne doit jamais employer des termes qui blessentne serait-ce que la finesse du sentiment, même s’ils ne tra-hissent pas à proprement parler la justice et la charité; unprêtre ne doit jamais se montrer impatient et jaloux de sontemps, il ne doit jamais mortifier le pénitent en l’invitant à sedépêcher (sauf en cas de prolixité dans les accusations) [...].En conclusion, c’est “l’accueil et la vérité” qui devraient dis-tinguer l’attitude du confesseur – qui est juge, médecin etmaître pour le compte de l’Église – dans ce qui est un mo-ment de réconciliation avec Dieu. Et tout prêtre qui s’assieddans un confessionnal doit être l’image de la douceur duChrist afin qu’en mettant le pénitent en contact avec lecœur miséricordieux de Dieu à travers son visage doux etamical, celui-ci redécouvre ce sacrement avec joie etconfiance et comprenne toujours plus que l’amour que Dieua pour nous ne s’arrête pas devant notre péché, ne reculepas devant nos offenses».

Dépêches Dépêches Dép30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MON

Le Retour de l’enfant prodigue, Rembrandt, eau-forte,

Pierpont Morgan Library, New York

Le centre de la confession n’est pas le péché, mais la miséricorde de Dieu

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aimablement, en commen-çant par le prier de trans-mettre ses salutations à SaSainteté et en adressant aucardinal ses meilleurs vœuxpour sa haute mission. Le pré-sident a ensuite souligné sonestime pour l’oeuvre accom-plie par l’Église catholique,non seulement aux États-Unis, mais dans le monde en-tier. Il a observé, en particulier,que la voix du Saint-Père etl’attention que prête l’Églisecatholique aux hommes affli-gés par la pauvreté, par la faimet par la guerre, font du Saint-Siège un important partenairedes États-Unis».

ÉGLISE/2Le nouveau patriarchede Venise: avant tout,la prière

Quels sont vos programmespour votre nouvelle mission?«Avant tout, la prière». Ainsis’est exprimé Mgr FrancescoMoraglia, le nouveau pa-triarche de Venise, dans uneinterview publiée par L’Av-venire du 1er février. Au jour-naliste qui lui demandaitcomment il avait accueilli cet-te nomination, qui datait dujour précédent, il a répondu:«Ce que j’ai d’abord ressenti,c’est que j’étais “projeté”

dans une situation totalementnouvelle, au point que je nepouvais même pas “imagi-ner” l’avenir. Je peux doncdire que j’ai accueilli ma no-

mination avec une certaineappréhension. Mais ensuite,seul face au Seigneur, je mesuis dit: avec Lui, avec Son ai-de, tout devient possible».

Francesco Moraglia

«À la lumière de ce qui est exposé ci-dessus, on comprendbien pourquoi, dans la présentation que le cardinal Kasperfait de l’ecclésiologie catholique, la pensée ecclésiologiquedu Concile Vatican II apparaît en quelque sorte comme unfil conducteur. On le voit notamment dans l’approche ec-clésiologique de l’auteur, qui prend au sérieux le titre de laConstitution dogmatique sur l’Église: en effet, selon l’ec-clésiologie conciliaire, Lumen gentium n’est pas l’Églisemais le Christ, lumière des peuples, et l’Église n’est queson reflet, dans la mesure où elle est le signe et l’instru-ment de Dieu qui s’est révélé de manière définitive en Jé-sus-Christ. L’Église ne doit pas aspirer à être le soleil, maisse réjouir d’être la lune, de recevoir toute sa lumière du so-leil et de la faire resplendir dans la nuit. De même que la lu-ne ne possède pas de lumière propre, mais reflète la lumiè-re qui lui vient du soleil, de même l’Église ne peut, elle nonplus, que transmettre et faire resplendir dans la nuit del’humanité la lumière qu’elle a reçue du Christ. Le livre ducardinal Kasper sur l’Église catholique contribue au déve-loppement cohérent d’une ecclésiologie lunaire», écrit lecardinal Kurt Koch (président du Conseil pontifical pour laPromotion de l’Unité des Chrétiens et de la Commissionpour les relations religieuses avec le judaïsme) dans la pré-sentation du livre du cardinal Walter Kasper (présidentémérite du Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unitédes Chrétiens), Chiesa cattolica. Essenza – Realtà – Mis-sione (Queriniana, Brescia 2012, 584 p., 35,00 euros),publiée par L’Osservatore Romano du 27 janvier. Le car-dinal Koch conclut ainsi son compte-rendu: «Le cardinalKasper sait que le renouveau spirituel de l’Église, dontnous avons tant besoin aujourd’hui, ne sera “possible qu’àtravers une nouvelle Pentecôte. Comme cela s’est passé

autrefois, lorsque lesdisciples se sont ré-unis avec les femmesqui avaient suivi Jésuset n’ont cessé de priertous ensemble pour lavenue de l’EspritSaint, de la même fa-çon, aujourd’hui, il nesera possible de pré-parer une nouvellePentecôte qu’à tra-vers une prière inten-se, car “l’Église del’avenir sera surtoutune Église d’orants”(p. 550). De fait, laprière est le lieu d’oùtire son origine cettejoie pour Dieu que leLivre de Néhémie,dans l’Ancien Testament, définit comme “notre force”.C’est seulement de cette joie pour Dieu que pourra croîtreaussi la joie pour l’Église, bien différente de celle que nousnous procurons nous-mêmes et qui a donc rarement de laconsistance. En fin de compte, la joie vécue dans la foichrétienne est cette joie que seul l’Esprit nous donne. Cet-te joie est le signe distinctif de toute réalité chrétienne, aupoint que nous pouvons dire: là où manque la joie, là où iln’y a qu’irritabilité déprimée, l’Esprit de Jésus n’est certai-nement pas à l’œuvre». L’article du prélat a été publié sousle titre Ecclesiologia lunare.

L’Église ne doit pas aspirer à être le soleil, mais se réjouir d’être la lune

Le Christ représenté sous l’apparence

d’Hélios (le Soleil), Nécropole du Vatican,

non loin de la tombe de Pierre

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pêches Dépêches DépêchesNDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE

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MOYEN-ORIENT Pour la Turquie,une attaque contre la Syrie seraitune catastrophe

La rumeur d’une attaque mili-taire américaine contre la Sy-rie? Ce serait un simple bluff.C’est ce qu’affirme PatrickSeale, journaliste britanniquespécialiste du Moyen-Orientet en particulier de la Syrie,dans une interview publiéepar le Corriere della Sera du9 février: «Le retrait de l’Irak,l’engagement en Afghanistandepuis dix ans, les raids inces-sants au Pakistan, au Yémen,en Somalie, en Afrique orien-tal. Washington diminue lebudget de la Défense et dépla-ce son attention vers l’Asie etle Pacifique pour contrôler laChine. Croyez-moi, ces ru-meurs ne sont qu’un bluff:personne n’est prêt à s’enga-ger dans un conflit qui met-trait toute la région à feu et àsang. La Turquie elle-mêmel’a dit: ce serait une véritablecatastrophe».

