La convenienze, carnet d'opéra - Réseau Canopé · Donizetti réalise ce rêve et le livre, tou...
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SOMMAIRELE COMPOSITEUR : GAETANO DONIZETTI 1797-1848 .......................................................................4
ELEMENTS BIOGRAPHIQUES............................................................................................................. 4
L’HOMME… par Gilles de Van........................................................................................................... 6
GAETANO DONIZETTI DANS SON TEMPS : QUELQUES REPERES MUSICAUX ...................................... 7
LES DIFFERENTES VERSIONS DE L’OPERA............................................................................................. 8
L’OPERA ET SA RECEPTION .................................................................................................................. 8
ARGUMENT ......................................................................................................................................... 9
RÔLES ET VOIX................................................................................................................................... 10
LES PISTES D'EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES... .............................................................................. 11
A LA DECOUVERTE DES VOIX DE l'OPERA........................................................................................ 11
LES METIERS DE l'OPERA ................................................................................................................ 14
JEU QUIZZ : QUI FAIT QUOI A L'OPERA ?......................................................................................... 14
LE PROCEDE DE LA "MISE EN ABÎME" ABORDE DE MANIERE TRANSDISCIPLINAIRE ......................... 15
POUR EN SAVOIR PLUS….................................................................................................................... 18
LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI A L’OPERA DE REIMS.............................................. 19
DISTRIBUTION ................................................................................................................................... 19
REPÈRES BIOGRAPHIQUES ................................................................................................................. 21
NOTES D’INTENTIONS ....................................................................................................................... 23
POUR JOINDRE LE SERVICE JEUNE PUBLIC
OPERA DE REIMS13 rue Chanzy - 51100 Reims
Service Jeune Public :Caroline Mora :03 26 50 31 06 - [email protected]
Laure Bergougnan, professeur relais, est présente tous les mercredis après [email protected]
« Tout amateur d’opéra n’a-t-il pas, un jour, rêvérépétitions, les caprices de diva, les mesquineries entre artistes, les marchandages d’impresario... ?Donizetti réalise ce rêve et le livre, touet librettiste de cette création en train de se faire… et de se défaire, Donizetti déshabille la scène lyrique etsouligne avec malice ses petits travers. Jouant de la parodie et de la dérisgrand concurrent de l’époque, Rossini, mais aussi les siennes. La répétition commence… Le belordonnancement prévu autour du maestro, du régisseur, de la prima donna vire rapidement au joyeux chaos.Au sein de la petite troupe, les rapports de pouvoir et d’argent, la xénophobie, les egos et les frustrationss’exacerbent. Et les convenances de voler en éclats ! De la première lecture de la partition jusqu’à larépétition finale, le public suit chronologiquement toutes lesajoutant au plaisir des péripéties une touche de pédagogie.
LE CONVENIENINCONVENIENZE
TEATRADONIZETTI
il pas, un jour, rêvé de s’immiscer dans les dessous de la création, le chaos desrépétitions, les caprices de diva, les mesquineries entre artistes, les marchandages d’impresario... ?Donizetti réalise ce rêve et le livre, tout en drôlerie et causticité, sur un plateau… d’opéra. Compositeuret librettiste de cette création en train de se faire… et de se défaire, Donizetti déshabille la scène lyrique etsouligne avec malice ses petits travers. Jouant de la parodie et de la dérision, il égratigne lesgrand concurrent de l’époque, Rossini, mais aussi les siennes. La répétition commence… Le belordonnancement prévu autour du maestro, du régisseur, de la prima donna vire rapidement au joyeux chaos.
troupe, les rapports de pouvoir et d’argent, la xénophobie, les egos et les frustrationss’exacerbent. Et les convenances de voler en éclats ! De la première lecture de la partition jusqu’à larépétition finale, le public suit chronologiquement toutes les étapes de la création d’un spectacle lyrique,ajoutant au plaisir des péripéties une touche de pédagogie. »
PRESENTATION DU SPECTACLE PAR L’OPERA DE REIMS
ENIENZE EDENIENZE
EATRALI DEETTI
de s’immiscer dans les dessous de la création, le chaos desrépétitions, les caprices de diva, les mesquineries entre artistes, les marchandages d’impresario... ?
t en drôlerie et causticité, sur un plateau… d’opéra. Compositeuret librettiste de cette création en train de se faire… et de se défaire, Donizetti déshabille la scène lyrique et
ion, il égratigne les œuvres de songrand concurrent de l’époque, Rossini, mais aussi les siennes. La répétition commence… Le belordonnancement prévu autour du maestro, du régisseur, de la prima donna vire rapidement au joyeux chaos.
troupe, les rapports de pouvoir et d’argent, la xénophobie, les egos et les frustrationss’exacerbent. Et les convenances de voler en éclats ! De la première lecture de la partition jusqu’à la
étapes de la création d’un spectacle lyrique,
PRESENTATION DU SPECTACLE PAR L’OPERA DE REIMS
LE COMPOSITEUR
ELEMENTS BIOGRAPHIQU
« Je suis né sous terre à Borgo Canale. On descendait par l’escalierd’une cave où jamais ne pénétra une ombre de lumière. Et tel un hibouje pris mon envol, accompagné de présages plutôtsinistres, sans être encouragé par mon pauvre père qui ne cessait de merépétetu ailles à Vienne…n’ai que ma force
1897 : C’est dans un quartier populaire de Bergame que Gaetano Donizetti voit le jour. Il est issu d’unmilieu très modeste : avant-dernier d’une famille de six enfants dont les parents, ouvriers tisseurs ont dumal à subvenir aux besoins de chacun.
BERGAME
1806 : Donizetti est admis, à l’âge de neuf ans, aux «de musique » fondées par JOHANN SIMON MAYRenfants défavorisés. Grâce à ce professeur attentif et dévoué,chapelle de Sainte Marie Majeure à Bergamese familiarise notamment avec les œuvres des classiques viennoisHaydn, Mozart, Beethoven.
BOLOGNE
1815 : sous les conseils de son professeur conscient du potentiel extraordinaire de son élève, Donizettise rend à Bologne pour travailler la composition avec le célèbre pédagogue MATTEI successeur deBaptiste MARTINI et professeur aussi de Rossini.
En 1817, Donizetti a acquis une formation musicale complète et solide. Il se lance alors véritablementdans la composition avec des œuvres de genres variés
Enrico di Borgogna marque véritablement ses débutsd’opéra, seule profession musicale susceptible de lui apporter fortune et gloire. La suite de sa vie
1 Cité par Gilles de Van, Gaetano Donizetti
COMPOSITEUR : GAETANO DONIZETTI
ELEMENTS BIOGRAPHIQUES
Je suis né sous terre à Borgo Canale. On descendait par l’escalierd’une cave où jamais ne pénétra une ombre de lumière. Et tel un hibouje pris mon envol, accompagné de présages plutôtsinistres, sans être encouragé par mon pauvre père qui ne cessait de merépéter : « il est impossible que tu écrives, que tu ailles à Naples, quetu ailles à Vienne… ». Seule protection contre de telles humiliations,n’ai que ma force morale. »1
: C’est dans un quartier populaire de Bergame que Gaetano Donizetti voit le jour. Il est issu d’undernier d’une famille de six enfants dont les parents, ouvriers tisseurs ont du
chacun.
Donizetti est admis, à l’âge de neuf ans, aux « leçons charitablesJOHANN SIMON MAYR pour accueillir les
enfants défavorisés. Grâce à ce professeur attentif et dévoué, maître dere à Bergame et compositeur prolifique, il
se familiarise notamment avec les œuvres des classiques viennois :
les conseils de son professeur conscient du potentiel extraordinaire de son élève, Donizettise rend à Bologne pour travailler la composition avec le célèbre pédagogue MATTEI successeur deBaptiste MARTINI et professeur aussi de Rossini.
a acquis une formation musicale complète et solide. Il se lance alors véritablementavec des œuvres de genres variés : quatuor, musique religieuse, orchestre…
marque véritablement ses débuts et son premier succès en tant que compositeurd’opéra, seule profession musicale susceptible de lui apporter fortune et gloire. La suite de sa vie
Gaetano Donizetti, p.11.