IRANLa dissuasion est moinsdésastreuse qu’uneguerre préventive

«Les officiers de l’armée israé-lienne nous expliquent quenous, Américains, nous nepouvons pas comprendreleurs craintes: l’Iran représenteune menace pour l’existencede leur pays. Mais, en fait,nous les comprenons trèsbien, car nous avons dû, nousaussi, faire face à ce genre desituation. Après la DeuxièmeGuerre mondiale, quandl’Union soviétique s’est dotéede l’arme atomique, les États-Unis ont été pris d’une pa-nique qui a duré pendant desannées. Tout ce qu’Israël ditaujourd’hui de l’Iran, nousl’avons dit à l’époque del’Union soviétique. L’URSS

représentait à nos yeux un ré-gime extrémiste et révolution-naire, opposé à toutes nos va-leurs, décidé à renverser lesgouvernements occidentauxpour instaurer le communismeglobal. Pour nous, le régime deMoscou était irrationnel etagressif, et il se moquait com-plètement de la vie humaine.De même qu’à la fin des an-nées Quarante beaucoup degens en Occident souhaitaientune intervention militairecontre Moscou, de même au-jourd’hui Israël envisage ou-vertement des actions mili-taires préventives contrel’Iran». Ainsi s’exprime l’émi-nent journaliste américain Fa-reed Zakaria dans un articleparu sur le Corriere della Seradu 19 février. Le texte se ter-mine ainsi: «Au cours de la der-nière décennie, il y a eu desmilliers d’attentats-suicidesd’origine saoudienne, égyp-tienne, libanaise, palestinien-ne et pakistanaise, mais pas unseul citoyen irakien n’a com-mis ce genre d’attentat. Mêmesi l’Iran réussissait à se doterdans les prochaines annéesd’une arme nucléaire rudi-

mentaire, sommes-nous sûrsqu’il voudrait lancer, le pre-mier, une attaque-suicide? “Is-raël doit faire face aujourd’huià des choix que les États-Uniset la Grande Bretagne ont dûaffronter il y a plus de soixanteans”, dit Gideon Rose, direc-teur de Foreign Affairs. “Israëllui-même admettra, peut-onespérer, qu’il est impossible, àl’époque nucléaire, d’arriver àune sécurité absolue et que,lorsque l’on n’est pas en mesu-re de retarder ou de d’endom-mager les programmes nu-cléaires de ses ennemis, la dis-suasion est une arme moinsdésastreuse que la guerre pré-ventive”».

COLLÈGE CARDINALICELa mort de Bevilacqua.Les quatre-vingts ansde Saraiva et de Zen.La création de 22nouveaux cardinaux

Le 31 janvier est mort le cardi-nal Anthony Joseph Bevilac-qua, 88 ans, archevêque dePhiladelphie de 1987 à 2003.

Par ailleurs, les cardinaux JoséSaraiva Martins et Joseph Zenont atteint l’âge de quatre-vingts ans, respectivement le 6et le 13 janvier.

CURIENominations à la Pénitencerie, auxÉvêques, aux Religieuxet à la Rote romaine

Le 5 janvier, l’archevêque por-tugais Manuel Monteiro deCastro, 74 ans, a été nommépénitencier majeur. Il était se-crétaire de la Congrégationpour les Évêques depuis 2009.

Le 11 janvier, l’archevêquetoscan Lorenzo Baldisseri, 71ans, a été nommé secrétairede la Congrégation pour lesÉvêques. Il était nonce aposto-lique au Brésil depuis 2002.

Le 25 janvier, Mgr UdoBreitbach, allemand, 52 ans, aété nommé sous-secrétaire dece même dicastère.

Le 17 décembre, sœur Ni-coletta Vittoria Spezzati, 63ans, originaire de San Severo(Pouilles), a été nommée sous-secrétaire de la Congrégation

Le 22 février a été présentée la demande d’ouverture du pro-cès de béatification de don Luigi Giussani, sept ans après samort. Don Matteo Fabbri, vicaire de la Prélature de l’OpusDei, a commenté cette nouvelle par une note que nous pu-blions intégralement: «L’annonce du début du procès de béa-tification de Mgr Luigi Giussani nous procure une grandejoie et nous amène à rendre grâce à Dieu. Don Giussani a sumontrer, par ses paroles et par son exemple, que toutes lesaspirations humaines trouvent leur accomplissement dans leChrist, en rapprochant de la foi de nombreux jeunes, des fa-milles et des personnes de tout genre. Ils sont nombreux,ceux qui doivent la découverte de leur vocation à don Giussa-ni. Aujourd’hui encore, son message, centré sur la beauté dela vie chrétienne, porte et portera des fruits apostoliquesdans l’Église tout entière, comme l’a clairement montré lasplendide concélébration d’hier soir, à laquelle j’ai eu l’hon-neur de participer dans la cathédrale de Milan».

Début du procès de béatification de don Luigi Giussani

Dépêches Dépêches Dép30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MON

pour les Religieux. Elle était of-ficier de ce même dicastère de-puis 2006.

Le 30 décembre dernier,Benoît XVI a nommé deuxnouveaux auditeurs du Tribu-nal de la Rote romaine. Ils’agit du père Davide Salva-tori, italien, 40 ans, jusqu’icivicaire judiciaire adjoint prèsle Tribunal ecclésiastique ré-gional Flaminio de Bologne,et du salésien allemand Mar-kus Graulich, 47 ans, jus-qu’ici promoteur de justiceprès le Tribunal Suprême dela Signature apostolique.

ITALIENominations à Venise,Cagliari, Cassanoall’Ionio et Rome

Le 9 décembre, Mgr NunzioGalantino, 63 ans, a été nom-mé évêque de Cassano all’Io-nio, en Calabre. Originaire de

Cerignola (Pouilles), il a été or-donné prêtre pour ce mêmediocèse en 1972. Depuis2004, il est responsable duService national pour lesétudes universitaires de Théo-logie et de Sciences religieusesde la CEI.

Le 31 janvier, Mgr Fran-cesco Moraglia, évêque de LaSpezia, 54 ans, a été promupatriarche de Venise.

Toujours le 31 janvier,l’évêque de Sora, Filippo Ian-none, 54 ans, carme, a éténommé vice-gérent de Rome.Et à cette même date, MgrMatteo Maria Zuppi, 56 ans,et Mgr Lorenzo Leuzzi, 56ans, ont été nommés évêquesauxiliaires de Rome.

Le 25 février Mgr ArrigoMiglio, 70 ans en jui l let,évêque d’Ivrea depuis 1999(et évêque d’Iglesias dans lessept années précédentes), aété promu archevêque deCagliari.

DIPLOMATIENouveaux nonces aux Pays-Bas, en Arménie, à Trinité,en Argentine, au Brésil,en Zambie, dans les ÎlesSalomon et au Rwanda

Le 15 décembre, l’arche-vêque français, André Du-puy, 72 ans, a été nomménonce apostolique aux Pays-Bas. Il était représentant pon-tifical auprès de l’Union euro-péenne depuis 2005 et, de-puis 2006, auprès de la Prin-cipauté de Monaco.

Le 15 décembre toujours,l’archevêque élu Marek Solc-zynski, 50 ans, nommé non-ce en Géorgie le 26 no-vembre, a aussi été désignéreprésentant pontifical enArménie.

Le 21 décembre, l’arche-vêque Nicola Girasoli, 54ans, nommé nonce dans dif-férents pays des Antilles, le

29 octobre, a été nommé re-présentant pontifical à Trini-té-et-Tobago, et dans l’Île dela Barbade.

Le 5 janvier, l’archevêquesuisse Emil Paul Tscherrig,65 ans, a été nommé nonceapostolique en Argentine; ilétait représentant pontificalen Scandinavie depuis 2008.

Le 27 janvier ont éténommés nonces les prélatsJulio Murat (turc, 50 ans, des-tiné à la représentation enZambie), Santo Gangemi (si-cilien, 50 ans, destiné aux ÎlesSalomon), Luciano Russo(originaire de Campanie, 49ans), auquel a été assignée, le16 février, la représentationpontificale au Rwanda.

Le 10 février l’archevêqueoriginaire de Campanie Gio-vanni d’Aniello, 57 ans, a éténommé nonce au Brési l,après avoir été représentantpontifical en Thaïlande de-puis 2010. q

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pêches Dépêches DépêchesNDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE 30JOURS DANS LE MONDE

par Paolo Mattei

«Il faut beaucoup d’humilité, il faut réciter le chapelet et les prièresles plus simples, comme celles de la dévotion populaire: on comprend alors que, bien souvent, c’est le peuple qui transmetla foi aux savants». Interview de Prosper Grech, religieux augustin,créé cardinal par Benoît XVI au cours du dernier Consistoire

Église Interview

C’est la prière qui est la cléde voûte de la vie chrétienne

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A u deuxième étage de l’Insti-tutum Patristicum Augusti-nianum, à quelques pas de

Saint-Pierre de Rome, on découvreune série de photos en noir et blancaccrochées aux murs. Dans leursmodestes cadres, on aperçoit deséglises et des places baignées par la

lumière du crépuscule, des marinesargentées, des profils d’hommes etde femmes dans le soleil. Ces bellesscènes de la vie quotidienne, avecleur luminosité ou leurs clairs-obs-curs, offrent peut-être, aux étu-diants qui les observent en buvantleur café entre deux cours, un re- ¬

Sur ces pages, quelques photographies

prises par le père Prosper Grech.

pos pour leurs yeux fatigués par lalecture des livres de théologie ou depatrologie.

L’auteur de cette expositionpermanente de photographie estun illustre spécialiste des SaintesÉcritures et l’un des professeursles plus connus du PatristicumAugustinianum. Il s’agit du Pèreaugustin Prosper Grech qui a étécréé cardinal par Benoît XVI aucours du dernier Consistoire. Néà Malte, en 1925, Mgr Grech est,avec le père Agostino Trapè, lefondateur du Patrist icum, uncentre hautement spécial iséayant faculté de délivrer non seu-lement le baccalauréat en Théolo-gie, mais aussi la licence et le doc-torat en Théologie et Sciencespatr ist iques. Au cours de salongue activité de professeur, MgrGrech a enseigné pendant vingtans la Théologie biblique à l’Uni-versité du Latran et, pendanttrente ans, l’Herméneutique bi-blique à l’Institut biblique pontifi-cal. Auteur de nombreux livres etart ic les parus sur des revuesscientifiques, il a aussi été pen-dant plus de vingt ans consulteur

de la Congrégation pour la Doc-trine de la Foi, et il est actuelle-ment membre de la Commissionbiblique pontificale.

Nous le rencontrons au Collègeinternational Sainte Monique,dans les bâtiments du Patristicum.

Vous avez reçu votre édu-cation chrétienne à Malte…

PROSPER GRECH: Il y a àMalte une longue tradition catho-lique et Birgu, l’ancienne petite vil-le où je suis né, comptait et comp-te toujours beaucoup d’églises. Jefréquentais la paroisse Saint-Lau-rent, où j’ai été baptisé et où j’aiadhéré à l’Action catholique, maisaussi la paroisse Saint Dominique.Ce sont les sœurs de Saint Josephqui m’ont élevé dans un petit villa-ge non loin de Birgu, et c’est au-près d’elles que j’ai fait ma premiè-re communion. Mes souvenirsd’enfance et de jeunesse sontpleins de scènes de dévotion po-pulaire, telles que les processionsqui se déroulaient par tous lestemps dans les rues de ce petit vil-lage, ou le son des cloches qui tra-versait les airs, lorsque le prêtre

apportait le viatique à l’unde ses habitants…

Comment est néevotre vocation sacer-dotale?

Quand j’étais petit, jesentais dans mon cœurquelque chose que je nesavais pas définir, mais quime faisait considérer le sa-cerdoce comme la voie dusalut. Et puis, comme il ar-rive souvent, en grandis-sant j’ai changé d’idée.Mais cette sorte de sug-gestion secrète a réaffleu-ré pendant la guerre, l’an-née de mon baccalauréat.C’est à ce moment-là quela semence de la vocationa porté ses fruits. J’ai re-gardé toute la vie quej’avais menée jusqu’alors,et j’ai répondu oui à cetappel.

Les années de guerre ontété des années dures…

Malte a subi des bombarde-ments dévastateurs. Birgu était pi-lonnée jour et nuit, et j’ai dû me ré-fugier avec ma famille à Attard, unvillage du centre de l’île qui se trou-vait loin de l’arsenal, mais prèsd’un aérodrome qui était conti-nuellement mitraillé. J’avais dix-sept ans et j’avais commencé mesétudes à la faculté de Médecine.J’ai été appelé et assigné à la Dé-fense contre-aérienne et je suivaisdonc les cours en uniforme. Je de-vais en effet être toujours prêt à re-joindre la batterie quand arrivaientles avions ennemis. Après l’at-taque, si l’université était encoredebout et si j’étais encore en vie, jerevenais suivre les cours avec mescamarades…

Pourquoi avez-vous choisid’entrer dans l’Ordre des Au-gustins?

Eh bien, tout simplement parceque le cousin auquel j’avais deman-dé conseil en faisait partie… Il exis-tait déjà à Malte une province decet Ordre dans lequel je suis entré,en 1943.

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Église Interview

Et comment est né votreamour pour saint Augustin?

Je ne le connaissais guère, maisau noviciat, nous avions un vieuxprofesseur d’origine française, lepère Antonino Tonna-Barthet, unspécialiste de saint Augustin quinous l’a vraiment fait aimer. Il avaitpublié une belle anthologie de sesécrits spirituels, intitulée De vitachristiana, qui a d’ailleurs été tra-duite en italien et qui mériteraitd’être rééditée. Cela a été ma pre-mière approche de saint Augustin.Et puis j’ai approfondi mesconnaissances, un peu à traversmes études de philosophie, à Mal-te, mais aussi, naturellement, auCollège international Sainte Mo-nique, ici, à Rome, où je suis arrivéen 1946 pour étudier la théologie.C’est là que j’ai suivi les cours dupère Agostino Trapè, qui était unpassionné de saint Augustin, dontje ne suis pas moi-même un spé-cialiste. J’ai plutôt approfondil’étude de la pensée des Pères dudeuxième et du troisième siècle.

Vous avez donc poursuivivos études à Rome…

Oui, à la Grégorienne pourmon doctorat, et à l’Institut Bi-blique pontifical pour la licence en

Écriture Sainte. Et c’est à Romeque j’ai été ordonné prêtre, en1950, à Saint-Jean-de-Latran. Etpuis, en 1954, je suis parti pen-dant un certain temps pour pour-suivre mes études et enseigner…

Où cela?D’abord en Terre Sainte, puis

de nouveau à Malte où j’ai ensei-gné l’Écriture Sainte pendant deuxans, dans notre collège augustin.En 1957, j’ai reçu une boursed’études et je suis allé à Oxfordpour bien apprendre l’hébreu;l’année suivante, j’étais à Cam-bridge comme assistant du profes-seur Arberry… Je suis revenu àRome en 1961.

Toujours pour poursuivrevos études et enseigner ?

Oui, et aussi pour écrire mathèse en Sciences bibliques. Mais,dès mon retour, j’ai été nommé se-crétaire de Mgr Pietro Canisio VanLierde, qui était sacriste du Palaisapostolique et vicaire général deSa Sainteté pour la Cité du Vati-can. Nous avons “préparé” en-semble le conclave de 1963, celuiau cours duquel a été élu Paul VI.

Que voulez-vous dire?En tant que sacriste, Mgr Van

Lierde dirigeait les fonctions litur-

giques du Pape, il s’occupait desobjets de culte, des ornements etdes autels pour la célébration desmesses. Le conclave avait lui aussibesoin d’être organisé du point devue “logistique”. Par exemple,comme l’usage de la concélébra-tion n’existait pas encore, il fallaitpréparer tous les autels pour quechaque cardinal puisse célébrer lamesse en privé.

Avez-vous rencontré le fu-tur Paul VI à cette occasion?

Bien sûr. J’ai recueilli sa derniè-re confession de cardinal.

Comme cela s’est-il passé?Je l’ai croisé dans le Palais

apostolique et il m’a demandé sic’était moi le confesseur du concla-ve. «Non, Éminence, ce n’est pasmoi», ai-je répondu en ajoutant:«Je vais vous le chercher…». «Non,non, ce n’est pas la peine… Nepouvez-vous pas me confesservous-même?». C’est ainsi que noussommes allés dans la chapelle Ma-thilde, celle qu’on appelle aujour-d’hui Redemptoris Mater, et quej’ai reçu sa confession. Quelquesheures après, il était Pape. J’espè-re ne pas lui avoir donné une péni-tence trop lourde…

Vous n’êtes pas resté trèslongtemps dans les Palais duVatican…

Non, parce qu’en 1965, le pè-re Trapè, qui venait d’être éluPrieur général de l’Ordre, m’a dit:«Au lieu de perdre ton temps auVatican» – ce qui était d’ailleurs vrai–, «viens donc comme doyen àl’Institut», à savoir le StudiumTheologicum Augustinianum.