: GAETANO DONIZETTI 1797-1848
Je suis né sous terre à Borgo Canale. On descendait par l’escalierd’une cave où jamais ne pénétra une ombre de lumière. Et tel un hibouje pris mon envol, accompagné de présages plutôt heureux, tantôtsinistres, sans être encouragé par mon pauvre père qui ne cessait de me
écrives, que tu ailles à Naples, queSeule protection contre de telles humiliations, je
: C’est dans un quartier populaire de Bergame que Gaetano Donizetti voit le jour. Il est issu d’undernier d’une famille de six enfants dont les parents, ouvriers tisseurs ont du
JOHANN SIMON MAYR
les conseils de son professeur conscient du potentiel extraordinaire de son élève, Donizettise rend à Bologne pour travailler la composition avec le célèbre pédagogue MATTEI successeur de
a acquis une formation musicale complète et solide. Il se lance alors véritablement: quatuor, musique religieuse, orchestre…
en tant que compositeurd’opéra, seule profession musicale susceptible de lui apporter fortune et gloire. La suite de sa vie est un
ballet de déplacements entre différents grands théâtres d’Italie : Rome, Venise, Naples, Milan, Palerme,même s’il occupe aussi différents postes fixes :
- 1825 : « maître de chapelle directeur de la musique et compositeur d’opéras » du théâtreCarolino de Palerme.
- 1829 : directeur des théâtres royaux de Naples.- 1842 : compositeur de la cour à Vienne.
1830 marque l’année de son premier triomphe avec Anna Bolena créée à Milan. "Succès, triomphe,délire, il semblait que le public soit devenu fou " écrit-il le lendemain de la première. D’autres opéras dela maturité parmi lesquels : L’Elisir d’amore en 1832, Lucrezia Borgia (1833), Lucia di Lammermoor(1835), Roberto Devereux (1837), Don Pasquale (1843), connaîtront la même ferveur du public.
Pourtant, malgré ces succès et triomphes, la vie de Donizetti est lourde de tragédies et de malheurs. En1828, il épouse par amour VIRGINIA VASSELLI avec laquelle il aura trois enfants qui successivementdécèdent en 1829, 1836 et 1837 où sa femme meurt également. Ces décès sont la conséquenceprobable d’une maladie que contracta Donizetti jeune : la syphilis cérébro-spinale qui contaminal’ensemble de la famille. Resté seul, le chagrin du compositeur est immense : « mon toto [son beau-frère], fais que ma douleur trouve un écho dans la tienne. » « Je serai malheureux éternellement. Ne merepousse pas, songe que nous sommes seuls sur la terre. » « Sans père, sans mère [ses parents étaientmorts peu avant], sans femme, sans enfants, pour qui donc est-ce que je travaille ? Pourquoi ? »2
1838-1841 : il éprouve des difficultés à composer ets'installe à Paris où il retrouve son inspiration etcompose La fille du régiment ainsi que La Favorite.
En 1843, la santé du compositeur s’altère elle aussiprogressivement et en 1845, saisi d’un malaise ildevient incapable d’écrire. Soigné à Paris, lesmédecins découvrent alors le mal dont il souffre déjàdepuis tant d’années. En 1846, il est interné à l’asiled’Ivry où malheureux il parvient à sortir en 1847, grâceà l’intervention de son neveu et d’un ami, pourregagner sa ville natale Bergame. Il meurt en 1848.Son corps repose dans la basilique Sainte Marie
Majeure près du tombeau de son maître Mayr.
2 Cité par Gilles de Van, Gaetano Donizetti, p.15.
ŒUVRES MARQUANTES71 OPERAS PARMI LESQUELS :
1830 Anna Bolena1832 L'Elisir d'amore1833 Lucrezia Borgia, d'après Victor Hugo1835 Lucia di Lammermoor1840 La Favorite1840 La Fille du régiment1842 Linda di Chamounix1842 Don Pasquale
L’HOMME… PAR GILLES DE VAN
« Nous le connaissons par les témoignages de ses contemporains et une abondante correspondance quirévèle un personnage extrêmement sympathique : c’était unhomme fidèle, fidèle à son maître Mayr, à ses parents qu’ilaida régulièrement, aux amis qu’il s’était fait dans les villesoù il séjourna longuement (Bergame évidemment mais aussiRome ou Naples), à sa femme dont la perte […] l’affectadurablement. Il était modeste et bien que célèbre et enrichipar des succès, aspirait à une vie simple comme il lerecommande à l’un de ses frères : « Dites-lui qu’en ce basmonde, il faut être discret dans ses désirs et l’on vit heureux.Je ne désire pas devenir millionnaire, c’est pourquoi le peuque je gagne me suffit, et je vis sans dettes et très heureux. »(1827) […] Mais surtout il était généreux et dépourvud’envie : il aida Verdi à ses débuts et félicita de ses succès ,Bellini qui en revanche était jaloux de son « rival ». Voici ceque Donizetti écrit de Norma après la première qui fut unfour : « La Norma a été crée hier à la Scala, elle n’a pas étécomprise et a été hâtivement jugée par les Milanais. En cequi me concerne, je serais vraiment heureux de l’avoir écriteet je mettrais volontiers mon nom sous cette musique […].Les Milanais s’apercevront très vite de la désinvolture aveclaquelle ils ont prononcé un jugement prématuré sur la valeur de cet opéra ». (1831) […] Sa vie estessentiellement consacrée à la musique et la politique l’intéresse peu comme il le dit à son père en 1831,pendant les mouvements révolutionnaires à Rome : « Je vous écris afin que vous n’imaginiez pas que jesuis mort dans les fusillades. Je suis un homme que peu de choses préoccupent, en fait qu’une chosepréoccupe, savoir si mon opéra fait un fiasco. » Mais quand, à Paris on lui propose d’être reçu à l’institutà condition qu’il renonce à sa nationalité italienne, il refuse avec netteté précisant qu’il ne trahira jamaissa patrie !
La mort de sa femme modifie en profondeur son caractère : s’il a toujours eu conscience du caractèrefrelaté de la gloire de l’art lyrique, maintenant il se sent seul et sa bonne humeur n’est que le paraventde sa mélancolie ; on trouve des réflexions désabusées : « Dans quelques jours, je donne Padilla [MariaPadilla] aux copistes et je pense aux Viennois… et puis d’agitation en agitation jusqu’à ce que blasés,usés, les pauvres compositeurs arrivent à la fin de cette existence…espérant toujours des plus beauxjours, qui n’arrivent jamais… Allons, trêve de sentiment, rions et allons de l’avant. » cette phrase écriteen partie en français (italique) en 1841 donne la mesure de la fatigue du compositeur qui, quatre ansplus tard, le conduira à l’impuissance.