Quelques années après,vous fondiez l’Institutum Pa-tristicum Augustinianum avecle père Trapè…

Oui, nous rêvions un peu d’unlieu où cultiver et approfondir lessciences sacrées, la pensée desPères de l’Église, de saint Augustinet de ses héritiers. Comme on dou-tait sérieusement de la possibilité deréaliser ce rêve, et qu’en mêmetemps on avait plutôt hâte de créerce lieu, le père Trapè a demandé

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C’est la prière qui est la clé de voûte de la vie chrétienne

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une audience à Paul VI, lequel l’abéni de ses deux mains en l’exhor-tant à poursuivre ce projet. L’Insti-tutum a été inauguré en 1970; il aconnu des difficultés au début, maisensuite la situation s’est stabilisée.

À Rome, vous avez aussiconnu Albino Luciani, le futurJean Paul Ier…

Lorsqu’il venait à Rome, il lo-geait dans notre Collège. C’étaitvraiment un homme bon et sym-pathique, un homme humble,quelqu’un qui ne voulait jamais semettre en avant… mais il était af-fable et nous riions souvent en-semble. Quand il était ici, nous cé-lébrions la messe ensemble tousles jours, à sept heures du matin.

A-t-il aussi logé chez vousavant le conclave qui l’a éluPape?

Oui, avec deux autres cardi-naux. À l’époque, je faisais fonc-tion de “prieur suppléant” du Col-lège, car le titulaire était absent. La

veille du jour où ils devaient entrerdans le conclave, je ne savais pascomment les saluer: «Eh bienmaintenant, je ne sais pas com-ment vous saluer, car ce serait demauvais goût de vous dire au re-voir, et encore pire de vous fairemes vœux…». Immédiatementaprès son élection, au moment oùil s’apprêtait à se coucher, le Papenous a écrit une lettre, qu’il m’aadressée en tant que Supérieurpro tempore du Collège, pournous remercier de notre hospitali-té et il a envoyé un souvenir spécialau frère Franceschino.

Qui était Franceschino?C’était le frère laïc, déjà âgé, qui

s’occupait de sa chambre. Je mesouviens que, lors d’un passage deMgr Luciani chez nous, Frances-chino m’avait dit: «Il faut prendresoin de ce cardinal, parce qu’unjour il deviendra pape». Quant àmoi, j’ai risqué de devenir secrétai-re suppléant de Jean Paul Ier…

Pourquoi donc?Son secrétaire, qui devait aller à

Venise pour rapporter ses affairesau Vatican, m’avait demandé de leremplacer pendant quelque temps.De mon côté, j’hésitais un peu,parce qu’à cette époque j’étais pu-bliquement dans la ligne de mire decertains milieux ultraconserva-teurs, qui ne supportaient pas quej’enseigne la Théologie biblique àl’Université du Latran. Ils disaient:«La Théologie biblique, c’est uneaffaire de protestants, ça n’existepas, nous, nous avons la Théologiedogmatique». En somme, je nevoulais pas faire trop de remous. Etc’est comme cela que Mgr Magees’est retrouvé secrétaire du Pape.

À propos de Théologie bi-blique: vous avez enseignécette matière pendant vingtans à l’Université du Latran,et vous avez occupé pendanttrente ans la chaire d’Hermé-neutique biblique à l’Institut

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Église Interview

biblique pontifical. Commentcette passion pour l’ÉcritureSainte est-elle née?

Elle remonte à mon adolescen-ce. On enseignait sérieusementles Écritures dans les écoles mal-taises, et je me souviens qu’auxexamens du secondaire, nous de-vions commenter un passage del’Évangile en expliquant sa prove-nance et en l’interprétant dansson contexte. Mais j’aimais aussila lecture solitaire du NouveauTestament, et en particulier l’É-vangile de Matthieu et de Jean. Etdéjà, au séminaire, j’avais expri-mé au maître des novices mon dé-sir de me consacrer à l’étude desÉcritures. Mais il s’est bien gardéde m’encourager: «C’est difficile, ilfaut savoir beaucoup de langues…et puis cette exégèse, cette atten-tion pointilleuse à chaque virgu-le…». De fait, il n’exagérait pastellement. Mais en tout cas, j’ai finipar atteindre mon but.

Vous avez dû approfondirplusieurs aspects de la philo-sophie contemporaine à l’oc-casion de votre enseignementd’Herméneutique biblique?

Il y avait des théologiens com-me Bultmann et ses disciples – Kä-

semann et Bornkamm – qui, pourapprofondir des questions commela séparation entre le Jésus del’histoire et le Jésus de la foi, et ladémythisation du Nouveau Testa-ment, s’appuyaient sur la penséede Heidegger, que j’ai étudiée, demême que j’ai étudié les idées deGadamer sur le subjectivisme del’interprétation, sur l’interpréta-tion comme “processus continu”.Je devais entrer dans la tête de cesphilosophes, approfondir l’in-fluence de Kant sur leur pensée etje dois dire que, tout en n’accep-tant pas toutes les idées qu’ils sou-tenaient, j’ai beaucoup appris au-près d’eux.

Votre passion pour l’écritvous a probablement amené àaimer aussi la littérature…

Bien sûr! J’aime beaucoupShakespeare, Eliot, Wordsworthet Pound. Je me souviens aussiqu’en plus de la littérature anglo-américaine, nous lisions en classedes poètes et des écrivains italienscomme Dante, Manzoni etd’autres classiques; j’aime aussibeaucoup Quasimodo et Montale,tandis que, parmi les écrivains al-lemands, j’ai une préférence pourRilke et Hölderlin. Quand j’étais à

Cambridge, je me suis aussi occu-pé de la littérature maltaise, car el-le intéressait le professeur Arber-ry. Avec lui, nous avons fait pu-blier un recueil bilingue – maltaiset anglais – de poésie maltaise etune anthologie de vers du poètenational maltais, le prêtre DunKarm Psaila. Mais je ne suis pasun lettré, disons que je me consi-dère plutôt comme un dilettante.Je me sens plus ferré en art, j’aiété l’ami de Lello Scorzelli, peintreet sculpteur que Paul VI avait ap-pelé à travailler à Rome, et aveclequel j’ai même apporté un bustede Paul VI à la cathédrale St Pa-trick de New York.

Et il y aussi la photogra-phie…

Eh oui, l’art est justement im-portant pour moi parce que cer-taines œuvres me servent de mo-dèle pour mes photos. Depuisquelque temps, j’ai même com-mencé à utiliser l’appareil de pho-to numérique.

Vous avez écrit un nombreimportant d’essais et de livresscientifiques sur l’herméneu-tique et sur la théologie bi-blique, mais le dernier texteque vous avez publié est unpetit livre sur la prière: Signo-re, insegnaci a pregare.

Il s’agit d’un recueil composépar les religieuses augustines deLecceto et édité par Lev. Il présen-te des méditations que j’ai dictéesà mes confrères du Collège SainteMonique pendant les exercicesspirituels qui se sont tenus à Cas-cia, en 1995. Je pense que c’est laprière, et non certainement l’her-méneutique, qui est la clé de voûtede la vie chrétienne. Nous devonsdescendre de nos chaires, nousdevons nous débarrasser de notreintellectualisme et de notre or-gueil. Il faut beaucoup d’humilité,il faut réciter le chapelet et lesprières les plus simples, commecelles de la dévotion populaire: oncomprend alors que, bien souvent,c’est le peuple qui transmet la foiaux savants. q

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C’est la prière qui est la clé de voûte de la vie chrétienne

J’ai été invité, le 13 février1976, à Rome, pour don-ner un témoignage de ma

«vie quotidienne d’évêque», dansune rencontre au Centre Saint-Louis de France. Je guidais de-puis six ans le diocèse de Mar-seille que m’avait confié le papePaul VI. J’avais été ordonné àNotre-Dame de Paris, le 27 mai1969. A Rome, j’ai commencéma conférence en relisant pourmon auditoire, mais avec l’inten-

tion de les raviver dans monpropre cœur, les engagementsque prévoit le Rituel de l’ordina-tion épiscopale.