Un des aspects le plus curieux de sa personnalité est son talent d’écrivain. Il s’agit moins de son activitéde librettiste (il participe à l’écriture du livret de Maria Padilla, écrit de sa main trois farces et joue un
Portrait de Donizetti par Giuseppe Rillosi(1811-18801880)
Museo del Teatro alla Scala
rôle majeur pour un opéra aussi célèbre que Don Pasquale) que son talent d’épistolier ; non qu’il ait letemps de faire du « style » mais il cède volontiers à la plaisanterie : il pratique les dialectes(bergamasque, romain ou napolitain) et se plaît volontiers aux mélanges des langues ; il se livre aux jeuxde mots, manie l’insulte affectueuse (il apostrophe son beau-frère par une insulte intraduisible, quelquechose comme « ma vieille couille »), adore les vers de mirliton et s’amuse à forger du latin macaronique[…]. Cette forme d’humour linguistique réservée à la correspondance privée apparaît très tôt commeune façon de « plaisanter avec les copains ». Il faut aussi y voir un homme pressé par les échéances d’unopéra à terminer ou préparant un défoulement, ou une distance amusée vis-à-vis des cérémoniesauxquelles sa renommée le contraint d’assister : en 1842 à Vienne, reçu par le chancelier Metternich, ilse rend dans sa villa en habit de cérémonie, qu’il compare à de la quincaillerie et se compare lui -même àune « comète à queue ». »3
GAETANO DONIZETTI DANS SON TEMPS : QUELQUES REPÈRES MUSICAUX
• 1797 Naissance de Schubert• 1799 Haydn : La Création à Vienne• 1800 Beethoven : 1ère Symphonie à Vienne• 1801 Haydn : Les Saisons à Vienne• 1801 Naissance de Bellini• 1803 Naissance de Berlioz• 1809 Mort de Haydn• 1809 Naissance de Mendelssohn• 1810 Naissance de Chopin• 1810 Naissance de Schumann• 1811 Naissance de Liszt• 1811 Premiers Lieder de Schubert• 1813 Naissance de Verdi• 1813 Naissance de Wagner• 1816 Rossini: Le Barbier de Séville• 1821 Weber le Freischütz crée à Berlin• 1827 Mort de Beethoven• 1828 Mort de Schubert• 1829 La Passion selon Saint Mathieu de Bach à Berlin (ré)-créée par Mendelssohn• 1829 Rossini : Guillaume Tell à Paris• 1830 Symphonie fantastique de Berlioz à Paris• 1831 Bellini : Norma à Milan• 1831 Robert le Diable de Meyerbeer à Paris• 1833 Naissance de Brahms• 1838 Berlioz : Benvenuto Cellini à Paris• 1842 Verdi : Nabucco à Milan• 1847 Mort de Mendelssohn
3 Gilles de Van, op.cité, pp. 16, 17, 18.
LES DIFFÉRENTES VERSIONS DE L’OPÉRA
PREMIÈRE VERSIONL’opéra connaît une première version en 1827 sous letitre Le Convenienze teatrali (« les Convenancesthéâtrales »). Il prend alors la forme d’un opéra-comique en un acte. La musique, de même que lelivret, sont de Gaetano Donizetti qui s’inspire d’unecomédie célèbre d’ANTONIO SIMONE SOGRAFI,représentée à Venise en 1794. C’est pour une soiréede gala devant attirer du public que Donizetticompose cet opéra. Mission accomplie : entendue au
Teatro Nuovo de Naples, l’œuvre remporte un franc succès notamment grâce à la présence de GennaroLuzio, basse bouffe de grand renom, qui chante en travesti le rôle de Mamma Agata.
SECONDE VERSIONEn 1831 Donizetti augmente la première version en s’appuyant sur une autre comédie de Sografi : Leinconvenienze teatrali (Padoue, 1800). Cette seconde version du compositeur fait, en quelque sorte,fusionner les deux ouvrages du dramaturge et porte le titre explicite de : Le Convenienze edinconvenienze teatrali ("Les Convenances et inconvenances théâtrales").
L’OPÉRA ET SA RÉCEPTION
L’opéra est bien accueilli lors de sa création mais les reprises qui suivent quelques années plus tard dansdifférents théâtres notamment à Vienne (Theater am Kärtnertor, 1840) et à Milan (Scala, 1842)relativisent les premiers succès.
Berlioz, lors de son voyage en Italie, assiste à une représentation del’opéra à Naples, écrit:
« Au théâtre del Fondo4, on joue l’opéra buffa, avec une verve, un feu, unbrio, qui lui assurent une supériorité incontestable sur la plupart desthéâtres d’opéra-comique. On y représentait, pendant mon séjour, unefarce très amusante de Donizetti, Les Convenances et Inconvenances duthéâtre. C’est un tissu de lieux communs, un pillage continuel de Rossini,
4 Actuel théâtre Mercadante à Naples. Voir photo ci-dessus.
mais la partition est très bien arrangée sur le libretto et m’a fort diverti. Donizetti a retourné lekaléidoscope, les notes se sont groupées en un dessin piquant ; voilà tout. »5
Après une longue éclipse, l’ouvrage fut repris pour la première fois au XXème siècle à Sienne en 1963.Depuis, il est joué régulièrement et apparaît à l’affiche sous des titres différents comme « Viva lamamma ! ». C’est sous ce dernier titre qu’il a été donné dans une distribution réunissant MontserratCaballé et Juan Pons. Il a également été donné à L’Opéra de Monte-Carlo en 2004 avec June Anderson.
ARGUMENT
OPERA MAKING OFThéâtre dans le théâtre ou plutôt mise en abîme d’un opéra, le Convenienze edinconvenienze teatrali (« Les Convenances et inconvenances théâtrales ») retracentavec un certain réalisme mêlé d’un humour parfois caustique, les différentespéripéties liées à la création d’un opéra qui tournera au fiasco.Facéties, ton ubuesque, drôleries délirantes et verve loufoque... sont de règle !
Dans un théâtre, règne un désordre chaotique où les jalousies s'enveniment. Les répétitions d’un nouvelopéra peinent à commencer : tout le monde est en retard. Le Régisseur s’agite, le Maestro, chefd’orchestre donne les derniers détails à la Prima Donna, dont le mari Procolo assiste la répétition, alorsque le Primo Uomo (contre ténor), Luigia (la Seconda Donna), et le Ténor (Gulglielmo) se plaignent dupeu de cas qu’on fait de leurs parties.Entrée fracassante de Mamma Agata, la maman de Luigia. Elle donne des leçons à tout le monde et exigequ’on accroisse le rôle de sa fille, en lui offrant un grand solo, et même un duo avec la Prima Donna. Leduo existe, mais la diva refuse de s’abaisser à partager la scène avec une subalterne. Elle refuse aussi auPrimo Uomo la prééminence de son nom sur l’affiche. Celui-ci sort donc, vexé. Mamma Agata menaced’en venir aux mains.L’Impresario annonce que le Primo Uomo s’est enfui. Mamma Agata se déclare prête à le remplacer. LeMaestro lui fait répéter le grand duo avec le Ténor qui, écœuré par tant de médiocrité, quitte à son tourla troupe. Procolo propose de reprendre au pied levé ce rôle qu’il connaît par cœur.La répétition recommence tant bien que mal. Après une nouvelle série d’escarmouches et d’ensembles àrebondissements, Mamma Agata se lance dans un grand air, caricature d’opéra séria, avec un succèsmitigé.Tout cela en vain car suite à la défection du Ténor et du Primo Uomo, les catastrophes pleuvent sur lapetite troupe et l’Impresario annonce sa ruine. Tous les participants prennent la poudre d’escampette,n’ayant aucune intention de rembourser à l’Impresario l’argent qu’il leur avait avancé .
5 Hector Berlioz, Critique musicale, T.1, p. 83, Buchet/Chastel, Paris, 1993.Ces propos sont tirés de la « Lettre d’un enthousiaste sur l’état actuel de la musique en Italie », publiée le 15 mars1832.
RÔLES ET VOIX
DARIA SCORTICHINI, PRIMA DONNA, SOPRANOPROCOLO CORNACCHIA, SON MARI, BARYTONLUIGIA SCANNAGALLI, SECONDA DONNA, SOPRANOMAMMA AGATA, SA MERE, BASSE BOUFFEPRIMO UOMO, CONTRE TENORGUGLIELMO, TENORMAESTRO DI MUSICA, BARYTONPOETA, BARYTONIMPRESSARIO, BARYTONREGISSEUR, TENOR
LES PISTES D'EXPLOITATIONS PÉDAGOGIQUES...