Ces engagements sont tou-jours avec moi. J’ai égalementconsidéré comme mon “ordre demission” – par une coïncidencede dates aussi – l’exhortationapostolique de Paul VI adressée àtous les évêques, cinq ans aprèsla clôture du Concile [la Quinquejam anni du 8 décembre 1970].

Le pape Paul VI nous deman-dait de considérer le devoir graveet urgent d’annoncer la Parole deDieu au peuple, afin qu’il croissedans la foi et dans l’intelligence dumessage chrétien et témoigne,par toute sa vie, du salut en Jésus-Christ. Le Pape nous demandaitd’être «résolus à ce qu’aucun obs-tacle n’arrêtât l’abondant flot degrâces célestes qui remplit debonheur aujourd’hui la cité deDieu». Ce que les hommes atten-

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Église Témoignages

par le cardinal Roger Etchegaray

Ce dont nous avons le plusbesoin, c’est de la prière

dent, c’est ainsi que s’exprimaitPaul VI, «ce n’est pas tant un sur-croît de paroles qu’une paroleplus consonante à une vie plusévangélique».

Je reprends ici de larges extraitsde mon témoignage mais je de-mande au lecteur de ne pas oublierqu’il date de 36 ans !

L’évêque dans son Égliseparticulière...Chaque évêque sait qu’il doit êtreen même temps au service deson Église “particulière” et auservice de l’Église “universelle”.Ce sont deux catégories qui ap-pellent la lumière d’une réalitéqui les englobe: la catholicité del’Église. Catholicité que le Conci-le Vatican II exprime de façon sai-sissante lorsqu’il déclare que c’està partir des Églises particulièresqu’existe l’Église, «in quibus et exquibus una et unica Ecclesia ca-tholica existit» (Lumen gentiumau n°23). ... Aux yeux d’unévêque des premiers siècles, l’É-

glise est d’abord locale: non pasau sens géographique du terme,mais en un sens vital où, autourd’un évêque, une portion dupeuple de Dieu voit la manifesta-tion la plus plénière du mystèrede l’Église.

Mon diocèse, tout urbanisé, seréduit à Marseille et à sa prochebanlieue, mais il est facile d’en dé-couvrir le caractère cosmopolite,par la présence, dans un espacesi restreint, de minorités aussi im-portantes que les minorités juive,musulmane, arménienne ortho-doxe. Les catholiques marseillais,qui étaient la “majorité”, vivaienten harmonie avec ces minoritésdans une cité appelée «l’Athènesde l’Occident» et qui, évangéliséedès les origines du christianisme,avait donné à l’Église un pape,Urbain V.

Marseille connaissait déjà lamorsure de la sécularisation: lapratique dominicale oscil laitentre 10% et 0,5% dans les quar-tiers ouvriers. Peu de gens se font

une idée juste de la vie quotidien-ne d’un évêque. Le père Bouyer,dans son livre L’Église de Dieuécrit que «l’évêque ordonne lesprêtres pour les rendre aptes àdes fonctions apostoliques, qu’enfait, la plupart du temps, il neremplit plus du tout lui-même!»Observation cinglante venantd’un théologien célèbre qui ai-mait l’outrance. Je n’y reconnais-sais guère la réalité de ce que jevivais habituellement: toutes lesjournées commençaient par laprière et s’achevaient dans le si-lence de l’adoration eucharis-tique, qui donnait à l’émiette-ment d’une journée vraimentapostolique toute sa cohésion etson dynamisme pascal.

Ma vie dans le diocèse étaitfaite de contacts et d’échangesavec les gens et cela comptebeaucoup dans une ville méditer-ranéenne où le risque, en se lais-sant exposé, est de se faire dévo-rer... Il fallait se défendre un peu,sans pourtant s’imposer un

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¬

Sur la page ci-contre,

à gauche, avec Paul VI,

pendant le premier

Synode des évêques

après le Concile,

à l’automne 1967;

à droite,

Roger Etchegaray

à l’occasion

de l’entrée solennelle

à Marseille en tant

qu’archevêque,

le 16 janvier 1971;

ci-contre,

le cardinal Etchegaray

pendant une fête

dans une paroisse

de Marseille

agenda rigide excluant l’imprévu.Chaque semaine, je m’accordaisune matinée bien pleine pour re-cevoir toute personne qui voulaitme voir sans rendez-vous. Jevous assure que de ces ren-contres j’ai beaucoup appris.

A propos des prêtres, nousvivons une époque où il faut quel’évêque investisse beaucoup detemps avec eux. Placés à la char-nière de la double évolution dumonde et de l’Église, ils ont be-soin d’être reconnus, réconfor-tés, sécurisés, d’abord parl’évêque lui-même. Je devaiséviter que l’évêque et son conseilépiscopal ne s’essoufflent dansle labyrinthe de plus en pluscompliqué de nominations quicherchaient non seulement à ca-naliser les besoins objectifs maisaussi à tenir compte des consul-tations d’équipes sacerdotalesou de militants chrétiens... Jeme demande si certains pro-blèmes internes de la vie de l’É-glise n’absorbent pas trop unévêque au détriment de son tra-vail missionnaire et de la reprisetoujours nouvelle de l’Évangile.

En ce qui concerne les rela-tions avec les pouvoirs publics,je peux dire qu’à Marseille jeparticipais peu aux manifesta-tions officielles. Il ne s’agissaitpas de distance, encore moinsde réserve à l’égard des autoritéstemporelles, mais de dégager detoute ambiguïté la significationspirituelle du ministère épisco-pal. Par contre, j’ai tenu à sauve-garder une tradition typique-ment marseillaise: la messe du«Vœu» – vœu fait à la suite d’unepeste de 1722 – qui rassemblefidèlement pour la fête du SacréCœur toutes les forces vives dela cité. J’en profitais pour cen-trer mon homélie sur un thème

concernant les responsabilitéspolitiques, économiques et so-ciales de Marseille. Par ailleurs,j’ai toujours bien aimé rencon-trer en privé ceux qui avaientune tâche publique et que leurfoi portait à approfondir le sensde leur action.

… et dans l’ÉgliseuniverselleOn devient évêque en entrantdans la communion des évêques.Je ne puis exercer mon ministèreépiscopal que dans un «Nous», quiseul donne sa signification au «Je»individuel. Mais ce lien mutuel et

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Église Témoignages

Je voudrais enfin rappeler – c’est le dernierpoint mais en fait c’est le premier ! – la placecentrale de l’Eucharistie dans la vie et le ministère de l’évêque. L’Eucharistie fonde et nourrit la vraiecommunion car tous les particularismes sont dépassés quand des chrétiens affirmentleur attente du retour glorieux du Seigneur.L’Eucharistie est le lieu où se révèlepleinement la gratuité de l’amour absolu de Dieu. La vérité de l’homme est dans cetteaction de la grâce

Jésus ressuscité et les apôtres en Galilée,sculpture polychrome du XIVe siècle,

chœur de la cathédrale Notre-Dame,

Paris

communautaire comment l’entre-tenir concrètement? Il s’agissaitd’un «affectus collegialis» selon ladéfinition de Lumen gentium.Pour moi, i l se réalisait toutd’abord avec les évêques voisins,celui d’Aix-en-Provence et ceuxde ma région Provence-Méditer-ranée qui groupait 10 diocèses.Plus large, il y avait la Conférenceépiscopale de France. Vue de l’ex-térieur, cette dernière se présen-tait parfois sous la forme d’unenouvelle féodalité qui, par l’em-prise de son efficacité, semblaitêtre plus qu’un simple relais avecl’autorité universelle du Pape. Lecardinal Saliège déclarait dansune formule lapidaire: «Nousavons certes un épiscopat, maisnous n’avons plus d’évêques».

De fait, je me posais quelquesquestions. Par exemple, com-ment donner un visage plus per-sonnel à des déclarations collec-tives? Car, il reste vrai que la pa-role d’un évêque compte encore.Je me rappelle les lettres pasto-rales du cardinal Suhard, dont lavigueur de pensée continue à meréconforter, ou la lettre person-

nelle de Paul VI au cardinal Roysur les problèmes de la justice.

Une autre question concerneles tâches des évêques. Ceux-cisont surchargés d’obligations, ilsdoivent se prononcer sur desquantités de sujets sans recul suf-fisant. Cette «omniprésence» nerisque-t-elle pas de devenir enréalité une «omni- absence»?

Il y aurait aussi à se demandercomment remédier au risque leplus grave, à savoir l’insuffisan-ce du temps consacré à la ré-f lexion doctrinale, à une ré-flexion assez mûrie pour toutsaisir d’une vie sans cesse jaillis-sante au souffle de l’Esprit. Lemagistère de l’évêque doit ga-rantir que le témoignage de l’É-glise sur Jésus-Christ reste le té-moignage des Apôtres. Il n’y apas un énoncé de la foi qui nesoit intelligence de la foi dansune culture donnée. Tâche d’au-tant plus ardue que l’étude estdevenue difficile en raison du re-groupement des séminaires etde la diminution du nombre desprêtres bien formés biblique-ment et théologiquement.

Pour revenir sur la communionépiscopale, je voudrais ajouterque l’unité avec l’évêque de Romeest ce qui donne à chaque évêqueune dimension catholique en mê-me temps qu’une garantie, car lafoi du successeur de Pierre récon-forte la nôtre. C’est du magistèredu Pape que toutes les Églises lo-cales ont besoin, parce qu’ellessont souvent fragilisées par d’in-nombrables pressions.

L’évêque serviteur de la clairvoyanceévangéliqueLa clairvoyance évangélique...rien à voir avec aucune forme devoyance ! Ce terme m’a été inspi-ré par l’ancienne épitaphed’Abercius – conservée à Romeanciennement au Latran, aujour-d’hui aux Musées du Vatican –,qui décrit le Christ comme «le pas-teur avec de grands yeux voyantpartout». L’“épiscope” exerceainsi sa mission de discernementdes esprits.

Pauvre et sainte Église ! Onn’a sans doute jamais autant par-lé d’elle sur tous le tons, alors

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Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de la prière

Ci-dessous, Etchegaray, jeune prêtre, à Bayonne, pendant un pèlerinage nocturne à Lourdes;

à droite, à Lourdes toujours, avec les pèlerins de Marseille

¬

que bien des générations ont sim-plement vécu en elle, sans mêmepenser à disserter sur elle, pasplus qu’un enfant sur sa mère.Celui qui a la foi ne peut aborderl’Église comme s’il s’agissait de“l’appareil” d’un parti et nond’un corps vivant. Dieu nous aappris à la contempler à traversdes images toutes simples que laBible a prises dans notre vied’homme et rapporte avec uneprofusion extraordinaire.

Il est vrai que Vatican II a privi-légié l ’ image du «Peuple deDieu», comme l’une des plus dy-namiques et, grâce à elle, desréalités de l’Église qui s’étaientassoupies depuis longtemps ontpu retrouver une issue heureuseet un nouvel élan. Mais certainsont voulu donner à cette imageune signification politique et ont,

à l’intérieur de l’Église, cherché àl’exploiter en hypertrophiant cethème si riche théologiquementet pastoralement. On est arrivé àcritiquer l’autorité de l’Église aunom du prophétisme et tout celas’est produit dans un contextedans lequel les points de référen-ce avaient tendance à s’effacer.

Pourtant s’est mis à poindrepeu à peu le sens libérateur de l’au-torité de l’Église, surtout quand ona senti la menace de groupes depression plus intolérants, plus ty-ranniques, plus impitoyables quela vieille voix un peu bon enfant dela sainte Mère Église !

L’Evêque, serviteur de la communion dans l’ÉgliseIl y a un trait qui distingue aujour-d’hui la vie quotidienne del’évêque, c’est le service de la

communion dans l’Église. Com-me l’écrivait Ignace d’Antioche àla communauté de Tral les,« l ’évêque, l ’homme pourl’union». La tentation modernedes chrétiens est de mesurer lavigueur de leur foi à l’énergiequ’ils dépensent à vivre leursconflits. Si la maladie d’hier étaitl’obsession de l’unité, la maladied’aujourd’hui est l’apologie de ladifférence.

A d’autres époques, leshommes dans le monde et leschrétiens dans l’Église avaientdes pôles de référence établisd’avance qui les aidaient dansleur conduite et les unifiaient surl’essentiel reconnu par tous; onpouvait alors sans crainte sebattre sur l’accessoire. Aujour-d’hui chacun prétend avoir sonitinéraire particulier et élabore entâtonnant sa propre loi, sapropre doctrine. D’où l’allure deguerres de religion que prennentles conflits actuels. Chaque hom-me, chaque groupe, quand ilcherche à se donner son dogmeet sa morale, devient vite sectaireet intolérant. En particulier, rienn’est plus redoutable que la pré-tention totalisante de l’action po-litique, surtout à une époque oùs’estompe l’absolu de la foi; en yadhérant sans réserve, leshommes s’exposent à sacrifier

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Église Témoignages

Ci-dessus,

durant une

ordination

sacerdotale

à Marseille;

à gauche,

l’épitaphe

d’Abercius,

actuellement

conservée aux

Musées du Vatican

leur intégrité, comme le rappelaitde façon pathétique Soljenitsyneà l’occasion de son prix Nobel.

Devant ces réflexions sur l’uni-té de l’Église, nous devons poserla grande question qui est celle dela foi. L’Église n’est pas un puzzlede croyants. La conscience que lacommunauté ecclésiale est unecommunion fraternelle et hiérar-chique rassemblée par le Christ,la communication spontanéedans la confession de la foi sontdes choses qui, aujourd’hui, ontdu mal à s’exprimer. L’expérien-ce des premières communautéschrétiennes est ici exemplaire:dès qu’il s’agit de sauvegarder oude propager la foi, l’unité passeavant tout le reste. Saint Paul osemême dire avec fermeté: «Sinous-même, si un ange venu duciel vous annonçait un Evangiledifférent de celui que nous vousavons prêché, qu’il soit anathè-me» (Ga 1,8). Des chrétiens, desgroupes qui n’auraient plus le né-cessaire désir de vérifier l’unité deleur foi par des échanges et descommunications seraient en pé-ril de devenir des sectes ou desghettos.

Je devrais dire aussi un mot surl’unité de l’évêque et de son pres-byterium. Allant d’une équipe sa-cerdotale à une autre, j’avais par-fois la sensation de passer d’uncontinent à un autre... tant étaitgrande la diversité pastorale, fruit

de la diversité des réalités hu-maines où chaque prêtre est im-mergé. Tout cela a droit à être at-testé positivement par l’évêque,mais à une condition: que les pro-jets missionnaires d’un groupesoient ouverts à la confrontationet susceptibles de s’enrichir de ladécouverte des autres, qu’il y aitquelque chose de vital à commu-niquer et qu’il y ait à la base, préci-sément, une ressemblance de vo-cation et de mission. Toute vraiedifférence ne peut exister que surfond d’unité.

Je voudrais enfin rappeler –c’est le dernier point mais en faitc’est le premier ! – la place centra-le de l’Eucharistie dans la vie et leministère de l’évêque. L’Eucha-ristie fonde et nourrit la vraiecommunion car tous les particula-rismes sont dépassés quand deschrétiens affirment leur attentedu retour glorieux du Seigneur.L’Eucharistie est le lieu où se ré-vèle pleinement la gratuité del’amour absolu de Dieu. La véritéde l’homme est dans cette actionde la grâce. La vie contemplativeet les groupes de prière de

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Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de la prière

Pendant qu’il célèbre un mariage

¬Le sanctuaire de la Vierge de la Garde de Marseille

louange qui se multiplient aujour-d’hui, surtout parmi des jeunes,sont pour un évêque des pointsde référence et d’espérance qu’ilscrute et protège comme le cœurde la vie de l’Église.