A LA DÉCOUVERTE DES VOIX DE L'OPÉRA
Chaque voix est unique. Autrement dit, toutes sont différentes. On acependant éprouvé le soin de les classer, notamment afin de préciser si telchanteur possède la voix nécessaire pour aborder tel rôle. Cetteclassification arbitraire, constituée au gré d es siècles prend en comptedifférents critères comme : le registre dans lequel la voix évolue, sontimbre, autrement dit sa couleur, sa puissance, son endurance.....
+ GRAVE _____________________________________________________________+ AIGUFEMME CONTRALTO - MEZZO-SOPRANO - SOPRANOHOMME BASSE BARYTON TENOR CONTRE-TENOR/HAUTE-CONTRE
A LIRE AVEC LES ELEVES.....
Voici un extrait du livret de La Convenienze ed Inconvenienze. Le Primo Uomo (voix de contre-ténor) et leténor discutent de leur voix respectives près de de la machine à café. Ils s'apreçoivent que, malgré leursefforts pour paraître l'un chanteur américain, l'autre ténor italien, ils sont tous des deux français. Le dialoguese poursuit donc naturellement en français.....
TENOR : Bravo ! Mais franchement, seul le timbre viril de ma voix peut traduire la force guerrière du héros.PRIMO UOMO : Il me semble que vous vous gargarisez beaucoup. Qui peut rivaliser de virtuosité avec laprima donna ? Il n'y a que moi. Selon la tradition, au XVIIIème siècle, tous les héros étaient des castrats !TENOR : Pardon, mais ma puissance me donne autorité. Et d'ailleurs, au XIXème siècle, commeaujourd'hui, tous les ténors étaient des stars !!!PRIMO UOMO : Disons que le public a préféré la force brute à l'élégance. Vous chantez fort, mais brutal.Convenez que votre voix est trop lourde pour les trilles et les gruppetti, voyez par exemple... (il donne desexemples sonores). Là, vous manquez d'agilité, de vitesse...TENOR : Excusez-moi, mais sans le dire, votre couleur de voix est un peu...PRIMO UOMO : Ma couleur est un peu ?TENOR : Vous me forcez à dire ce que chacun pense tout bas : un peu efféminée ! c'est joli, maisc'est...très féminin.PRIMO UOMO : Merci. Vous avez appris le tact avec la musique ? L'un comme l'autre manquent dedélicatesse !!!TENOR : Non, je ne veux pas vous offenser, d'ailleurs je ne dis pas que vous n'avez pas de ... que vousn'en avez pas, mais, pour la voix, ça manque de ... vous voyez !
Cet opéra, Le Convenienze ed inconvenienze teatralinombreuses tessitures6
valeur puisque le personnage principal, Mamma Agata, doit en posséder les qualités.
LA BASSE BOUFFE
Ses caractéristiques : voix grave, expressive et capable
CD PLAGE 1
Mamma Agata, mère de Luigia la seconda donna, est un personnage haut en couleurs,volcanique à l’énergie trépidanteune caricature de la Mamma italienne....
Elle fait ici sa première grande intervention et tente tout d'abord d'influencer le maître de musique pourdonner à sa fille, "quintessence de la beauté", la place qu'elle mérite. Dansdébit effréné et frénétique, elle le menace de faire "la révolution dans la ville".
6 tessiture : est l’étendue ordinaire des notes qu’une voix peut couvrir sans difficulté
AGATA : "Voyons, canailles, plus de respect, fainéants !Messieurs, où est-il écrit que la maman ne puisse rejoindre sa fille, quintessenceLE MAESTRO : "Agatina, calme-AGATA : "Voyou, fainéant. Justement c'est à toi que je veux parler. Tu as pensé à Luigia ? Tu as écritle rondeau ? Sinon attention, je fais une révolution dans la ville" OUI ou NON ?LE MAESTRO : "on verra on y pensera"AGATA : "Comment on verra ? Fais attention, je fais la révolution dans la ville. "
Le Convenienze ed inconvenienze teatrali , donne l'occasion de découvriret types de voix. La basse bouffe est particulièrement bien mise en
valeur puisque le personnage principal, Mamma Agata, doit en posséder les qualités.
: voix grave, expressive et capable d’une grande volubilité comique.
La volonté de rechercher l’effet comique explique la longuetradition de faire chanter un rôle de femmetravesti avec la voix la plus grave : la voix de bassec’est le cas dans cet opéra pour le rôle d
gia la seconda donna, est un personnage haut en couleurs,l’énergie trépidante et à la volonté de fer. En quelques pages, Donizetti parvient à brosser
ma italienne....
Elle fait ici sa première grande intervention et tente tout d'abord d'influencer le maître de musique pourde la beauté", la place qu'elle mérite. Dans un tourbillon de paroles au
débit effréné et frénétique, elle le menace de faire "la révolution dans la ville".
est l’étendue ordinaire des notes qu’une voix peut couvrir sans difficulté .
AGATA : "Voyons, canailles, plus de respect, fainéants !il écrit que la maman ne puisse rejoindre sa fille, quintessence
-toi !"AGATA : "Voyou, fainéant. Justement c'est à toi que je veux parler. Tu as pensé à Luigia ? Tu as écritle rondeau ? Sinon attention, je fais une révolution dans la ville" OUI ou NON ?
rra on y pensera"AGATA : "Comment on verra ? Fais attention, je fais la révolution dans la ville. "
, donne l'occasion de découvrir departiculièrement bien mise en
valeur puisque le personnage principal, Mamma Agata, doit en posséder les qualités.
d’une grande volubilité comique.
La volonté de rechercher l’effet comique explique la longueun rôle de femme par un homme
: la voix de basse, commec’est le cas dans cet opéra pour le rôle de la Mamma Agata.
gia la seconda donna, est un personnage haut en couleurs, sorte de mégèreDonizetti parvient à brosser
Elle fait ici sa première grande intervention et tente tout d'abord d'influencer le maître de musique pourun tourbillon de paroles au
il écrit que la maman ne puisse rejoindre sa fille, quintessence de la beauté ?"
AGATA : "Voyou, fainéant. Justement c'est à toi que je veux parler. Tu as pensé à Luigia ? Tu as écritle rondeau ? Sinon attention, je fais une révolution dans la ville" OUI ou NON ?
AGATA : "Comment on verra ? Fais attention, je fais la révolution dans la ville. "
Puis, sans complexes et parfaitement sûre d'elle, elle s'autorise à donner quelques conseils decomposition au maestro pour que l'opéra soit un suva croissante. L'effet comique est garanti.
On notera que Donizetti illustre avec humour les propos de Mamévoque les "trilles" ou les "syncopes" qui sont entendus àl'orchestration est claire, aérée, incisive et souple afin de pouv
CD PLAGE 2ECOUTE COMPLEMENTAIRE
ROSSINI : LE BARBIER DE SEVILLE
aria de Bartolo, basse bouffe,Dans cet air, Bartolo promet à la jeune et belle R
"Et Rosina, l’innocente, désolée, désespérée, sera recluse dans sa chambre, aussi longtemps queje voudrais, oui, oui, oui… »
Dans l’allegro vivace, Bartolo abandonne le ton majestueux de départ pour un babil irrépressibletout-à-fait comparable à celui de Msyllabiques, implacable, véloce (autour de 8 syllabes à la seconde !), inintelligible, aigu etnuancé. C’est là un véritable syllabé vertigineux, à la limite des possibilités vocales humaines.
AGATA : "Ecoute en abrégé ce que mon esprit a inventé pour faire un triomphe :fais une chanson avec des trilles, puis un refrain avec des syncopes, jetoi, maestro, feras un grand succès !Les violons en sourdine font TZIKETTE, TZIKETTE, TZIKETTE.Les hautbois et clarinette font PIRIPI, PIRIPI, PIRIPI.La contrebasse avec FROM FROUM va en tierce avec le cor TURLUTUTU, TUEt tu verras que le monde entier il n'y a pas plus belle musique!"
Puis, sans complexes et parfaitement sûre d'elle, elle s'autorise à donner quelques conseils decomposition au maestro pour que l'opéra soit un succès...... l'incontinence verbale dont elle est frappéeva croissante. L'effet comique est garanti.
On notera que Donizetti illustre avec humour les propos de Mam ma Agata, notamment quand elleévoque les "trilles" ou les "syncopes" qui sont entendus à l'orchestre. D'une manière générale,
, incisive et souple afin de pouvoir renforcer le trait d'humour
CD PLAGE 2ECOUTE COMPLEMENTAIRE POSSIBLE :
: LE BARBIER DE SEVILLE
, basse bouffe, « A un Dottor della mia sorte », acte 1promet à la jeune et belle Rosina de l’enfermer :
Et Rosina, l’innocente, désolée, désespérée, sera recluse dans sa chambre, aussi longtemps que
o vivace, Bartolo abandonne le ton majestueux de départ pour un babil irrépressiblecomparable à celui de Mamma Agata.... : un bourdonnement de doubles
syllabiques, implacable, véloce (autour de 8 syllabes à la seconde !), inintelligible, aigu etnuancé. C’est là un véritable syllabé vertigineux, à la limite des possibilités vocales humaines.
AGATA : "Ecoute en abrégé ce que mon esprit a inventé pour faire un triomphe :fais une chanson avec des trilles, puis un refrain avec des syncopes, je te parie la tête de ma fille quetoi, maestro, feras un grand succès !Les violons en sourdine font TZIKETTE, TZIKETTE, TZIKETTE.Les hautbois et clarinette font PIRIPI, PIRIPI, PIRIPI.La contrebasse avec FROM FROUM va en tierce avec le cor TURLUTUTU, TU RLUTUITU, TURLUTUTU.Et tu verras que le monde entier il n'y a pas plus belle musique!"
Puis, sans complexes et parfaitement sûre d'elle, elle s'autorise à donner quelques conseils deccès...... l'incontinence verbale dont elle est frappée
a Agata, notamment quand elle. D'une manière générale,
oir renforcer le trait d'humour .
», acte 1
Et Rosina, l’innocente, désolée, désespérée, sera recluse dans sa chambre, aussi longtemps que
o vivace, Bartolo abandonne le ton majestueux de départ pour un babil irrépressible: un bourdonnement de doubles-croches
syllabiques, implacable, véloce (autour de 8 syllabes à la seconde !), inintelligible, aigu etnuancé. C’est là un véritable syllabé vertigineux, à la limite des possibilités vocales humaines.
AGATA : "Ecoute en abrégé ce que mon esprit a inventé pour faire un triomphe :te parie la tête de ma fille que
RLUTUITU, TURLUTUTU.
LES MÉTIERS DE L'OP
JEU QUIZZ : QUI FAIT
CE QUE JE FAIS
Je dessine et conçois les costumes
Je compose la musique de l'opéra
J'écris l'histoire, le livret de l'opéra
Je réalise la mise en scène
Je dirige l'orchestre et tous les
Je suis responsable des décors : transport,montage et démontage des panneaux
Je dirige l'équipe technique des électriciens
J'interprète un personnage de l'opéra
Je suis responsable du jeu des acteurs,de ce qui se passe sur scène
Je m'occupe de la sonorisation
TIERS DE L'OPÉRA
JEU QUIZZ : QUI FAIT QUOI A L'OPÉRA ?
CE QUE JE FAIS CE QUE JE SUIS
Je dessine et conçois les costumes
Je compose la musique de l'opéra
J'écris l'histoire, le livret de l'opéra
Je réalise la mise en scène
Je dirige l'orchestre et tous les musiciens
Je suis responsable des décors : transport,montage et démontage des panneaux
Je dirige l'équipe technique des électriciens
J'interprète un personnage de l'opéra
Je suis responsable du jeu des acteurs,de ce qui se passe sur scène
pe de la sonorisation
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o Régisseur lumière
o Compositeur
o Chanteur
o Régisseur plateau
o Scénographe
o Chef d'orchestre
o Régisseur son
o Librettiste
o Costumier
o Metteur en scène
CE QUE JE SUIS
lumière
gisseur plateau
Metteur en scène
LE PROCÉDÉ DE LAMANIÈRE TRANSDISCIPLINAIRE
Véritable "opéra dans l'opéra", leDonizetti peut être le tremplin pour étudierla création
Rappel : le procédé de la mise en abîme consiste à représenter uque soit sa nature- dans une œuvre.disciplines aussi bien littéraires, scientifiques qu'
MATHEMATIQUES ET GEOMETRIEDans les disciplines scientifiquesgéométriques diverses et notamment
A créer...Les élèves peuvent, suivant leur imaginaire
THÉÂTRE DANS LE THEATRE
DE LA "MISE EN ABÎME" ABORDTRANSDISCIPLINAIRE
Véritable "opéra dans l'opéra", le Convenienze ed inconvenienze teatralipeut être le tremplin pour étudier le procédé de la mise en abîme dans
la création.
e procédé de la mise en abîme consiste à représenter udans une œuvre. Ce procédé peut être étudié de manière transdisciplinaire
aussi bien littéraires, scientifiques qu'artistiques.
MATHEMATIQUES ET GEOMETRIEles disciplines scientifiques, on peut, par exemple, étudier la mise en abîme
géométriques diverses et notamment des polygones réguliers :
es élèves peuvent, suivant leur imaginaire, réaliser la mise en abîme de polygones de leurs choix.
On parle de "théâtre dans le théâtre" quandjouent une pièce (ou un extrait de pièce) à l'intérieur même de lade l’œuvre théâtrale. Les poupées russes qui s'imbriquent,s'enchâssent l'une dans l'autre peuvent donner une illustrationimagée de cette mise en abîme du théâtre et de l'espacethéâtral.
" ABORDÉ DE
Convenienze ed inconvenienze teatrali dele procédé de la mise en abîme dans
e procédé de la mise en abîme consiste à représenter u ne œuvre -quellemanière transdisciplinaire dans les
étudier la mise en abîme de formes
réaliser la mise en abîme de polygones de leurs choix.
On parle de "théâtre dans le théâtre" quand les comédiensou un extrait de pièce) à l'intérieur même de la
. Les poupées russes qui s'imbriquent,s'enchâssent l'une dans l'autre peuvent donner une illustrationimagée de cette mise en abîme du théâtre et de l'espace
Voici quelques exemples de lectures possibles au lycée:
Six personnages en quête d'auteur (1921) de Pirandello est un des exemplesmajeurs du théâtre dans le théâtre. L'illusion théâtrale constitue le sujet de lapièce. Six personnages surgissent sur un plateau de théâtre, troublant unerépétition en cours, et prétendant avoir été abandonnés par leur auteur... lascène devient un espace où ils veulent pouvoir revivre leurs drames intérieurs,sous les yeux d'un directeur de théâtre fasciné par leur mise en jeu de la violence,de l'inceste et de la mort.