Je conclus ici, tout en sachantqu’un témoignage n’est jamaisachevé et que le «marturion» del’évêque est bien un martyre àpetit feu: on ne lui coupe plus latête, mais il est devenu commeune cible...

Combien a changé la figurede l’évêque au cours des sièclesdepuis saint Ambroise, saint Gré-goire, saint Charles Borromée,saint François de Sales... Chaqueévêque est amené à réfléchir surle fait qu’il n’est plus jugé surl’idée que l’on a communémentde la charge épiscopale mais surl’idée que lui-même en donne. La

fonction ne couvre plus l’hommeou, plutôt, l’évêque est devenuun homme public jusque dans savie personnelle. Aujourd’huiplus que jamais on lui demanded’être un saint. Ce n’est pas troppour lui.

Ces pages m’aident moi-mê-me à affronter le «temps fort» quesera le prochain mois d’octobreavec la triple démarche du Syno-de sur la Nouvelle Evangélisa-tion, l’ouverture de l’Année de laFoi et les 50 ans de Vatican II. Jedemande à mes lecteurs l’aumô-ne de la prière pour que je vive àl’image de l’apôtre Paul, commequelqu’un qui diffuse l’Evangile:passionné pour l’annonce de laBonne nouvelle, Juif avec lesJuifs, Grec avec les Grecs, en so-lidarité avec tout homme selonson milieu et sa culture; tout àtous, pour en sauver au moinsquelques uns; prêt à interpréterles signes de l’Esprit pour courirlà où je n’aurais pas imaginé al-ler; capable de fonder des com-munautés de foi au cœur des Co-rinthe et des Ephèse de notre

temps; disposé à engendrer sansme lasser de nouveaux croyants,en les soutenant, en les corri-geant si nécessaire; attentif à tis-ser des liens entre les commu-nautés d’Église, anciennes ounouvelles, afin qu’elles se don-nent les unes aux autres un té-moignage de foi et de prière; et,pour finir, que je puisse moi-mê-me louer Dieu sans cesse pourles fruits de l’Esprit que je voismûrir dans les moindres recoinsde la cité; pour que je puisse usermes pauvres forces pour révélerle Ressuscité, tout en attendantavec ferveur son retour. Et que jesois joyeux, joyeux d’une indé-fectible espérance.

Je remercie Giovanni Cubed-du et l ’équipe de 30Jours,d’avoir pensé à exhumer unvieux texte qui fait ressortir ce quia changé et ce qui demeure. Jeme fais plus mendiant que jamaispour supplier les lecteurs de30jours de prier pour moi. Cedont nous avons le plus besoin,c’est de la prière.

Merci.

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Église Témoignages

Le cardinal Etchegaray avec Mère Teresa

de Calcutta, à Marseille

Benoît XVI avec le cardinal Etchegaray

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Homélie de Son Éminence le cardinal Jorge Mario Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, pendant la messe

dans laquelle il a administré le sacrement de la Confirmation

Rome, 18 février 2012 basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs

«Jésus nous donnera la force. Non pas vous, mais Lui en vous»

L’Incrédulité de Thomas, Maître du XIVe siècle du Sacro Speco, église supérieure, Subiaco (Rome)

«JE RENDS NOUVELLE TOUTE CHOSE»

«JE RENDS NOUVELLE TOUTE CHOSE»

Première lecture (Is 43, 18-19. 21-22. 24b-25)

Du livre du prophète Isaïe

Ainsi parla le Seigneur: «Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus aux choses passées!Voici que je vais faire du nouveau qui déjà paraît, ne l’apercevez-vous pas? Oui, je vais tracerune route dans le désert, des sentiers dans la solitude. Le peuple que je me suis formé redirames louanges! Jacob, ce n’est pas toi qui m’as appelé, et tu ne t’es guère fatigué pour moi, Is-raël! Tu m’as asservi par tes péchés, tu m’as fatigué par tes méfaits. C’est moi, c’est moi, qui de-vais tout effacer et de tes péchés ne plus me souvenir».

Deuxième lecture (2Co 1, 18-22)

De la seconde lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Aussi vrai que Dieu est fidèle, notre langage avec vous n’est pas «oui» et «non».Car le Fils deDieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous, Silvain, Timothée et moi, n’a pasété «oui» et «non»; il n’y a eu que «oui» en lui.Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur«oui» en lui; aussi bien est-ce par lui que nous disons notre «Amen» à la gloire de Dieu.Et Celuiqui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a donné l’onction, c’est Dieu, Lui quinous a aussi marqués de son sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.

De l’Évangile selon Marc (Mc 2, 1-12)

Comme après quelque temps il était rentré à Capharnaüm, on apprit qu’il était à la maison.Etil s’y rassembla tant de monde qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte, et il leur an-nonçait la Parole.On vient lui amener un paralytique, porté par quatre hommes.Comme ils nepouvaient pas le lui présenter en raison de la foule, ils défirent le toit au-dessus de l’endroit oùil se trouvait et, ayant creusé un trou, ils firent descendre le grabat où gisait le paralytique.Jésus,voyant leur foi, dit au paralytique: «Mon enfant, tes péchés sont remis». Or, il y avait là, dansl’assistance, quelques scribes qui pensaient en eux-mêmes: «Comment celui-là peut-il parlerainsi? Il blasphème! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul?». Aussitôt, se rendantcompte intérieurement qu’ils pensaient ainsi en eux-mêmes, Jésus leur dit: «Pourquoi de tellespensées dans vos cœurs?Quel est le plus facile, de dire au paralytique: Tes péchés sont remis,ou de dire: Lève-toi, prends ton grabat et marche?Eh bien! pour que vous sachiez que le Fils del’homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre,je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lè-ve-toi, prends ton grabat et va-t’en chez toi». Il se leva et aussitôt, prenant son grabat, il sortitdevant tout le monde, de sorte que tous étaient hors d’eux-mêmes et glorifiaient Dieu en di-sant: «Jamais nous n’avons rien vu de pareil».

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L’Esprit est toujours nouveau, il vient toujours pour rénover.

C’est ce que nous avons entendu dans la première lecture,

la prophétie: «Je rends nouvelle toute chose». Ainsi fait Dieu,

ainsi fait l’Esprit. C’est pourquoi nous demandons que Dieu nous

aide à être attentifs à la voix de l’Esprit, à la nouveauté

D ans la prière, au début de la messe,nous avons lancé un appel à Dieu lePère: «Que ton aide, Père miséricor-

dieux, nous rende toujours attentifs à la voixde l’Esprit. Nous avons besoin de cette aidede Dieu pour comprendre la voix de l’Esprit,la nouveauté de l’Esprit. L’Esprit est toujoursnouveau, il vient toujours pour rénover. C’estce que nous avons entendu dans la premièrelecture, la prophétie: «Je rends nouvelle toutechose». Ainsi fait Dieu, ainsi fait l’Esprit.C’est pourquoi nous demandons que Dieunous aide à être attentifs à la voix de l’Esprit,à la nouveauté.

Rendre tout nouveau. L’Évangile nous ra-conte l’histoire du paralytique qui a été rénovépar la force de l’Esprit et de Jésus. L’Esprit étaiten Jésus. Jésus est celui qui nous envoie l’Esprit

pour tout rénover. Jésus est le seul qui soit ca-pable de tout recommencer, de recommencerla vie. Pensons à la vie de ce paralytique, la viephysique, mais aussi la vie intérieure – car leSeigneur guérit d’abord son âme: «Tes péchéssont pardonnés». Jésus a le pouvoir, avec la for-ce de son Esprit, de rénover le cœur. Nous de-vons avoir confiance en cela. Si nous n’avonspas confiance dans la force de Jésus-Christcomme l’unique salut et en Jésus-Christ commele seul qui peut rendre nouvelle toute chose,nous sommes de faux chrétiens. Nous nesommes pas de véritables chrétiens.