L'Illusion comique (1636) de Corneille. Un père (Pridamant) cherche son fils qu'iln'a plus vu depuis 10 ans, il sera amené dans la Grotte d'un magicien qui a lepouvoir de lui montrer la vie de son fils durant le temps où il ne l'a plus vu.L’Illusion comique s’appuie sur le motif du théâtre dans le théâtre et multiplie lesniveaux de représentation :
le premier niveau est celui de la pièce complète avec son lotd’inquiétudes, de nœuds et de dénouements.
le deuxième est celui de la scène entre Alcandre (le magicien) etPridamant, à la fois personnages et spectateurs de ce qui se déroule devant eux.
Le troisième est celui des jeunes gens, Clindor et Isabelle (son amante), etde leurs aventures.
Citons encore :
Hamlet de ShakespeareLe Songe d'une nuit d'été de ShakespeareLes acteurs de bonne foi de MarivauxLes bonnes de Genet
Au collège, on abordera plus facilement :
CYRANO DE BERGERAC (1897) de ROSTANDAu milieu du foisonnement qui caractérise Cyrano de Bergerac, le théâtre dans
le théâtre représente un grand motif unificateur. L’intrigue abonde en situationsthéâtrales où un personnage (très souvent Cyrano, véritable factotum duthéâtre) joue une scène devant un public. Le premier acte, dont l’action se situeà l’Hôtel de Bourgogne, comporte un début de représentation qui constitue unemise en abîme de toute la pièce. De plus, la « comédie héroïque » de Rostandcontient d’innombrables allusions à des pièces de théâtre appartenant àplusieurs époques précises.
UN FILM DANS UN FILM
ÇA TOURNE A MANHATTAN (1994) de TOM DICILLOL'histoire relate les affres du tournage d'un film indépendant à petit budget,oscillant entre rêves et réalité, entre noir et blanc et couleur, entre acteurspathétiques, ambitieux et narcissiques, et réalisateur débordé.
Le sujet est tout à fait proche de celui desConvenances et Inconvenances théâtrales. Ce film peut donc constituer unexcellent préliminaire pour aborder ensuite l'opéra de Donizetti, une autreforme d'art à laquelle de nombreux élèves sont généralement peu familiarisés.
LA ROSE POURPRE DU CAIRE (1985) de WOODY ALLENDans les années 1930 aux États-Unis, pendant la Grande Dépression, une
jeune serveuse de brasserie, Cécilia, a un mari chômeur et tire-au-flanc. Elle seconsole en passant ses soirées au cinéma, sa grande passion.Un jour où elleest venue revoir, pour la cinquième fois, le même film au Jewel Palace, unincident extraordinaire se produit : l'un des personnages de La Rose pourpredu Caire, Tom Baxter, l'interpelle dans la salle. Il sort de l'écran, passe du filmen noir et blanc au monde en couleurs et l'entraîne dans une aventure auxrebondissements imprévus.
LE DERNIER METRO, 1980, FRANÇOIS TRUFFAUTFrançois Truffaut a repris le procédé dans Le dernier métro, qui raconte lemontage d'une pièce de théâtre sous l'Occupation : plusieurs acteurs jouent àla fois leurs personnages et les personnages qu'ils sont censés interpréter dansla pièce et nombre de répliques des derniers peuvent s'appliquer auxpremiers ; jusqu'à la pirouette finale : l'acteur et résistant incarné parDepardieu est blessé "dans la vraie vie". A la Libération, son amante l'actrice etdirectrice de théâtre jouée par Catherine Deneuve vient à son chevet àl'hôpital et lui annonce la mort de son mari. À ce moment le jeu de ces deuxacteurs paraît outré (particulièrement celui de Depardieu) et crée un troublechez le spectateur. Un zoom arrière élargit alors le cadre et l'on découvre qu'ilssont sur la scène du théâtre en train de jouer une nouvelle pièce...
POUR EN SAVOIR PLUS…
BIBLIOGRAPHIE
Il existe encore peu d’ouvrages en langue françaiseœuvres.
KAMINSKI , Piotr,musique », 2003.DE VAN , Gilles,THANH , Philippe,
FILMOGRAPHIE
1 DVD BEL AIR CLASSIQUESLe Convenienze ed inconvenienze teatraliDirection2010
Avec : Agata: Vincenzo Taormina, Procolo: Simon Bailey,...dell'Accademia del teatro
CD
Enrique MazzolaOrchestra of the Royal Northern College of Music Manchester,Corale PolizianaCD AudioCat: 74321405872
POUR EN SAVOIR PLUS…
Il existe encore peu d’ouvrages en langue française autour de Donizetti et ses
, Piotr, Mille et un opéras, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la», 2003.
, Gilles, Gaetano Donizetti , bleu nuit éditeur, imprimé en Espagne, 2009., Philippe, Donizetti, Actes Sud, 2005.
1 DVD BEL AIR CLASSIQUESLe Convenienze ed inconvenienze teatrali
: Marco Guiadrini
Avec : Agata: Vincenzo Taormina, Procolo: Simon Bailey,... Orchestre, solistes, choeurdell'Accademia del teatro alla Scala. Antonio Albanese, mise en scène.
Enrique MazzolaOrchestra of the Royal Northern College of Music Manchester,Corale PolizianaCD Audio : RicordiCat: 74321405872
autour de Donizetti et ses
Les indispensables de la
, bleu nuit éditeur, imprimé en Espagne, 2009.
Orchestre, solistes, choeur
Orchestra of the Royal Northern College of Music Manchester,
LE CONVENIENZE ED INCONVENIENZE TEATRALI AL’OPERA DE REIMS
BON A SAVOIR…LA VERSION PROPOSEE EST UNE TRANSCRIPTION POUR PIANO, CONTREBASSE ET CORNET DEL’ORIGINAL POUR ORCHESTRE.LE SPECTACLE EST CHANTE EN ITALIEN ET EN FRANÇAIS, SURTITRE EN FRANÇAIS
DISTRIBUTION
Transcription et direction musicaleJean-François BallèvreAdaptation, dramaturgieKarine Van Hercke et François de CarpentriesMise en scène, création lumièresFrançois de CarpentriesScénographie, création costumesKarine Van Hercke
Avec :
JEAN-FRANÇOIS BALLEVREKARINE VAN HERCKEFRANÇOIS DE CARPENTRIES
MARLENE ASSAYAG - PRIMA DONNA, SOPRANOMELANIE RICCIOLINI - LUIGIA, SOPRANOPHILIPPE CANTOR - MAMMA AGATA, BARYTONBERTRAND DAZIN - PRIMO UOMO, CONTRE TENORPATRICK KABONGO - GUGLIELMO, TÉNORTHOMAS HUERTAS - MAESTRO DI MUSICA, BARYTONFLORIAN BISBROUCK - PROCOLO, BARYTONMANUEL BETANCOURT - POETA, BARYTONGUILLAUME PAIRE - IMPRESARIO, BARYTONDENIS MIGNIEN - REGISSEUR, TÉNOR
OLATZ LORENZI FLÛTEJULIEN SURMONT CONTREBASSEJEAN-FRANÇOIS BALLEVRE PIANO
Production La Clef des Chants/Région Nord-Pas de CalaisCoproduction Le Théâtre d’Arras, L’Opéra de Rouen Haute NormandieEn partenariat pédagogique avec Domaine Musiques/Région Nord-Pas de Calais.