Jésus ne t’oblige pas à être chrétien. Mais situ dis que tu es chrétien, tu dois croire que Jésusa toute la force – est le seul qui a la force – de ré-nover le monde, de rénover ta vie, de rénover tafamille, de rénover la communauté, de réno- ¬

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«Jésus nous donnera la force. Non pas vous, mais Lui en vous»

Le cardinal Jorge Mario Bergoglio pendant l’homélie, dans la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs

«IO FACCIO NUOVE TUTTE LE COSE»

ver tous les hommes. C’est-là le message quenous devons aujourd’hui emporter avec nous,en demandant au Père qu’il nous rende attentifsà la voix de l’Esprit qui fait cette œuvre: l’Espritde Jésus.

Aujourd’hui, comme m’y a invité mon amidon Giacomo, que j’aime beaucoup, je vous de-mande de prier pour lui, nous devons tous prierpour lui, parce qu’il est un petit peu malade…Prierons-nous tous pour lui? Oui ou non? Jen’entends rien… Si la prière est comme cela, onest perdus… Prierons-nous pour lui? Oui!

Vous êtes invités aujourd’hui à faire cetteconfirmation, vous qui venez ici recevoir la for-ce de l’Esprit de Dieu: croyez dans la force del’Esprit! C’est l’Esprit de Jésus. Croyez en Jé-sus qui vous envoie cet Esprit – à vous et à noustous: il nous envoie l’Esprit pour tout rénover.Vous n’êtes pas de faux chrétiens, des chré-tiens seulement en parole. Vous êtes chrétiensavec la parole, avec le cœur, avec les mains.Vous sentez comme des chrétiens, parlez com-me des chrétiens et agissez comme des chré-tiens. Mais vous ne pourriez pas le faire seuls.C’est Jésus qui vous donnera cet Esprit, quivous donnera la force de tout rénover: non pasvous, mais Lui en vous.

Et sur cette pensée de Jésus qui est le seul sa-lut, le seul qui nous apporte la grâce, qui nousdonne la paix, la fraternité, qui nous donne lesalut, poursuivons la célébration de cette messeavec la récitation du Credo, la profession denotre foi. q

Le cardinal Bergoglio à la fin de la messe avec les enfants

qui ont reçu le sacrement de la Confirmation

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Vous n’êtes pas de faux chrétiens, des chrétiens seulement en parole.

Vous êtes chrétiens avec la parole, avec le cœur, avec les mains.

Vous sentez comme des chrétiens, parlez comme des chrétiens

et agissez comme des chrétiens. Mais vous ne pourriez pas le faire

seuls. C’est Jésus qui vous donnera cet Esprit, qui vous donnera

la force de tout rénover: non pas vous, mais Lui en vous

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U n mot seulement, une brève penséepour rappeler don Giussani à l’occa-sion du septième anniversaire de sa

mort. Ces jours derniers, m’est revenue plu-sieurs fois à l’esprit la question de Jésus queGiussani – qui la reprenait de Paul VI – répétaitdans les moments décisifs de la vie: «Mais le Filsde l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foisur la terre?» (Lc 18, 8). Quand Jésus revien-dra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre? Carce dont nous avons besoin avant tout, c’est dece don: la foi. Quand le Seigneur reviendra,trouvera-t-il encore la foi sur la terre? Nousavons besoin de la foi moment par moment,instant par instant. Et comme il est beau, com-me il est réel qu’ayant ainsi besoin de la foi, lafoi soit grâce de Dieu, soit don de Dieu. Gratiafacit fidem, dit saint Thomas: la grâce crée lafoi et pas seulement quand la foi commence,mais la grâce crée la foi moment par moment,instant par instant. Au fond, la vie de don Gius-sani a été un témoignage et un exemple de cet-te réalité, à savoir que la grâce crée la foi instantpar instant.

Ce qui nous est donné – parce que cela aussiest donné –, l’Évangile d’aujourd’hui et la lettrede Jacques l’expriment par le mot humilité. Cequi nous est donné, c’est d’être humble, parce

que Dieu résiste aux orgueilleux et aux humblesil donne sa grâce. Ce qui nous est donné, c’estd’être comme des enfants.

Ici, dans ce sanctuaire de saint Antoine, de-mandons lui, à lui qui, par pur don, a pris dansses bras l’enfant Jésus et a été porté par l’enfantJésus, demandons à saint Antoine d’être commedes enfants. Demandons-le à lui et demandons-le à Giussani, maintenant qu’au Paradis il voit,comme il avait déjà entrevu et communiqué surla terre, combien il est beau d’être comme desenfants qui attendent tout du Seigneur. q

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Homélie de don Giacomo Tantardini à l’occasion du septième anniversaire de la mort de don Luigi Giussani

«Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Lc 18, 8)

Padoue, 21 février 2012basilique Saint-Antoine

Jésus bénit les enfants, fresque d’époque carolingienne

conservée dans l’église abbatiale Saint-Jean-Baptiste

à Müstair, dans le Münstertal, Canton des Grisons, Suisse

Don Giacomo Tantardini et don Giussani sur la place Saint-Pierre,

Dimanche des Rameaux, 23 mars 1975, Année sainte

EN PRIÈRE

Première lecture (Jc 4, 1-10)

Mes frères, d’où viennent les guerres, d’où viennent les batailles parmi vous? N’est-ce pas préci-sément de vos passions qui combattent dans vos membres? Vous convoitez et ne possédezpas? Alors vous tuez. Vous êtes jaloux et ne pouvez obtenir? Alors vous bataillez et vous faites laguerre. Vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas. Vous demandez et ne recevezpas parce que vous demandez mal, afin de dépenser pour vos passions. Gens infidèles! Ne sa-vez-vous pas que l’amitié pour le monde est inimitié contre Dieu? Qui veut donc être ami dumonde se rend ennemi de Dieu. Penseriez-vous que l’Écriture dise en vain: Il désire avec jalou-sie l’Esprit qu’il a mis en nous? Il donne d’ailleurs une plus grande grâce suivant la parole del’Écriture: Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne sa grâce aux humbles. Soumettez-vousdonc à Dieu: résistez au diable et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et il s’approche-ra de vous. Purifiez vos mains, pécheurs; sanctifiez vos cœurs, gens à l’âme partagée. Voyezvotre misère, prenez le deuil, pleurez. Que votre rire se change en deuil et votre joie en tristesse.Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera.

Évangile (Mc 9, 30-37)

En ce temps, Jésus et ses disciples faisaient route à travers la Galilée et il ne voulait pas qu’on lesût. Car il instruisait ses disciples et il leur disait: «Le Fils de l’homme va être livré aux mains deshommes et ils le tueront, et quand il aura été mis à mort, trois jours après il ressuscitera». Maisils ne comprenaient pas cette parole et ils craignaient de l’interroger. Ils vinrent à Caphar-naüm; et une fois à la maison, il leur demanda: «De quoi discutiez-vous en chemin?». Eux setaisaient parce qu’ils avaient discuté en chemin qui était le plus grand. Alors, s’étant assis, il ap-pela les Douze et leur dit: «Si quelqu’un veut être le premier, il se fera le dernier de tous et le ser-viteur de tous». Puis, prenant un petit enfant, il le plaça au milieu d’eux et, l’ayant embrassé, illeur dit: «Quiconque accueille un de ces petits enfants à cause de mon Nom, c’est moi qu’il ac-cueille; et quiconque m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé».

Demandons à saint Antoine

d’être comme des enfants.

Demandons-le à lui et

demandons-le à Giussani,

maintenant qu’au Paradis

il voit, comme il avait déjà

entrevu et communiqué

sur la terre, combien il est beau

d’être comme des enfants

qui attendent tout du Seigneur

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«Je suis très heureux que 30Giorni fasse une nouvelle édition de ce petit livre qui contient lesprières chrétiennes fondamentales composées au cours des siècles. Elles nous accompagnenttout au long de notre vie et nous aident à célébrer en priant la liturgie de l’Église. Je souhaiteà ce petit livre qu’il devienne le compagnon de voyage de nombreux chrétiens».

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