REPÈRES BIOGRAPHIQUES
JEAN-FRANÇOIS BALLEVRE Transcription et direction musicale
Jean-François Ballèvre étudie le piano au CNR de Versailles, l’accompagnement avec Anne Grapotte etl’analyse avec Claude Ballif au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il se perfectionne àLondres à la Guildhall School of Music and Drama, à l’English National Opera, avec Dalton Baldwin,Martin Isepp grâce à la Fondation Royaumont et auprès des solistes André Gorog, Colette Zérah, lessoeurs Labèque, Didier Lockwood…Très tôt attiré par la mélodie et l’opéra, il travaille comme chef de chant pour le Théâtre du Châtelet,Radio-France, l’Opéra National de Paris, les Solistes de Lyon-Bernard Tétu, T&M-Nanterre, le FestivalInternational d’Aix-en-Provence, Klangbogen à Vienne mais aussi avec de nombreux artistes lyriques telsque Jennifer Smith, Liliana Nikiteanu, Klara Csordas, Philippe Cantor, Jean-Luc Viala, Vincent Le Texier,Natalie Dessay.Pianiste-comédien, ou auteur de spectacles associant musique et littérature, il a travaillé pour lescinéastes Peter Greenaway (casting de 100 objects to represent the world), Claude Chabrol (Au cœur dumensonge), avec les metteurs en scène Jean-Claude Penchenat (Je pastiche, tu parodies), André Wilms,André Engel, Yves Beaunesne (Oncle Vania).Comme soliste et chambriste, Jean-François Ballèvre est invité par les grands festivals (Aix-en-Provence,St-Emilion, Lisztomanias…) et on a pu l’entendre dans de nombreux pays. Comme pianiste d’orchestre, ila joué avec l’Orchestre National d’Ile-de-France, avec le Chamber Orchestra of Europe sous la directionde Peter Eotvos, Heinz Holliger et Claudio Abbado… Professeur passionné, diplômé des CAd’accompagnement et de musique de chambre, il enseigne actuellement le déchiffrage et la musique dechambre au CRR de St-Maur (94). Il s’intéresse aussi très activement à la musique d’aujourd’hui commeen témoigne sa collaboration de longue date avec des compositeurs aussi divers que Pascal Dusapin,Nicolas Frize, Philippe Manoury ou encore Philippe Hersant.
FRANÇOIS DE CARPENTRIES Adaptation, dramaturgie, mise en scène, création lumières
Le metteur en scène français François de Carpentries étudie le piano, le hautbois, la littérature et lethéâtre à Bruxelles. Il est, de 1990 à 2005, assistant metteur en scène au Théâtre Royal de La Monnaie,mais collabore aussi avec le Royal Opera House de Covent Garden, le Liceu de Barcelone, le Teatro Realde Madrid, Les Chorégies d’Orange, etc. Il a dirigé des ateliers d’expression scénique et de dramaturgiedu chant à Bruxelles, Anvers, Düsseldorf et Paris. Il s’intéresse particulièrement à la formation et audéveloppement des jeunes artistes lyriques.En 1994, il met en scène, l’opéra de Pascal Dusapin To be sung au Théâtre des Amandiers, dans le cadredu Festival d’Automne de Paris. L’année suivante, avec Karine Van Hercke, il conçoit et met en scène uneadaptation de Cosi fan tutte de Mozart, et ils fondent l’Opéra Studio de la Monnaie. Par la suite, ilsmettent en scène Don Pasquale de Donizetti (La Monnaie, puis 100 représentations de 1999 à 2009), LoFrate ‘nnamorato de Pergolesi (Opéra de Flandre), Le Carnaval des Animaux de Saint-Saëns (La Monnaieet Festival des Flandres), La Cenerentola de Rossini (La Monnaie, puis Opéra National de Lyon), Torvaldo
e Dorliska de Rossini (Festival « Rossini in Wildbad »), La Grande Duchesse de Gérolstein d’Offenbach(Opéra National du Rhin puis Opéra de Nice), Lakmé de Delibes (Opéra de Rennes, Grand Théâtre deReims et Opéra Théâtre de Metz), La Pietra del Paragone de Rossini (Opéra de Fribourg, Grand Théâtrede Besançon, Opéra de Rennes, Phénix de Valenciennes, Théâtre de Calais et Grand Théâtre de Reims),Orphée aux Enfers d’Offenbach avec les jeunes chanteurs du Conservatoire National Supérieur de Paris(puis Grand Théâtre de Reims, Opéra de Rouen et Opéra de Limoges), Il Barbiere di Siviglia (OpéraNational de Lorraine, puis Den Norske Opera à Oslo et Opéra de Nuremberg), La Bohème de Puccini(Vereinigte Bühnen Krefeld und Mönchengladbach), Die Fledermaus de Strauss (Theater der StadtKoblenz.).En 2006-2007, outre Madama Butterfly de Puccini pour le festival belge Opéra en Plein Air à Liège,Bruxelles, Gand, Bruges et en Hollande, il donne Carmen de Bizet au Wuppertaler Oper, Die Prinzessinauf der Erbse de Ernst Toch au Theater der Stadt Koblenz et Lucia di Lammermoor de Donizetti auxVereinigte Bühnen Krefeld und Mönchengladbach, qui reçoit en 2007 le Theater Oscar de la meilleureproduction et en 2008 celui de la meilleure mise en scène. En 2007-2008 c’est Die Zauberflöte pour lefestival Opéra en Plein Air, Die Verkaufte Braut pour les Vereinigte Bühnen Krefeld undMönchengladbach, Idomeneo à l’Opéra National du Rhin et en 2010 au Canadian Opera Company. En2009, fera représenter La Dame de Pique de Tchaïkovski, Aïda et Don Carlos de Verdi.
KARINE VAN HERCKE Adaptation, dramaturgie, scénographie, création costumes
Dramaturge, scénographe et créatrice de costumes, Karine Van Hercke a une formation universitaire(Sciences et Histoire de l’Art et Archéologie - Musicologie, Sciences théâtrales et Sémiologie àl’Université Libre de Bruxelles) et artistique (danse, piano, harmonie, dessin). Elle est Lauréate del’Académie Royale de Belgique pour son étude du mythe d’Orphée dans l’opéra et a dirigé, de 1995 à2003, l’Opéra Studio de la Monnaie. En 2003 et 2004, elle a été dramaturge à l’Opéra de Lyon etconseillère artistique du Nouveau Studio. Aujourd’hui, parallèlement à ses propres mises en scènes, elleest administratrice du Centre International de Formation en Arts du Spectacles à Bruxelles.En 1998, en collaboration avec François de Carpentries, elle met en scène Don Pasquale (La Monnaie)puis La Cenerentola (La Monnaie et Opéra de Lyon) et Lakmé (Opéra de Rennes), dont elle reprend etcomplète la mise en scène à Metz en 2006. Elle a été la dramaturge du metteur en scène norvégien SteinWinge pour Cavalleria Rusticana - Pagliacci (La Monnaie au Cirque Royal, 2002).Depuis 2003, elle participe à la mise en scène dont elle dessine les costumes de :
- Torvaldo e Dorliska (Festival Rossini à Wildbad),- La Grande Duchesse de Gérolstein (Opéra National du Rhin, Opéra de Nice, Folies d’Ô à
Montpellier),- La Pietra del Paragone (Opéras de Fribourg, Besançon, Rennes puis Reims, Valenciennes et
Calais),- Il Barbiere di Siviglia (Opéra National de Lorraine, Opéra d’Oslo, de Nuremberg, Nancy et Reims),- La Bohème (Theater Krefeld – Mönchengladbach, puis Koblenz),- Die Fledermaus (Theater Koblenz),- Orphée aux Enfers (Production du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris).
En 2006-2007, elle conçoit la dramaturgie et les costumes de Madama Butterfly pour le festival Opéra enPlein Air en Belgique et en Hollande, Carmen pour les Wuppertaler Bühnen, Prinzessin auf der Erbse pourle Theater Koblenz, Lucia di Lammermoor pour les Theater Krefeld – Mönchengladbach, qui reçoit à deuxreprises le Theater Oscar de la meilleure production d’opéra de la saison, décerné par le Rheinische Post.
En 2007/08/09, parmi ses productions avec François de Carpentries notons : Die Zauberflöte et Aïda(festival Opéra en Plein Air), Idomeneo (Opéra National du Rhin et Canadian Opera Company) et DieVerkaufte Braut, La Dame de Pic et Don Carlo (Krefeld).A côté de nombreux articles sur la musique et l’opéra, Karine Van Hercke a conçu à plusieurs reprises lesprogrammes originaux de ses productions : certains furent remarqués par la presse.Elle a écrit chez Flammarion « La Musique Baroque en Europe (1600-1750) », une étude sur les Opéras Studio enEurope pour le Théâtre de la Monnaie, ainsi qu’une étude sur la formation des jeunes artistes lyriques français pourl’Opéra du Rhin et prépare en ce moment un ouvrage sur la rémanence des mythes occidentaux dans l’Opéra.
NOTES D’INTENTIONS
NOTE D’INTENTIONPAR FRANÇOIS DE CARPENTRIES & KARINE VAN HERCKELORSQUE DONIZETTI COMPOSE LE CONVENIENZE TEATRALI EN 1827, PUIS UNE SECONDE VERSION …EDINCONVENIENZE… PLUS ÉTOFFÉE EN 1831, IL S’INSPIRE DE DEUX COMÉDIES DU MÊME TITRE DEANTONIO SOGRAFI QUI DÉCRIVENT LES US ET LES TRAVERS DES CHANTEURS D’OPÉRA. IL EN PROFITEPOUR PARODIER LES OPÉRAS SÉRIAS DE SON GRAND CONCURRENT ROSSINI, ET SES PROPRES OEUVRES.L’opéra, dont Donizetti écrit lui-même le livret, plonge au cœur du processus de création d’une œuvrelyrique, des premières répétitions musicales avec les solistes, en passant par la « mise » en scène,jusqu’à la répétition générale et chaotique du spectacle. Spectacle qui n’aura jamais lieu puisque, alorsque le public est déjà entré dans la salle, les chanteurs s’enfuient, le directeur du théâtre ayant faitfaillite.Cette approche clinique et drôle du microcosme opéra fonctionne comme allégorie d’une société oùl’égoïsme des individus le dispute à la nécessité de vivre ensemble, à l’urgence de la représentationcommune dont la subsistance de chacun dépend, où la subjectivité orgueilleuse se heurte à la solidaritécollective, situation exacerbée par les cultures et les nationalités antagonistes des membres de cettecommunauté provisoire.Rapport de pouvoir, projection de l’Ego, ambition et frustration, Art et argent, xénophobie et tolérance,rien ne manque à cette tranche de comédie humaine, y compris l’ambiguïté sexuelle (et le mal-être) dedeux rôles travestis, l’un vocal – castrat, chanté par une mezzo–, l’autre théâtral – Mamma Agatha, mâlechantant une vieille dame, qui finit par remplacer la jeune première.Secouez bien, envoyez la musique, servez très chaud.
Caustique, virevoltant, sans cesse entre la vérité des personnages et la mise en représentation deschanteurs, entre fiction et réalité, cet opéra propose une découverte du genre par l’intérieur, et seconstruit à mesure devant le spectateur. De la première lecture de la partition jusqu’à la répétition finaleen costumes, maquillages, décors et lumières, le public suit chronologiquement toutes les étapes de lacréation d’un spectacle lyrique, ajoutant au plaisir des péripéties une touche de pédagogie.Par cette expérience, nous souhaitons aussi confronter des jeunes chanteurs professionnelsd’aujourd’hui à un métier inventé au XVIIe siècle, mêlant leur propre vécu à l’expression théâtrale duXVIIIe, musicale du XIXe et formelle du XXe. Voyage dans le temps, comme jeu de la vérité, ayons enmémoire que les principes du Loft furent inventés par le Siècle des Lumières, notamment dans lelaboratoire de Marivaux.
Le spectacle se bâtira « apparemment » à vue des spectateurs, du plateau nu à la mise en musique - miseen espace - mise en lumières. Ce processus sera squatté par les confessions personnelles despersonnages, leur vécu, leurs egos, leurs rêves et les fissures qui alimentent leur quotidien.Interactivité, introspection, insertion professionnelle, intensité, des inconvenances aux conventionsthéâtrales, cet opéra, en douceur, en rire et en douleur, accouché à un train d’enfer, est un spectaclevivant !
NOTE D’INTENTIONPAR JEAN-FRANÇOIS BALLEVRETrès résumé, le Convenienze nous montre comment se crée un nouvel opéra (à cette époque comme lanôtre d’ailleurs). Pour que le spectacle puisse voyager, il a été fait le choix artistique de jouer la musiqueau pian renforcé par quelques instruments. Le pianiste à l’opéra occupant une position particulière, ilétait intéressant dans ce contexte de le montrer sous toutes ses facettes : en situation d’audition, deconcert, en remplaçant de l’orchestre, comme le chef de chant et enfin arrangeur. Après quelqueshésitation (pourquoi pas une percussion pour ses facilités à bruiter l’action, un cornet parque kiosque,plein-air ? une clarinette aurait été trop « romantique », un violoncelle trop « élégant », un violon trop« soliste »), notre choix s’est porté sur une flûte (aussi piccolo), symbolique du brillant et de la virtuositéde cette musique (les rares œuvres de musique de chambre de Donizetti sont d’ailleurs écrites avecflûte) et une contrebasse, qui contribue à l’assise harmonique et valorise le côté populaire de lapartition. N’oublions pas qu’à l’époque les musiciens d’orchestre avaient souvent un autre métier, ilsétaient apothicaire, pâtissier ou barbier dans la journée et se retrouvaient le soir à l’opéra. J’espère ainsicontribuer à rendre autant l’aspect parodique, évident de cette ouvrage, que le côté élégant, racé,viscontien de cette musique, sans oublier son excitation, son crépitement, son « fuoco » sicaractéristique de Donizetti
LA CLEF DES CHANTSASSOCIATION RÉGIONALE DE DÉCENTRALISATION LYRIQUERÉGION NORD-PAS DE CALAIS/DIRECTION PATRICK BÉVELa Clef des Chants offre un nouveau type de rapport à l’art lyrique pour lui donner droit de cité auprès d’un largepublic parfois éloigné des Maisons d’Opéra. Son projet artistique, autant atypique qu’inédit, couvre de multipleschamps d’actions : la production d’œuvres lyriques accompagnée de résidences de création, la diffusion despectacles en région Nord–Pas de Calais et la sensibilisation de nouveaux publics.Dans un souci de revivifier une offre de proximité, chaque nouvelle saison artistique propose un large éventail degenres et de formes allant de l’opérette à l’opéra contemporain en passant par l’opéra baroque, le théâtre musicalou encore l’opéra de rue. Maître d’œuvre dans le montage d’événements d’envergure, la Clef des Chants porteégalement une attention particulière aux formats plus intimistes afin d’aller au plus près des publics, là où ils setrouvent.Ainsi, la Clef des Chants a su initier et développer au fil de ses onze années d’existence un véritable réseau dediffusion qui compte opéras, scènes nationales, théâtres municipaux et salles des fêtes mais également des espacesplus inattendus tels que cafés, tramways, sites de production industrielles ou espaces urbains.Depuis sa création en 1997, la Clef des Chants a diffusé 49 spectacles – dont 33 créations ou nouvelles productions- auprès de 133 communes, pour un total de 430 représentations. Au-delà de la confiance renouvelée des «compagnons » de la première heure, chaque nouvelle aventure compte de nouveaux partenaires artistiques,producteurs et diffuseurs partageant l’ambition commune de « penser » le lyrique autrement.La Clef des Chants reçoit le soutien du Conseil Régional du Nord–Pas de Calais, du Ministère de la Culture et de laCommunication - Direction Régionale des Affaires Culturelles - et l’aide des départements du Nord et du Pas-de-Calais.
